×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Le Mystère de la chambre jaune, Chapitre 8. Le juge d’instruction interroge Mlle Stangerson

Chapitre 8. Le juge d'instruction interroge Mlle Stangerson

Chapitre 8. Le juge d'instruction interroge Mlle Stangerson

Cinq minutes plus tard, Joseph Rouletabille se penchait sur les empreintes de pas découvertes dans le parc, sous la fenêtre même du vestibule, quand un homme, qui devait être un serviteur du château, vint à nous à grandes enjambées, et cria à M. Robert Darzac qui descendait du pavillon :

« Vous savez, monsieur Robert, que le juge d'instruction est en train d'interroger mademoiselle. M. Robert Darzac nous jeta aussitôt une vague excuse et se prit à courir dans la direction du château ; l'homme courut derrière lui.

« Si le cadavre parle, fis-je, cela va devenir intéressant.

— Il faut savoir, dit mon ami. Allons au château. Et il m'entraîna. Mais, au château, un gendarme placé dans le vestibule nous interdit l'accès de l'escalier du premier étage. Nous dûmes attendre.

Pendant ce temps-là, voici ce qui se passait dans la chambre de la victime. Le médecin de la famille, trouvant que Mlle Stangerson allait beaucoup mieux, mais craignant une rechute fatale qui ne permettrait plus de l'interroger, avait cru de son devoir d'avertir le juge d'instruction... et celui-ci avait résolu de procéder immédiatement à un bref interrogatoire. À cet interrogatoire assistèrent M. de Marquet, le greffier, M. Stangerson, le médecin. Je me suis procuré plus tard, au moment du procès, le texte de cet interrogatoire. Le voici, dans toute sa sécheresse juridique :

Demande. — Sans trop vous fatiguer, êtes-vous capable, mademoiselle, de nous donner quelques détails nécessaires sur l'affreux attentat dont vous avez été victime ?

Réponse. — Je me sens beaucoup mieux, monsieur, et je vais vous dire ce que je sais. Quand j'ai pénétré dans ma chambre, je ne me suis aperçue de rien d'anormal.

D. — Pardon, mademoiselle, si vous me le permettez, je vais vous

poser des questions et vous y répondrez. Cela vous fatiguera moins qu'un long récit.

R. — Faites, monsieur.D. — Quel fut ce jour-là l'emploi de votre journée ? Je le

désirerais aussi précis, aussi méticuleux que possible. Je voudrais, mademoiselle, suivre tous vos gestes, ce jour-là, si ce n'est point trop vous demander.

R. — Je me suis levée tard, à dix heures, car mon père et moi nous étions rentrés tard dans la nuit, ayant assisté au dîner et à la réception offerts par le président de la République, en l'honneur des délégués de l'académie des sciences de Philadelphie. Quand je suis sortie de ma chambre, à dix heures et demie, mon père était déjà au travail dans le laboratoire. Nous avons travaillé ensemble jusqu'à midi ; nous avons fait une promenade d'une demi-heure dans le parc ; nous avons déjeuné au château. Une demi-heure de promenade, jusqu'à une heure et demie, comme tous les jours. Puis, mon père et moi, nous retournons au laboratoire. Là, nous trouvons ma femme de chambre qui vient de faire ma chambre. J'entre dans la « Chambre Jaune » pour donner quelques ordres sans importance à cette domestique qui quitte le pavillon aussitôt et je me remets au travail avec mon père. À cinq heures, nous quittons le pavillon pour une nouvelle promenade et le thé.

D. — Au moment de sortir, à cinq heures, êtes-vous entrée dans votre chambre ?

R. — Non, monsieur, c'est mon père qui est entré dans ma chambre, pour y chercher, sur ma prière, mon chapeau.

D. — Et il n'y a rien vu de suspect ?

M. STANGERSON. — Èvidemment non, monsieur.

D. — Du reste, il est à peu près sûr que l'assassin n'était pas encore sous le lit, à ce moment-là. Quand vous êtes partie, la porte de la chambre n'avait pas été fermée à clef ?

Mlle STANGERSON. — Non. Nous n'avions aucune raison pour cela...

D. — Vous avez été combien de temps partis du pavillon à ce moment-là, M. Stangerson et vous ?

R. — Une heure environ.

D. — C'est pendant cette heure-là, sans doute, que l'assassin s'est introduit dans le pavillon. Mais comment ? On ne le sait pas. On trouve bien, dans le parc, des traces de pas qui s'en vont de la fenêtre du vestibule, on n'en trouve point qui y viennent . Aviez-vous remarqué que la fenêtre du vestibule fût ouverte quand vous êtes sortie avec votre père ?

R. — Je ne m'en souviens pas.

M. STANGERSON. — Elle était fermée.

D. — Et quand vous êtes rentrés ?

Mlle STANGERSON. — Je n'ai pas fait attention.

M. STANGERSON. — Elle était encore fermée..., je m'en souviens très bien, car, en rentrant, j'ai dit tout haut : « Vraiment, pendant notre absence, le père Jacques aurait pu ouvrir ! ... »

D. — Ètrange !Étrange ! Rappelez-vous, monsieur Stangerson, que le père Jacques, en votre absence, et avant de sortir, l'avait ouverte. Vous êtes donc rentrés à six heures dans le laboratoire et vous vous êtes remis au travail ?

Mlle STANGERSON. — Oui, monsieur.

D. — Et vous n'avez plus quitté le laboratoire depuis cette heure-là jusqu'au moment où vous êtes entrée dans votre chambre ?

