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Le Mystère de la chambre jaune, Chapitre 14. « J’attends l’assassin, ce soir »

Chapitre 14. « J'attends l'assassin, ce soir »

Chapitre 14.

« J'attends l'assassin, ce soir » « Il faut, me dit Rouletabille, que je vous conduise sur les lieux pour que vous puissiez comprendre ou plutôt pour que vous soyez persuadé qu'il est impossible de comprendre. Je crois, quant à moi, avoir trouvé ce que tout le monde cherche encore : la façon dont l'assassin est sorti de la « Chambre Jaune »... sans complicité d'aucune sorte et sans que M. Stangerson y soit pour quelque chose. Tant que je ne serai point sûr de la personnalité de l'assassin, je ne saurais dire quelle est mon hypothèse, mais je crois cette hypothèse juste et, dans tous les cas, elle est tout à fait naturelle, je veux dire tout à fait simple. Quant à ce qui s'est passé il y a trois nuits, ici, dans le château même, cela m'a semblé pendant vingt-quatre heures dépasser toute faculté d'imagination. Et encore l'hypothèse qui, maintenant, s'élève du fond de mon moi est-elle si absurde, celle-là, que je préfère presque les ténèbres de l'inexplicable. Sur quoi, le jeune reporter m'invita à sortir ; il me fit faire le tour du château. Sous nos pieds craquaient les feuilles mortes ; c'est le seul bruit que j'entendais. On eût dit que le château était abandonné. Ces vieilles pierres, cette eau stagnante dans les fossés qui entouraient le donjon, cette terre désolée recouverte de la dépouille du dernier été, le squelette noir des arbres, tout concourait à donner à ce triste endroit, hanté par un mystère farouche, l'aspect le plus funèbre. Comme nous contournions le donjon, nous rencontrâmes « l'homme vert », le garde, qui ne nous salua point et qui passa près de nous, comme si nous n'existions pas. Il était tel que je l'avais vu pour la première fois, à travers les vitres de l'auberge du père Mathieu ; il avait toujours son fusil en bandoulière, sa pipe à la bouche et son binocle sur le nez. « Drôle d'oiseau ! me dit tout bas Rouletabille.

— Lui avez-vous parlé ?

demandai-je.

— Oui, mais il n'y a rien à en tirer... il répond par grognements, hausse les épaules et s'en va. Il habite à l'ordinaire au premier étage du donjon, une vaste pièce qui servait autrefois d'oratoire. Il vit là en ours, ne sort qu'avec son fusil. Il n'est aimable qu'avec les filles. Sous prétexte de courir après les braconniers, il se relève souvent la nuit ; mais je le soupçonne d'avoir des rendez-vous galants. La femme de chambre de Mlle Stangerson, Sylvie, est sa maîtresse. En ce moment, il est très amoureux de la femme du père Mathieu, l'aubergiste ; mais le père Mathieu surveille de près son épouse, et je crois bien que c'est la presque impossibilité où « l'homme vert » se trouve d'approcher Mme Mathieu qui le rend encore plus sombre et taciturne. C'est un beau gars, bien soigné de sa personne, presque élégant... les femmes, à quatre lieues à la ronde, en raffolent. Après avoir dépassé le donjon qui se trouve à l'extrémité de l'aile gauche, nous passâmes sur les derrières du château. Rouletabille me dit en me montrant une fenêtre que je reconnus pour être l'une de celles qui donnent sur les appartements de Mlle Stangerson. « Si vous étiez passé par ici il y a deux nuits, à une heure du matin, vous auriez vu votre serviteur au haut d'une échelle s'apprêtant à pénétrer dans le château, par cette fenêtre ! Comme j'exprimais quelque stupéfaction de cette gymnastique nocturne, il me pria de montrer beaucoup d'attention à la disposition extérieure du château, après quoi nous revînmes dans le bâtiment. « Il faut maintenant, dit mon ami, que je vous fasse visiter le premier étage, aile droite.

C'est là que j'habite. Pour bien faire comprendre l'économie des lieux, je mets sous les yeux du lecteurs un plan du premier étage de cette aile droite, plan dessiné par Rouletabille au lendemain de l'extraordinaire phénomène que vous allez connaître dans tous ses détails : 1.

' Endroit où Rouletabille plaça Frédéric Larsan. 2. ' Endroit où Rouletabille plaça le père Jacques. 3. ' Endroit où Rouletabille plaça M. Stangerson. 4. ' Fenêtre par laquelle entra Rouletabille. 5. '' Fenêtre trouvée ouverte par Rouletabille quand il sort de sa chambre. Il la referme. Toutes les autres fenêtres et portes sont fermées. 6. '' Terrasse surmontant une pièce en encorbellement au rez-de- chaussée.

Rouletabille me fit signe de monter derrière lui l'escalier monumental double qui, à la hauteur du premier étage, formait palier. De ce palier on se rendait directement dans l'aile droite ou dans l'aile gauche du château par une galerie qui y venait aboutir. La galerie, haute et large, s'étendait sur toute la longueur du bâtiment et prenait jour sur la façade du château exposée au nord. Les chambres dont les fenêtres donnaient sur le midi avaient leurs portes sur cette galerie. Le professeur Stangerson habitait l'aile gauche du château. Mlle Stangerson avait son appartement dans l'aile droite. Nous entrâmes dans la galerie, aile droite. Un tapis étroit, jeté sur le parquet ciré, qui luisait comme une glace, étouffait le bruit de nos pas. Rouletabille me disait à voix basse, de marcher avec précaution parce que nous passions devant la chambre de Mlle Stangerson.

