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Le Mystère de la chambre jaune, Chapitre 5. Où Joseph Rouletabille adresse à M. Robert Darzac une phrase qui...

Chapitre 5. Où Joseph Rouletabille adresse à M. Robert Darzac une phrase qui...

Chapitre 5.

Où Joseph Rouletabille adresse à M. Robert Darzac une phrase qui produit son petit effet

Nous marchions depuis quelques minutes, Rouletabille et moi, le long d'un mur qui bordait la vaste propriété de M. Stangerson, et nous apercevions déjà la grille d'entrée, quand notre attention fut attirée par un personnage qui, à demi courbé sur la terre, semblait tellement préoccupé qu'il ne nous vit pas venir. Tantôt il se penchait, se couchait presque sur le sol, tantôt il se redressait et considérait attentivement le mur ; tantôt il regardait dans le creux de sa main, puis faisait de grands pas, puis se mettait à courir et regardait encore dans le creux de sa main droite. Rouletabille m'avait arrêté d'un geste :

« Chut ! Frédéric Larsan qui travaille ! ... Ne le dérangeons pas !

Joseph Rouletabille avait une grande admiration pour le célèbre policier. Je n'avais jamais vu, moi, Frédéric Larsan, mais je le connaissais beaucoup de réputation.

L'affaire des lingots d'or de l'hôtel de la Monnaie, qu'il débrouilla quand tout le monde jetait sa langue aux chiens, et l'arrestation des forceurs de coffres-forts du Crédit universel avaient rendu son nom presque populaire. Il passait alors, à cette époque où Joseph Rouletabille n'avait pas encore donné les preuves admirables d'un talent unique, pour l'esprit le plus apte à démêler l'écheveau embrouillé des plus mystérieux et plus obscurs crimes. Sa réputation s'était étendue dans le monde entier et souvent les polices de Londres ou de Berlin, ou même d'Amérique l'appelaient à l'aide quand les inspecteurs et les détectives nationaux s'avouaient à bout d'imagination et de ressources. On ne s'étonnera donc point que, dès le début du mystère de la « Chambre Jaune », le chef de la Sûreté ait songé à télégraphier à son précieux subordonné, à Londres, où Frédéric Larsan avait été envoyé pour une grosse affaire de titres volés : « Revenez vite. » Frédéric, que l'on appelait, à la Sûreté, le grand Fred, avait fait diligence, sachant sans doute par expérience que, si on le dérangeait, c'est qu'on avait bien besoin de ses services, et, c'est ainsi que Rouletabille et moi, ce matin-là, nous le trouvions déjà à la besogne. Nous comprîmes bientôt en quoi elle consistait.

Ce qu'il ne cessait de regarder dans le creux de sa main droite n'était autre chose que sa montre et il paraissait fort occupé à compter des minutes. Puis il rebroussa chemin, reprit une fois encore sa course, ne l'arrêta qu'à la grille du parc, reconsulta sa montre, la mit dans sa poche, haussa les épaules d'un geste découragé, poussa la grille, pénétra dans le parc, referma la grille à clef, leva la tête et, à travers les barreaux, nous aperçut. Rouletabille courut et je le suivis. Frédéric Larsan nous attendait.

« Monsieur Fred », dit Rouletabille en se découvrant et en montrant les marques d'un profond respect basé sur la réelle admiration que le jeune reporter avait pour le célèbre policier, « pourriez-vous nous dire si M. Robert Darzac est au château en ce moment ? Voici un de ses amis, du barreau de Paris, qui désirerait lui parler.

— Je n'en sais rien, monsieur Rouletabille, répliqua Fred en serrant la main de mon ami, car il avait eu l'occasion de le rencontrer plusieurs fois au cours de ses enquêtes les plus difficiles... Je ne l'ai pas vu.

— Les concierges nous renseigneront sans doute ? fit Rouletabille en désignant une maisonnette de briques dont porte et fenêtres étaient closes et qui devait inévitablement abriter ces fidèles gardiens de la propriété.

« Les concierges ne vous renseigneront point, monsieur Rouletabille.

— Et pourquoi donc ?

— Parce que, depuis une demi-heure, ils sont arrêtés ! ...

— Arrêtés ! s'écria Rouletabille... Ce sont eux les assassins ! ...

Frédéric Larsan haussa les épaules.

« Quand on ne peut pas, dit-il, d'un air de suprême ironie, arrêter l'assassin, on peut toujours se payer le luxe de découvrir les complices !

— C'est vous qui les avez fait arrêter, monsieur Fred ?

