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l'histoire de France, La révolution de 1789 - les états généraux

La révolution de 1789 - les états généraux

Le 4 mai 1789, un soleil éclatant brille sur Versailles.

Jamais, dans la ville des rois, on n'a vu tant de monde dans les rues.

Des femmes en toilette de cour se pressent aux fenêtres, cependant que des grappes d'hommes et d'enfants ont pris d'assaut les toits. Sur les trottoirs, des militaires – gardes Françaises et Suisses - contiennent avec peine la foule en habits de fête qui se bouscule joyeusement.

Tout à coup, des musiques retentissent, mêlées à une immense acclamation.

Le cortège - on l'attend depuis des heures – apparaît. C'est celui des états généraux qui doivent se réunir officiellement le lendemain et qui s'en vont à l'église Saint-Louis demander à Dieu de bénir leurs travaux.

Souvenez ce qu'on disait des rois : ils étaient les seuls maîtres du royaume.

C'est pour cela que l'on parlait des rois absolus.

Seulement, il leur arrivait de faire face à de tels problèmes – surtout financiers – qu'ils ressentaient alors le besoin de demander l'aide de leurs sujets.

Dès le Moyen Age, les rois ont donc réuni pour les consulter, des prêtres, des nobles et des bourgeois.

Depuis, mais très irrégulièrement, ces assemblées ont été convoquées selon le bon plaisir du roi. On les a appelées les états généraux. Pour que vous compreniez l'émotion violente qui, en 1789, a saisi tous les Français, il faut que vous sachiez que les états généraux ne s'étaient pas réunis depuis 1614 !

En 1789, tous ceux qui souffrent, tous ceux qui paient de trop lourds impôts, tous ceux qui se sentent mécontents – il y en a beaucoup- commencent à espérer que les choses vont aller mieux.

Imaginez-vous le 4 mai 1789 à Versailles. Là, devant la foule qui trépigne, s'avance un majestueux défilé, celui de ces 1165 hommes qui sont les députés nouvellement élus par les Français.

Voici, magnifiquement vêtus, les représentants de la noblesse.

Voici, dans leurs longues robes, ceux du clergé, c'est-à-dire les prêtres de tout rang. Voici enfin, salués par des rafales d'applaudissements, les députés du tiers état.

Si vous voulez comprendre ce qu'est le tiers état, dites-vous qu'il rassemble tous ceux qui ne sont ni nobles, ni prêtres.

Cela fait beaucoup de monde !

Ce tiers état, ce sont aussi bien les bourgeois des industries et des banques que les médecins, les avocats, les paysans, les ouvriers.

Ils sont six cents, les députés du tiers état, qui s'avancent, modestement vêtus de noir, comme l'exige la règle, et portant tous un cierge allumé à la main.

Quand, en habit et manteau d'or, le roi passe à son tour – portant accroché à son chapeau, l'un des plus gros diamants du monde, le « Régent » - l'enthousiasme devient du délire.

Soudain, c'est le silence. Plus un seul applaudissement. Des visages hostiles. C'est que Marie-Antoinette, dans une robe semée d'or et d'argent, a paru. En essuyant cet accueil, la reine pâlit. Des larmes brûlent ses yeux. Tout à l'heure, au château, elle brisera de colère ses bracelets de diamants. Cet accueil glacial, elle le ressent comme une insulte.

Elle n'a pas tort.

Un terrible face à face entre la famille royale et le peuple vient de commencer. D'abord, c'est la reine seule qui sera détestée. Puis le roi souffrira de la même impopularité que sa femme. L'un et l'autre finiront par y jouer leur tête – pour la perdre sous le couperet de la guillotine.

Dans le cortège, parmi les rangs du tiers état, attardons-nous à un petit homme maigre, étroit d'épaules, avec un visage impassible aux yeux plus verts que bleus, la tête recouverte d'une perruque blanche soigneusement poudrée.

Vêtu d'un habit de laine noire éclairé par une cravate de mousseline blanche, il a un peu plus de trente ans. C'est un avocat d'Arras. Il se nomme Maximilien de Robespierre.

Dès que l'on a annoncé la convocation des états généraux, il s'est jeté dans la bataille électorale.

