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Les mots de l'actualité (2009), SALUT LES COPAINS   2009-09-24

SALUT LES COPAINS 2009-09-24

« Salut les copains » ! Cinquante ans de « salut les copains », ça compte quand même. En effet, c'est le 24 septembre 1959, il y a donc, tout juste, un demi-siècle que démarre cette émission de radio, conçue pour les jeunes gens. Tous les soirs, sur une radio concurrente et qui existe encore, on fait entendre aux auditeurs les musiques qu'ils aiment ! C'est du rock, et pourtant le mot n'est pas si fréquent, probablement moins célébré qu'aujourd'hui.

Mais on est à l'aube de l'ère « yéyé » et « Salut les copains » en sera l'une des tribunes, principales, l'un des haut-parleurs les plus efficaces. Si « Salut les copains » a tant marqué, c'est qu'une génération adolescents s'y reconnaissait, et que peut-être pour la première fois, on entendait des animateurs de radio parler un peu comme on parlait dans les lycées. Les auditeurs ont l'impression que ceux qui parlent dans le poste leur ressemble. Ils se tutoient, n'ont pas ce ton compassé qu'on avait souvent à l'époque sur les ondes.

Et le titre de l'émission est déjà tout un programme : « salut les copains ». Copains, le mot est ancien évidemment, on le trouve déjà à la Renaissance. Mais il a eu un succès extraordinaire à l'époque, au point que c'en est presque le symbole ! Les copains, ce sont ces jeunes, entre enfance et âge adulte, qui commence à avoir une image et même un poids économique. Ils représentent une vraie frange de la population. En fait ce sont eux « tous les garçons et les filles de mon âge » comme le chante Françoise Hardy. Et le mot leur colle à la peau.

On aura même un feuilleton intitulé « Le temps des copains » sur l'unique chaîne de télévision de l'époque. Il commence en 1961. Bien sûr l'anglicisme teenagers , ceux qui ont entre 13 et 19 ans est très utilisé aussi. Mais le mot bien français de copains évoque aussi une amitié, une solidarité, une cohésion dans laquelle se retrouvent ces jeunes gens. Et le mot est bien représentatif d'une génération. Dix ans plus tard, à l'époque post soixante-huitarde des communautés, on parlera bien plus des amis, et on regardera avec un peu de dédain ces « copains » sans conscience politique.

Mais si l'on revient à ce titre de « Salut les copains », l'important est aussi dans « salut » ! Ce n'est pas bonjour, c'est bien plus familier ! On ne se dit ça entre égaux, entre jeunes ; et ça représente justement cette connivence et cette égalité. Un vrai mot, qui sert à quelque chose : à se saluer.

Il est totalement coupé de son sens étymologique qu'on ne se remémore jamais quand on le prononce. En effet, le salut c'est au départ la grâce, le fait que son âme soit sauvée, qu'elle survive après la mort, à la droite du père éternel. Rien de tout cela quand on prononce le mot pour dire bonjour. Mais on remarquera encore que le mot a un usage symétrique : il sert à dire bonjour ; il sert aussi bien à prendre congé, à dire au revoir. Allez, salut !

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


SALUT LES COPAINS   2009-09-24 SALUT LES COPAINS 2009-09-24

« Salut les copains » ! Cinquante ans de « salut les copains », ça compte quand même. En effet, c’est le 24 septembre 1959, il y a donc, tout juste, un demi-siècle que démarre cette émission de radio, conçue pour les jeunes gens. Tous les soirs, sur une radio concurrente et qui existe encore, on fait entendre aux auditeurs les musiques qu’ils aiment ! C’est du rock, et pourtant le mot n’est pas si fréquent, probablement moins célébré qu’aujourd’hui.

Mais on est à l’aube de l’ère « yéyé » et « Salut les copains » en sera l’une des tribunes, principales, l’un des haut-parleurs les plus efficaces. Si « Salut les copains » a tant marqué, c’est qu’une génération adolescents s’y reconnaissait, et que peut-être pour la première fois, on entendait des animateurs de radio parler un peu comme on parlait dans les lycées. Les auditeurs ont l’impression que ceux qui parlent dans le poste leur ressemble. Ils se tutoient, n’ont pas ce ton compassé qu’on avait souvent à l’époque sur les ondes.

Et le titre de l’émission est déjà tout un programme : « salut les copains ». Copains, le mot est ancien évidemment, on le trouve déjà à la Renaissance. Mais il a eu un succès extraordinaire à l’époque, au point que c’en est presque le symbole ! Les copains, ce sont ces jeunes, entre enfance et âge adulte, qui commence à avoir une image et même un poids économique. Ils représentent une vraie frange de la population. En fait ce sont eux « tous les garçons et les filles de mon âge » comme le chante Françoise Hardy. Et le mot leur colle à la peau.

On aura même un feuilleton intitulé « Le temps des copains » sur l’unique chaîne de télévision de l’époque. Il commence en 1961. Bien sûr l’anglicisme teenagers , ceux qui ont entre 13 et 19 ans est très utilisé aussi. Mais le mot bien français de copains évoque aussi une amitié, une solidarité, une cohésion dans laquelle se retrouvent ces jeunes gens. Et le mot est bien représentatif d’une génération. Dix ans plus tard, à l’époque post soixante-huitarde des communautés, on parlera bien plus des amis, et on regardera avec un peu de dédain ces « copains » sans conscience politique.

Mais si l’on revient à ce titre de « Salut les copains », l’important est aussi dans « salut » ! Ce n’est pas bonjour, c’est bien plus familier ! On ne se dit ça entre égaux, entre jeunes ; et ça représente justement cette connivence et cette égalité. Un vrai mot, qui sert à quelque chose : à se saluer.

Il est totalement coupé de son sens étymologique qu’on ne se remémore jamais quand on le prononce. En effet, le salut c’est au départ la grâce, le fait que son âme soit sauvée, qu’elle survive après la mort, à la droite du père éternel. Rien de tout cela quand on prononce le mot pour dire bonjour. Mais on remarquera encore que le mot a un usage symétrique : il sert à dire bonjour ; il sert aussi bien à prendre congé, à dire au revoir. Allez, salut !

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/