LAO-TSEU : Tao Te King, Livre 2: chapitre 49
49.
Le Saint n'a point de sentiments immuables. Il adopte les sentiments du peuple. Celui qui est vertueux, il le traite comme un homme vertueux, celui qui n'est pas vertueux, il le traite aussi comme un homme vertueux. C'est là le comble de la vertu. Celui qui est sincère, il le traite comme un homme sincère ; celui qui n'est pas sincère, il le traite aussi comme un homme sincère. C'est là le comble de la sincérité. Le Saint vivant dans le monde reste calme et tranquille, et conserve les mêmes sentiments pour tous. Les cent familles attachent sur lui leurs oreilles et leurs yeux. Le Saint regarde le peuple comme un enfant 39 .
Notes du chapitre 49
| 39 | Le peuple voyant que le Saint semble ne pas distinguer les bons des méchants, n'en peut sonder le motif et le regarde avec étonnement ; c'est pourquoi il attache sur lui ses oreilles et ses yeux. De son côté le Saint regarde le peuple comme un enfant. Il sait qu'il est dépourvu de connaissance comme un enfant. En effet, un enfant a des vues trop bornées pour comprendre la conduite d'un grand homme. De même le peuple ne saurait sonder et comprendre les voies du Saint. Le peuple admire les exemples du Saint, il écoute avidement ses paroles, il le contemple avec respect, il a confiance en lui, il l'aime comme un père et une mère. De son côté, le Saint craint de blesser le peuple, il le conserve avec sollicitude et le chérit comme un enfant qui vient de naître.