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RFI: Journal en Français Facile, Journal en français facile 08/06/2020 20h00 GMT

Journal en français facile 08/06/2020 20h00 GMT

Jérôme Bastion : Bienvenue sur Radio France internationale, il est 22h à Paris, 20h en temps universel, et c'est l'heure de votre Journal en français facile ! Et à la Une de l'actualité de ce lundi 8 juin : - les hommages à George Floyd se poursuivent aux États-Unis, deux semaines après l'interpellation brutale qui a mené ce citoyen afro-américain à la mort, mais ce sont désormais des obsèques dans le calme qui se préparent, alors que la police de Minneapolis où le drame a eu lieu prépare une profonde reconversion. Nous y serons dans un instant.

- cette remise en cause de la police américaine n'est pas sans lien avec le mea-culpa du premier flic de France : « Le racisme n'a pas sa place dans la police française, il ne suffit pas de le condamner, il faut le traquer », dit le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, après des manifestations d'ampleur. Il promet la tolérance « 0 ».

- et puis l'inquiétude de la Banque Mondiale après 3 mois de confinement dû au coronavirus : la planète connait sa plus vaste crise économique depuis 150 ans, et jusqu'à 100 millions de personnes pourraient tomber dans l'extrême pauvreté. ------

JB : Deux semaines après la mort par asphyxie de George Floyd, un afro-américain de 46 ans sans problème qui était interpellé par la police de Minneapolis, dans le Minnesota, au nord des États-Unis, la ville est toujours en état de choc et le conseil municipal se prépare rien moins qu'à démanteler sa police, mise en cause pour ses méthodes. Parmi les 4 policiers arrêtés dans le cadre de l'enquête sur cette mort très médiatisée et qui a eu des répercussions mondiales, le principal suspect, Éric Chauvin, a comparu pour la première fois devant la Justice de la ville où vous vous trouvez, Éric de Salve. La comparution n'a duré que 10 minutes. Deux semaines après avoir tué George Floyd, l'ex-policier portait la tenue orange des prisonniers. Il était auditionné par visioconférence depuis sa prison de haute sécurité ou il est maintenu isolé des autres détenus. Quand le juge lui a demandé son adresse, Derek Chauvin, 44 ans, a simplement confirmé, mais à l'imparfait : « c'était mon adresse » a-t-il dit. Une audience essentiellement procédurale. Le juge a fixé sa prochaine audition au 29 juin et sa caution à 1, 25 millions de dollars, sans condition. C'est le maximum prévu par la loi. L'ancien policier faisait déjà l'objet d'une vingtaine de plaintes et était impliqué dans plusieurs fusillades. Il avait d'abord été inculpé pour homicide involontaire, mais ces faits ont ensuite été requalifiés en meurtre non prémédité. Un crime passible de 40 années de prison, mais beaucoup ici craignent que Chauvin bénéficie d'une peine légère comme c'est presque toujours le cas pour les policiers. Alors pour demander justice, une scène très forte s'est produite pendant cette audition à l'extérieur, une centaine d'avocats ont manifesté en silence tous agenouillé et tourné vers la salle du tribunal avec une requête la fin de l'impunité pour les policiers tueurs aux États-Unis. JB : Et alors que Houston, où il avait grandi, se prépare à ses funérailles, à Washington, les démocrates du Congrès américain ont observé eux aussi 8 minutes 46 de silence un genou à terre, en hommage aux afro-américains morts à la suite de violences policières. Les élus ont dévoilé ce lundi leur projet de réforme de la police. Ils évoquent une réforme d'envergure, inédite au niveau fédéral. Correspondance à Washington, Anne Corpet.

« Avec ce projet de loi, le congrès se tient aujourd'hui auprès de ceux qui se battent pour la justice », entame Nancy Pelosi, la chef des démocrates à la chambre. Le texte prévoit notamment de faciliter les poursuites judiciaires contre les policiers, de créer un registre national des bavures commises par les forces de l'ordre, et d'interdire certaines pratiques, comme celle qui a conduit à la mort de Georges Floyd. Le texte devrait être rapidement adopté à la chambre, mais son avenir devant le sénat à majorité républicaine est incertain. Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat. « Les Américains qui sont descendus dans la rue cette semaine ont demandé un changement. Avec cette législation les démocrates portent leur cause. Maintenant nous devons collectivement, tous les américains, élever nos voix et demander au chef de la majorité républicaine de soumettre ce texte de loi avant le mois de juillet au sénat, pour qu'il soit débattu et adopté. Leader Mc Connell, ayons ce débat. Pas seulement à la télévision ou sur Twitter, mais au Sénat des États-Unis. » Mais le chef de la majorité républicaine au Sénat n'a pas l'habitude d'aller contre la volonté du président. Or Donald Trump ne cesse de plaider pour la loi et l'ordre. Il accuse les démocrates de vouloir « couper les vivres de la police ». Anne Corpet, Washington, RFI.

