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Little women ''Les quatre filles du docteur Marsch'', La société des abeilles et les châteaux en Espagne XIII

La société des abeilles et les châteaux en Espagne XIII

XIII

La société des abeilles et les châteaux en Espagne

Par une après-midi brûlante de septembre, Laurie était paresseusement étendu dans un hamac, et s'y balançait en se demandant ce que faisaient ses voisines ; mais sa paresse était trop grande ce jour-là pour lui permettre d'y aller voir. Il était dans un de ces mauvais jours qui ne sont ni agréables ni profitables. La grande chaleur le rendait indolent. Il n'avait pas étudié, il avait mis à l'épreuve la patience de M. Brooke, ennuyé son grand-père en jouant du piano la moitié de l'après-midi, rendu les bonnes à moitié folles de terreur en disant qu'un de ses chiens allait devenir enragé, et, après avoir rabroué son cocher pour quelque négligence imaginaire de son cheval, il s'était jeté dans son hamac pour réfléchir sur la stupidité du monde et non sur sa sottise propre ; mais la paix et la beauté du jour le remirent malgré lui en belle humeur.

Il faisait mille rêves tout éveillé en regardant les branches vertes du grand marronnier qui était au-dessus de sa tête, et s'imaginait qu'il était sur mer, faisant un voyage autour du monde, lorsqu'un bruit de voix le fit revenir sur la terre ferme en un clin d'oeil. En regardant à travers les mailles du hamac, il aperçut ses amies qui sortaient de chez elles comme si elles allaient faire une expédition secrète.

« De quoi peut-il bien s'agir ? » se demanda Laurie, en ouvrant ses yeux à moitié fermés par ses rêves de circumnavigation.

Il y avait quelque chose d'extraordinaire dans l'air de ses voisines. Chacune d'elles avait un grand chapeau, une grosse gibecière en toile brune sur l'épaule et un long bâton à la main. Meg tenait un coussin, Jo un livre, Beth un panier et Amy un album. Elles marchèrent tranquillement à travers le jardin, sortirent par la porte de derrière, et commencèrent à monter la colline qui était entre la maison et la rivière.

« Eh bien ! c'est aimable d'avoir un pique- nique et de ne pas nous inviter ! se dit Laurie. Elles ne peuvent pas aller en bateau puisqu'elles n'ont pas la clef. Elles n'y pensent pas. Je vais la leur porter et voir ce qu'elles ont l'intention de faire. »

Il fut bientôt en bas de son hamac, rentra à la maison pour chercher la clef, qu'il finit par trouver dans sa poche. Si bien que les jeunes filles étaient déjà hors de vue lorsqu'il sauta par- dessus la haie pour courir après elles.

Croyant être très habile, il prit le plus court chemin pour aller, à travers champs, à la maison du bateau, et les y attendit ; mais personne ne vint. Très intrigué, il monta alors au haut de la colline pour tâcher de les découvrir. Un bouquet de grands pins, très rapproché, lui masquait une partie de la vue ; mais, du milieu de ce nid de verdure, un son, plus clair que les doux soupirs des pins et que le chant des grillons, arriva jusqu'à lui. Guidé par cette espèce de mélopée dont il ne s'expliquait pas la nature, Laurie finit par faire une découverte.

« Voilà un joli tableau », se dit-il en regardant à travers les pins.

C'était réellement un joli petit tableau. Les quatre soeurs étaient assises ensemble dans un petit coin bien ombragé, avec du soleil et de l'ombre tout autour d'elles ; le vent aromatisé ébouriffait leurs cheveux et rafraîchissait leurs joues, et tous les hôtes du bois faisaient leurs affaires autour d'elles, comme si elles n'étaient pas pour eux des étrangères, mais bien de vieilles amies.

Meg, assise sur son coussin avec sa robe rose au milieu de la verdure, paraissait aussi jolie et aussi fraîche qu'un rosier. Beth choisissait des pommes de pin parmi celles qui jonchaient la terre, car elle savait en faire de gentils petits ouvrages. Amy dessinait un groupe de fougères, et l'active Jo faisait, de sa voix bien timbrée, une lecture à ses soeurs tout en tricotant.

