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InnerFrench - Vol. 1, #90 - Apprendre le français sans vivre dans un pays francophone (1)

#90 - Apprendre le français sans vivre dans un pays francophone (1)

Salut à toutes et à tous, bienvenue ! Je suis très content de vous retrouver avec un nouveau jingle. Vous avez entendu que la musique d'introduction a changé. Ça faisait un moment que j'avais envie d'une nouvelle musique pour le podcast, donc j'ai demandé à Chris, mon ingénieur du son, qui a demandé à un de ses amis musiciens et voilà le résultat. Je sais pas ce que vous en pensez, mais moi, j'adore ce nouveau jingle. J'en suis très content. Donc, j'espère qu'il va vous plaire à vous aussi. Dans l'épisode d'aujourd'hui, je vous propose d'écouter une interview, et pas n'importe laquelle : une interview d'Anna. Anna, comme vous le savez peut-être, c'est la première recrue d'innerFrench. Elle a rejoint l'entreprise au mois de septembre. Donc maintenant, elle est prof, chez innerFrench. Dans cette interview, vous allez entendre comment Anna a appris le français. Et ce qui est vraiment impressionnant, c'est qu'elle n'a jamais vécu en France ni dans un pays francophone. Elle a appris le français tout en restant en Pologne. Parfois, on entend que c'est impossible d'apprendre une langue sans vivre dans le pays où elle est parlée. Eh bien, Anna est la preuve du contraire.

Dans cet épisode, elle va nous expliquer quelle méthode et quels outils elle a utilisés pour apprendre le français. Elle va vous donner, par exemple, quelques conseils de lecture qui sont très originaux, des livres qu'on voit rarement recommandés pour apprendre le français. Elle va aussi vous raconter comment elle a fait pour enfin comprendre les films français sans les sous-titres. Ça, je sais que c'est une difficulté que beaucoup d'entre vous ont, cette différence entre le français formel que vous apprenez, dans les cours ou dans les livres de français, et le français informel que vous pouvez entendre dans les films. On va parler de tous ces sujets dans cet épisode. Ça va aussi être l'occasion pour vous de faire la connaissance d'Anna. Et j'espère que son histoire va vous motiver à continuer d'apprendre la langue de Molière. Voilà, sans plus attendre, je vous propose d'écouter l'interview avec Anna. Hugo: Bon, salut Anna !

Anna: Salut !

Hugo: Merci d'avoir accepté mon invitation. Anna: De rien, avec plaisir.

Hugo: Bon de toute façon, tu as pas vraiment le choix mais… 😉 Alors, je suis très content d'être là avec toi. En plus, on peut faire cette interview ensemble, dans la même pièce et pas sur Internet. Parce que, comme vous le savez, je suis à Cracovie en ce moment. Et Anna, toi, tu es originaire aussi de Cracovie.

Anna: C'est ça, exactement. Je suis née ici. C'est ma ville natale. Donc à Cracovie, l'ancienne capitale de la Pologne. Hugo: Ok, ok, et tu as jamais quitté Cracovie ?

Anna: J'ai jamais quitté Cracovie pour longtemps. Oui, c'est vrai. Mon voyage le plus long, c'était l'année dernière. J'ai voyagé un peu en Australie et en Nouvelle-Zélande. Donc le projet, a priori c'était d'y rester un an. Mais malheureusement, à cause de la pandémie, j'ai dû changer mes plans et j'ai dû revenir en Pologne. Hugo: Bon, je sais que c'est un peu difficile à dire quand on habite quelque part pendant des années, c'est difficile de savoir encore ce qu'on apprécie dans cet endroit. Mais, toi, quand tu rencontres des touristes, par exemple à l'étranger, comment tu leur décris Cracovie ? Anna: Ce que j'apprécie toujours dans cette ville, je sais que les touristes, ils l'apprécient aussi, c'est l'ambiance de la ville. C'est une ville très artistique. Plein d'étudiants, plein d'étrangers aussi, qui apportent, je pense, beaucoup de couleurs, ici, dans notre ville. Je dis aussi que Cracovie, c'est peut-être la seule ville qui a été épargnée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Donc c'est pourquoi on peut trouver des traces de toutes les époques ici. Les immeubles, ils sont parfaitement conservés. Donc c'est une ville qui est… C'est une ville qui est très… C'est une ville historique, qui est pleine de… Je sais pas quoi… Hugo: Non ok, c'est vrai que, architecturalement…, moi, en venant de Varsovie, effectivement, c'est très différent. Anna: C'est vrai, oui. Hugo: Je sais pas si c'est le cas, mais j'imagine que Varsovie, avant d'être totalement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, ça ressemblait peut-être un peu plus à Cracovie. Anna: Oui, c'est sûr, c'est sûr. Donc malheureusement, Varsovie n'a pas été épargnée comme Cracovie, et on a dû reconstruire. Je pense que les constructions sont assez fidèles, mais quand même, ce sont seulement les reconstructions de ce qui existait avant.

Hugo: Ouais, et c'est seulement dans la vieille ville, en plus, de Varsovie, que tout ça a été reconstruit. Et c'est vrai que, bon, pour les personnes qui y sont déjà allées, ça ressemble un peu à un décor de théâtre, parfois. Anna: C'est vrai, oui. Hugo: Ça fait un peu, un peu, Disneyland. Un peu artificiel. Mais c'est très joli quand même. Et il y a une petite rivalité entre Varsovie et Cracovie, non ?

Anna: Une petite. Une petite, oui. Je pense que quand j'étais plus jeune, je n'aimais pas trop Varsovie. Mais tu sais j'étais… C'était pas pour une raison concrète, je pense, mais c'était… Oui, c'était quelque part, je sais pas, dans mon ADN, je sais pas, de Cracovienne, que Varsovie, c'est pas trop sympa. Mais en fait, maintenant, j'aime beaucoup. C'est différent de Cracovie. C'est plus… Il y a plus d'espace, d'espaces verts aussi. Et j'aime bien. J'apprécie beaucoup de choses à Varsovie. Des choses qui sont différentes de Cracovie.

Hugo: Je pense que dans beaucoup de pays, il y a toujours cette… peut-être pas jalousie, mais un peu cette rivalité avec la capitale. Surtout que… Non, Cracovie, c'est pas la deuxième ville en Pologne ? C'est la troisième en termes d'habitants ? Anna: Troisième, il me semble, oui.

Hugo: Łódż, il me semble que c'est la deuxième. Anna : Oui peut-être. Oui, oui.

Hugo: Ouais ok… Mais bon voilà, il y a toujours un peu ces rivalités entre les grandes villes et la capitale. Et bon, la Pologne ne fait pas exception, on va dire.

Hugo: Oui, oui. Je pense que c'est plutôt commun à tous les pays. Hugo: Ok. Alors, dans cet épisode, j'aimerais qu'on parle de ton apprentissage du français parce que, voilà, comme vous l'avez entendu, Anna, est polonaise, elle est née à Cracovie, elle a grandi à Cracovie. Donc voilà, t'es 100% Polonaise. T'avais pas de Français dans ta famille quelque part ? Anna: 100 % polonaise, je confirme.

Hugo: Donc, comment ça a commencé, ton aventure avec le français ? Est-ce que tu te souviens un peu de tes premiers contacts avec la langue ?

Anna: Je pense que mes premiers contacts, vraiment premiers contacts, c'était des chansons françaises qui passaient à la radio. Parce que vous devez savoir que les Polonais, ils sont très francophiles. Ils adorent surtout la musique française. Donc, je pense que c'est là où j'ai entendu pour la première fois quelqu'un parler ou plutôt chanter en français. Mais j'ai commencé à apprendre le français à l'âge de 13 ans, vraiment. Donc c'est là que j'ai découvert vraiment la langue. Hugo: Et tu te souviens du type de chansons qui passaient à la radio ? Est-ce que c'était, voilà, Édith Piaf, etc., la vieille variété ou des choses un peu plus modernes ? Anna: Oui. C'étaient pas des chansons si vieilles que ça, que par exemple Edith Piaf (même si les Polonais, ils aiment bien Edith Piaf, Charles Aznavour, bien sûr). Non, c'était plutôt des chansons pop, des chansons qui peut-être passaient aussi à la radio en France, je sais pas. Je me souviens pas malheureusement des titres maintenant.

Hugo: OK. Donc il y avait aussi des choses un peu plus actuelles ?

Anna: Oui. Plus actuelles, oui.

Hugo: OK. OK. Donc, tu dis que tu as commencé à apprendre le français à 13 ans, à l'école ? Anna: C'est ça, oui. Hugo: Tu as commencé l'anglais avant, j'imagine. Anna: Oui, j'ai commencé l'anglais à l'âge de 7 ans. Et c'est comme ça qu'en Pologne on commence… Même à l'âge de 6 ans, parfois, déjà à l'école maternelle. Puis à l'école primaire. Et moi, j'ai commencé le français au collège. Donc, c'est… Oui, à l'âge de 13 ans, quand j'ai dû choisir une deuxième langue étrangère, après l'anglais. Hugo: Et tu avais le choix entre plusieurs langues dans ton école ou c'était seulement le français ? Anna: Dans mon école, il y avait aussi l'allemand et le français. Donc c'était seulement ces deux langues. Mais moi, à l'école primaire, comme je ne voulais pas trop apprendre l'allemand, ça ne me tentait pas vraiment comme langue à apprendre, et en plus, j'ai entendu parler d'une classe française dans mon collège, une classe qui préparait aussi à l'examen DELF, une classe où on pouvait apprendre le français de manière assez intense, donc, je me suis dit que peut-être, ça serait une bonne idée. Et voilà, je me suis inscrite à cette classe dans ce collège.

Hugo: Et tu étais déjà attirée par les langues étrangères à cette époque ou pas spécialement ?

Anna: Pas spécialement. Pas spécialement. J'aimais l'anglais, même si à la fin de l'école primaire, j'avais un prof qui m'a découragée un peu. Je sais pas de… Je trouvais que ses leçons étaient assez ennuyeuses, répétitives. Donc voilà. Donc je suis pas… J'étais pas très, très fan des langues étrangères à l'époque, mais je le suis devenue au fur et à mesure. Hugo: OK. Donc c'est un peu le français qui t'a réconciliée avec les langues étrangères. Anna: On peut le dire comme ça, oui.

