×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

VERNE, Jules – Voyage au centre de la Terre, Chapitre III

Chapitre III

«C'est évidemment du runique, disait le professeur en fronçant le sourcil.

Mais il y a un secret, et je le découvrirai, sinon…»

Un geste violent acheva sa pensée.

«Mets-toi là, ajouta-t-il en m'indiquant la table du poing, et écris.»

En un instant je fus prêt.

«Maintenant, je vais te dicter chaque lettre de notre alphabet qui correspond à l'un de ces caractères islandais. Nous verrons ce que cela donnera. Mais, par saint Michel! garde-toi bien de te tromper!»

La dictée commença. Je m'appliquai de mon mieux; chaque lettre fut appelée l'une après l'autre, et forma l'incompréhensible succession des mots suivants:

mm . r n l l s e s r e u e l s e e c J d e s g t s s m f u n t e i e f n i e d r k e k t , s a m n a t r a t e S S a o d r r n e m t n a e I n u a e c t r r i l S a A t u a a r . n s c r c i e a a b s c c d r m i e e u t u l f r a n t u d t , i a c o s e i b o K e d i i Y

Quand ce travail fut terminé, mon oncle prit vivement la feuille sur laquelle je venais d'écrire, et il l'examina longtemps avec attention.

«Qu'est-ce que cela veut dire?» répétait-il machinalement.

Sur l'honneur, je n'aurais pas pu le lui apprendre. D'ailleurs il ne m'interrogea pas à cet égard, et il continua de se parler à lui-même:

«C'est ce que nous appelons un cryptogramme, disait-il, dans lequel le sens est caché sous des lettres brouillées à dessein, et qui, convenablement disposées, formeraient une phrase intelligible! Quand je pense qu'il y a là peut-être l'explication ou l'indication d'une grande découverte!»

Pour mon compte, je pensais qu'il n'y avait absolument rien, mais je gardai prudemment mon opinion.

Le professeur prit alors le livre et le parchemin, et les compara tous les deux.

«Ces deux écritures ne sont pas de la même main, dit-il; le cryptogramme est postérieur au livre, et j'en vois tout d'abord une preuve irréfragable. En effet, la première lettre est une double M qu'on chercherait, vainement dans le livre de Turleson, car elle ne fut ajoutée à l'alphabet islandais qu'au quatorzième siècle. Ainsi donc, il y a au moins deux cents ans entre le manuscrit et le document.»

Cela j'en conviens, me parut assez logique.

«Je suis donc conduit à penser, reprit mon oncle, que l'un des possesseurs de ce livre aura tracé ces caractères mystérieux. Mais qui diable était ce possesseur? N'aurait-il point mis son nom à quelque endroit de ce manuscrit?»

Mon oncle releva ses lunettes, prit une forte loupe, et passa soigneusement en revue les premières pages du livre. Au verso de la seconde, celle du faux titre, il découvrit une sorte de macule, qui faisait à l'oeil l'effet d'une tache d'encre. Cependant, en y regardant de près, on distinguait quelques caractères à demi effacés. Mon oncle comprit que là était le point intéressant; il s'acharna donc sur la macule et, sa grosse loupe aidant, il finit par reconnaître les signes que voici, caractères runiques qu'il lut sans hésiter: D0 E6 B3 C5 BC D0 B4 B3 A2 BC BC C5 EF

«Arne Saknussem! s'écria-t-il d'un ton triomphant, mais c'est un nom cela, et un nom islandais encore! celui d'un savant du seizième siècle, d'un alchimiste célèbre!»

Je regardai mon oncle avec une certaine admiration.

«Ces alchimistes, reprit-il, Avicenne, Bacon, Lulle, Paracelse, étaient les véritables, les seuls savants de leur époque. Ils ont fait des découvertes dont nous avons le droit d'être étonnés. Pourquoi, ce Saknussemm n'aurait-il pas enfoui sous cet incompréhensible cryptogramme quelque surprenante invention? Cela doit être ainsi. Cela est.»

L'imagination du professeur s'enflammait à cette hypothèse.

«Sans doute, osai-je répondre, mais quel intérêt pouvait avoir ce savant à cacher ainsi quelque merveilleuse découverte?

—Pourquoi? pourquoi? Eh! le sais-je? Galilée n'en a-t-il pas agi ainsi pour Saturne? D'ailleurs, nous verrons bien; j'aurai le secret de ce document, et je ne prendrai ni nourriture ni sommeil avant de l'avoir deviné.

—Oh! pensai-je.

—Ni toi, non plus, Axel, reprit-il.

—Diable! me dis-je, il est heureux que j'aie dîné pour deux!

—Et d'abord, fit mon oncle, il faut trouver la langue de ce «chiffre.» Cela ne doit pas être difficile.»

A ces mots, je relevai vivement la tête. Mon oncle reprit son soliloque:

«Rien n'est plus aisé. Il y a dans ce document cent trente-deux lettres qui donnent soixante-dix-neuf consonnes contre cinquante-trois voyelles. Or, c'est à peu près suivant cette proportion que sont formés les mots des langues méridionales, tandis que les idiomes du nord sont infiniment plus riches en consonnes. Il s'agit donc d'une langue du midi.»

Ces conclusions étaient fort justes.

«Mais quelle est cette langue?»

C'est là que j'attendais mon savant, chez lequel cependant je découvrais un profond analyste.

«Ce Saknussemm, reprit-il, était un homme instruit; or, dès qu'il n'écrivait pas dans sa langue maternelle, il devait choisir de préférence la langue courante entre les esprits cultivés du seizième siècle, je veux dire le latin. Si je me trompe, je pourrai essayer de l'espagnol, du français, de l'italien, du grec, de l'hébreu. Mais les savants du seizième siècle écrivaient généralement en latin. J'ai donc le droit de dire à priori: ceci est du latin.»

Je sautai sur ma chaise. Mes souvenirs de latiniste se révoltaient contre la prétention que cette suite de mots baroques pût appartenir à la douce langue de Virgile.

«Oui! du latin, reprit mon oncle, mais du latin brouillé.

—A la bonne heure! pensai-je.

Si tu le débrouilles, tu seras fin, mon oncle.

—Examinons bien, dit-il, en reprenant la feuille sur laquelle j'avais écrit. Voilà une série de cent trente-deux lettres qui se présentent sous un désordre apparent. Il y a des mots où les consonnes se rencontrent seules comme le premier «mrnlls,» d'autres où les voyelles, au contraire, abondent, le cinquième, par exemple, «unteief,» ou l'avant-dernier «oseibo.» Or, cette disposition n'a évidemment pas été combinée; elle est donnée mathématiquement par la raison inconnue qui a présidé à la succession de ces lettres. Il me parait certain que la phrase primitive a été écrite régulièrement, puis retournée suivant une loi qu'il faut découvrir. Celui qui posséderait la clef de ce «chiffre» le lirait couramment. Mais quelle est cette clef? Axel, as-tu cette clef?»

