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Zeste de Science, Gare aux dards ! - ZdS#17

Gare aux dards ! - ZdS#17

Bonjour à toutes et à tous !

Haaa c'est la saison des pique-niques.

Et on redécouvre le plaisir de partager son petit repas de plein air

avec des invitées bourdonnantes.

Mais que se passe-t-il dans la tête de ces petites abeilles,

paisibles ouvrières,

pour qu'elles se transforment aussi vite en des kamikazes déterminés,

prêtes à mourir pour défendre leur ruche.

BANZAÏ !!!

(JINGLE)

Plusieurs études ont montré que la défense de la ruche est collective.

Lorsque les abeilles détectent une menace,

elles produisent un ensemble de molécules,

qu'on appelle phéromones d'alarme,

pour prévenir les autres membres de la colonie.

Leurs congénères ainsi alertées

sortent de la ruche à la recherche de l'ennemi potentiel

et se joignent à l'attaque.

Un peu comme nos armées, sauf que l'alerte n'est pas envoyée par radio mais par phéromones.

Des chercheurs du Centre de cognition animale de Toulouse

ont voulu comprendre ce qu'il se passe dans le cerveau des abeilles

pour déclencher une telle agressivité à l'arrivée de la phéromone.

Pour cela, ils sont allés chercher des abeilles dans des ruches

en utilisant une plume pour les faire sortir.

Cette méthode garantit que les abeilles récupérées

sont bien des gardiennes défendant la ruche.

Et surtout qu'elles ne meurent pas en piquant le leurre.

"Peeeetit petit petit petit petit petit petit"

Avec ces petites abeilles,

ils ont réalisé une expérience

pour tester leur comportement face à une menace

en présence et en l'absence de phéromones d'alarme.

Par paire, les abeilles gardiennes sont envoyées dans une petite arène circulaire

dans laquelle un leurre noir tourne et les gène.

Les chercheurs observent alors la fréquence à laquelle les abeilles piquent.

Oui, un petit boudin avec une plume,

ça paraît pas une grande menace.

Mais du point de vue des abeilles,

il faut vous imaginer face à un immense taureau mécanique à plumes

qui tourne sur lui même pour vous mettre des grosses baffes !

Bam !

Ca vous donne pas envie de piquer vous ?!

En l'absence de phéromones d'alarme,

certaines abeilles piquent et d'autres se contentent d'éviter l'obstacle.

La même expérience est réalisée en présence de phéromones.

Et là sans surprise,

les abeilles attaquent plus rapidement et piquent à une fréquence plus élevée.

A partir des résultats de ces expériences,

ils ont classé les abeilles :

les abeilles paisibles qui ne piquent pas le leurre

et les abeilles agressives qui l'attaquent.

Les abeilles OKLM d'un côté.

Les abeilles vénères de l'autre.

Mais les chercheurs sont allés plus loin.

Dans chaque cas, ils ont analysé le cerveau des abeilles,

et mesuré la quantité de trois molécules stars

chez les spécialistes du comportement.

la dopamine, la sérotonine et l'octopamine.

Ces molécules agissent sur les neurones

et la transmission des informations dans le cerveau.

Ce sont des neurotransmetteurs,

des neuromodulateurs

et des neurohormones.

Mais elles sont surtout connues pour réguler l'agressivité

chez de nombreuses espèces d'insectes et de mammifères

chez nous aussi..

GRRRRRRR !

Les chercheurs ont observé

que le cerveau des abeilles agressives était bourré de sérotonine.

Et ils ont aussi constaté

que l'exposition à la phéromone d'alarme

augmentait les taux de dopamine et de sérotonine

dans le cerveau de toutes les abeilles.

Pour montrer que ces molécules sont bien responsables

de l'agressivité des abeilles,

les chercheurs ont recommencé leurs expériences.

Mais cette fois-ci, les cobayes sont préalablement tartinés

soit avec de la dopamine,

soit avec de la sérotonine,

soit avec des produits qui empêchent ces molécules d'agir. et là Bim !

Le constat est sans appel.

Les abeilles les plus shootées à la sérotonine ou à la dopamine

sont celles qui piquent le plus.

Et à l'inverse,

celles qui ne ressentent plus les effets de ces molécules, ne piquent plus.