— Ah ! non ! par exemple ! je ne les ai pas fait arrêter, d'abord parce que je suis à peu près sûr qu'ils ne sont pour rien dans l'affaire, et puis parce que...

— Parce que quoi ? interrogea anxieusement Rouletabille.

— Parce que... rien... fit Larsan en secouant la tête.

— « Parce qu'il n'y a pas de complices ! »souffla Rouletabille.

Frédéric Larsan s'arrêta net, regardant le reporter avec intérêt.

« Ah ! Ah ! Vous avez donc une idée sur l'affaire... Pourtant vous n'avez rien vu, jeune homme... vous n'avez pas encore pénétré ici...

— J'y pénétrerai.

— J'en doute... la consigne est formelle.

— J'y pénétrerai si vous me faites voir M. Robert Darzac... Faites cela pour moi... Vous savez que nous sommes de vieux amis... Monsieur Fred... je vous en prie... Rappelez-vous le bel article que je vous ai fait à propos des « Lingots d'or ». Un petit mot à M. Robert Darzac, s'il vous plaît ? La figure de Rouletabille était vraiment comique à voir en ce moment. Elle reflétait un désir si irrésistible de franchir ce seuil au-delà duquel il se passait quelque prodigieux mystère ; elle suppliait avec une telle éloquence non seulement de la bouche et des yeux, mais encore de tous les traits, que je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Frédéric Larsan, pas plus que moi, ne garda son sérieux.

Cependant, derrière la grille, Frédéric Larsan remettait tranquillement la clef dans sa poche. Je l'examinai.

C'était un homme qui pouvait avoir une cinquantaine d'années. Sa tête était belle, aux cheveux grisonnants, au teint mat, au profil dur ; le front était proéminent ; le menton et les joues étaient rasés avec soin ; la lèvre, sans moustache, était finement dessinée ; les yeux, un peu petits et ronds, fixaient les gens bien en face d'un regard fouilleur qui étonnait et inquiétait. Il était de taille moyenne et bien prise ; l'allure générale était élégante et sympathique. Rien du policier vulgaire. C'était un grand artiste en son genre, et il le savait, et l'on sentait qu'il avait une haute idée de lui-même. Le ton de sa conversation était d'un sceptique et d'un désabusé. Son étrange profession lui avait fait côtoyer tant de crimes et de vilenies qu'il eût été inexplicable qu'elle ne lui eût point un peu « durci les sentiments », selon la curieuse expression de Rouletabille.

Larsan tourna la tête au bruit d'une voiture qui arrivait derrière lui. Nous reconnûmes le cabriolet qui, en gare d'Épinay, avait emporté le juge d'instruction et son greffier.

« Tenez ! fit Frédéric Larsan, vous vouliez parler à M. Robert Darzac ; le voilà ! Le cabriolet était déjà à la grille et Robert Darzac priait Frédéric Larsan de lui ouvrir l'entrée du parc, lui disant qu'il était très pressé et qu'il n'avait que le temps d'arriver à Épinay pour prendre le prochain train pour Paris, quand il me reconnut. Pendant que Larsan ouvrait la grille, M. Darzac me demanda ce qui pouvait m'amener au Glandier dans un moment aussi tragique. Je remarquai alors qu'il était atrocement pâle et qu'une douleur infinie était peinte sur son visage.

« Mlle Stangerson va-t-elle mieux ? demandai-je immédiatement.

— Oui, fit-il. On la sauvera peut-être. Il faut qu'on la sauve. Il n'ajouta pas « ou j'en mourrai », mais on sentait trembler la fin de la phrase au bout de ses lèvres exsangues.

Rouletabille intervint alors :

« Monsieur, vous êtes pressé. Il faut cependant que je vous parle. J'ai quelque chose de la dernière importance à vous dire. Frédéric Larsan interrompit :

« Je peux vous laisser ? demanda-t-il à Robert Darzac. Vous avez une clef ou voulez-vous que je vous donne celle-ci ?

— Oui, merci, j'ai une clef. Je fermerai la grille. Larsan s'éloigna rapidement dans la direction du château dont on apercevait, à quelques centaines de mètres, la masse imposante.

Robert Darzac, le sourcil froncé, montrait déjà de l'impatience. Je présentai Rouletabille comme un excellent ami ; mais, dès qu'il sut que ce jeune homme était journaliste, M. Darzac me regarda d'un air de grand reproche, s'excusa sur la nécessité où il était d'atteindre Épinay en vingt minutes, salua et fouetta son cheval. Mais déjà Rouletabille avait saisi, à ma profonde stupéfaction, la bride, arrêté le petit équipage d'un poing vigoureux, cependant qu'il prononçait cette phrase dépourvue pour moi du moindre sens :

« Le presbytère n'a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat. Ces mots ne furent pas plutôt sortis de la bouche de Rouletabille que je vis Robert Darzac chanceler ; si pâle qu'il fût, il pâlit encore ; ses yeux fixèrent le jeune homme avec épouvante et il descendit immédiatement de sa voiture dans un désordre d'esprit inexprimable.