Hugo: OK. Et c'était comment ces cours à l'école primaire, ces cours plus intensifs ? Comment ça s'est passé au début, ton apprentissage du français ? Anna: Oui, donc ça a commencé au collège. J'avais des cours 4, 5 heures par semaine. Et c'était des cours… Bien sûr, on apprenait la langue, mais aussi on apprenait beaucoup de l'histoire de la France, de la culture et je pense que c'est ça qui m'a motivée le plus parce que c'était nouveau. C'était très intéressant. C'était aussi ma prof qui m'a beaucoup encouragée à apprendre le français. Nous avions une prof géniale. Et j'apprenais surtout à l'école pendant… en première et en deuxième classe. Et je pense qu'en 3ème, j'ai commencé à prendre aussi des cours particuliers pour pour parler plus, pour enrichir encore plus mon vocabulaire, etc. Hugo: OK. Donc une petite précision ici : le « collège » en français, c'est avant le lycée, donc c'est pas comme l'université en anglais. Le collège, c'est avant le lycée. Donc tu disais que tu avais entre 13 et 15 ans, c'est ça ? Anna: C'est ça, exactement, oui. Hugo: Donc ensuite, tu as continué au lycée et tu avais des cours avec cette prof particulière, c'est ça ? Anna: Oui, j'ai commencé en troisième classe au collège. Et puis j'ai continué à prendre des cours particuliers un peu au lycée. Même pendant mes études aussi, parce que je trouvais que oui, même si je parle, tu sais, en classe avec d'autres élèves, avec ma prof. Je pensais que c'est pas assez, qu'il me faut plus d'occasions pour parler parce que je trouvais que c'est ça le plus important de pouvoir communiquer. Et dans la classe, même si la prof était très bien organisée, elle essayait tu sais d'encourager tout le monde à parler… C'est pas assez. Il y a pas assez d'occasions pour vraiment s'exprimer. Hugo: C'est vrai. On reçoit souvent des emails chez innerFrench de personnes qui nous posent des questions par rapport à nos cours, par exemple, en nous demandant si c'est une bonne idée, parce que… Parce qu'elles ont envie d'apprendre à mieux parler, à mieux s'exprimer en français. Et honnêtement, nous, souvent, on vous répond que non. Le mieux, c'est toujours d'avoir un prof particulier. Bon, les cours individuels ne sont pas toujours accessibles à tout le monde.

Ça peut être cher, mais c'est vrai que maintenant, il y a des plateformes comme iTalki, qu'on cite régulièrement, sur lesquelles vous pouvez trouver, peut-être pas des profs professionnels, mais des tuteurs ou des personnes avec lesquelles vous pouvez avoir des cours pour… J'ai vu des prix comme 7 ou 8 euros de l'heure, ce qui est assez accessible. Anna: Oui, exactement. Et en plus, on peut aussi essayer de proposer d'enseigner une autre langue à cette personne. Donc, moi aussi, j'ai travaillé pendant 2 ans en binôme avec une fille qui… Elle m'enseignait l'anglais, moi je lui enseignais le français et c'était très bien. Ça marchait très bien.

Hugo: Ok. C'était une Polonaise ? Anna: Euh elle était… Une Polonaise, oui.

Hugo: Et donc tes profs aussi, pour tes cours particuliers, c'était toujours des Polonais ? T'avais pas de prof de français ? Anna: À partir de mes études, j'avais des profs français. J'avais que des profs français, oui. Hugo: OK. Donc, justement après le lycée, pourquoi tu as décidé d'étudier le français à l'université ? Anna: Je pense que je voyais que le français ou que la connaissance d'une langue étrangère, ça, ça peut m'apporter beaucoup d'opportunités, de débouchés professionnels. Je me suis dit que même si, je sais pas… Si un jour, je décide d'abandonner mes études, que je veux plus étudier les langues étrangères, au moins, je vais maîtriser une langue. Donc ça va pas être du temps perdu. Et oui, je pense qu'après mes études, je me suis dit que si je peux devenir soit traductrice, soit prof, soit travailler dans une grande entreprise, dans le tourisme, donc je voyais vraiment beaucoup de chances, d'opportunités. Donc, j'ai décidé de d'étudier le français sans avoir vraiment décidé sur ma carrière professionnelle un peu. Hugo: OK donc, pour toi, c'était vraiment, voilà, une compétence. Et tu pensais que cette compétence pourrait te permettre de faire différents métiers après ?

Anna: Oui, oui, c'était plutôt ça, exactement. Hugo: OK, t'avais pas le rêve de devenir prof de français ? Anna: Non, pas encore. Non, j'étais pas sûre que… Hugo: Et les cours à l'université, commencent c'était ? Parce que je sais que bon, quand on aime bien un sujet, une matière, après à l'université, quand on commence à en faire, je sais pas, 30, 40 heures par semaine, ça peut devenir un peu… Énervant, un peu frustrant. Comment c'était, tes cours à l'université ? C'était un peu ça. C'était un grand… Tu sais un grand… C'était un peu un fossé entre le lycée et les études. Parce que, à l'université, c'était vraiment très, très intense. La plupart des cours était en français. Mais en général, j'étais plutôt contente de tous mes cours. Bien sûr, il y avait des cours, des matières, que je trouvais moins utiles ou moins passionnants.

Hugo: Comme quoi par exemple ?

Anna: Par exemple, je sais pas… Je pense qu'on avait beaucoup, mais vraiment beaucoup de cours, de psychologie et de pédagogie. Il y avait des choses qui se répétaient plusieurs fois, donc peut-être qu'on pourrait le faire de manière un peu différente, de traiter ces sujets de manière un peu différente, je sais pas. Hugo: Moi, je me souviens quand je donnais des cours à des élèves justement de l'université de Varsovie qui, comme toi, prenaient des cours particuliers, avec moi… En première année, ils avaient un cours de littérature française. Et comme c'était dans l'ordre chronologique, ils commençaient par la littérature du Moyen Âge, donc La Chanson de Roland. Anna: Ah oui.

Hugo: Et voilà, pour moi, c'était totalement absurde parce que c'était écrit en vieux français, dans vraiment une langue très difficile à comprendre, même pour les Français. Et comme c'étaient des étudiants de première année, ils avaient pas un niveau de français exceptionnel. Et ils commençaient la littérature avec des textes comme ça. Et voilà, pour moi, ça fait vraiment partie de ces absurdités, parfois… Bon, j'adore l'université, il y a de très bons cours, etc. Mais parfois dans la conception du curriculum, il y a vraiment des choses où on a l'impression que, voilà, ils ne prennent pas du tout en compte le côté pédagogique et c'est simplement : voilà, c'est l'ordre chronologique, on va respecter cet ordre chronologique, et c'est tout. Anna: Oui, tu as tout à fait raison, oui. Au début, c'était vraiment décourageant. C'était vraiment décourageant. Moi aussi, j'ai commencé par La Chanson de Roland. Et… Et je pense que finalement, je l'ai lue en polonais parce que, ben, le lire en français, c'était trop. C'était un peu trop pour moi, donc je l'ai fait en polonais. Puis j'ai lu aussi la version française pour avoir le vocabulaire, pour pouvoir en parler pendant les cours. Mais oui, c'était vraiment difficile, oui. Hugo: Oui, en plus c'est pas un texte… On le compare parfois, je sais pas, à l'Iliade, l'Odyssée, mais c'est pas aussi intéressant, à mon avis. Et voilà, quand on est étudiant en première année à l'université. Bon, c'est une espèce de récit guerrier, en fait, du Moyen Âge. C'est pas un sujet passionnant, à mon avis. Anna: Oui, oui. Il y a d'autres livres quand même, qui sont un peu plus passionnants. Hugo: Ok, Ok. Mais globalement, t'étais contente de tes cours à l'université. Anna: Oui, oui, je dois dire que, par exemple, au niveau des cours de langue, c'était assez pratique, assez intense aussi. Les profs, ils étaient vraiment… Même si la plupart de mes profs étaient des Polonais, j'avais seulement un prof qui était français, ils étaient très, très bien préparés pour ce cours, très cultivés. Et vraiment des vrais passionnés de la langue. Et ça, ça se sentait. Et… En général, j'étais vraiment contente. Hugo: Et… Donc parmi les autres élèves, est-ce que vous avez vraiment senti une progression entre la première et la dernière année ? Est-ce que tout le monde parlait couramment à la fin des études ?

Anna: Alors, nous, quand nous avons commencé nos études, on était divisés en trois groupes, au niveau… en fonction du niveau de langue. Donc, il y avait trois groupes. Le premier groupe, c'était le groupe des faux débutants ou des débutants débutants. Donc il y avait même des gens qui ont… qui ont juste… venaient, tu sais, de commencer à apprendre le français. Donc eux, je sais qu'ils ont beaucoup progressé. Ils ont vraiment beaucoup travaillé. Moi, j'étais dans le troisième groupe, donc c'était le groupe le plus avancé. Mais pour tout te dire, j'étais l'une des plus mauvais élèves parce qu'il y avait… Dans mon groupe, il y avait des personnes qui avaient vécu en France pendant quelques années, qui avaient fréquenté le lycée français. Donc, j'avais la possibilité de changer de groupe pour être dans le groupe intermédiaire. Mais je me suis dit : je préfère être, tu sais, la plus mauvaise élève du meilleur groupe. Et comme ça, je vais… Peut-être que je vais progresser plus vite. Et c'est ce que j'ai fait. Donc j'ai travaillé dur, surtout pendant les premiers mois. Et puis, j'ai quand j'ai vu que je progressais, ça m'a motivée. Ce n'était pas trop pour moi. Je me suis dit que j'allais rester dans ce groupe et que j'allais continuer comme ça. Hugo: Ok, donc tu regrettes pas ta décision ?

Anna: Non, pas du tout. Pas du tout.

