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VERNE, Jules – Voyage au centre de la Terre, XII

XII

Nous étions partis par un temps couvert, mais fixe. Pas de fatigantes chaleurs à redouter, ni pluies désastreuses. Un temps de touristes.

Le plaisir de courir à cheval à travers un pays inconnu me rendait de facile composition sur le début de l'entreprise. J'étais tout entier au bonheur de l'excursionniste fait de désirs et de liberté. Je commençais à prendre mon parti de l'affaire.

« D'ailleurs, me disais-je, qu'est-ce que je risque ? de voyager au milieu du pays le plus curieux ! de gravir une montagne fort remarquable ! au pis-aller de descendre au fond d'un cratère éteint ? Il est bien évident que ce Saknussemm n'a pas fait autre chose. Quant à l'existence d'une galerie qui aboutisse au centre du globe, pure imagination ! pure impossibilité ! Donc, ce qu'il y a de bon à prendre de cette expédition, prenons-le, et sans marchander. Ce raisonnement à peine achevé, nous avions quitté Reykjawik.

Hans marchait en tète, d'un pas rapide, égal et continu. Les deux chevaux chargés de nos bagages le suivaient, sans qu'il fût nécessaire de les diriger. Mon oncle et moi, nous venions ensuite, et vraiment sans faire trop mauvaise figure sur nos bêtes petites, mais vigoureuses.

L'Islande est une des grandes îles de l'Europe ; elle mesure quatorze cents milles de surface, et ne compte que soixante mille habitants. Les géographes l'ont divisée en quatre quartiers, et nous avions à traverser presque obliquement celui qui porte le nom de Pays du quart du Sud-Ouest, « Sudvestr Fjordùngr ».

Hans, en laissant Reykjawik, avait immédiatement suivi les bords de la mer ; nous traversions de maigres pâturages qui se donnaient bien du mal pour être verts ; le jaune réussissait mieux. Les sommets rugueux des masses trachytiquess'estompaient à l'horizon dans les brumes de l'est ; par moments quelques plaques de neige, concentrant la lumière diffuse, resplendissaient sur le versant des cimes éloignées ; certains pics, plus hardiment dressés, trouaient les nuages gris et réapparaissaient au-dessus des vapeurs mouvantes, semblables à des écueils émergés en plein ciel.

Souvent ces chaînes de rocs arides faisaient une pointe vers la mer et mordaient sur le pâturage ; mais il restait toujours une place suffisante pour passer. Nos chevaux, d'ailleurs, choisissaient d'instinct les endroits propices sans jamais ralentir leur marche. Mon oncle n'avait pas même la consolation d'exciter sa monture de la voix ou du fouet ; il ne lui était pas permis d'être impatient.Je ne pouvais m'empêcher de sourire en le voyant si grand sur son petit cheval, et, comme ses longues jambes rasaient le sol, il ressemblait à un centaure à six pieds.

Mon oncle ressemblait à un centaure à six pieds.

« Bonne bête ! bonne bête ! disait-il. Tu verras, Axel, que pas un animal ne l'emporte en intelligence sur le cheval islandais. Neiges, tempêtes, chemins impraticables, rochers, glaciers, rien ne l'arrête. Il est brave, il est sobre, il est sûr. Jamais un faux pas, jamais une réaction. Qu'il se présente quelque rivière, quelque fjörd à traverser, et il s'en présentera, tu le verras sans hésiter se jeter à l'eau, comme un amphibie, et gagner le bord opposé ! Mais ne le brusquons pas, laissons-le agir, et nous ferons, l'un portant l'autre, nos dix lieues par jour.

— Nous, sans doute, répondis-je, mais le guide ?

— Oh ! il ne m'inquiète guère. Ces gens-là, cela marche sans s'en apercevoir. Celui-ci se remue si peu qu'il ne doit pas se fatiguer. D'ailleurs, au besoin, je lui céderai ma monture. Les crampes me prendraient bientôt, si je ne me donnais pas quelque mouvement. Les bras vont bien, mais il faut songer aux jambes. Cependant nous avancions d'un pas rapide. Le pays était déjà à peu près désert. Ça et là une ferme isolée, quelque boër[1]solitaire, bâti de bois, de terre, de morceaux de lave, apparaissait comme un mendiant au bord d'un chemin creux. Ces huttes délabrées avaient l'air d'implorer la charité des passants, et, pour un peu, on leur eût fait l'aumône. Dans ce pays, les routes, les sentiers même manquaient absolument, et la végétation, si lente qu'elle fût, avait vite fait d'effacer le pas des rares voyageurs.

Pourtant cette partie de la province, située à deux pas de sa capitale, comptait parmi les portions habitées et cultivées de l'Islande. Qu'étaient alors les contrées plus désertes que ce désert ? Un demi-mille franchi, nous n'avions encore rencontré ni un fermier sur la porte de sa chaumière, ni un berger sauvage paissant un troupeau moins sauvage que lui ; seulement quelques vaches et des moutons abandonnés à eux-mêmes. Que seraient donc les régions convulsionnées, bouleversées par les phénomènes éruptifs, nées des explosions volcaniques et des commotions souterraines ?

Nous étions destinés à les connaître plus tard ; mais, en consultant la carte d'Olsen, je vis qu'on les évitait en longeant la sinueuse lisière du rivage ; en effet, le grand mouvement plutonique s'est concentré surtout à l'intérieur de l'île ; làles couches horizontales de roches superposées, appelées trapps en langue Scandinave, les bandes trachytiques, les éruptions de basalte, de tufs et de tous les conglomérats volcaniques, les coulées de lave et de porphyre en fusion, ont fait un pays d'une surnaturelle horreur. Je ne me doutais guère alors du spectacle qui nous attendait à la presqu'île du Sneffels, où ces dégâts d'une nature fougueuse forment un formidable chaos.

Deux heures après avoir quitté Reykjawik, nous arrivions au bourg de Gufunes, appelé « Aoalkirkja » ou Église principale. Il n'offrait rien de remarquable. Quelques maisons seulement. À peine de quoi faire un hameau de l'Allemagne. Hans s'y arrêta une demi-heure ; il partagea notre frugal déjeuner, répondit par oui et par non aux questions de mon oncle sur la nature de la route, et lorsqu'on lui demanda en quel endroit il comptait passer la nuit :

« Gardär » dit-il seulement.