Il m'expliqua que l'appartement de Mlle Stangerson se composait de sa chambre, d'une antichambre, d'une petite salle de bain, d'un boudoir et d'un salon. On pouvait, naturellement, passer de l'une de ces pièces dans l'autre sans qu'il fût nécessaire de passer par la galerie. Le salon et l'antichambre étaient les seules pièces de l'appartement qui eussent une porte sur la galerie. La galerie se continuait, toute droite, jusqu'à l'extrémité est du bâtiment où elle avait jour sur l'extérieur par une haute fenêtre (fenêtre 2 du plan). Vers les deux tiers de sa longueur, cette galerie se rencontrait à angle droit avec une autre galerie qui tournait avec l'aile droite du château. Pour la clarté de ce récit, nous appellerons la galerie qui va de l'escalier jusqu'à la fenêtre à l'est, « la galerie droite » et le bout de galerie qui tourne avec l'aile droite et qui vient aboutir à la galerie droite, à angle droit, « la galerie tournante ». C'est au carrefour de ces deux galeries que se trouvait la chambre de Rouletabille, touchant à celle de Frédéric Larsan. Les portes de ces deux chambres donnaient sur la galerie tournante, tandis que les portes de l'appartement de Mlle Stangerson donnaient sur la galerie droite (voir le plan). Rouletabille poussa la porte de sa chambre, me fit entrer et referma la porte sur nous, poussant le verrou.

Je n'avais pas encore eu le temps de jeter un coup d'oeil sur son installation qu'il poussait un cri de surprise en me montrant, sur un guéridon, un binocle. « Qu'est-ce que c'est que cela ? se demandait-il ; qu'est-ce que ce binocle est venu faire sur mon guéridon ? J'aurais été bien en peine de lui répondre. « À moins que, fit-il, à moins que... à moins que... à moins que ce binocle ne soit « ce que je cherche »... et que... et que... et que ce soit un binocle de presbyte !

... »

Il se jetait littéralement sur le binocle ; ses doigts caressaient la convexité des verres... et alors il me regarda d'une façon effrayante. « Oh !

... oh ! Et il répétait : Oh !

... oh ! comme si sa pensée l'avait tout à coup rendu fou... Il se leva, me mit la main sur l'épaule, ricana comme un insensé et me dit : « Ce binocle me rendra fou !

car la chose est possible, voyez-vous, « mathématiquement parlant » ; mais « humainement parlant » elle est impossible... ou alors... ou alors... ou alors... »

On frappa deux petits coups à la porte de la chambre, Rouletabille entrouvrit la porte ; une figure passa.

Je reconnus la concierge que j'avais vue passer devant moi quand on l'avait amenée au pavillon pour l'interrogatoire et j'en fus étonné, car je croyais toujours cette femme sous les verrous. Cette femme dit à voix très basse :

« Dans la rainure du parquet !

Rouletabille répondit : « Merci !

» et la figure s'en alla. Il se retourna vers moi après avoir soigneusement refermé la porte. Et il prononça des mots incompréhensibles avec un air hagard.

« Puisque la chose est « mathématiquement » possible, pourquoi ne la serait-elle pas « humainement !

... Mais si la chose est « humainement » possible, l'affaire est formidable ! J'interrompis Rouletabille dans son soliloque : « Les concierges sont donc en liberté, maintenant ?

demandai-je.

— Oui, me répondit Rouletabille, je les ai fait remettre en liberté.

J'ai besoin de gens sûrs. La femme m'est tout à fait dévouée et le concierge se ferait tuer pour moi... Et, puisque le binocle a des verres pour presbyte, je vais certainement avoir besoin de gens dévoués qui se feraient tuer pour moi ! — Oh !

oh ! fis-je, vous ne souriez pas, mon ami... Et quand faudra-t-il se faire tuer ?

— Mais, ce soir !

car il faut que je vous dise, mon cher, j'attends l'assassin ce soir ! — Oh !

oh ! oh ! oh ! ... Vous attendez l'assassin ce soir... Vraiment, vraiment, vous attendez l'assassin ce soir... mais vous connaissez donc l'assassin ? — Oh !

oh ! oh ! Maintenant, il se peut que je le connaisse. Je serais un fou d'affirmer catégoriquement que je le connais, car l'idée mathématique que j'ai de l'assassin donne des résultats si effrayants, si monstrueux, que j'espère qu'il est encore possible que je me trompe ! Oh !

Je l'espère de toutes mes forces... — Comment, puisque vous ne connaissiez pas, il y a cinq minutes, l'assassin, pouvez-vous dire que vous attendez l'assassin ce soir ? — Parce que je sais qu'il doit venir. » ' — Rouletabille bourra une pipe, lentement, lentement et l'alluma. Ceci me présageait un récit des plus captivants.

À ce moment quelqu'un marcha dans le couloir, passant devant notre porte. Rouletabille écouta. Les pas s'éloignèrent. « Est-ce que Frédéric Larsan est dans sa chambre ?

Fis-je, en montrant la cloison.

— Non, me répondit mon ami, il n'est pas là ; il a dû partir ce matin pour Paris ; il est toujours sur la piste de Darzac ! ... M. Darzac est parti lui aussi ce matin pour Paris. Tout cela se terminera très mal... Je prévois l'arrestation de M. Darzac avant huit jours. Le pire est que tout semble se liguer contre le malheureux : les événements, les choses, les gens... Il n'est pas une heure qui s'écoule qui n'apporte contre M. Darzac une accusation nouvelle... Le juge d'instruction en est accablé et aveuglé... Du reste, je comprends que l'on soit aveuglé ! ... On le serait à moins...