M. STANGERSON. — Ni ma fille, ni moi, monsieur. Nous avions un travail tellement pressé que nous ne perdions pas une minute. C'est à ce point que nous négligions toute autre chose.

D. — Vous avez dîné dans le laboratoire ?

R. — Oui, pour la même raison.

D. — Avez-vous coutume de dîner dans le laboratoire ?

R. — Nous y dînons rarement.

D. — L'assassin ne pouvait pas savoir que vous dîneriez, ce soir- là, dans le laboratoire ?

M. STANGERSON. — Mon Dieu,monsieur, je ne pense pas... C'est dans le temps que nous revenions, vers six heures, au pavillon, que je pris cette résolution de dîner dans le laboratoire, ma fille et moi. À ce moment, je fus abordé par mon garde qui me retint un instant pour me demander de l'accompagner dans une tournée urgente du côté des bois dont j'avais décidé la coupe. Je ne le pouvais point et remis au lendemain cette besogne, et je priai alors le garde, puisqu'il passait par le château, d'avertir le maître d'hôtel que nous dînerions dans le laboratoire. Le garde me quitta, allant faire ma commission, et je rejoignis ma fille à laquelle j'avais remis la clef du pavillon et qui l'avait laissée sur la porte à l'extérieur. Ma fille était déjà au travail.

D. — À quelle heure, mademoiselle, avez-vous pénétré dans votre chambre pendant que votre père continuait à travailler ?

Mlle STANGERSON. — À minuit.

D. — Le père Jacques était entré dans le courant de la soirée dans la « Chambre Jaune » ?

R. — Pour fermer les volets et allumer la veilleuse, comme chaque soir...

D. — Il n'a rien remarqué de suspect ?

R. — Il nous l'aurait dit. Le père Jacques est un brave homme qui m'aime beaucoup.

Demande. -vous affirmez, Monsieur Stangerson, que le père Jacques, ensuite, n'a pas quitté le laboratoire ?

D. — Vous affirmez, monsieur Stangerson, que le pére Jacques, ensuite, n'a pas quitté le laboratoire ? Qu'il est resté tout le temps avec vous ?

M. STANGERSON. — J'en suis sûr. Je n'ai aucun soupçon de ce côté.

D. — Mademoiselle, quand vous avez pénétré dans votre chambre, vous avez immédiatement fermé votre porte à clef et au verrou ?

Voilà bien des précautions, sachant que votre père et votre serviteur sont là. Vous craigniez donc quelque chose ?

R. — Mon père n'allait pas tarder à rentrer au château, et le père Jacques, à aller se coucher. Et puis, en effet, je craignais quelque chose.

D. — Vous craigniez si bien quelque chose que vous avez emprunté le revolver du père Jacques sans le lui dire ?

R. — C'est vrai, je ne voulais effrayer personne, d'autant plus que mes craintes pouvaient être tout à fait puériles.

D. — Et que craigniez-vous donc ?

R. — Je ne saurais au juste vous le dire ; depuis plusieurs nuits, il me semblait entendre dans le parc et hors du parc, autour du pavillon, des bruits insolites, quelquefois des pas, des craquements de branches. La nuit qui a précédé l'attentat, nuit où je ne me suis pas couchée avant trois heures du matin, à notre retour de l'élysée, je suis restée un instant à ma fenêtre et j'ai bien cru voir des ombres...

D. — Combien d'ombres ?

R. — Deux ombres qui tournaient autour de l'étang... puis la lune s'est cachée et je n'ai plus rien vu. À cette époque de la saison, tous les ans, j'ai déjà réintégré mon appartement du château où je reprends mes habitudes d'hiver ; mais, cette année, je m'étais dit que je ne quitterais le pavillon que lorsque mon père aurait terminé, pour l'académie des sciences, le résumé de ses travaux sur« la Dissociation de la matière ». Je ne voulais pas que cette oeuvre considérable, qui allait être achevée dans quelques jours, fût troublée par un changement quelconque dans nos habitudes immédiates. Vous comprendrez que je n'aie point voulu parler à mon père de mes craintes enfantines et que je les aie tues au père Jacques qui n'aurait pu tenir sa langue. Quoi qu'il en soit, comme je savais que le père Jacques avait un revolver dans le tiroir de sa table de nuit, je profitai d'un moment où le bonhomme s'absenta dans la journée pour monter rapidement dans son grenier et emporter son arme que je glissai dans le tiroir de ma table de nuit, à moi.

D. — Vous ne vous connaissez pas d'ennemis ?

R. — Aucun.

D. — Vous comprendrez, mademoiselle, que ces précautions exceptionnelles sont faites pour surprendre.

M. STANGERSON. — Èvidemment, mon enfant, voilà des précautions bien surprenantes.

R. — Non ; je vous dis que, depuis deux nuits, je n'étais pas tranquille, mais pas tranquille du tout.

M. STANGERSON. — Tu aurais dû me parler de cela. Tu es impardonnable. Nous aurions évité un malheur !

D. — La porte de la « Chambre Jaune » fermée, mademoiselle, vous vous couchez ?

R. — Oui, et, très fatiguée, je dors tout de suite.

D. — La veilleuse était restée allumée ?

R. — Oui ; mais elle répand une très faible clarté...

D. — Alors, mademoiselle, dites ce qui est arrivé ?

R. — Je ne sais s'il y avait longtemps que je dormais, mais soudain je me réveille... Je poussai un grand cri...

M. STANGERSON. — Oui, un cri horrible... À l'assassin ! ... Je l'ai encore dans les oreilles...

D. — Vous poussez un grand cri ?

R. — Un homme était dans ma chambre. Il se précipitait sur moi, me mettait la main à la gorge, essayait de m'étrangler. J'étouffais déjà ; tout à coup, ma main, dans le tiroir entrouvert de ma table de nuit, parvint à saisir le revolver que j'y avais déposé et qui était prêt à tirer. À ce moment, l'homme me fit rouler à bas de mon lit et brandit sur ma tête une espèce de masse. Mais j'avais tiré. Aussitôt, je me sentis frappée par un grand coup, un coup terrible à la tête. Tout ceci, monsieur le juge, fut plus rapide que je ne le pourrais dire, et je ne sais plus rien.