Je consultai la carte pour savoir ce qu'était Gardär. Je vis une bourgade de ce nom sur les bords du Hvalfjörd, à quatre milles de Reykjawik. Je la montrai à mon oncle.

« Quatre milles seulement ! dit-il. Quatre milles sur vingt-deux ! Voilà une jolie promenade. Il voulut faire une observation au guide, qui, sans lui répondre, reprit la tête des cheveux et se remit en marche.

Trois heures plus tard, toujours en foulant le gazon décoloré des pâturages, il fallut contourner le Kollafjörd, détour plus facile et moins long qu'une traversée de ce golfe. Bientôt nous entrions dans un « pingstaœr », lieu de juridiction communale, nommé Ejulberg, et dont le clocher eût sonné midi, si les églises islandaises avaient été assez riches pour posséder une horloge ; mais elles ressemblent fort à leurs paroissiens, qui n'ont pas de montres, et qui s'en passent.

Là les chevaux furent rafraîchis ; puis, prenant par un rivage resserré entre une chaîne de collines et la mer, ils nous portèrent d'une traite à l' « aoalkirkja » de Brantär, et un mille plus loin à Saurböer « Annexia », église annexe, située sur la rive méridionale du Hvalfjörd. Il était alors quatre heures du soir ; nous avions franchi quatre milles[2].

Le fjörd était large en cet endroit d'un demi-mille au moins ; les vagues déferlaient avec bruit sur les rocs aigus ; ce golfe s'évasait entre des murailles de rochers, sorte d'escarpe à pic haute de trois mille pieds et remarquable par ses couches brunes que séparaient des lits de tuf d'une nuance rougeâtre. Quelleque fût l'intelligence de nos chevaux, je n'augurais pas bien de la traversée d'un véritable bras de mer opérée sur le dos d'un quadrupède.

« S'ils sont intelligents, dis-je, ils n'essayeront point de passer. En tout cas, je me charge d'être intelligent pour eux. Mais mon oncle ne voulait pas attendre. Il piqua des deux vers le rivage. Sa monture vint flairer la dernière ondulation des vagues et s'arrêta. Mon oncle, qui avait son instinct à lui, la pressa d'avancer. Nouveau refus de l'animal, qui secoua la tête. Alors jurons et coups de fouet, mais ruades de la bête, qui commença à désarçonner son cavalier. Enfin le petit cheval, ployant ses jarrets, se retira des jambes du professeur et le laissa tout droit planté sur deux pierres du rivage, comme le colosse de Rhodes.

Sa monture vint flairer la dernière ondulation des vagues.

« Ah ! maudit animal ! s'écria le cavalier, subitement transformé en piéton et honteux comme un officier de cavalerie qui passerait fantassin.

— « Färja, » fit le guide en lui touchant l'épaule.

— Quoi ! un bac ?

— « Der, » répondit Hans en montrant un bateau.

— Oui, m'écriai-je, il y a un bac.

— Il fallait donc le dire ! Eh bien, en route !

— « Tidvatten, » reprit le guide.

— Que dit-il ?

— Il dit marée, répondit mon oncle en me traduisant le mot danois.

— Sans doute, il faut attendre la marée ?

— « Förbida ? » demanda mon oncle.

— « Ja, » répondit Hans.

Mon oncle frappa du pied, tandis que les chevaux se dirigeaient vers le bac.

Je compris parfaitement la nécessité d'attendre un certain instant de la marée pour entreprendre la traversée du fjörd, celui où la mer, arrivée à sa plus grande hauteur, est étale. Alors le flux et le reflux n'ont aucune action sensible, et le bac ne risque pas d'être entraîné, soit au fond du golfe, soit en plein Océan.

L'instant favorable n'arriva qu'à six heures du soir ; mon oncle, moi, le guide, deux passeurs et les quatre chevaux, nous avions pris place dans une sorte de barque plate assez fragile. Habitué que j'étais aux bacs à vapeur de l'Elbe, je trouvai les rames des bateliers un triste engin mécanique. Il fallut plus d'une heure pour traverser le fjörd ; mais enfin le passage se fit sans accident.

Une demi-heure après, nous atteignions l' « aoalkirkja » de Gardär. ↑Maison du paysan islandais ↑Huit lieues.

XII XII XII XII XII XII

Nous étions partis par un temps couvert, mais fixe. We had gone on a cloudy day, but fixed. Habíamos salido con tiempo nublado, pero fijo. Tínhamos partido com céu nublado, mas com tempo fixo. Мы пошли в пасмурный день, но исправили. Ми виїхали в похмурий, але ясний день. Pas de fatigantes chaleurs à redouter, ni pluies désastreuses. No tiring heats to fear, nor disastrous rains. No hay que temer calor fatigoso, ni lluvias desastrosas. Nenhum calor cansativo para temer, nem chuvas desastrosas. Un temps de touristes. A time of tourists. Una época de turistas. Час для туристів.

Le plaisir de courir à cheval à travers un pays inconnu me rendait de facile composition sur le début de l’entreprise. The pleasure of running on horseback through an unknown country made me an easy composition on the beginning of the enterprise. El placer de correr a caballo por un país desconocido me facilitó iniciar el negocio. J’étais tout entier au bonheur de l’excursionniste fait de désirs et de liberté. I was completely at the mercy of the day-tripper's desires and freedom. Estaba totalmente para la felicidad del caminante hecho de deseos y libertad. Fui inteiramente para a felicidade do excursionista feito de desejos e liberdade. Я говорив про щастя екскурсанта, яке складається з бажань і свободи. Je commençais à prendre mon parti de l’affaire. I began to take my part of the case. Estaba empezando a tomar mi parte del asunto. Eu estava começando a ficar do meu lado no caso.