JB : Et en France, après un week-end de manifestations contre les violences policières, dans le sillage du décès de Georges Floyd, le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a fait une série d'annonces, à la demande du président de la République, prévoyant une réforme de l'institution sur ses méthodes et sur les capacités d'inspection des forces l'ordre. Il a également souligné qu'aucun dérapage ne serait admis. Écoutez-le.

[Transcription manquante]

JB : Propos recueillis par Marie Casadebaig. La Banque Mondiale publie des prévisions très pessimistes sur l'économie de la planète. Selon elle, le coronavirus a provoqué la plus grande récession depuis la dernière guerre mondiale. Altin Lazaj.

Le PIB de l'économie planétaire devrait chuter de 5,2 % cette année, c'est du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. La Banque souligne que cette prévision risque encore d'être revue à la baisse. Elle estime aussi que 70 à 100 millions de personnes pourraient basculer dans l'extrême pauvreté. Aucun pays n'est épargné : les économies avancées sont les plus touchées avec un recul de 7 % de leur PIB contre 2,5 % pour les pays émergents et en développement. La zone euro, elle, subirait la plus forte chute, soit environ 9 %. Seule la Chine éviterait la récession, son économie devrait même enregistrer une croissance de 1 % cette année. Mais le ralentissement économique de l'empire du Milieu est tellement important qu'il pourrait indirectement freiner la reprise dans plusieurs pays en développement, selon la banque mondiale. L'institution financière est en revanche plus optimiste pour l'année prochaine. Elle table sur un rebond de la croissance mondiale de l'ordre de 4,2 %, à condition qu'il n'y ait pas une seconde vague épidémique. JB : Le Royaume-Uni, un des pays le plus touchés par le coronavirus dans le monde et le premier en Europe, impose dès ce lundi une quarantaine obligatoire, soit 14 jours d'isolement, à tous les voyageurs qui entrent et sortent du pays, par air, terre ou mer. Le gouvernement veut ainsi maîtriser la propagation du virus dans le pays. Cette mesure, qui sera réexaminée par le gouvernement toutes les trois semaines, suscite la colère des compagnies aériennes Easyjet et Ryanair qui n'ont tout simplement pas l'intention de la respecter. Ariane Gaffuri.

Depuis plusieurs jours, Michael O'Leary, le patron de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair tire la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, dans une lettre commune Ryanair et son concurrent britannique Easyjet demande au gouvernement de Boris Johnson de renoncer à une quarantaine selon eux inefficace, qui aura un effet dévastateur sur le secteur et qui détruira des milliers d'emplois. Ils préviennent également qu'ils n'annuleront aucun vol et qu'ils comptent saisir la justice. Dès aujourd'hui, des contrôles aléatoires doivent en effet être mis en place aux frontières, et les contrevenants s'exposent à une amende de 1 000 livres (environ 1 122 euros). De quoi dissuader les touristes européens de venir en Grande-Bretagne, et porter un coup fatal au secteur, craignent Ryanair et Easyjet. Par ailleurs, où les voyageurs téméraires seraient isolés pendant quarante jours ? C'est le flou. Pour calmer le jeu, le gouvernement britannique envisage d'instaurer des ponts aériens, en clair des exceptions avec la France ou l'Espagne. Mais Paris a déjà indiqué qu'il appliquerait des mesures d'isolement analogues, au nom de la réciprocité. Seules quelques exemptions sont prévues pour les professionnels de la santé ou les camionneurs, par exemple.

JB : Et pour rester dans le domaine économique : les bourses européennes ont terminé en baisse lundi, mais Wall Street continue sa progression à la faveur des espoirs d'une reprise rapide de l'économie américaine. C'est la fin de ce journal, merci à vous de l'avoir suivi !