Hugo: Et à l'université, qu'est-ce que tu faisais à côté des cours pour continuer d'améliorer ton français ? Anna: Je lisais beaucoup, surtout. Je me souviens d'une situation assez… assez amusante, à l'université. C'était avant mon examen, j'étais assise quelque part dans le couloir et j'avais un gros ouvrage sur les articles. Tu sais, avec mille règles à mémoriser, mille exceptions. Et mon prof, le Français avec qui j'avais les cours, il m'a vue, dans ce couloir. Il s'est approché. Et il m'a dit de manière, mais très, très discrète : « Mademoiselle, mais laissez ce livre parce que ça sert à rien d'apprendre toutes ces règles par cœur. Laissez ce livre et allez lire des articles, des livres, plutôt que… qu'essayer d'apprendre tout ça par coeur. » Et j'ai suivi son conseil. J'ai fait comme ça. Donc j'ai commencé à lire beaucoup et c'est comme ça que… voilà, que j'ai appris à utiliser les articles, à utiliser les temps. Parce que quand je lisais, je lisais de manière réfléchie. Donc à chaque fois, je me posais la question : pourquoi ici, c'est le passé composé, non pas l'imparfait, etc. Donc c'était ça, un peu, ma méthode pour progresser, pour travailler encore plus. Hugo: Et quel type de livres tu aimais lire, ou quel auteur en particulier?

Anna: Tout au début de mes études, je pense que j'ai commencé par les livres que je connaissais déjà… Et c'était même parfois des contes de fées pour les enfants. Parce que c'était des textes qui étaient plus courts. C'était les textes que je connaissais déjà. Donc je connaissais déjà le contexte. Et pour moi, c'était beaucoup plus facile de comprendre toute l'histoire, de comprendre les adjectifs qui étaient utilisés pour décrire les personnages, par exemple. Et puis, petit à petit, je… voilà j'ai commencé à lire la littérature française. Et surtout, je suis tombée amoureuse des auteurs maghrébins. De la littérature maghrébine, d'expression française, bien sûr. Et l'un de mes auteurs préférés, jusqu'à… jusqu'aujourd'hui, c'est Tahar Ben Jelloun, que je recommande chaudement. Ses livres sont vraiment très, très beaux.

Hugo: De quoi il parle en général ? Quels sont ses sujets de prédilection ?

Anna: Dans ses livres, il parle beaucoup de l'identité, par exemple, de notre identité. Il parle un peu du racisme, du bonheur. Donc… Des thèmes un peu philosophiques, on peut dire, mais, il écrit de manière très claire. Pour moi, ça a été assez facile de comprendre. Et je trouve que c'est une très belle littérature. Hugo: OK. Et tu te souviens de comment tu as découvert cet auteur ? Est-ce que c'est un de tes profs qui te l'a recommandé ou… ? Parce que c'est pas… Souvent voilà, les profs de français, à l'université, ils recommandent plutôt des auteurs français, j'imagine. Et c'est un peu plus exotique. Anna: Oui, oui, c'est pas très évident comme choix de littérature. Mais justement, c'était l'une de mes profs qui était passionnée. Comme… Quand j'ai vu sa passion pour cette littérature, je me suis dit : «il faut que je parte à la découverte., il faut que je vois pourquoi elle est tellement passionnée !» Et je la comprends maintenant. Hugo: Donc elle t'a transmis sa passion. Anna: Elle m'a transmis sa passion, oui. Hugo: OK. Donc, tu lisais beaucoup. C'était vraiment ça, ton arme secrète ? Anna: C'était ça oui, mon arme secrète. Surtout que je pouvais lire, tu sais, dans le tram, dans le bus, un peu partout. C'étaient des livres, mais c'étaient aussi des articles sur Internet. Donc je lisais un peu partout, un peu de tout.

Hugo: Et c'était facile d'acheter des livres français en Pologne ? Anna: Alors heureusement, à Cracovie, il y a cette librairie qui s'appelle Edukator, où on peut commander des livres français sans aucun problème. Et les gens qui travaillent dans cette librairie sont vraiment très sympas. Donc, plusieurs fois ils m'ont aussi recommandé des livres que je pourrais lire. Donc oui, donc, je profitais de cette librairie pour acheter mes livres.

Hugo: OK. Et… Parce que parfois, justement, au niveau des conseils de lecture, moi, j'ai un peu du mal à recommander certains livres parce qu'il y a beaucoup de descriptions avec beaucoup de vocabulaire. Et ça peut être un peu décourageant parce que c'est pas forcément des mots qui sont très utiles au quotidien. Et c'est un peu difficile de trouver le juste milieu entre une histoire intéressante, avec du vocabulaire quand même utile, et un peu limité, mais en même temps, voilà, des auteurs contemporains, etc. Anna: Oui, je pense que oui, plutôt les auteurs contemporains. Et aussi pour commencer, pourquoi pas lire, voilà, des contes de fées, des textes qui sont plus courts. C'est toujours de la littérature, ça reste de la littérature. Mais c'est plus simple. C'est un peu plus facile. Même si parfois, on peut même trouver le passé simple, dans ces contes de fées. Mais… Mais oui, c'est comme ça qu'on prend aussi l'habitude de, voilà, de voir différents temps, même le passé simple. Hugo: C'est vrai, effectivement, qui est très utile, le passé simple. Et qui est en voie de disparition

Anna: Il faut le préserver.

Hugo: Il faut le préserver, exactement.

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Salut à toutes et à tous, bienvenue ! Hello everyone, welcome! Je suis très content de vous retrouver avec un nouveau jingle. I am very happy to have you back with a new jingle. Vous avez entendu que la musique d'introduction a changé. You have heard that the intro music has changed. Ça faisait un moment que j'avais envie d'une nouvelle musique pour le podcast, donc j'ai demandé à Chris, mon ingénieur du son, qui a demandé à un de ses amis musiciens et voilà le résultat. Ich habe mich schon seit einiger Zeit nach neuer Musik für den Podcast gesehnt, also habe ich Chris, meinen Toningenieur, gefragt, der einen seiner Musikerfreunde gefragt hat, und das ist das Ergebnis. I've been craving new music for the podcast for a while, so I asked Chris, my sound engineer, who asked one of his musician friends and this is the result. Je sais pas ce que vous en pensez, mais moi, j'adore ce nouveau jingle. Ich weiß nicht, was du denkst, aber ich liebe diesen neuen Jingle. I don't know what you think, but I love this new jingle. J'en suis très content. I am very happy with it. Estou muito feliz com isso. Donc, j'espère qu'il va vous plaire à vous aussi. Also, ich hoffe es gefällt dir auch. So, I hope you like it too. Dans l'épisode d'aujourd'hui, je vous propose d'écouter une interview, et pas n'importe laquelle : une interview d'Anna. In today's episode, I suggest you listen to an interview, and not just any one: an interview with Anna. In de aflevering van vandaag nodig ik je uit om naar een interview te luisteren, en niet zomaar een interview: een interview met Anna. Anna, comme vous le savez peut-être, c'est la première recrue d'innerFrench. Anna, as you may know, is innerFrench's first recruit. Elle a rejoint l'entreprise au mois de septembre. She joined the company in September. Donc maintenant, elle est prof, chez innerFrench. So now she's a teacher at innerFrench. Dans cette interview, vous allez entendre comment Anna a appris le français. In this interview, you will hear how Anna learned French. Et ce qui est vraiment impressionnant, c'est qu'elle n'a jamais vécu en France ni dans un pays francophone. And what is really impressive is that she has never lived in France or in a French-speaking country. Elle a appris le français tout en restant en Pologne. She learned French while staying in Poland, sometimes you hear that it's impossible to learn a language without living in the country where it is spoken. Parfois, on entend que c'est impossible d'apprendre une langue sans vivre dans le pays où elle est parlée. Well, Anna is proof to the contrary. Eh bien, Anna est la preuve du contraire. In this episode, she will explain to us what method and what tools she used to learn French.

Dans cet épisode, elle va nous expliquer quelle méthode et quels outils elle a utilisés pour apprendre le français. She will give you, for example, some very original reading tips, books that we rarely see recommended for learning French. Elle va vous donner, par exemple, quelques conseils de lecture qui sont très originaux, des livres qu'on voit rarement recommandés pour apprendre le français. She will also tell you how she managed to finally understand French films without the subtitles. Elle va aussi vous raconter comment elle a fait pour enfin comprendre les films français sans les sous-titres. That, I know that is a difficulty that many of you have, this difference between the formal French that you learn, in French lessons or in French books, and the informal French that you can hear in the movies. Ça, je sais que c'est une difficulté que beaucoup d'entre vous ont, cette différence entre le français formel que vous apprenez, dans les cours ou dans les livres de français, et le français informel que vous pouvez entendre dans les films. We will talk about all these topics in this episode. On va parler de tous ces sujets dans cet épisode. It will also be an opportunity for you to meet Anna. Ça va aussi être l'occasion pour vous de faire la connaissance d'Anna. And I hope her story will motivate you to continue learning the language of Molière. Et j'espère que son histoire va vous motiver à continuer d'apprendre la langue de Molière. There you go, without further ado, I suggest you listen to the interview with Anna. Voilà, sans plus attendre, je vous propose d'écouter l'interview avec Anna. Hugo: Good, hi Anna! Hugo: Bon, salut Anna ! Anna: Hi!

Anna: Salut !

Hugo: Merci d'avoir accepté mon invitation. Anna: You're welcome, with pleasure. Anna: De rien, avec plaisir. Hugo: Well anyway, you don't really have a choice but… 😉 So, I'm very happy to be here with

Hugo: Bon de toute façon, tu as pas vraiment le choix mais… 😉 Alors, je suis très content d'être là avec toi. ec you. In addition, we can do this interview together, in the same room and not on Int Hugo: Nou ja, je hebt toch niet echt een keuze, maar... 😉 Dus ik ben heel blij dat ik hier bij jullie ben. En plus, on peut faire cette interview ensemble, dans la même pièce et pas sur Internet. Hugo: Ok, ok, and you never left Krakow? Parce que, comme vous le savez, je suis à Cracovie en ce moment. Anna: I never left Krakow for long. Yes, it's true. My longest trip was last year. I have traveled a bit in Australia and New Zealand. So the project, a priori, was to stay there for a year. But unfortunately, due to the pandemic, I had to change my plans and had to come back to Poland. Et Anna, toi, tu es originaire aussi de Cracovie. Hugo: Well, I know it's a bit hard to say when you've lived somewhere for years, it's hard to still know what you like about this place. But, you, when you meet tourists, for example abroad, how do you describe Krakow to them?

