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Les mots de l'actualité (2009), POSITIF   2009-05-11

POSITIF 2009-05-11

Étrange destin parfois que celui des mots. Le mot « positif » avait autour de son berceau toutes les fées que l'on puisse imaginer, et il avait tout pour être un mot porteur de bonnes nouvelles, messager d'informations agréables. C'est pourtant devenu un mot dont on déplore le passage. Du plus loin qu'on l'entende venir, voilà nos oreilles qui bourdonnent d'inquiétude. Richard Gasquet contrôlé positif ! Voilà le mot « positif » remis dans un contexte dramatique et péjoratif. Il se trouve que le champion de tennis Richard Gasquet se sort mal d'un contrôle antidopage. Il semblerait que les analyses montrent des traces de cocaïne plus importantes que ce qui est admis. D'où cette formulation un peu jargonnante. Il est « contrôlé positif », c'est-à-dire qu'à l'issue du contrôle, la teneur en substance illicite est supérieure à zéro. Mais l'expression est quand même étrange, faite peut-être sur le modèle de « déclaré positif ». Mais si ce mot de « positif » est employé dans ces usages, c'est vraisemblablement à la suite des résultats de sérologie auxquels, malheureusement, l'épidémie de sida nous a habitués. On trouve un résultat séropositif quand l'analyse sanguine décèle la présence du virus du sida. L'adjectif, à partir de là, a acquis un sens plus large, et désigne ceux qui justement ont été contrôlés séropositifs, c'est-à-dire ceux qui sont porteurs du virus. Mais attention, si être séropositif peut être inquiétant, cela ne signifie pas pour autant que le séropositif est malade. Il est susceptible de développer la maladie, mais celle-ci ne s'est pas encore déclarée. C'est bien ce qui est impliqué par ce mot. Et un malade du sida n'est plus appelé séropositif – même si techniquement, il l'est encore – car il est passé à un autre stade de l'évolution du mal. Toutefois, le mot « positif » a quand même gardé un certain nombre d'échos qui ne sont pas négatifs. C'est le moins qu'on puisse faire, pour un mot qui, précisément, s'oppose à « négatif ». Pour reprendre un sens mathématique, ce qui est positif est ce qui est au-dessus de zéro, donc ce qui évoque ce qui existe, et par conséquent ce en quoi on peut croire, ce qui est sûr, avéré. Et bien souvent, ce qui est positif est ce qui aide à exister.

Une critique positive, par exemple, est celle qui améliorera l'objet critiqué, ou aidera à l'améliorer, alors qu'une critique négative ira davantage dans le sens d'une condamnation. Donner une réponse positive, c'est dire oui, accepter. Et un rendez-vous positif est un rendez-vous qui se passe bien, qui ouvre des perspectives.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


POSITIF   2009-05-11 POSITIVE 2009-05-11 POSITIVO 2009-05-11

Étrange destin parfois que celui des mots. Le mot « positif » avait autour de son berceau toutes les fées que l'on puisse imaginer, et il avait tout pour être un mot porteur de bonnes nouvelles, messager d'informations agréables. C'est pourtant devenu un mot dont on déplore le passage. Du plus loin qu'on l'entende venir, voilà nos oreilles qui bourdonnent d'inquiétude. Richard Gasquet contrôlé positif ! Voilà le mot « positif » remis dans un contexte dramatique et péjoratif. Il se trouve que le champion de tennis Richard Gasquet se sort mal d'un contrôle antidopage. Il semblerait que les analyses montrent des traces de cocaïne plus importantes que ce qui est admis. D'où cette formulation un peu jargonnante. Il est « contrôlé positif », c'est-à-dire qu'à l'issue du contrôle, la teneur en substance illicite est supérieure à zéro. Mais l'expression est quand même étrange, faite peut-être sur le modèle de « déclaré positif ». Mais si ce mot de « positif » est employé dans ces usages, c'est vraisemblablement à la suite des résultats de sérologie auxquels, malheureusement, l'épidémie de sida nous a habitués. On trouve un résultat séropositif quand l'analyse sanguine décèle la présence du virus du sida. L'adjectif, à partir de là, a acquis un sens plus large, et désigne ceux qui justement ont été contrôlés séropositifs, c'est-à-dire ceux qui sont porteurs du virus. Mais attention, si être séropositif peut être inquiétant, cela ne signifie pas pour autant que le séropositif est malade. Il est susceptible de développer la maladie, mais celle-ci ne s'est pas encore déclarée. C'est bien ce qui est impliqué par ce mot. Et un malade du sida n'est plus appelé séropositif – même si techniquement, il l'est encore – car il est passé à un autre stade de l'évolution du mal. Toutefois, le mot « positif » a quand même gardé un certain nombre d'échos qui ne sont pas négatifs. C'est le moins qu'on puisse faire, pour un mot qui, précisément, s'oppose à « négatif ». Pour reprendre un sens mathématique, ce qui est positif est ce qui est au-dessus de zéro, donc ce qui évoque ce qui existe, et par conséquent ce en quoi on peut croire, ce qui est sûr, avéré. Et bien souvent, ce qui est positif est ce qui aide à exister.

Une critique positive, par exemple, est celle qui améliorera l'objet critiqué, ou aidera à l'améliorer, alors qu'une critique négative ira davantage dans le sens d'une condamnation. Donner une réponse positive, c'est dire oui, accepter. Et un rendez-vous positif est un rendez-vous qui se passe bien, qui ouvre des perspectives.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/