A cette question je ne répondis rien, et pour cause. Mes regards s'étaient arrêtés sur un charmant portrait suspendu au mur, le portrait de Graüben. La pupille de mon oncle se trouvait alors à Altona, chez une de ses parentes, et son, absence me rendait fort triste, car, je puis l'avouer maintenant, la jolie Virlandaise et le neveu du professeur s'aimaient avec toute la patience et toute la tranquillité allemandes; nous nous étions fiancés à l'insu de mon oncle, trop géologue pour comprendre de pareils sentiments. Graüben était une charmante jeune fille blonde aux yeux bleus, d'un caractère un peu grave, d'un esprit un peu sérieux; mais elle ne m'en aimait pas moins; pour mon compte, je l'adorais, si toutefois ce verbe existe dans la langue tudesque! L'image de ma petite Virlandaise me rejeta donc, en un instant, du monde des réalités dans celui des chimères, dans celui des souvenirs.

Je revis la fidèle compagne de mes travaux et de mes plaisirs. Elle m'aidait à ranger chaque jour les précieuses pierres de mon oncle; elle les étiquetait avec moi. C'était une très forte minéralogiste que mademoiselle Graüben! Elle aimait à approfondir les questions ardues de la science. Que de douces heures nous avions passées à étudier ensemble, et combien j'enviai souvent le sort de ces pierres insensibles qu'elle maniait de ses charmantes mains.

Puis, l'instant de là récréation venue, nous sortions tous les deux; nous prenions par les allées touffues de l'Alsser, et nous nous rendions de compagnie au vieux moulin goudronné qui fait si bon effet à l'extrémité du lac; chemin faisant, on causait en se tenant par la main; je lui racontais des choses dont elle riait de son mieux; on arrivait ainsi jusqu'au bord de l'Elbe, et, après avoir dit bonsoir aux cygnes qui nagent parmi les grands nénuphars blancs, nous revenions au quai par la barque à vapeur.

Or, j'en étais là de mon rêve, quand mon oncle, frappant la table du poing, me ramena violemment à la réalité.

«Voyons, dit-il, la première, idée qui doit se présenter à l'esprit pour brouiller les lettres d'une phrase, c'est, il me semble, d'écrire les mots verticalement au lieu de les tracer horizontalement.

—Tiens! pensai-je.

—Il faut voir ce que cela produit, Axel, jette une phrase quelconque sur ce bout de papier; mais, au lieu de disposer les lettres à la suite les unes des autres, mets-les successivement par colonnes verticales, de manière à les grouper en nombre de cinq ou six.»

Je compris ce dont il s'agissait, et immédiatement j'écrivis de haut en bas:

J m n e , b e e , t G e t' b m i r n a i a t a ! i e p e ü

«Bon, dit le professeur, sans avoir lu. Maintenant, dispose ces mots sur une ligne horizontale.

J'obéis, et j'obtins la phrase suivante:

Jmne,b ee,tGe t'bmirn aiata! iepeü

«Parfait! fit mon oncle en m'arrachant le papier des mains, voilà qui a déjà la physionomie du vieux document; les voyelles sont groupées ainsi que les consonnes dans le même désordre; il y a même des majuscules au milieu des mots, ainsi que des virgules, tout comme dans le parchemin de Saknussemm!»

Je ne puis m'empêcher de trouver ces remarques fort ingénieuses.

«Or, reprit mon oncle en s'adressant directement à moi, pour lire la phrase que tu viens d'écrire, et que je ne connais pas, il me suffira de prendre successivement la première lettre de chaque mot, puis la seconde, puis la troisième, ainsi de suite.

Et mon oncle, à son grand étonnement, et surtout au mien, lut:

Je t'aime bien, ma petite Graüben!

«Hein!» fit le professeur.

Oui, sans m'en douter, en amoureux maladroit, j'avais tracé cette phrase compromettante!

«Ah! tu aimes Graüben! reprit mon oncle d'un véritable ton de tuteur!

—Oui … Non … balbutiai-je!

—Ah! tu aimes Graüben, reprit-il machinalement. Eh bien, appliquons mon procédé au document en question!»

Mon oncle, retombé dans son absorbante contemplation, oubliait déjà mes imprudentes paroles. Je dis imprudentes, car la tête du savant ne pouvait comprendre les choses du coeur. Mais, heureusement, la grande affaire du document l'emporta.

Au moment de faire son expérience capitale, les yeux du professeur Lidenbrock lancèrent des éclairs à travers ses lunettes; ses doigts tremblèrent, lorsqu'il reprit le vieux parchemin; il était sérieusement ému. Enfin il toussa fortement, et d'une voix grave, appelant successivement la première lettre, puis la seconde de chaque mot; il me dicta la série suivante:

mmessunkaSenrA.icefdoK.segnittamurtn ecertserrette,rotaivsadua,ednecsedsadne lacartniiiluJsiratracSarbmutabiledmek meretarcsilucoYsleffenSnI

En finissant, je l'avouerai, j'étais émotionné, ces lettres, nommées une à une, ne m'avaient présenté aucun sens à l'esprit; j'attendais donc que le professeur laissât se dérouler pompeusement entre ses lèvres une phrase d'une magnifique latinité.

Mais, qui aurait pu le prévoir! Un violent coup de poing ébranla la table. L'encre rejaillit, la plume me sauta des mains.

«Ce n'est pas cela! s'écria mon oncle, cela n'a pas le sens commun!»

Puis, traversant le cabinet comme un boulet, descendant l'escalier comme une avalanche, il se précipita dans König-strasse, et s'enfuit à toutes jambes.


Chapitre III Kapitel III Chapter III Capítulo III Capítulo III

«C'est évidemment du runique, disait le professeur en fronçant le sourcil. "It's obviously runic," said the professor, frowning. "Obviamente es rúnico", dijo el profesor, frunciendo el ceño.

Mais il y a un secret, et je le découvrirai, sinon…» But there is a secret, and I will find out if not ... " Pero hay un secreto, y lo descubriré, de lo contrario ... "

Un geste violent acheva sa pensée. A violent gesture completed his thought. Un gesto violento puso fin a su pensamiento. Жорстокий жест завершив його думку.

«Mets-toi là, ajouta-t-il en m'indiquant la table du poing, et écris.» "Put yourself there," he added, pointing to the table of the fist, "and write." "Siéntate ahí", añadió, señalando la mesa con el puño, "y escribe". — Сиди там, — додав він, показуючи кулаком на стіл, — і пиши.

En un instant je fus prêt. In an instant I was ready. En un instante estaba listo. За мить я був готовий.

