×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Les mots de l'actualité (2009), RAFALE   2009-09-07

RAFALE 2009-09-07

La France va-t-elle vendre ses avions au Brésil ? Le Rafale va-t-il équiper l'armée brésilienne ? Cette question fait qu'on entend beaucoup prononcer en ce moment ce nom de « Rafale », qui a baptisé le chasseur qui remplace la génération des mirages. On comprenait bien pourquoi on avait appelé un avion « Mirage » : celui qu'on ne voit pas, qu'on croit voir alors que ce n'est pas lui, qui est déjà parti quand on l'aperçoit, qui s'évanouit quand on croit l'attraper… c'est très évocateur. Pour le Rafale, la symbolique est moins évidente. Le mot évoque à la fois la rapidité et la répétition. Mais il fait aussi penser à un coup de vent brusque, irrésistible et rapide. Le mot a été emprunté à l'italien, avec ce premier sens de « coup de vent ». Ce qu'on peut remarquer évidemment, c'est le côté expressif du mot : raffff… L'onomatopée est là, la prononciation du mot évoque le bruit du vent qui s'engouffre. Mais en même temps, cette origine italienne d'un premier mot va en croiser un autre : « affaler », vieux terme français de marine qui indique qu'une embarcation est couchée par le vent et emportée vers la côte sans pouvoir résister à cette pression. On voit donc que le mot a hérité de plusieurs significations : la force, la vitesse, et aussi, l'idée d'une poussée quasiment irrésistible. Mais ce mot de « rafale » a aujourd'hui d'autres significations, qui nous ramènent à des images militaires et violentes. On a parlé de coups tirés en rafale pour parler de coups de fusil, tirés rapidement à la suite les uns des autres : suite presque ininterrompue de coups de feu. Alors, bien sûr, l'expression est devenue courante avec la modernisation de l'armement : les mitraillettes, les pistolets mitrailleurs ne parlent qu'en « rafales ». A tel point qu'on entend parler parfois du verbe « rafaler ». Il n'est pas encore dans les dictionnaires. Il est familier. Il est d'ailleurs peut-être plus utilisé en Afrique qu'ailleurs. Mais si l'on parle d'une voiture qui s'est fait « rafaler », cela signifie qu'elle a essuyé une rafale de coups de feu. Et on peut employer le verbe quel que soit le résultat, qu'il soit meurtrier ou pas. Une voiture « rafalée » est plutôt celle qui montre des traces de cette rafale : lignes de trous qui témoignent des impacts de balles. Et, de la même façon, on peut parler d'un mur « rafalé », lorsqu'il est criblé d'impacts, dont le dessin permet de reconstituer les salves qui l'ont touché. Autre sens que le mot a connu : on l'emploie d'abord en sport, notamment en rugby, pour désigner la descente impressionnante des avants groupés. Et ce sens a pu se généraliser pour signifier que plusieurs personnes, ou même plusieurs choses, arrivent les unes derrière les autres, à une cadence rapide. On a attendu le métro un quart d'heure, et soudain, trois rames sont passées en rafale, à une minute d'intervalle. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


RAFALE   2009-09-07 RAFALE 2009-09-07 RAFALE 2009-09-07 RAFALE 2009-09-07

La France va-t-elle vendre ses avions au Brésil ? Le Rafale va-t-il équiper l'armée brésilienne ? Cette question fait qu'on entend beaucoup prononcer en ce moment ce nom de « Rafale », qui a baptisé le chasseur qui remplace la génération des mirages. On comprenait bien pourquoi on avait appelé un avion « Mirage » : celui qu'on ne voit pas, qu'on croit voir alors que ce n'est pas lui, qui est déjà parti quand on l'aperçoit, qui s'évanouit quand on croit l'attraper… c'est très évocateur. Pour le Rafale, la symbolique est moins évidente. Le mot évoque à la fois la rapidité et la répétition. Mais il fait aussi penser à un coup de vent brusque, irrésistible et rapide. Le mot a été emprunté à l'italien, avec ce premier sens de « coup de vent ». Ce qu'on peut remarquer évidemment, c'est le côté expressif du mot : raffff… L'onomatopée est là, la prononciation du mot évoque le bruit du vent qui s'engouffre. Mais en même temps, cette origine italienne d'un premier mot va en croiser un autre : « affaler », vieux terme français de marine qui indique qu'une embarcation est couchée par le vent et emportée vers la côte sans pouvoir résister à cette pression. On voit donc que le mot a hérité de plusieurs significations : la force, la vitesse, et aussi, l'idée d'une poussée quasiment irrésistible. Mais ce mot de « rafale » a aujourd'hui d'autres significations, qui nous ramènent à des images militaires et violentes. On a parlé de coups tirés en rafale pour parler de coups de fusil, tirés rapidement à la suite les uns des autres : suite presque ininterrompue de coups de feu. Alors, bien sûr, l'expression est devenue courante avec la modernisation de l'armement : les mitraillettes, les pistolets mitrailleurs ne parlent qu'en « rafales ». A tel point qu'on entend parler parfois du verbe « rafaler ». Il n'est pas encore dans les dictionnaires. Il est familier. Il est d'ailleurs peut-être plus utilisé en Afrique qu'ailleurs. Mais si l'on parle d'une voiture qui s'est fait « rafaler », cela signifie qu'elle a essuyé une rafale de coups de feu. Et on peut employer le verbe quel que soit le résultat, qu'il soit meurtrier ou pas. Une voiture « rafalée » est plutôt celle qui montre des traces de cette rafale : lignes de trous qui témoignent des impacts de balles. Et, de la même façon, on peut parler d'un mur « rafalé », lorsqu'il est criblé d'impacts, dont le dessin permet de reconstituer les salves qui l'ont touché. Autre sens que le mot a connu : on l'emploie d'abord en sport, notamment en rugby, pour désigner la descente impressionnante des avants groupés. Et ce sens a pu se généraliser pour signifier que plusieurs personnes, ou même plusieurs choses, arrivent les unes derrière les autres, à une cadence rapide. On a attendu le métro un quart d'heure, et soudain, trois rames sont passées en rafale, à une minute d'intervalle. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/