D. — Plus rien ! ... Vous n'avez pas une idée de la façon dont l'assassin a pu s'échapper de votre chambre ?

R. — Aucune idée... Je ne sais plus rien. On ne sait pas ce qui se passe autour de soi quand on est morte !

D. — Cet homme était-il grand ou petit ?

R. — Je n'ai vu qu'une ombre qui m'a paru formidable...

D. — Vous ne pouvez nous donner aucune indication ?

R. — Monsieur, je ne sais plus rien ; un homme s'est rué sur moi, j'ai tiré sur lui... Je ne sais plus rien...

Ici se termine l'interrogatoire de Mlle Stangerson. Joseph Rouletabille attendit patiemment M. Robert Darzac. Celui-ci ne tarda pas à apparaître.

Dans une pièce voisine de la chambre de Mlle Stangerson, il avait écouté l'interrogatoire et venait le rapporter à notre ami avec une grande exactitude, une grande mémoire, et une docilité qui me surprit encore. Grâce aux notes hâtives qu'il avait prises au crayon, il put reproduire presque textuellement les demandes et les réponses. En vérité, M. Darzac avait l'air d'être le secrétaire de mon jeune ami et agissait en tout comme quelqu'un qui n'a rien à lui refuser ; mieux encore, quelqu'un « qui aurait travaillé pour lui ».

Le fait de la « fenêtre fermée » frappa beaucoup le reporter comme il avait frappé le juge d'instruction. En outre, Rouletabille demanda à M. Darzac de lui répéter encore l'emploi du temps de M. et Mlle Stangerson le jour du drame, tel que Mlle Stangerson et M. Stangerson l'avaient établi devant le juge. La circonstance du dîner dans le laboratoire sembla l'intéresser au plus haut point et il se fit redire deux fois, pour en être plus sûr, que, seul, le garde savait que le professeur et sa fille dînaient dans le laboratoire, et de quelle sorte le garde l'avait su.

Quand M. Darzac se fut tu, je dis :

« Voilà un interrogatoire qui ne fait pas avancer beaucoup le problème.

— Il le recule, obtempéra M. Darzac.

— Il l'éclaire », fit, pensif, Rouletabille.

Chapitre 8. Chapter 8. The examining magistrate questions Miss Stangerson Capítulo 8. El juez de instrucción interroga a la Srta. Stangerson Capítulo 8. O juiz de instrução interroga Miss Stangerson Le juge d'instruction interroge Mlle Stangerson

Chapitre 8. Le juge d’instruction interroge Mlle Stangerson

Cinq minutes plus tard, Joseph Rouletabille se penchait sur les empreintes de pas découvertes dans le parc, sous la fenêtre même du vestibule, quand un homme, qui devait être un serviteur du château, vint à nous à grandes enjambées, et cria à M. Robert Darzac qui descendait du pavillon : Five minutes later, Joseph Rouletabille was leaning over the footprints discovered in the park, under the very window of the hall, when a man, who must have been a servant of the castle, came to us with long strides, and shouted at Mr. Robert Darzac coming down from the pavilion: Cinco minutos depois, Joseph Rouletabille estava curvado sobre as pegadas descobertas no parque, sob a própria janela do vestíbulo, quando um homem, que deve ter sido um servo do castelo, veio caminhando em nossa direção e gritou com M. Robert Darzac descendo do pavilhão: Через пять минут Жозеф Рультабий наклонился над следами, обнаруженными в парке, под самым окном вестибюля, когда к нам подошел человек, который, должно быть, служил в замке, и крикнул на господина Роберта Дарзака. спускается из павильона:

« Vous savez, monsieur Robert, que le juge d’instruction est en train d’interroger mademoiselle. “You know, Monsieur Robert, that the examining magistrate is questioning Mademoiselle. - Вы знаете, мсье Робер, что следственный судья допрашивает мадемуазель. M. Robert Darzac nous jeta aussitôt une vague excuse et se prit à courir dans la direction du château ; l’homme courut derrière lui. M. Robert Darzac immediately threw us a vague excuse and began to run in the direction of the chateau; the man ran behind him. Г-н Роберт Дарзак немедленно дал нам невнятное оправдание и побежал в сторону замка; мужчина побежал за ним.

« Si le cadavre parle, fis-je, cela va devenir intéressant. Wenn die Leiche spricht", sagte ich, "wird es interessant. "If the corpse speaks," I said, "it will become interesting.

— Il faut savoir, dit mon ami. - Man muss es wissen", sagte mein Freund. - You have to know, said my friend. Allons au château. Et il m’entraîna. Und er zog mich mit sich. And he trained me. E ele me treinou. Mais, au château, un gendarme placé dans le vestibule nous interdit l’accès de l’escalier du premier étage. But, at the castle, a gendarme placed in the vestibule forbids us access to the first floor staircase. Nous dûmes attendre. We had to wait. Пришлось ждать.