— Frédéric Larsan n'est pourtant pas un novice. — J'ai cru, fit Rouletabille avec une moue légèrement méprisante, que Fred était beaucoup plus fort que cela... Évidemment, ce n'est pas le premier venu... J'ai même eu beaucoup d'admiration pour lui quand je ne connaissais pas sa méthode de travail. Elle est déplorable... Il doit sa réputation uniquement à son habileté ; mais il manque de philosophie ; la mathématique de ses conceptions est bien pauvre... »

Je regardai Rouletabille et ne pus m'empêcher de sourire en entendant ce gamin de dix-huit ans traiter d'enfant un garçon d'une cinquantaine d'années qui avait fait ses preuves comme le plus fin limier de la police d'Europe... « Vous souriez, me fit Rouletabille... Vous avez tort !

... Je vous jure que je le roulerai... et d'une façon retentissante... mais il faut que je me presse, car il a une avance colossale sur moi, avance que lui a donnée M. Robert Darzac et que M. Robert Darzac va augmenter encore ce soir... Songez donc : chaque fois que l'assassin vient au château , M. Robert Darzac, par une fatalité étrange, s'absente et se refuse à donner l'emploi de son temps ! — Chaque fois que l'assassin vient au château ! m'écriai-je... Il y est donc revenu... — Oui, pendant cette fameuse nuit où s'est produit le phénomène... » J'allais donc connaître ce fameux phénomène auquel Rouletabille faisait allusion depuis une demi-heure sans me l'expliquer. Mais j'avais appris à ne jamais presser Rouletabille dans ses narrations... Il parlait quand la fantaisie lui en prenait ou quand il le jugeait utile, et se préoccupait beaucoup moins de ma curiosité que de faire un résumé complet pour lui-même d'un événement capital qui l'intéressait. Enfin, par petites phrases rapides, il m'apprit des choses qui me plongèrent dans un état voisin de l'abrutissement, car, en vérité, les phénomènes de cette science encore inconnue qu'est l'hypnotisme, par exemple, ne sont point plus inexplicables que cette disparition de la matière de l'assassin au moment où ils étaient quatre à la toucher. Je parle de l'hypnotisme comme je parlerais de l'électricité dont nous ignorons la nature, et dont nous connaissons si peu les lois, parce que, dans le moment, l'affaire me parut ne pouvoir s'expliquer que par de l'inexplicable, c'est-à-dire par un événement en dehors des lois naturelles connues. Et cependant, si j'avais eu la cervelle de Rouletabille, j'aurais eu, comme lui, « le pressentiment de l'explication naturelle » : car le plus curieux dans tous les mystères du Glandier a bien été « la façon naturelle dont Rouletabille les expliqua ». Mais qui donc eût pu et pourrait encore se vanter d'avoir la cervelle de Rouletabille ? Les bosses originales et inharmoniques de son front, je ne les ai jamais rencontrées sur aucun autre front, si ce n'est — mais bien moins apparentes — sur le front de Frédéric Larsan, et encore fallait- il bien regarder le front du célèbre policier pour en deviner le dessin, tandis que les bosses de Rouletabille sautaient — si j'ose me servir de cette expression un peu forte — sautaient aux yeux. J'ai, parmi les papiers qui me furent remis par le jeune homme après l'affaire, un carnet où j'ai trouvé un compte rendu complet du « phénomène de la disparition de la matière de l'assassin », et des réflexions qu'il inspira à mon ami. Il est préférable, je crois, de vous soumettre ce compte rendu que de continuer à reproduire ma conversation avec Rouletabille, car j'aurais peur, dans une pareille histoire, d'ajouter un mot qui ne fût point l'expression de la plus stricte vérité.


Chapitre 14. Chapter 14: "I'm expecting the assassin tonight". Capítulo 14: "Esta noche espero al asesino". 第14章:「今夜、犯人が現れる」。 « J'attends l'assassin, ce soir »

Chapitre 14. Chapter 14.

« J'attends l'assassin, ce soir » "I'm waiting for the murderer tonight" « Il faut, me dit Rouletabille, que je vous conduise sur les lieux pour que vous puissiez comprendre ou plutôt pour que vous soyez persuadé qu'il est impossible de comprendre. "I must," Rouletabille told me, "I must take you to the spot so that you can understand, or rather so that you are convinced that it is impossible to understand. Je crois, quant à moi, avoir trouvé ce que tout le monde cherche encore : la façon dont l'assassin est sorti de la « Chambre Jaune »... sans complicité d'aucune sorte et sans que M. Stangerson y soit pour quelque chose. I believe, for my part, to have found what everyone is still looking for: the way in which the assassin got out of the "Yellow Room" ... without complicity of any kind and without Mr. Stangerson being there for any reason. thing. Tant que je ne serai point sûr de la personnalité de l'assassin, je ne saurais dire quelle est mon hypothèse, mais je crois cette hypothèse juste et, dans tous les cas, elle est tout à fait naturelle, je veux dire tout à fait simple. Until I am sure of the assassin's personality, I cannot say what my hypothesis is, but I believe this hypothesis to be correct and, in any case, it is quite natural, I mean completely. simple. Quant à ce qui s'est passé il y a trois nuits, ici, dans le château même, cela m'a semblé pendant vingt-quatre heures dépasser toute faculté d'imagination. As for what happened three nights ago here in the castle itself, it seemed to me for twenty-four hours beyond any faculty of imagination. Et encore l'hypothèse qui, maintenant, s'élève du fond de mon moi est-elle si absurde, celle-là, que je préfère presque les ténèbres de l'inexplicable. And yet the hypothesis which now rises from the bottom of my ego is so absurd, this one, that I almost prefer the darkness of the inexplicable. E, no entanto, a hipótese que agora surge do fundo do meu ego é tão absurda, esta, que quase prefiro a escuridão do inexplicável. Sur quoi, le jeune reporter m'invita à sortir ; il me fit faire le tour du château. Whereupon the young reporter invited me to go out; he took me around the castle. Sous nos pieds craquaient les feuilles mortes ; c'est le seul bruit que j'entendais. On eût dit que le château était abandonné. One would have said that the castle was abandoned. Ces vieilles pierres, cette eau stagnante dans les fossés qui entouraient le donjon, cette terre désolée recouverte de la dépouille du dernier été, le squelette noir des arbres, tout concourait à donner à ce triste endroit, hanté par un mystère farouche, l'aspect le plus funèbre. These old stones, this stagnant water in the ditches that surrounded the keep, this desolate earth covered with the remains of the last summer, the black skeleton of the trees, all contributed to give this sad place, haunted by a fierce mystery, the appearance the most funeral. Estas velhas pedras, esta água estagnada nas valas que circundavam a torre de menagem, esta terra desolada coberta com os restos do último verão, o esqueleto negro das árvores, tudo se combinou para dar a este lugar triste, assombrado por um mistério feroz, o aspecto o mais fúnebre. Comme nous contournions le donjon, nous rencontrâmes « l'homme vert », le garde, qui ne nous salua point et qui passa près de nous, comme si nous n'existions pas. As we were going around the dungeon, we encountered the "green man", the guard, who did not greet us and who walked past us, as if we did not exist. Ao contornarmos a masmorra, encontramos o "homem verde", o guarda, que não nos cumprimentou e que passou por nós, como se não existíssemos. Il était tel que je l'avais vu pour la première fois, à travers les vitres de l'auberge du père Mathieu ; il avait toujours son fusil en bandoulière, sa pipe à la bouche et son binocle sur le nez. He was as I had seen him for the first time, through the windows of Father Mathieu's inn; he still had his rifle slung over his shoulder, his pipe in his mouth and his eyeglasses on his nose. « Drôle d'oiseau ! "Funny bird! “Pássaro engraçado! me dit tout bas Rouletabille. Rouletabille whispered to me.