Une ombre passa sur la figure du jeune garçon en pensant qu'il n'avait qu'à s'en aller, puisqu'il n'avait pas été invité. Cependant il resta ; le chez lui où il aurait pu se réfugier lui paraissait très solitaire, et cette petite société tranquille, au milieu des bois, lui semblait plus attrayante que son isolement. Il demeura si immobile qu'un écureuil, occupé à faire ses récoltes, s'avança jusque tout près de lui ; mais, l'ayant soudain aperçu, il s'était enfui en poussant un cri aigu, comme le son d'un sifflet. Ce sifflement du petit animal fit lever toutes les têtes. Beth, la première, découvrit Laurie et lui fit signe de venir en lui adressant un sourire rassurant.

« Puis-je venir ou serai-je un fardeau ? » demanda-t-il en s'avançant lentement. Meg fronça les sourcils, Jo elle-même le regarda avec une sorte de méfiance. Cependant elle lui dit immédiatement :

« Vous pouvez naturellement venir. Nous vous l'aurions déjà demandé si nous avions pensé qu'un jeu de petites filles ne vous déplairait pas.

– J'aime toujours vos jeux ; mais, si Meg n'a pas envie que je reste, je vais m'en aller.

– Je n'ai aucune objection à votre venue, si vous faites quelque chose. C'est contre la règle d'être paresseux ici, répondit Meg gravement, mais gracieusement.

– Bien obligé ! Je ferai tout ce que vous voudrez si vous me permettez de rester un peu ; d'où je viens, il fait aussi mauvais qu'au Sahara. Dois-je coudre, lire, dessiner, trier des cônes ou faire tout à la fois ? Donnez vos ordres, je suis prêt. »

Et Laurie se coucha à leurs pieds d'un air de soumission tout à fait désarmant.

« Finissez mon histoire pendant que je passe le talon de mon bas, dit Jo en lui tendant son livre.

– Oui, madame », fut l'humble réponse de Laurie.

Et il fit de son mieux pour prouver sa reconnaissance de la faveur qu'on lui avait faite en l'admettant dans la « Société des Abeilles », car c'est ainsi qu'on la nommait, cette petite société.

L'histoire n'était pas longue ; et, lorsqu'elle fut finie, il s'aventura à faire quelques questions comme récompense de sa docilité.

« S'il vous plaît, mesdames, pourrais-je demander si cette institution hautement instructive et charmante est nouvelle ?

– Voulez-vous le lui dire ? demanda Meg à ses soeurs.

– Il s'en moquera, dit Amy.

– Qu'est-ce que cela fait ? s'écria Jo.

– Je suis sûre que cela lui plaira, ajouta Beth.

– Naturellement cela me plaira, et je vous donne ma parole d'honneur que je ne m'en moquerai pas. Allons, dites, Jo, et n'ayez pas peur.

– Cette idée, que je puisse avoir peur de vous ! riposta Jo. Eh bien, vous saurez que nous avons décidé de ne pas perdre nos vacances ; chacune de nous a eu une tâche et a travaillé de toutes ses forces. Les vacances sont presque finies, les tâches seront toutes faites à temps, et nous sommes très contentes de ne pas avoir été paresseuses.

– Vous avez bien raison d'être satisfaites, dit Laurie en songeant avec regret à ses journées inactives.

– Maman aime que nous soyons à l'air autant que possible ; nous apportons notre ouvrage ici et nous nous amusons bien. Par plaisanterie nous mettons de grands chapeaux, nous prenons de grands bâtons comme des voyageurs. Nous appelons cet endroit-ci la montagne du vrai repos, parce que d'ici nous pouvons regarder bien loin et nous voyons le pays où nous espérons aller vivre un jour. Voyez ! »

Laurie regarda ce que Jo lui montrait. À travers une éclaircie de bois on apercevait, par- dessus la blonde rivière, bien loin au-delà de la grande ville entourée de prairies, les montagnes aux cimes bleues qui semblaient toucher au ciel. Le soleil se couchait et les eaux resplendissaient de la splendeur d'un soleil d'été ; des nuages dorés et rouge pourpre se reposaient sur le sommet des montagnes, et bien haut, dans la lumière rougeâtre, s'élevaient des pics blancs qui brillaient comme les clochers aériens de quelque cité céleste.