Pendant ce temps-là, voici ce qui se passait dans la chambre de la victime. Meanwhile, here is what was going on in the victim's room. Между тем, вот что происходило в комнате жертвы. Le médecin de la famille, trouvant que Mlle Stangerson allait beaucoup mieux, mais craignant une rechute fatale qui ne permettrait plus de l’interroger, avait cru de son devoir d’avertir le juge d’instruction... et celui-ci avait résolu de procéder immédiatement à un bref interrogatoire. Der Arzt der Familie, der fand, dass es Miss Stangerson viel besser ging, aber einen tödlichen Rückfall befürchtete, der eine Befragung nicht mehr zuließe, hatte es für seine Pflicht gehalten, den Untersuchungsrichter zu benachrichtigen ... und dieser hatte beschlossen, sofort eine kurze Befragung durchzuführen. The family doctor, finding that Miss Stangerson was much better, but fearing a fatal relapse which would no longer allow her to be questioned, had thought it her duty to warn the investigating judge ... and he had resolved proceed to a brief interrogation immediately. Семейный врач, обнаружив, что мисс Стэнджерсон чувствует себя намного лучше, но опасаясь смертельного рецидива, который больше не позволит ее допрашивать, счел своим долгом предупредить следователя ... и последний решил действовать немедленно. на краткий опрос. À cet interrogatoire assistèrent M. de Marquet, le greffier, M. Stangerson, le médecin. The interrogation was attended by Mr. de Marquet, the clerk, Mr. Stangerson, the doctor. Je me suis procuré plus tard, au moment du procès, le texte de cet interrogatoire. I obtained the text of this interrogation later at the time of the trial. Le voici, dans toute sa sécheresse juridique : Here it is, in all its legal dryness: Aqui está, em toda a sua seca legal:

Demande. Request. — Sans trop vous fatiguer, êtes-vous capable, mademoiselle, de nous donner quelques détails nécessaires sur l’affreux attentat dont vous avez été victime ? - Without tiring yourself too much, are you able, mademoiselle, to give us some necessary details about the horrific attack of which you were the victim? - Sem se cansar muito, pode, mademoiselle, nos dar alguns detalhes necessários do terrível ataque de que foi vítima?

Réponse. — Je me sens beaucoup mieux, monsieur, et je vais vous dire ce que je sais. Quand j’ai pénétré dans ma chambre, je ne me suis aperçue de rien d’anormal. When I entered my room, I didn't notice anything abnormal.

D. — Pardon, mademoiselle, si vous me le permettez, je vais vous

poser des questions et vous y répondrez. Cela vous fatiguera moins qu’un long récit. It will tire you less than a long story. Это утомит вас меньше, чем длинный рассказ.

R. — Faites, monsieur.D. — Quel fut ce jour-là l’emploi de votre journée ? - What was the job of your day that day? - Qual foi a utilidade do seu dia naquele dia? Je le

désirerais aussi précis, aussi méticuleux que possible. would like to be as specific, as meticulous as possible. Je voudrais, mademoiselle, suivre tous vos gestes, ce jour-là, si ce n’est point trop vous demander. I would like, mademoiselle, to follow all your gestures that day, if not to ask too much of you. Eu gostaria, mademoiselle, de acompanhar todos os seus movimentos naquele dia, se não for pedir muito de você.

R. — Je me suis levée tard, à dix heures, car mon père et moi nous étions rentrés tard dans la nuit, ayant assisté au dîner et à la réception offerts par le président de la République, en l’honneur des délégués de l’académie des sciences de Philadelphie. - I got up late, at ten o'clock, because my father and I had returned late at night, having attended the dinner and reception offered by the President of the Republic, in honor of the delegates of the academy of Philadelphia Sciences. Quand je suis sortie de ma chambre, à dix heures et demie, mon père était déjà au travail dans le laboratoire. Nous avons travaillé ensemble jusqu’à midi ; nous avons fait une promenade d’une demi-heure dans le parc ; nous avons déjeuné au château. Trabalhamos juntos até o meio-dia; demos uma caminhada de meia hora no parque; almoçamos no castelo. Une demi-heure de promenade, jusqu’à une heure et demie, comme tous les jours. Puis, mon père et moi, nous retournons au laboratoire. Là, nous trouvons ma femme de chambre qui vient de faire ma chambre. There we find my maid who has just made my room. Lá encontramos minha empregada que acaba de arrumar meu quarto. J’entre dans la « Chambre Jaune » pour donner quelques ordres sans importance à cette domestique qui quitte le pavillon aussitôt et je me remets au travail avec mon père. I enter the "Yellow Room" to give some unimportant orders to this servant who leaves the pavilion immediately and I go back to work with my father. Entro na "Sala Amarela" para dar algumas ordens sem importância a esse servo que sai imediatamente do pavilhão e volto a trabalhar com meu pai. À cinq heures, nous quittons le pavillon pour une nouvelle promenade et le thé.

D. — Au moment de sortir, à cinq heures, êtes-vous entrée dans votre chambre ?

R. — Non, monsieur, c’est mon père qui est entré dans ma chambre, pour y chercher, sur ma prière, mon chapeau. - No, sir, it was my father who came into my room to look for my hat at my request.