Pour le même poste de député, il y avait plusieurs candidats. Robespierre voulait gagner. Il a donc prononcé des discours, animé des réunions, annoncé aux électeurs les mesures qu'il réclamerait en leur nom s'il était élu. Il a répété cent fois avec la même flamme qu'aux états généraux il exigerait de Louis XVI une constitution, c'est-à-dire une sorte de contrat entre le roi et le peuple. Il l'a si bien dit qu'il a été élu.

Le voilà donc à Versailles.

Dès le 5 mai 1789, il va prendre sa place parmi ses 600 collègues du tiers état. Inconnu de tous, timide, effacé. Mais prêt à se battre.

Ces gens du tiers état sont arrivés à Versailles en se disant qu'une pareille occasion ne se reproduirait peut-être plus avant des dizaines d'années.

Si l'on voulait qu'il n'y ait plus d'injustices en France – et il y en avait tant ! – il fallait la saisir, cette occasion. Le roi n'avait appelé les états généraux que pour obtenir d'eux de l'argent. Il fallait lui arracher bien autre chose notamment moins d'impôts.

Robespierre a donc été de ceux qui, avec autant de tranquillité que de courage, ont affronté le roi.

Il a été de ceux qui ont voulu que les états généraux se transforment en « assemblée nationale ».

Bouleversé, le cœur battant, Robespierre est parmi tous ses collègues quand un envoyé de Louis XVI vient ordonner à l'assemblée nationale de se disperser.

Il voit le célèbre Mirabeau, un noble qui a choisi de se faire élire dans les rangs du tiers état, se dresser et clamer de sa voix puissante :

- Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes !

Les baïonnettes, ces couteaux meurtriers que les soldats attachent au bout de leurs fusils, ne viendront pas.

Louis XVI cède, accepte l'Assemblée. Ce n'est pas la première fois qu'il cède, ce n'est pas la dernière.

Et l'Assemblée s'est mise à rédiger cette fameuse constitution qui doit donner à tous les français, nobles ou roturiers, riches ou pauvres, des droits identiques, autrement dit l'égalité devant la loi.

Le soir, rentré dans sa petite chambre, Robespierre écrit aux électeurs d'Arras que l'égalité et la liberté sont en vue.

Les autres députés, chacun chez soi, écrivent la même chose.

Les Français tiennent tant maintenant à cette liberté et à cette égalité que beaucoup sont prêts à risquer leur vie pour mettre hors d'état de nuire ceux qui voudraient les leur ôter.

- Soyons vigilants !

répète Robespierre.

Les Français le sont.

La révolution de 1789 - les états généraux Die Revolution von 1789 - die Generalstände The Revolution of 1789 - the Estates General La revolución de 1789: los Estados Generales La révolution de 1789 - les états généraux La rivoluzione del 1789 - gli Stati Generali 1789年の革命-エステート総集会 De revolutie van 1789 - de Staten-Generaal Rewolucja 1789 roku - Stany Generalne A revolução de 1789 - os Estados Gerais Революция 1789 года - Генеральное собрание Revolutionen 1789 - de allmänna ständerna Революція 1789 року - Генеральні штати 1789 年革命 - 三级会议

Le 4 mai 1789, un soleil éclatant brille sur Versailles. Am 4. Mai 1789 schien eine strahlende Sonne über Versailles. On May 4, 1789, a brilliant sun shines on Versailles. Op 4 mei 1789 scheen een felle zon boven Versailles. Em 4 de maio de 1789, um sol forte brilha em Versalhes.

Jamais, dans la ville des rois, on n'a vu tant de monde dans les rues. Noch nie in der Stadt der Könige haben wir so viele Menschen auf den Straßen gesehen. Never, in the city of kings, have we seen so many people in the streets. Nog nooit waren er in de stad der koningen zoveel mensen op straat te zien. Nunca na cidade dos reis vimos tantas pessoas nas ruas.

