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Les mots de l'actualité (2009), NAUFRAGE   2009-07-13

NAUFRAGE 2009-07-13

Un événement tragique s'est produit il y a quelques jours au large des côtes haïtiennes. Un bateau a fait naufrage, et cette catastrophe est probablement due à la surcharge. Il y avait plus de poids, plus de passagers, plus de cargaison qu'on aurait dû en accepter, et le bateau a coulé d'autant plus facilement. C'est bien là le sens du mot « naufrage » : un bateau qui, au lieu de flotter sur l'eau, s'enfonce et coule au fond. Ce mot se comprend facilement si l'on connaît son origine. Il est formé à partir de deux mots latins. « Nau- » vient de navis, qui signifie « bateau » (c'est bien sûr le mot qui nous a donné navire). Et frangere signifie casser, briser. L'idée est donc celle d'un bateau qui se brise. Mais du moment qu'il coule, on parle de naufrage, même si la structure du bateau n'est pas totalement brisée. On vient de parler de cette catastrophe qui s'était produite. Pourtant, le mot « catastrophe » n'est pas si fréquent dans ce contexte. On parle de catastrophe aérienne quand un avion s'écrase, mais rarement de catastrophe maritime lorsqu'un bateau coule. Quant à « naufrage », c'est un nom qui n'a pas donné naissance à un verbe. On dit qu'un bateau « fait naufrage », mais le verbe « naufrager » n'existe pas. En revanche, un naufragé est quelqu'un qui a fait naufrage, et en général un survivant, un rescapé. Quant au mot « naufrageur », il est rare, mais il existe. Il désigne un pirate, un pillard d'un genre spécial : celui qui, depuis la côte, envoie de faux signaux aux bateaux qui passent pour les attirer dans des passes dangereuses et les faire couler, pour provoquer un naufrage, et ensuite piller l'épave et s'emparer des biens qu'elle contenait. Alors, y a-t-il des verbes particuliers pour dire « faire naufrage » ? Oui ! On dit qu'un bateau coule quand il ne peut rester à la surface, qu'il s'enfonce au fond de l'eau. Ce même verbe peut s'employer à propos d'une personne, d'un nageur qui n'y arrive plus, par exemple. Et on parle même de « couler à pic », ce qui donne l'idée de quelque chose de subit et de définitif : couler tout droit, verticalement, sans résistance, sans sauvetage possible. Et on utilise également le verbe « sombrer », qui est une simplification, un raccourcissement du verbe « sousombrer », qui n'existe plus. Mot à mot, il s'agit de se renverser sens dessus dessous. Le verbe « sombrer » est souvent utilisé au sens figuré. On sombre dans la tristesse, dans la dépression, dans l'alcool, toujours avec un emploi très négatif, comme si on était aspiré par une force mauvaise, qu'on se laissait aller à une attraction funeste. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


NAUFRAGE   2009-07-13 SCHIFFBRUCH 2009-07-13

Un événement tragique s'est produit il y a quelques jours au large des côtes haïtiennes. Un bateau a fait naufrage, et cette catastrophe est probablement due à la surcharge. Il y avait plus de poids, plus de passagers, plus de cargaison qu'on aurait dû en accepter, et le bateau a coulé d'autant plus facilement. C'est bien là le sens du mot « naufrage » : un bateau qui, au lieu de flotter sur l'eau, s'enfonce et coule au fond. Ce mot se comprend facilement si l'on connaît son origine. Il est formé à partir de deux mots latins. « Nau- » vient de navis, qui signifie « bateau » (c'est bien sûr le mot qui nous a donné navire). Et frangere signifie casser, briser. L'idée est donc celle d'un bateau qui se brise. Mais du moment qu'il coule, on parle de naufrage, même si la structure du bateau n'est pas totalement brisée. On vient de parler de cette catastrophe qui s'était produite. Pourtant, le mot « catastrophe » n'est pas si fréquent dans ce contexte. On parle de catastrophe aérienne quand un avion s'écrase, mais rarement de catastrophe maritime lorsqu'un bateau coule. Quant à « naufrage », c'est un nom qui n'a pas donné naissance à un verbe. On dit qu'un bateau « fait naufrage », mais le verbe « naufrager » n'existe pas. En revanche, un naufragé est quelqu'un qui a fait naufrage, et en général un survivant, un rescapé. Quant au mot « naufrageur », il est rare, mais il existe. Il désigne un pirate, un pillard d'un genre spécial : celui qui, depuis la côte, envoie de faux signaux aux bateaux qui passent pour les attirer dans des passes dangereuses et les faire couler, pour provoquer un naufrage, et ensuite piller l'épave et s'emparer des biens qu'elle contenait. Alors, y a-t-il des verbes particuliers pour dire « faire naufrage » ? Oui ! On dit qu'un bateau coule quand il ne peut rester à la surface, qu'il s'enfonce au fond de l'eau. Ce même verbe peut s'employer à propos d'une personne, d'un nageur qui n'y arrive plus, par exemple. Et on parle même de « couler à pic », ce qui donne l'idée de quelque chose de subit et de définitif : couler tout droit, verticalement, sans résistance, sans sauvetage possible. Et on utilise également le verbe « sombrer », qui est une simplification, un raccourcissement du verbe « sousombrer », qui n'existe plus. Mot à mot, il s'agit de se renverser sens dessus dessous. Le verbe « sombrer » est souvent utilisé au sens figuré. On sombre dans la tristesse, dans la dépression, dans l'alcool, toujours avec un emploi très négatif, comme si on était aspiré par une force mauvaise, qu'on se laissait aller à une attraction funeste. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/