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Les mots de l'actualité, ATYPIQUE   2010-01-11

ATYPIQUE 2010-01-11

Philippe Séguin un gaulliste atypique. C'est sous ce titre que le site de RFI a choisi d'annoncer la mort de cet homme politique original. Mais pourquoi atypique ? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? En gros cela signifie original, qui se démarque de la masse. La construction du mot est éclairante. Atypique veut simplement dire qui n'est pas typique. Mais, on fait alors référence à un sens bien particulier de l'adjectif : celui qui correspond à un type, à un genre particulier, et plus spécialement à un modèle. Le gaulliste typique, le Français typique, le retraité typique existent-ils ? Pas sûr, mais ils correspondent au stéréotype, au cliché, à l'image toute faite qu'on construit. Celui qui est atypique ne correspond donc pas à cette image. Il ne correspond d'ailleurs pas aux grandes tendances, il n'entre pas dans le moule, il ne suit pas les courants ordinaires. On a donc un peu de mal à l'identifier, à le faire entrer dans des cases, à l'étiqueter. L'idée n'a rien de spécialement moderne. Des atypiques, il y en a toujours eu, de même qu'il y a toujours eu des conformistes. Mais la mode du mot est plutôt récente : une vingtaine d'années, ou à peine plus, et ce n'est pas très vieux pour un mot. Alors bien sûr on l'employait avant, mais rarement, et surtout dans des emplois techniques, et notamment médicaux. Par exemple, une maladie atypique est celle qui ne se développe pas conformément à des symptômes, un calendrier clairement repéré, nommé et classé dans les ouvrages spécialisés. Une fièvre atypique est imprévisible, on n'en connait pas forcément la cause, on anticipe mal sur son évolution. Et on parle aussi des formes atypiques de certaines maladies, qui ne se conforment pas aux habitudes, donc aux attentes des médecins.

On a pu dire cela de certains artistes également, qui échappaient aux écoles où on volait les enfermer, qui ne correspondait pas exactement au style avec lequel ils semblaient pourtant avoir des affinités. C'est pourquoi l'atypique passe fréquemment pour quelqu'un qui est épris de liberté, qui ne se laisse pas dicter sa conduite, ni ses idées. Et puis dans les années 80, peut-être par suite du développement de la sociologie et surtout de la banalisation d'une certaine pensée sociologique, on s'est mis en user du mot de façon bien plus étendue. L'atypique est celui qu'on ne décrit pas facilement, dont les comportements, façons de vivre, les opinions ne s'accordent pas avec un schéma préétabli. Il échappe à la norme.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


ATYPIQUE   2010-01-11 ATYPISCH 2010-01-11 ATYPICAL 2010-01-11 ATYPICAL 2010-01-11 НЕТИПОВИЙ 2010-01-11 非典型 2010-01-11

Philippe Séguin un gaulliste atypique. C'est sous ce titre que le site de RFI a choisi d'annoncer la mort de cet homme politique original. Mais pourquoi atypique ? Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? En gros cela signifie original, qui se démarque de la masse. La construction du mot est éclairante. Atypique veut simplement dire qui n'est pas typique. Mais, on fait alors référence à un sens bien particulier de l'adjectif : celui qui correspond à un type, à un genre particulier, et plus spécialement à un modèle. Le gaulliste typique, le Français typique, le retraité typique existent-ils ? Pas sûr, mais ils correspondent au stéréotype, au cliché, à l'image toute faite qu'on construit. Celui qui est atypique ne correspond donc pas à cette image. Il ne correspond d'ailleurs pas aux grandes tendances, il n'entre pas dans le moule, il ne suit pas les courants ordinaires. On a donc un peu de mal à l'identifier, à le faire entrer dans des cases, à l'étiqueter. L'idée n'a rien de spécialement moderne. Des atypiques, il y en a toujours eu, de même qu'il y a toujours eu des conformistes. Mais la mode du mot est plutôt récente : une vingtaine d'années, ou à peine plus, et ce n'est pas très vieux pour un mot. Alors bien sûr on l'employait avant, mais rarement, et surtout dans des emplois techniques, et notamment médicaux. Par exemple, une maladie atypique est celle qui ne se développe pas conformément à des symptômes, un calendrier clairement repéré, nommé et classé dans les ouvrages spécialisés. Une fièvre atypique est imprévisible, on n'en connait pas forcément la cause, on anticipe mal sur son évolution. Et on parle aussi des formes atypiques de certaines maladies, qui ne se conforment pas aux habitudes, donc aux attentes des médecins.

On a pu dire cela de certains artistes également, qui échappaient aux écoles où on volait les enfermer, qui ne correspondait pas exactement au style avec lequel ils semblaient pourtant avoir des affinités. C'est pourquoi l'atypique passe fréquemment pour quelqu'un qui est épris de liberté, qui ne se laisse pas dicter sa conduite, ni ses idées. Et puis dans les années 80, peut-être par suite du développement de la sociologie et surtout de la banalisation d'une certaine pensée sociologique, on s'est mis en user du mot de façon bien plus étendue. L'atypique est celui qu'on ne décrit pas facilement, dont les comportements, façons de vivre, les opinions ne s'accordent pas avec un schéma préétabli. Il échappe à la norme.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/