Anna: C'est ça, exactement. Anna: What I always appreciate in this city, I know that tourists also appreciate it, is the atmosphere of the city. It is a very artistic city. Lots of students, lots of foreigners too, who bring, I think, a lot of color here to our city. I also say that Krakow is perhaps the only city that was spared during the Second World War. So that's why we can find traces of all eras here. The buildings, they are perfectly preserved. So it's a city that's… It's a city that's very… It's a historic city, that's full of… I don't know what… Je suis née ici. Hugo: No ok, it's true that, architecturally…, me, coming from Warsaw, indeed, it's very different. C'est ma ville natale. Anna: It's true, yes. Donc à Cracovie, l'ancienne capitale de la Pologne. lodge. Hugo: Ok, ok, and you never left Cra Hugo: Ok, ok, et tu as jamais quitté Cracovie ? Anna: Yes, for sure, for sure. So unfortunately, Warsaw was not spared like Krakow, and we had to rebuild. I think the constructions are quite faithful, but still, they are only the reconstructions of what existed before.

Anna: J'ai jamais quitté Cracovie pour longtemps. Hugo: Yeah, and it's only in the old town, besides, Warsaw, that this was all rebuilt. And it's true that, well, for people who have been there before, it looks a bit like a theater set, sometimes. Oui, c'est vrai. Mon voyage le plus long, c'était l'année dernière. Hugo: It's been a bit, a bit, Disneyland. A little artificial. But it's still very pretty. And there is a little rivalry between Warsaw and Krakow, right? J'ai voyagé un peu en Australie et en Nouvelle-Zélande. moor. So the project, a priori was to stay there Donc le projet, a priori c'était d'y rester un an. r one year. But unfortunately due to the pandemic I had to change my plans and had to go back to Po Mais malheureusement, à cause de la pandémie, j'ai dû changer mes plans et j'ai dû revenir en Pologne. lodge. Hugo: Well, I know it's a little hard to say when you've lived somewhere for years, it's hard to know yet what you appreciate in this place. Hugo: Bon, je sais que c'est un peu difficile à dire quand on habite quelque part pendant des années, c'est difficile de savoir encore ce qu'on apprécie dans cet endroit. Hugo: Also, ich weiß, es ist ein bisschen schwierig zu sagen, wenn man jahrelang an einem Ort lebt. law. But, you, when you meet tourists, for example abroad, how do you describe Cra Mais, toi, quand tu rencontres des touristes, par exemple à l'étranger, comment tu leur décris Cracovie ? covie? Anna: What I always appreciate in this city, I know that tourists, they also appreciate it, it is the atmosphere of the Anna: Ce que j'apprécie toujours dans cette ville, je sais que les touristes, ils l'apprécient aussi, c'est l'ambiance de la ville. Hugo: Yeah ok… But there you have it, there is always a bit of these rivalries between the big cities and the capital. Well, Poland is no exception, let's say. C'est une ville très artistique. tick. Lots of students, lots of foreigners too, who bring, I think, a lot of color here in our Plein d'étudiants, plein d'étrangers aussi, qui apportent, je pense, beaucoup de couleurs, ici, dans notre ville. city. I also say that Krakow is perhaps the only city that was spared during WWII my Je dis aussi que Cracovie, c'est peut-être la seule ville qui a été épargnée pendant la Deuxième Guerre mondiale. Ich sage auch, dass Krakau vielleicht die einzige Stadt ist, die während des Zweiten Weltkriegs verschont geblieben ist. diale. So that's why we can find traces of all times Donc c'est pourquoi on peut trouver des traces de toutes les époques ici. Hugo: So, how did your adventure with French begin? Do you remember any of your first contacts with the language? Les immeubles, ils sont parfaitement conservés. Anna: I think that my first contacts, really first contacts, were French songs that were played on the radio. Because you should know that the Poles are very Francophiles. They especially love French music. So I think that's where I first heard someone speak or rather sing in French. But I started to learn French when I was 13, really. So that's where I really discovered the language. Donc c'est une ville qui est… C'est une ville qui est très… C'est une ville historique, qui est pleine de… Je sais pas quoi… Hugo: And do you remember the type of songs that were on the radio? Was it, there, Edith Piaf, etc., the old variety or something a little more modern? Hugo: Non ok, c'est vrai que, architecturalement…, moi, en venant de Varsovie, effectivement, c'est très différent. Anna: Yeah. They weren't as old songs as that, for example Edith Piaf (even if the Poles, they like Edith Piaf, Charles Aznavour, of course). No, it was more pop songs, songs that maybe also aired on the radio in France, I don't know. I unfortunately do not remember the titles now. Anna: C'est vrai, oui. i, yes. Hugo: I don't know if this is the case, but I imagine that Warsaw, before being totally destroyed during the Second World War, maybe it looked a little more like Cra Hugo: Je sais pas si c'est le cas, mais j'imagine que Varsovie, avant d'être totalement détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, ça ressemblait peut-être un peu plus à Cracovie. Anna: Yeah. More current, yes. Anna: Oui, c'est sûr, c'est sûr. is sure. So unfortunately, Warsaw was not spared like Krakow, and we had to reconst Donc malheureusement, Varsovie n'a pas été épargnée comme Cracovie, et on a dû reconstruire. roar. I think the constructions are quite faithful, but still, they are only the reconstructions of what existed Je pense que les constructions sont assez fidèles, mais quand même, ce sont seulement les reconstructions de ce qui existait avant. before. Hugo: Yeah, and it's only in the old town, in addition, of Warsaw, that all this was recons

Hugo: Ouais, et c'est seulement dans la vieille ville, en plus, de Varsovie, que tout ça a été reconstruit. trout. And it's true that, well, for people who have been there, it looks a bit like a theater set, pa Et c'est vrai que, bon, pour les personnes qui y sont déjà allées, ça ressemble un peu à un décor de théâtre, parfois. Hugo: And did you have the choice between several languages in your school or was it only French? Anna: C'est vrai, oui. Anna: In my school, there was also German and French. So it was only these two languages. But me, in primary school, as I didn't want to learn German too much, it didn't really appeal to me as a language to learn, and in addition, I heard about a French class in my college, a a class that also prepared for the DELF exam, a class where you could learn French quite intensively, so I thought to myself that maybe that would be a good idea. There you go, I signed up for this class at this college. Hugo: Ça fait un peu, un peu, Disneyland. Hugo: And were you already attracted to foreign languages at that time or not especially? Un peu artificiel. hereel. But it is very pretty when Mais c'est très joli quand même. Hugo: OK. So it's a little French that reconciled you with foreign languages. Et il y a une petite rivalité entre Varsovie et Cracovie, non ? Anna: You can say it like that, yes.

Anna: Une petite. Hugo: OK. And what was it like with those classes in elementary school, those more intensive classes? How did it go at the beginning, your learning French? Une petite, oui. e, yes. I think when I was younger I didn't like Var too much Je pense que quand j'étais plus jeune, je n'aimais pas trop Varsovie. sovie. But you know I was… It wasn't for a concrete reason, I think, but it was… Yes, it was somewhere, I don't know, in my DNA, I don't know, from Krakow, that Warsaw, it's not too much Mais tu sais j'étais… C'était pas pour une raison concrète, je pense, mais c'était… Oui, c'était quelque part, je sais pas, dans mon ADN, je sais pas, de Cracovienne, que Varsovie, c'est pas trop sympa. But you know I was… It wasn't for a concrete reason, I think, but it was… Yes, it was somewhere, I don't know, in my DNA, I don't know, from Krakow, that Warsaw, it's not too nice. Maar weet je, ik was... Het was niet om een concrete reden, denk ik, maar het was... Ja, het zat ergens, ik weet het niet, in mijn DNA, ik weet het niet, als een Krakauiaan, dat Warschau niet zo leuk is. Mais en fait, maintenant, j'aime beaucoup. Hugo: So then you continued in high school and you had lessons with this particular teacher, right? C'est différent de Cracovie. covie. It's more… There is more space, more green spaces C'est plus… Il y a plus d'espace, d'espaces verts aussi. Hugo: It's true. We often receive emails at innerFrench from people asking us questions about our courses, for example, asking us if it's a good idea, because… Because they want to learn to speak better, to express themselves better in French. And honestly, we often get the answer that no. The best is always to have a private tutor. Well, individual lessons are not always accessible to everyone. Et j'aime bien. It can be expensive, but it's true that now there are platforms like iTalki, which we regularly quote, on which you can find, perhaps not professional teachers, but tutors or people with whom you can have lessons for… I've seen prices like 7 or 8 euros an hour, which is quite affordable. J'apprécie beaucoup de choses à Varsovie. Anna: Yes, exactly. And in addition, we can also try to offer to teach another language to this person. So me too, I worked for 2 years in pairs with a girl who… She taught me English, I taught her French and it was very good. It worked very well. Des choses qui sont différentes de Cracovie. covie. Hugo: I think that in a lot of countries, there is still this ... maybe not jealousy, but a bit of this rivalry with the cape.

Hugo: Je pense que dans beaucoup de pays, il y a toujours cette… peut-être pas jalousie, mais un peu cette rivalité avec la capitale. Surtout que… Non, Cracovie, c'est pas la deuxième ville en Pologne ? Hugo: And so your teachers too, for your private lessons, were they always Poles? Didn't you have a French teacher? C'est la troisième en termes d'habitants ? s? Anna: From my studies, I had French teachers. I only had French teachers, or Anna: Troisième, il me semble, oui. Hugo: OK. So, just after high school, why did you decide to study French at university?

Hugo: Łódż, il me semble que c'est la deuxième. Anna: I think I saw that French or that knowing a foreign language can bring me a lot of opportunities, professional outlets. I told myself that even if, I don't know… If one day, I decide to give up my studies, that I want to study foreign languages more, at least I will master a language. So it's not going to be wasted time. And yes, I think after my studies, I said to myself that if I can become either a translator, or a teacher, or work in a large company, in tourism, so I really saw a lot of chances, of opportunities. So, I decided to study French without having really decided on my professional career a bit. Anna : Oui peut-être. Hugo: OK so, for you, it was really, there you have it, a skill. And you thought that this skill could allow you to do different jobs afterwards? Oui, oui. i, yes. Hugo: Yeah ok ... But there you have it, there are always these rivalries between the big cities and the cape.