Ces expériences démontrent donc

que c'est en augmentant la quantité

de sérotonine et de dopamine dans le cerveau

que la phéromone d'alarme

provoque le changement de comportement de l'abeille.

et cette quantité peut varier

d'un individu à l'autre,

en présence ou pas d'une phéromone d'alarme.

Mais aussi en fonction de l'âge de l'abeille,

du patrimoine génétique de la ruche

et qui sait, peut-être, même de la météo.

Ainsi, la diffusion de la phéromone d'alarme

n'envoie pas directement un signal d'attaque

mais augmente la probabilité

que d'autres abeilles osent se transformer en kamikaze.

Etrangement,

l'abeille est un animal que l'humain a domestiqué depuis la préhistoire.

Et pourtant, on est loin de comprendre

toutes les facettes de son comportement.

En étudiant les systèmes de défense de l'abeille,

ces recherches pourraient offrir de nouvelles possibilités de gestion de son agressivité,

pour améliorer les conditions de travail des apiculteurs par exemple

ou pour compenser l'impact des pesticides sur leurs comportements.

Voilà ! J'espère que cette recherche va faire le buzzz.

et qu'elle a piqué votre curiosité.

En tout cas,

moi ça me fout toujours un peu le bourdon de vous quitter, alors je vous dis au prochain épisode !

Petite mais espiègle Mayaaa

Mais sinon ... ça veut dire quoi OKLM ?

Ben ! Détendu du dard, quoi.

Abonnez-vous !


Gare aux dards ! - ZdS#17 Vorsicht vor den Stacheln! - ZdS#17 Beware of stingers! - ZdS#17 ¡Cuidado con los aguijones! - ZdS#17 Attenzione ai pungiglioni! - ZdS#17

Bonjour à toutes et à tous !

Haaa c'est la saison des pique-niques.

Et on redécouvre le plaisir de partager son petit repas de plein air

avec des invitées bourdonnantes.

Mais que se passe-t-il dans la tête de ces petites abeilles,

paisibles ouvrières,

pour qu'elles se transforment aussi vite en des kamikazes déterminés,

prêtes à mourir pour défendre leur ruche.

BANZAÏ !!!

(JINGLE)

Plusieurs études ont montré que la défense de la ruche est collective.

Lorsque les abeilles détectent une menace,

elles produisent un ensemble de molécules,

qu'on appelle phéromones d'alarme,

pour prévenir les autres membres de la colonie.

Leurs congénères ainsi alertées

sortent de la ruche à la recherche de l'ennemi potentiel

et se joignent à l'attaque.

Un peu comme nos armées, sauf que l'alerte n'est pas envoyée par radio mais par phéromones.

Des chercheurs du Centre de cognition animale de Toulouse

ont voulu comprendre ce qu'il se passe dans le cerveau des abeilles

pour déclencher une telle agressivité à l'arrivée de la phéromone.

Pour cela, ils sont allés chercher des abeilles dans des ruches

en utilisant une plume pour les faire sortir.

Cette méthode garantit que les abeilles récupérées

sont bien des gardiennes défendant la ruche. are indeed guardians defending the hive.

Et surtout qu'elles ne meurent pas en piquant le leurre. And especially that they do not die by biting the lure.

"Peeeetit petit petit petit petit petit petit"

Avec ces petites abeilles,

ils ont réalisé une expérience

pour tester leur comportement face à une menace

en présence et en l'absence de phéromones d'alarme.

Par paire, les abeilles gardiennes sont envoyées dans une petite arène circulaire In pairs, the guardian bees are sent into a small circular arena

dans laquelle un leurre noir tourne et les gène. in which a black lure turns and hinders them.

Les chercheurs observent alors la fréquence à laquelle les abeilles piquent. Researchers then observe how often the bees sting.

Oui, un petit boudin avec une plume, Yes, a small sausage with a feather,

ça paraît pas une grande menace. Doesn't seem like a big threat.

Mais du point de vue des abeilles,

il faut vous imaginer face à un immense taureau mécanique à plumes you have to imagine yourself facing a huge feathered mechanical bull

qui tourne sur lui même pour vous mettre des grosses baffes ! which turns on itself to give you big slaps!