Journal en français facile 08/06/2020 20h00 GMT Easy French News 08/06/2020 20h00 GMT

Jérôme Bastion : Bienvenue sur Radio France internationale, il est 22h à Paris, 20h en temps universel, et c'est l'heure de votre Journal en français facile ! Et à la Une de l'actualité de ce lundi 8 juin : - les hommages à George Floyd se poursuivent aux États-Unis, deux semaines après l'interpellation brutale qui a mené ce citoyen afro-américain à la mort, mais ce sont désormais des obsèques dans le calme qui se préparent, alors que la police de Minneapolis où le drame a eu lieu prépare une profonde reconversion. Nous y serons dans un instant.

- cette remise en cause de la police américaine n'est pas sans lien avec le mea-culpa du premier flic de France : « Le racisme n'a pas sa place dans la police française, il ne suffit pas de le condamner, il faut le traquer », dit le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, après des manifestations d'ampleur. Il promet la tolérance « 0 ».

- et puis l'inquiétude de la Banque Mondiale après 3 mois de confinement dû au coronavirus : la planète connait sa plus vaste crise économique depuis 150 ans, et jusqu'à 100 millions de personnes pourraient tomber dans l'extrême pauvreté. ------

JB : Deux semaines après la mort par asphyxie de George Floyd, un afro-américain de 46 ans sans problème qui était interpellé par la police de Minneapolis, dans le Minnesota, au nord des États-Unis, la ville est toujours en état de choc et le conseil municipal se prépare rien moins qu'à démanteler sa police, mise en cause pour ses méthodes. Parmi les 4 policiers arrêtés dans le cadre de l'enquête sur cette mort très médiatisée et qui a eu des répercussions mondiales, le principal suspect, Éric Chauvin, a comparu pour la première fois devant la Justice de la ville où vous vous trouvez, Éric de Salve. La comparution n'a duré que 10 minutes. Deux semaines après avoir tué George Floyd, l'ex-policier portait la tenue orange des prisonniers. Il était auditionné par visioconférence depuis sa prison de haute sécurité ou il est maintenu isolé des autres détenus. Quand le juge lui a demandé son adresse, Derek Chauvin, 44 ans, a simplement confirmé, mais à l'imparfait : « c'était mon adresse » a-t-il dit. Une audience essentiellement procédurale. Le juge a fixé sa prochaine audition au 29 juin et sa caution à 1, 25 millions de dollars, sans condition. C'est le maximum prévu par la loi. L'ancien policier faisait déjà l'objet d'une vingtaine de plaintes et était impliqué dans plusieurs fusillades. Il avait d'abord été inculpé pour homicide involontaire, mais ces faits ont ensuite été requalifiés en meurtre non prémédité. Un crime passible de 40 années de prison, mais beaucoup ici craignent que Chauvin bénéficie d'une peine légère comme c'est presque toujours le cas pour les policiers. Alors pour demander justice, une scène très forte s'est produite pendant cette audition à l'extérieur, une centaine d'avocats ont manifesté en silence tous agenouillé et tourné vers la salle du tribunal avec une requête la fin de l'impunité pour les policiers tueurs aux États-Unis. JB : Et alors que Houston, où il avait grandi, se prépare à ses funérailles, à Washington, les démocrates du Congrès américain ont observé eux aussi 8 minutes 46 de silence un genou à terre, en hommage aux afro-américains morts à la suite de violences policières. Les élus ont dévoilé ce lundi leur projet de réforme de la police. Ils évoquent une réforme d'envergure, inédite au niveau fédéral. Correspondance à Washington, Anne Corpet.

« Avec ce projet de loi, le congrès se tient aujourd'hui auprès de ceux qui se battent pour la justice », entame Nancy Pelosi, la chef des démocrates à la chambre. Le texte prévoit notamment de faciliter les poursuites judiciaires contre les policiers, de créer un registre national des bavures commises par les forces de l'ordre, et d'interdire certaines pratiques, comme celle qui a conduit à la mort de Georges Floyd. Le texte devrait être rapidement adopté à la chambre, mais son avenir devant le sénat à majorité républicaine est incertain. Chuck Schumer, chef de la minorité démocrate au Sénat. « Les Américains qui sont descendus dans la rue cette semaine ont demandé un changement. Avec cette législation les démocrates portent leur cause. Maintenant nous devons collectivement, tous les américains, élever nos voix et demander au chef de la majorité républicaine de soumettre ce texte de loi avant le mois de juillet au sénat, pour qu'il soit débattu et adopté. Now we must collectively, all Americans, raise our voices and ask the leader of the Republican majority to submit this bill before July to the Senate, so that it can be debated and adopted. Leader Mc Connell, ayons ce débat. Pas seulement à la télévision ou sur Twitter, mais au Sénat des États-Unis. » Mais le chef de la majorité républicaine au Sénat n'a pas l'habitude d'aller contre la volonté du président. Or Donald Trump ne cesse de plaider pour la loi et l'ordre. Il accuse les démocrates de vouloir « couper les vivres de la police ». He accuses the Democrats of wanting to "cut the police supplies". Anne Corpet, Washington, RFI.

