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Les mots de l'actualité (2009), TIANANMEN   2009-06-04

TIANANMEN 2009-06-04

« Il y a vingt ans, Tiananmen », « Anniversaire de Tiananmen » : voici ce qu'on entend bien souvent aux informations du jour. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'un épisode violent de la vie politique chinoise, qui s'est déroulé il y a vingt ans, et qu'on désigne toujours de cette façon-là. C'est presque un cas de métonymie, c'est-à-dire qu'on nomme une série d'événements par l'endroit où ils se sont produits, ou tout au moins, où les plus marquants se sont produits. De quoi s'agit-il ? Tiananmen désigne la répression apparemment assez féroce d'une révolte étudiante. 50 morts, 1 000 morts, 3 000 morts ? Évidemment, le chiffre varie énormément selon les sources, qu'il vienne des autorités chinoises, des rescapés ou des organisations internationales. En tout cas, une agitation étudiante importante a eu lieu au printemps 1989 en Chine, et surtout dans la capitale, Pékin, pour protester contre la mise à l'écart de certains responsables plus ouverts que d'autres au vent de réforme qui soufflait, et en particulier Yao Hang, secrétaire général du Parti communiste, qui fut écarté du pouvoir en 1987. Ce dernier meurt en 1989 d'une crise cardiaque, et les étudiants manifestent pour qu'on lui fasse des funérailles nationales, ce que le pouvoir qui l'avait évincé n'était pas du tout prêt à faire. Mais on voulait aussi manifester plus largement pour davantage de liberté, et contre la corruption de la vie politique.

Alors le 12 mai, un certain nombre d'étudiants se réunissent sur cette grande place de Pékin, la place Tiananmen, et commencent une grève de la faim. Ils sont rejoints par beaucoup d'autres. Le pouvoir chinois est partagé entre une ligne intolérante et une autre plus libérale, mais ce sont les durs qui l'emportent. Le 4 juin, les blindés investissent la place, l'armée tire et la répression commence. C'en est fini du « Printemps de Pékin », comme on a pu appeler le mouvement. Pourquoi « Printemps » ? D'abord, c'était effectivement le printemps. Et c'est souvent comme ça qu'on a appelé des moments éphémères de liberté qui se font jour au sein de régimes très autoritaires. Le plus célèbre est peut-être le Printemps de Prague, en 1968, en Tchécoslovaquie, écrasé par les chars russes pendant l'été. Ainsi, l'expression « Tiananmen » renvoie à un chapitre de la politique chinoise, mais la dénomination est bien sûr française. On parle peut-être ainsi dans d'autres pays étrangers, mais pas en Chine. En Chine, on parle du « mouvement du 4 juin » ou des « manifestations du 4 juin ». En effet, le nom de cette place évoque peut-être l'épisode politique, mais il désigne aussi une place qui existe, qu'on peut voir tous les jours, et qui va peut-être éclipser le souvenir des événements qui s'y sont produits il y a vingt ans. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


TIANANMEN   2009-06-04 TIANANMEN 2009-06-04 TIANANMEN 2009-06-04 TIANANMEN 2009-06-04

« Il y a vingt ans, Tiananmen », « Anniversaire de Tiananmen » : voici ce qu'on entend bien souvent aux informations du jour. Pourquoi ? Parce qu'il s'agit d'un épisode violent de la vie politique chinoise, qui s'est déroulé il y a vingt ans, et qu'on désigne toujours de cette façon-là. C'est presque un cas de métonymie, c'est-à-dire qu'on nomme une série d'événements par l'endroit où ils se sont produits, ou tout au moins, où les plus marquants se sont produits. De quoi s'agit-il ? Tiananmen désigne la répression apparemment assez féroce d'une révolte étudiante. 50 morts, 1 000 morts, 3 000 morts ? Évidemment, le chiffre varie énormément selon les sources, qu'il vienne des autorités chinoises, des rescapés ou des organisations internationales. En tout cas, une agitation étudiante importante a eu lieu au printemps 1989 en Chine, et surtout dans la capitale, Pékin, pour protester contre la mise à l'écart de certains responsables plus ouverts que d'autres au vent de réforme qui soufflait, et en particulier Yao Hang, secrétaire général du Parti communiste, qui fut écarté du pouvoir en 1987. Ce dernier meurt en 1989 d'une crise cardiaque, et les étudiants manifestent pour qu'on lui fasse des funérailles nationales, ce que le pouvoir qui l'avait évincé n'était pas du tout prêt à faire. Mais on voulait aussi manifester plus largement pour davantage de liberté, et contre la corruption de la vie politique.

Alors le 12 mai, un certain nombre d'étudiants se réunissent sur cette grande place de Pékin, la place Tiananmen, et commencent une grève de la faim. Ils sont rejoints par beaucoup d'autres. Le pouvoir chinois est partagé entre une ligne intolérante et une autre plus libérale, mais ce sont les durs qui l'emportent. Le 4 juin, les blindés investissent la place, l'armée tire et la répression commence. C'en est fini du « Printemps de Pékin », comme on a pu appeler le mouvement. Pourquoi « Printemps » ? D'abord, c'était effectivement le printemps. Et c'est souvent comme ça qu'on a appelé des moments éphémères de liberté qui se font jour au sein de régimes très autoritaires. Le plus célèbre est peut-être le Printemps de Prague, en 1968, en Tchécoslovaquie, écrasé par les chars russes pendant l'été. Ainsi, l'expression « Tiananmen » renvoie à un chapitre de la politique chinoise, mais la dénomination est bien sûr française. On parle peut-être ainsi dans d'autres pays étrangers, mais pas en Chine. En Chine, on parle du « mouvement du 4 juin » ou des « manifestations du 4 juin ». En effet, le nom de cette place évoque peut-être l'épisode politique, mais il désigne aussi une place qui existe, qu'on peut voir tous les jours, et qui va peut-être éclipser le souvenir des événements qui s'y sont produits il y a vingt ans. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/