×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

French LingQ Podcast 1.0, #14 Marc, owner of Sophia Bookstore

#14 Marc, owner of Sophia Bookstore

S: Bonjour Marc!

Je suis ici dans un café, à Vancouver, où on est entourés d'étudiants de langues et j'ai avec moi, aujourd'hui, Marc Fournier qui est propriétaire de la Sophia Book Store qui est spécialisée dans l'apprentissage des langues, n'est-ce pas? M.F.

: Absolument! La librairie Sophia est une librairie multilingue pour les langues parlées et les langues visuelles aussi.

S : Mais je crois que puisque nous sommes Canadiens nous parlons beaucoup au sujet des langues.

Parce que, au Canada, les langues c'est de la politique et c'est peut-être un des problèmes ou une des raisons pour lesquelles les anglophones surtout ne sont pas très bilingues. M.F.

: C'est vrai. Et c'est d'autant plus évident lorsqu'il y a des Européens qui viennent visiter et s'attendent à ce que partout au Canada on parle Français. Ils sont toujours légèrement déçus, bien évidemment. Ce sont des raisons historiques. Techniquement, le Français aurait dû disparaître au Canada parce que, lorsque la France a plus ou moins abandonné sa colonie, l'Angleterre l'a reprise et il y avait cette petite poche de francophones à l'intérieur d'une mer anglophone. Ce qui est arrivé historiquement, c'est que les anglophones ont fait du business et les francophones ont fait des bébés. Donc c'est ce qu'on appelle la « revanche des berceaux ». Et, tout à coup, on s'est retrouvé avec une énorme population qui parlait français et il fallait donc faire quelque chose avec cette population. S : Je crois que le moment où on a commencé à faire quelque chose avec cette population, dans un sens pour les gens de ma génération, c'est dans les années soixante quand on a eu les changements politiques au Québec. Je me rappelle très bien qu'à Montréal, dans les années cinquante, on n'avait pas besoin du Français. Je suis anglophone, j'ai grandi à Montréal, je ne parlais pas Français et autour de moi, il n'y avait personne qui parlait Français. Alors qu'aujourd'hui je crois que les anglophones au Québec sont parmi les plus bilingues au Canada parce qu'il s'es créé une nécessité d'apprendre la langue qui n'existait pas avant. M.F.

: C'est vrai. Justement, cet essor du Français et pas seulement de la langue elle-même mais de toutes ces composantes artistiques comme le cinéma, la musique et les arts en général et puis, bien évidemment, avec la loi sur les langues officielles au Canada ont fait en sorte que le Français a continué mais ça reste une bataille de toute part. Et on remarque de cycles… Quelqu'un pourrait dire qu'il y a dix ans, un anglophone se devait de comprendre le Français pour vivre à Montréal. Ce n'est peut-être plus le cas aujourd'hui. Et là, il y une autre vague d'immigrants, de gens qui viennent d'ailleurs et eux, bien évidemment, veulent apprendre l'Anglais au départ, on leur force à apprendre le Français… C'est assez compliqué tout ça, ce qui fait que, bizarrement au Canada, langue = politique beaucoup plus que langue = culture ou ouverture d'esprit. S : Mais il faut dire quand même que, si on voit le cas de l'Anglais, bien sur il y a des gens qui apprennent l'Anglais pour des raisons culturelles, Pop Culture ou n'importe quoi, mais pour beaucoup de monde c'est une nécessité économique, commerciale, pour leur travail. Donc ce n'est pas évident que les gens apprennent les langues pour des raisons culturelles. Ça peut être une raison pour beaucoup de personnes mais peut-être pas pour la majorité. Au moins pas dans le cas de l'Anglais, je crois. M.F.

: Pour une deuxième langue, non. Pour une troisième langue, une quatrième langue, oui! Mais, ce qui est étonnant, ce qui arrive à l'Anglais, c'est que c'est une langue extrêmement riche au niveau vocabulaire mais c'est une langue qui s'appauvrit d'année en année parce que, tout simplement au niveau arithmétique, plus de gens la parle moyennement, plus une langue s'appauvrit. Donc on va se retrouver avec, on peut peut-être faire une prédiction mais disons dans cinquante ans, l'Anglais qui sera une langue presque informatique d'une certaine façon, utilisée spécialement dans les affaires, le business et je crois que chaque langue est en train de se creuser un petit créneau très personnel et les clichés vont vivre très longtemps. C'est clair que lorsqu'on est dans des classes comme on a autour de nous ici, il y beaucoup d'étudiants qui viennent d'Asie et beaucoup ne savent pas que le Français est une langue officielle du pays et sont étonnés de l'entendre. Mais lorsqu'ils ont des élèves qui sont francophones dans leur classe, tout de suite, c'est le cliché « romantique ». Et dans tout ça, il y a quelque chose qui va perdurer mais il y un moment où, moi je ne crois pas que toutes les langues vont se mélanger et qu'on va se retrouver avec un Esperanto technologique, ça je n'y crois pas du tout. Il y simplement des mouvements. On voit aux Etats-Unis que l'Espagnol prend de l'ampleur, ce sera une autre langue plus tard. C'est le mouvement des langues. Et une langue vivante est une langue qui peut changer.

