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Les mots de l'actualité, TÊTE-À-TÊTE   2010-06-02

TÊTE-À-TÊTE 2010-06-02

Un sommet, on le sait bien, est fait pour qu'on puisse se rencontrer. Ainsi en est-il de celui de Nice qui réunit Africains et Français. Mais tout le monde ne souhaite pas forcément parler devant tous les autres. Et de toute façon on ne se dit pas la même chose, on n'a pas la même liberté de ton et de propos selon qu'on est sous l'oeil de tout le monde ou pas. On comprend bien donc que de temps en temps aient lieu des apartés .

C'est ainsi qu'on appelle parfois un échange qui se tient à l'écart des réunions plénières ou en tout cas nombreuses. C'est un sens dérivé de ce mot : au départ, un aparté est simplement un échange de quelques phrases, le plus souvent à mi-voix, qui ne sont entendues que de deux interlocuteurs, dans le cadre d'un rassemblement. C'est ce qu'on se dit « à part », en se mettant pour quelques secondes à l'écart, ou en se penchant discrètement. Et plaisamment, on parle même parfois de messe basse .

Un tête-à-tête est différent : c'est plus long et plus officiel. C'est une rencontre qui se fait à deux, sans témoin. Sans témoin du tout ? Ce n'est pas absolument sûr : c'est le cas quand les deux interlocuteurs peuvent sans problème se parler la même langue. Quand on préfère avoir recours à des traducteurs, les choses peuvent être légèrement différentes. Mais en principe, au sens strict de l'expression, le tête-à-tête ne peut se faire qu'à deux, dans le secret de cette rencontre dont nul ne connaîtra exactement la teneure. L'image est assez significative : une tête, et une seule est en face de l'autre. L'expression d'ailleurs traîne derrière elle quelques sous-entendus : on imagine qu'un tête-à-tête est une entrevue directe et franche. Ce n'est pas toujours le cas bien sûr, mais cette idée vient du fait qu'en l'absence d'oreille extérieure, on imagine que les gens vont droit au fait, ne s'embarrassent pas de précautions, de boucliers, d'hypocrisies. On imagine aussi que le tête-à-tête (le mot s'utilise beaucoup également dans un contexte amoureux) peut permettre que s'expriment des sentiments que la pudeur cache ordinairement. Mais attention, le tête-à-tête n'est pas le face-à-face . Autre expression qui renvoie à une construction très symétrique, mot composé de la même manière, même répétition, même préposition « à », le tout avec un élément central qui n'est pas si éloigné : la face n'est pas la tête, mais elle en fait partie. Et pourtant, le sens est bien différent : le face-à-face d'abord ne suppose pas une idée de deux individus seul à seul : on peut parler du face-à-face de deux équipes, de deux armées, de deux nations. Ca peut d'ailleurs donne l'idée qu'un seul se retrouve en présence d'une foule : le face-à-face d'un président et d'une foule de journalistes, lors d'une conférence de presse ! L'idée importante est celle d'un affrontement : quand on est face-à-face, aucune manoeuvre d'évitement n'est plus possible. Pas d'échappatoire, on ne se dérobe pas, on ne tourne pas la tête : on fait face. Et l'image n'est pas loin de celle de l'affrontement, même si on a la face et non le front. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.


TÊTE-À-TÊTE   2010-06-02 TÊTE-À-TÊTE 2010-06-02

Un sommet, on le sait bien, est fait pour qu'on puisse se rencontrer. Ainsi en est-il de celui de Nice qui réunit Africains et Français. Mais tout le monde ne souhaite pas forcément parler devant tous les autres. Et de toute façon on ne se dit pas la même chose, on n'a pas la même liberté de ton et de propos selon qu'on est sous l'oeil de tout le monde ou pas. On comprend bien donc que de temps en temps aient lieu des apartés .

C'est ainsi qu'on appelle parfois un échange qui se tient à l'écart des réunions plénières ou en tout cas nombreuses. C'est un sens dérivé de ce mot : au départ, un aparté est simplement un échange de quelques phrases, le plus souvent à mi-voix, qui ne sont entendues que de deux interlocuteurs, dans le cadre d'un rassemblement. C'est ce qu'on se dit « à part », en se mettant pour quelques secondes à l'écart, ou en se penchant discrètement. Et plaisamment, on parle même parfois de messe basse .

Un tête-à-tête est différent : c'est plus long et plus officiel. C'est une rencontre qui se fait à deux, sans témoin. Sans témoin du tout ? Ce n'est pas absolument sûr : c'est le cas quand les deux interlocuteurs peuvent sans problème se parler la même langue. Quand on préfère avoir recours à des traducteurs, les choses peuvent être légèrement différentes. Mais en principe, au sens strict de l'expression, le tête-à-tête ne peut se faire qu'à deux, dans le secret de cette rencontre dont nul ne connaîtra exactement la teneure. L'image est assez significative : une tête, et une seule est en face de l'autre. L'expression d'ailleurs traîne derrière elle quelques sous-entendus : on imagine qu'un tête-à-tête est une entrevue directe et franche. Ce n'est pas toujours le cas bien sûr, mais cette idée vient du fait qu'en l'absence d'oreille extérieure, on imagine que les gens vont droit au fait, ne s'embarrassent pas de précautions, de boucliers, d'hypocrisies. On imagine aussi que le tête-à-tête (le mot s'utilise beaucoup également dans un contexte amoureux) peut permettre que s'expriment des sentiments que la pudeur cache ordinairement. Mais attention, le tête-à-tête n'est pas le face-à-face . Autre expression qui renvoie à une construction très symétrique, mot composé de la même manière, même répétition, même préposition « à », le tout avec un élément central qui n'est pas si éloigné : la face n'est pas la tête, mais elle en fait partie. Et pourtant, le sens est bien différent : le face-à-face d'abord ne suppose pas une idée de deux individus seul à seul : on peut parler du face-à-face de deux équipes, de deux armées, de deux nations. Ca peut d'ailleurs donne l'idée qu'un seul se retrouve en présence d'une foule : le face-à-face d'un président et d'une foule de journalistes, lors d'une conférence de presse ! L'idée importante est celle d'un affrontement : quand on est face-à-face, aucune manoeuvre d'évitement n'est plus possible. Pas d'échappatoire, on ne se dérobe pas, on ne tourne pas la tête : on fait face. Et l'image n'est pas loin de celle de l'affrontement, même si on a la face et non le front. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.