— Lui avez-vous parlé ? - Have you spoken to him?

demandai-je.

— Oui, mais il n'y a rien à en tirer... il répond par grognements, hausse les épaules et s'en va. - Yes, but there is nothing to be learned from it ... he answers by grunts, shrugs his shoulders and leaves. - Sim, mas não há nada a aprender ... ele responde com grunhidos, encolhe os ombros e sai. Il habite à l'ordinaire au premier étage du donjon, une vaste pièce qui servait autrefois d'oratoire. He usually lives on the first floor of the keep, a large room that once served as an oratory. Il vit là en ours, ne sort qu'avec son fusil. Er lebt dort wie ein Bär und geht nur mit seinem Gewehr auf die Straße. He lives there as a bear, only goes out with his gun. Ele mora lá como um urso, só sai com seu rifle. Il n'est aimable qu'avec les filles. He is only kind to girls. Sous prétexte de courir après les braconniers, il se relève souvent la nuit ; mais je le soupçonne d'avoir des rendez-vous galants. Under the pretext of chasing after poachers, he often gets up at night; but I suspect he has a date. Sob o pretexto de perseguir caçadores furtivos, muitas vezes ele se levanta à noite; mas eu suspeito que ele tem encontros românticos. La femme de chambre de Mlle Stangerson, Sylvie, est sa maîtresse. Miss Stangerson's maid, Sylvie, is his mistress. En ce moment, il est très amoureux de la femme du père Mathieu, l'aubergiste ; mais le père Mathieu surveille de près son épouse, et je crois bien que c'est la presque impossibilité où « l'homme vert » se trouve d'approcher Mme Mathieu qui le rend encore plus sombre et taciturne. At the moment, he is very much in love with Father Mathieu's wife, the innkeeper; but Father Mathieu is watching his wife closely, and I believe that it is the almost impossibility where the "green man" is to approach Mme Mathieu which makes him even darker and taciturn. C'est un beau gars, bien soigné de sa personne, presque élégant... les femmes, à quatre lieues à la ronde, en raffolent. He's a handsome guy, well cared for, almost elegant ... women, four leagues around, love it. Ele é um cara bonito, bem cuidado, quase elegante ... as mulheres, quatro léguas de volta, são loucas por ele. Après avoir dépassé le donjon qui se trouve à l'extrémité de l'aile gauche, nous passâmes sur les derrières du château. After passing the keep which is located at the end of the left wing, we passed behind the castle. Tras pasar la torre del homenaje situada en el extremo del ala izquierda, nos dirigimos a la parte trasera del castillo. Depois de passar pela torre de menagem que fica no final da ala esquerda, passamos por trás do castelo. Rouletabille me dit en me montrant une fenêtre que je reconnus pour être l'une de celles qui donnent sur les appartements de Mlle Stangerson. Rouletabille said to me, showing me a window which I recognized to be one of those which overlook Mlle Stangerson's apartments. « Si vous étiez passé par ici il y a deux nuits, à une heure du matin, vous auriez vu votre serviteur au haut d'une échelle s'apprêtant à pénétrer dans le château, par cette fenêtre ! "If you had passed by here two nights ago, at one o'clock in the morning, you would have seen your servant at the top of a ladder preparing to enter the castle, through this window!" "Se você tivesse passado por aqui duas noites atrás, à uma da manhã, você teria visto seu servo no topo de uma escada se preparando para entrar no castelo, por esta janela!" Comme j'exprimais quelque stupéfaction de cette gymnastique nocturne, il me pria de montrer beaucoup d'attention à la disposition extérieure du château, après quoi nous revînmes dans le bâtiment. As I expressed some amazement at this nocturnal gymnastics, he begged me to pay much attention to the exterior layout of the castle, after which we returned to the building. Como expressei certo espanto com essa ginástica noturna, ele me implorou que prestasse muita atenção ao layout externo do castelo, após o que voltamos ao prédio. « Il faut maintenant, dit mon ami, que je vous fasse visiter le premier étage, aile droite. “Now,” said my friend, “I must show you the first floor, right wing.