« D’ailleurs, me disais-je, qu’est-ce que je risque ? Besides," I said to myself, "what am I risking? Además, me dije a mí mismo, ¿qué estoy arriesgando? До того ж, - подумав я, - чим я ризикую? de voyager au milieu du pays le plus curieux ! to travel in the middle of the most curious country! ¡Viajar en medio del país más curioso! de gravir une montagne fort remarquable ! to climb a very remarkable mountain! para escalar una montaña muy notable! au pis-aller de descendre au fond d’un cratère éteint ? at worst to go down to the bottom of an extinct crater? en el peor de los casos, ¿bajar al fondo de un cráter extinto? Il est bien évident que ce Saknussemm n’a pas fait autre chose. It's obvious that this Saknussemm hasn't done anything else. Es bastante obvio que este Saknussemm no hizo nada más. Очевидно, що нічого іншого цей Сакнуссемм не робив. Quant à l’existence d’une galerie qui aboutisse au centre du globe, pure imagination ! As for the existence of a gallery leading to the center of the globe, pure imagination! En cuanto a la existencia de una galería que termina en el centro del globo, ¡pura imaginación! Quanto à existência de uma galeria que termina no centro do globo, pura imaginação! Щодо існування галереї, яка веде до центру земної кулі, то це чиста уява! pure impossibilité ! sheer impossibility! pura imposibilidad! Donc, ce qu’il y a de bon à prendre de cette expédition, prenons-le, et sans marchander. So, what's good to be taken from this expedition, let's take it, and without haggling. Entonces, qué bueno que se saque de esta expedición, tomémoslo, y sin regatear. Ce raisonnement à peine achevé, nous avions quitté Reykjawik. Este razonamiento apenas completado, habíamos dejado Reykjawik.

Hans marchait en tète, d’un pas rapide, égal et continu. Hans walked at the head, with a rapid, equal and continuous step. Hans caminaba al frente, con paso rápido, uniforme y continuo. Hans caminhava na frente, com passo rápido, uniforme e contínuo. Les deux chevaux chargés de nos bagages le suivaient, sans qu’il fût nécessaire de les diriger. Los dos caballos cargados con nuestro equipaje lo siguieron, sin que fuera necesario conducirlos. Mon oncle et moi, nous venions ensuite, et vraiment sans faire trop mauvaise figure sur nos bêtes petites, mais vigoureuses. My uncle and I came next, and really without looking too bad on our small but vigorous animals. Mi tío y yo vinimos después, y realmente no quedamos tan mal en nuestros animales pequeños pero vigorosos. Meu tio e eu viemos em seguida, e realmente não parecíamos muito em nossos animais pequenos, mas vigorosos. Мы с дядей шли дальше, и на самом деле не слишком плохо показывали наши маленькие, но энергичные животные. Ми з дядьком йшли наступними, не надто переймаючись нашими маленькими, але міцними тваринами.

L’Islande est une des grandes îles de l’Europe ; elle mesure quatorze cents milles de surface, et ne compte que soixante mille habitants. Islandia es una de las grandes islas de Europa; Mide mil cuatrocientas millas de superficie y sólo tiene sesenta mil habitantes. Ісландія - один з найбільших островів Європи; його площа сягає чотириста миль, а населення складає лише шістдесят тисяч осіб. Les géographes l’ont divisée en quatre quartiers, et nous avions à traverser presque obliquement celui qui porte le nom de Pays du quart du Sud-Ouest, « Sudvestr Fjordùngr ». Geographers have divided it into four districts, and we had to cross almost obliquely the one called the South-West Quarter Country, "Sudvestr Fjordùngr". Os geógrafos o dividiram em quatro distritos, e tivemos que cruzar quase obliquamente aquele que leva o nome de País do bairro Sudoeste, "Sudvestr Fjordùngr". Географи розділили її на чотири райони, і нам довелося майже навскоси перетнути той, що називається Південно-Західна чверть країни, "Sudvestr Fjordùngr".

Hans, en laissant Reykjawik, avait immédiatement suivi les bords de la mer ; nous traversions de maigres pâturages qui se donnaient bien du mal pour être verts ; le jaune réussissait mieux. Hans, leaving Reykjawik, had immediately followed the shores of the sea; we crossed meager pastures, which struggled to be green; yellow was better. Hans, deixando Reykjawik, seguiu imediatamente para a praia; estávamos atravessando pastagens magras que davam para ser verdes; o amarelo teve mais sucesso. Ганс, покинувши Рейк'явік, одразу ж попрямував узбережжям моря; ми перетинали мізерні пасовиська, які намагалися бути зеленими; жовтий колір був більш успішним. Les sommets rugueux des masses trachytiquess’estompaient à l’horizon dans les brumes de l’est ; par moments quelques plaques de neige, concentrant la lumière diffuse, resplendissaient sur le versant des cimes éloignées ; certains pics, plus hardiment dressés, trouaient les nuages gris et réapparaissaient au-dessus des vapeurs mouvantes, semblables à des écueils émergés en plein ciel. The rough peaks of the trachytic masses were fading on the horizon in the mists of the east; at times a few patches of snow, concentrating the diffuse light, shone on the slopes of distant peaks; certain peaks, more boldly erected, pierced the gray clouds and reappeared above the moving vapors, like reefs emerging in the sky. Las cumbres ásperas de las masas traquíticas se desvanecieron en el horizonte en las brumas del este; por momentos, algunas manchas de nieve, concentrando la luz difusa, brillaban en las laderas de las cumbres distantes; ciertos picos, erigidos con más audacia, perforaron las nubes grises y reaparecieron sobre los vapores en movimiento, como arrecifes que emergen en el cielo. Os picos ásperos das massas traquíticas desvaneceram-se no horizonte nas brumas do leste; às vezes, algumas manchas de neve, concentrando a luz difusa, brilhavam nas encostas dos cumes distantes; certos picos, erguidos com mais ousadia, perfuravam as nuvens cinzentas e reapareciam acima dos vapores em movimento, como recifes emergindo no céu. Шорсткі вершини трагічних мас зникали на горизонті в східних туманах; часом на схилах далеких вершин сяяли окремі плями снігу, концентруючи розсіяне світло; деякі вершини, більш сміливо зведені, пронизували сірі хмари і знову з'являлися над рухомими парами, як рифи, що виникають у повітрі.