Des femmes en toilette de cour se pressent aux fenêtres, cependant que des grappes d'hommes et d'enfants ont pris d'assaut les toits. Frauen in Hofkleidung drängen sich an den Fenstern, während Gruppen von Männern und Kindern die Dächer stürmen. Women in court dresses crowd the windows, while clusters of men and children stormed the roofs. Donne in abito di corte si accalcano alle finestre, mentre gruppi di uomini e bambini hanno preso d'assalto i tetti. Vrouwen in rechtskleding verdringen zich voor de ramen, terwijl trossen mannen en kinderen de daken stormenderhand hebben veroverd. Mulheres em trajes de corte lotam as janelas, enquanto grupos de homens e crianças invadem os telhados. Kvinnor i hovdräkter trängdes i fönstren, medan klungor av män och barn stormade hustaken. Sur les trottoirs, des militaires – gardes Françaises et Suisses -  contiennent avec peine la foule en habits de fête qui se bouscule joyeusement. Auf den Bürgersteigen halten Soldaten - französische und schweizerische Wachen - die Menge kaum in festlichen Kleidern fest, die sich glücklich aneinander drängen. On the sidewalks, soldiers - French and Swiss guards - contain with difficulty the crowd in festive clothes that jostles happily. Sui marciapiedi, i soldati – guardie francesi e svizzere – trattengono a malapena la folla in abiti da festa che si spintonano allegramente. Op de trottoirs houden soldaten – Franse en Zwitserse bewakers – de menigte in feestkleding nauwelijks in bedwang, die elkaar vrolijk verdringen. På trottoarerna kämpade soldater - franska och schweiziska vakter - för att hålla tillbaka folkmassan i sina festkläder, som glatt knuffade på varandra.

Tout à coup, des musiques retentissent, mêlées à une immense acclamation. Plötzlich ertönt Musik, vermischt mit einem gewaltigen Beifall. Suddenly, music resounds, mingled with immense acclaim. Improvvisamente, la musica risuona, mista a un'immensa acclamazione.

Le cortège - on l'attend depuis des heures – apparaît. Die Prozession - wir haben stundenlang gewartet - erscheint. The procession - we've been waiting for hours - appears. Il corteo - lo aspettavamo da ore - compare. C'est celui des états généraux qui doivent se réunir officiellement le lendemain et qui s'en vont à l'église Saint-Louis demander à Dieu de bénir leurs travaux. Es ist das der Generalstände, die sich am nächsten Tag offiziell treffen müssen und die in die Saint-Louis-Kirche gehen, um Gott zu bitten, ihre Arbeit zu segnen. It is that of the States General who must meet officially the next day and go to the Church of St. Louis to ask God to bless their work. È quella degli Stati generali che devono riunirsi ufficialmente il giorno successivo e che si recano nella chiesa di Saint-Louis per chiedere a Dio di benedire il loro lavoro. Det var generalstaternas, som skulle sammanträda officiellt nästa dag och som gick till kyrkan Saint-Louis för att be Gud välsigna deras arbete.

Souvenez ce qu'on disait des rois : ils étaient les seuls maîtres du royaume. Denken Sie daran, was über Könige gesagt wurde: Sie waren die einzigen Herren des Königreichs. Remember what they said about kings: they were the only masters of the kingdom. Ricorda cosa dicevano dei re: erano gli unici padroni del regno.

C'est pour cela que l'on parlait des rois absolus. Deshalb sprachen wir von absoluten Königen. That's why we talked about absolute kings.

Seulement, il leur arrivait de faire face à de tels problèmes – surtout financiers – qu'ils ressentaient alors le besoin de demander l'aide de leurs sujets. Nur hatten sie manchmal solche Probleme - insbesondere finanzielle -, dass sie das Bedürfnis verspürten, ihre Untertanen um Hilfe zu bitten. Only they sometimes faced such problems - especially financial ones - that they felt the need to ask the help of their subjects. Solo che a volte hanno dovuto affrontare tali problemi, soprattutto finanziari, che hanno sentito il bisogno di chiedere aiuto ai loro sudditi. Ibland ställdes de dock inför sådana problem - särskilt ekonomiska - att de kände sig tvungna att be sina undersåtar om hjälp.

Dès le Moyen Age, les rois ont donc réuni pour les consulter, des prêtres, des nobles et des bourgeois. Ab dem Mittelalter versammelten sich daher Könige, um sie, Priester, Adlige und Bourgeois zu konsultieren. Since the Middle Ages, kings have gathered to consult, priests, nobles and bourgeois. Dal medioevo, quindi, i re si riunivano per consultarli, sacerdoti, nobili e borghesi.

