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Le Mystère de la chambre jaune, Chapitre 29. Le mystère de Mlle Stangerson

Chapitre 29. Le mystère de Mlle Stangerson

Chapitre 29. Le mystère de Mlle Stangerson

Les jours suivants, j'eus l'occasion de lui demander encore ce qu'il était allé faire en Amérique. Il ne me répondit guère d'une façon plus précise qu'il ne l'avait fait dans le train de Versailles, et il détourna la conversation sur d'autres points de l'affaire. Il finit, un jour, par me dire :

« Mais comprenez donc que j'avais besoin de connaître la véritable personnalité de Larsan ! — Sans doute, fis-je, mais pourquoi alliez-vous la chercher en Amérique ? ... »

Il fuma sa pipe et me tourna le dos. Évidemment, je touchais au « mystère de Mlle Stangerson ». Rouletabille avait pensé que ce mystère, qui liait d'une façon si terrible Larsan à Mlle Stangerson, mystère dont il ne trouvait, lui, Rouletabille, aucune explication dans la vie de Mlle Stangerson, « en France », il avait pensé, dis-je, que ce mystère « devait avoir son origine dans la vie de Mlle Stangerson, en Amérique ». Et il avait pris le bateau ! Là-bas, il apprendrait qui était ce Larsan, il acquerrait les matériaux nécessaires à lui fermer la bouche... Et il était parti pour Philadelphie !

Et maintenant, quel était ce mystère qui avait « commandé le silence » à Mlle Stangerson et à M. Robert Darzac ? Au bout de tant d'années, après certaines publications de la presse à scandale, maintenant que M. Stangerson sait tout et a tout pardonné, on peut tout dire. C'est, du reste, très court, et cela remettra les choses au point, car il s'est trouvé de tristes esprits pour accuser Mlle Stangerson qui, en toute cette sinistre affaire, fut toujours victime, « depuis le commencement ». Le commencement remontait à une époque lointaine où, jeune fille, elle habitait avec son père à Philadelphie. Là, elle fit la connaissance, dans une soirée, chez un ami de son père, d'un compatriote, un Français qui sut la séduire par ses manières, son esprit, sa douceur et son amour. On le disait riche. Il demanda la main de Mlle Stangerson au célèbre professeur. Celui-ci prit des renseignements sur M. Jean Roussel, et, dès l'abord, il vit qu'il avait affaire à un chevalier d'industrie. Or, M. Jean Roussel, vous l'avez deviné, n'était autre qu'une des nombreuses transformations du fameux Ballmeyer, poursuivi en France, réfugié en Amérique. Mais M. Stangerson n'en savait rien ; sa fille non plus. Celle-ci ne devait l'apprendre que dans les circonstances suivantes : M. Stangerson avait, non seulement refusé la main de sa fille à M. Roussel, mais encore il lui avait interdit l'accès de sa demeure. La jeune Mathilde, dont le coeur s'ouvrait à l'amour, et qui ne voyait rien au monde de plus beau ni de meilleur que son Jean, en fut outrée. Elle ne cacha point son mécontentement à son père qui l'envoya se calmer sur les bords de l'Ohio, chez une vieille tante qui habitait Cincinnati. Jean rejoignit Mathilde là- bas et, malgré la grande vénération qu'elle avait pour son père, Mlle Stangerson résolut de tromper la surveillance de la vieille tante, et de s'enfuir avec Jean Roussel, bien décidés qu'ils étaient tous les deux à profiter des facilités des lois américaines pour se marier au plus tôt. Ainsi fut fait. Ils fuirent donc, pas loin, jusqu'à Louisville. Là, un matin, on vint frapper à leur porte. C'était la police qui désirait arrêter M. Jean Roussel, ce qu'elle fit, malgré ses protestations et les cris de la fille du professeur Stangerson. En même temps, la police apprenait à Mathilde que « son mari » n'était autre que le trop fameux Ballmeyer ! ...

Désespérée, après une vaine tentative de suicide, Mathilde rejoignit sa tante à Cincinnati. Celle-ci faillit mourir de joie de la revoir. Elle n'avait cessé, depuis huit jours, de faire rechercher Mathilde partout, et n'avait pas encore osé avertir le père. Mathilde fit jurer à sa tante que M. Stangerson ne saurait jamais rien ! C'est bien ainsi que l'entendait la tante, qui se trouvait coupable de légèreté dans cette si grave circonstance. Mlle Mathilde Stangerson, un mois plus tard, revenait auprès de son père, repentante, le coeur mort à l'amour, et ne demandant qu'une chose : ne plus jamais entendre parler de son mari, le terrible Ballmeyer — arriver à se pardonner sa faute à elle-même, et se relever devant sa propre conscience par une vie de travail sans borne et de dévouement à son père ! Elle s'est tenue parole. Cependant, dans le moment où, après avoir tout avoué à M. Robert Darzac, alors qu'elle croyait Ballmeyer défunt, car le bruit de sa mort avait courut, elle s'était accordée la joie suprême, après avoir tant expié, de s'unir à un ami sûr, le destin lui avait ressuscité Jean Roussel, le Ballmeyer de sa jeunesse ! Celui-ci lui avait fait savoir qu'il ne permettrait jamais son mariage avec M. Robert Darzac et qu'« il l'aimait toujours ! » ce qui, hélas ! était vrai.