Hugo: Ouais ok… Mais bon voilà, il y a toujours un peu ces rivalités entre les grandes villes et la capitale. itale. And hey, Poland is no exception, we Et bon, la Pologne ne fait pas exception, on va dire. Und gut, Polen ist da keine Ausnahme, könnte man sagen. Anna: No, not yet. No, I wasn't sure ...

Hugo: Oui, oui. i, yes. I think it's pretty common to all Je pense que c'est plutôt commun à tous les pays. Ich denke, dass dies eher allen Ländern gemeinsam ist. It was a bit like that. It was a big ... You know a big ... It was a bit of a gap between high school and studying. Because at university it was really, really intense. Most of the lessons were in French. But in general, I was pretty happy with all of my classes. Of course, there were courses, subjects, which I found less useful or less exciting. Hugo: Ok. Hugo: Like what for example? Alors, dans cet épisode, j'aimerais qu'on parle de ton apprentissage du français parce que, voilà, comme vous l'avez entendu, Anna, est polonaise, elle est née à Cracovie, elle a grandi à Cracovie. Anna: For example, I don't know… I think we had a lot, but a lot of lessons, psychology and pedagogy. There were things that were repeated over and over again, so maybe we could do it a little bit different, treat these topics a little bit different, I dunno. Donc voilà, t'es 100% Polonaise. naise. You had no French in your family, anyone T'avais pas de Français dans ta famille quelque part ? Didn't you have French in your family somewhere? Anna: 100 % polonaise, je confirme. Hugo: And there you have it, for me, it was totally absurd because it was written in old French, in really a language that is very difficult to understand, even for the French. And since they were first year students, they didn't have an exceptional level of French. And they started literature with texts like that. And there you have it, for me, it's really part of that absurdity, sometimes… Well, I love college, there are some really good classes, and so on. But sometimes in the design of the curriculum, there are really things where we have the impression that, here it is, they do not take into account the pedagogical side at all and it is simply: there, it is the chronological order. , we will respect this chronological order, and that's it.

Hugo: Donc, comment ça a commencé, ton aventure avec le français ? Anna: Yeah, you're absolutely right, yeah. At first it was really disheartening. It was really disheartening. Me too, I started with La Chanson de Roland. And… And I think that in the end, I read it in Polish because, well, reading it in French was too much. It was a bit too much for me, so I did it in Polish. Then I also read the French version to have the vocabulary, to be able to talk about it during the lessons. But yes, it was really difficult, yes. Est-ce que tu te souviens un peu de tes premiers contacts avec la langue ? angue? Anna: I think that my first contacts, really first contacts, were French songs which played

Anna: Je pense que mes premiers contacts, vraiment premiers contacts, c'était des chansons françaises qui passaient à la radio. Anna: Yeah, yeah. There are other books though, which are a bit more fascinating. Parce que vous devez savoir que les Polonais, ils sont très francophiles. s. Hugo: Ok, Ok. But overall, you were happy with your courses at the university Ils adorent surtout la musique française. Anna: Yes, yes, I must say that, for example, in terms of language lessons, it was quite practical, quite intense too. The teachers, they were really… Even though most of my teachers were Poles, I only had one teacher who was French, they were very, very well prepared for this course, very cultured. And really true language enthusiasts. And that, it felt. And… In general, I was really happy. Donc, je pense que c'est là où j'ai entendu pour la première fois quelqu'un parler ou plutôt chanter en français. Mais j'ai commencé à apprendre le français à l'âge de 13 ans, vraiment. iment. So that's where I really discovered the l Donc c'est là que j'ai découvert vraiment la langue. angue. Hugo: And you remember the type of songs that played Hugo: Et tu te souviens du type de chansons qui passaient à la radio ? Hugo: Ok, so you don't regret your decision? Est-ce que c'était, voilà, Édith Piaf, etc., la vieille variété ou des choses un peu plus modernes ? not ? Anna: No, not at all. Not at all Anna: Oui. Hugo: And at university, what did you do besides lessons to continue improving your French? C'étaient pas des chansons si vieilles que ça, que par exemple Edith Piaf (même si les Polonais, ils aiment bien Edith Piaf, Charles Aznavour, bien sûr). n sure). No, they were more pop songs, songs that maybe also aired on the radio in France, I know. Non, c'était plutôt des chansons pop, des chansons qui peut-être passaient aussi à la radio en France, je sais pas. You know, with a thousand rules to memorize, a thousand exceptions. And my teacher, the Frenchman with whom I had the lessons, he saw me, in this corridor. He approached. And he said to me in a very, very discreet manner: "Miss, but leave this book because there is no point in learning all these rules by heart." Leave this book and go read articles, books, rather than ... try to memorize it all. " Je me souviens pas malheureusement des titres maintenant. And I took his advice. I did like that. So I started to read a lot and that's how… here, I learned to use articles, to use tenses.

Hugo: OK. Because when I read, I read thoughtfully. So each time, I asked myself the question: why here, it's the past tense, not the imperfect, etc. So that was sort of my method to progress, to work even more. Donc il y avait aussi des choses un peu plus actuelles ? Hugo: And what type of books did you like to read, or which author in particular?

Anna: Oui. Anna: At the very beginning of my studies, I think I started with books that I already knew… And sometimes they were even fairy tales for children. Because it was texts that were shorter. It was the texts that I already knew. So I already knew the context. Plus actuelles, oui. And for me, it was much easier to understand the whole story, to understand the adjectives that were used to describe the characters, for example. And then, little by little, I… here I started to read French literature. And above all, I fell in love with North African authors.

Hugo: OK. Maghrebian literature, French-speaking, of course. And one of my favorite authors, until… until today, is Tahar Ben Jelloun, whom I highly recommend. His books are really very, very beautiful. OK. Hugo: What does he talk about in general? What are his favorite subjects? Donc, tu dis que tu as commencé à apprendre le français à 13 ans, à l'école ? Anna: In his books he talks a lot about identity, for example, our identity. He talks a bit about racism, about happiness. So… A little philosophical themes, we can say, but, he writes in a very clear way. For me, it was quite easy to understand. And I find it to be a very beautiful literature. Anna: C'est ça, oui. Hugo: OK. And do you remember how you discovered this author? Was it one of your teachers who recommended it to you or…? Because it's not… Often, French teachers at university recommend French authors instead, I imagine. And it's a little more exotic. Hugo: Tu as commencé l'anglais avant, j'imagine. Anna: Yes, yes, it is not very obvious as a choice of literature. But precisely, it was one of my teachers who was passionate. Like… When I saw her passion for this literature, I said to myself: "I have to go exploring. I have to see why she is so passionate!" And I understand it now. Anna: Oui, j'ai commencé l'anglais à l'âge de 7 ans. Hugo: So she passed her passion on to you. Et c'est comme ça qu'en Pologne on commence… Même à l'âge de 6 ans, parfois, déjà à l'école maternelle. Anna: She passed her passion on to me, yes. Puis à l'école primaire. Hugo: OK. So you read a lot. Was that really your secret weapon? Et moi, j'ai commencé le français au collège. Anna: That was it, yes, my secret weapon. Especially since I could read, you know, on the tram, on the bus, all over the place. They were books, but they were also articles on the Internet. So I read all over the place, a bit of everything. Donc, c'est… Oui, à l'âge de 13 ans, quand j'ai dû choisir une deuxième langue étrangère, après l'anglais. Hugo: And was it easy to buy French books in Poland? Hugo: Et tu avais le choix entre plusieurs langues dans ton école ou c'était seulement le français ? Anna: So fortunately, in Krakow, there is this bookstore called Edukator, where you can order French books without any problem. And the people who work in this bookstore are really very nice. So several times they also recommended books to me that I could read. So yes, therefore, I took advantage of this bookstore to buy my books. Anna: Dans mon école, il y avait aussi l'allemand et le français. Hugo: OK. And… Because sometimes, precisely, in terms of reading advice, I have a little trouble recommending certain books because there are a lot of descriptions with a lot of vocabulary. And that can be a little discouraging because these are not necessarily words that are very useful on a daily basis. Donc c'était seulement ces deux langues. ngues. But me, in primary school, as I didn't want to learn German too much, it didn't really appeal to me as a language to learn, and in addition, I heard about a French class in my college, a class that also prepared for the DELF exam, a class where you could learn French quite intensively, so I thought to myself that maybe that would be a good Mais moi, à l'école primaire, comme je ne voulais pas trop apprendre l'allemand, ça ne me tentait pas vraiment comme langue à apprendre, et en plus, j'ai entendu parler d'une classe française dans mon collège, une classe qui préparait aussi à l'examen DELF, une classe où on pouvait apprendre le français de manière assez intense, donc, je me suis dit que peut-être, ça serait une bonne idée. Anna: Yes, I think so, more contemporary authors. And also to start, why not read, there you have it, fairy tales, texts that are shorter. It's still literature, it's still literature. But it's easier. It's a little easier. Et voilà, je me suis inscrite à cette classe dans ce collège. light. Hugo: And you were already attracted to foreign languages at that time or not special

Hugo: Et tu étais déjà attirée par les langues étrangères à cette époque ou pas spécialement ? Hugo: It's true, indeed, which is very useful, the past simple. And who is endangered

Anna: Pas spécialement. Anna: We have to preserve it. Pas spécialement. definitely. I liked English, even though at the end of primary school I had a teacher who discouraged me J'aimais l'anglais, même si à la fin de l'école primaire, j'avais un prof qui m'a découragée un peu. a little. I don't know of… I thought his lessons were quite boring, repeated Je sais pas de… Je trouvais que ses leçons étaient assez ennuyeuses, répétitives. I don't know about... I thought his lessons were pretty boring, repetitive. Donc voilà. here. So I am not… I was not very, very fan of foreign languages at the time, but I became so over time. Donc je suis pas… J'étais pas très, très fan des langues étrangères à l'époque, mais je le suis devenue au fur et à mesure. So I'm not… I wasn't very, very fond of foreign languages at the time, but I gradually became one. Hugo: OK. go: OK. So it's a little French that reconciled you with foreign languages Donc c'est un peu le français qui t'a réconciliée avec les langues étrangères. Es war also ein bisschen Französisch, das dich mit Fremdsprachen versöhnt hat. So it's a little French that reconciled you with foreign languages. Anna: On peut le dire comme ça, oui.

