×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Les mots de l'actualité (2009), DÉDIER   2009-10-12

DÉDIER 2009-10-12

Si on dit qu'un disque est entièrement dédié à la musique de Mozart, ou de Bach ou de Duke Ellington ; si on dit qu'une soirée dédiée à l'analyse des élections, est-ce qu'on fait une faute ? C'est un emploi un petit peu particulier de ce verbe « dédier ». Si on dit qu'un livre est dédié à l'exploration des lieux à la mode à Paris.

Ça s'entend couramment, ça se répand et on peut dire que c'est ce qu'on appelle un tic de langage. Pourquoi ? Parce le verbe « dédier », il existe dans la langue française, et il est utilisé ici avec un sens qu'il n'avait pas il y a une dizaine d'années. On peut même dire que c'est un contresens, par rapport à la première utilisation de ce verbe. Il faudrait dire consacré, ou réservé.

Alors comment comprendre cet emploi récent ? Il s'agit visiblement d'un anglicisme, d'un emploi du verbe « dédier » sur le modèle du verbe anglais dedicate . En effet, en anglais on peut dire an evening dedicated to poetry, une soirée consacrée à la poésie. On pourrait même dire, dans un français très recherché, « dévolue » à la poésie. Mais, il s'agit d'un français à l'ancienne.

Mais l'affaire est délicate. Est-ce vraiment une faute ? En tout cas, dédier et le verbe anglais dedicate ont bien la même origine : le dedicare latin.

Alors quel est le sens traditionnel de dédier en français ? Par exemple, on dédie un temple à Jupiter. C'est-à-dire que par une cérémonie rituelle, on déclare qu'il servira de lieu au culte de ce dieu. Et que d'ailleurs, toute son existence est un hommage à Jupiter.

On peut également dédier une prière à un dieu, c'est-à-dire, la lui adresser. Ou encore dédier une œuvre à quelqu'un, c'est plus profane. C'est déclarer qu'elle a été composée pour lui, qu'il en est le destinataire premier.

Et attention, « dédicacer » un livre a, en français, un sens différent. Il s'agit, une fois le livre écrit, et édité, d'y apposer sa signature, après un petit mot gentil, en témoignage d'amitié à un admirateur. Et ceci sur un seul exemplaire, qui lui est destiné.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


DÉDIER   2009-10-12 DEDICATE 2009-10-12

Si on dit qu’un disque est entièrement dédié à la musique de Mozart, ou de Bach ou de Duke Ellington ; si on dit qu’une soirée dédiée à l’analyse des élections, est-ce qu’on fait une faute ? C’est un emploi un petit peu particulier de ce verbe « dédier ». Si on dit qu’un livre est dédié à l’exploration des lieux à la mode à Paris.

Ça s’entend couramment, ça se répand et on peut dire que c’est ce qu’on appelle un tic de langage. It is heard fluently, it spreads and we can say that it is what is called a language tic. Pourquoi ? Parce le verbe « dédier », il existe dans la langue française, et il est utilisé ici avec un sens qu’il n’avait pas il y a une dizaine d’années. Because the verb "to dedicate" exists in the French language, and it is used here with a meaning that it did not have ten years ago. On peut même dire que c’est un contresens, par rapport à la première utilisation de ce verbe. Il faudrait dire consacré, ou réservé.

Alors comment comprendre cet emploi récent ? Il s’agit visiblement d’un anglicisme, d’un emploi du verbe « dédier » sur le modèle du verbe anglais dedicate . En effet, en anglais on peut dire an evening dedicated to poetry, une soirée consacrée à la poésie. On pourrait même dire, dans un français très recherché, « dévolue » à la poésie. Mais, il s’agit d’un français à l’ancienne.

Mais l’affaire est délicate. Est-ce vraiment une faute ? En tout cas, dédier et le verbe anglais dedicate ont bien la même origine : le dedicare latin.

Alors quel est le sens traditionnel de dédier en français ? Par exemple, on dédie un temple à Jupiter. C’est-à-dire que par une cérémonie rituelle, on déclare qu’il servira de lieu au culte de ce dieu. Et que d’ailleurs, toute son existence est un hommage à Jupiter.

On peut également dédier une prière à un dieu, c’est-à-dire, la lui adresser. Ou encore dédier une œuvre à quelqu’un, c’est plus profane. C’est déclarer qu’elle a été composée pour lui, qu’il en est le destinataire premier.

Et attention, « dédicacer » un livre a, en français, un sens différent. Il s’agit, une fois le livre écrit, et édité, d’y apposer sa signature, après un petit mot gentil, en témoignage d’amitié à un admirateur. Et ceci sur un seul exemplaire, qui lui est destiné. And this on a single copy, which is intended for him.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/