Mlle Stangerson n'hésita pas à se confier à M. Robert Darzac ; elle lui montra cette lettre où Jean Roussel-Frédéric Larsan-Ballmeyer lui rappelait les premières heures de leur union dans ce petit et charmant presbytère qu'ils avaient loué à Louisville : « ... Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. » Le misérable se disait riche et émettait la prétention « de la ramener là-bas » ! Mlle Stangerson avait déclaré à M. Darzac que, si son père arrivait à soupçonner un pareil déshonneur, « elle se tuerait » ! M. Darzac s'était juré qu'il ferait taire cet Américain, soit par la terreur, soit par la force, dût-il commettre un crime ! Mais M. Darzac n'était pas de force, et il aurait succombé sans ce brave petit bonhomme de Rouletabille. Quant à Mlle Stangerson, que vouliez-vous qu'elle fît, en face du monstre ? Une première fois, quand, après des menaces préalables qui l'avaient mise sur ses gardes, il se dressa devant elle, dans la « Chambre Jaune », elle essaya de le tuer. Pour son malheur, elle n'y réussit pas. Dès lors, elle était la victime assurée de cet être invisible « qui pouvait la faire chanter jusqu'à la mort », qui habitait chez elle, à ses côtés, sans qu'elle le sût, qui exigeait des rendez-vous « au nom de leur amour ». La première fois, elle lui avait « refusé » ce rendez-vous, « réclamé dans la lettre du bureau 40 » ; il en était résulté le drame de la « Chambre Jaune ».

La seconde fois, avertie par une nouvelle lettre de lui, lettre arrivée par la poste, et qui était venue la trouver normalement dans sa chambre de convalescente, « elle avait fui le rendez-vous », en s'enfermant dans son boudoir avec ses femmes. Dans cette lettre, le misérable l'avait prévenue, que, puisqu'elle ne pouvait se déranger, « vu son état », il irait chez elle, et serait dans sa chambre telle nuit, à telle heure... qu'elle eût à prendre toute disposition pour éviter le scandale... Mathilde Stangerson, sachant qu'elle avait tout à redouter de l'audace de Ballmeyer, « lui avait abandonné sa chambre »... Ce fut l'épisode de la « galerie inexplicable ». La troisième fois, elle avait « préparé le rendez-vous ». C'est qu'avant de quitter la chambre vide de Mlle Stangerson, la nuit de la « galerie inexplicable », Larsan lui avait écrit, comme nous devons nous le rappeler, une dernière lettre, dans sa chambre même, et l'avait laissée sur le bureau de sa victime ; cette lettre exigeait un rendez-vous « effectif » dont il fixa ensuite la date et l'heure, « lui promettant de lui rapporter les papiers de son père, et la menaçant de les brûler si elle se dérobait encore ». Elle ne doutait point que le misérable n'eût en sa possession ces papiers précieux ; il ne faisait là sans doute que renouveler un célèbre larcin, car elle le soupçonnait depuis longtemps d'avoir, « avec sa complicité inconsciente », volé lui- même, autrefois, les fameux papiers de Philadelphie, dans les tiroirs de son père ! ... Et elle le connaissait assez pour imaginer que si elle ne se pliait point à sa volonté, tant de travaux, tant d'efforts, et tant de scientifiques espoirs ne seraient bientôt plus que de la cendre ! ... Elle résolut de le revoir une fois encore, face à face, cet homme qui avait été son époux... et de tenter de le fléchir... puisqu'elle ne pouvait l'éviter ! ... On devine ce qui s'y passa... Les supplications de Mathilde, la brutalité de Larsan... Il exige qu'elle renonce à Darzac... Elle proclame son amour... Et il la frappe... « avec la pensée arrêtée de faire monter l'autre sur l'échafaud ! » car il est habile, lui, et le masque Larsan qu'il va se reposer sur la figure, le sauvera... pense-t-il... tandis que l'autre... l'autre ne pourra pas, cette fois encore, donner l'emploi de son temps... De ce côté, les précautions de Ballmeyer sont bien prises... et l'inspiration en a été des plus simples, ainsi que l'avait deviné le jeune Rouletabille... Larsan fait chanter Darzac comme il fait chanter Mathilde... avec les mêmes armes, avec le même mystère... Dans des lettres, pressantes comme des ordres, il se déclare prêt à traiter, à livrer toute la correspondance amoureuse d'autrefois et surtout « à disparaître... » si on veut y mettre le prix... Darzac doit aller aux rendez-vous qu'il lui fixe, sous menace de divulgation dès le lendemain, comme Mathilde doit subir les rendez-vous qu'il lui donne... Et, dans l'heure même que Ballmeyer agit en assassin auprès de Mathilde, Robert débarque à Épinay, où un complice de Larsan, un être bizarre, « une créature d'un autre monde », que nous retrouverons un jour, le retient de force, et « lui fait perdre son temps, en attendant que cette coïncidence, dont l'accusé de demain ne pourra se résoudre à donner la raison, lui fasse perdre la tête... » Seulement, Ballmeyer avait compté sans notre Joseph Rouletabille !