« Oui, c'est vraiment très beau ! dit doucement Laurie, car il sentait très vivement les beautés de la nature. C'était là, sous ma main, et sans vous je ne l'aurais jamais vu...

– C'est souvent comme vous le voyez aujourd'hui, mais souvent aussi très différent et toujours splendide », dit Amy.

Elle aurait bien voulu être de force à peindre ce beau paysage.

« Jo parle du pays où nous espérons vivre un jour, c'est de la vraie campagne qu'elle entend parler, de la campagne avec des poulets, des canards, des troupeaux, du foin, etc. Certainement, ce serait agréable, mais je voudrais que le beau pays, celui qui est au-dessus de toutes les campagnes réelles, soit pour nous facile à atteindre, dit rêveusement la pieuse petite Beth.

– Nous irons dans ce monde supérieur lorsque nous aurons été assez bonnes pour le mériter, répondit Meg de sa douce voix.

– C'est si difficile d'être bonne, dit Jo. Pas pour vous, Beth ; vous n'avez rien à redouter. Quant à moi, j'aurai à travailler rudement et à combattre, à grimper et à attendre, et peut-être n'y arriverai-je jamais, après tout.

– Vous m'aurez pour compagnon dans vos efforts, si cela peut vous être de quelque consolation, dit Laurie. J'ai du chemin à faire plus qu'aucune de vous pour arriver à la perfection.

– Ne serait-ce pas agréable si tous les châteaux en Espagne que nous faisons pouvaient devenir des réalités ? dit Jo après une petite pause.

– J'en ai fait une telle quantité qu'il me serait difficile d'en choisir un, dit Laurie en se couchant sur l'herbe et jetant des cônes à l'écureuil qui, après l'avoir trahi, était revenu tranquillement rejoindre cette tranquille société.

– Quel est votre château en Espagne favori ? demanda Meg.

– Si je dis le mien, me direz-vous les vôtres ?

– Oui, si tout le monde dit le sien.

– Oui, oui. Eh bien ! À vous, Laurie.


La société des abeilles et les châteaux en Espagne XIII The bee society and castles in Spain XIII La sociedad apícola y los castillos en España XIII انجمن زنبورها و قلعه ها در اسپانیا سیزدهم Bisamhällen och slott i Spanien XIII

XIII

La société des abeilles et les châteaux en Espagne

Par une après-midi brûlante de septembre, Laurie était paresseusement étendu dans un hamac, et s'y balançait en se demandant ce que faisaient ses voisines ; mais sa paresse était trop grande ce jour-là pour lui permettre d'y aller voir. Laurie estaba tumbado perezosamente en una hamaca en una calurosa tarde de septiembre, meciéndose de un lado a otro y preguntándose qué estarían haciendo sus vecinos, pero ese día le daba pereza ir a echar un vistazo. Il était dans un de ces mauvais jours qui ne sont ni agréables ni profitables. He was having one of those bad days that are neither pleasant nor profitable. La grande chaleur le rendait indolent. Il n'avait pas étudié, il avait mis à l'épreuve la patience de M. Brooke, ennuyé son grand-père en jouant du piano la moitié de l'après-midi, rendu les bonnes à moitié folles de terreur en disant qu'un de ses chiens allait devenir enragé, et, après avoir rabroué son cocher pour quelque négligence imaginaire de son cheval, il s'était jeté dans son hamac pour réfléchir sur la stupidité du monde et non sur sa sottise propre ; mais la paix et la beauté du jour le remirent malgré lui en belle humeur. He hadn't studied, he'd tested Mr. Brooke's patience, annoyed his grandfather by playing the piano half the afternoon, driven the maids half mad with terror by saying one of his dogs was going to go rabid, and, after scolding his coachman for some imaginary neglect of his horse, he'd thrown himself into his hammock to reflect on the stupidity of the world and not on his own foolishness; but the peace and beauty of the day put him back in good spirits in spite of himself. No había estudiado, había puesto a prueba la paciencia del señor Brooke, había aburrido a su abuelo tocando el piano media tarde, había asustado a las criadas hasta dejarlas medio locas diciendo que uno de sus perros estaba a punto de rabiar y, después de regañar a su cochero por un descuido imaginario de su caballo, se había tirado en su hamaca para reflexionar sobre la estupidez del mundo y no sobre su propia estupidez; pero la paz y la belleza del día le devolvieron el buen humor a pesar suyo.