«Maintenant, je vais te dicter chaque lettre de notre alphabet qui correspond à l'un de ces caractères islandais. “Ahora les voy a dictar cada letra de nuestro alfabeto que coincida con uno de estos caracteres islandeses. «Зараз я продиктую вам кожну літеру нашого алфавіту, яка відповідає одному з цих ісландських ієрогліфів. Nous verrons ce que cela donnera. We will see what that will give. Veremos qué dará. Побачимо, що буде. Mais, par saint Michel! But, by Saint Michael! ¡Pero, por San Miguel! Mas, por São Miguel! Але, клянусь святим Михайлом! garde-toi bien de te tromper!» beware of deceiving yourself! " ¡tenga cuidado de no cometer un error! " будьте обережні, щоб не помилитися!»

La dictée commença. Comenzó el dictado. O ditado começou. Je m'appliquai de mon mieux; chaque lettre fut appelée l'une après l'autre, et forma l'incompréhensible succession des mots suivants: I did my best; each letter was called one after the other, and formed the incomprehensible succession of the following words: Hice mi mejor esfuerzo; cada letra se llamaba una tras otra y formaba la incomprensible sucesión de las siguientes palabras: Я зробив все, що міг; кожна літера називалася одна за одною і утворювала незрозумілу послідовність таких слів:

mm . r n l l s e s r e u e l s e e c J d e s g t s s m f u n t e i e f n i e d r k e k t , s a m n a t r a t e S S a o d r r n e m t n a e I n u a e c t r r i l S a A t u a a r . rnllsesreuelseec J desgtssmfunteiefniedr kekt, samnatrate SS aodrrnemtnae I nuaectrril S a A tuaar. n s c r c i e a a b s c c d r m i e e u t u l f r a n t u d t , i a c o s e i b o K e d i i Y

Quand ce travail fut terminé, mon oncle prit vivement la feuille sur laquelle je venais d'écrire, et il l'examina longtemps avec attention. Cuando terminó este trabajo, mi tío tomó rápidamente la hoja en la que acababa de escribir y la examinó detenidamente durante mucho tiempo. Terminado esse trabalho, meu tio pegou rapidamente a folha que eu acabara de escrever e a examinou atentamente por um longo tempo.

«Qu'est-ce que cela veut dire?» répétait-il machinalement. "¿Qué quiere decir eso?" repitió mecánicamente.

Sur l'honneur, je n'aurais pas pu le lui apprendre. On my honor, I couldn't have told him. Por mi honor, no podría haberle enseñado eso. Клянуся честю, я не міг йому сказати. D'ailleurs il ne m'interrogea pas à cet égard, et il continua de se parler à lui-même: Besides, he did not question me in this regard, and he continued to talk to himself: Además, no me cuestionó al respecto, y siguió hablando solo: Крім того, він не питав мене про це, а продовжував говорити сам із собою:

«C'est ce que nous appelons un cryptogramme, disait-il, dans lequel le sens est caché sous des lettres brouillées à dessein, et qui, convenablement disposées, formeraient une phrase intelligible! "This is what we call a cryptogram," he said, "in which the meaning is hidden under purposefully scrambled letters, and which, properly arranged, would form an intelligible sentence!" "Esto es lo que llamamos un criptograma", dijo, "en el que el significado está oculto debajo de letras revueltas a propósito, y que, debidamente ordenadas, formarían una oración inteligible". “Isso é o que chamamos de criptograma”, disse ele, “em que o significado está oculto sob letras embaralhadas propositalmente e que, devidamente organizadas, formariam uma frase inteligível! «Це те, що ми називаємо криптограмою, — сказав він, — у якій значення приховано під навмисно зашифрованими літерами, і яка, якщо її правильно розмістити, утворить зрозуміле речення! Quand je pense qu'il y a là peut-être l'explication ou l'indication d'une grande découverte!» When I think there may be an explanation or indication of a great discovery! " ¡Cuando pienso que quizás existe la explicación o el indicio de un gran descubrimiento! "

Pour mon compte, je pensais qu'il n'y avait absolument rien, mais je gardai prudemment mon opinion. For my part, I thought there was absolutely nothing, but I cautiously held my opinion. Por mi parte, pensé que no había absolutamente nada, pero mantuve mi opinión con cautela. De minha parte, pensei que não havia absolutamente nada, mas mantive minha opinião com cautela. Зі свого боку, я думав, що абсолютно нічого, але я ретельно зберіг свою думку.

Le professeur prit alors le livre et le parchemin, et les compara tous les deux. Luego, el profesor tomó el libro y el pergamino y los comparó. Потім професор узяв книгу та пергамент і порівняв їх обидва.

«Ces deux écritures ne sont pas de la même main, dit-il; le cryptogramme est postérieur au livre, et j'en vois tout d'abord une preuve irréfragable. "These two writings are not by the same hand," he said; the cryptogram is posterior to the book, and I first see irrefutable proof of it. "Estos dos escritos no son de la misma mano", dijo; el criptograma es posterior al libro, y veo ante todo una prueba irrefutable de ello. "Esses dois escritos não são da mesma mão", disse ele; o criptograma é posterior ao livro e, em primeiro lugar, vejo uma prova irrefutável disso. «Ці два писання написані не однією рукою», — сказав він; криптограма стоїть після книги, і я бачу передусім незаперечний доказ цього. En effet, la première lettre est une double M qu'on chercherait, vainement dans le livre de Turleson, car elle ne fut ajoutée à l'alphabet islandais qu'au quatorzième siècle. In fact, the first letter is a double M that one would look for, in vain in Turleson's book, because it was not added to the Icelandic alphabet until the fourteenth century. En efecto, la primera letra es una doble M que se buscaría, en vano en el libro de Turleson, porque no se añadió al alfabeto islandés hasta el siglo XIV. Дійсно, першою літерою є подвійна М, яку марно шукали б у книзі Турлесона, оскільки її додали до ісландського алфавіту лише в чотирнадцятому столітті. Ainsi donc, il y a au moins deux cents ans entre le manuscrit et le document.» So, at least two hundred years ago, between the manuscript and the document. " Así que hay al menos doscientos años entre el manuscrito y el documento ".

Cela j'en conviens, me parut assez logique. I agree, seemed quite logical to me. Eu concordo, parecia bastante lógico para mim.

«Je suis donc conduit à penser, reprit mon oncle, que l'un des possesseurs de ce livre aura tracé ces caractères mystérieux. "I am therefore led to think," resumed my uncle, "that one of the owners of this book will have drawn these mysterious characters. «Тому я змушений думати, — продовжив мій дядько, — що один із власників цієї книжки, мабуть, знайшов цих таємничих персонажів. Mais qui diable était ce possesseur? Pero, ¿quién diablos era este dueño? Mas quem diabos era esse dono? N'aurait-il point mis son nom à quelque endroit de ce manuscrit?» Wouldn't he have put his name somewhere in this manuscript? " ¿No habría puesto su nombre en algún lugar de este manuscrito? " Ele não teria colocado seu nome em algum lugar deste manuscrito? " Хіба він не поставив своє ім'я десь у цьому рукописі?