D. — Et il n’y a rien vu de suspect ?

M. STANGERSON. — Èvidemment non, monsieur. - Obviously not, sir. - Obviamente que não, senhor.

D. — Du reste, il est à peu près sûr que l’assassin n’était pas encore sous le lit, à ce moment-là. - Besides, it is almost certain that the assassin was not yet under the bed at the time. Quand vous êtes partie, la porte de la chambre n’avait pas été fermée à clef ? When you left, the bedroom door hadn't been locked?

Mlle STANGERSON. Miss STANGERSON. — Non. Nous n’avions aucune raison pour cela... We had no reason for it ...

D. — Vous avez été combien de temps partis du pavillon à ce moment-là, M. Stangerson et vous ? - How long were you out of the lodge at that time, Mr. Stangerson and you?

R. — Une heure environ.

D. — C’est pendant cette heure-là, sans doute, que l’assassin s’est introduit dans le pavillon. - It was during this hour, no doubt, that the assassin entered the pavilion. Mais comment ? On ne le sait pas. On trouve bien, dans le parc, des traces de pas qui s’en vont de la fenêtre du vestibule, on n’en trouve point qui y viennent . There are indeed, in the park, footprints that go from the vestibule window, we do not find any coming there. Encontramos, sim, no parque, pegadas que saem da janela do vestíbulo, não encontramos nenhuma que passe por ali. Aviez-vous remarqué que la fenêtre du vestibule fût ouverte quand vous êtes sortie avec votre père ? Did you notice that the vestibule window was open when you went out with your father?

R. — Je ne m’en souviens pas. - I do not remember.

M. STANGERSON. — Elle était fermée.

D. — Et quand vous êtes rentrés ? - And when you got home?

Mlle STANGERSON. — Je n’ai pas fait attention. - I did not pay attention.

M. STANGERSON. — Elle était encore fermée..., je m’en souviens très bien, car, en rentrant, j’ai dit tout haut : « Vraiment, pendant notre absence, le père Jacques aurait pu ouvrir ! - Sie war noch geschlossen..., daran kann ich mich noch gut erinnern, denn als ich nach Hause kam, sagte ich laut: "Wirklich, während wir weg waren, hätte Vater Jacques aufmachen können! - It was still closed ..., I remember it very well, because, when I got back, I said aloud: "Really, during our absence, Father Jacques could have opened! - Ainda estava fechado ... Lembro-me muito bem, porque, quando cheguei em casa, disse em voz alta: "Realmente, durante a nossa ausência o padre Jacques podia ter aberto!" ... »

D. — Ètrange !Étrange ! "Strange! Strange!" Rappelez-vous, monsieur Stangerson, que le père Jacques, en votre absence, et avant de sortir, l’avait ouverte. Remember, Mr. Stangerson, that Father Jacques, in your absence, and before leaving, had opened it. Vous êtes donc rentrés à six heures dans le laboratoire et vous vous êtes remis au travail ? So you went back to the laboratory at six o'clock and went back to work? Então você voltou ao laboratório às seis horas e voltou ao trabalho?

Mlle STANGERSON. — Oui, monsieur.

D. — Et vous n’avez plus quitté le laboratoire depuis cette heure-là jusqu’au moment où vous êtes entrée dans votre chambre ? - And you have not left the laboratory since that time until the moment you entered your room?

M. STANGERSON. — Ni ma fille, ni moi, monsieur. - Neither my daughter nor I, sir. Nous avions un travail tellement pressé que nous ne perdions pas une minute. C’est à ce point que nous négligions toute autre chose. It is at this point that we neglect everything else. Es en este momento cuando descuidamos todo lo demás. É neste ponto que negligenciamos todo o resto.

D. — Vous avez dîné dans le laboratoire ?

R. — Oui, pour la même raison.

D. — Avez-vous coutume de dîner dans le laboratoire ? - Do you have a habit of dining in the laboratory?

R. — Nous y dînons rarement. - We rarely dine there.

D. — L’assassin ne pouvait pas savoir que vous dîneriez, ce soir- là, dans le laboratoire ? - Der Mörder konnte nicht wissen, dass Sie an diesem Abend im Labor zu Abend gegessen haben? "Couldn't the murderer have known that you were going to have dinner that night in the laboratory?"

M. STANGERSON. — Mon Dieu,monsieur, je ne pense pas... C’est dans le temps que nous revenions, vers six heures, au pavillon, que je pris cette résolution de dîner dans le laboratoire, ma fille et moi. - My God, sir, I don't think so ... It was around six o'clock when we got back to the pavilion that I resolved to dine in the laboratory, my daughter and me. À ce moment, je fus abordé par mon garde qui me retint un instant pour me demander de l’accompagner dans une tournée urgente du côté des bois dont j’avais décidé la coupe. In diesem Moment wurde ich von meinem Wächter angesprochen, der mich kurz festhielt, um mich zu bitten, ihn auf einer dringenden Tour zu den Wäldern zu begleiten, deren Abholzung ich beschlossen hatte. At that moment, I was approached by my guard who held me for a moment to ask me to accompany him on an urgent tour on the side of the woods which I had decided to cut. Naquele momento, fui abordado por meu guarda que me segurou por um momento para me pedir que o acompanhasse em uma excursão urgente pela lateral do bosque que eu havia decidido cortar. Je ne le pouvais point et remis au lendemain cette besogne, et je priai alors le garde, puisqu’il passait par le château, d’avertir le maître d’hôtel que nous dînerions dans le laboratoire. Ich konnte es nicht und verschob es auf den nächsten Tag und bat den Wachmann, da er durch das Schloss ging, dem Oberkellner zu sagen, dass wir im Laboratorium essen würden. I could not and put off this work until the following day, and I then asked the guard, since he was passing by the chateau, to warn the butler that we would dine in the laboratory. Я не мог отложить эту задачу до следующего дня и умолял охранника, поскольку он проходил через замок, предупредить метрдотеля, что мы будем обедать в лаборатории. Le garde me quitta, allant faire ma commission, et je rejoignis ma fille à laquelle j’avais remis la clef du pavillon et qui l’avait laissée sur la porte à l’extérieur. The guard left me, going to do my shopping, and I joined my daughter, to whom I had given the key to the pavilion and who had left it on the door outside. O guarda deixou-me, indo fazer o meu serviço, e juntei-me à minha filha, a quem tinha dado a chave do pavilhão e que a deixara na porta do lado de fora. Ma fille était déjà au travail.

