×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Les mots de l'actualité, MONNAIE D’ÉCHANGE   2010-05-17

MONNAIE D'ÉCHANGE 2010-05-17

L'évolution de la situation de Clotilde Reiss a suscité bien des étonnements, dont RFI s'est d'ailleurs fait l'écho : pourquoi ce changement d'attitude du pouvoir iranien à son égard ? S'agit-il de négociations secrètes, de tractations ? En un mot servirait-elle de monnaie d'échange ? C'est l'expression qui était employée il y a quelques jours, en titre d'une article paru sur le site de la radio. Il s'agit bien d'une expression toute faite, qui intervient quand on parle d'un marché particulier. Mais ce qu'on doit d'abord remarquer à propos de cette formule, c'est qu'une monnaie d'échange n'est pas une monnaie, en tout cas pas une vraie, pas au sens strict. Une monnaie d'échange c'est donc une monnaie d'occasion, quelque chose (ou même quelqu'un) qu'on va utiliser dans un marchandage, dans un rapport de force. Une chose qui tire donc sa valeur de la situation dans laquelle elle est prise. La phrase le dit bien d'ailleurs : Clotilde Reiss sert (peut-être ?) de monnaie d'échange, elle n' est pas monnaie d'échange. Et elle a d'autant plus de valeur que celui avec qui négocie y tient. Le mot même de monnaie est assez étonnant. Ne serait- ce que par son origine totalement imprévisible. Moneta en latin est déjà une étrange déformation d'un mot grec, apparenté à mnémos , et qui évoque la mémoire. C'était en fait le surnom de la déesse Héra, celle dont on se souvient, celle qu'on n'oublie pas. Héra devient Junon chez les Romains, et son qualificatif moneta signifie également qu'elle est la mère des Muses Et il se trouve que c'est dans le temple de Junon, ou juste à côté, que l'on frappe les pièces de monnaie, comme si la déesse avait le pouvoir de les consacrer. Il n'en fallait pas plus : l'adjectif moneta va désigner les pièces de métal frappées par l'autorité, auxquelles on donne une certaine valeur, et qui servent donc aux échanges commerciaux. De là pourra naître le mot monnaie en français.

Mais justement ce mot a des sens assez divers, et ne désigne pas l'argent en général, du moins en français, car c'est différent dans d'autres langues européennes. La monnaie , c'est par exemple le type d'unité utilisé : la monnaie européenne est l'euro, la monnaie britannique est la livre sterling. Il s'agit donc d'une unité reconnue, en usage. L'expression c'est monnaie courante a un sens tout autre, mais c'est de là qu'il vient : il s'agit bien de ce qui a cours, donc d'une chose ou d'un usage habituel, qui ne doit pas surprendre. Et la formule s'emploie le plus souvent pour désamorcer l'étonnement de quelqu'un. On est surpris de voir des gens marcher pieds nus dans la rue ? Oh mais c'est monnaie courante ici : nous sommes tout près de la plage ! C'est monnaie courante, ça ne doit pas être un motif d'étonnement, c'est comme ça ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


MONNAIE D’ÉCHANGE   2010-05-17 CURRENCY EXCHANGE 2010-05-17 مبادله ارز 2010-05-17 VALUTAWISSEL 2010-05-17 CÂMBIO DE MOEDA 2010-05-17

L'évolution de la situation de Clotilde Reiss a suscité bien des étonnements, dont RFI s'est d'ailleurs fait l'écho : pourquoi ce changement d'attitude du pouvoir iranien à son égard ? S'agit-il de négociations secrètes, de tractations ? En un mot servirait-elle de monnaie d'échange ? C'est l'expression qui était employée il y a quelques jours, en titre d'une article paru sur le site de la radio. Il s'agit bien d'une expression toute faite, qui intervient quand on parle d'un marché particulier. Mais ce qu'on doit d'abord remarquer à propos de cette formule, c'est qu'une monnaie d'échange n'est pas une monnaie, en tout cas pas une vraie, pas au sens strict. Une monnaie d'échange c'est donc une monnaie d'occasion, quelque chose (ou même quelqu'un) qu'on va utiliser dans un marchandage, dans un rapport de force. Une chose qui tire donc sa valeur de la situation dans laquelle elle est prise. La phrase le dit bien d'ailleurs : Clotilde Reiss sert (peut-être ?) de monnaie d'échange, elle n' est pas monnaie d'échange. Et elle a d'autant plus de valeur que celui avec qui négocie y tient. Le mot même de monnaie est assez étonnant. Ne serait- ce que par son origine totalement imprévisible. Moneta en latin est déjà une étrange déformation d'un mot grec, apparenté à mnémos , et qui évoque la mémoire. C'était en fait le surnom de la déesse Héra, celle dont on se souvient, celle qu'on n'oublie pas. Héra devient Junon chez les Romains, et son qualificatif moneta signifie également qu'elle est la mère des Muses Et il se trouve que c'est dans le temple de Junon, ou juste à côté, que l'on frappe les pièces de monnaie, comme si la déesse avait le pouvoir de les consacrer. Il n'en fallait pas plus : l'adjectif moneta va désigner les pièces de métal frappées par l'autorité, auxquelles on donne une certaine valeur, et qui servent donc aux échanges commerciaux. De là pourra naître le mot monnaie en français.

Mais justement ce mot a des sens assez divers, et ne désigne pas l'argent en général, du moins en français, car c'est différent dans d'autres langues européennes. La monnaie , c'est par exemple le type d'unité utilisé : la monnaie européenne est l'euro, la monnaie britannique est la livre sterling. Il s'agit donc d'une unité reconnue, en usage. L'expression  c'est monnaie courante a un sens tout autre, mais c'est de là qu'il vient : il s'agit bien de ce qui a cours, donc d'une chose ou d'un usage habituel, qui ne doit pas surprendre. Et la formule s'emploie le plus souvent pour désamorcer l'étonnement de quelqu'un. On est surpris de voir des gens marcher pieds nus dans la rue ? Oh mais c'est monnaie courante ici : nous sommes tout près de la plage ! C'est monnaie courante, ça ne doit pas être un motif d'étonnement, c'est comme ça ! Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/