Ce n'est pas à cette heure que voilà expliqué « le mystère de la Chambre Jaune, que nous suivrons pas à pas Rouletabille en Amérique. Nous connaissons le jeune reporter, nous savons de quels moyens puissants d'information, logés dans les deux bosses de son front, il disposait « pour remonter toute l'aventure de Mlle Stangerson et de Jean Roussel ». À Philadelphie, il fut renseigné tout de suite en ce qui concernait Arthur-William Rance ; il apprit son acte de dévouement, mais aussi le prix dont il avait gardé la prétention de se le faire payer. Le bruit de son mariage avec Mlle Stangerson avait couru autrefois les salons de Philadelphie... Le peu de discrétion du jeune savant, la poursuite inlassable dont il n'avait cessé de fatiguer Mlle Stangerson, même en Europe, la vie désordonnée qu'il menait sous prétexte de « noyer ses chagrins », tout cela n'était point fait pour rendre Arthur Rance sympathique à Rouletabille, et ainsi s'explique la froideur avec laquelle il l'accueillit dans la salle des témoins. Tout de suite il avait du reste jugé que l'affaire Rance n'entrait point dans l'affaire Larsan-Stangerson. Et il avait découvert le flirt formidable Roussel-Mlle Stangerson.

Qui était ce Jean Roussel ? Il alla de Philadelphie à Cincinnati, refaisant le voyage de Mathilde. À Cincinnati, il trouva la vieille tante et sut la faire parler : l'histoire de l'arrestation de Ballmeyer lui fut une lueur qui éclaira tout. Il put visiter, à Louisville, le « presbytère »— une modeste et jolie demeure dans le vieux style colonial — qui n'avait en effet « rien perdu de son charme ». Puis, abandonnant la piste de Mlle Stangerson, il remonta la piste Ballmeyer, de prison en prison, de bagne en bagne, de crime en crime ; enfin, quand il reprenait le bateau pour l'Europe sur les quais de New-York, Rouletabille savait que, sur ces quais mêmes, Ballmeyer s'était embarqué cinq ans auparavant, ayant en poche les papiers d'un certain Larsan, honorable commerçant de la Nouvelle-Orléans, qu'il venait d'assassiner... Et maintenant, connaissez-vous tout le mystère de Mlle Stangerson ? Non, pas encore. Mlle Stangerson avait eu de son mari Jean Roussel un enfant, un garçon. Cet enfant était né chez la vieille tante qui s'était si bien arrangée que nul n'en sut jamais rien en Amérique. Qu'était devenu ce garçon ? Ceci est une autre histoire que je vous conterai un jour.

Deux mois environ après ces événements, je rencontrai Rouletabille assis mélancoliquement sur un banc du palais de justice.

« Eh bien ! lui dis-je, à quoi songez-vous, mon cher ami ? Vous avez l'air bien triste. Comment vont vos amis ?

— En dehors de vous, me dit-il, ai-je vraiment des amis ?

— Mais j'espère que M. Darzac... — Sans doute...

— Et que Mlle Stangerson... Comment va-t-elle, Mlle Stangerson ? ...

— Beaucoup mieux... mieux... beaucoup mieux...

— Alors il ne faut pas être triste...

— Je suis triste, fit-il, parce que je songe au parfum de la dame en noir...

— Le parfum de la dame en noir ! Je vous en entends toujours parler ! M'expliquerez-vous, enfin, pourquoi il vous poursuit avec cette assiduité ? — Peut-être, un jour... un jour, peut-être... » fit Rouletabille.

Et il poussa un gros soupir.

FIN


Chapitre 29. Chapter 29. The mystery of Miss Stangerson Capitolo 29. Il mistero di Miss Stangerson Capítulo 29. O mistério de Miss Stangerson Le mystère de Mlle Stangerson

Chapitre 29. Le mystère de Mlle Stangerson

Les jours suivants, j'eus l'occasion de lui demander encore ce qu'il était allé faire en Amérique. Il ne me répondit guère d'une façon plus précise qu'il ne l'avait fait dans le train de Versailles, et il détourna la conversation sur d'autres points de l'affaire. He hardly answered me in a more precise way than he had done on the train from Versailles, and he diverted the conversation to other points of the affair. Il finit, un jour, par me dire :

« Mais comprenez donc que j'avais besoin de connaître la véritable personnalité de Larsan ! — Sans doute, fis-je, mais pourquoi alliez-vous la chercher en Amérique ? ... »

Il fuma sa pipe et me tourna le dos. Évidemment, je touchais au « mystère de Mlle Stangerson ». Obviously, I touched on the "Miss Stangerson mystery". Rouletabille avait pensé que ce mystère, qui liait d'une façon si terrible Larsan à Mlle Stangerson, mystère dont il ne trouvait, lui, Rouletabille, aucune explication dans la vie de Mlle Stangerson, « en France », il avait pensé, dis-je, que ce mystère « devait avoir son origine dans la vie de Mlle Stangerson, en Amérique ». Et il avait pris le bateau ! And he had taken the boat! Là-bas, il apprendrait qui était ce Larsan, il acquerrait les matériaux nécessaires à lui fermer la bouche... Et il était parti pour Philadelphie ! There, he would learn who this Larsan was, he would acquire the materials necessary to shut his mouth ... And he had left for Philadelphia! Lá, ele iria descobrir quem era esse Larsan, ele iria adquirir os materiais necessários para calar sua boca ... E ele estava indo para a Filadélfia!