Mon oncle releva ses lunettes, prit une forte loupe, et passa soigneusement en revue les premières pages du livre. My uncle raised his glasses, took out a strong magnifying glass, and carefully reviewed the first pages of the book. Mi tío levantó sus lentes, tomó una lupa fuerte y revisó cuidadosamente las primeras páginas del libro. Meu tio ergueu os óculos, tirou uma lupa forte e revisou cuidadosamente as primeiras páginas do livro. Au verso de la seconde, celle du faux titre, il découvrit une sorte de macule, qui faisait à l'oeil l'effet d'une tache d'encre. On the back of the second, that of the false title, he discovered a kind of macula, which made the eye look like an ink stain. En el reverso del segundo, el del medio título, descubrió una especie de mancha, que parecía una mancha de tinta en el ojo. No verso do segundo, o do meio-título, ele descobriu uma espécie de mancha, que parecia uma mancha de tinta aos olhos. На зворотному боці другого, на фальшивому заголовку, він виявив якусь пляму, схожу на чорнильну пляму. Cependant, en y regardant de près, on distinguait quelques caractères à demi effacés. However, while looking closely, one could distinguish a few half-erased characters. Sin embargo, al mirar de cerca, se podían distinguir algunos personajes medio borrados. No entanto, olhando de perto, pode-se ver alguns personagens meio apagados. Однак, якщо придивитися, можна розгледіти кілька напівстертих символів. Mon oncle comprit que là était le point intéressant; il s'acharna donc sur la macule et, sa grosse loupe aidant, il finit par reconnaître les signes que voici, caractères runiques qu'il lut sans hésiter: D0 E6 B3 C5 BC D0 B4 B3 A2 BC BC C5 EF My uncle understood that this was the interesting point; he therefore worked hard on the macula and, his big magnifying glass helping, he ended up recognizing the following signs, runic characters that he read without hesitation: D0 E6 B3 C5 BC D0 B4 B3 A2 BC BC C5 EF Mi tío entendió que ese era el punto interesante; por eso trabajó mucho en la mácula y, ayudado por su gran lupa, acabó reconociendo los siguientes signos, caracteres rúnicos que leyó sin dudarlo: D0 E6 B3 C5 BC D0 B4 B3 A2 BC BC C5 EF Мій дядько розумів, що це цікавий момент; тому він наполягав на макулі, і завдяки великій лупі він зрештою розпізнав такі знаки, рунічні символи, які він прочитав без вагань: D0 E6 B3 C5 BC D0 B4 B3 A2 BC BC C5 EF

«Arne Saknussem! ¡Arne Saknussem! «Арне Сакнуссем! s'écria-t-il d'un ton triomphant, mais c'est un nom cela, et un nom islandais encore! gritó triunfalmente, "¡pero ese es un nombre, y un nombre islandés otra vez!" — вигукнув він переможним тоном, але це ім’я, до того ж ісландське! celui d'un savant du seizième siècle, d'un alchimiste célèbre!» that of a sixteenth century scholar, of a famous alchemist! " la de un erudito del siglo XVI, de un alquimista famoso! "

Je regardai mon oncle avec une certaine admiration. I looked at my uncle with some admiration.

«Ces alchimistes, reprit-il, Avicenne, Bacon, Lulle, Paracelse, étaient les véritables, les seuls savants de leur époque. “These alchemists,” he continued, “Avicenna, Bacon, Llull, Paracelsus, were the real, the only scientists of their time. “Estos alquimistas”, continuó, “Avicena, Bacon, Llull, Paracelso, fueron los verdaderos, los únicos científicos de su tiempo. «Ці алхіміки, — продовжував він, — Авіценна, Бекон, Луллі, Парацельс були справжніми, єдиними вченими свого часу. Ils ont fait des découvertes dont nous avons le droit d'être étonnés. They made discoveries that we have the right to be amazed at. Hicieron descubrimientos de los que tenemos derecho a asombrarnos. Вони зробили відкриття, яким ми маємо право дивуватися. Pourquoi, ce Saknussemm n'aurait-il pas enfoui sous cet incompréhensible cryptogramme quelque surprenante invention? Why, this Saknussemm would not have buried under this incomprehensible cryptogram some surprising invention? ¿Por qué, este Saknussemm no debería haber enterrado bajo este incomprensible criptograma alguna invención sorprendente? Por que esse Saknussemm não teria enterrado alguma invenção surpreendente sob esse criptograma incompreensível? Чому б цей Сакнуссем не поховав під цією незрозумілою криптограмою якийсь дивовижний винахід? Cela doit être ainsi. It must be so. Так повинно бути. Cela est.» That is."

L'imagination du professeur s'enflammait à cette hypothèse. La imaginación del profesor se encendió ante esta hipótesis.

«Sans doute, osai-je répondre, mais quel intérêt pouvait avoir ce savant à cacher ainsi quelque merveilleuse découverte? "Sin duda", me atreví a responder, "pero ¿qué interés podría tener este científico en ocultar algún descubrimiento maravilloso de esta manera?" «Безперечно, наважився відповісти я, але який інтерес може мати цей учений у приховуванні такого дивовижного відкриття?

—Pourquoi? pourquoi? Eh! le sais-je? do I know? lo se чи я знаю? Galilée n'en a-t-il pas agi ainsi pour Saturne? Did not Galileo do this for Saturn? ¿No hizo Galileo esto por Saturno? Хіба Галілей не зробив це для Сатурна? D'ailleurs, nous verrons bien; j'aurai le secret de ce document, et je ne prendrai ni nourriture ni sommeil avant de l'avoir deviné. Besides, we will see well; I will have the secret of this document, and I will not take food or sleep until I have guessed it. Además, veremos; Tendré el secreto de este documento y no comeré ni dormiré hasta haberlo adivinado. Além disso, veremos; Eu terei o segredo deste documento e não irei comer ou dormir até que eu adivinhe. Крім того, ми побачимо; У мене буде таємниця цього документа, і я не буду ні їсти, ні спати, поки не відгадаю її.

—Oh! pensai-je. I thought. Pensé.

—Ni toi, non plus, Axel, reprit-il. "Do not you, either, Axel," he said. "Tú tampoco, Axel", dijo. «Ти теж, Аксель», — продовжив він.

—Diable! -Devil! -¡Diablo! me dis-je, il est heureux que j'aie dîné pour deux! I say to myself, he is happy that I have dined for two! Me dije a mí mismo, ¡está feliz de que haya cenado para dos! Disse a mim mesmo: ele está feliz por eu ter jantado para dois! Я сказав собі, це щастя, що я повечеряв на двох!