JB : Et en France, après un week-end de manifestations contre les violences policières, dans le sillage du décès de Georges Floyd, le ministre français de l'Intérieur Christophe Castaner a fait une série d'annonces, à la demande du président de la République, prévoyant une réforme de l'institution sur ses méthodes et sur les capacités d'inspection des forces l'ordre. Il a également souligné qu'aucun dérapage ne serait admis. Écoutez-le.

[Transcription manquante]

JB : Propos recueillis par Marie Casadebaig. La Banque Mondiale publie des prévisions très pessimistes sur l'économie de la planète. Selon elle, le coronavirus a provoqué la plus grande récession depuis la dernière guerre mondiale. Altin Lazaj.

Le PIB de l'économie planétaire devrait chuter de 5,2 % cette année, c'est du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale. La Banque souligne que cette prévision risque encore d'être revue à la baisse. Elle estime aussi que 70 à 100 millions de personnes pourraient basculer dans l'extrême pauvreté. Aucun pays n'est épargné : les économies avancées sont les plus touchées avec un recul de 7 % de leur PIB contre 2,5 % pour les pays émergents et en développement. La zone euro, elle, subirait la plus forte chute, soit environ 9 %. Seule la Chine éviterait la récession, son économie devrait même enregistrer une croissance de 1 % cette année. Mais le ralentissement économique de l'empire du Milieu est tellement important qu'il pourrait indirectement freiner la reprise dans plusieurs pays en développement, selon la banque mondiale. L'institution financière est en revanche plus optimiste pour l'année prochaine. Elle table sur un rebond de la croissance mondiale de l'ordre de 4,2 %, à condition qu'il n'y ait pas une seconde vague épidémique. JB : Le Royaume-Uni, un des pays le plus touchés par le coronavirus dans le monde et le premier en Europe, impose dès ce lundi une quarantaine obligatoire, soit 14 jours d'isolement, à tous les voyageurs qui entrent et sortent du pays, par air, terre ou mer. Le gouvernement veut ainsi maîtriser la propagation du virus dans le pays. Cette mesure, qui sera réexaminée par le gouvernement toutes les trois semaines, suscite la colère des compagnies aériennes Easyjet et Ryanair qui n'ont tout simplement pas l'intention de la respecter. Ariane Gaffuri.

Depuis plusieurs jours, Michael O'Leary, le patron de la compagnie aérienne irlandaise Ryanair tire la sonnette d'alarme. Aujourd'hui, dans une lettre commune Ryanair et son concurrent britannique Easyjet demande au gouvernement de Boris Johnson de renoncer à une quarantaine selon eux inefficace, qui aura un effet dévastateur sur le secteur et qui détruira des milliers d'emplois. Ils préviennent également qu'ils n'annuleront aucun vol et qu'ils comptent saisir la justice. Dès aujourd'hui, des contrôles aléatoires doivent en effet être mis en place aux frontières, et les contrevenants s'exposent à une amende de 1 000 livres (environ 1 122 euros). De quoi dissuader les touristes européens de venir en Grande-Bretagne, et porter un coup fatal au secteur, craignent Ryanair et Easyjet. Par ailleurs, où les voyageurs téméraires seraient isolés pendant quarante jours ? C'est le flou. Pour calmer le jeu, le gouvernement britannique envisage d'instaurer des ponts aériens, en clair des exceptions avec la France ou l'Espagne. Mais Paris a déjà indiqué qu'il appliquerait des mesures d'isolement analogues, au nom de la réciprocité. Seules quelques exemptions sont prévues pour les professionnels de la santé ou les camionneurs, par exemple.

JB : Et pour rester dans le domaine économique : les bourses européennes ont terminé en baisse lundi, mais Wall Street continue sa progression à la faveur des espoirs d'une reprise rapide de l'économie américaine. C'est la fin de ce journal, merci à vous de l'avoir suivi !