Depuis, mais très irrégulièrement, ces assemblées ont été convoquées selon le bon plaisir du roi. Seitdem, aber sehr unregelmäßig, wurden diese Versammlungen zur Freude des Königs einberufen. Since then, but very irregularly, these assemblies have been convened according to the pleasure of the king. Da allora, ma in modo molto irregolare, queste assemblee sono state convocate a piacimento del re. Sedan dess, men mycket oregelbundet, har dessa församlingar sammankallats efter kungens önskemål. On les a appelées les états généraux. Sie wurden die Generalstände genannt. They have been called the Estates General. Erano chiamati Stati Generali. Pour que vous compreniez l'émotion violente qui, en 1789, a saisi tous les Français, il faut que vous sachiez que les états généraux ne s'étaient pas réunis depuis 1614 ! Damit Sie die gewalttätigen Gefühle verstehen können, die 1789 alle Franzosen ergriffen haben, müssen Sie wissen, dass sich die Generalstaaten seit 1614 nicht mehr getroffen haben! For you to understand the violent emotion which, in 1789, seized all the French, you must know that the States-General had not met since 1614! Per poter comprendere la violenta emozione che, nel 1789, attanagliò tutto il popolo francese, dovete sapere che gli Stati Generali non si incontravano dal 1614!

En 1789, tous ceux qui souffrent, tous ceux qui paient de trop lourds impôts, tous ceux qui se sentent mécontents – il y en a beaucoup- commencent à espérer que les choses vont aller mieux. 1789 hoffen alle, die leiden, alle, die zu hohe Steuern zahlen, alle, die sich unzufrieden fühlen - es gibt viele -, dass es besser wird. In 1789, all those who suffer, all those who pay too much taxes, all those who feel dissatisfied - there are many - begin to hope that things will get better. Nel 1789 tutti coloro che soffrono, tutti coloro che pagano tasse troppo alte, tutti coloro che si sentono infelici – sono tanti – cominciano a sperare che le cose andranno meglio.

Imaginez-vous le 4 mai 1789 à Versailles. Imagine yourself on May 4, 1789 in Versailles. Là, devant la foule qui trépigne, s'avance un majestueux défilé, celui de ces 1165 hommes qui sont les députés nouvellement élus par les Français. Dort, vor der Menge, findet eine majestätische Parade statt, die dieser 1165 Männer, die die von den Franzosen neu gewählten Abgeordneten sind. There, in front of the thronging crowd, advances a majestic procession, that of those 1165 men who are the deputies newly elected by the French.

Voici, magnifiquement vêtus, les représentants de la noblesse. Prachtvoll gekleidet stehen hier die Vertreter des Adels. Here, beautifully dressed, the representatives of the nobility. Qui, magnificamente vestiti, sono i rappresentanti della nobiltà.

Voici, dans leurs longues robes, ceux du clergé, c'est-à-dire les prêtres de tout rang. Hier, in ihren langen Gewändern, sind die des Klerus, das heißt Priester aller Ränge. Behold, in their long robes, those of the clergy, that is to say, the priests of all ranks. Ecco, nelle loro lunghe vesti, quelli del clero, cioè dei sacerdoti di tutti i ceti. Voici enfin, salués par des rafales d'applaudissements, les députés du tiers état. Hier endlich, begrüßt von Applaus, die Abgeordneten des dritten Staates. Here at last, greeted by bursts of applause, the deputies of the third estate. Ecco finalmente, accolti da scrosci di applausi, i deputati del Terzo Stato.

Si vous voulez comprendre ce qu'est le tiers état, dites-vous qu'il rassemble tous ceux qui ne sont ni nobles, ni prêtres. Wenn Sie verstehen wollen, was der dritte Stand ist, sagen Sie sich, dass er alle zusammenbringt, die weder Adlige noch Priester sind. If you want to understand what the third state is, say that it brings together all those who are neither noble nor priests.

Cela fait beaucoup de monde ! Das sind viele Leute! It's a lot of people!

Ce tiers état, ce sont aussi bien les bourgeois des industries et des banques que les médecins, les avocats, les paysans, les ouvriers. This third estate is the bourgeoisie of industries and banks as well as doctors, lawyers, peasants and workers. Questo terzo stato è tanto borghese dell'industria e delle banche quanto medici, avvocati, contadini, operai.

Ils sont six cents, les députés du tiers état, qui s'avancent, modestement vêtus de noir, comme l'exige la règle, et portant tous un cierge allumé à la main. Sie sind sechshundert, die Abgeordneten des dritten Standes, die nach vorne kommen, bescheiden in Schwarz gekleidet, wie es die Regel vorschreibt, und alle eine brennende Kerze in der Hand halten. They are six hundred, the deputies of the third estate, advancing, modestly dressed in black, as the rule requires, and all carrying a lighted candle in their hands.