« Allons ! Allons ! » dit-il en balbutiant.

Et puis, tout à coup, il reprit avec une sorte de fureur :

« Allons ! monsieur ! Allons ! Et il refit le chemin qui conduisait au château, sans plus dire un mot, cependant que Rouletabille suivait, tenant toujours le cheval. J'adressai quelques paroles à M. Darzac... mais il ne me répondit pas. J'interrogeai de l'oeil Rouletabille, qui ne me vit pas.

Chapitre 5. Kapitel 5 Wo Joseph Rouletabille an Herrn Robert Darzac einen Satz richtet, der... Chapter 5. where Joseph Rouletabille addresses to M. Robert Darzac a sentence which... Capítulo 5: Joseph Rouletabille dirige una frase a M. Robert Darzac que... 第5章:ジョゼフ・ルーレタビーユがロベール・ダルザックに宛てた一文... Capítulo 5: Joseph Rouletabille dirige uma frase a M. Robert Darzac que... Où Joseph Rouletabille adresse à M. Robert Darzac une phrase qui... Wo Joseph Rouletabille an Mr. Robert Darzac einen Satz richtet, der... Где Жозеф Рулетабиль обращается к месье Роберу Дарзаку с предложением, которое...

Chapitre 5. Глава 5.

Où Joseph Rouletabille adresse à M. Robert Darzac une phrase qui produit son petit effet Where Joseph Rouletabille sends a sentence to Mr. Robert Darzac that has a little effect Onde Joseph Rouletabille dirige ao Sr. Robert Darzac uma frase que produz seu pequeno efeito Где Жозеф Рулетабиль обращается к месье Роберу Дарзаку с фразой, которая производит определенный эффект

Nous marchions depuis quelques minutes, Rouletabille et moi, le long d’un mur qui bordait la vaste propriété de M. Stangerson, et nous apercevions déjà la grille d’entrée, quand notre attention fut attirée par un personnage qui, à demi courbé sur la terre, semblait tellement préoccupé qu’il ne nous vit pas venir. Rouletabille und ich gingen seit einigen Minuten an einer Mauer entlang, die das weitläufige Anwesen von Herrn Stangerson begrenzte, und wir konnten bereits das Eingangstor sehen, als unsere Aufmerksamkeit auf eine Person gelenkt wurde, die halb gebückt auf der Erde lag und so beschäftigt schien, dass sie uns nicht kommen sah. We had been walking for a few minutes, Rouletabille and I, along a wall which bordered Mr. Stangerson's vast property, and we could already see the entrance gate, when our attention was drawn to a figure who, half bent over the earth, seemed so concerned that he did not see us coming. Tínhamos caminhado por alguns minutos, Rouletabille e eu, ao longo de um muro que delimitava a vasta propriedade do Sr. Stangerson, e já podíamos ver o portão de entrada, quando nossa atenção foi atraída por uma figura que, meio curvada sobre a terra, parecia tão preocupado por não nos ver chegando. Мы шли несколько минут, Рультабий и я, вдоль стены, граничащей с обширным имением мистера Стэнджерсона, и мы уже могли видеть входные ворота, когда наше внимание привлекла фигура, которая, наполовину склонившись над землей, казалась такой. озабочен тем, что не видит, как мы идем. Tantôt il se penchait, se couchait presque sur le sol, tantôt il se redressait et considérait attentivement le mur ; tantôt il regardait dans le creux de sa main, puis faisait de grands pas, puis se mettait à courir et regardait encore dans le creux de sa main droite. Mal bückte er sich und legte sich fast auf den Boden, mal richtete er sich auf und betrachtete aufmerksam die Wand; mal schaute er in seine hohle Hand, dann machte er große Schritte, dann rannte er los und schaute wieder in seine hohle rechte Hand. Sometimes he leaned over, almost lay down on the ground, sometimes he straightened up and looked carefully at the wall; sometimes he looked in the palm of his hand, then made great strides, then started to run and still looked in the hollow of his right hand. A veces se agachaba, casi tumbado en el suelo, a veces se levantaba y miraba a la pared; a veces miraba en la palma de la mano, luego daba largas zancadas, luego echaba a correr y volvía a mirar en la palma de la mano derecha. Às vezes se abaixava, quase deitava no chão, às vezes se endireitava e olhava com atenção para a parede; às vezes ele olhava para a palma da mão dela, depois dava passos largos, depois começava a correr e olhava novamente para a palma da mão direita. Иногда он наклонялся, почти лежа на земле, иногда вставал и смотрел на стену, иногда смотрел на ладонь, потом делал длинные шаги, потом начинал бежать и снова смотрел на ладонь правой руки. Rouletabille m’avait arrêté d’un geste : Rouletabille had stopped me with a gesture: Рулетабиль остановил меня жестом:

« Chut ! "Hush! "Тише! Frédéric Larsan qui travaille ! Frédéric Larsan who works! Фредерик Ларсан за работой! ... Ne le dérangeons pas ! ... let's not disturb him! ... não vamos incomodá-lo! ... Не будем ему мешать!

Joseph Rouletabille avait une grande admiration pour le célèbre policier. Joseph Rouletabille had great admiration for the famous policeman. Жозеф Рулетабиль очень восхищался знаменитым полицейским. Je n’avais jamais vu, moi, Frédéric Larsan, mais je le connaissais beaucoup de réputation. Я никогда не видел Фредерика Ларсана, но знал его по репутации.

L’affaire des lingots d’or de l’hôtel de la Monnaie, qu’il débrouilla quand tout le monde jetait sa langue aux chiens, et l’arrestation des forceurs de coffres-forts du Crédit universel avaient rendu son nom presque populaire. Der Fall der Goldbarren in der Münze, den er aufklärte, als alle anderen ihre Zunge den Hunden vorwarfen, und die Verhaftung der Tresorknacker des Crédit Universel hatten seinen Namen fast populär gemacht. The affair of the gold bars at the Hôtel de la Monnaie, which he managed when everyone threw his tongue at the dogs, and the arrest of the Universal Credit safe-keepers had made his name almost popular. O caso das barras de ouro no Hôtel de la Monnaie, que ele desvendou quando todos atiraram a língua nos cachorros, e a prisão dos arrombadores de cofres do Credit Universelle tornaram seu nome quase popular. Дело с золотыми слитками в отеле де ла Монне, которое он раскрыл, когда все кидались языком в собак, и арест взломщиков сейфов Credit Universelle сделали его имя почти популярным. Il passait alors, à cette époque où Joseph Rouletabille n’avait pas encore donné les preuves admirables d’un talent unique, pour l’esprit le plus apte à démêler l’écheveau embrouillé des plus mystérieux et plus obscurs crimes. Er galt damals, als Joseph Rouletabille noch nicht die bewundernswerten Beweise seines einzigartigen Talents geliefert hatte, als der Geist, der am besten geeignet war, das verworrene Geflecht der mysteriösesten und dunkelsten Verbrechen zu entwirren. He then passed, at that time when Joseph Rouletabille had not yet given admirable proofs of a unique talent, for the mind best suited to unravel the tangled skein of the most mysterious and obscure crimes. Foi então, naquela época em que Joseph Rouletabille ainda não havia dado provas admiráveis de um talento único, para a mente mais capaz de desemaranhar a teia emaranhada dos crimes mais misteriosos e obscuros. В то время, когда Жозеф Рулабиль еще не продемонстрировал свой уникальный талант, его считали самым способным умом для распутывания запутанной паутины самых таинственных и непонятных преступлений. Sa réputation s’était étendue dans le monde entier et souvent les polices de Londres ou de Berlin, ou même d’Amérique l’appelaient à l’aide quand les inspecteurs et les détectives nationaux s’avouaient à bout d’imagination et de ressources. His reputation had spread all over the world and often the police in London or Berlin, or even America called for help when national inspectors and detectives confessed their imagination and resources . On ne s’étonnera donc point que, dès le début du mystère de la « Chambre Jaune », le chef de la Sûreté ait songé à télégraphier à son précieux subordonné, à Londres, où Frédéric Larsan avait été envoyé pour une grosse affaire de titres volés : « Revenez vite. Es ist daher nicht verwunderlich, dass der Chef der Sûreté gleich zu Beginn des Rätsels um das "Gelbe Zimmer" daran dachte, seinem wertvollen Untergebenen in London, wohin Frédéric Larsan wegen einer großen Affäre um gestohlene Wertpapiere geschickt worden war, zu telegrafieren: "Kommen Sie schnell zurück. It is therefore not surprising that, from the beginning of the mystery of the "Yellow Room", the head of the Sûreté had thought of telegraphing to his precious subordinate, in London, where Frédéric Larsan had been sent for a big title deal stolen: "Come back quickly. » Frédéric, que l’on appelait, à la Sûreté, le grand Fred, avait fait diligence, sachant sans doute par expérience que, si on le dérangeait, c’est qu’on avait bien besoin de ses services, et, c’est ainsi que Rouletabille et moi, ce matin-là, nous le trouvions déjà à la besogne. "Friedrich, den man bei der Sûreté den großen Fred nannte, hatte sich beeilt, weil er aus Erfahrung wusste, dass man seine Dienste gut gebrauchen konnte, wenn man ihn störte, und so fanden ihn Rulebille und ich an diesem Morgen bereits bei der Arbeit. "Frédéric, who was called, at the Sûreté, the great Fred, had done diligence, probably knowing from experience that, if he was disturbed, it was because he needed his services well, and, it this is how Rouletabille and I found him already at work that morning. Frédéric, que se chamava o grande Fred na Sûreté, tinha sido diligente, sem dúvida sabendo por experiência que, se se perturbava, era porque precisava muito dos seus serviços. Foi assim que Rouletabille e eu já o encontramos em trabalhar naquela manhã. Nous comprîmes bientôt en quoi elle consistait. Wir verstanden bald, worin sie bestand. We soon understood what it was. Logo entendemos o que era. Вскоре мы поняли, что это было.

