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Les mots de l'actualité (2009), BLINDÉ   2009-01-05

BLINDÉ 2009-01-05

La guerre de Gaza, comme on l'appelle, fait ressortir un certain nombre de termes très particuliers au vocabulaire de la guerre moderne, certains d'entre eux particulièrement employés à propos des conflits du Moyen-Orient. Chronique tragique que celle d'aujourd'hui, mais qui montre que ces mots de la guerre contemporaine ne sont pas ceux des guerres d'il y a 50 ou 100 ans. Tous ne sont pas plus techniques, d'ailleurs, mais ils disent les conflits d'aujourd'hui. Après les bombardements qui ont visé la bande de Gaza, par exemple, on attendait depuis plusieurs jours un autre type d'opération : opération au sol, opération terrestre, dit-on. C'est clair, il s'agit d'attaquer par la terre après avoir attaqué par l'air, ce qui implique différents types de division, différents types d'armes. Les blindés sont à la frontière, les blindés entrent dans Gaza. Le mot n'est pas très précis, mais on comprend qu'il renvoie à des véhicules. C'est en effet le moyen de transport qui, aujourd'hui, définit d'abord l'attaque ou le mouvement stratégique. Et pourtant, le mot « blindé » ne précise pas exactement de quel moyen de locomotion il s'agit. Il n'évoque qu'une certaine protection : un avion, un bateau, une voiture peuvent être blindés. Mais on sait que, quand on parle sans plus de précision des « blindés », il s'agit de chars ou de véhicules légers dont la carrosserie a été renforcée. Et d'ailleurs, on parle plutôt des chars. S'il s'agit de blindés légers, on précise. L'expression n'est pas nouvelle. On se rappelle que la division conduite par le général Leclerc en 1944 était la 2e D.B. (deuxième Division blindée). Et le mot est plus ancien encore. Il nous vient de l'allemand, et apparaît en français au XVIIe siècle avec un usage qui n'est plus le sien de nos jours : « blinder », c'était fortifier un ouvrage militaire. Bientôt, cela a signifié cuirasser, entourer d'une armure de protection. Et le mot s'est spécialisé pour désigner de gros véhicules munis de canons, à l'épreuve des balles ordinaires ou des canons légers, généralement munis de chenilles leur permettant d'avancer sur n'importe quel terrain et de forcer les défenses ennemies. On a parlé de chars d'assaut, puis de tanks dès le milieu de la Première Guerre mondiale. Ce dernier mot est étrange, codé au départ, et destiné à n'être pas compris, sinon des initiés. Pourtant, le terme « blindé », de nos jours, est assez général dans son emploi militaire.

Mais on remarquera aussi que le mot est très à la mode, et qu'il a endossé des sens très divers dans plusieurs argots. Être blindé, c'est être endurci (et ce sens dérive des précédents), mais aussi être riche, argenté (« blindé de tunes »), ou complètement ivre. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


BLINDÉ   2009-01-05 ARMORED 2009-01-05

La guerre de Gaza, comme on l'appelle, fait ressortir un certain nombre de termes très particuliers au vocabulaire de la guerre moderne, certains d'entre eux particulièrement employés à propos des conflits du Moyen-Orient. Chronique tragique que celle d'aujourd'hui, mais qui montre que ces mots de la guerre contemporaine ne sont pas ceux des guerres d'il y a 50 ou 100 ans. Tous ne sont pas plus techniques, d'ailleurs, mais ils disent les conflits d'aujourd'hui. Après les bombardements qui ont visé la bande de Gaza, par exemple, on attendait depuis plusieurs jours un autre type d'opération : opération au sol, opération terrestre, dit-on. C'est clair, il s'agit d'attaquer par la terre après avoir attaqué par l'air, ce qui implique différents types de division, différents types d'armes. Les blindés sont à la frontière, les blindés entrent dans Gaza. Le mot n'est pas très précis, mais on comprend qu'il renvoie à des véhicules. C'est en effet le moyen de transport qui, aujourd'hui, définit d'abord l'attaque ou le mouvement stratégique. Et pourtant, le mot « blindé » ne précise pas exactement de quel moyen de locomotion il s'agit. Il n'évoque qu'une certaine protection : un avion, un bateau, une voiture peuvent être blindés. Mais on sait que, quand on parle sans plus de précision des « blindés », il s'agit de chars ou de véhicules légers dont la carrosserie a été renforcée. Et d'ailleurs, on parle plutôt des chars. S'il s'agit de blindés légers, on précise. L'expression n'est pas nouvelle. On se rappelle que la division conduite par le général Leclerc en 1944 était la 2e D.B. (deuxième Division blindée). Et le mot est plus ancien encore. Il nous vient de l'allemand, et apparaît en français au XVIIe siècle avec un usage qui n'est plus le sien de nos jours : « blinder », c'était fortifier un ouvrage militaire. Bientôt, cela a signifié cuirasser, entourer d'une armure de protection. Et le mot s'est spécialisé pour désigner de gros véhicules munis de canons, à l'épreuve des balles ordinaires ou des canons légers, généralement munis de chenilles leur permettant d'avancer sur n'importe quel terrain et de forcer les défenses ennemies. On a parlé de chars d'assaut, puis de tanks dès le milieu de la Première Guerre mondiale. Ce dernier mot est étrange, codé au départ, et destiné à n'être pas compris, sinon des initiés. Pourtant, le terme « blindé », de nos jours, est assez général dans son emploi militaire.

Mais on remarquera aussi que le mot est très à la mode, et qu'il a endossé des sens très divers dans plusieurs argots. Être blindé, c'est être endurci (et ce sens dérive des précédents), mais aussi être riche, argenté (« blindé de tunes »), ou complètement ivre. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/