Quand, en habit et manteau d'or, le roi passe à son tour – portant accroché à son chapeau, l'un des plus gros diamants du monde, le « Régent » - l'enthousiasme devient du délire. Wenn der König in seinem Mantel und Goldmantel an der Reihe ist und an seinem Hut hängt, einem der größten Diamanten der Welt, dem "Regenten", wird die Begeisterung zum Delirium. When, in his coat and gold mantle, the king passes in his turn - hanging on his hat, one of the largest diamonds in the world, the "Regent" - enthusiasm becomes delirium. Когда мимо проезжал король в золотом фраке и мантии, на шляпе которого висел один из самых больших бриллиантов в мире - "Регент", - энтузиазм перешел в бред.

Soudain, c'est le silence. Plötzlich ist Stille. Suddenly, it's silence. Plus un seul applaudissement. Kein Applaus mehr. No more applause. Des visages hostiles. Feindliche Gesichter. Hostile faces. C'est que Marie-Antoinette, dans une robe semée d'or et d'argent, a paru. Es ist, weil Marie-Antoinette in einem mit Gold und Silber übersäten Kleid erschien. It is because Marie Antoinette, in a dress strewn with gold and silver, has appeared. En essuyant cet accueil, la reine pâlit. Durch das Abwischen dieses Willkommens wird die Königin blass. In wiping this reception, the queen turned pale. Получив такой прием, королева побледнела. Des larmes brûlent ses yeux. Tränen brennen in seinen Augen. Tears burn his eyes. Tout à l'heure, au château, elle brisera de colère ses bracelets de diamants. Früher im Schloss wird sie wütend ihre Diamantarmbänder zerbrechen. Earlier, at the castle, she will break her diamond bracelets with anger. Senare, i slottet, slår hon sönder sina diamantarmband i vredesmod. Cet accueil glacial, elle le ressent comme une insulte. Dieses frostige Willkommen, sie fühlt sich wie eine Beleidigung. This cold welcome, she feels like an insult.

Elle n'a pas tort. Sie ist nicht falsch. She is not wrong. Ela não está errada.

Un terrible face à face entre la famille royale et le peuple vient de commencer. Ein schreckliches persönliches Gespräch zwischen der königlichen Familie und den Menschen hat gerade begonnen. A terrible confrontation between the royal family and the people has just begun. En fruktansvärd konfrontation mellan kungafamiljen och folket har just inletts. D'abord, c'est la reine seule qui sera détestée. Erstens wird die Königin allein gehasst. First, it is the queen alone who will be hated. Puis le roi souffrira de la même impopularité que sa femme. Dann wird der König unter der gleichen Unbeliebtheit leiden wie seine Frau. Then the king will suffer the same unpopularity as his wife. L'un et l'autre finiront par y jouer leur tête – pour la perdre sous le couperet de la guillotine. Beide werden am Ende mit ihren Köpfen spielen - um sie unter dem Hackmesser der Guillotine zu verlieren. One and the other will end up playing their heads there - to lose it under the guillotine's ax. Båda kommer i slutändan att sätta sina huvuden på spel - bara för att förlora dem under giljotinen.

Dans le cortège, parmi les rangs du tiers état, attardons-nous à un petit homme maigre, étroit d'épaules, avec un visage impassible aux yeux plus verts que bleus, la tête recouverte d'une perruque blanche soigneusement poudrée. In der Prozession verweilen wir zwischen den Reihen des dritten Standes bei einem kleinen, dünnen Mann, schmalschultrig, mit teilnahmslosem Gesicht mit mehr grünen als blauen Augen, den Kopf mit einer sorgfältig gepuderten weißen Perücke bedeckt. In the procession, among the ranks of the third estate, let us dwell on a lean little man, narrow-shouldered, with an impassive face with greener than blue eyes, his head covered with a white, carefully powdered wig.

Vêtu d'un habit de laine noire éclairé par une cravate de mousseline blanche, il a un peu plus de trente ans. Er trägt einen schwarzen Wollmantel, der von einer weißen Musselin-Krawatte aufgehellt wird, und ist etwas über dreißig Jahre alt. Dressed in a black wool coat lit by a white muslin tie, he is a little over thirty. C'est un avocat d'Arras. Er ist ein Anwalt aus Arras. He is a lawyer from Arras. Il se nomme Maximilien de Robespierre. His name is Maximilian de Robespierre.