Et maintenant, quel était ce mystère qui avait « commandé le silence » à Mlle Stangerson et à M. Robert Darzac ? And now, what was this mystery which had "commanded silence" from Mlle Stangerson and M. Robert Darzac? Au bout de tant d'années, après certaines publications de la presse à scandale, maintenant que M. Stangerson sait tout et a tout pardonné, on peut tout dire. After so many years, after some tabloid press releases, now that Mr. Stangerson knows everything and has forgiven everything, anything can be said. C'est, du reste, très court, et cela remettra les choses au point, car il s'est trouvé de tristes esprits pour accuser Mlle Stangerson qui, en toute cette sinistre affaire, fut toujours victime, « depuis le commencement ». It is, moreover, very short, and it will put things right, because there were sad spirits to accuse Miss Stangerson who, in all this sinister affair, was always a victim, "from the beginning". Além disso, é muito curto, e isso vai consertar as coisas, pois tem havido alguns espíritos tristes para acusar a Srta. Stangerson que, em todo esse caso sinistro, sempre foi uma vítima, "desde o início". Le commencement remontait à une époque lointaine où, jeune fille, elle habitait avec son père à Philadelphie. The beginning dates back to a distant time when, as a young girl, she lived with her father in Philadelphia. Là, elle fit la connaissance, dans une soirée, chez un ami de son père, d'un compatriote, un Français qui sut la séduire par ses manières, son esprit, sa douceur et son amour. There, she met, in one evening, at a friend of her father's, a compatriot, a Frenchman who knew how to seduce her with his manners, his wit, his gentleness and his love. Lá ela conheceu, uma noite, na casa de um amigo de seu pai, um compatriota, um francês que sabia como seduzi-la com seus modos, seu engenho, sua gentileza e seu amor. On le disait riche. He was said to be rich. Il demanda la main de Mlle Stangerson au célèbre professeur. He asked the famous professor for Miss Stangerson's hand. Celui-ci prit des renseignements sur M. Jean Roussel, et, dès l'abord, il vit qu'il avait affaire à un chevalier d'industrie. This one took information on Mr. Jean Roussel, and, from the first, he saw that he was dealing with a knight of industry. Este último perguntou sobre M. Jean Roussel, e a princípio ele viu que se tratava de um cavaleiro da indústria. Or, M. Jean Roussel, vous l'avez deviné, n'était autre qu'une des nombreuses transformations du fameux Ballmeyer, poursuivi en France, réfugié en Amérique. However, Mr. Jean Roussel, you guessed it, was none other than one of the many transformations of the famous Ballmeyer, continued in France, refugee in America. Mais M. Stangerson n'en savait rien ; sa fille non plus. But Mr. Stangerson did not know; neither did his daughter. Celle-ci ne devait l'apprendre que dans les circonstances suivantes : M. Stangerson avait, non seulement refusé la main de sa fille à M. Roussel, mais encore il lui avait interdit l'accès de sa demeure. The latter was only to learn of it in the following circumstances: M. Stangerson had not only refused his daughter's hand to M. Roussel, but also had forbidden her access to his home. La jeune Mathilde, dont le coeur s'ouvrait à l'amour, et qui ne voyait rien au monde de plus beau ni de meilleur que son Jean, en fut outrée. Young Mathilde, whose heart opened to love, and who saw nothing in the world more beautiful or better than her Jean, was outraged. A jovem Mathilde, cujo coração estava aberto ao amor e que não via nada no mundo mais belo ou melhor do que seu Jean, ficou indignada. Elle ne cacha point son mécontentement à son père qui l'envoya se calmer sur les bords de l'Ohio, chez une vieille tante qui habitait Cincinnati. She did not hide her discontent from her father, who sent her to calm down on the banks of the Ohio, with an old aunt who lived in Cincinnati. Jean rejoignit Mathilde là- bas et, malgré la grande vénération qu'elle avait pour son père, Mlle Stangerson résolut de tromper la surveillance de la vieille tante, et de s'enfuir avec Jean Roussel, bien décidés qu'ils étaient tous les deux à profiter des facilités des lois américaines pour se marier au plus tôt. Jean rejoined Mathilde there and, despite the great veneration she had for her father, Mlle Stangerson resolved to cheat the surveillance of the old aunt, and to flee with Jean Roussel, determined that they both were. to take advantage of the facilities of American law to get married as soon as possible. Ainsi fut fait. So was done. Ils fuirent donc, pas loin, jusqu'à Louisville. So they fled, not far, to Louisville. Là, un matin, on vint frapper à leur porte. There, one morning, there was a knock on their door. C'était la police qui désirait arrêter M. Jean Roussel, ce qu'elle fit, malgré ses protestations et les cris de la fille du professeur Stangerson. It was the police who wanted to arrest Mr. Jean Roussel, which they did, despite their protests and the cries of Professor Stangerson's daughter. En même temps, la police apprenait à Mathilde que « son mari » n'était autre que le trop fameux Ballmeyer ! At the same time, the police informed Mathilde that "her husband" was none other than the all too famous Ballmeyer! ...