Souvent ces chaînes de rocs arides faisaient une pointe vers la mer et mordaient sur le pâturage ; mais il restait toujours une place suffisante pour passer. Often these chains of arid rocks made a point towards the sea and bit on the pasture; but there was always room enough to pass. A menudo, estas cadenas de rocas áridas apuntaban hacia el mar y mordían los pastos; pero siempre había suficiente espacio para pasar. Freqüentemente, essas cadeias de rochas áridas apontavam para o mar e mordiam o pasto; mas sempre havia espaço suficiente para passar. Часто эти цепи аридных скал делали точку в сторону моря и падали на пастбище; но всегда было достаточно места для прохождения. Nos chevaux, d’ailleurs, choisissaient d’instinct les endroits propices sans jamais ralentir leur marche. Nuestros caballos, además, eligieron instintivamente los lugares correctos sin disminuir la velocidad. Mon oncle n’avait pas même la consolation d’exciter sa monture de la voix ou du fouet ; il ne lui était pas permis d’être impatient.Je ne pouvais m’empêcher de sourire en le voyant si grand sur son petit cheval, et, comme ses longues jambes rasaient le sol, il ressemblait à un centaure à six pieds. My uncle did not even have the consolation of exciting his mount with a voice or with a whip; he was not allowed to be impatient. I couldn't help but smile seeing him so tall on his little horse, and as his long legs skimmed the ground he looked like a six-foot centaur. Mi tío ni siquiera tuvo el consuelo de excitar a su montura con una voz o un látigo; no se le permitió impacientarse, no pude evitar sonreír al verlo tan alto en su pequeño caballo, y mientras sus largas piernas rozaban el suelo parecía un centauro de dos metros. Meu tio nem mesmo teve o consolo de excitar sua montaria com uma voz ou um chicote; ele não tinha permissão para ficar impaciente.Eu não pude deixar de sorrir ao vê-lo tão alto em seu cavalinho, e enquanto suas longas pernas deslizavam pelo chão ele parecia um centauro de um metro e oitenta. У моего дяди даже не было утешения возбуждать его лошадь с его голосом или хлыстом; ему не разрешалось быть нетерпеливым. Я не мог не улыбнуться, увидев его настолько высоким на своей маленькой лошади, и, когда его длинные ноги брызгали землю, он выглядел как шестифутовый кентавр. Я не могла не посміхнутися, коли побачила його високого на своєму маленькому конику, а коли його довгі ноги ковзали по землі, він був схожий на шестифутового кентавра.

Mon oncle ressemblait à un centaure à six pieds. Mi tío parecía un centauro de dos metros.

« Bonne bête ! “Good beast! “¡Buena bestia! “Boa besta! bonne bête ! disait-il. Tu verras, Axel, que pas un animal ne l’emporte en intelligence sur le cheval islandais. You will see, Axel, that not an animal gains the intelligence over the Icelandic horse. Verás, Axel, que ningún animal supera al caballo islandés en inteligencia. Você verá, Axel, que nenhum animal supera o cavalo islandês em inteligência. Ти побачиш, Акселю, що немає тварини розумнішої за ісландського коня. Neiges, tempêtes, chemins impraticables, rochers, glaciers, rien ne l’arrête. Snow, storms, impassable paths, rocks, glaciers, nothing stops him. Nieve, tormentas, caminos intransitables, rocas, glaciares, nada puede detenerlo. Neve, tempestades, caminhos intransitáveis, rochas, geleiras, nada pode pará-lo. Il est brave, il est sobre, il est sûr. He is brave, he is sober, he is sure. Jamais un faux pas, jamais une réaction. Nunca un paso en falso, nunca una reacción. Qu’il se présente quelque rivière, quelque fjörd à traverser, et il s’en présentera, tu le verras sans hésiter se jeter à l’eau, comme un amphibie, et gagner le bord opposé ! If there's a river or a fjörd to cross, you'll see him jump into the water like an amphibian and head for the opposite shore! ¡Que haya algún río, algún fiordo que cruzar, y habrá algunos, lo veréis sin dudarlo tirarse al agua, como un anfibio, y llegar a la orilla opuesta! Нехай буде якась річка, якийсь фьорд, який потрібно перетнути, і він з'явиться, і ви побачите, як він, не роздумуючи, стрибне у воду, як земноводне, і дістанеться протилежного берега! Mais ne le brusquons pas, laissons-le agir, et nous ferons, l’un portant l’autre, nos dix lieues par jour. But let's not rush him, let's let him act, and we'll do our ten leagues a day, carrying each other. Pero no lo apresuremos, déjelo actuar, y nosotros, uno cargando al otro, haremos nuestras diez leguas diarias. Mas não vamos apressá-lo, deixá-lo agir, e faremos, um carregando o outro, nossas dez léguas por dia.

— Nous, sans doute, répondis-je, mais le guide ? "We, no doubt," I answered, "but the guide?

