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Les mots de l'actualité (2009), FRÈRES ENNEMIS   2009-10-21

FRÈRES ENNEMIS 2009-10-21

On parle d'une réconciliation difficile, et dont le processus traîne en longueur, entre les deux partis principaux dont l'influence s'exerce en Palestine : le Fatah et le Hamas. Les frères ennemis vont-ils finalement faire taire leurs différends ?

Cette expression de « frères ennemis », on la trouve fréquemment, en particulier dans la presse, et elle semble être relativement adaptée à la situation, bien qu'il ne s'agisse pas de deux êtres humains, mais de deux organisations. On parle souvent de frères ennemis lorsque deux personnes qui appartiennent à la même famille sont opposés par une vieille rivalité.

Alors, il peut s'agir d'une famille au sens strict ou au sens large ; deux personnages politiques appartenant au même parti, deux sportifs de même nationalité et qui devraient défendre les mêmes couleurs, deux chanteurs qui se partagent les faveurs d'un même public. Leur antagonisme se fonde toujours sur cette évidence qu'ils sont les meilleurs, les plus importants, mais que chacun aimerait être le premier, et que l'autre l'en empêche ou tout au moins menace cette suprématie.

Cette méfiance, cette haine, cette jalousie d'un frère pour l'autre semble extrêmement ancienne, comme si elle était inséparable de l'idée même de fraternité, face obscure de l'amour fraternel. On pourrait penser que cette expression toute faite fait d'abord référence à ceux qui semblent être les premiers frères ennemis des mythes fondateurs, Abel et Caïn, fils d'Adam et Eve.

Et pourtant, ils ne correspondent pas vraiment au schéma, parce que dans cette histoire, Caïn tient le rôle du méchant, et Abel celui du gentil. Romulus et Remus, les jumeaux dont l'un d'eux fonda Rome, collent mieux avec l'image. En effet, il n'ya pas vraiment meurtre, mais dispute qui se termine par la mort de Remus.

Et pourtant l'expression fait plutôt référence à Etéocle et Polynice, princes grecs, appartenant à cette famille maudite, et tous deux fils d'Œdipe et de sa mère Jocaste. Et c'est une lourde hérédité que d'être les fils d'un inceste, d'autant que celui-ci n'est pas exactement passé inaperçu !

Les deux frères chassent donc leur père Œdipe de la ville de Thèbes quand ils apprennent la vérité sur leur naissance. C'est-à-dire que leur mère est leur grand-mère et leur père est leur demi-frère. Œdipe les maudit en partant, et pourtant, ils semblent se mettre d'accord, mais tout ça se termine très mal et ils s'entretuent. Ce sont vraiment les frères ennemis.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


FRÈRES ENNEMIS   2009-10-21 ENEMY BROTHERS 2009-10-21 VIJANDELIJKE BROERS 2009-10-21

On parle d’une réconciliation difficile, et dont le processus traîne en longueur, entre les deux partis principaux dont l’influence s’exerce en Palestine : le Fatah et le Hamas. Les frères ennemis vont-ils finalement faire taire leurs différends ?

Cette expression de « frères ennemis », on la trouve fréquemment, en particulier dans la presse, et elle semble être relativement adaptée à la situation, bien qu’il ne s’agisse pas de deux êtres humains, mais de deux organisations. This expression of “enemy brothers” is frequently found, especially in the press, and it seems to be relatively appropriate to the situation, although it is not a question of two human beings, but of two organizations. On parle souvent de frères ennemis lorsque deux personnes qui appartiennent à la même famille sont opposés par une vieille rivalité.

Alors, il peut s’agir d’une famille au sens strict ou au sens large ; deux personnages politiques appartenant au même parti, deux sportifs de même nationalité et qui devraient défendre les mêmes couleurs, deux chanteurs qui se partagent les faveurs d’un même public. Leur antagonisme se fonde toujours sur cette évidence qu’ils sont les meilleurs, les plus importants, mais que chacun aimerait être le premier, et que l’autre l’en empêche ou tout au moins menace cette suprématie. Their antagonism is always based on this evidence that they are the best, the most important, but that each would like to be the first, and that the other prevents or at least threatens this supremacy.

Cette méfiance, cette haine, cette jalousie d’un frère pour l’autre semble extrêmement ancienne, comme si elle était inséparable de l’idée même de fraternité, face obscure de l’amour fraternel. On pourrait penser que cette expression toute faite fait d’abord référence à ceux qui semblent être les premiers frères ennemis des mythes fondateurs, Abel et Caïn, fils d’Adam et Eve. One might think that this ready-made expression first refers to those who seem to be the first enemy brothers of the founding myths, Abel and Cain, sons of Adam and Eve.

Et pourtant, ils ne correspondent pas vraiment au schéma, parce que dans cette histoire, Caïn tient le rôle du méchant, et Abel celui du gentil. Romulus et Remus, les jumeaux dont l’un d’eux fonda Rome, collent mieux avec l’image. En effet, il n’ya pas vraiment meurtre, mais dispute qui se termine par la mort de Remus.

Et pourtant l’expression fait plutôt référence à Etéocle et Polynice, princes grecs, appartenant à cette famille maudite, et tous deux fils d’Œdipe et de sa mère Jocaste. Et c’est une lourde hérédité que d’être les fils d’un inceste, d’autant que celui-ci n’est pas exactement passé inaperçu !

Les deux frères chassent donc leur père Œdipe de la ville de Thèbes quand ils apprennent la vérité sur leur naissance. C’est-à-dire que leur mère est leur grand-mère et leur père est leur demi-frère. Œdipe les maudit en partant, et pourtant, ils semblent se mettre d’accord, mais tout ça se termine très mal et ils s’entretuent. Oedipus curses them as he leaves, and yet they seem to agree, but it all ends very badly and they kill each other. Ce sont vraiment les frères ennemis.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/