Ce qu’il ne cessait de regarder dans le creux de sa main droite n’était autre chose que sa montre et il paraissait fort occupé à compter des minutes. Das, was er ständig in seiner rechten Handfläche betrachtete, war nichts anderes als seine Uhr und er schien sehr damit beschäftigt zu sein, Minuten zu zählen. What he kept looking in the palm of his right hand was nothing but his watch and he seemed to be busy counting minutes. То, что он продолжал смотреть на ладонь правой руки, было не чем иным, как часами, и он казался очень занятым, считая минуты. Puis il rebroussa chemin, reprit une fois encore sa course, ne l’arrêta qu’à la grille du parc, reconsulta sa montre, la mit dans sa poche, haussa les épaules d’un geste découragé, poussa la grille, pénétra dans le parc, referma la grille à clef, leva la tête et, à travers les barreaux, nous aperçut. Then he turned back, resumed his race once again, stopped only at the gate of the park, reconsulted his watch, put it in his pocket, shrugged with a discouraged gesture, pushed the gate, entered the park, locked the gate, looked up and, through the bars, caught sight of us. Затем он повернул назад, снова продолжил свой курс, остановил его только у ворот парка, снова посмотрел на часы, сунул их в карман, разочарованно пожал плечами, толкнул ворота, вошел в комнату. ворота, посмотрел вверх и увидел нас через решетку. Rouletabille courut et je le suivis. Rouletabille ran and I followed him. Frédéric Larsan nous attendait. Frédéric Larsan was waiting for us. Нас ждал Фредерик Ларсан.

« Monsieur Fred », dit Rouletabille en se découvrant et en montrant les marques d’un profond respect basé sur la réelle admiration que le jeune reporter avait pour le célèbre policier, « pourriez-vous nous dire si M. Robert Darzac est au château en ce moment ? "Monsieur Fred," said Rouletabille, discovering himself and showing the marks of deep respect based on the real admiration the young reporter had for the famous police officer, "could you tell us if Mr. Robert Darzac is at the castle in this moment ? Voici un de ses amis, du barreau de Paris, qui désirerait lui parler. Here is one of his friends, from the Paris bar, who would like to speak to him.

— Je n’en sais rien, monsieur Rouletabille, répliqua Fred en serrant la main de mon ami, car il avait eu l’occasion de le rencontrer plusieurs fois au cours de ses enquêtes les plus difficiles... Je ne l’ai pas vu. - I don't know, Mr. Rouletabille, replied Fred, shaking my friend's hand, because he had had the opportunity to meet him several times during his most difficult investigations ... I haven't seen. - Не знаю, мсье Рультабий, - ответил Фред, пожимая руку моему другу, потому что у него была возможность встретиться с ним несколько раз во время его самых трудных расследований ... видел.

— Les concierges nous renseigneront sans doute ? - The concierges will probably inform us? fit Rouletabille en désignant une maisonnette de briques dont porte et fenêtres étaient closes et qui devait inévitablement abriter ces fidèles gardiens de la propriété. sagte Rouletabille und deutete auf ein Backsteinhäuschen mit geschlossenen Fenstern und Türen, in dem sich unweigerlich die treuen Wächter des Anwesens aufhalten mussten. said Rouletabille, pointing to a brick house with closed doors and windows, which would inevitably house these faithful guardians of the property. disse Rouletabille, apontando para uma casa de alvenaria com portas e janelas fechadas, que inevitavelmente teve que abrigar esses fiéis guardiães da propriedade.