Il faisait mille rêves tout éveillé en regardant les branches vertes du grand marronnier qui était au-dessus de sa tête, et s'imaginait qu'il était sur mer, faisant un voyage autour du monde, lorsqu'un bruit de voix le fit revenir sur la terre ferme en un clin d'oeil. He daydreamed a thousand dreams as he gazed up at the green branches of the great chestnut tree above his head, and imagined he was on the sea, making a voyage around the world, when the sound of voices brought him back to dry land in the blink of an eye. Soñaba despierto mil sueños mientras contemplaba las verdes ramas del gran castaño que tenía sobre la cabeza, imaginando que estaba en el mar, en un viaje alrededor del mundo, cuando el sonido de unas voces le devolvió a tierra firme en un abrir y cerrar de ojos. En regardant à travers les mailles du hamac, il aperçut ses amies qui sortaient de chez elles comme si elles allaient faire une expédition secrète. Peering through the mesh of the hammock, he spotted his friends emerging from their homes as if on a secret expedition.

« De quoi peut-il bien s'agir ? "What's it all about? » se demanda Laurie, en ouvrant ses yeux à moitié fermés par ses rêves de circumnavigation.

Il y avait quelque chose d'extraordinaire dans l'air de ses voisines. Chacune d'elles avait un grand chapeau, une grosse gibecière en toile brune sur l'épaule et un long bâton à la main. Cada una de ellas llevaba un gran sombrero, una gran mochila de lona marrón al hombro y un largo bastón en la mano. Meg tenait un coussin, Jo un livre, Beth un panier et Amy un album. Elles marchèrent tranquillement à travers le jardin, sortirent par la porte de derrière, et commencèrent à monter la colline qui était entre la maison et la rivière. They walked quietly through the garden, out the back door, and began to climb the hill that lay between the house and the river. Caminaron en silencio por el jardín, salieron por la puerta trasera y empezaron a subir la colina entre la casa y el río.

« Eh bien ! c'est aimable d'avoir un pique- nique et de ne pas nous inviter ! ¡qué amable de tu parte hacer un picnic y no invitarnos! se dit Laurie. Elles ne peuvent pas aller en bateau puisqu'elles n'ont pas la clef. They can't go by boat because they don't have the key. Elles n'y pensent pas. They don't think about it. Je vais la leur porter et voir ce qu'elles ont l'intention de faire. I'll take it to them and see what they intend to do. Se lo llevaré a ver qué piensan hacer. »

Il fut bientôt en bas de son hamac, rentra à la maison pour chercher la clef, qu'il finit par trouver dans sa poche. Si bien que les jeunes filles étaient déjà hors de vue lorsqu'il sauta par- dessus la haie pour courir après elles. Tanto que las chicas ya estaban fuera de su vista cuando saltó el seto para correr tras ellas.