D. — À quelle heure, mademoiselle, avez-vous pénétré dans votre chambre pendant que votre père continuait à travailler ? - At what time, mademoiselle, did you come into your room while your father continued to work?

Mlle STANGERSON. — À minuit.

D. — Le père Jacques était entré dans le courant de la soirée dans la « Chambre Jaune » ? - Father Jacques had entered the "Yellow Room" during the evening?

R. — Pour fermer les volets et allumer la veilleuse, comme chaque soir... - To close the shutters and turn on the night light, like every evening ...

D. — Il n’a rien remarqué de suspect ? - Didn't he notice anything suspicious?

R. — Il nous l’aurait dit. - Er hätte es uns gesagt. Le père Jacques est un brave homme qui m’aime beaucoup.

Demande. -vous affirmez, Monsieur Stangerson, que le père Jacques, ensuite, n’a pas quitté le laboratoire ? -you claim, Mr. Stangerson, that Father Jacques, then, did not leave the laboratory?

D. — Vous affirmez, monsieur Stangerson, que le pére Jacques, ensuite, n’a pas quitté le laboratoire ? Qu’il est resté tout le temps avec vous ?

M. STANGERSON. — J’en suis sûr. Je n’ai aucun soupçon de ce côté. I have no suspicion on this side.

D. — Mademoiselle, quand vous avez pénétré dans votre chambre, vous avez immédiatement fermé votre porte à clef et au verrou ? - Мисс, когда вы вошли в свою комнату, вы сразу заперли дверь на ключ и на замок?

Voilà bien des précautions, sachant que votre père et votre serviteur sont là. These are many precautions, knowing that your father and your servant are there. Existem muitos cuidados, sabendo que seu pai e seu servo estão lá. Vous craigniez donc quelque chose ? So you feared something?

R. — Mon père n’allait pas tarder à rentrer au château, et le père Jacques, à aller se coucher. - My father was soon to return to the castle, and Father Jacques, to go to bed. Et puis, en effet, je craignais quelque chose. And then, indeed, I feared something.

D. — Vous craigniez si bien quelque chose que vous avez emprunté le revolver du père Jacques sans le lui dire ? "Were you so afraid of something that you borrowed Father Jacques' revolver without telling him?" «Вы так чего-то боялись, что позаимствовали револьвер отца Жака, не сказав ему?»

R. — C’est vrai, je ne voulais effrayer personne, d’autant plus que mes craintes pouvaient être tout à fait puériles. - It is true, I did not want to scare anyone, especially since my fears could be quite childish. - Это правда, я не хотел никого пугать, тем более что мои страхи могли быть совсем ребяческими.

D. — Et que craigniez-vous donc ? - And what were you afraid of?

R. — Je ne saurais au juste vous le dire ; depuis plusieurs nuits, il me semblait entendre dans le parc et hors du parc, autour du pavillon, des bruits insolites, quelquefois des pas, des craquements de branches. - I couldn't tell you exactly; for several nights, I seemed to hear in the park and outside the park, around the pavilion, unusual noises, sometimes footsteps, the cracking of branches. - Eu não poderia te dizer exatamente; por várias noites, parecia ouvir no parque e fora do parque, ao redor do pavilhão, ruídos incomuns, às vezes passos, o estalar de galhos. La nuit qui a précédé l’attentat, nuit où je ne me suis pas couchée avant trois heures du matin, à notre retour de l’élysée, je suis restée un instant à ma fenêtre et j’ai bien cru voir des ombres... The night before the attack, the night I didn't go to bed before three in the morning, when we got back from the Elysee Palace, I stayed at my window for a moment and I thought I saw shadows. . Na noite anterior ao ataque, a noite em que não fui para a cama antes das três da manhã, em nosso retorno do Palácio do Eliseu, fiquei um momento em minha janela e pensei ter visto sombras.