Désespérée, après une vaine tentative de suicide, Mathilde rejoignit sa tante à Cincinnati. Desperate, after a vain suicide attempt, Mathilde joined her aunt in Cincinnati. Celle-ci faillit mourir de joie de la revoir. She almost died of joy to see her again. Elle n'avait cessé, depuis huit jours, de faire rechercher Mathilde partout, et n'avait pas encore osé avertir le père. For the past week she had not ceased to have Mathilde searched for everywhere, and had not yet dared to warn the father. Mathilde fit jurer à sa tante que M. Stangerson ne saurait jamais rien ! Mathilde made her aunt swear that Mr. Stangerson would never know anything! C'est bien ainsi que l'entendait la tante, qui se trouvait coupable de légèreté dans cette si grave circonstance. This is how the aunt understood it, who found herself guilty of levity in such a grave circumstance. Mlle Mathilde Stangerson, un mois plus tard, revenait auprès de son père, repentante, le coeur mort à l'amour, et ne demandant qu'une chose : ne plus jamais entendre parler de son mari, le terrible Ballmeyer — arriver à se pardonner sa faute à elle-même, et se relever devant sa propre conscience par une vie de travail sans borne et de dévouement à son père ! Miss Mathilde Stangerson, a month later, returned to her repentant father, his heart dead in love, and asking only one thing: never to hear from her husband, the terrible Ballmeyer again - to forgive yourself her fault to herself, and to rise up before her own conscience by a life of boundless work and devotion to her father! A Srta. Mathilde Stangerson, um mês depois, voltou para seu pai, arrependida, seu coração morto para o amor, e pedindo apenas uma coisa: nunca ouvir de seu marido, o terrível Ballmeyer - ser capaz de perdoar a si mesma por sua própria culpa, e Levante-se diante de sua própria consciência com uma vida de trabalho ilimitado e devoção a seu pai! Elle s'est tenue parole. She kept her word. Cependant, dans le moment où, après avoir tout avoué à M. Robert Darzac, alors qu'elle croyait Ballmeyer défunt, car le bruit de sa mort avait courut, elle s'était accordée la joie suprême, après avoir tant expié, de s'unir à un ami sûr, le destin lui avait ressuscité Jean Roussel, le Ballmeyer de sa jeunesse ! However, at the moment when, after having confessed everything to Mr. Robert Darzac, when she believed Ballmeyer to be dead, because the rumor of her death had been running, she had granted herself the supreme joy, after having expiated so much, of s to unite with a sure friend, fate had resuscitated him Jean Roussel, the Ballmeyer of his youth! No entanto, no momento em que, depois de ter confessado tudo a M. Robert Darzac, quando ela acreditava que Ballmeyer estava morto, o boato de sua morte se espalhou, ela se concedeu a alegria suprema, depois de ter expiado tanto, para se unir com um amigo seguro, o destino ressuscitou Jean Roussel, o Ballmeyer de sua juventude! Celui-ci lui avait fait savoir qu'il ne permettrait jamais son mariage avec M. Robert Darzac et qu'« il l'aimait toujours ! The latter had let her know that he would never allow her marriage to Mr. Robert Darzac and that "he still loved her!" » ce qui, hélas ! Which, alas! était vrai. was true.

Mlle Stangerson n'hésita pas à se confier à M. Robert Darzac ; elle lui montra cette lettre où Jean Roussel-Frédéric Larsan-Ballmeyer lui rappelait les premières heures de leur union dans ce petit et charmant presbytère qu'ils avaient loué à Louisville : « ... Le presbytère n'a rien perdu de son charme, ni le jardin de son éclat. Miss Stangerson did not hesitate to confide in Mr. Robert Darzac; she showed him this letter where Jean Roussel-Frédéric Larsan-Ballmeyer reminded her of the first hours of their union in this small and charming presbytery which they had rented in Louisville: "... The presbytery has lost none of its charm, nor the garden of its brightness. » Le misérable se disait riche et émettait la prétention « de la ramener là-bas » ! The wretch said he was rich and made the claim "to bring her back there!" Mlle Stangerson avait déclaré à M. Darzac que, si son père arrivait à soupçonner un pareil déshonneur, « elle se tuerait » ! Miss Stangerson had declared to M. Darzac that, if her father came to suspect such dishonor, "she would kill herself"! M. Darzac s'était juré qu'il ferait taire cet Américain, soit par la terreur, soit par la force, dût-il commettre un crime ! M. Darzac had sworn that he would silence this American, either by terror or by force, even if he committed a crime! M. Darzac tinha jurado que silenciaria este americano, pelo terror ou pela força, mesmo que cometesse um crime! Mais M. Darzac n'était pas de force, et il aurait succombé sans ce brave petit bonhomme de Rouletabille. But M. Darzac was not strong, and he would have died without this brave little fellow from Rouletabille. Quant à Mlle Stangerson, que vouliez-vous qu'elle fît, en face du monstre ? As for Miss Stangerson, what did you want her to do in front of the monster? Une première fois, quand, après des menaces préalables qui l'avaient mise sur ses gardes, il se dressa devant elle, dans la « Chambre Jaune », elle essaya de le tuer. The first time, when, after previous threats which had put her on her guard, he stood up in front of her, in the "Yellow Room", she tried to kill him. A primeira vez, quando, após ameaças anteriores que a colocaram em guarda, ele se levantou à sua frente, na "Sala Amarela", ela tentou matá-lo. Pour son malheur, elle n'y réussit pas. Unfortunately, she did not succeed. Dès lors, elle était la victime assurée de cet être invisible « qui pouvait la faire chanter jusqu'à la mort », qui habitait chez elle, à ses côtés, sans qu'elle le sût, qui exigeait des rendez-vous « au nom de leur amour ». From then on, she was the assured victim of this invisible being "who could blackmail her to death", who lived with her, at her side, without her knowing it, who demanded meetings "in the name of of their love ”. La première fois, elle lui avait « refusé » ce rendez-vous, « réclamé dans la lettre du bureau 40 » ; il en était résulté le drame de la « Chambre Jaune ». The first time, she had "refused" him this meeting, "requested in the letter from Office 40"; the result was the drama of the “Yellow Room”.