Croyant être très habile, il prit le plus court chemin pour aller, à travers champs, à la maison du bateau, et les y attendit ; mais personne ne vint. Très intrigué, il monta alors au haut de la colline pour tâcher de les découvrir. Un bouquet de grands pins, très rapproché, lui masquait une partie de la vue ; mais, du milieu de ce nid de verdure, un son, plus clair que les doux soupirs des pins et que le chant des grillons, arriva jusqu'à lui. A clump of tall pines, very close together, blocked part of his view; but, from the middle of this nest of greenery, a sound, clearer than the soft sighs of the pines and the song of the crickets, reached him. Un grupo de altos pinos, muy juntos, le bloqueaba parte de la vista; pero, desde el centro de aquel nido de verdor, le llegó un sonido más claro que los suaves suspiros de los pinos y el canto de los grillos. Guidé par cette espèce de mélopée dont il ne s'expliquait pas la nature, Laurie finit par faire une découverte.

« Voilà un joli tableau », se dit-il en regardant à travers les pins. "Now that's a pretty picture," he said to himself as he peered through the pines.

C'était réellement un joli petit tableau. Les quatre soeurs étaient assises ensemble dans un petit coin bien ombragé, avec du soleil et de l'ombre tout autour d'elles ; le vent aromatisé ébouriffait leurs cheveux et rafraîchissait leurs joues, et tous les hôtes du bois faisaient leurs affaires autour d'elles, comme si elles n'étaient pas pour eux des étrangères, mais bien de vieilles amies. The four sisters were sitting together in a small, well-shaded corner, with sun and shade all around them; the aromatic wind ruffled their hair and refreshed their cheeks, and all the guests in the wood were doing their business around them, as if they were not strangers to them, but old friends. Las cuatro hermanas estaban sentadas juntas en un pequeño rincón sombreado, con sol y sombra a su alrededor; el viento aromático les alborotaba el pelo y les refrescaba las mejillas, y todos los huéspedes del bosque hacían sus necesidades a su alrededor, como si no fueran extraños para ellas, sino viejos amigos.

Meg, assise sur son coussin avec sa robe rose au milieu de la verdure, paraissait aussi jolie et aussi fraîche qu'un rosier. Beth choisissait des pommes de pin parmi celles qui jonchaient la terre, car elle savait en faire de gentils petits ouvrages. Beth chose pine cones from among those littering the ground, because she knew how to make them into nice little works of art. Beth eligió piñas de entre las que había esparcidas por el suelo, porque sabía cómo hacer bonitas obras de arte con ellas. Amy dessinait un groupe de fougères, et l'active Jo faisait, de sa voix bien timbrée, une lecture à ses soeurs tout en tricotant. Amy estaba dibujando un grupo de helechos, y la activa Jo leía a sus hermanas con su voz aguda mientras tejía.

Une ombre passa sur la figure du jeune garçon en pensant qu'il n'avait qu'à s'en aller, puisqu'il n'avait pas été invité. A shadow passed over the young boy's face as he thought that all he had to do was leave, since he hadn't been invited. Una sombra pasó por el rostro del joven al pensar que lo único que tenía que hacer era marcharse, ya que no había sido invitado. Cependant il resta ; le chez lui où il aurait pu se réfugier lui paraissait très solitaire, et cette petite société tranquille, au milieu des bois, lui semblait plus attrayante que son isolement. Il demeura si immobile qu'un écureuil, occupé à faire ses récoltes, s'avança jusque tout près de lui ; mais, l'ayant soudain aperçu, il s'était enfui en poussant un cri aigu, comme le son d'un sifflet. He remained so motionless that a squirrel, busy harvesting, came right up to him; but, having suddenly caught sight of him, it fled with a high-pitched cry, like the sound of a whistle. Permaneció tan inmóvil que una ardilla, ocupada en la siega, se le acercó; pero cuando de pronto lo divisó, huyó con un grito agudo, como el sonido de un silbato. Ce sifflement du petit animal fit lever toutes les têtes. Beth, la première, découvrit Laurie et lui fit signe de venir en lui adressant un sourire rassurant. Beth was the first to discover Laurie and beckoned her over with a reassuring smile.