—Et d'abord, fit mon oncle, il faut trouver la langue de ce «chiffre.» Cela ne doit pas être difficile.» "And first," said my uncle, "we must find the language of this" cipher. " It doesn't have to be difficult. ” "Y primero", dijo mi tío, "debemos encontrar el idioma de esta" cifra ". No tiene por qué ser difícil ". "E primeiro", disse meu tio, "você tem que encontrar a linguagem dessa" cifra ". Não precisa ser difícil. ” «А спочатку, — сказав дядько, — ми повинні знайти мову цього «шифру». Це не повинно бути важко».

A ces mots, je relevai vivement la tête. At these words, I raised my head quickly. Ante estas palabras, levanté la cabeza rápidamente. При цих словах я різко підвів голову. Mon oncle reprit son soliloque: My uncle resumed his soliloquy: Mi tío reanudó su soliloquio:

«Rien n'est plus aisé. "Nothing is easier. “Nada es más fácil. «Немає нічого простішого. Il y a dans ce document cent trente-deux lettres qui donnent soixante-dix-neuf consonnes contre cinquante-trois voyelles. En este documento hay ciento treinta y dos letras que dan setenta y nueve consonantes contra cincuenta y tres vocales. Há neste documento cento e trinta e duas letras que dão setenta e nove consoantes contra cinquenta e três vogais. У цьому документі є сто тридцять дві літери, які позначають сімдесят дев'ять приголосних проти п'ятдесяти трьох голосних. Or, c'est à peu près suivant cette proportion que sont formés les mots des langues méridionales, tandis que les idiomes du nord sont infiniment plus riches en consonnes. Now it is about this proportion that the words of the southern languages are formed, while the idioms of the north are infinitely richer in consonants. Ahora bien, es aproximadamente de acuerdo con esta proporción que se forman las palabras de los idiomas del sur, mientras que los idiomas del norte son infinitamente más ricos en consonantes. Agora, é mais ou menos de acordo com essa proporção que as palavras das línguas do sul são formadas, enquanto as línguas do norte são infinitamente mais ricas em consoantes. Тепер майже відповідно до цієї пропорції утворюються слова південних мов, тоді як ідіоми північних нескінченно багатші приголосними. Il s'agit donc d'une langue du midi.» It is therefore a language of the south. ” Por tanto, es una lengua del sur ". É, portanto, uma língua do sul ”. Тому це мова півдня.

Ces conclusions étaient fort justes. These conclusions were very accurate. Estas conclusiones fueron muy correctas. Ці висновки були цілком правильними.

«Mais quelle est cette langue?» "¿Pero qué es este idioma?"

C'est là que j'attendais mon savant, chez lequel cependant je découvrais un profond analyste. This is where I was waiting for my scholar, in whom, however, I discovered a profound analyst. Fue allí donde esperé a mi científico, en quien sin embargo descubrí un profundo analista. Foi lá que esperei meu cientista, em quem, porém, descobri um profundo analista. Там я дочекався свого вченого, в якому, проте, виявив глибокого аналітика.

«Ce Saknussemm, reprit-il, était un homme instruit; or, dès qu'il n'écrivait pas dans sa langue maternelle, il devait choisir de préférence la langue courante entre les esprits cultivés du seizième siècle, je veux dire le latin. "This Saknussemm," he went on, "was an educated man; but as soon as he did not write in his mother tongue, he had to choose preferably the current language between the cultivated minds of the sixteenth century, I mean Latin. “Este Saknussemm”, continuó, “era un hombre educado; sin embargo, en cuanto dejó de escribir en su lengua materna, tuvo que elegir preferentemente la lengua corriente entre las mentes cultivadas del siglo XVI, me refiero al latín. «Цей Сакнуссемм, — продовжив він, — був освіченою людиною; тепер, як тільки він не писав своєю рідною мовою, йому довелося вибрати за перевагою поточну мову серед культивованих умів шістнадцятого століття, я маю на увазі латинь. Si je me trompe, je pourrai essayer de l'espagnol, du français, de l'italien, du grec, de l'hébreu. If I'm wrong, I can try Spanish, French, Italian, Greek, Hebrew. Si me equivoco, puedo probar español, francés, italiano, griego, hebreo. Se eu estiver errado, posso tentar espanhol, francês, italiano, grego, hebraico. Якщо я помиляюся, я можу спробувати іспанську, французьку, італійську, грецьку, іврит. Mais les savants du seizième siècle écrivaient généralement en latin. Mais les savants du seizième siècle écrivaient généralement en latin. J'ai donc le droit de dire à priori: ceci est du latin.» So I have the right to say a priori: this is Latin. " Así que tengo derecho a decir a priori: esto es latín ”.

Je sautai sur ma chaise. I jumped into my chair. Salté de mi silla. Mes souvenirs de latiniste se révoltaient contre la prétention que cette suite de mots baroques pût appartenir à la douce langue de Virgile. Meine Erinnerungen als Lateiner rebellierten gegen die Behauptung, dass diese barocke Wortfolge zur süßen Sprache Vergils gehören könnte. My Latinist memories revolted against the pretension that this series of Baroque words could belong to Virgil's sweet tongue. Mis recuerdos como latinista se rebelaron contra la afirmación de que esta serie de palabras barrocas podría pertenecer al lenguaje amable de Virgilio. Mes souvenirs de latiniste se révoltaient contre la prétention que cette suite de mots baroques pût appartenir à la douce langue de Virgile. Minhas memórias latinistas se revoltaram contra a afirmação de que essa série de palavras barrocas poderia pertencer à linguagem gentil de Virgílio. Мої латинські спогади бунтували проти твердження, що цей ряд барокових слів міг належати до ніжної мови Вергілія.

«Oui! du latin, reprit mon oncle, mais du latin brouillé. Latin, resumed my uncle, but scrambled Latin. Latín, reanudó mi tío, pero revuelto latín. Latim, retomado meu tio, mas latim embaralhado. «Латинська мова», — продовжив мій дядько, але латиною зашифрована.

—A la bonne heure! -All in good time! -¡A la buena hora! -Tudo em bom tempo! -Всьому свого часу! pensai-je.

Si tu le débrouilles, tu seras fin, mon oncle. If you do it, you'll be fine, uncle. Si lo logras, serás inteligente, tío. Se conseguir, vai ficar bem, tio. Якщо впораєшся, то будеш добре, дядьку.