La seconde fois, avertie par une nouvelle lettre de lui, lettre arrivée par la poste, et qui était venue la trouver normalement dans sa chambre de convalescente, « elle avait fui le rendez-vous », en s'enfermant dans son boudoir avec ses femmes. The second time, informed by a new letter from him, which had arrived by post, and which had come to find her normally in her convalescent room, "she had fled the meeting", locking herself in her boudoir with her children. women. Dans cette lettre, le misérable l'avait prévenue, que, puisqu'elle ne pouvait se déranger, « vu son état », il irait chez elle, et serait dans sa chambre telle nuit, à telle heure... qu'elle eût à prendre toute disposition pour éviter le scandale... Mathilde Stangerson, sachant qu'elle avait tout à redouter de l'audace de Ballmeyer, « lui avait abandonné sa chambre »... Ce fut l'épisode de la « galerie inexplicable ». In this letter, the wretch had warned her that, since she could not be disturbed, "in view of her condition", he would go to her house, and be in her room at such a night, at such a time ... that she had. to take all measures to avoid the scandal ... Mathilde Stangerson, knowing that she had everything to fear from Ballmeyer's daring, "had abandoned her room to him" ... This was the episode of the "inexplicable gallery" . Nessa carta, o desgraçado a havia alertado que, como ela não poderia ser incomodada, "dada a sua condição", ele iria para a casa dela, e estaria em seu quarto naquela noite, em um horário ... que ela teve de tomar todas as medidas para evitar o escândalo ... Mathilde Stangerson, sabendo que tinha tudo a temer da audácia de Ballmeyer, "lhe havia abandonado o quarto" ... Este foi o episódio da "inexplicável galeria". La troisième fois, elle avait « préparé le rendez-vous ». The third time, she had "prepared the meeting". C'est qu'avant de quitter la chambre vide de Mlle Stangerson, la nuit de la « galerie inexplicable », Larsan lui avait écrit, comme nous devons nous le rappeler, une dernière lettre, dans sa chambre même, et l'avait laissée sur le bureau de sa victime ; cette lettre exigeait un rendez-vous « effectif » dont il fixa ensuite la date et l'heure, « lui promettant de lui rapporter les papiers de son père, et la menaçant de les brûler si elle se dérobait encore ». It is that before leaving Miss Stangerson's empty room, the night of the "inexplicable gallery", Larsan had written to her, as we must remember, a last letter, in her own room, and had left it on the victim's desk; this letter required an "effective" appointment, the date and time of which he then fixed, "promising to bring her her father's papers back to her, and threatening to burn them if she still shirked." Elle ne doutait point que le misérable n'eût en sa possession ces papiers précieux ; il ne faisait là sans doute que renouveler un célèbre larcin, car elle le soupçonnait depuis longtemps d'avoir, « avec sa complicité inconsciente », volé lui- même, autrefois, les fameux papiers de Philadelphie, dans les tiroirs de son père ! She had no doubt that the wretch had in his possession these precious papers; there he was probably only renewing a famous petty theft, because she had long suspected he had, "with his unconscious complicity", stolen himself, formerly, the famous papers of Philadelphia, in the drawers of his father! ... Et elle le connaissait assez pour imaginer que si elle ne se pliait point à sa volonté, tant de travaux, tant d'efforts, et tant de scientifiques espoirs ne seraient bientôt plus que de la cendre ! ... And she knew him well enough to imagine that if she did not bend to his will, so much work, so much effort, and so many hopeful scientists would soon be nothing but ashes! ... E ela o conhecia bem o suficiente para imaginar que, se ela não se curvasse à sua vontade, tanto trabalho, tanto esforço, e tantos cientistas esperançosos logo seriam nada mais que cinzas! ... Elle résolut de le revoir une fois encore, face à face, cet homme qui avait été son époux... et de tenter de le fléchir... puisqu'elle ne pouvait l'éviter ! ... She resolved to see him once again, face to face, this man who had been her husband ... and to try to bend him ... since she could not avoid him! ... On devine ce qui s'y passa... Les supplications de Mathilde, la brutalité de Larsan... Il exige qu'elle renonce à Darzac... Elle proclame son amour... Et il la frappe... « avec la pensée arrêtée de faire monter l'autre sur l'échafaud ! ... We can guess what happened there ... Mathilde's pleas, Larsan's brutality ... He demands that she renounce Darzac ... She proclaims her love ... And he hits her .. . "With the stopped thought of getting the other on the scaffold!" ... Podemos adivinhar o que aconteceu lá ... Os apelos de Mathilde, a brutalidade de Larsan ... Ele exige que ela renuncie a Darzac ... Ela proclama seu amor ... E ele bate nela ... "Com o pensamento parado de pegar o outro no cadafalso! " » car il est habile, lui, et le masque Larsan qu'il va se reposer sur la figure, le sauvera... pense-t-il... tandis que l'autre... l'autre ne pourra pas, cette fois encore, donner l'emploi de son temps... De ce côté, les précautions de Ballmeyer sont bien prises... et l'inspiration en a été des plus simples, ainsi que l'avait deviné le jeune Rouletabille... »Because he is clever, he, and the Larsan mask that he will rest on his face, will save him ... he thinks ... while the other ... the other will not be able, this time again, to use the time ... On this side, Ballmeyer's precautions are well taken ... and the inspiration was very simple, as the young Rouletabille had guessed. . Larsan fait chanter Darzac comme il fait chanter Mathilde... avec les mêmes armes, avec le même mystère... Dans des lettres, pressantes comme des ordres, il se déclare prêt à traiter, à livrer toute la correspondance amoureuse d'autrefois et surtout « à disparaître... » si on veut y mettre le prix... Darzac doit aller aux rendez-vous qu'il lui fixe, sous menace de divulgation dès le lendemain, comme Mathilde doit subir les rendez-vous qu'il lui donne... Et, dans l'heure même que Ballmeyer agit en assassin auprès de Mathilde, Robert débarque à Épinay, où un complice de Larsan, un être bizarre, « une créature d'un autre monde », que nous retrouverons un jour, le retient de force, et « lui fait perdre son temps, en attendant que cette coïncidence, dont l'accusé de demain ne pourra se résoudre à donner la raison, lui fasse perdre la tête... » Larsan blackmailed Darzac as he blackmailed Mathilde ... with the same weapons, with the same mystery ... In letters, urgent as orders, he declares himself ready to deal with, to deliver all the love correspondence of the past and above all "to disappear ..." if we want to pay the price ... Darzac must go to the appointments he sets for her, under threat of disclosure the next day, just as Mathilde must undergo the appointments he gives him ... And, in the very hour that Ballmeyer acts as an assassin with Mathilde, Robert arrives at Épinay, where an accomplice of Larsan, a bizarre being, "a creature from another world", whom we will find a day, forcibly restrained him, and "wastes his time, while waiting for this coincidence, of which the accused tomorrow will not be able to bring himself to give reason, to make him lose his mind ..." Seulement, Ballmeyer avait compté sans notre Joseph Rouletabille ! Only, Ballmeyer had counted without our Joseph Rouletabille!