Dès que l'on a annoncé la convocation des états généraux, il s'est jeté dans la bataille électorale. Sobald die Einberufung der Generalstände angekündigt wurde, warf er sich in den Wahlkampf. As soon as the announcement of the Estates General was announced, he threw himself into the electoral battle.

Pour le même poste de député, il y avait plusieurs candidats. Für denselben Stellvertreterposten gab es mehrere Kandidaten. For the same MP position, there were several candidates. Robespierre voulait gagner. Robespierre wollte gewinnen. Robespierre wanted to win. Robespierre ville vinna. Il a donc prononcé des discours, animé des réunions, annoncé aux électeurs les mesures qu'il réclamerait en leur nom s'il était élu. Er hielt daher Reden, leitete Versammlungen und kündigte den Wählern die Maßnahmen an, die er in ihrem Namen fordern würde, wenn er gewählt würde. He delivered speeches, led meetings, and told voters what he would do on their behalf if elected. Så han höll tal, höll möten och berättade för väljarna vilka åtgärder han skulle kräva för deras räkning om han blev vald. Il a répété cent fois avec la même flamme qu'aux états généraux il exigerait de Louis XVI une constitution, c'est-à-dire une sorte de contrat entre le roi et le peuple. Er wiederholte hundertmal mit derselben Flamme, die er auf der Generalversammlung von Ludwig XVI. Eine Verfassung forderte, dh eine Art Vertrag zwischen dem König und dem Volk. He repeated a hundred times with the same flame that at the Estates General he would require from Louis XVI a constitution, that is to say, a kind of contract between the king and the people. Il l'a si bien dit qu'il a été élu. Er sagte es so gut, dass er gewählt wurde. He said so well that he was elected. Han sa det så bra att han blev vald.

Le voilà donc à Versailles. Hier ist er also in Versailles. Here he is at Versailles. Så här är han i Versailles.

Dès le 5 mai 1789, il va prendre sa place parmi ses 600 collègues du tiers état. Ab dem 5. Mai 1789 wird er seinen Platz unter seinen 600 Kollegen des Dritten Standes einnehmen. From May 5, 1789, he took his place among his 600 colleagues in the Third Estate. Inconnu de tous, timide, effacé. Unbekannt für alle, schüchtern, selbstlos. Unknown to all, shy, erased. Okänd för alla, blyg, självutplånande. Mais prêt à se battre. Aber bereit zu kämpfen. But ready to fight.

Ces gens du tiers état sont arrivés à Versailles en se disant qu'une pareille occasion ne se reproduirait peut-être plus avant des dizaines d'années. Diese Leute aus dem Dritten Stand kamen nach Versailles und dachten, dass eine solche Gelegenheit jahrzehntelang nicht mehr bestehen könnte. These people of the third state arrived at Versailles, thinking that such an opportunity would not be repeated again for decades.

Si l'on voulait qu'il n'y ait plus d'injustices en France – et il y en avait tant ! Wenn wir wollten, dass es in Frankreich keine Ungerechtigkeiten mehr gibt - und es gab so viele! If we wanted there to be more injustice in France - and there were so many! Om vi ville eliminera orättvisorna i Frankrike - och det fanns så mycket av dem! – il fallait la saisir, cette occasion. - Es war notwendig, diese Gelegenheit zu nutzen. - it was necessary to seize it, this opportunity. - Detta tillfälle måste tas tillvara. Le roi n'avait appelé les états généraux que pour obtenir d'eux de l'argent. Der König hatte nur die Generalstände angerufen, um Geld von ihnen zu erhalten. The King had only summoned the States-General to obtain money from them. Il fallait lui arracher bien autre chose notamment moins d'impôts. Er musste ihm etwas anderes abringen, besonders weniger Steuern. It was necessary to snatch him something else including less taxes. Vi var tvungna att få ut något annat av honom, framför allt lägre skatter.

Robespierre a donc été de ceux qui, avec autant de tranquillité que de courage, ont affronté le roi. Robespierre war daher einer von denen, die den König mit ebenso viel Ruhe wie Mut konfrontierten. Robespierre was therefore one of those who, with as much tranquility as courage, confronted the king.