D. — Combien d’ombres ?

R. — Deux ombres qui tournaient autour de l’étang... puis la lune s’est cachée et je n’ai plus rien vu. - Две тени кружили вокруг пруда ... потом луна спряталась, и я ничего не видел. À cette époque de la saison, tous les ans, j’ai déjà réintégré mon appartement du château où je reprends mes habitudes d’hiver ; mais, cette année, je m’étais dit que je ne quitterais le pavillon que lorsque mon père aurait terminé, pour l’académie des sciences, le résumé de ses travaux sur« la Dissociation de la matière ». At this time of the season, every year, I have already returned to my castle apartment where I resume my winter habits; but, this year, I told myself that I would not leave the pavilion until my father had finished, for the academy of sciences, the summary of his work on "Dissociation of matter". В это время сезона я каждый год возвращаюсь в свою квартиру в замке, где возобновляю свои зимние привычки; но в этом году я сказал себе, что не уйду из павильона, пока мой отец не закончит для академии наук резюме своей работы по «Диссоциации материи». Je ne voulais pas que cette oeuvre considérable, qui allait être achevée dans quelques jours, fût troublée par un changement quelconque dans nos habitudes immédiates. I did not want this considerable work, which was to be completed in a few days, to be disturbed by any change in our immediate habits. Vous comprendrez que je n’aie point voulu parler à mon père de mes craintes enfantines et que je les aie tues au père Jacques qui n’aurait pu tenir sa langue. You will understand that I did not want to talk to my father about my childish fears and that I killed them to Father Jacques who could not have held his tongue. Você vai entender que eu não queria falar com meu pai sobre meus medos infantis e que os matei para o padre Jacques, que não poderia ter se calado. Вы поймете, что я не хотел говорить с отцом о своих детских страхах и что я убил их отцу Жаку, который не мог держать язык за зубами. Quoi qu’il en soit, comme je savais que le père Jacques avait un revolver dans le tiroir de sa table de nuit, je profitai d’un moment où le bonhomme s’absenta dans la journée pour monter rapidement dans son grenier et emporter son arme que je glissai dans le tiroir de ma table de nuit, à moi. Anyway, as I knew that Father Jacques had a revolver in the drawer of his bedside table, I took advantage of a moment when the guy was absent during the day to quickly climb into his attic and take his weapon that I slipped into the drawer of my bedside table, mine.

D. — Vous ne vous connaissez pas d’ennemis ?

R. — Aucun.

D. — Vous comprendrez, mademoiselle, que ces précautions exceptionnelles sont faites pour surprendre. - You will understand, miss, that these exceptional precautions are made to surprise.

M. STANGERSON. M. STANGERSON. — Èvidemment, mon enfant, voilà des précautions bien surprenantes. - Obviously, my child, these are very surprising precautions.

R. — Non ; je vous dis que, depuis deux nuits, je n’étais pas tranquille, mais pas tranquille du tout. - No ; I tell you that, for two nights, I have not been peaceful, but not at all peaceful.

M. STANGERSON. — Tu aurais dû me parler de cela. Tu es impardonnable. You are unforgivable. Nous aurions évité un malheur ! We would have avoided a misfortune!

D. — La porte de la « Chambre Jaune » fermée, mademoiselle, vous vous couchez ? - The door of the "Yellow Room" closed, miss, do you go to bed? - A porta do "Quarto Amarelo" fechou, mademoiselle, você vai para a cama?

R. — Oui, et, très fatiguée, je dors tout de suite.

D. — La veilleuse était restée allumée ? - Was the night light on?

R. — Oui ; mais elle répand une très faible clarté... - Yes ; but it spreads a very weak clarity ...

D. — Alors, mademoiselle, dites ce qui est arrivé ? - So, miss, say what happened?

R. — Je ne sais s’il y avait longtemps que je dormais, mais soudain je me réveille... Je poussai un grand cri... - I don't know if I have been sleeping for a long time, but suddenly I wake up ... I let out a loud cry ... - Não sei se já dormia há muito tempo, mas de repente eu acordo ... dei um grito forte ...

M. STANGERSON. — Oui, un cri horrible... À l’assassin ! ... Je l’ai encore dans les oreilles... ... I still have it in my ears ...

D. — Vous poussez un grand cri ?

R. — Un homme était dans ma chambre. Il se précipitait sur moi, me mettait la main à la gorge, essayait de m’étrangler. Ele correria para mim, colocaria a mão na minha garganta, tentaria me estrangular. Он бросался на меня, приставлял руку к горлу, пытался меня задушить. J’étouffais déjà ; tout à coup, ma main, dans le tiroir entrouvert de ma table de nuit, parvint à saisir le revolver que j’y avais déposé et qui était prêt à tirer. I was already suffocating; suddenly, my hand, in the half-open drawer of my bedside table, managed to grab the revolver I had placed there and which was ready to shoot. À ce moment, l’homme me fit rouler à bas de mon lit et brandit sur ma tête une espèce de masse. In diesem Moment rollte mich der Mann von meinem Bett und schwang eine Art Vorschlaghammer über meinem Kopf. At that moment, the man made me roll down from my bed and brandished a sort of mass on my head. Naquele momento, o homem me rolou para fora da cama e brandiu uma espécie de maça sobre minha cabeça. В этот момент мужчина скатил меня с кровати и размахивал над моей головой чем-то вроде булавы. Mais j’avais tiré. Aber ich hatte geschossen. But I had shot. Aussitôt, je me sentis frappée par un grand coup, un coup terrible à la tête. Sofort fühlte ich mich von einem großen Schlag getroffen, einem schrecklichen Schlag auf den Kopf. Immediately, I felt myself struck by a great blow, a terrible blow to the head. Tout ceci, monsieur le juge, fut plus rapide que je ne le pourrais dire, et je ne sais plus rien. Das alles, Herr Richter, ging schneller, als ich es sagen kann, und ich weiß nichts mehr. All this, Your Honor, was faster than I could say, and I know nothing more. Tudo isso, juiz, foi mais rápido do que eu poderia dizer e não sei mais de nada. Все это, судья, произошло быстрее, чем я мог сказать, и я больше ничего не знаю.

D. — Plus rien ! ... Vous n’avez pas une idée de la façon dont l’assassin a pu s’échapper de votre chambre ? ... You have no idea how the murderer escaped from your room?