Ce n'est pas à cette heure que voilà expliqué « le mystère de la Chambre Jaune, que nous suivrons pas à pas Rouletabille en Amérique. It is not at this hour that this is explained "the mystery of the Yellow Room, which we will follow Rouletabille step by step in America." Nous connaissons le jeune reporter, nous savons de quels moyens puissants d'information, logés dans les deux bosses de son front, il disposait « pour remonter toute l'aventure de Mlle Stangerson et de Jean Roussel ». We know the young reporter, we know what powerful means of information, lodged in the two bumps on his forehead, he had "to trace the whole adventure of Mlle Stangerson and Jean Roussel". À Philadelphie, il fut renseigné tout de suite en ce qui concernait Arthur-William Rance ; il apprit son acte de dévouement, mais aussi le prix dont il avait gardé la prétention de se le faire payer. In Philadelphia he was immediately informed about Arthur-William Rance; he learned of his act of devotion, but also of the price he had kept claiming to be paid. Na Filadélfia, ele foi imediatamente informado sobre Arthur-William Rance; ficou sabendo de seu ato de devoção, mas também do preço que alegava ter de pagar. Le bruit de son mariage avec Mlle Stangerson avait couru autrefois les salons de Philadelphie... Le peu de discrétion du jeune savant, la poursuite inlassable dont il n'avait cessé de fatiguer Mlle Stangerson, même en Europe, la vie désordonnée qu'il menait sous prétexte de « noyer ses chagrins », tout cela n'était point fait pour rendre Arthur Rance sympathique à Rouletabille, et ainsi s'explique la froideur avec laquelle il l'accueillit dans la salle des témoins. The rumor of his marriage to Miss Stangerson had once run through the salons of Philadelphia ... The little discretion of the young scholar, the relentless pursuit of which he had never ceased to tire Miss Stangerson, even in Europe, the disorderly life he was leading under the pretext of "drowning his sorrows", all this was not done to make Arthur Rance sympathetic to Rouletabille, and this explains the coldness with which he greeted him in the witness room. O boato de seu casamento com a Srta. Stangerson uma vez correra pelos salões da Filadélfia ... A pouca discrição do jovem estudioso, a busca incansável com a qual ele nunca havia deixado de cansar a Srta. Stangerson, mesmo na Europa, a vida desordenada que levava a pretexto de "afogar as suas dores", tudo isto não foi feito para tornar Arthur Rance simpático a Rouletabille, o que explica a frieza com que o saudou na sala das testemunhas. Tout de suite il avait du reste jugé que l'affaire Rance n'entrait point dans l'affaire Larsan-Stangerson. He had immediately decided, moreover, that the Rance affair did not enter into the Larsan-Stangerson affair. Et il avait découvert le flirt formidable Roussel-Mlle Stangerson. And he had discovered the formidable Roussel-Mlle Stangerson flirtation.