—Examinons bien, dit-il, en reprenant la feuille sur laquelle j'avais écrit. — Давай добре подивимось, — сказав він, беручи аркуш, на якому я писав. Voilà une série de cent trente-deux lettres qui se présentent sous un désordre apparent. Here is a series of one hundred and thirty-two letters which appear in an apparent disorder. He aquí una serie de ciento treinta y dos letras que aparecen en aparente desorden. Ось серія зі ста тридцяти двох листів, поданих у явному безладді. Il y a des mots où les consonnes se rencontrent seules comme le premier «mrnlls,» d'autres où les voyelles, au contraire, abondent, le cinquième, par exemple, «unteief,» ou l'avant-dernier «oseibo.» Or, cette disposition n'a évidemment pas été combinée; elle est donnée mathématiquement par la raison inconnue qui a présidé à la succession de ces lettres. There are words in which consonants meet alone as the first "mrnlls," others where vowels, on the contrary, abound, the fifth, for example, "unteief," or the penultimate "oseibo." However, this provision has obviously not been combined; it is given mathematically by the unknown reason which presided over the succession of these letters. Hay palabras donde las consonantes se encuentran solas como la primera "mrnlls", otras donde las vocales, por el contrario, abundan, la quinta, por ejemplo, "unteief", o la penúltima "oseibo". Sin embargo, esta disposición obviamente no se ha combinado; está dado matemáticamente por la razón desconocida que presidió la sucesión de estas letras. Є слова, де приголосні зустрічаються одні, як перше «mrnlls», інші, де голосних, навпаки, багато, п'яте, наприклад, «unteief», або передостаннє «oseibo». Однак це положення, очевидно, не об'єднано; це задано математично невідомою причиною, яка керувала послідовністю цих літер. Il me parait certain que la phrase primitive a été écrite régulièrement, puis retournée suivant une loi qu'il faut découvrir. It seems certain to me that the original sentence was written regularly, then turned over according to a law that must be discovered. Me parece seguro que la oración original se escribió con regularidad y luego se entregó de acuerdo con una ley que debe descubrirse. Мені здається певним, що оригінальне речення було написано регулярно, а потім повернуто відповідно до закону, який потрібно виявити. Celui qui posséderait la clef de ce «chiffre» le lirait couramment. Whoever possesses the key of this "figure" would read it fluently. Quien posea la clave de este "cifrado" lo leerá con fluidez. Quem possui a chave para esta "cifra" iria lê-la fluentemente. Mais quelle est cette clef? Pero, ¿cuál es esta clave? Axel, as-tu cette clef?» Axel, ¿tienes esta llave? "

A cette question je ne répondis rien, et pour cause. I didn't answer this question, and for good reason. No respondí esta pregunta, y por una buena razón. Não respondi a essa pergunta, e por um bom motivo. На це питання я не відповів, і недарма. Mes regards s'étaient arrêtés sur un charmant portrait suspendu au mur, le portrait de Graüben. Mi mirada se había detenido en un encantador retrato colgado en la pared, el retrato de Graüben. Meu olhar parou em um retrato encantador pendurado na parede, o retrato de Graüben. Мій погляд зупинився на чарівному портреті, що висів на стіні, портреті Граубен. La pupille de mon oncle se trouvait alors à Altona, chez une de ses parentes, et son, absence me rendait fort triste, car, je puis l'avouer maintenant, la jolie Virlandaise et le neveu du professeur s'aimaient avec toute la patience et toute la tranquillité allemandes; nous nous étions fiancés à l'insu de mon oncle, trop géologue pour comprendre de pareils sentiments. Die Schülerin meines Onkels befand sich zu dieser Zeit in Altona bei einer Verwandten, und ihre Abwesenheit machte mich sehr traurig, denn, wie ich jetzt gestehen kann, liebten sich die hübsche Virländerin und der Neffe des Professors mit aller deutschen Geduld und Ruhe; wir hatten uns ohne das Wissen meines Onkels verlobt, der ein zu großer Geologe war, um solche Gefühle zu verstehen. The ward of my uncle was then at Altona, at one of his relatives, and his absence made me very sad, because, I can confess now, the pretty Virlandaise and the nephew of the professor loved each other with all the patience and all the German tranquility; we were betrothed to the knowledge of my uncle, too geological to understand such sentiments. El pupilo de mi tío estaba entonces en Altona, con uno de sus parientes, y su ausencia me entristeció mucho, porque, ahora puedo admitirlo, la bonita virlandaise y el sobrino del profesor se amaban con toda la paciencia. y toda la tranquilidad alemana; Nos comprometimos sin el conocimiento de mi tío, demasiado geólogo para comprender tales sentimientos. A pupila de meu tio ficava então em Altona, com um de seus parentes, e sua ausência me entristeceu muito, pois, agora posso admitir, a linda Virlandaise e o sobrinho do professor se amavam com toda a paciência e toda a tranquilidade alemã; Ficamos noivos sem o conhecimento de meu tio, geólogo demais para entender tais sentimentos. Підопічний мого дядька перебував тоді в Альтоні, в одного з її родичів, і її відсутність дуже засмутила мене, бо, тепер можу зізнатися, гарненька Вірландез і племінник професора любили одне одного з усім терпінням і всім німецьким спокоєм; ми заручилися без відома мого дядька, надто геолога, щоб зрозуміти такі настрої. Graüben était une charmante jeune fille blonde aux yeux bleus, d'un caractère un peu grave, d'un esprit un peu sérieux; mais elle ne m'en aimait pas moins; pour mon compte, je l'adorais, si toutefois ce verbe existe dans la langue tudesque! Graüben was a charming blonde girl with blue eyes, of a somewhat serious character, a somewhat serious mind; but she loved me no less; for my part, I adored it, if however this verb exists in the Tudesque language! Graüben era una encantadora chica rubia de ojos azules, de carácter algo serio, de mente algo seria; pero ella no me amaba menos; por mi parte, me encantó, ¡si sin embargo este verbo existe en la lengua tudesca! Граубен була чарівною білявою дівчиною з блакитними очима, дещо серйозного характеру, дещо серйозного духу; але вона все одно любила мене; зі свого боку, я обожнював це, якщо це дієслово існує в тудескній мові! L'image de ma petite Virlandaise me rejeta donc, en un instant, du monde des réalités dans celui des chimères, dans celui des souvenirs. The image of my little Virlandaise threw me therefore, in an instant, from the world of realities into that of chimeras, into that of memories. La imagen de mi pequeña virlanda me arrojó, por tanto, en un instante, del mundo de las realidades al de las quimeras, al de los recuerdos. A imagem da minha pequena Virlandaise atirou-me, portanto, num instante, do mundo das realidades para o das quimeras, para o das memórias. Таким чином образ моєї маленької Вірландези миттєво перекинув мене зі світу реальності у світ химер, у світ спогадів.