C'est là que j'habite. This is where I live. Pour bien faire comprendre l'économie des lieux, je mets sous les yeux du lecteurs un plan du premier étage de cette aile droite, plan dessiné par Rouletabille au lendemain de l'extraordinaire phénomène que vous allez connaître dans tous ses détails : To clearly understand the economy of places, I put before the eyes of the readers a plan of the first floor of this right wing, plan drawn by Rouletabille in the aftermath of the extraordinary phenomenon that you will know in all its details: Para melhor compreender a economia do lugar, coloquei aos olhos dos leitores uma planta do primeiro andar desta ala direita, uma planta desenhada por Rouletabille no dia seguinte ao extraordinário fenômeno que você conhecerá em todos os seus detalhes: 1.

' Endroit où Rouletabille plaça Frédéric Larsan. 'Place where Rouletabille placed Frédéric Larsan. 2\\\\. ' Endroit où Rouletabille plaça le père Jacques. 3\\\\. ' Endroit où Rouletabille plaça M. Stangerson. 4\\\\. ' Fenêtre par laquelle entra Rouletabille. 5\\\\. '' Fenêtre trouvée ouverte par Rouletabille quand il sort de sa chambre. Il la referme. He closes it. Toutes les autres fenêtres et portes sont fermées. 6\\\\. '' Terrasse surmontant une pièce en encorbellement au rez-de- chaussée. Terrace surmounting a cantilevered room on the ground floor.

Rouletabille me fit signe de monter derrière lui l'escalier monumental double qui, à la hauteur du premier étage, formait palier. Rouletabille motioned for me to climb behind him the monumental double staircase which, at the height of the first floor, formed a landing. De ce palier on se rendait directement dans l'aile droite ou dans l'aile gauche du château par une galerie qui y venait aboutir. From this landing one went directly to the right wing or to the left wing of the castle by a gallery which ended there. Deste patamar passava-se directamente para a ala direita ou para a ala esquerda do castelo por uma galeria que aí terminava. La galerie, haute et large, s'étendait sur toute la longueur du bâtiment et prenait jour sur la façade du château exposée au nord. The gallery, high and wide, extended over the entire length of the building and took light on the facade of the castle exposed to the north. Les chambres dont les fenêtres donnaient sur le midi avaient leurs portes sur cette galerie. The rooms whose windows overlooked the south had their doors on to this gallery. Le professeur Stangerson habitait l'aile gauche du château. Mlle Stangerson avait son appartement dans l'aile droite. Nous entrâmes dans la galerie, aile droite. Un tapis étroit, jeté sur le parquet ciré, qui luisait comme une glace, étouffait le bruit de nos pas. A narrow carpet, thrown on the polished parquet floor, which shone like an ice, stifled the noise of our steps. Um tapete estreito, estendido sobre o parquete encerado, que brilhava como um espelho, abafava o som dos nossos passos. Rouletabille me disait à voix basse, de marcher avec précaution parce que nous passions devant la chambre de Mlle Stangerson.

Il m'expliqua que l'appartement de Mlle Stangerson se composait de sa chambre, d'une antichambre, d'une petite salle de bain, d'un boudoir et d'un salon. On pouvait, naturellement, passer de l'une de ces pièces dans l'autre sans qu'il fût nécessaire de passer par la galerie. Le salon et l'antichambre étaient les seules pièces de l'appartement qui eussent une porte sur la galerie. The salon and the anteroom were the only rooms in the apartment which had a door to the gallery. La galerie se continuait, toute droite, jusqu'à l'extrémité est du bâtiment où elle avait jour sur l'extérieur par une haute fenêtre (fenêtre 2 du plan). The gallery continued, straight, to the eastern end of the building where it was exposed to the outside through a high window (window 2 on the map). Vers les deux tiers de sa longueur, cette galerie se rencontrait à angle droit avec une autre galerie qui tournait avec l'aile droite du château. About two-thirds of its length, this gallery met at right angles to another gallery which turned with the right wing of the castle. Pour la clarté de ce récit, nous appellerons la galerie qui va de l'escalier jusqu'à la fenêtre à l'est, « la galerie droite » et le bout de galerie qui tourne avec l'aile droite et qui vient aboutir à la galerie droite, à angle droit, « la galerie tournante ». For the clarity of this story, we will call the gallery which goes from the staircase to the window to the east, "the right gallery" and the end of the gallery which turns with the right wing and which ends in the right gallery, at right angles, "the rotating gallery". Para a clareza desta história, chamaremos a galeria que vai da escadaria à janela a nascente, "a galeria direita" e o final da galeria que vira com a ala direita e que termina na galeria direita, em ângulos retos, "a galeria giratória". C'est au carrefour de ces deux galeries que se trouvait la chambre de Rouletabille, touchant à celle de Frédéric Larsan. It was at the crossroads of these two galleries that Rouletabille's room was located, adjoining that of Frédéric Larsan. Les portes de ces deux chambres donnaient sur la galerie tournante, tandis que les portes de l'appartement de Mlle Stangerson donnaient sur la galerie droite (voir le plan). The doors of these two rooms opened onto the revolving gallery, while the doors of Miss Stangerson's apartment opened onto the right gallery (see plan). Rouletabille poussa la porte de sa chambre, me fit entrer et referma la porte sur nous, poussant le verrou. Rouletabille pushed open the door to his room, let me in and closed the door on us, pushing the lock.