« Puis-je venir ou serai-je un fardeau ? "Can I come or will I be a burden? » demanda-t-il en s'avançant lentement. Meg fronça les sourcils, Jo elle-même le regarda avec une sorte de méfiance. Cependant elle lui dit immédiatement :

« Vous pouvez naturellement venir. Nous vous l'aurions déjà demandé si nous avions pensé qu'un jeu de petites filles ne vous déplairait pas. We'd have already asked you if we'd thought you'd enjoy a game for little girls.

– J'aime toujours vos jeux ; mais, si Meg n'a pas envie que je reste, je vais m'en aller.

– Je n'ai aucune objection à votre venue, si vous faites quelque chose. C'est contre la règle d'être paresseux ici, répondit Meg gravement, mais gracieusement.

– Bien obligé ! Je ferai tout ce que vous voudrez si vous me permettez de rester un peu ; d'où je viens, il fait aussi mauvais qu'au Sahara. I'll do whatever you want if you let me stay a while; where I come from, it's as bad as the Sahara. Dois-je coudre, lire, dessiner, trier des cônes ou faire tout à la fois ? Donnez vos ordres, je suis prêt. »

Et Laurie se coucha à leurs pieds d'un air de soumission tout à fait désarmant. And Laurie lay at their feet with an air of disarming submission.

« Finissez mon histoire pendant que je passe le talon de mon bas, dit Jo en lui tendant son livre. "Finish my story while I go through the heel of my stocking," said Jo, handing him his book. "Termina mi cuento mientras yo repaso el talón de mi media", dijo Jo, entregándole su libro.

– Oui, madame », fut l'humble réponse de Laurie.

Et il fit de son mieux pour prouver sa reconnaissance de la faveur qu'on lui avait faite en l'admettant dans la « Société des Abeilles », car c'est ainsi qu'on la nommait, cette petite société. And he did his best to show his gratitude for the favor done him by admitting him to the "Bee Society", for that's what the little society was called.

L'histoire n'était pas longue ; et, lorsqu'elle fut finie, il s'aventura à faire quelques questions comme récompense de sa docilité. The story wasn't long, and when it was over, he ventured to ask a few questions as a reward for his docility.

« S'il vous plaît, mesdames, pourrais-je demander si cette institution hautement instructive et charmante est nouvelle ?

– Voulez-vous le lui dire ? demanda Meg à ses soeurs.

– Il s'en moquera, dit Amy. - He won't care," says Amy.

– Qu'est-ce que cela fait ? - How does it feel? s'écria Jo.

– Je suis sûre que cela lui plaira, ajouta Beth. - I'm sure he'll like it," added Beth.

– Naturellement cela me plaira, et je vous donne ma parole d'honneur que je ne m'en moquerai pas. Allons, dites, Jo, et n'ayez pas peur.

– Cette idée, que je puisse avoir peur de vous ! riposta Jo. Eh bien, vous saurez que nous avons décidé de ne pas perdre nos vacances ; chacune de nous a eu une tâche et a travaillé de toutes ses forces. Les vacances sont presque finies, les tâches seront toutes faites à temps, et nous sommes très contentes de ne pas avoir été paresseuses. The vacations are almost over, the chores will all be done on time, and we're very glad we weren't lazy.

– Vous avez bien raison d'être satisfaites, dit Laurie en songeant avec regret à ses journées inactives.

– Maman aime que nous soyons à l'air autant que possible ; nous apportons notre ouvrage ici et nous nous amusons bien. - Mom likes us to be out in the fresh air as much as possible; we bring our work here and have a great time. Par plaisanterie nous mettons de grands chapeaux, nous prenons de grands bâtons comme des voyageurs. Nous appelons cet endroit-ci la montagne du vrai repos, parce que d'ici nous pouvons regarder bien loin et nous voyons le pays où nous espérons aller vivre un jour. Voyez ! Behold! »