— Oh ! il ne m’inquiète guère. he does not worry me much. apenas me preocupa. Я не турбуюся про це. Ces gens-là, cela marche sans s’en apercevoir. These people, it works without realizing it. Esta gente, funciona sin darse cuenta. Ці люди працюють, не помічаючи. Celui-ci se remue si peu qu’il ne doit pas se fatiguer. He moves so little that he does not have to tire himself. Se mueve tan poco que no debe cansarse. Цей рухається так мало, що не повинен втомлюватися. D’ailleurs, au besoin, je lui céderai ma monture. Besides, if necessary, I will give him my mount. Además, si es necesario, le daré mi montura. Крім того, якщо буде потрібно, я віддам йому свого коня. Les crampes me prendraient bientôt, si je ne me donnais pas quelque mouvement. The cramps would take me soon, if I did not give myself some movement. Los calambres se apoderarían de mí pronto, si no me movía un poco. Судоми незабаром охопили б мене, якби я не дала собі трохи порухатися. Les bras vont bien, mais il faut songer aux jambes. The arms are fine, but we need to think about the legs. Los brazos están bien, pero hay que pensar en las piernas. Руки - це добре, але треба подумати про ноги. Cependant nous avancions d’un pas rapide. Sin embargo, avanzamos a un ritmo rápido. Однак ми рухалися швидкими темпами. Le pays était déjà à peu près désert. El país ya estaba casi desierto. Країна вже була майже безлюдною. Ça et là une ferme isolée, quelque boër[1]solitaire, bâti de bois, de terre, de morceaux de lave, apparaissait comme un mendiant au bord d’un chemin creux. Aquí y allá una granja aislada, algún bóer solitario [1], construido de madera, tierra, trozos de lava, aparecía como un mendigo al borde de un camino hundido. Aqui e ali, uma fazenda isolada, algum boër solitário [1], construída com madeira, terra, pedaços de lava, parecia um mendigo à beira de uma estrada submersa. Де-не-де з'являвся ізольований фермерський будинок, якийсь самотній boër[1], побудований з дерева, землі та шматків лави, наче жебрак на узбіччі порожньої стежки. Ces huttes délabrées avaient l’air d’implorer la charité des passants, et, pour un peu, on leur eût fait l’aumône. These dilapidated huts seemed to implore the charity of the passers-by, and for a little while they would have been given alms. Estas chozas destartaladas parecían implorar la caridad de los transeúntes y, por un tiempo, les habrían dado limosna. Ці напівзруйновані халупи виглядали так, ніби благали милостиню у перехожих, і якби тільки їм дали милостиню. Dans ce pays, les routes, les sentiers même manquaient absolument, et la végétation, si lente qu’elle fût, avait vite fait d’effacer le pas des rares voyageurs. In this country the roads and even the paths were absolutely wanting, and the vegetation, slow as it was, had quickly effaced the footsteps of the few travelers. En este país, los caminos, incluso los senderos, eran absolutamente deficientes, y la vegetación, lenta como era, había borrado rápidamente los pasos de los raros viajeros. Neste país, faltavam estradas, até mesmo trilhas, e a vegetação, por mais lenta que fosse, havia apagado rapidamente os passos dos raros viajantes. У цій країні зовсім не було доріг, навіть стежок, а рослинність, хоч і повільна, але швидко стирала сліди рідкісних мандрівників.

Pourtant cette partie de la province, située à deux pas de sa capitale, comptait parmi les portions habitées et cultivées de l’Islande. Yet this part of the province, just a stone's throw from its capital, was one of the most inhabited and cultivated parts of Iceland. Sin embargo, esta parte de la provincia, ubicada a tiro de piedra de su capital, era una de las porciones habitadas y cultivadas de Islandia. No entanto, esta parte da província, localizada a poucos passos de sua capital, era uma das porções habitadas e cultivadas da Islândia. Однак ця частина провінції, що розташована за два кроки від її столиці, була однією з найбільш заселених і оброблюваних частин Ісландії. Qu’étaient alors les contrées plus désertes que ce désert ? What were then the more deserted countries than this desert? ¿Cuáles eran entonces las tierras más desiertas que este desierto? Un demi-mille franchi, nous n’avions encore rencontré ni un fermier sur la porte de sa chaumière, ni un berger sauvage paissant un troupeau moins sauvage que lui ; seulement quelques vaches et des moutons abandonnés à eux-mêmes. Half a mile on, we had yet to meet a farmer on the doorstep of his thatched cottage, or a wild shepherd grazing a herd less wild than himself; just a few cows and sheep left to their own devices. Al cruzar un kilómetro y medio, todavía teníamos que encontrarnos con un granjero en la puerta de su cabaña, o con un pastor salvaje pastando un rebaño menos salvaje que él; sólo quedan unas pocas vacas y ovejas para valerse por sí mismas. Quase um quilômetro cruzado, ainda não havíamos encontrado um fazendeiro na porta de sua cabana, nem um pastor selvagem pastando um rebanho menos selvagem do que ele; apenas algumas vacas e ovelhas sobraram para se defenderem por si mesmas. Проехав полмили, мы еще не встретили фермера у двери его коттеджа, а также дикого пастуха, пасущего стаю, менее дикой, чем он сам; только несколько коров и овец оставались для себя. Пройшовши ще півмилі, ми не зустріли ні фермера біля дверей його хати, ні дикого пастуха, що пас стадо, менш дике, ніж він сам; лише кілька корів і овець, залишених на самоті. Que seraient donc les régions convulsionnées, bouleversées par les phénomènes éruptifs, nées des explosions volcaniques et des commotions souterraines ? What would be the convulsed regions, disrupted by eruptive phenomena, born of volcanic explosions and underground commotions? ¿Cuáles serían las regiones convulsionadas, trastornadas por los fenómenos eruptivos, nacidos de explosiones volcánicas y conmociones subterráneas? Quais seriam as regiões convulsionadas, perturbadas por fenômenos eruptivos, nascidos de explosões vulcânicas e comoções subterrâneas? Якими були б конвульсивні регіони, потрясені виверженнями, народжені вулканічними вибухами і підземними струсами?

Nous étions destinés à les connaître plus tard ; mais, en consultant la carte d’Olsen, je vis qu’on les évitait en longeant la sinueuse lisière du rivage ; en effet, le grand mouvement plutonique s’est concentré surtout à l’intérieur de l’île ; làles couches horizontales de roches superposées, appelées trapps en langue Scandinave, les bandes trachytiques, les éruptions de basalte, de tufs et de tous les conglomérats volcaniques, les coulées de lave et de porphyre en fusion, ont fait un pays d’une surnaturelle horreur. We were destined to get to know them later; but, consulting Olsen's map, I saw that we avoided them by skirting the sinuous edge of the shoreline; indeed, the great plutonic movement was concentrated mainly in the island's interior; There, the horizontal layers of superimposed rocks, called trapps in Scandinavian, the trachytic bands, the eruptions of basalt, tuffs and all the volcanic conglomerates, the flows of molten lava and porphyry, have made a country of supernatural horror. Estábamos destinados a conocerlos más tarde; pero, al mirar el mapa de Olsen, vi que se evitaban siguiendo el borde tortuoso de la orilla; de hecho, el gran movimiento plutónico se concentró principalmente en el interior de la isla; allí las capas horizontales de rocas superpuestas, llamadas trampas en lengua escandinava, las bandas traquíticas, las erupciones de basalto, tobas y todos los conglomerados volcánicos, los flujos de lava y pórfido fundido, hicieron un país de horror sobrenatural. . Нам судилося познайомитися з ними пізніше, але, звірившись з картою Ольсена, я побачив, що їх можна було уникнути, якщо йти вздовж звивистого краю берега; справді, великий плутонічний рух був зосереджений переважно у внутрішній частині острова; Там горизонтальні шари накладених гірських порід, які скандинавською мовою називаються траппами, трахітичні смуги, виверження базальту, туфів і всіх вулканічних конгломератів, потоки лави і розплавленого порфіру створили країну надприродного жаху. Je ne me doutais guère alors du spectacle qui nous attendait à la presqu’île du Sneffels, où ces dégâts d’une nature fougueuse forment un formidable chaos. I hardly suspected then of the spectacle which awaited us on the peninsula of Sneffels, where these damages of a fiery nature form a formidable chaos. Apenas sospechaba entonces el espectáculo que nos aguardaba en la península de Sneffels, donde estos daños de índole ardiente forman un caos formidable. Mal suspeitei então do espetáculo que nos esperava na península de Sneffels, onde estes danos de natureza ígnea formam um caos formidável. Я й гадки не мав, яке видовище чекало на нас на півострові Снеффельс, де цей вогняний безлад природи утворює грізний хаос.

