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Anna Karénine de Léon Tolstoï, Anna Karénine - Partie I - Chapitre 14 (2)

Anna Karénine - Partie I - Chapitre 14 (2)

« Ah ! s'écria-t-il avec joie, je ne te savais pas ici ! Depuis quand ? très heureux de vous voir. Le prince disait à Levine tantôt toi, tantôt vous ; il le prit par le bras, et ne fit aucune attention à Wronsky, debout derrière Levine, attendant tranquillement pour saluer que le prince l'aperçût.

Kitty sentit que l'amitié de son père devait sembler dure à Levine après ce qui s'était passé ; elle remarqua aussi que le vieux prince répondait froidement au salut de Wronsky. Celui-ci, surpris de cet accueil glacial, avait l'air de se demander avec un étonnement de bonne humeur pourquoi on pouvait bien ne pas être amicalement disposé en sa faveur.

« Prince, rendez-nous Constantin-Dmitritch, dit la comtesse : nous voulons faire un essai.

— Quel essai ? Celui de faire tourner des tables ? Eh bien, vous m'excuserez, messieurs et dames ; mais, selon moi, le furet serait plus amusant, — dit le prince en regardant Wronsky, qu'il devina être l'auteur de cet amusement ; — du moins le furet a quelque bon sens. Wronsky leva tranquillement un regard étonné sur le vieux prince, et se tourna en souriant légèrement vers la comtesse Nordstone ; ils se mirent à parler d'un bal qui se donnait la semaine suivante.

« J'espère que vous y serez ? » dit-il en s'adressant à Kitty.

Aussitôt que le vieux prince l'eut quitté, Levine s'esquiva, et la dernière impression qu'il emporta de cette soirée fut le visage souriant et heureux de Kitty répondant à Wronsky au sujet du bal.

---

↑ Démon familier qui, selon la superstition populaire, fait partie de la maison.

Anna Karénine - Partie I - Chapitre 14 (2) Anna Karenina - Teil I - Kapitel 14 (2) Anna Karenina - Part I - Chapter 14 (2)

« Ah ! s’écria-t-il avec joie, je ne te savais pas ici ! Depuis quand ? très heureux de vous voir. Le prince disait à Levine tantôt toi, tantôt vous ; il le prit par le bras, et ne fit aucune attention à Wronsky, debout derrière Levine, attendant tranquillement pour saluer que le prince l’aperçût.

Kitty sentit que l’amitié de son père devait sembler dure à Levine après ce qui s’était passé ; elle remarqua aussi que le vieux prince répondait froidement au salut de Wronsky. Celui-ci, surpris de cet accueil glacial, avait l’air de se demander avec un étonnement de bonne humeur pourquoi on pouvait bien ne pas être amicalement disposé en sa faveur.

« Prince, rendez-nous Constantin-Dmitritch, dit la comtesse : nous voulons faire un essai.

— Quel essai ? Celui de faire tourner des tables ? Eh bien, vous m’excuserez, messieurs et dames ; mais, selon moi, le furet serait plus amusant, — dit le prince en regardant Wronsky, qu’il devina être l’auteur de cet amusement ; — du moins le furet a quelque bon sens. Wronsky leva tranquillement un regard étonné sur le vieux prince, et se tourna en souriant légèrement vers la comtesse Nordstone ; ils se mirent à parler d’un bal qui se donnait la semaine suivante.

« J’espère que vous y serez ? » dit-il en s’adressant à Kitty.

Aussitôt que le vieux prince l’eut quitté, Levine s’esquiva, et la dernière impression qu’il emporta de cette soirée fut le visage souriant et heureux de Kitty répondant à Wronsky au sujet du bal.

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↑ Démon familier qui, selon la superstition populaire, fait partie de la maison.