Hugo: OK. Et c'était comment ces cours à l'école primaire, ces cours plus intensifs ? Comment ça s'est passé au début, ton apprentissage du français ? Anna: Oui, donc ça a commencé au collège. J'avais des cours 4, 5 heures par semaine. Et c'était des cours… Bien sûr, on apprenait la langue, mais aussi on apprenait beaucoup de l'histoire de la France, de la culture et je pense que c'est ça qui m'a motivée le plus parce que c'était nouveau. C'était très intéressant. C'était aussi ma prof qui m'a beaucoup encouragée à apprendre le français. Nous avions une prof géniale. Et j'apprenais surtout à l'école pendant… en première et en deuxième classe. weary. And I think that in 3rd, I also started to take private lessons to speak more, to enrich my vocabulary even more. Et je pense qu'en 3ème, j'ai commencé à prendre aussi des cours particuliers pour pour parler plus, pour enrichir encore plus mon vocabulaire, etc. And I think that in 3rd grade, I also started taking private lessons to speak more, to enrich my vocabulary even more, etc. Hugo: OK. Donc une petite précision ici : le « collège » en français, c'est avant le lycée, donc c'est pas comme l'université en anglais. Le collège, c'est avant le lycée. high school. So you said you were between 13 and 15, that Donc tu disais que tu avais entre 13 et 15 ans, c'est ça ? Anna: C'est ça, exactement, oui. Hugo: Donc ensuite, tu as continué au lycée et tu avais des cours avec cette prof particulière, c'est ça ? Anna: Oui, j'ai commencé en troisième classe au collège. Et puis j'ai continué à prendre des cours particuliers un peu au lycée. Même pendant mes études aussi, parce que je trouvais que oui, même si je parle, tu sais, en classe avec d'autres élèves, avec ma prof. Je pensais que c'est pas assez, qu'il me faut plus d'occasions pour parler parce que je trouvais que c'est ça le plus important de pouvoir communiquer. Et dans la classe, même si la prof était très bien organisée, elle essayait tu sais d'encourager tout le monde à parler… C'est pas assez. And in the classroom, even though the teacher was very well organized, she tried to, you know, encourage everyone to talk... It's not enough. Il y a pas assez d'occasions pour vraiment s'exprimer. There aren't enough opportunities to really express themselves. Hugo: C'est vrai. On reçoit souvent des emails chez innerFrench de personnes qui nous posent des questions par rapport à nos cours, par exemple, en nous demandant si c'est une bonne idée, parce que… Parce qu'elles ont envie d'apprendre à mieux parler, à mieux s'exprimer en français. We often receive emails at innerFrench from people who ask us questions about our courses, for example, asking us if it's a good idea, because... Because they want to learn to speak better, to express themselves better in French. Et honnêtement, nous, souvent, on vous répond que non. And honestly, we often get the answer that no. Le mieux, c'est toujours d'avoir un prof particulier. ulier. Well, individual lessons are not always accessible to everyone. It can be expensive, but it's true that now there are platforms like iTalki, which we regularly quote, on which you can find, maybe not professional teachers, but tutors or people with whom you can have lessons for… I have seen prices like 7 or 8 euros an hour, which is quite affordable. Anna: Yes, exactly. And in addition, we can also try to offer to teach another language to this person. So me too, I worked for 2 years in pairs with a girl who… She taught me English, I taught her French and it was very good. It worked very well. Hugo: Ok. Was she a Polish? Anna: Uh, she was… a Polish woman, yes. Hugo: And so your teachers too, for your private lessons, were they always Poles? Didn't you have a French teacher? Anna: From my studies, I had French teachers. I only had French teachers, yes. Hugo: OK. So, just after high school, why did you decide to study French at university? Anna: I think I saw that French or that knowing a foreign language can bring me a lot of opportunities, professional outlets. I told myself that even if, I don't know… If one day, I decide to give up my studies, that I want to study foreign languages more, at least I will master a language. So it's not going to be wasted time. And yes, I think after my studies, I said to myself that if I can become either a translator, or a teacher, or work in a large company, in tourism, so I really saw a lot of chances, of opportunities. So, I decided to study French without having really decided on my professional career a bit. Hugo: OK so, for you, it was really, there you have it, a skill. And you thought that this skill could allow you to do different jobs afterwards? Anna: Yes, yes, it was more like that, exactly. Hugo: OK, didn't you dream of becoming a French teacher? Anna: No, not yet. No, I was not sure… Hugo: And the courses at the university, were they starting? Because I know that well, when you like a subject, a subject, after at the university, when you start doing some, I don't know, 30, 40 hours a week, it can become a little ... annoying, a little frustrating. How was your classes at the university? It was a bit like that. It was a big ... You know a big ... It was a bit of a gap between high school and studying. Because at university it was really, really intense. Most of the lessons were in French. But in general, I was pretty happy with all of my classes. Of course, there were courses, subjects, which I found less useful or less exciting. Hugo: Like what for example? Anna: For example, I don't know… I think we had a lot, but a lot of lessons, in psychology and in pedagogy. There were things that were repeated over and over again, so maybe we could do it a little bit different, treat these topics a little bit different, I dunno. Hugo: I remember when I was giving lessons to students from the University of Warsaw who, like you, took private lessons with me… In the first year, they had a course in French literature. And as it was in chronological order, they started with the literature of the Middle Ages, so La Chanson de Roland. Anna: Oh yeah. Hugo: And there you have it, for me, it was totally absurd because it was written in old French, in really a language that is very difficult to understand, even for the French. And since they were first year students, they didn't have an exceptional level of French. And they started literature with texts like that. And there you have it, for me, it's really part of that nonsense, sometimes… Well, I love college, there are some really good classes, and so on. But sometimes in the design of the curriculum, there are really things where we have the impression that, here it is, they do not take into account the pedagogical side at all and it is simply: there, it is the chronological order. , we will respect this chronological order, and that's it. Anna: Yeah, you're absolutely right, yeah. At first it was really disheartening. It was really disheartening. Me too, I started with La Chanson de Roland. And… And I think that in the end, I read it in Polish because, well, reading it in French was too much. It was a bit too much for me, so I did it in Polish. Then I also read the French version to have the vocabulary, to be able to talk about it during the lessons. But yes, it was really difficult, yes. Hugo: Yes, besides, it's not a text… It is sometimes compared, I don't know, to the Iliad, the Odyssey, but it's not as interesting, in my opinion. There you have it, when you're a first year university student. Well, it's kind of a warrior story, actually, from the Middle Ages. It is not a fascinating subject, in my opinion. Anna: Yeah, yeah. There are other books though, which are a bit more fascinating. Hugo: Ok, Ok. But overall you were happy with your classes at university. Anna: Yes, yes, I must say that, for example, in terms of language lessons, it was quite practical, quite intense too. The teachers, they were really… Even though most of my teachers were Poles, I only had one teacher who was French, they were very, very well prepared for this course, very cultured. And really true language enthusiasts. And that, it felt. And… In general, I was really happy. Hugo: And… So among the other students, did you really feel a progression between the first and the last year? Did everyone speak fluently after graduation? Anna: So when we started our studies, we were divided into three groups, on the level… according to the level of the language. So there were three groups. The first group was the group of false beginners or beginners beginners. So there were even people who… who just… had just, you know, started to learn French. So they, I know they have made a lot of progress. They really worked a lot. I was in the third group, so it was the most advanced group. But to be honest, I was one of the worst students because there were… In my group, there were people who had lived in France for a few years, who had attended French high school. So, I had the possibility of changing groups to be in the middle group. But I thought to myself: I'd rather be, you know, the worst student in the best group. And like that, I'll… Maybe I'll improve faster. And that's what I did. So I worked hard, especially for the first few months. And then, when I saw that I was progressing, it motivated me. It wasn't too much for me. I told myself that I was going to stay in this group and that I was going to continue like this. Hugo: Ok, so you don't regret your decision? Anna: No, not at all. Not at all. Hugo: And at university, what did you do besides lessons to continue improving your French? Anna: I read a lot, especially. I remember a pretty… pretty funny situation in college. It was before my exam, I was sitting somewhere in the hallway and I had a big book on articles. You know, with a thousand rules to memorize, a thousand exceptions. And my teacher, the Frenchman with whom I had the lessons, he saw me, in this corridor. He approached. And he said to me in a very, very discreet manner: "Miss, but leave this book because there is no point in learning all these rules by heart." Leave this book and go read articles, books, rather than ... try to memorize it all. And I took his advice. I did like that. So I started to read a lot and that's how… here, I learned to use articles, to use tenses. Because when I read, I read thoughtfully. So each time, I asked myself the question: why here, it's the past tense, not the imperfect, etc. So that was sort of my method to progress, to work even more. Hugo: And what type of books did you like to read, or which author in particular? Anna: At the very beginning of my studies, I think I started with books that I already knew… And sometimes they were even fairy tales for children. Because it was texts that were shorter. It was the texts that I already knew. So I already knew the context. And for me, it was much easier to understand the whole story, to understand the adjectives that were used to describe the characters, for example. And then, little by little, I… here I started to read French literature. And above all, I fell in love with North African authors. Maghrebian literature, French-speaking, of course. And one of my favorite authors, until… until today, is Tahar Ben Jelloun, whom I highly recommend. His books are really very, very beautiful. Hugo: What does he talk about in general? What are his favorite subjects? Anna: In his books he talks a lot about identity, for example, our identity. He talks a bit about racism, about happiness. So… A little philosophical themes, we can say, but, he writes in a very clear way. For me, it was quite easy to understand. And I find it to be a very beautiful literature. Hugo: OK. And do you remember how you discovered this author? Was it one of your teachers who recommended it to you or…? Because it's not… Often, French teachers at university recommend French authors instead, I imagine. And it's a little more exotic. Anna: Yes, yes, it is not very obvious as a choice of literature. But precisely, it was one of my teachers who was passionate. Like… When I saw her passion for this literature, I said to myself: "I have to go exploring. I have to see why she is so passionate!" And I understand it now. Hugo: So she passed her passion on to you. Anna: She passed her passion on to me, yes. Hugo: OK. So you read a lot. Was that really your secret weapon? Anna: That was it, yes, my secret weapon. Especially since I could read, you know, on the tram, on the bus, all over the place. They were books, but they were also articles on the Internet. So I read all over the place, a bit of everything. Hugo: And was it easy to buy French books in Poland? Anna: So fortunately, in Krakow, there is this bookstore called Edukator, where you can order French books without any problem. And the people who work in this bookstore are really, really nice. So several times they also recommended books to me that I could read. So yes, therefore, I took advantage of this bookstore to buy my books. Hugo: OK. And… Because sometimes, precisely, in terms of reading advice, I have a little trouble recommending certain books because there are a lot of descriptions with a lot of vocabulary. And that can be a little discouraging because these are not necessarily words that are very useful on a daily basis. And it's a bit difficult to find the right balance between an interesting story, with some useful vocabulary, and a little limited, but at the same time, here we are, contemporary authors, etc. Anna: Yes, I think so, more contemporary authors. And also to start, why not read, there you have it, fairy tales, texts that are shorter. It's still literature, it's still literature. But it's easier. It's a little easier. Although sometimes we can even find the simple past in these fairy tales. But… But yes, that's how we also get used to, that's it, seeing different tenses, even the simple past. Hugo: It's true, indeed, which is very useful, the past simple. And that is endangered Anna: It must be preserved. Hugo: It must be preserved, exactly. Bon, les cours individuels ne sont pas toujours accessibles à tout le monde.