Deux heures après avoir quitté Reykjawik, nous arrivions au bourg de Gufunes, appelé « Aoalkirkja » ou Église principale. Two hours after leaving Reykjawik, we arrived at the village of Gufunes, known as "Aoalkirkja" or Main Church. Через дві години після виїзду з Рейк'явіка ми прибули до містечка Гуфунес, яке називається "Аоалкірк'я" або Головна церква. Il n’offrait rien de remarquable. Нічого особливого в цьому не було. Quelques maisons seulement. Just a few houses. Solo unas pocas casas. À peine de quoi faire un hameau de l’Allemagne. Hardly enough to make a hamlet of Germany. Apenas lo suficiente para hacer una aldea en Alemania. Apenas o suficiente para fazer uma aldeia na Alemanha. Навряд чи цього вистачить, щоб створити село в Німеччині. Hans s’y arrêta une demi-heure ; il partagea notre frugal déjeuner, répondit par oui et par non aux questions de mon oncle sur la nature de la route, et lorsqu’on lui demanda en quel endroit il comptait passer la nuit : Hans stopped there for half an hour; he shared our frugal lunch, answered yes and no to my uncle's questions about the nature of the road, and when asked where he intended to spend the night: Hans se detuvo allí durante media hora; compartió nuestro frugal almuerzo, respondió sí y no a las preguntas de mi tío sobre la naturaleza del camino, y cuando le preguntaron dónde planeaba pasar la noche: Ганс зупинився там на півгодини; він розділив з нами наш скромний обід, відповідав "так" і "ні" на запитання мого дядька про характер дороги, а також на питання, де він збирається заночувати:

« Gardär » dit-il seulement. "Gardär" sólo dice.

Je consultai la carte pour savoir ce qu’était Gardär. Miré el mapa para averiguar qué era Gardär. Je vis une bourgade de ce nom sur les bords du Hvalfjörd, à quatre milles de Reykjawik. I saw a village of this name on the banks of the Hvalfjörd, four miles from Reykjawik. Je la montrai à mon oncle. Se lo mostré a mi tío.

« Quatre milles seulement ! "Лише чотири тисячі! dit-il. Quatre milles sur vingt-deux ! ¡Cuatro millas de veintidós! Quatro milhas em vinte e duas! Чотири тисячі з двадцяти двох! Voilà une jolie promenade. Este es un buen paseo. Il voulut faire une observation au guide, qui, sans lui répondre, reprit la tête des cheveux et se remit en marche. He wanted to make an observation to the guide, who, without replying, took back the head of hair and started walking again. Quiso hacer una observación al guía, quien, sin responderle, levantó la cabeza con el cabello y volvió a caminar. Він хотів зробити зауваження екскурсоводу, але той, не відповівши йому, взяв пасмо волосся і пішов далі.

Trois heures plus tard, toujours en foulant le gazon décoloré des pâturages, il fallut contourner le Kollafjörd, détour plus facile et moins long qu’une traversée de ce golfe. Three hours later, still treading the faded grass of the pastures, we had to go around the Kollafjörd, a detour easier and less time-consuming than crossing the gulf. Tres horas más tarde, todavía pisando la hierba descolorida de los pastos, tuvimos que sortear el Kollafjörd, un desvío más fácil y corto que cruzar este golfo. Через три години, все ще ступаючи по знебарвленій траві пасовищ, ми повинні були обійти Коллафьорд, обхідний шлях, який був легшим і менш трудомістким, ніж перехід через затоку. Bientôt nous entrions dans un « pingstaœr », lieu de juridiction communale, nommé Ejulberg, et dont le clocher eût sonné midi, si les églises islandaises avaient été assez riches pour posséder une horloge ; mais elles ressemblent fort à leurs paroissiens, qui n’ont pas de montres, et qui s’en passent. Soon we entered a "pingstaœr", a place of communal jurisdiction, called Ejulberg, whose steeple would have struck noon, had Icelandic churches been rich enough to own a clock; but they are very much like their parishioners, who have no watches, and do without. Pronto entramos en un "pingstaœr", un lugar de jurisdicción municipal, llamado Ejulberg, cuyo campanario habría dado el mediodía, si las iglesias islandesas hubieran sido lo suficientemente ricas como para tener un reloj; pero se parecen mucho a sus feligreses, que no tienen relojes y se las arreglan sin ellos. Logo entramos em um "pingstaœr", local de jurisdição municipal, chamado Ejulberg, cuja torre do sino teria soado meio-dia, se as igrejas islandesas fossem ricas o suficiente para ter um relógio; mas eles se parecem muito com seus paroquianos, que não têm relógios e que vivem sem eles. Вскоре мы вошли в «пингстайер», место коммунальной юрисдикции под названием Эджулберг, колокольня которого прозвучала в полдень, если исландские церкви были достаточно богаты, чтобы обладать часами; но они очень похожи на прихожан, у которых нет часов, и кто без них. Незабаром ми в'їхали до "пінгстауру", місцевої юрисдикції, під назвою Еюльберг, дзвіниця якого пробив би полудень, якби ісландські церкви були достатньо багаті, щоб мати годинник; але вони дуже схожі на своїх парафіян, які не мають годинників, і обходяться без них.