Il a été de ceux qui ont voulu que les états généraux se transforment en « assemblée nationale ». Er war einer von denen, die wollten, dass die Generalstände eine "Nationalversammlung" werden. He was one of those who wanted the states-general to become a "national assembly".

Bouleversé, le cœur battant, Robespierre est parmi tous ses collègues quand un envoyé de Louis XVI vient ordonner à l'assemblée nationale de se disperser. Robespierre ist unter all seinen Kollegen verärgert, als ein Gesandter Ludwigs XVI. Kommt, um der Nationalversammlung zu befehlen, sich zu zerstreuen. Upset, beating heart, Robespierre is among all his colleagues when an envoy of Louis XVI comes to order the National Assembly to disperse.

Il voit le célèbre Mirabeau, un noble qui a choisi de se faire élire dans les rangs du tiers état, se dresser et clamer de sa voix puissante : Er sieht den berühmten Mirabeau, einen Adligen, der sich entschieden hat, in die Reihen des dritten Standes gewählt zu werden, aufstehen und mit seiner kraftvollen Stimme verkünden: He sees the famous Mirabeau, a nobleman who has chosen to be elected in the ranks of the Third Estate, stand up and proclaim with his powerful voice:

-         Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes ! - Wir sind hier durch den Willen des Volkes und wir werden nur durch die Kraft der Bajonette herauskommen! - We are here by the will of the people and we will come out only by the force of the bayonets!

Les baïonnettes, ces couteaux meurtriers que les soldats attachent au bout de leurs fusils, ne viendront pas. Die Bajonette, diese tödlichen Messer, die die Soldaten am Ende ihrer Gewehre befestigen, werden nicht kommen. The bayonets, those murderous knives that the soldiers attach to the ends of their rifles, will not come.

Louis XVI cède, accepte l'Assemblée. Ludwig XVI. gibt nach, akzeptiert die Versammlung. Louis XVI yields, accepts the Assembly. Ce n'est pas la première fois qu'il cède, ce n'est pas la dernière. Es ist nicht das erste Mal, dass er nachgibt, es ist nicht das letzte Mal. It's not the first time he's giving in, it's not the last time.

Et l'Assemblée s'est mise à rédiger cette fameuse constitution qui doit donner à tous les français, nobles ou roturiers, riches ou pauvres, des droits identiques, autrement dit l'égalité devant la loi. Und die Versammlung begann, diese berühmte Verfassung zu schreiben, die allen Franzosen, Adligen oder Bürgerlichen, Reichen oder Armen, gleiche Rechte geben sollte, mit anderen Worten Gleichheit vor dem Gesetz. And the Assembly began to write this famous constitution that must give all French, noble or common people, rich or poor, the same rights, in other words equality before the law.

Le soir, rentré dans sa petite chambre, Robespierre écrit aux électeurs d'Arras que l'égalité et la liberté sont en vue. Am Abend, als er in sein kleines Zimmer zurückkehrte, schrieb Robespierre an die Wähler von Arras, dass Gleichheit und Freiheit in Sicht seien. In the evening, returned to his little room, Robespierre writes to Arras voters that equality and freedom are in sight.

Les autres députés, chacun chez soi, écrivent la même chose. Die anderen Abgeordneten, jeder zu Hause, schreiben dasselbe. The other members, each at home, write the same thing.

Les Français tiennent tant maintenant à cette liberté et à cette égalité que beaucoup sont prêts à risquer leur vie pour mettre hors d'état de nuire ceux qui voudraient les leur ôter. Die Franzosen sind jetzt so besorgt um diese Freiheit und diese Gleichheit, dass viele bereit sind, ihr Leben zu riskieren, um zu verhindern, dass diejenigen, die sie nehmen wollen, Schaden anrichten. The French are so keen on this freedom and equality that many are ready to risk their lives to put out of harm's way those who would take them away. Французы настолько привязаны к этой свободе и равенству, что многие готовы рисковать жизнью, чтобы остановить тех, кто хочет отнять ее у них. Fransmännen är nu så fästa vid denna frihet och jämlikhet att många är beredda att riskera sina liv för att stoppa dem som skulle vilja ta den ifrån dem.

-         Soyons vigilants ! - Seien wir wachsam! - Let's be vigilant! - Låt oss vara vaksamma!

répète Robespierre. wiederholt Robespierre. repeats Robespierre.

Les Français le sont. The French are. De franska är.