R. — Aucune idée... Je ne sais plus rien. On ne sait pas ce qui se passe autour de soi quand on est morte ! We don't know what's going on around us when we're dead! Você não sabe o que está acontecendo ao seu redor quando você está morto!

D. — Cet homme était-il grand ou petit ?

R. — Je n’ai vu qu’une ombre qui m’a paru formidable... - I only saw a shadow that seemed formidable to me ... - Я видел только тень, которая мне казалась грозной ...

D. — Vous ne pouvez nous donner aucune indication ?

R. — Monsieur, je ne sais plus rien ; un homme s’est rué sur moi, j’ai tiré sur lui... Je ne sais plus rien... - Sir, I don't know anything anymore; a man rushed on me, I shot him ... I don't know anything anymore ... - Senhor, não sei mais nada; um homem correu para mim, eu atirei nele ... eu não sei de nada ...

Ici se termine l’interrogatoire de Mlle Stangerson. Joseph Rouletabille attendit patiemment M. Robert Darzac. Celui-ci ne tarda pas à apparaître. It did not take long to appear.

Dans une pièce voisine de la chambre de Mlle Stangerson, il avait écouté l’interrogatoire et venait le rapporter à notre ami avec une grande exactitude, une grande mémoire, et une docilité qui me surprit encore. In a room near Miss Stangerson's room, he had listened to the interrogation and had come to report it to our friend with great accuracy, great memory, and a docility which still surprised me. Em uma sala ao lado da sala da Srta. Stangerson, ele ouviu o interrogatório e viera relatá-lo ao nosso amigo com grande precisão, grande memória e uma docilidade que ainda me surpreendia. В комнате рядом с комнатой мисс Стэнджерсон он выслушал допрос и пришел сообщить об этом нашему другу с большой точностью, большой памятью и покорностью, что все еще удивляло меня. Grâce aux notes hâtives qu’il avait prises au crayon, il put reproduire presque textuellement les demandes et les réponses. Thanks to the hasty notes he had taken in pencil, he was able to reproduce the requests and responses almost verbatim. Graças às notas apressadas que fez a lápis, ele conseguiu reproduzir os pedidos e as respostas quase literalmente. En vérité, M. Darzac avait l’air d’être le secrétaire de mon jeune ami et agissait en tout comme quelqu’un qui n’a rien à lui refuser ; mieux encore, quelqu’un « qui aurait travaillé pour lui ». In truth, M. Darzac appeared to be the secretary of my young friend and acted in everything as someone who had nothing to refuse him; better still, someone "who would have worked for him". Na verdade, M. Darzac parecia ser o secretário do meu jovem amigo e agia em tudo como quem nada tem a lhe negar; melhor ainda, alguém "que teria trabalhado para ele".

Le fait de la « fenêtre fermée » frappa beaucoup le reporter comme il avait frappé le juge d’instruction. The fact of the "closed window" struck the reporter very much as he hit the investigating judge. O fato da "janela fechada" impressionou tanto o repórter quanto o juiz de instrução. Факт «закрытого окна» поразил репортера так же сильно, как и следственного судьи. En outre, Rouletabille demanda à M. Darzac de lui répéter encore l’emploi du temps de M. et Mlle Stangerson le jour du drame, tel que Mlle Stangerson et M. Stangerson l’avaient établi devant le juge. In addition, Rouletabille asked Mr. Darzac to repeat again the timetable for Mr. and Miss Stangerson on the day of the drama, as established by Ms. Stangerson and Mr. Stangerson before the judge. Além disso, Rouletabille pediu a M. Darzac que repetisse novamente a programação de M. e Mlle Stangerson no dia do drama, conforme Mlle Stangerson e M. Stangerson haviam estabelecido perante o juiz. La circonstance du dîner dans le laboratoire sembla l’intéresser au plus haut point et il se fit redire deux fois, pour en être plus sûr, que, seul, le garde savait que le professeur et sa fille dînaient dans le laboratoire, et de quelle sorte le garde l’avait su. The circumstance of the dinner in the laboratory seemed to interest him the most and he was told twice, to be sure, that only the guard knew that the professor and his daughter were dining in the laboratory, and what so the guard had known. A circunstância do jantar no laboratório pareceu interessá-lo mais, e ele ouviu duas vezes, com certeza, que apenas o guarda sabia que o professor e sua filha estavam jantando no laboratório, e do que então o guarda sabia isto. Обстоятельства обеда в лаборатории, казалось, интересовали его больше всего, и ему дважды сказали, чтобы убедиться, что только охранник знает, что профессор и его дочь обедают в лаборатории, и о том, что, таким образом, знал охранник. .

Quand M. Darzac se fut tu, je dis : Als Herr Darzac geschwiegen hatte, sagte ich: When M. Darzac was silent, I said:

« Voilà un interrogatoire qui ne fait pas avancer beaucoup le problème. "This is an interrogation which does not advance the problem much. “Este é um interrogatório que não avança muito o problema.

— Il le recule, obtempéra M. Darzac. "He is pushing it back," said Mr. Darzac. - Ele está apoiando - obedeceu M. Darzac.

— Il l’éclaire », fit, pensif, Rouletabille. - Er erleuchtet sie", bemerkte Rouletabille nachdenklich. "It lights it up," said Rouletabille thoughtfully. "Isso ilumina", disse Rouletabille pensativo. «Это зажигает», - задумчиво сказал Рультабий.