Là les chevaux furent rafraîchis ; puis, prenant par un rivage resserré entre une chaîne de collines et la mer, ils nous portèrent d’une traite à l' « aoalkirkja » de Brantär, et un mille plus loin à Saurböer « Annexia », église annexe, située sur la rive méridionale du Hvalfjörd. There the horses were refreshed; then, taking in a narrow shoreline between a range of hills and the sea, they carried us in one go to the "aoalkirkja" of Brantär, and a mile further on to Saurböer "Annexia", an annex church on the southern bank of the Hvalfjörd. Allí se refrescaron los caballos; luego, tomando una orilla estrecha entre una cadena de colinas y el mar, nos llevaron de una sola vez a la "aoalkirkja" de Brantär, y una milla más adelante a Saurböer "Annexia", iglesia anexa, situada en la orilla. sur de Hvalfjörd. Lá os cavalos foram revigorados; em seguida, tomando por uma costa restrita entre uma cadeia de colinas e o mar, eles nos carregaram de uma vez para a "aoalkirkja" de Brantär, e uma milha adiante para Saurböer "Annexia", igreja anexa, localizada na costa sul de Hvalfjörd. Там коні відпоїли, а потім вузьким берегом між пагорбами і морем вони одним махом доставили нас до "aoalkirkja" міста Брантар, а ще через милю - до Saurböer "Annexia", церкви-прибудови, розташованої на південному березі Хвальфьорду. Il était alors quatre heures du soir ; nous avions franchi quatre milles[2]. Entonces eran las cuatro de la tarde; habíamos cruzado cuatro millas [2].

Le fjörd était large en cet endroit d’un demi-mille au moins ; les vagues déferlaient avec bruit sur les rocs aigus ; ce golfe s’évasait entre des murailles de rochers, sorte d’escarpe à pic haute de trois mille pieds et remarquable par ses couches brunes que séparaient des lits de tuf d’une nuance rougeâtre. The fjörd was at least half a mile wide at this point; the waves broke noisily over the sharp rocks; this gulf flared out between walls of rock, a kind of sheer escarpment three thousand feet high and remarkable for its brown layers separated by beds of tuff of a reddish hue. El fiordo tenía en este lugar al menos media milla de ancho; las olas rompían ruidosamente sobre las rocas afiladas; este golfo se ensanchaba entre paredes de rocas, una especie de escarpado escarpado de tres mil pies de altura y notable por sus capas marrones separadas por lechos de toba de un tono rojizo. O fjörd ficava neste lugar com pelo menos meia milha de largura; as ondas batiam ruidosamente nas rochas pontiagudas; esse abismo se alargava entre paredes de rochas, uma espécie de escarpa íngreme de três mil pés de altura e notável por suas camadas marrons separadas por camadas de tufo de tonalidade avermelhada. У цьому місці фйорд був щонайменше півмилі завширшки; хвилі з шумом розбивалися об гострі скелі; ця затока виривалася між скелями, своєрідним прямовисним уступом заввишки три тисячі футів, що вирізнявся своїми коричневими шарами, розділеними пластами туфу червонуватого відтінку. Quelleque fût l’intelligence de nos chevaux, je n’augurais pas bien de la traversée d’un véritable bras de mer opérée sur le dos d’un quadrupède. Whatever the intelligence of our horses, I did not augur well for the crossing of a real arm of the sea operated on the back of a quadruped. Por muy inteligentes que fueran nuestros caballos, no auguraba nada bueno para el cruce de un verdadero brazo de mar operado a lomos de un cuadrúpedo. Por mais espertos que fossem nossos cavalos, não era um bom augúrio para a travessia de um verdadeiro braço do mar operado nas costas de um quadrúpede. Якими б розумними не були наші коні, я не думав, що це гарна ідея - перетинати справжню затоку на спині чотириногого.

« S’ils sont intelligents, dis-je, ils n’essayeront point de passer. Якщо вони розумні, - сказав я, - вони не будуть намагатися пройти. En tout cas, je me charge d’être intelligent pour eux. In any case, I take care to be smart for them. En cualquier caso, me encargaré de ser inteligente por ellos. De qualquer forma, cuidarei de ser inteligente para eles. У будь-якому випадку, я беру на себе зобов'язання бути для них розумним. Mais mon oncle ne voulait pas attendre. Pero mi tío no quería esperar. Il piqua des deux vers le rivage. He poked both towards the shore. Se zambulló a ambos hacia la orilla. Він поплив до берега. Sa monture vint flairer la dernière ondulation des vagues et s’arrêta. His mount sniffed the last ripple of the waves and stopped. Su montura olió la última ondulación de las olas y se detuvo. Sua montaria farejou a última ondulação das ondas e parou. Його кінь вловив останнє брижіння хвиль і зупинився. Mon oncle, qui avait son instinct à lui, la pressa d’avancer. My uncle, with his instincts, urged her forward. Mi tío, que tenía su propio instinto, la instó a que se adelantara. Мій дядько, який мав власні інстинкти, підштовхнув її до цього. Nouveau refus de l’animal, qui secoua la tête. New refusal of the animal, who shook his head. Otra negativa del animal, que negó con la cabeza. Alors jurons et coups de fouet, mais ruades de la bête, qui commença à désarçonner son cavalier. Then curses and lashes, but the beast's rushes, which began to unseat its rider. Así que maldiciones y azotes, pero patadas de la bestia, que comenzó a desbancar a su jinete. Assim, xingamentos e chicotadas, mas pontapés da besta, que começou a derrubar seu cavaleiro. Потім прокльони і удари батогом, але звір рветься з місця і починає скидати свого вершника. Enfin le petit cheval, ployant ses jarrets, se retira des jambes du professeur et le laissa tout droit planté sur deux pierres du rivage, comme le colosse de Rhodes. Finalmente el caballito, doblando los corvejones, se apartó de las piernas del profesor y lo dejó erguido sobre dos piedras en la orilla, como el Coloso de Rodas. Por fim, o cavalinho, dobrando os jarretes, afastou-se das pernas do professor e deixou-o plantado de pé sobre duas pedras na margem, como o Colosso de Rodes. Нарешті маленька конячка, зігнувши ратиці, відійшла від ніг професора і залишила його стояти прямо на двох каменях берега, як Колосс Родоський.

