×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Les mots de l'actualité, NOUVELLE VAGUE   2010-09-13

NOUVELLE VAGUE 2010-09-13

Avec la mort du cinéaste Claude Chabrol, c'est l'un des créateurs de la Nouvelle Vague qui nous quitte. Il faut dire que cette vague n'est pas si nouvelle que ça, mais le terme fait maintenant partie de l'histoire culturelle de l'après-guerre, et notamment de l'histoire du cinéma. La Nouvelle Vague , c'est donc le nom qu'on a donné à toute une équipe de jeunes gens, surtout des réalisateurs, qui ont fait le cinéma français des années 50-60. Des acteurs et des actrices aussi bien sûr, mais ils sont moins représentatifs de cette Nouvelle Vague que les réalisateurs, parmi lesquels on connait surtout Jean-Luc Godard, François Truffaut, Louis Malle, Jacques Rivette et Claude Chabrol bien sûr.

Le mot a été inventé et mis au goût du jour par la presse : c'est une expression de journaliste. Ce n'est pas si étonnant parce que ce mouvement artistique est presque né dans un journal, une revue, avant même que les réalisateurs aient tourné leurs films les plus marquants. Cette publication, très célèbre, c'est les Cahiers du Cinéma . Des jeunes gens y écrivent, expliquent leurs goûts, leurs enthousiasmes, se démarquent d'un certain cinéma populaire à la française, admirent le cinéma américain pour sa forme et sa manière de raconter. Et de façon assez insolente, et naturelle, de façon assez artisanale parfois aussi, sans beaucoup d'argent, ils font des films comme ils ont envie de les faire, en se jetant à l'eau, en improvisant. Et souvent en faisant sentir au spectateur qu'il regarde un film, que ce qu'il regarde n'est pas la réalité, mais une construction, une fiction. On joue donc fréquemment sur l'illusion (le spectateur y croit) et la désillusion (on rappelle au spectateur qu'il est assis dans une salle de cinéma, et qu'en face de lui il voit des acteurs, et non des personnages réels…). Les films ont parfois choqué – c'était d'une certaine façon fait pour ça – mais ils ont eu un immense succès, ainsi que la formule Nouvelle Vague . Et elle a désigné bien plus que ces cinéastes : tout était Nouvelle Vague , à condition que ça soit jeune, un peu provocant et nouveau. Il s'agissait d'une façon un peu irrespectueuse et désinvolte de se moquer des idées toute faites et des conventions bourgeoises : avec dix ans d'avance, le mouvement annonçait presque Mai 68. Mais on retiendra que les cinéastes de la Nouvelle Vague étaient souvent des intellectuels qui ont tenu à théoriser ce qu'ils ont fait, à l'expliquer, à réfléchir sur leur spontanéité : de l'improvisation certainement, mais sur laquelle on réfléchit ; une improvisation dont on essaie de créer les conditions. On sait qu'elle n'est pas possible à tout moment, sans projet précis : l'improvisation n'est pas du n'importe quoi ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.

NOUVELLE VAGUE   2010-09-13 NEW WAVE 2010-09-13 موج جدید 2010-09-13

Avec la mort du cinéaste Claude Chabrol, c'est l'un des créateurs de la Nouvelle Vague qui nous quitte. Il faut dire que cette vague n'est pas si nouvelle que ça, mais le terme fait maintenant partie de l'histoire culturelle de l'après-guerre, et notamment de l'histoire du cinéma. La Nouvelle Vague , c'est donc le nom qu'on a donné à toute une équipe de jeunes gens, surtout des réalisateurs, qui ont fait le cinéma français des années 50-60. Des acteurs et des actrices aussi bien sûr, mais ils sont moins représentatifs de cette Nouvelle Vague que les réalisateurs, parmi lesquels on connait surtout Jean-Luc Godard, François Truffaut, Louis Malle, Jacques Rivette et Claude Chabrol bien sûr.

Le mot a été inventé et mis au goût du jour par la presse : c'est une expression de journaliste. Ce n'est pas si étonnant parce que ce mouvement artistique est presque né dans un journal, une revue, avant même que les réalisateurs aient tourné leurs films les plus marquants. Cette publication, très célèbre, c'est les Cahiers du Cinéma . Des jeunes gens y écrivent, expliquent leurs goûts, leurs enthousiasmes, se démarquent d'un certain cinéma populaire à la française, admirent le cinéma américain pour sa forme et sa manière de raconter. Et de façon assez insolente, et naturelle, de façon assez artisanale parfois aussi, sans beaucoup d'argent, ils font des films comme ils ont envie de les faire, en se jetant à l'eau, en improvisant. Et souvent en faisant sentir au spectateur qu'il regarde un film, que ce qu'il regarde n'est pas la réalité, mais une construction, une fiction. On joue donc fréquemment sur l'illusion (le spectateur y croit) et la désillusion (on rappelle au spectateur qu'il est assis dans une salle de cinéma, et qu'en face de lui il voit des acteurs, et non des personnages réels…). Les films ont parfois choqué – c'était d'une certaine façon fait pour ça – mais ils ont eu un immense succès, ainsi que la formule Nouvelle Vague . Et elle a désigné bien plus que ces cinéastes : tout était Nouvelle Vague , à condition que ça soit jeune, un peu provocant et nouveau. Il s'agissait d'une façon un peu irrespectueuse et désinvolte de se moquer des idées toute faites et des conventions bourgeoises : avec dix ans d'avance, le mouvement annonçait presque Mai 68. Mais on retiendra que les cinéastes de la Nouvelle Vague étaient souvent des intellectuels qui ont tenu à théoriser ce qu'ils ont fait, à l'expliquer, à réfléchir sur leur spontanéité : de l'improvisation certainement, mais sur laquelle on réfléchit ; une improvisation dont on essaie de créer les conditions. On sait qu'elle n'est pas possible à tout moment, sans projet précis : l'improvisation n'est pas du n'importe quoi ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.