Qui était ce Jean Roussel ? Who was this Jean Roussel? Il alla de Philadelphie à Cincinnati, refaisant le voyage de Mathilde. He went from Philadelphia to Cincinnati, making Mathilde's trip again. À Cincinnati, il trouva la vieille tante et sut la faire parler : l'histoire de l'arrestation de Ballmeyer lui fut une lueur qui éclaira tout. In Cincinnati, he found the old aunt and knew how to make her talk: the story of Ballmeyer's arrest was a glimmer that lit up everything. Il put visiter, à Louisville, le « presbytère »— une modeste et jolie demeure dans le vieux style colonial — qui n'avait en effet « rien perdu de son charme ». He was able to visit, in Louisville, the "rectory" - a modest and pretty residence in the old colonial style - which had indeed "lost nothing of its charm". Puis, abandonnant la piste de Mlle Stangerson, il remonta la piste Ballmeyer, de prison en prison, de bagne en bagne, de crime en crime ; enfin, quand il reprenait le bateau pour l'Europe sur les quais de New-York, Rouletabille savait que, sur ces quais mêmes, Ballmeyer s'était embarqué cinq ans auparavant, ayant en poche les papiers d'un certain Larsan, honorable commerçant de la Nouvelle-Orléans, qu'il venait d'assassiner... Then, abandoning Miss Stangerson's trail, he went up the Ballmeyer trail, from prison to prison, from prison to prison, from crime to crime; finally, when he took the boat back to Europe on the quays of New York, Rouletabille knew that, on these very quays, Ballmeyer had embarked five years previously, having in his pocket the papers of a certain Larsan, an honorable merchant. from New Orleans, whom he had just murdered ... Então, abandonando a trilha de Mlle Stangerson, ele subiu a trilha de Ballmeyer, de prisão em prisão, de colônia penal em colônia penal, de crime em crime; finalmente, quando voltou para a Europa no cais de Nova York, Rouletabille soube que, nesses mesmos cais, Ballmeyer havia embarcado cinco anos antes, tendo no bolso os papéis de um certo Larsan, um honrado comerciante. de New Orleans, a quem ele acabara de assassinar ... Et maintenant, connaissez-vous tout le mystère de Mlle Stangerson ? And now do you know the whole mystery of Miss Stangerson? Non, pas encore. Not yet. Mlle Stangerson avait eu de son mari Jean Roussel un enfant, un garçon. Mlle Stangerson had had a child, a boy, by her husband, Jean Roussel. Cet enfant était né chez la vieille tante qui s'était si bien arrangée que nul n'en sut jamais rien en Amérique. This child was born to the old aunt, who had arranged it so well that no one ever knew anything about it in America. Qu'était devenu ce garçon ? What had become of this boy? Ceci est une autre histoire que je vous conterai un jour. This is another story that I will tell you someday.

Deux mois environ après ces événements, je rencontrai Rouletabille assis mélancoliquement sur un banc du palais de justice. About two months after these events, I met Rouletabille seated melancholy on a bench in the courthouse.

« Eh bien ! lui dis-je, à quoi songez-vous, mon cher ami ? Vous avez l'air bien triste. You look very sad. Comment vont vos amis ? How are your friends?

— En dehors de vous, me dit-il, ai-je vraiment des amis ? - Besides you, he said, do I really have friends?

— Mais j'espère que M. Darzac... - But I hope that M. Darzac ... — Sans doute... - Without a doubt...

— Et que Mlle Stangerson... Comment va-t-elle, Mlle Stangerson ? - And that Miss Stangerson ... How is she, Miss Stangerson? ...

— Beaucoup mieux... mieux... beaucoup mieux... - Much better ... better ... much better ...

— Alors il ne faut pas être triste... - So we must not be sad ...

— Je suis triste, fit-il, parce que je songe au parfum de la dame en noir... - I am sad, he said, because I think of the perfume of the lady in black ... - Estou triste, disse ele, porque penso no perfume da senhora de preto ...

— Le parfum de la dame en noir ! - The perfume of the lady in black! Je vous en entends toujours parler ! I always hear you talking about it! M'expliquerez-vous, enfin, pourquoi il vous poursuit avec cette assiduité ? Finally, will you explain to me why he pursues you so diligently? — Peut-être, un jour... un jour, peut-être... » fit Rouletabille. "Perhaps, one day ... one day, perhaps ..." said Rouletabille.

Et il poussa un gros soupir. And he sighed heavily. E ele suspirou profundamente.

FIN