Sa monture vint flairer la dernière ondulation des vagues. His mount sniffed the last ripple of the waves. Su montura llegó a oler la última ondulación de las olas. Його кінь під'їхав, щоб понюхати останнє брижіння хвиль.

« Ah ! maudit animal ! s’écria le cavalier, subitement transformé en piéton et honteux comme un officier de cavalerie qui passerait fantassin. cried the horseman, suddenly transformed into a pedestrian and ashamed as a cavalry officer who would pass an infantryman. gritó el jinete, transformado de repente en un peatón y avergonzado como un oficial de caballería que pasa junto a un soldado de infantería. gritou o cavaleiro, subitamente transformado em pedestre e envergonhado como um oficial de cavalaria que passa por um soldado de infantaria. вигукнув вершник, раптово перетворившись на пішохода і засоромлений, як кавалерист, що стане піхотинцем.

— « Färja, » fit le guide en lui touchant l’épaule. "Farja," said the guide, touching his shoulder. - "Färja", dijo la guía, tocándole el hombro.

— Quoi ! un bac ? una bandeja ?

— « Der, » répondit Hans en montrant un bateau. - "Der," answered Hans pointing to a boat. - "Der", respondió Hans señalando un bote. - Дер, - відповів Ганс, вказуючи на човен.

— Oui, m’écriai-je, il y a un bac. "Yes," I exclaimed, "there is a ferry. - Sí, lloré, hay un bac. - Sim, eu chorei, há um bac. - Так, - кажу я, - є пором.

— Il fallait donc le dire ! - So we had to say it! - ¡Así que había que decirlo! Eh bien, en route ! Ну що ж, поїхали!

— « Tidvatten, » reprit le guide.

— Que dit-il ?

— Il dit marée, répondit mon oncle en me traduisant le mot danois. "Ele diz maré", respondeu meu tio, traduzindo a palavra dinamarquesa para mim. - Він каже "приплив", - сказав мій дядько, перекладаючи мені данське слово.

— Sans doute, il faut attendre la marée ? - No doubt, you have to wait for the tide? - Sin duda, ¿debemos esperar la marea?

— « Förbida ? » demanda mon oncle.

— « Ja, » répondit Hans.

Mon oncle frappa du pied, tandis que les chevaux se dirigeaient vers le bac. Mi tío golpeó con el pie mientras los caballos se dirigían al ferry. Meu tio bateu o pé enquanto os cavalos se dirigiam para a balsa.

Je compris parfaitement la nécessité d’attendre un certain instant de la marée pour entreprendre la traversée du fjörd, celui où la mer, arrivée à sa plus grande hauteur, est étale. I understood perfectly the need to wait for a certain moment of the tide to undertake the crossing of the fjörd, the one where the sea, reaching its greatest height, is spread out. Comprendí perfectamente la necesidad de esperar un cierto momento de la marea para emprender la travesía del fjörd, que donde el mar, llegó a su mayor altura, está flojo. Compreendi perfeitamente a necessidade de esperar um determinado momento da maré para empreender a travessia do fjörd, que onde o mar, que atingiu a sua maior altura, está calmo. Я чудово розумів необхідність дочекатися певного моменту припливу, щоб здійснити переправу через фьорд - місце, де море, досягнувши найбільшої висоти, розливається. Alors le flux et le reflux n’ont aucune action sensible, et le bac ne risque pas d’être entraîné, soit au fond du golfe, soit en plein Océan. Then the ebb and flow have no sensible action, and the ferry is not likely to be driven, either at the bottom of the gulf or in the open ocean. Entonces el reflujo y el flujo no tienen una acción apreciable, y el transbordador no corre el riesgo de ser arrastrado, ni al fondo del golfo ni al océano. Assim, a vazante e a vazante não têm ação apreciável, e a balsa não corre o risco de ser arrastada, nem para o fundo do golfo, nem para o oceano. Тоді припливи і відпливи не мають помітного впливу, і порому не загрожує небезпека бути затягнутим ні на дно затоки, ні у відкритий океан.

L’instant favorable n’arriva qu’à six heures du soir ; mon oncle, moi, le guide, deux passeurs et les quatre chevaux, nous avions pris place dans une sorte de barque plate assez fragile. El momento favorable no llegó hasta las seis de la tarde; mi tío, yo, el guía, dos contrabandistas y los cuatro caballos, habíamos tomado nuestros lugares en una especie de bote llano bastante frágil. O momento favorável só chegou às seis da tarde; meu tio, eu, o guia, dois contrabandistas e os quatro cavalos, havíamos tomado nossos lugares em uma espécie de barco chato um tanto frágil. Сприятливий момент настав лише о шостій годині вечора; мій дядько, я, провідник, двоє поромників і четверо коней зайняли свої місця в якомусь пласкому, досить крихкому човні. Habitué que j’étais aux bacs à vapeur de l’Elbe, je trouvai les rames des bateliers un triste engin mécanique. Accustomed as I was to the Elbe's steam ferries, I found the boatmen's oars a sad mechanical contraption. Como estaba acostumbrado a los transbordadores de vapor en el Elba, encontré los remos de los barqueros como un triste dispositivo mecánico. Como estava acostumado com as balsas a vapor no Elba, achei os remos dos barqueiros um triste dispositivo mecânico. Звикнувши до парових поромів на Ельбі, я вважав весла човнярів сумною механічною конструкцією. Il fallut plus d’une heure pour traverser le fjörd ; mais enfin le passage se fit sans accident. Se tardó más de una hora en cruzar el fjörd; pero finalmente el paso se hizo sin accidente. Demorou mais de uma hora para cruzar o fjörd; mas no final a passagem foi feita sem acidentes. Щоб перетнути фьорд, знадобилося більше години, але врешті-решт переправа пройшла без пригод.

Une demi-heure après, nous atteignions l' « aoalkirkja » de Gardär. Media hora después llegamos al Gardär “aoalkirkja”. ↑Maison du paysan islandais ↑Huit lieues. ↑ Casa del campesino islandés ↑ Ocho leguas.