Je revis la fidèle compagne de mes travaux et de mes plaisirs. I saw the faithful companion of my labors and my pleasures. Vi al fiel compañero de mis labores y mis placeres. Я знову побачив вірного супутника моїх праць і моїх насолод. Elle m'aidait à ranger chaque jour les précieuses pierres de mon oncle; elle les étiquetait avec moi. She helped me tidy up my uncle's precious stones every day; she tagged them with me. Ella me ayudó a ordenar las piedras preciosas de mi tío todos los días; ella los etiquetó conmigo. Ela me ajudava a limpar as pedras preciosas do meu tio todos os dias; ela os etiquetou comigo. Вона щодня допомагала мені складати дорогоцінні камені мого дядька; вона позначила їх зі мною. C'était une très forte minéralogiste que mademoiselle Graüben! Miss Graüben was a very strong mineralogist! ¡La señorita Graüben era una mineralogista muy fuerte! Міс Граубен була дуже сильним мінералогом! Elle aimait à approfondir les questions ardues de la science. She liked to delve into the difficult questions of science. Le gustaba ahondar en las difíciles cuestiones de la ciencia. Їй подобалося досліджувати складні питання науки. Que de douces heures nous avions passées à étudier ensemble, et combien j'enviai souvent le sort de ces pierres insensibles qu'elle maniait de ses charmantes mains. How many sweet hours we had spent studying together, and how often I envied the fate of those insensible stones which she wielded with her charming hands. Cuántas dulces horas habíamos pasado estudiando juntas y cuántas veces envidiaba el destino de esas piedras insensibles que empuñaba con sus encantadoras manos. Quantas doces horas havíamos passado estudando juntos e quantas vezes invejei o destino daquelas pedras insensíveis que ela empunhava com suas mãos encantadoras.

Puis, l'instant de là récréation venue, nous sortions tous les deux; nous prenions par les allées touffues de l'Alsser, et nous nous rendions de compagnie au vieux moulin goudronné qui fait si bon effet à l'extrémité du lac; chemin faisant, on causait en se tenant par la main; je lui racontais des choses dont elle riait de son mieux; on arrivait ainsi jusqu'au bord de l'Elbe, et, après avoir dit bonsoir aux cygnes qui nagent parmi les grands nénuphars blancs, nous revenions au quai par la barque à vapeur. Then, the moment of recreation came, we both went out; we took by the bushy alleys of the Alsser, and went together with the old tarmac, which is so good at the end of the lake; on the way, they talked while holding hands; I told her things she laughed at her best; We arrived thus to the edge of the Elbe, and, after saying good-night to the swans swimming among the great white water-lilies, we returned to the quay by the steamboat. Luego, llegó el momento de la recreación, ambos salimos; tomamos los tupidos callejones del Alsser y fuimos en compañía al viejo molino alquitranado que se ve tan bien al final del lago; en el camino, charlamos tomados de la mano; Le dije cosas de las que se rió lo mejor que pudo; llegamos así al borde del Elba y, después de dar las buenas noches a los cisnes que nadaban entre los grandes nenúfares blancos, regresamos al muelle en el barco de vapor. Então, chegou o momento da recreação, nós dois saímos; pegamos os becos cheios de arbustos do Alsser e fomos em companhia ao velho moinho de alcatrão que parece tão bom no fim do lago; no caminho, conversamos de mãos dadas; Contei-lhe coisas das quais ela riu o melhor que pôde; chegamos assim à orla do Elba e, depois de dizer boa noite aos cisnes que nadavam entre os grandes lírios de água branca, voltamos ao cais pelo barco a vapor. Потім, коли настав час відпочинку, ми обоє вийшли; ми поїхали порослими кущами алеями річки Альсер і пішли разом до старого просмоленого млина, який так гарно виглядає на березі озера; дорогою ми балакали, тримаючись за руки; Я розповідав їй речі, з яких вона сміялася як могла; Таким чином ми дісталися берегів Ельби і, побажавши лебедям, що плавали серед високих білих латаття, повернулися на набережну на пароплаві.

Or, j'en étais là de mon rêve, quand mon oncle, frappant la table du poing, me ramena violemment à la réalité. Now, that was my dream, when my uncle, knocking on the table with his fist, brought me back to reality. Ahora, yo estaba allí en mi sueño, cuando mi tío, golpeando la mesa con el puño, me devolvió violentamente a la realidad. Agora, eu estava lá em meu sonho, quando meu tio, batendo na mesa com o punho, me trouxe de volta violentamente à realidade. Ось я був там уві сні, коли дядько, вдаривши кулаком по столу, насильно повернув мене до реальності.

«Voyons, dit-il, la première, idée qui doit se présenter à l'esprit pour brouiller les lettres d'une phrase, c'est, il me semble, d'écrire les mots verticalement au lieu de les tracer horizontalement. “Let’s see,” he said, “the first idea that must occur to your mind in order to scramble the letters of a sentence is, it seems to me, to write the words vertically instead of drawing them horizontally. “Veamos”, dijo, “la primera idea que se debe ocurrir para mezclar las letras de una oración es, me parece, escribir las palabras verticalmente en lugar de trazarlas horizontalmente. “Vejamos”, disse ele, “a primeira ideia que deve ocorrer à mente para embaralhar as letras de uma frase é, parece-me, escrever as palavras verticalmente em vez de traçá-las horizontalmente. «Давайте подивимося, — сказав він, — перша ідея, яка має прийти в голову, щоб перебрати літери в реченні, як мені здається, це писати слова вертикально, а не горизонтально.

—Tiens! -¡Aquí! pensai-je.

—Il faut voir ce que cela produit, Axel, jette une phrase quelconque sur ce bout de papier; mais, au lieu de disposer les lettres à la suite les unes des autres, mets-les successivement par colonnes verticales, de manière à les grouper en nombre de cinq ou six.» “You have to see what that produces, Axel, throw some sentence on this piece of paper; but, instead of arranging the letters one after the other, place them successively in vertical columns, so as to group them in number of five or six. " “Tienes que ver qué produce eso, Axel, tirar alguna frase en este papel; pero, en lugar de ordenar las letras una detrás de otra, colóquelas sucesivamente en columnas verticales, para agruparlas en cinco o seis ". «Ти маєш побачити, що це дає, Аксель», — кидає те чи інше речення на цьому аркуші паперу; але замість того, щоб розташовувати літери одну за одною, помістіть їх послідовно у вертикальні колонки, щоб згрупувати їх по п’ять або шість.

Je compris ce dont il s'agissait, et immédiatement j'écrivis de haut en bas: I understood what it was, and immediately wrote from top to bottom: Eu entendi o que era e imediatamente escrevi de cima para baixo: Я зрозумів, про що йдеться, і відразу написав зверху вниз:

J m n e , b e e , t G e t' b m i r n a i a t a ! i e p e ü

«Bon, dit le professeur, sans avoir lu. Maintenant, dispose ces mots sur une ligne horizontale.

J'obéis, et j'obtins la phrase suivante: Obedecí y obtuve la siguiente frase:

Jmne,b ee,tGe t'bmirn aiata! iepeü

«Parfait! fit mon oncle en m'arrachant le papier des mains, voilà qui a déjà la physionomie du vieux document; les voyelles sont groupées ainsi que les consonnes dans le même désordre; il y a même des majuscules au milieu des mots, ainsi que des virgules, tout comme dans le parchemin de Saknussemm!» said my uncle, snatching the paper from my hands, "that already has the face of the old document; the vowels are grouped as well as the consonants in the same disorder; there are even capital letters in the middle of the words, as well as commas, just like in Saknussemm's scroll! " — сказав дядько, вириваючи з моїх рук папір, уже схожий на старий документ; голосні згруповані разом із приголосними в однаковому порядку; навіть великі літери в середині слів, а також коми, як на пергаменті Сакнуссема!»

