×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Les mots de l'actualité, PRUDENCE   2010-09-20

PRUDENCE 2010-09-20

« Il faut accueillir ces informations avec prudence, avec la plus grande prudence ! » C'est ce qu'on a entendu sur tous les tons ces derniers jours : à propos de la régularité des élections en Afghanistan, à propos des pertes mauritaniennes lors des combats avec des éléments d'Al Qaida, à propos des déclarations du pouvoir au Sri Lanka sur la fin de la rébellion tamoul… Il faut accueillir tout cela avec la plus grande prudence… Ce qui est une façon à la fois polie, habile de dire qu'on n'est pas sûr que ces informations soient vraies. Et même, on peut aller plus loin : on pense plutôt qu'elles sont fausses. Et même parfois, on est persuadé qu'elles sont fausses, ou incomplètes, ou minimisées. Mais ce sont les informations officielles qui ont été recueillies : on en fait état, on les présente, avec les précautions qu'on imagine nécessaires. Et d'une certaine façon cela renseigne assez bien sur les intentions de ceux qui donnent de telles informations : on sait ce qu'ils veulent faire croire, que ça soit vrai ou faux. Mais le genre de phrase rituelle, qui dit que l'on doit prendre ces informations avec la plus grande prudence, signifie de façon à peine voilée : « Pour ma part, je n'en crois rien. Le sens général du mot prudence correspond souvent à une méfiance par rapport à un premier mouvement. Et c'est bien ce qu'on a dans l'exemple qu'on vient d'évoquer : avant de croire une information, il convient de réfléchir, éventuellement, de la vérifier, d'attendre une confirmation. Comme si la prudence consistait à ne pas dire oui tout de suite : un temps d'attente ou de réflexion évite les jugements erronés ou les actions trop rapides. Mais d'autres nuances sont à l'œuvre dans la compréhension du mot : la prudence consiste souvent à assurer sa sûreté. Ne serait-ce qu'en étant attentif. Si je suis prudent en traversant la rue, c'est simplement que je m'assure que je peux le faire sans danger : je regarde, j'observe avant de m'engager. Et conduire prudemment revient un peu au même : cela signifie ne prendre aucun risque, se comporter de la façon la plus précautionneuse possible.

On dit même parfois avoir une prudence de Sioux . Comparaison humoristique, qui tire sa source des légendes du western, où l'on montre parfois ces Indiens comme capable non seulement de prudence, mais de ruse et surtout d'une discrétion, d'un silence extrême dans leurs déplacements : ce n'est pas seulement qu'ils sont prudents, mais ils ont un rapport aux cailloux du chemin, au poids de leur propre corps qui fait qu'ils marchent sans un bruit, qu'on ne les entend nullement arriver. Mais quand, de façon ironique, on parle d'une prudence de Sioux, c'est aussi pour se moquer, pour insinuer qu'on fait preuve d'une prudence exagérée. En tout cas, on a vu que la prudence avait bien quelque chose à voir avec la précaution . Et pourtant, on ne parle pas du principe de prudence , mais du principe de précaution , lorsqu'on décide de se comporter face à un danger possible, mais pas sûr, comme s'il de toute façon prendre en compte la possibilité de sa réalisation. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.

PRUDENCE   2010-09-20 CAUTION 2010-09-20 注意事项 2010-09-20

« Il faut accueillir ces informations avec prudence, avec la plus grande prudence ! » C'est ce qu'on a entendu sur tous les tons ces derniers jours : à propos de la régularité des élections en Afghanistan, à propos des pertes mauritaniennes lors des combats avec des éléments d'Al Qaida, à propos des déclarations du pouvoir au Sri Lanka sur la fin de la rébellion tamoul… Il faut accueillir tout cela avec la plus grande prudence… Ce qui est une façon à la fois polie, habile de dire qu'on n'est pas sûr que ces informations soient vraies. Et même, on peut aller plus loin : on pense plutôt qu'elles sont fausses. Et même parfois, on est persuadé qu'elles sont fausses, ou incomplètes, ou minimisées. Mais ce sont les informations officielles qui ont été recueillies : on en fait état, on les présente, avec les précautions qu'on imagine nécessaires. Et d'une certaine façon cela renseigne assez bien sur les intentions de ceux qui donnent de telles informations : on sait ce qu'ils veulent faire croire, que ça soit vrai ou faux. Mais le genre de phrase rituelle, qui dit que l'on doit prendre ces informations avec la plus grande prudence, signifie de façon à peine voilée : « Pour ma part, je n'en crois rien. Le sens général du mot prudence correspond souvent à une méfiance par rapport à un premier mouvement. Et c'est bien ce qu'on a dans l'exemple qu'on vient d'évoquer : avant de croire une information, il convient de réfléchir, éventuellement, de la vérifier, d'attendre une confirmation. Comme si la prudence consistait à ne pas dire oui tout de suite : un temps d'attente ou de réflexion évite les jugements erronés ou les actions trop rapides. Mais d'autres nuances sont à l'œuvre dans la compréhension du mot : la prudence consiste souvent à assurer sa sûreté. Ne serait-ce qu'en étant attentif. Si je suis prudent en traversant la rue, c'est simplement que je m'assure que je peux le faire sans danger : je regarde, j'observe avant de m'engager. Et conduire prudemment revient un peu au même : cela signifie ne prendre aucun risque, se comporter de la façon la plus précautionneuse possible.

On dit même parfois avoir une prudence de Sioux . Comparaison humoristique, qui tire sa source des légendes du western, où l'on montre parfois ces Indiens comme capable non seulement de prudence, mais de ruse et surtout d'une discrétion, d'un silence extrême dans leurs déplacements : ce n'est pas seulement qu'ils sont prudents, mais ils ont un rapport aux cailloux du chemin, au poids de leur propre corps qui fait qu'ils marchent sans un bruit, qu'on ne les entend nullement arriver. Mais quand, de façon ironique, on parle d'une prudence de Sioux, c'est aussi pour se moquer, pour insinuer qu'on fait preuve d'une prudence exagérée. En tout cas, on a vu que la prudence avait bien quelque chose à voir avec la précaution . Et pourtant, on ne parle pas du principe de prudence , mais du principe de précaution , lorsqu'on décide de se comporter face à un danger possible, mais pas sûr, comme s'il de toute façon prendre en compte la possibilité de sa réalisation. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.