« Les concierges ne vous renseigneront point, monsieur Rouletabille. "The concierges will not inform you, Mr. Rouletabille.

— Et pourquoi donc ? - Why, then ? - Porquê então ?

— Parce que, depuis une demi-heure, ils sont arrêtés ! - Because, for half an hour, they have been arrested! - Потому что за полчаса их арестовали! ...

— Arrêtés ! - Arrested! s’écria Rouletabille... Ce sont eux les assassins ! cried Rouletabille. "They are the murderers! ...

Frédéric Larsan haussa les épaules. Frédéric Larsan shrugged.

« Quand on ne peut pas, dit-il, d’un air de suprême ironie, arrêter l’assassin, on peut toujours se payer le luxe de découvrir les complices ! "When you cannot," he says, with an air of supreme irony, "arrest the murderer, you can always afford the luxury of discovering accomplices!"

— C’est vous qui les avez fait arrêter, monsieur Fred ? "Did you arrest them, Mr. Fred?"

— Ah ! non ! par exemple ! je ne les ai pas fait arrêter, d’abord parce que je suis à peu près sûr qu’ils ne sont pour rien dans l’affaire, et puis parce que... I didn't have them arrested, first because I'm pretty sure they had nothing to do with the case, and then because ... Я не арестовал их, во-первых, потому что я почти уверен, что они не имеют к этому никакого отношения, а во-вторых, потому что ...

— Parce que quoi ? interrogea anxieusement Rouletabille.

— Parce que... rien... fit Larsan en secouant la tête.

— « Parce qu’il n’y a pas de complices ! - "Because there are no accomplices!" »souffla Rouletabille. Breathed Rouletabille.

Frédéric Larsan s’arrêta net, regardant le reporter avec intérêt. Frédéric Larsan stopped dead, watching the reporter with interest. Frédéric Larsan parou, olhando para o repórter com interesse.

« Ah ! Ah ! Vous avez donc une idée sur l’affaire... Pourtant vous n’avez rien vu, jeune homme... vous n’avez pas encore pénétré ici... So you have an idea about the case ... Yet you have seen nothing, young man ... you have not yet entered here ... Итак, у вас есть представление о романе ... Но вы ничего не видели, молодой человек ... вы еще не вошли сюда ...

— J’y pénétrerai. - I'll go inside. - Я войду.

— J’en doute... la consigne est formelle. - Das bezweifle ich... die Anweisung ist formell. - I doubt it ... the order is formal. - Lo dudo... las instrucciones son bastante específicas. - Сомневаюсь ... Инструкции формальные.

— J’y pénétrerai si vous me faites voir M. Robert Darzac... Faites cela pour moi... Vous savez que nous sommes de vieux amis... Monsieur Fred... je vous en prie... Rappelez-vous le bel article que je vous ai fait à propos des « Lingots d’or ». - I will enter if you show me Mr. Robert Darzac ... Do this for me ... You know that we are old friends ... Mr. Fred ... please ... remember the nice article I did for you about "Gold Bars". Un petit mot à M. Robert Darzac, s’il vous plaît ? La figure de Rouletabille était vraiment comique à voir en ce moment. The Rouletabille figure was really funny to see at the moment. Elle reflétait un désir si irrésistible de franchir ce seuil au-delà duquel il se passait quelque prodigieux mystère ; elle suppliait avec une telle éloquence non seulement de la bouche et des yeux, mais encore de tous les traits, que je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Sie flehte nicht nur mit Mund und Augen, sondern mit allen Zügen so beredt, dass ich nicht anders konnte, als in schallendes Gelächter auszubrechen. It reflected such an irresistible desire to cross this threshold beyond which there was happening some prodigious mystery; she begged with such eloquence not only of the mouth and the eyes, but also of all the features, that I could not help bursting out laughing. Ele refletia um desejo tão irresistível de cruzar aquele limiar além do qual algum mistério prodigioso estava acontecendo; ela implorou com tal eloqüência, não só com a boca e os olhos, mas também com todas as suas feições, que não pude deixar de cair na gargalhada. Frédéric Larsan, pas plus que moi, ne garda son sérieux. Frédéric Larsan, no more than I, kept his seriousness. Frédéric Larsan no era más serio que yo.

Cependant, derrière la grille, Frédéric Larsan remettait tranquillement la clef dans sa poche. However, behind the gate, Frédéric Larsan was quietly putting the key in his pocket. Je l’examinai. I examined it. Я осмотрел это.

