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Les mots de l'actualité (2009), CONCÉDER   2009-10-05

CONCÉDER 2009-10-05

Le camp du non a concédé la victoire aux partisans du oui. C'est ainsi qu'une partie de la presse francophone a apprécié la victoire du oui au référendum irlandais sur l'Europe. Et ce mot qu'on retrouve régulièrement est à la fois une image, un cliché du vocabulaire politique, et une façon de s'exprimer qu'on trouve très souvent dans les comptes rendus sportifs. D'ailleurs, cette façon de rendre compte de l'après référendum irlandais a quelque chose à voir avec le style sportif.

En fait concéder signifie d'abord accorder. Et le mot peut avoir plusieurs nuances.

Concéder, c'est souvent accorder quelque chose qu'on n'aurait pas songé à donner spontanément. Mais enfin, on finit par le faire. Du bout des lèvres certes, mais pas totalement contraint, pas forcé. Avec un peu de condescendance, de supériorité. Ou alors en fait, on est forcé par les circonstances, mais en feignant de le faire de son plein gré.

C'est souvent ça en fait l'écho du verbe. On fait semblant d'accorder, on fait semblant de le décider, de le faire délibérément, mais en fait on joue la comédie. On ne le donne que sous la pression des circonstances, parce que le rapport de forces n'est pas favorable. Et le mot s'emploie souvent aussi à propos d'une discussion. On concède tel point. C'est-à-dire qu'on finit par l'admettre.

Pour les Irlandais c'est donc peut-être un peu la même chose. Les partisans du non, voyant qu'en fait ils ne pouvaient l'emporter, ont fini par adopter une attitude un peu fataliste, un peu désolée mais un peu résignée.

Alors comment le mot est-il utilisé dans les commentaires sportifs ? Souvent on entend dire qu'un club à concédé la victoire à ses adversaires. La victoire a été courte. Ils ont perdu de justesse, mais ils ont fini par lâcher prise, par dire oui, par baisser les bras. Et de peu, ils ont perdu. Un peu comme si, de fatigue, ils avaient accepté de perdre ! Et plus souvent encore, on entend cette expression, « Lens (ou Marseille ou Bordeaux, ce n'est qu'un exemple) a concédé le nul ».

Drôle de phrase, très typique du style sportif, à l'issue d'un match où une équipe a dominé, elle n'a pas su s'imposer. Même si tout le monde a vu qu'elle était plus forte que l'autre, elle n'a pas concrétisé cette supériorité, et finalement a accepté que le match soit sanctionné par une égalité. Elle a concédé le nul.

Le nom qui correspond au verbe concéder est concession, qui lui peut avoir bien d'autres usages. Une concession est un terrain qui a été accordé à quelqu'un. Il a le droit de l'exploiter.

Et en Afrique, on parle de concession bien souvent pour désigner l'espace, en général clos, qui est réservé à l'habitation d'une famille.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


CONCÉDER   2009-10-05 GRANT 2009-10-05

Le camp du non a concédé la victoire aux partisans du oui. C’est ainsi qu’une partie de la presse francophone a apprécié la victoire du oui au référendum irlandais sur l’Europe. Et ce mot qu’on retrouve régulièrement est à la fois une image, un cliché du vocabulaire politique, et une façon de s’exprimer qu’on trouve très souvent dans les comptes rendus sportifs. D’ailleurs, cette façon de rendre compte de l’après référendum irlandais a quelque chose à voir avec le style sportif.

En fait concéder signifie d’abord accorder. Et le mot peut avoir plusieurs nuances.

Concéder, c’est souvent accorder quelque chose qu’on n’aurait pas songé à donner spontanément. Mais enfin, on finit par le faire. Du bout des lèvres certes, mais pas totalement contraint, pas forcé. Avec un peu de condescendance, de supériorité. Ou alors en fait, on est forcé par les circonstances, mais en feignant de le faire de son plein gré.

C’est souvent ça en fait l’écho du verbe. On fait semblant d’accorder, on fait semblant de le décider, de le faire délibérément, mais en fait on joue la comédie. On ne le donne que sous la pression des circonstances, parce que le rapport de forces n’est pas favorable. Et le mot s’emploie souvent aussi à propos d’une discussion. On concède tel point. C’est-à-dire qu’on finit par l’admettre.

Pour les Irlandais c’est donc peut-être un peu la même chose. Les partisans du non, voyant qu’en fait ils ne pouvaient l’emporter, ont fini par adopter une attitude un peu fataliste, un peu désolée mais un peu résignée.

Alors comment le mot est-il utilisé dans les commentaires sportifs ? Souvent on entend dire qu’un club à concédé la victoire à ses adversaires. La victoire a été courte. Ils ont perdu de justesse, mais ils ont fini par lâcher prise, par dire oui, par baisser les bras. Et de peu, ils ont perdu. Un peu comme si, de fatigue, ils avaient accepté de perdre ! Et plus souvent encore, on entend cette expression, « Lens (ou Marseille ou Bordeaux, ce n’est qu’un exemple) a concédé le nul ».

Drôle de phrase, très typique du style sportif, à l’issue d’un match où une équipe a dominé, elle n’a pas su s’imposer. Même si tout le monde a vu qu’elle était plus forte que l’autre, elle n’a pas concrétisé cette supériorité, et finalement a accepté que le match soit sanctionné par une égalité. Elle a concédé le nul.

Le nom qui correspond au verbe concéder est concession, qui lui peut avoir bien d’autres usages. Une concession est un terrain qui a été accordé à quelqu’un. Il a le droit de l’exploiter.

Et en Afrique, on parle de concession bien souvent pour désigner l’espace, en général clos, qui est réservé à l’habitation d’une famille.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/