Je n'avais pas encore eu le temps de jeter un coup d'oeil sur son installation qu'il poussait un cri de surprise en me montrant, sur un guéridon, un binocle. Ich hatte noch keine Zeit, einen Blick auf seine Einrichtung zu werfen, da stieß er einen überraschten Schrei aus, als er mir auf einem Beistelltisch ein Binokel zeigte. I had not yet had the time to take a look at his installation, he uttered a cry of surprise showing me, on a pedestal table, a binocle. Ni siquiera había tenido tiempo de echar un vistazo a su instalación cuando dio un grito de sorpresa al mostrarme un par de prismáticos sobre una mesa con pedestal. « Qu'est-ce que c'est que cela ? " Was ist das? " What's this ? se demandait-il ; qu'est-ce que ce binocle est venu faire sur mon guéridon ? fragte er sich; was hat das Binokel auf meinem Tisch zu suchen? he wondered; what did this binocle do on my pedestal table? ele se perguntou; o que esse binóculo fez na minha mesa de pedestal? J'aurais été bien en peine de lui répondre. Ich hätte ihm kaum eine Antwort geben können. I would have been very hard to answer him. Eu teria sido muito pressionado para responder a ele. « À moins que, fit-il, à moins que... à moins que... à moins que ce binocle ne soit « ce que je cherche »... et que... et que... et que ce soit un binocle de presbyte ! "Es sei denn", sagte er, "es sei denn ... es sei denn ... es sei denn, dieses Binokel ist "das, was ich suche" ... und ... und ... und es ist das Binokel eines Presbyopen! "Unless," he said, "unless ... unless ... unless this binocular is 'what I'm looking for' ... and ... and ... and this or a presbyopic lens! "A menos", disse ele, "a menos ... a menos ... a menos que este binóculo seja 'o que estou procurando' ... e ... e ... e isto ou uma lente presbiópica!

... »

Il se jetait littéralement sur le binocle ; ses doigts caressaient la convexité des verres... et alors il me regarda d'une façon effrayante. Er stürzte sich förmlich auf das Binokel; seine Finger streichelten die konvexe Seite der Gläser ... und dann sah er mich auf erschreckende Weise an. He literally threw himself on the eyeglasses; his fingers caressed the convexity of the glasses ... and then he looked at me in a frightening way. « Oh !

... oh ! Et il répétait : Oh !

... oh ! comme si sa pensée l'avait tout à coup rendu fou... as if his thought had suddenly driven him mad ... Il se leva, me mit la main sur l'épaule, ricana comme un insensé et me dit : He got up, put my hand on my shoulder, sneered like a madman and said to me: « Ce binocle me rendra fou ! "This binocular will drive me crazy!"

car la chose est possible, voyez-vous, « mathématiquement parlant » ; mais « humainement parlant » elle est impossible... ou alors... ou alors... ou alors... » for it is possible, you see, "mathematically speaking"; but "humanly speaking" it is impossible ... or then ... or then ... or then ... "

On frappa deux petits coups à la porte de la chambre, Rouletabille entrouvrit la porte ; une figure passa. There was a knock on the bedroom door twice, Rouletabille opened the door a crack; a figure passed. Houve uma batida na porta do quarto duas vezes, Rouletabille abriu uma fresta da porta; uma figura passou.

Je reconnus la concierge que j'avais vue passer devant moi quand on l'avait amenée au pavillon pour l'interrogatoire et j'en fus étonné, car je croyais toujours cette femme sous les verrous. I recognized the concierge whom I had seen pass in front of me when they had brought her to the lodge for questioning and was astonished, for I still believed this woman behind bars. Reconheci a portaria que vira passar à minha frente quando a trouxeram ao alojamento para interrogatório e fiquei surpreso, pois ainda acreditava que essa mulher estivesse atrás das grades. Cette femme dit à voix très basse :

« Dans la rainure du parquet ! "In the groove of the parquet!

Rouletabille répondit : « Merci !

» et la figure s'en alla. And the figure went away. Il se retourna vers moi après avoir soigneusement refermé la porte. Et il prononça des mots incompréhensibles avec un air hagard. And he uttered incomprehensible words with a haggard look. E ele falou palavras incompreensíveis com um ar abatido.

« Puisque la chose est « mathématiquement » possible, pourquoi ne la serait-elle pas « humainement ! "Since the thing is" mathematically "possible, why shouldn't it be" humanly! "

... Mais si la chose est « humainement » possible, l'affaire est formidable ! ... But if the thing is "humanly" possible, the business is formidable! J'interrompis Rouletabille dans son soliloque : « Les concierges sont donc en liberté, maintenant ?

demandai-je.

— Oui, me répondit Rouletabille, je les ai fait remettre en liberté. - Yes, replied Rouletabille, I had them released.

J'ai besoin de gens sûrs. I need reliable people. La femme m'est tout à fait dévouée et le concierge se ferait tuer pour moi... Et, puisque le binocle a des verres pour presbyte, je vais certainement avoir besoin de gens dévoués qui se feraient tuer pour moi ! The woman is utterly devoted to me and the janitor would get killed for me ... And, since the eyeglass has glasses for farsightedness, I'm definitely going to need dedicated people who would get killed for me! A mulher é totalmente devotada a mim e o zelador seria morto por mim ... E, como os óculos têm óculos para hipermetropia, com certeza vou precisar de pessoas dedicadas que seriam mortas por mim! — Oh !

oh ! fis-je, vous ne souriez pas, mon ami... Et quand faudra-t-il se faire tuer ? I said, you are not smiling, my friend ... And when will we have to be killed? Eu disse, você não está sorrindo, meu amigo ... E quando teremos que ser mortos?