Je ne puis m'empêcher de trouver ces remarques fort ingénieuses. I can not help but find these remarks very ingenious. Я не можу не знайти ці зауваження дуже геніальними.

«Or, reprit mon oncle en s'adressant directement à moi, pour lire la phrase que tu viens d'écrire, et que je ne connais pas, il me suffira de prendre successivement la première lettre de chaque mot, puis la seconde, puis la troisième, ainsi de suite. "Now," said my uncle, addressing me directly, "to read the sentence you have just written, and which I do not know, it will suffice for me to take successively the first letter of each word, then the second, and then the third, and so on. "Ahora", respondió mi tío, dirigiéndose directamente a mí, "para leer la frase que acabas de escribir, y que no conozco, me bastará con tomar sucesivamente la primera letra de cada palabra, luego la segunda, luego el tercero, así sucesivamente.

Et mon oncle, à son grand étonnement, et surtout au mien, lut: And my uncle, to his astonishment, and especially mine, read: І мій дядько, на превеликий свій подив, а особливо на мій, прочитав:

Je t'aime bien, ma petite Graüben! I like you, my little Graüben!

«Hein!» fit le professeur. "Huh!" said the professor.

Oui, sans m'en douter, en amoureux maladroit, j'avais tracé cette phrase compromettante! Yes, without suspecting it, as a clumsy lover, I had traced this compromising sentence! ¡Sí, sin darme cuenta, como amante torpe, había extraído esta frase comprometedora! Так, сам того не підозрюючи, як незграбний коханець, я написав цей компромат!

«Ah! tu aimes Graüben! you love Graüben! ¡te encanta Graüben! reprit mon oncle d'un véritable ton de tuteur! replied my uncle in a true tutorial tone! respondió mi tío en un verdadero tono tutorial! — продовжив мій дядько справжнім репетиторським тоном!

—Oui … Non … balbutiai-je! “Yes… No… I stammered! —Так... Ні... Я затинався!

—Ah! tu aimes Graüben, reprit-il machinalement. you love Graüben, he went on mechanically. Eh bien, appliquons mon procédé au document en question!» Well, let's apply my process to the document in question! ”

Mon oncle, retombé dans son absorbante contemplation, oubliait déjà mes imprudentes paroles. My uncle, relapsed into his absorbing contemplation, was already forgetting my imprudent words. Mi tío, recaído en su absorta contemplación, ya estaba olvidando mis imprudentes palabras. Дядько, знову заглиблений у споглядання, уже забув мої необачні слова. Je dis imprudentes, car la tête du savant ne pouvait comprendre les choses du coeur. I say imprudent, because the head of the scientist could not understand the things of the heart. Digo imprudente, porque la cabeza del científico no podía entender las cosas del corazón. Mais, heureusement, la grande affaire du document l'emporta. Fortunately, however, the great deal of the document won out. Afortunadamente, sin embargo, ganó gran parte del documento.

Au moment de faire son expérience capitale, les yeux du professeur Lidenbrock lancèrent des éclairs à travers ses lunettes; ses doigts tremblèrent, lorsqu'il reprit le vieux parchemin; il était sérieusement ému. As he was having his momentous experience, Professor Lidenbrock's eyes flashed through his glasses; his fingers trembled when he picked up the old parchment again; he was seriously moved. Mientras estaba teniendo su experiencia trascendental, los ojos del profesor Lidenbrock brillaron a través de sus lentes; le temblaron los dedos cuando volvió a coger el viejo pergamino; estaba seriamente conmovido. Коли він збирався виконати свій важливий експеримент, очі професора Ліденброка блиснули крізь окуляри; його пальці тремтіли, коли він знову взявся за старий пергамент; він був серйозно зворушений. Enfin il toussa fortement, et d'une voix grave, appelant successivement la première lettre, puis la seconde de chaque mot; il me dicta la série suivante: Finally he coughed heavily, and in a deep voice, calling successively the first letter, then the second of each word; he dictated the following series to me: Finalmente tosió pesadamente, y con voz profunda, llamando sucesivamente la primera letra, luego la segunda de cada palabra; me dictó la siguiente serie:

mmessunkaSenrA.icefdoK.segnittamurtn ecertserrette,rotaivsadua,ednecsedsadne lacartniiiluJsiratracSarbmutabiledmek meretarcsilucoYsleffenSnI

En finissant, je l'avouerai, j'étais émotionné, ces lettres, nommées une à une, ne m'avaient présenté aucun sens à l'esprit; j'attendais donc que le professeur laissât se dérouler pompeusement entre ses lèvres une phrase d'une magnifique latinité. In the end, I will confess, I was excited; these letters, named one by one, did not make any sense to my mind; I was waiting for the professor to let a phrase of magnificent Latinity pass pompously between his lips. Al terminar, lo admito, me conmovió, estas letras, nombradas una a una, no me habían presentado ningún significado; De modo que esperé a que el profesor dejara que una frase de magnífico latín se desarrollara entre sus labios pomposamente. Ao terminar, devo admitir, fiquei comovido, essas cartas, nomeadas uma a uma, não haviam apresentado nenhum significado para mim; Portanto, esperei que o professor deixasse uma frase em latim magnífico se desenrolar entre seus lábios pomposamente.

Mais, qui aurait pu le prévoir! But, who could have foreseen it! Pero, ¡quién podría haberlo predicho! Але хто б це міг передбачити! Un violent coup de poing ébranla la table. A violent punch shook the table. Un violento puñetazo sacudió la mesa. L'encre rejaillit, la plume me sauta des mains. The ink came back, the pen jumped from my hands. La tinta salió a borbotones, la pluma saltó de mis manos. A tinta jorrou, a pena saltou das minhas mãos. Чорнило бризкає, перо вискакує з моїх рук.

«Ce n'est pas cela! "It's not that! "¡No es eso! «Це не те! s'écria mon oncle, cela n'a pas le sens commun!» cried my uncle, "that doesn't make sense!" exclamou meu tio, "isso não faz sentido!"

Puis, traversant le cabinet comme un boulet, descendant l'escalier comme une avalanche, il se précipita dans König-strasse, et s'enfuit à toutes jambes. Then, crossing the cabinet like a cannonball, descending the stairs like an avalanche, he rushed into König-strasse, and fled at full speed. Luego, cruzando el gabinete como una bala de cañón, bajando las escaleras como una avalancha, se precipitó hacia König-strasse y huyó a toda velocidad. Então, cruzando o gabinete como uma bala de canhão, descendo as escadas como uma avalanche, ele correu para a König-strasse e fugiu a toda velocidade. Потім, перетнувши кабінет, як куля, спустившись сходами, як лавина, він кинувся на Кеніг-штрассе і втік якомога швидше.