S : Et toi, ici par exemple à Vancouver qui est un monde anglophone, tu ne fais pas nécessairement la promotion du Français mais tu fais un peu la promotion de toutes les langues.

Mais je crois qu'en ce qui concerne le Français, tu es particulièrement impliqué. M.F.

: Oui, bien sur. Parce que, premièrement, c'est ma langue natale, ma langue maternelle, mais aussi parce que c'est étonnant ici, en Colombie-Britannique, je dirais depuis le début du siècle jusqu'aux années quatre-vingt, c'était une société très anglophone unilingue et on ne comprenait pas très bien l'idée du bilinguisme avec des pensées un petit peu étranges dans le genre « Ça coûte beaucoup trop cher d'imprimer les deux langue sur un empaquetage. » Et, ensuite, il y a eu cette grande vague d'immigration de gens qui viennent d'autres pays, qui parlent deux ou trois langues et qui s'aperçoivent qu'on leur dit qu'il y a une éducation gratuite, publique dans les deux langues ici et eux sautent sur l'occasion. Et, donc, le futur du Français appartient beaucoup aux communautés asiatiques qui viennent s'établir ici pour des raisons de travail. On a beau apprendre l'Anglais mais, pour avoir un meilleur emploi, au gouvernement par exemple, le fait d'avoir le Français en plus est un atout. Donc, on va se retrouver où on aura une population qui aura passé de l'unilinguisme Anglais à un trilinguisme minimum, sans vraiment passer par le bilinguisme. Et ça, c'est assez étonnant, et c'est dans un court laps de temps. S : Mais il n'y a pas que les nouveaux venus qui apprennent le Français. Par exemple, mes petits-enfants vont à l'école d'immersion et je crois qu'il y a quand mëme beaucoup d'anglophones qui y envoient leurs enfants et c'est très populaire. Et je crois qu'il y a des queues d'attente pour faire entrer ces enfants aux écoles d'immersion. Alors, ça aussi c'est un phénomène assez nouveau. M.F.

: Oui! C'est un autre volet de la raison pour laquelle moi, au niveau du Français, ayant une librairie, je suis fournisseur à toutes ces écoles et à tous ces élèves qui apprennent le Français. Et je crois que, tout à coup, un peu comme les Italiens qui sont arrivés dans les années cinquante et qui ont voulu que leurs enfants s'assimilent le plus rapidement possible ont cessé de parler Italien à leurs enfants. Les enfants de ces enfants vont maintenant à l'école pour apprendre l'Italien parce que ces gens se disent « C'est con! Mes parents parlaient une langue et ils auraient pu me la transmettre… » Et puis ça a été oblitéré pour des raisons souvent financières. La culture, ça passe avant. On se trouve un bon emploi, une maison et tout, on réussi le rêve américain et on laisse tomber, et on se rend compte que c'est une grande richesse. Donc, je crois qu'il y a eu aussi ce revirement de la part de la communauté anglophone qui se dit « Eh bien, voilà! C'es excellent, ça! Deux langues, profitons-en! S : Il n'empêche quand même que nous dépensons, j'ai vu les chiffres au Canada, des milliards de dollars pour l'enseignement du Français à l'école, pour les fonctionnaires, etcetera, mais que le taux de bilinguisme est en baisse. Et je vois notre commissaire des langues officielles qui propose que, par exemple, tout diplômé d'université doive pouvoir parler Français avant d'avoir son diplôme ou qu'il faut un nouveau test, etcetera. Mais tout ça, à mon avis, ne va rien changer! Parce qu'il faut motiver les gens, parce que les gens qui ne sont pas motivés… Comme tu sais, j'ai LingQ et nous sommes très préoccupés par ce problème de la motivation et comment on peut rendre l'apprentissage d'une langue plus à propos. C'est ça, finalement. Parce que, si la personne est motivée, elle va apprendre. Mais ce n'est pas en imposant des obligations en disant « Apprends le Français parce que c'est ton obligation comme Canadien! » Mais ça ne marche pas ça, ça n'a pas de sens. M.F.

: Non. Je suis parfaitement d'accord. J'étais plus d'accord avant. Moi, j'ai toujours eu comme principe que lorsqu'on est obligé d'imposer légalement, avec les lois, l'apprentissage d'une langue, c'est que cette langue est déjà en train de disparaître. Mais l'Histoire nous raconte quelque chose assez différemment au Québec, je crois, où on a imposé aux nouveaux immigrants d'apprendre le Français et c'est ce qui a plus ou moins permis un deuxième essor de la langue. Donc je crois que la raison principale doit être une question de motivation et d'intérêt, ça c'est clair. C'est souvent à cause d'un voyage, ou à cause d'un compagnon ou d'une compagne mais je crois qu'il est important qu'il y ait un certain encadrement au niveau politique pour permettre un suivi à ça. Il y a beaucoup de boulot à faire.

S : Mais je crois qu'au Québec, de mon avis, ce qui a été le plus important, c'était l'imposition du Français au niveau du travail. