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Les récrés du petit Nicolas - Sempé/Goscinny, On fait un journal

On fait un journal

Maixent, à la récré, nous a montré le cadeau que lui avait donné sa marraine: une imprimerie. C'est une boîte où il y a des tas de lettres en caoutchouc, et on met les lettres dans une pince et on peut faire tous les mots qu'on veut. Après, on appuie sur un tampon plein d'encre comme il y en a à la poste, et puis sur un papier, et les mots sont écrits en imprimerie comme dans le journal que lit Papa, et il crie toujours parce que Maman lui enlève les pages où il a les robes, les réclames et la façon de faire la cuisine. Elle est très chouette, l'imprimerie de Maixent! Maixent nous a montré ce qu'il avait déjà fait avec l'imprimerie. Il a sorti de sa poche trois feuilles de papier où il y avait écrit «Maixent» des tas de fois, dans tous les sens. Ça fait drôlement mieux que quand c'est écrit a la Plume, flous a dit Maixent, et c'est vrai. — Hé, les gars, a dit Rufus, si on faisait un journal? Ça,c'était une drôlement bonne idée et on a été tous d accord, même Agnan, qui est le chouchou de la maîtresse et qui, d habitude, ne joue pas avec le Us pendant la récré parce qu'il repasse ses leçons. Il est fou, Agnan! — Et on va l'appeler comment, le journal? j'ai demandé. Là, on n'a pas pu se mettre d'accord. Il y en avait qui voulaient l'appeler «le Terrible», d'autres «le Triomphant », d'autres «le Magnifique» ou «le Sans-Peur ». Maixent voulait qu'on l'appelle «le Maixent» et il s'est fâché quand Alceste a dit que c'était un nom idiot, et qu'il préférait que le journal s'appelle «la Délicieuse », qui est le nom de la charcuterie qui est à côté de chez lui. On a décidé que le titre, on le trouverait après. — Et qu'est-ce qu'on va mettre dans le journal? a demandé Clotaire. — Ben, la même chose que dans les vrais journaux, a dit Geoffroy : des tas de nouvelles, des photos, des dessins, des histoires avec des voleurs et des morts tout plein, et les cours de la Bourse. Nous, on ne savait pas ce que c'était, les cours de la Bourse. Alors, Geoffroy nous a expliqué que c'était des tas de numéros écrits en petites lettres et que c'était ce qui intéressait le plus son papa. Avec Geoffroy, il faut pas croire ce qu'il raconte: il est drôlement menteur et il dit n'importe quoi. — Pour les photos, a dit Maixent, je ne peux pas les imprimer; il n'y a que des lettres dans mon imprimerie. — Mais on peut faire des dessins, j'ai dit. Moi, je sais faire un château avec des gens qui attaquent, des dirigeables et des avions qui bombardent. — Moi, je sais dessiner les cartes de France avec tous les départements, a dit Agnan. — Moi, j'ai fait un dessin de ma maman en train de se mettre des bigoudis, a dit Clotaire, mais ma maman l'a déchiré. Pourtant, Papa avait bien rigolé quand il l'avait vu. — Tout ça, c'est très joli, a dit Maixent, mais si vous mettez vos sales dessins partout, il ne restera plus de place pour imprimer des choses intéressantes dans le journal. Moi, j'ai demandé à Maixent s'il voulait une claque, mais Joachim a dit que Maixent avait raison et que lui il avait une rédaction sur le printemps, où il avait eu 12, et que ça serait très chouette à imprimer et que, là-dedans, il parlait des fleurs et des oiseaux qui faisaient cui-cui. — Tu crois pas qu'on va user les lettres pour Imprimer tes cui-cui, non? a demandé Rufus, et ils se sont battus. — Moi, a dit Agnan, je pourrais mettre des problèmes et on demanderait aux gens de nous envoyer les solutions. On leur mettrait des notes. On s'est tous mis à rigoler; alors Agnan a commencé à pleurer, il a dit qu'on était tous des méchants, qu'on se moquait toujours de lui et qu'il se plaindrait à la maîtresse et qu'on serait tous punis et qu'il ne dirait plus rien et que ça serait bien fait pour nous. Avec Joachim et Rufus qui se battaient et Agnan qui pleurait, on avait du mal à s'entendre : c'est pas facile de faire un journal avec les copains! — Quand le journal sera imprimé, a demandé Eudes, qu'est-ce qu'on va en faire? — Cette question! a dit Maixent. On va le vendre! Les journaux, c'est fait pour ça: on les vend, on devient très riches et on peut s'acheter des tas de choses. — Et on le vend à qui ? j'ai demandé. — Ben, a dit Alceste, à des gens, dans la rue. On court, on crie «Edition spéciale » et tout le monde donne des sous. — On en aura un seul, de journal, a dit Clotaire; alors, on n'aura pas des tas de sous. — Ben, je le vendrai pour très cher, a dit Alceste. — Pourquoi toi? C'est moi qui vais le vendre, a dit Clotaire; d'abord, toi, tu as les doigts toujours pleins de gras, alors tu vas faire des taches sur le journal et personne ne voudra l'acheter. — Tu vas voir si j'ai les mains pleines de gras, a dit Alceste, et il les a mises sur la figure de Clotaire, et ça, ça m'a étonné, parce que d'habitude Alceste n'aime pas se battre pendant la récré : ça l'empêche de manger. Mais là, il n'était pas du tout content, Alceste, et Rufus et Joachim se sont poussés un peu pour laisser de la place à Alceste et à Clotaire pour se battre. C'est pourtant vrai qu'Alceste a les mains pleines de gras. Quand on lui dit bonjour, ça glisse. — Bon, alors, c'est entendu, a dit Maixent, le directeur du journal, ce sera moi. — Et pourquoi, je vous prie ? a demandé Eudes. — Parce que l'imprimerie est à moi, voilà pourquoi! a dit Maixent. — Minute, a crié Rufus qui est arrivé; c'est moi qui ai eu l'idée du journal, le directeur c'est moi! — Dis donc, a dit Joachim, tu me laisses tomber Comme ça? On était en train de se battre T'es pas un copain! — T'avais ton compte, a dit Rufus, qui saignait du nez. — Ne me fais pas rigoler, a dit Joachim, qui était tout égratigné; et ils ont recommencé à se battre à Côté d'Alceste et de Clotaire. — Répète-le, que j'ai du gras ! criait Alceste. — T'as du gras ! T'as du gras ! T'as du gras ! criait Clotaire. — Si tu veux pas mon poing sur le nez, a dit Eudes, tu sauras, Maixent, que le directeur c'est moi. — Tu crois que tu me fais peur? a demandé Maixent; et moi je crois que oui, parce qu'en parlant, Maixent faisait des petits pas en arrière ; alors, Eudes l'a poussé et l'imprimerie est tombée avec toutes les lettres par terre. Maixent, il est devenu tout rouge et il s'est jeté sur Eudes. Moi j'ai essayé de ramasser les lettres, mais Maixent m'a marché sur la main; alors, quand Eudes m'a laissé un peu de place, j'ai donné une gifle à Maixent et puis le Bouillon (c'est notre surveillant, mais ce n'est pas son vrai nom) est arrivé pour nous séparer. Et on n'a pas rigolé, parce qu'il nous a confisqué l'imprimerie, il nous a dit que nous étions tous des garnements, il nous a mis en retenue, il est allé sonner la cloche et il est allé porter Agnan à l'infirmerie, parce qu'il était malade. Il a été drôlement occupé, le Bouillon! Le journal, on ne le fera pas. Le Bouillon ne veut pas nous rendre l'imprimerie avant les grandes vacances. Bah ! de toute façon, on n'aurait rien eu à raconter dans le journal. Chez nous, il ne se passe jamais rien.


On fait un journal Wir machen eine Zeitung We make a diary Facciamo un giornale We maken een krant Tworzymy gazetę Fazemos um jornal 我们写日记 我們寫日記

Maixent, à la récré, nous a montré le cadeau que lui avait donné sa marraine: une imprimerie. Maixent, at recess, showed us the gift that his godmother had given him: a printing press. C’est une boîte où il y a des tas de lettres en caoutchouc, et on met les lettres dans une pince et on peut faire tous les mots qu’on veut. It's a box where there are lots of rubber letters, and we put the letters in a clip and we can do all the words we want. Après, on appuie sur un tampon plein d’encre comme il y en a à la poste, et puis sur un papier, et les mots sont écrits en imprimerie comme dans le journal que lit Papa, et il crie toujours parce que Maman lui enlève les pages où il a les robes, les réclames et la façon de faire la cuisine. Afterwards, we press a pad full of ink as there is in the mail, and then on a paper, and the words are written in print as in the diary that reads Papa, and he always shouts because Mom takes away the pages where he has the dresses, the advertisements and the way of cooking. Luego, presionamos una almohadilla llena de tinta como la que hay en el correo, y luego en un papel, y las palabras están escritas en forma impresa como en el diario que lee Papá, y él siempre grita porque mamá se lleva Las páginas donde tiene los vestidos, los anuncios y la forma de cocinar. Elle est très chouette, l’imprimerie de Maixent! She is very nice, the printing press of Maixent! Maixent nous a montré ce qu’il avait déjà fait avec l’imprimerie. Maixent showed us what he had already done with the printing press. Il a sorti de sa poche trois feuilles de papier où il y avait écrit «Maixent» des tas de fois, dans tous les sens. He took three sheets of paper out of his pocket and wrote "Maixent" a bunch of times, in every direction. Sacó tres hojas de papel de su bolsillo y escribió "Maixent" un montón de veces, en todas direcciones. Ça fait drôlement mieux que quand c’est écrit a la Plume, flous a dit Maixent, et c’est vrai. It's a lot better than when it's written in the Pen, blur, said Maixent, and it's true. Es mucho mejor que cuando está escrito en la pluma, borroso, dijo Maixent, y es cierto. — Hé, les gars, a dit Rufus, si on faisait un journal? - Hey, guys, said Rufus, if we made a diary? - Oigan, muchachos, dijo Rufus, si hiciéramos un diario? Ça,c’était une drôlement bonne idée et on a été tous d accord, même Agnan, qui est le chouchou de la maîtresse et qui, d habitude, ne joue pas avec le Us pendant la récré parce qu’il repasse ses leçons. That was a really good idea and we all agreed, even Agnan, who is the darling of the mistress and who, usually, does not play with the Us during the recess because he repays his lessons. Esa fue una muy buena idea y todos estuvimos de acuerdo, incluso Agnan, que es el amor de la amante y que, por lo general, no juega con los Estados Unidos durante el receso porque él paga sus lecciones. Il est fou, Agnan! He's crazy, Agnan! ¡Está loco, Agnan! — Et on va l’appeler comment, le journal? - And we will call it how, the newspaper? j’ai demandé. I asked. Là, on n’a pas pu se mettre d’accord. Da konnten wir uns nicht einigen. There we could not agree. Il y en avait qui voulaient l’appeler «le Terrible», d’autres «le Triomphant », d’autres «le Magnifique» ou «le Sans-Peur ». There were some who wanted to call him "the Terrible", others "the Triumphant One", others "the Magnificent" or "the Without-Fear". Maixent voulait qu’on l’appelle «le Maixent» et il s’est fâché quand Alceste a dit que c’était un nom idiot, et qu’il préférait que le journal s’appelle «la Délicieuse », qui est le nom de la charcuterie qui est à côté de chez lui. Maixent wanted it to be called "Maixent" and he got angry when Alceste said it was a silly name, and he preferred the newspaper to be called "Delicious", which is the name from the deli that is next to him. On a décidé que le titre, on le trouverait après. Wir beschlossen, dass wir den Titel später finden würden. We decided that the title, we would find it after. — Et qu’est-ce qu’on va mettre dans le journal? - And what are we going to put in the newspaper? a demandé Clotaire. asked Clotaire. — Ben, la même chose que dans les vrais journaux, a dit Geoffroy : des tas de nouvelles, des photos, des dessins, des histoires avec des voleurs et des morts tout plein, et les cours de la Bourse. - Well, the same as in real newspapers, said Geoffroy: lots of news, photos, drawings, stories with thieves and dead full, and stock prices. Nous, on ne savait pas ce que c’était, les cours de la Bourse. Wir wussten nicht, was es war, Börsenkurse. We, we did not know what it was, the stock market. Alors, Geoffroy nous a expliqué que c’était des tas de numéros écrits en petites lettres et que c’était ce qui intéressait le plus son papa. Also erklärte uns Geoffroy, dass es viele Zahlen waren, die in kleinen Buchstaben geschrieben waren, und das war es, was seinen Vater am meisten interessierte. So, Geoffroy explained to us that it was a lot of numbers written in small letters and that it was what interested his dad most. Avec Geoffroy, il faut pas croire ce qu’il raconte: il est drôlement menteur et il dit n’importe quoi. With Geoffroy, you do not have to believe what he's saying: he's a funny liar and he says anything. Con Geoffroy, no tienes que creer lo que está diciendo: es un mentiroso gracioso y no dice nada. — Pour les photos, a dit Maixent, je ne peux pas les imprimer; il n’y a que des lettres dans mon imprimerie. »Was die Fotos angeht«, sagte Maixent, »kann ich sie nicht ausdrucken; In meiner Druckerpresse sind nur Buchstaben. - For photos, said Maixent, I can not print them; there are only letters in my printing press. — Mais on peut faire des dessins, j’ai dit. - But we can make drawings, I said. - Pero podemos hacer dibujos, dije. Moi, je sais faire un château avec des gens qui attaquent, des dirigeables et des avions qui bombardent. I know how to make a castle with attacking people, airships and planes bombing. — Moi, je sais dessiner les cartes de France avec tous les départements, a dit Agnan. "I know how to draw the maps of France with all the departments," said Agnan. — Moi, j’ai fait un dessin de ma maman en train de se mettre des bigoudis, a dit Clotaire, mais ma maman l’a déchiré. — Ich habe ein Bild von meiner Mutter gemalt, wie sie Lockenwickler anzieht, sagte Clotaire, aber meine Mutter hat es zerrissen. - I made a drawing of my mom being curlers, said Clotaire, but my mom tore it. Pourtant, Papa avait bien rigolé quand il l’avait vu. Still, Dad had a good laugh when he saw it. Sin embargo, papá se echó a reír cuando lo vio. — Tout ça, c’est très joli, a dit Maixent, mais si vous mettez vos sales dessins partout, il ne restera plus de place pour imprimer des choses intéressantes dans le journal. »Das ist alles sehr schön«, sagte Maixent, »aber wenn Sie Ihre schmutzigen Zeichnungen überall hinhängen, bleibt in der Zeitung kein Platz mehr, um interessante Dinge zu drucken. - All that is very nice, said Maixent, but if you put your dirty drawings everywhere, there will be no more room to print interesting things in the newspaper. - Todo eso es muy bonito, dijo Maixent, pero si pones tus sucios dibujos en todas partes, no habrá más espacio para imprimir cosas interesantes en el periódico. Moi, j’ai demandé à Maixent s’il voulait une claque, mais Joachim a dit que Maixent avait raison et que lui il avait une rédaction sur le printemps, où il avait eu 12, et que ça serait très chouette à imprimer et que, là-dedans, il parlait des fleurs et des oiseaux qui faisaient cui-cui. Ich habe Maixent gefragt, ob er eine Ohrfeige will, aber Joachim hat gesagt, dass Maixent recht hat und dass er mit 12 einen Aufsatz über den Frühling geschrieben hat, und dass es sehr schön wäre, ihn zu drucken, und dass er da drin geredet hat über die Blumen und die zwitschernden Vögel. I asked Maixent if he wanted a slap, but Joachim said that Maixent was right and that he had a writing on the spring, where he had 12, and that it would be very nice to print and that In it, he spoke of the flowers and the birds that were cooking. — Tu crois pas qu’on va user les lettres pour Imprimer tes cui-cui, non? "Do not you think we're going to use the letters to print your cookies? a demandé Rufus, et ils se sont battus. fragte Rufus und sie kämpften. asked Rufus, and they fought. — Moi, a dit Agnan, je pourrais mettre des problèmes et on demanderait aux gens de nous envoyer les solutions. - Ich, sagte Agnan, ich könnte Probleme stellen und wir würden die Leute bitten, uns die Lösungen zu schicken. - I, said Agnan, I could put problems and we would ask people to send us the solutions. On leur mettrait des notes. Wir würden ihnen Noten geben. They would be given notes. Se les daría notas. On s’est tous mis à rigoler; alors Agnan a commencé à pleurer, il a dit qu’on était tous des méchants, qu’on se moquait toujours de lui et qu’il se plaindrait à la maîtresse et qu’on serait tous punis et qu’il ne dirait plus rien et que ça serait bien fait pour nous. We all laughed; then Agnan started crying, he said we were all bad guys, we always laughed at him and he would complain to the mistress and we would all be punished and he would not say anything and that would be well done for us. Avec Joachim et Rufus qui se battaient et Agnan qui pleurait, on avait du mal à s’entendre : c’est pas facile de faire un journal avec les copains! Mit Joachim und Rufus, die sich stritten und Agnan weinte, war es schwer, miteinander auszukommen: Es ist nicht einfach, ein Tagebuch mit Freunden zu führen! With Joachim and Rufus fighting and Agnan crying, we had trouble getting along: it's not easy to make a diary with your friends! — Quand le journal sera imprimé, a demandé Eudes, qu’est-ce qu’on va en faire? - When the newspaper will be printed, asked Eudes, what are we going to do with it? — Cette question! - Diese Frage! - That question! a dit Maixent. said Maixent. On va le vendre! We will sell it! Les journaux, c’est fait pour ça: on les vend, on devient très riches et on peut s’acheter des tas de choses. Newspapers are made for that: we sell them, we become very rich and we can buy a lot of things. — Et on le vend à qui ? - And we sell it to whom? j’ai demandé. — Ben, a dit Alceste, à des gens, dans la rue. I asked. - Ben, said Alceste, to people, in the street. On court, on crie «Edition spéciale » et tout le monde donne des sous. We run, we shout "Special Edition" and everyone gives money. — On en aura un seul, de journal, a dit Clotaire; alors, on n’aura pas des tas de sous. "Wir werden nur einen von einer Zeitung haben," sagte Clotaire; also werden wir nicht haufenweise geld haben. "There will be only one of them," said Clotaire; then, we will not have piles of money. — Ben, je le vendrai pour très cher, a dit Alceste. "Well, I'll sell it for a lot," said Alceste. — Pourquoi toi? - Why you? C’est moi qui vais le vendre, a dit Clotaire; d’abord, toi, tu as les doigts toujours pleins de gras, alors tu vas faire des taches sur le journal et personne ne voudra l’acheter. I'm going to sell it, said Clotaire; First of all, you have your fingers always full of fat, so you will make spots on the newspaper and no one will want to buy it. — Tu vas voir si j’ai les mains pleines de gras, a dit Alceste, et il les a mises sur la figure de Clotaire, et ça, ça m’a étonné, parce que d’habitude Alceste n’aime pas se battre pendant la récré : ça l’empêche de manger. - Du wirst sehen, ob meine Hände voll Fett sind, sagte Alceste, und er legte sie auf Clotaires Gesicht, und das überraschte mich, denn Alceste kämpft normalerweise nicht gern in der Pause: es hindert ihn am Essen. - You'll see if my hands are full of fat, said Alceste, and he put them on the face of Clotaire, and that, I was surprised, because usually Alceste does not like to fight during recess: it prevents him from eating. Mais là, il n’était pas du tout content, Alceste, et Rufus et Joachim se sont poussés un peu pour laisser de la place à Alceste et à Clotaire pour se battre. Aber dort war er überhaupt nicht glücklich, Alceste, und Rufus und Joachim drängten sich ein wenig, um Alceste und Clotaire Platz zum Kämpfen zu lassen. But there, he was not happy at all, Alceste, and Rufus and Joachim pushed a little to give room to Alceste and Clotaire to fight. C’est pourtant vrai qu’Alceste a les mains pleines de gras. It is true, however, that Alceste's hands are full of fat. Quand on lui dit bonjour, ça glisse. Wenn du ihm Hallo sagst, rutscht es aus. When we say hello, it slips. — Bon, alors, c’est entendu, a dit Maixent, le directeur du journal, ce sera moi. - Na, dann ist es klar, sagte Maixent, der Redakteur der Zeitung, ich werde es sein. - Well, then, that's understood, said Maixent, the director of the newspaper, it will be me. — Et pourquoi, je vous prie ? "Und warum bitte?" - And why, please? - ¿Y por qué, por favor? a demandé Eudes. asked Eudes. — Parce que l’imprimerie est à moi, voilà pourquoi! "Because the printing press is mine, that's why! a dit Maixent. — Minute, a crié Rufus qui est arrivé; c’est moi qui ai eu l’idée du journal, le directeur c’est moi! said Maixent. - Minute, shouted Rufus who arrived; it was me who had the idea of the newspaper, the director is me! — Dis donc, a dit Joachim, tu me laisses tomber Comme ça? – Hey, sagte Joachim, lässt du mich so im Stich? - Say, said Joachim, you let me down like this? - Di, dijo Joachim, ¿me decepcionaste así? On était en train de se battre T’es pas un copain! Wir haben gekämpft Du bist kein Freund! We were fighting You're not a friend! — T’avais ton compte, a dit Rufus, qui saignait du nez. - Du hattest dein Konto, sagte Rufus, der aus der Nase blutete. "You were good," said Rufus, who was bleeding from his nose. "Estuviste bien", dijo Rufo, que estaba sangrando por la nariz. — Ne me fais pas rigoler, a dit Joachim, qui était tout égratigné; et ils ont recommencé à se battre à Côté d’Alceste et de Clotaire. »Bring mich nicht zum Lachen«, sagte Joachim, der ganz zerkratzt war; und sie fingen wieder an, neben Alceste und Clotaire zu kämpfen. "Do not make me laugh," said Joachim, who was all scratched; and they started fighting again at Cote d'Alceste and Clotaire. — Répète-le, que j’ai du gras ! - Repeat it, I have fat! criait Alceste. shouted Alceste. — T’as du gras ! - You have fat! T’as du gras ! T’as du gras ! criait Clotaire. You have fat! You have fat! shouted Clotaire. — Si tu veux pas mon poing sur le nez, a dit Eudes, tu sauras, Maixent, que le directeur c’est moi. "If you do not want my fist on my nose," said Eudes, "you'll know, Maixent, that the director is me. — Tu crois que tu me fais peur? - Do you think you scare me? a demandé Maixent; et moi je crois que oui, parce qu’en parlant, Maixent faisait des petits pas en arrière ; alors, Eudes l’a poussé et l’imprimerie est tombée avec toutes les lettres par terre. fragte Maixent; und ich denke schon, denn während Maixent sprach, machte er kleine Schritte rückwärts; dann stieß ihn Eudes und die Druckmaschine fiel mit allen Buchstaben auf den Boden. asked Maixent; and I think so, because in speaking, Maixent took small steps backwards; then, Eudes pushed him and the printing press fell with all the letters on the floor. Maixent, il est devenu tout rouge et il s’est jeté sur Eudes. Maixent, er wurde ganz rot und warf sich auf Eudes. Maixent, he became all red and he threw himself on Eudes. Moi j’ai essayé de ramasser les lettres, mais Maixent m’a marché sur la main; alors, quand Eudes m’a laissé un peu de place, j’ai donné une gifle à Maixent et puis le Bouillon (c’est notre surveillant, mais ce n’est pas son vrai nom) est arrivé pour nous séparer. Ich versuchte, die Briefe aufzuheben, aber Maixent trat auf meine Hand; Als Eudes mir etwas Platz gab, gab ich Maixent eine Ohrfeige, und dann kam le Bouillon (er ist unser Vorgesetzter, aber das ist nicht sein richtiger Name), um uns zu trennen. I tried to pick up the letters, but Maixent walked on my hand; so when Eudes left me a little room, I slapped Maixent and then the Bouillon (it's our supervisor, but it's not his real name) arrived to separate us. Et on n’a pas rigolé, parce qu’il nous a confisqué l’imprimerie, il nous a dit que nous étions tous des garnements, il nous a mis en retenue, il est allé sonner la cloche et il est allé porter Agnan à l’infirmerie, parce qu’il était malade. And we did not laugh, because he confiscated the printing press, he told us that we were all rascals, he put us in detention, he went to ring the bell and he went to wear Agnan to the infirmary, because he was sick. Il a été drôlement occupé, le Bouillon! He was so busy, Bouillon! Le journal, on ne le fera pas. The newspaper, we will not do it. Le Bouillon ne veut pas nous rendre l’imprimerie avant les grandes vacances. Bouillon does not want to go to printing before the summer holidays. Bah ! Bah! de toute façon, on n’aurait rien eu à raconter dans le journal. In der Zeitung hätten wir sowieso nichts zu sagen gehabt. Anyway, we would not have had anything to say in the newspaper. Chez nous, il ne se passe jamais rien. Bei uns passiert nie etwas. With us, nothing ever happens.