Laurie regarda ce que Jo lui montrait. À travers une éclaircie de bois on apercevait, par- dessus la blonde rivière, bien loin au-delà de la grande ville entourée de prairies, les montagnes aux cimes bleues qui semblaient toucher au ciel. Through a clearing in the woods, we could see, over the blonde river, far beyond the big town surrounded by meadows, the blue-capped mountains that seemed to touch the sky. Le soleil se couchait et les eaux resplendissaient de la splendeur d'un soleil d'été ; des nuages dorés et rouge pourpre se reposaient sur le sommet des montagnes, et bien haut, dans la lumière rougeâtre, s'élevaient des pics blancs qui brillaient comme les clochers aériens de quelque cité céleste. El sol se ponía y las aguas brillaban con el esplendor de un sol de verano; nubes doradas y carmesíes descansaban en las cimas de las montañas, y en lo alto, bajo la luz rojiza, se alzaban picos blancos que brillaban como las agujas aéreas de alguna ciudad celestial.

« Oui, c'est vraiment très beau ! dit doucement Laurie, car il sentait très vivement les beautés de la nature. C'était là, sous ma main, et sans vous je ne l'aurais jamais vu...

– C'est souvent comme vous le voyez aujourd'hui, mais souvent aussi très différent et toujours splendide », dit Amy.

Elle aurait bien voulu être de force à peindre ce beau paysage.

« Jo parle du pays où nous espérons vivre un jour, c'est de la vraie campagne qu'elle entend parler, de la campagne avec des poulets, des canards, des troupeaux, du foin, etc. "Jo habla del campo en el que esperamos vivir algún día, el campo real del que oye hablar, el campo con gallinas, patos, rebaños, heno y demás. Certainement, ce serait agréable, mais je voudrais que le beau pays, celui qui est au-dessus de toutes les campagnes réelles, soit pour nous facile à atteindre, dit rêveusement la pieuse petite Beth. Certainly, it would be nice, but I'd like the beautiful country, the one above all the real countryside, to be easy for us to reach," said pious little Beth dreamily. Ciertamente, sería agradable, pero me gustaría que el hermoso país, el que es sobre todo el verdadero campo, nos resultara fácil de alcanzar -dijo soñadoramente la piadosa Beth.

– Nous irons dans ce monde supérieur lorsque nous aurons été assez bonnes pour le mériter, répondit Meg de sa douce voix.

– C'est si difficile d'être bonne, dit Jo. Pas pour vous, Beth ; vous n'avez rien à redouter. Quant à moi, j'aurai à travailler rudement et à combattre, à grimper et à attendre, et peut-être n'y arriverai-je jamais, après tout. As for me, I'll have to work hard and fight, climb and wait, and maybe I'll never get there after all.

– Vous m'aurez pour compagnon dans vos efforts, si cela peut vous être de quelque consolation, dit Laurie. J'ai du chemin à faire plus qu'aucune de vous pour arriver à la perfection. I've got further to go to reach perfection than any of you.

– Ne serait-ce pas agréable si tous les châteaux en Espagne que nous faisons pouvaient devenir des réalités ? - Wouldn't it be nice if all the castles in Spain we build could become realities? - ¿No sería bonito que todos los castillos de España que construimos pudieran hacerse realidad? dit Jo après une petite pause.

– J'en ai fait une telle quantité qu'il me serait difficile d'en choisir un, dit Laurie en se couchant sur l'herbe et jetant des cônes à l'écureuil qui, après l'avoir trahi, était revenu tranquillement rejoindre cette tranquille société. - I've made so many that I'd be hard pressed to choose one," said Laurie, as he lay down on the grass and tossed cones to the squirrel who, having betrayed him, had quietly returned to join this tranquil company. - He hecho tantos que me costaría elegir uno -dijo Laurie, mientras se tumbaba en la hierba y lanzaba conos a la ardilla que, tras traicionarle, había regresado tranquilamente para unirse a esta pacífica compañía.

– Quel est votre château en Espagne favori ? - ¿Cuál es su castillo favorito de España? demanda Meg.

– Si je dis le mien, me direz-vous les vôtres ?

– Oui, si tout le monde dit le sien.

– Oui, oui. Eh bien ! À vous, Laurie.