Bam !

Ca vous donne pas envie de piquer vous ?! Doesn't that make you want to sting?!

En l'absence de phéromones d'alarme,

certaines abeilles piquent et d'autres se contentent d'éviter l'obstacle.

La même expérience est réalisée en présence de phéromones.

Et là sans surprise,

les abeilles attaquent plus rapidement et piquent à une fréquence plus élevée.

A partir des résultats de ces expériences,

ils ont classé les abeilles :

les abeilles paisibles qui ne piquent pas le leurre

et les abeilles agressives qui l'attaquent.

Les abeilles OKLM d'un côté. OKLM bees on one side.

Les abeilles vénères de l'autre. The bees worship each other.

Mais les chercheurs sont allés plus loin.

Dans chaque cas, ils ont analysé le cerveau des abeilles,

et mesuré la quantité de trois molécules stars and measured the amount of three star molecules

chez les spécialistes du comportement. among behavioral scientists.

la dopamine, la sérotonine et l'octopamine.

Ces molécules agissent sur les neurones

et la transmission des informations dans le cerveau.

Ce sont des neurotransmetteurs,

des neuromodulateurs

et des neurohormones.

Mais elles sont surtout connues pour réguler l'agressivité

chez de nombreuses espèces d'insectes et de mammifères

chez nous aussi..

GRRRRRRR !

Les chercheurs ont observé

que le cerveau des abeilles agressives était bourré de sérotonine. that the brains of aggressive bees were packed with serotonin.

Et ils ont aussi constaté

que l'exposition à la phéromone d'alarme

augmentait les taux de dopamine et de sérotonine increased dopamine and serotonin levels

dans le cerveau de toutes les abeilles.

Pour montrer que ces molécules sont bien responsables

de l'agressivité des abeilles,

les chercheurs ont recommencé leurs expériences.

Mais cette fois-ci, les cobayes sont préalablement tartinés But this time, the guinea pigs are spread beforehand

soit avec de la dopamine, either with dopamine,

soit avec de la sérotonine,

soit avec des produits qui empêchent ces molécules d'agir. et là Bim !

Le constat est sans appel. The conclusion is clear.

Les abeilles les plus shootées à la sérotonine ou à la dopamine The most serotonin or dopamine-addicted bees

sont celles qui piquent le plus.

Et à l'inverse,

celles qui ne ressentent plus les effets de ces molécules, ne piquent plus. those who no longer feel the effects of these molecules no longer sting.

Ces expériences démontrent donc These experiments demonstrate

que c'est en augmentant la quantité

de sérotonine et de dopamine dans le cerveau

que la phéromone d'alarme

provoque le changement de comportement de l'abeille.

et cette quantité peut varier

d'un individu à l'autre,

en présence ou pas d'une phéromone d'alarme.

Mais aussi en fonction de l'âge de l'abeille,

du patrimoine génétique de la ruche of the genetic heritage of the hive

et qui sait, peut-être, même de la météo. and who knows, maybe even the weather.

Ainsi, la diffusion de la phéromone d'alarme Thus, the diffusion of the alarm pheromone

n'envoie pas directement un signal d'attaque

mais augmente la probabilité

que d'autres abeilles osent se transformer en kamikaze. that other bees dare to turn into a suicide bomber.

Etrangement, Strangely,

l'abeille est un animal que l'humain a domestiqué depuis la préhistoire.

Et pourtant, on est loin de comprendre

toutes les facettes de son comportement.

En étudiant les systèmes de défense de l'abeille,

ces recherches pourraient offrir de nouvelles possibilités de gestion de son agressivité,

pour améliorer les conditions de travail des apiculteurs par exemple

ou pour compenser l'impact des pesticides sur leurs comportements.

Voilà ! J'espère que cette recherche va faire le buzzz.

et qu'elle a piqué votre curiosité.

En tout cas,

moi ça me fout toujours un peu le bourdon de vous quitter, me it always gives me the drone to leave you, alors je vous dis au prochain épisode !

Petite mais espiègle Mayaaa Small but mischievous Mayaaa

Mais sinon ... ça veut dire quoi OKLM ?

Ben ! Détendu du dard, quoi. Well! Relaxed from the sting, what.

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