— Mais, ce soir !

car il faut que je vous dise, mon cher, j'attends l'assassin ce soir ! — Oh !

oh ! oh ! oh ! ... Vous attendez l'assassin ce soir... Vraiment, vraiment, vous attendez l'assassin ce soir... mais vous connaissez donc l'assassin ? — Oh !

oh ! oh ! Maintenant, il se peut que je le connaisse. Nun könnte es sein, dass ich ihn kenne. Now I may know him. Je serais un fou d'affirmer catégoriquement que je le connais, car l'idée mathématique que j'ai de l'assassin donne des résultats si effrayants, si monstrueux, que j'espère qu'il est encore possible que je me trompe ! Ich wäre ein Narr, wenn ich kategorisch behaupten würde, dass ich ihn kenne, denn die mathematische Vorstellung, die ich von dem Mörder habe, führt zu so erschreckenden, ungeheuerlichen Ergebnissen, dass ich hoffe, dass es noch möglich ist, dass ich mich irre! I would be a fool to say categorically that I know him, because the mathematical idea I have of the murderer gives results so frightening, so monstrous, that I hope there is still a possibility that I am wrong! Oh !

Je l'espère de toutes mes forces... — Comment, puisque vous ne connaissiez pas, il y a cinq minutes, l'assassin, pouvez-vous dire que vous attendez l'assassin ce soir ? - How, since you did not know, five minutes ago, the assassin, can you say that you are expecting the assassin this evening? — Parce que je sais qu'il doit venir. - Because I know he has to come. » ' — Rouletabille bourra une pipe, lentement, lentement et l'alluma. - Rouletabille lentamente, lentamente encheu um cachimbo e acendeu. Ceci me présageait un récit des plus captivants. This foreshadowed a most captivating story to me.

À ce moment quelqu'un marcha dans le couloir, passant devant notre porte. Rouletabille écouta. Les pas s'éloignèrent. The footsteps receded. « Est-ce que Frédéric Larsan est dans sa chambre ?

Fis-je, en montrant la cloison. Eu disse, apontando para a partição.

— Non, me répondit mon ami, il n'est pas là ; il a dû partir ce matin pour Paris ; il est toujours sur la piste de Darzac ! - No, replied my friend, he is not there; he had to leave this morning for Paris; he is still on the trail of Darzac! ... M. Darzac est parti lui aussi ce matin pour Paris. Tout cela se terminera très mal... Je prévois l'arrestation de M. Darzac avant huit jours. All that will end very badly ... I foresee the arrest of Mr. Darzac before eight days. Le pire est que tout semble se liguer contre le malheureux : les événements, les choses, les gens... Il n'est pas une heure qui s'écoule qui n'apporte contre M. Darzac une accusation nouvelle... Le juge d'instruction en est accablé et aveuglé... Du reste, je comprends que l'on soit aveuglé ! The worst thing is that everything seems to gang up against the unfortunate man: events, things, people ... Not an hour goes by that does not bring against Mr. Darzac a new accusation ... The judge instruction is overwhelmed and blinded ... Besides, I understand that one is blinded! O pior é que tudo parece se unir contra o infeliz: acontecimentos, coisas, pessoas ... Nem uma hora se passa sem que o Sr. Darzac faça uma nova acusação ... A instrução do juiz está oprimida e cega. .. Além disso, eu entendo que um está cego! ... On le serait à moins... ... We would be unless ... ... Estaríamos a menos que ...

— Frédéric Larsan n'est pourtant pas un novice. - Frédéric Larsan is however not a novice. — J'ai cru, fit Rouletabille avec une moue légèrement méprisante, que Fred était beaucoup plus fort que cela... Évidemment, ce n'est pas le premier venu... J'ai même eu beaucoup d'admiration pour lui quand je ne connaissais pas sa méthode de travail. - I believed, said Rouletabille with a slightly contemptuous pout, that Fred was much stronger than that ... Obviously, he is not the first to come ... I even had a lot of admiration for him when I did not know his working method. - Eu acreditava, disse Rouletabille com um beicinho de desprezo, que Fred era muito mais forte do que isso ... Obviamente, ele não é o primeiro a vir ... Eu até tinha muita admiração por ele quando não conhecia seu trabalho método. Elle est déplorable... Il doit sa réputation uniquement à son habileté ; mais il manque de philosophie ; la mathématique de ses conceptions est bien pauvre... » She is deplorable ... He owes his reputation solely to his skill; but he lacks philosophy; the mathematics of his conceptions is very poor ... " Ela é deplorável ... Ele deve sua reputação apenas à sua habilidade; mas ele carece de filosofia; a matemática de suas concepções é muito pobre ... "

Je regardai Rouletabille et ne pus m'empêcher de sourire en entendant ce gamin de dix-huit ans traiter d'enfant un garçon d'une cinquantaine d'années qui avait fait ses preuves comme le plus fin limier de la police d'Europe... I looked at Rouletabille and couldn't help smiling when I heard this eighteen-year-old boy call a boy in his fifties who had proven himself to be the finest bloodhound in Europe. .. Olhei para Rouletabille e não pude deixar de sorrir quando ouvi um garoto de dezoito anos chamando um menino na casa dos cinquenta que provou ser o melhor detetive policial da Europa ... « Vous souriez, me fit Rouletabille... Vous avez tort !