Ça peut être cher, mais c'est vrai que maintenant, il y a des plateformes comme iTalki, qu'on cite régulièrement, sur lesquelles vous pouvez trouver, peut-être pas des profs professionnels, mais des tuteurs ou des personnes avec lesquelles vous pouvez avoir des cours pour… J'ai vu des prix comme 7 ou 8 euros de l'heure, ce qui est assez accessible. Anna: Oui, exactement. Et en plus, on peut aussi essayer de proposer d'enseigner une autre langue à cette personne. And in addition, we can also try to offer to teach another language to this person. Donc, moi aussi, j'ai travaillé pendant 2 ans en binôme avec une fille qui… Elle m'enseignait l'anglais, moi je lui enseignais le français et c'était très bien. So I too worked for 2 years in pairs with a girl who... She taught me English, I taught her French, and it was very good. Ça marchait très bien.

Hugo: Ok. C'était une Polonaise ? Anna: Euh elle était… Une Polonaise, oui. Anna: Uh, she was... Polish, yes.

Hugo: Et donc tes profs aussi, pour tes cours particuliers, c'était toujours des Polonais ? T'avais pas de prof de français ? Didn't you have a French teacher? Anna: À partir de mes études, j'avais des profs français. Anna: From the time I started school, I had French teachers. J'avais que des profs français, oui. Hugo: OK. Donc, justement après le lycée, pourquoi tu as décidé d'étudier le français à l'université ? So, after high school, why did you decide to study French at university? Anna: Je pense que je voyais que le français ou que la connaissance d'une langue étrangère, ça, ça peut m'apporter beaucoup d'opportunités, de débouchés professionnels. Anna: I think I saw that knowing French or a foreign language could open up a lot of opportunities for me. Je me suis dit que même si, je sais pas… Si un jour, je décide d'abandonner mes études, que je veux plus étudier les langues étrangères, au moins, je vais maîtriser une langue. I said to myself that even if, I don't know… If one day, I decide to give up my studies, that I no longer want to study foreign languages, at least I will master a language. Donc ça va pas être du temps perdu. So it's not going to be wasted time. Et oui, je pense qu'après mes études, je me suis dit que si je peux devenir soit traductrice, soit prof, soit travailler dans une grande entreprise, dans le tourisme, donc je voyais vraiment beaucoup de chances, d'opportunités. Und ja, ich denke, nach meinem Studium habe ich mir gesagt, wenn ich entweder Übersetzerin oder Lehrerin werden kann, oder in einem großen Unternehmen arbeiten kann, in der Tourismusbranche, also habe ich wirklich viele Chancen, Möglichkeiten gesehen. And yes, I think that after my studies, I said to myself that if I can become either a translator, or a teacher, or work in a big company, in tourism, so I really saw a lot of chances, a lot of opportunities. Donc, j'ai décidé de d'étudier le français sans avoir vraiment décidé sur ma carrière professionnelle un peu. Hugo: OK donc, pour toi, c'était vraiment, voilà, une compétence. Hugo: OK so, for you, it was really, there you have it, a skill. Et tu pensais que cette compétence pourrait te permettre de faire différents métiers après ?

Anna: Oui, oui, c'était plutôt ça, exactement. Hugo: OK, t'avais pas le rêve de devenir prof de français ? Hugo: OK, didn't you dream of becoming a French teacher? Anna: Non, pas encore. Non, j'étais pas sûre que… No, I wasn't sure... Hugo: Et les cours à l'université, commencent c'était ? Hugo: And the courses at the university, start it was? Parce que je sais que bon, quand on aime bien un sujet, une matière, après à l'université, quand on commence à en faire, je sais pas, 30, 40 heures par semaine, ça peut devenir un peu… Énervant, un peu frustrant. Because I know that well, when you like a subject, a subject, after at university, when you start doing some, I don't know, 30, 40 hours a week, it can get a little ... annoying, a little frustrating. Comment c'était, tes cours à l'université ? C'était un peu ça. C'était un grand… Tu sais un grand… C'était un peu un fossé entre le lycée et les études. It was a big ... You know a big ... It was a bit of a gap between high school and studying. Parce que, à l'université, c'était vraiment très, très intense. La plupart des cours était en français. Mais en général, j'étais plutôt contente de tous mes cours. Bien sûr, il y avait des cours, des matières, que je trouvais moins utiles ou moins passionnants. Of course, there were courses, subjects, that I found less useful or exciting.

Hugo: Comme quoi par exemple ?

Anna: Par exemple, je sais pas… Je pense qu'on avait beaucoup, mais vraiment beaucoup de cours, de psychologie et de pédagogie. Anna: For example, I don't know... I think we had a lot, but really a lot of courses, psychology and pedagogy. Il y avait des choses qui se répétaient plusieurs fois, donc peut-être qu'on pourrait le faire de manière un peu différente, de traiter ces sujets de manière un peu différente, je sais pas. There were things that were repeated several times, so maybe we could do it a little differently, treat these subjects a little differently, I don't know. Hugo: Moi, je me souviens quand je donnais des cours à des élèves justement de l'université de Varsovie qui, comme toi, prenaient des cours particuliers, avec moi… En première année, ils avaient un cours de littérature française. Hugo: Me, I remember when I gave lessons to students from the University of Warsaw who, like you, took private lessons with me… In the first year, they had a course in French literature. Et comme c'était dans l'ordre chronologique, ils commençaient par la littérature du Moyen Âge, donc La Chanson de Roland. And as it was in chronological order, they started with medieval literature, i.e. La Chanson de Roland. Anna: Ah oui.

Hugo: Et voilà, pour moi, c'était totalement absurde parce que c'était écrit en vieux français, dans vraiment une langue très difficile à comprendre, même pour les Français. Et comme c'étaient des étudiants de première année, ils avaient pas un niveau de français exceptionnel. Et ils commençaient la littérature avec des textes comme ça. Et voilà, pour moi, ça fait vraiment partie de ces absurdités, parfois… Bon, j'adore l'université, il y a de très bons cours, etc. And now, for me, it's really part of this nonsense, sometimes… Well, I love the university, there are very good courses, etc. Mais parfois dans la conception du curriculum, il y a vraiment des choses où on a l'impression que, voilà, ils ne prennent pas du tout en compte le côté pédagogique et c'est simplement : voilà, c'est l'ordre chronologique, on va respecter cet ordre chronologique, et c'est tout. Aber manchmal gibt es bei der Gestaltung des Lehrplans wirklich Dinge, bei denen man den Eindruck hat, dass, siehe da, sie die pädagogische Seite überhaupt nicht berücksichtigen und es einfach heißt: siehe da, das ist die chronologische Reihenfolge, wir werden diese chronologische Reihenfolge einhalten, und das war's. But sometimes in the design of the curriculum, there are really things where you have the impression that, well, they don't take into account the pedagogical side at all and it's simply: here, it's the chronological order , we will respect this chronological order, and that is all. Anna: Oui, tu as tout à fait raison, oui. Anna: Yes, you're absolutely right, yes. Au début, c'était vraiment décourageant. At first, it was really discouraging. C'était vraiment décourageant. It was really discouraging. Moi aussi, j'ai commencé par La Chanson de Roland. I too started with La Chanson de Roland. Et… Et je pense que finalement, je l'ai lue en polonais parce que, ben, le lire en français, c'était trop. And... I think I finally read it in Polish because, well, reading it in French was too much. C'était un peu trop pour moi, donc je l'ai fait en polonais. Puis j'ai lu aussi la version française pour avoir le vocabulaire, pour pouvoir en parler pendant les cours. Mais oui, c'était vraiment difficile, oui. Hugo: Oui, en plus c'est pas un texte… On le compare parfois, je sais pas, à l'Iliade, l'Odyssée, mais c'est pas aussi intéressant, à mon avis. Hugo: Yes, plus it's not a text... It's sometimes compared, I don't know, to the Iliad, the Odyssey, but it's not as interesting, in my opinion. Et voilà, quand on est étudiant en première année à l'université. Bon, c'est une espèce de récit guerrier, en fait, du Moyen Âge. Well, it's a kind of warrior story, in fact, from the Middle Ages. C'est pas un sujet passionnant, à mon avis. Anna: Oui, oui. Il y a d'autres livres quand même, qui sont un peu plus passionnants. Sin embargo, hay otros libros un poco más emocionantes. Hugo: Ok, Ok. Mais globalement, t'étais contente de tes cours à l'université. Anna: Oui, oui, je dois dire que, par exemple, au niveau des cours de langue, c'était assez pratique, assez intense aussi. Les profs, ils étaient vraiment… Même si la plupart de mes profs étaient des Polonais, j'avais seulement un prof qui était français, ils étaient très, très bien préparés pour ce cours, très cultivés. Et vraiment des vrais passionnés de la langue. Et ça, ça se sentait. And that, it felt. Et… En général, j'étais vraiment contente. Hugo: Et… Donc parmi les autres élèves, est-ce que vous avez vraiment senti une progression entre la première et la dernière année ? Hugo: And... So among the other students, did you really feel a progression between the first and last year? Est-ce que tout le monde parlait couramment à la fin des études ? Was everyone fluent by the end of the course?