C’était un homme qui pouvait avoir une cinquantaine d’années. He was a man who could have been in his fifties. Это был мужчина лет пятидесяти. Sa tête était belle, aux cheveux grisonnants, au teint mat, au profil dur ; le front était proéminent ; le menton et les joues étaient rasés avec soin ; la lèvre, sans moustache, était finement dessinée ; les yeux, un peu petits et ronds, fixaient les gens bien en face d’un regard fouilleur qui étonnait et inquiétait. His head was beautiful, with graying hair, a mat complexion, a hard profile; the forehead was prominent; the chin and cheeks were carefully shaved; the mustache-free lip was finely drawn; the eyes, a little small and round, fixed the people well in front of a searching look which surprised and worried. Sua cabeça era linda, com cabelos grisalhos, pele escura, perfil áspero; a testa era proeminente; o queixo e as bochechas foram cuidadosamente barbeados; o lábio, sem bigode, era finamente desenhado; os olhos, um pouco pequenos e redondos, fixavam bem as pessoas diante de um olhar inquiridor que espantava e preocupava. Его голова была красивой, с седеющими волосами, смуглой кожей и жестким профилем; лоб был выступающим; подбородок и щеки были тщательно выбриты; губа без усов тонко прорисована; глаза, маленькие и круглые, хорошо фиксировали людей перед пытливым взором, который изумлял и тревожил. Il était de taille moyenne et bien prise ; l’allure générale était élégante et sympathique. He was of medium height and well taken; the overall appearance was elegant and friendly. Ele era de estatura mediana e bem constituído; a aparência geral era elegante e simpática. Rien du policier vulgaire. Nothing of the vulgar policeman. C’était un grand artiste en son genre, et il le savait, et l’on sentait qu’il avait une haute idée de lui-même. He was a great artist of his kind, and he knew it, and you felt that he had a high idea of himself. Le ton de sa conversation était d’un sceptique et d’un désabusé. The tone of his conversation was skeptical and disillusioned. Son étrange profession lui avait fait côtoyer tant de crimes et de vilenies qu’il eût été inexplicable qu’elle ne lui eût point un peu « durci les sentiments », selon la curieuse expression de Rouletabille. His strange profession had made him rub shoulders with so many crimes and villains that it would have been inexplicable that she would not have "hardened his feelings a little", to use Rouletabille's curious expression.

Larsan tourna la tête au bruit d’une voiture qui arrivait derrière lui. Larsan turned his head at the sound of a car coming behind him. Nous reconnûmes le cabriolet qui, en gare d’Épinay, avait emporté le juge d’instruction et son greffier. We recognized the convertible which, in the Épinay station, had carried the examining magistrate and his clerk. Reconhecemos o cabriolet que, na estação de Epinay, levara o juiz de instrução e seu escrivão.

« Tenez ! " Hold ! fit Frédéric Larsan, vous vouliez parler à M. Robert Darzac ; le voilà ! said Frederick Larsan, "you wanted to speak to Mr. Robert Darzac; here it is ! Le cabriolet était déjà à la grille et Robert Darzac priait Frédéric Larsan de lui ouvrir l’entrée du parc, lui disant qu’il était très pressé et qu’il n’avait que le temps d’arriver à Épinay pour prendre le prochain train pour Paris, quand il me reconnut. The convertible was already at the gate and Robert Darzac asked Frédéric Larsan to open the entrance to the park, telling him that he was in a great hurry and that he only had time to arrive in Épinay to take the next train. for Paris, when he recognized me. Кабриолет уже был у ворот, и Роберт Дарзак умолял Фредерика Ларсана открыть ему вход в парк, говоря ему, что он очень спешит и что у него есть время только добраться до Эпине, чтобы сесть на следующий поезд. , когда он узнал меня. Pendant que Larsan ouvrait la grille, M. Darzac me demanda ce qui pouvait m’amener au Glandier dans un moment aussi tragique. While Larsan opened the gate, Mr. Darzac asked me what could bring me to the Glandier in such a tragic moment. Je remarquai alors qu’il était atrocement pâle et qu’une douleur infinie était peinte sur son visage. I then noticed that he was excruciatingly pale and that infinite pain was painted on his face.

« Mlle Stangerson va-t-elle mieux ? "Is Miss Stangerson better?" demandai-je immédiatement. I asked immediately. - сразу спросил я.

— Oui, fit-il. - Yes, he said. On la sauvera peut-être. We may save her. Il faut qu’on la sauve. We have to save her. Il n’ajouta pas « ou j’en mourrai », mais on sentait trembler la fin de la phrase au bout de ses lèvres exsangues. He didn't add "or I'll die", but you could feel the end of the sentence tremble at the end of his bloodless lips. Ele não acrescentou "ou morrerei", mas dava para sentir o fim da frase tremer no final de seus lábios exangues.