... Je vous jure que je le roulerai... et d'une façon retentissante... mais il faut que je me presse, car il a une avance colossale sur moi, avance que lui a donnée M. Robert Darzac et que M. Robert Darzac va augmenter encore ce soir... Songez donc : chaque fois que l'assassin vient au château , M. Robert Darzac, par une fatalité étrange, s'absente et se refuse à donner l'emploi de son temps ! ... I swear to you that I will roll it ... and in a resounding way ... but I have to hurry, because it has a colossal lead over me, the advance that Mr. Robert Darzac gave him and that Mr. Robert Darzac will increase again this evening ... So think: each time the assassin comes to the castle, Mr. Robert Darzac, by a strange fatality, is absent and refuses to give up the use of his time! — Chaque fois que l'assassin vient au château ! m'écriai-je... Il y est donc revenu... I cried ... So he came back ... — Oui, pendant cette fameuse nuit où s'est produit le phénomène... » - Yes, during that famous night when the phenomenon occurred ... " J'allais donc connaître ce fameux phénomène auquel Rouletabille faisait allusion depuis une demi-heure sans me l'expliquer. So I was going to know this famous phenomenon to which Rouletabille had been referring for half an hour without explaining it to me. Mais j'avais appris à ne jamais presser Rouletabille dans ses narrations... Il parlait quand la fantaisie lui en prenait ou quand il le jugeait utile, et se préoccupait beaucoup moins de ma curiosité que de faire un résumé complet pour lui-même d'un événement capital qui l'intéressait. But I had learned never to press Rouletabille in his narrations ... He spoke when the whim took hold of him or when he deemed it useful, and was much less concerned with my curiosity than with making a complete summary for himself. 'a capital event that interested him. Enfin, par petites phrases rapides, il m'apprit des choses qui me plongèrent dans un état voisin de l'abrutissement, car, en vérité, les phénomènes de cette science encore inconnue qu'est l'hypnotisme, par exemple, ne sont point plus inexplicables que cette disparition de la matière de l'assassin au moment où ils étaient quatre à la toucher. Finally, in short quick sentences, he taught me things that plunged me into a state bordering on stupidity, because, in truth, the phenomena of this still unknown science which is hypnotism, for example, are not more inexplicable than this disappearance of the assassin's material when there were four of them touching it. Por fim, em frases curtas e rápidas, ele me ensinou coisas que me mergulharam em um estado que beirava o estupor, pois, na verdade, os fenômenos dessa ainda desconhecida ciência do hipnotismo, por exemplo, não são mais inexplicáveis do que esse desaparecimento do material do o assassino quando tinham quatro anos para tocá-lo. Je parle de l'hypnotisme comme je parlerais de l'électricité dont nous ignorons la nature, et dont nous connaissons si peu les lois, parce que, dans le moment, l'affaire me parut ne pouvoir s'expliquer que par de l'inexplicable, c'est-à-dire par un événement en dehors des lois naturelles connues. I speak of hypnotism as I would speak of electricity of which we are ignorant of the nature, and of which we know so little the laws, because, at the moment, the matter seemed to me to be able to be explained only by inexplicable, that is, by an event outside known natural laws. Falo de hipnotismo como falaria de eletricidade, da qual ignoramos a natureza, e da qual conhecemos tão pouco as leis, porque, no momento, o assunto me parecia poder ser explicado apenas por inexplicáveis, isto é, por um evento fora das leis naturais conhecidas. Et cependant, si j'avais eu la cervelle de Rouletabille, j'aurais eu, comme lui, « le pressentiment de l'explication naturelle » : car le plus curieux dans tous les mystères du Glandier a bien été « la façon naturelle dont Rouletabille les expliqua ». And yet, if I had had the brain of Rouletabille, I would have had, like him, "the presentiment of the natural explanation": because the most curious in all the mysteries of the Glandier has indeed been "the natural way in which Rouletabille explained them ”. E ainda, se eu tivesse o cérebro de Rouletabille, eu teria, como ele, "o pressentimento da explicação natural": porque o mais curioso em todos os mistérios do Glandier foi de fato "a forma natural como Rouletabille explicou-os ”. Mais qui donc eût pu et pourrait encore se vanter d'avoir la cervelle de Rouletabille ? But who could and could still boast of having Rouletabille's brains? Les bosses originales et inharmoniques de son front, je ne les ai jamais rencontrées sur aucun autre front, si ce n'est — mais bien moins apparentes — sur le front de Frédéric Larsan, et encore fallait- il bien regarder le front du célèbre policier pour en deviner le dessin, tandis que les bosses de Rouletabille sautaient — si j'ose me servir de cette expression un peu forte — sautaient aux yeux. The original and inharmonic bumps on his forehead, I have never encountered them on any other front, except - but much less apparent - on the forehead of Frédéric Larsan, and still we had to look at the forehead of the famous policeman to guess the design, while the bumps of Rouletabille jumped - if I dare use this expression a little strong - jumped to the eyes. Os inchaços originais e inarmônicos em sua testa, nunca os encontrei em nenhuma outra frente, exceto - mas muito menos aparente - na testa de Frédéric Larsan, e ainda foi necessário olhar para a testa do famoso policial para adivinhar o desenho, enquanto os inchaços de Rouletabille saltaram - se me atrevo a usar essa expressão um tanto forte - saltaram nos olhos. J'ai, parmi les papiers qui me furent remis par le jeune homme après l'affaire, un carnet où j'ai trouvé un compte rendu complet du « phénomène de la disparition de la matière de l'assassin », et des réflexions qu'il inspira à mon ami. I have, among the papers which were given to me by the young man after the affair, a notebook in which I found a complete account of the "phenomenon of the disappearance of the material of the assassin", and of the reflections which 'he inspired my friend. Tenho, entre os papéis que me foram entregues pelo jovem depois do caso, um caderno no qual encontrei um relato completo do "fenômeno do desaparecimento do material do assassino" e das reflexões que ele inspirou meu amigo. Il est préférable, je crois, de vous soumettre ce compte rendu que de continuer à reproduire ma conversation avec Rouletabille, car j'aurais peur, dans une pareille histoire, d'ajouter un mot qui ne fût point l'expression de la plus stricte vérité. It is preferable, I believe, to submit this report to you than to continue to reproduce my conversation with Rouletabille, for I would be afraid, in such a story, to add a word which was not the expression of the strictest truth. É preferível, creio eu, apresentar este relatório a você do que continuar a reproduzir minha conversa com Rouletabille, pois eu teria medo, em tal história, de acrescentar uma palavra que não fosse a expressão da mais estrita verdade.