Anna: Alors, nous, quand nous avons commencé nos études, on était divisés en trois groupes, au niveau… en fonction du niveau de langue. Anna: So, when we started our studies, we were divided into three groups, according to... according to language level. Donc, il y avait trois groupes. Le premier groupe, c'était le groupe des faux débutants ou des débutants débutants. Donc il y avait même des gens qui ont… qui ont juste… venaient, tu sais, de commencer à apprendre le français. So there were even people who had... who had just... had just, you know, started learning French. Donc eux, je sais qu'ils ont beaucoup progressé. Ils ont vraiment beaucoup travaillé. Moi, j'étais dans le troisième groupe, donc c'était le groupe le plus avancé. I was in the third group, the most advanced. Mais pour tout te dire, j'étais l'une des plus mauvais élèves parce qu'il y avait… Dans mon groupe, il y avait des personnes qui avaient vécu en France pendant quelques années, qui avaient fréquenté le lycée français. But to tell you the truth, I was one of the worst students because there were... In my group, there were people who'd lived in France for a few years, who'd been to the French lycée. Donc, j'avais la possibilité de changer de groupe pour être dans le groupe intermédiaire. So I had the possibility of changing groups to be in the intermediate group. Mais je me suis dit : je préfère être, tu sais, la plus mauvaise élève du meilleur groupe. But I said to myself: I'd rather be, you know, the worst student in the best group. Et comme ça, je vais… Peut-être que je vais progresser plus vite. And this way, I'll... Maybe I'll progress faster. Et c'est ce que j'ai fait. And that's what I did. Donc j'ai travaillé dur, surtout pendant les premiers mois. So I worked hard, especially during the first few months. Et puis, j'ai quand j'ai vu que je progressais, ça m'a motivée. And then, when I saw that I was making progress, it motivated me. Ce n'était pas trop pour moi. It wasn't too much for me. Je me suis dit que j'allais rester dans ce groupe et que j'allais continuer comme ça. I told myself that I was going to stay with this group and carry on like that. Hugo: Ok, donc tu regrettes pas ta décision ? Hugo: Okay, so you don't regret your decision?

Anna: Non, pas du tout. Pas du tout.

Hugo: Et à l'université, qu'est-ce que tu faisais à côté des cours pour continuer d'améliorer ton français ? Anna: Je lisais beaucoup, surtout. Anna: I read a lot, mostly. Je me souviens d'une situation assez… assez amusante, à l'université. C'était avant mon examen, j'étais assise quelque part dans le couloir et j'avais un gros ouvrage sur les articles. It was before my exam, I was sitting somewhere in the hallway and I had a big book on papers. Het was voor mijn examen, ik zat ergens in de gang en ik had een groot boek over de artikelen. Tu sais, avec mille règles à mémoriser, mille exceptions. You know, with a thousand rules to memorize, a thousand exceptions. Et mon prof, le Français avec qui j'avais les cours, il m'a vue, dans ce couloir. And my teacher, the Frenchman I had classes with, saw me in the corridor. Il s'est approché. He approached. Et il m'a dit de manière, mais très, très discrète : « Mademoiselle, mais laissez ce livre parce que ça sert à rien d'apprendre toutes ces règles par cœur. And he said to me in a way, but very, very discreetly: “Mademoiselle, but leave this book because it is useless to learn all these rules by heart. En hij zei heel discreet tegen me: "Juffrouw, laat dat boek met rust, want het heeft geen zin om al die regels uit je hoofd te leren. Laissez ce livre et allez lire des articles, des livres, plutôt que… qu'essayer d'apprendre tout ça par coeur. Leave this book and go read articles, books, rather than... than try to learn it all by heart. Laat dit boek liggen en ga artikelen en boeken lezen in plaats van... te proberen alles uit je hoofd te leren. » Et j'ai suivi son conseil. J'ai fait comme ça. Donc j'ai commencé à lire beaucoup et c'est comme ça que… voilà, que j'ai appris à utiliser les articles, à utiliser les temps. So I started reading a lot and that's how... well, that's how I learned to use articles, to use tenses. Parce que quand je lisais, je lisais de manière réfléchie. Because when I read, I read thoughtfully. Donc à chaque fois, je me posais la question : pourquoi ici, c'est le passé composé, non pas l'imparfait, etc. So each time, I asked myself the question: why is it that here, it's the passé composé, not the imparfait, etc.? Donc c'était ça, un peu, ma méthode pour progresser, pour travailler encore plus. Hugo: Et quel type de livres tu aimais lire, ou quel auteur en particulier?

Anna: Tout au début de mes études, je pense que j'ai commencé par les livres que je connaissais déjà… Et c'était même parfois des contes de fées pour les enfants. Anna: At the very beginning of my studies, I think I started with the books I already knew... And sometimes they were even fairy tales for children. Anna: Helemaal aan het begin van mijn studie begon ik denk ik met de boeken die ik al kende... En soms waren dat zelfs sprookjes voor kinderen. Parce que c'était des textes qui étaient plus courts. C'était les textes que je connaissais déjà. Donc je connaissais déjà le contexte. Et pour moi, c'était beaucoup plus facile de comprendre toute l'histoire, de comprendre les adjectifs qui étaient utilisés pour décrire les personnages, par exemple. Et puis, petit à petit, je… voilà j'ai commencé à lire la littérature française. Et surtout, je suis tombée amoureuse des auteurs maghrébins. De la littérature maghrébine, d'expression française, bien sûr. Et l'un de mes auteurs préférés, jusqu'à… jusqu'aujourd'hui, c'est Tahar Ben Jelloun, que je recommande chaudement. And one of my favorite authors, until... until today, is Tahar Ben Jelloun, whom I highly recommend. Ses livres sont vraiment très, très beaux.

Hugo: De quoi il parle en général ? Quels sont ses sujets de prédilection ? What are his favourite subjects?

Anna: Dans ses livres, il parle beaucoup de l'identité, par exemple, de notre identité. Il parle un peu du racisme, du bonheur. Donc… Des thèmes un peu philosophiques, on peut dire, mais, il écrit de manière très claire. Pour moi, ça a été assez facile de comprendre. Et je trouve que c'est une très belle littérature. Hugo: OK. Et tu te souviens de comment tu as découvert cet auteur ? Est-ce que c'est un de tes profs qui te l'a recommandé ou… ? Parce que c'est pas… Souvent voilà, les profs de français, à l'université, ils recommandent plutôt des auteurs français, j'imagine. Et c'est un peu plus exotique. Anna: Oui, oui, c'est pas très évident comme choix de littérature. Mais justement, c'était l'une de mes profs qui était passionnée. But precisely, it was one of my teachers who was passionate. Comme… Quand j'ai vu sa passion pour cette littérature, je me suis dit : «il faut que je parte à la découverte., il faut que je vois pourquoi elle est tellement passionnée !» Et je la comprends maintenant. Hugo: Donc elle t'a transmis sa passion. Anna: Elle m'a transmis sa passion, oui. Hugo: OK. Donc, tu lisais beaucoup. C'était vraiment ça, ton arme secrète ? Anna: C'était ça oui, mon arme secrète. Surtout que je pouvais lire, tu sais, dans le tram, dans le bus, un peu partout. C'étaient des livres, mais c'étaient aussi des articles sur Internet. Donc je lisais un peu partout, un peu de tout. So I read everywhere, a bit of everything.

Hugo: Et c'était facile d'acheter des livres français en Pologne ? Anna: Alors heureusement, à Cracovie, il y a cette librairie qui s'appelle Edukator, où on peut commander des livres français sans aucun problème. Anna: Fortunately, in Krakow, there's this bookshop called Edukator, where you can order French books without any problem. Et les gens qui travaillent dans cette librairie sont vraiment très sympas. Donc, plusieurs fois ils m'ont aussi recommandé des livres que je pourrais lire. Donc oui, donc, je profitais de cette librairie pour acheter mes livres. So yes, so I took advantage of this bookstore to buy my books.

Hugo: OK. Et… Parce que parfois, justement, au niveau des conseils de lecture, moi, j'ai un peu du mal à recommander certains livres parce qu'il y a beaucoup de descriptions avec beaucoup de vocabulaire. And... Because sometimes, when it comes to reading advice, I have a bit of trouble recommending certain books because there's a lot of description and a lot of vocabulary. Et ça peut être un peu décourageant parce que c'est pas forcément des mots qui sont très utiles au quotidien. And that can be a bit discouraging, because it's not necessarily words that are very useful on a day-to-day basis. Et c'est un peu difficile de trouver le juste milieu entre une histoire intéressante, avec du vocabulaire quand même utile, et un peu limité, mais en même temps, voilà, des auteurs contemporains, etc. And it's a little difficult to find the happy medium between an interesting story, with useful vocabulary, and a little limited, but at the same time, here you go, contemporary authors, etc. Anna: Oui, je pense que oui, plutôt les auteurs contemporains. Anna: Yes, I think so, more contemporary authors. Et aussi pour commencer, pourquoi pas lire, voilà, des contes de fées, des textes qui sont plus courts. And also to start, why not read, well, fairy tales, texts that are shorter. C'est toujours de la littérature, ça reste de la littérature. It's still literature, it's still literature. Mais c'est plus simple. C'est un peu plus facile. Même si parfois, on peut même trouver le passé simple, dans ces contes de fées. Although sometimes we can even find the simple past in these fairy tales. Mais… Mais oui, c'est comme ça qu'on prend aussi l'habitude de, voilà, de voir différents temps, même le passé simple. But… But yes, that's how we also get used to, that's it, seeing different tenses, even the simple past. Hugo: C'est vrai, effectivement, qui est très utile, le passé simple. Et qui est en voie de disparition And who is endangered

Anna: Il faut le préserver.

Hugo: Il faut le préserver, exactement. Hugo: We have to preserve it, exactly.