Rouletabille intervint alors : Rouletabille intervened:

« Monsieur, vous êtes pressé. "Sir, you are in a hurry. Il faut cependant que je vous parle. However, I must speak to you. J’ai quelque chose de la dernière importance à vous dire. I have something of the last importance to tell you. Frédéric Larsan interrompit :

« Je peux vous laisser ? "Kann ich Sie allein lassen? "Can I leave you?" demanda-t-il à Robert Darzac. he asked Robert Darzac. Vous avez une clef ou voulez-vous que je vous donne celle-ci ? Do you have a key or do you want me to give it to you?

— Oui, merci, j’ai une clef. Je fermerai la grille. I will close the gate. Larsan s’éloigna rapidement dans la direction du château dont on apercevait, à quelques centaines de mètres, la masse imposante. Larsan quickly moved away in the direction of the castle, the imposing mass of which could be seen a few hundred meters away.

Robert Darzac, le sourcil froncé, montrait déjà de l’impatience. Robert Darzac, frowning, was already showing impatience. Je présentai Rouletabille comme un excellent ami ; mais, dès qu’il sut que ce jeune homme était journaliste, M. Darzac me regarda d’un air de grand reproche, s’excusa sur la nécessité où il était d’atteindre Épinay en vingt minutes, salua et fouetta son cheval. I presented Rouletabille as an excellent friend; but as soon as he knew that this young man was a journalist, M. Darzac looked at me with an air of great reproach, apologized for the necessity of reaching Epinay in twenty minutes, saluted and whipped his horse. Mais déjà Rouletabille avait saisi, à ma profonde stupéfaction, la bride, arrêté le petit équipage d’un poing vigoureux, cependant qu’il prononçait cette phrase dépourvue pour moi du moindre sens : Aber schon hatte Rouletabille zu meinem Erstaunen den Zügel ergriffen und die kleine Mannschaft mit einer kräftigen Faust angehalten, während er den Satz sagte, der für mich nicht den geringsten Sinn ergab: But already Rouletabille had seized, to my deep amazement, the bridle, arrested the small crew with a vigorous fist, while he pronounced this sentence devoid of any sense for me: Mas Rouletabille já tinha agarrado, para meu espanto profundo, pela rédea, parou a pequena tripulação com um punho vigoroso, enquanto ele proferia esta frase destituída de qualquer significado para mim: Но Рультабий уже схватил, к моему глубокому изумлению, за узду, энергичным кулаком остановил маленькую команду, когда он произносил эту бессмысленную для меня фразу:

« Le presbytère n’a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat. "Das Pfarrhaus hat nichts von seinem Charme und der Garten nichts von seinem Glanz verloren. “The presbytery has lost none of its charm nor the garden of its radiance. “O presbitério não perdeu nada do seu encanto, nem o jardim do seu esplendor. «Пресвитерия не утратила ни своего очарования, ни великолепия сада. Ces mots ne furent pas plutôt sortis de la bouche de Rouletabille que je vis Robert Darzac chanceler ; si pâle qu’il fût, il pâlit encore ; ses yeux fixèrent le jeune homme avec épouvante et il descendit immédiatement de sa voiture dans un désordre d’esprit inexprimable. These words were not rather out of Rouletabille's mouth that I saw Robert Darzac totter; however pale he was, he paled still; his eyes fixed on the young man in terror and he immediately got out of his car in an inexpressible disorder of mind. Mal essas palavras saíram da boca de Rouletabille, vi Robert Darzac cambalear; por mais pálido que estivesse, ele ainda ficou pálido; seus olhos fitaram o jovem com horror e ele imediatamente saiu do carro em uma confusão mental inexprimível.

« Allons ! " Let's go ! Allons ! Come on! » dit-il en balbutiant. He said, stammering.

Et puis, tout à coup, il reprit avec une sorte de fureur : And then, suddenly, he went on with a sort of fury:

« Allons ! "Come on! monsieur ! Allons ! Et il refit le chemin qui conduisait au château, sans plus dire un mot, cependant que Rouletabille suivait, tenant toujours le cheval. And he redid the path which led to the chateau, without saying a word, while Rouletabille followed, still holding the horse. J’adressai quelques paroles à M. Darzac... mais il ne me répondit pas. I addressed a few words to M. Darzac ... but he did not answer me. J’interrogeai de l’oeil Rouletabille, qui ne me vit pas. I questioned Rouletabille, who did not see me.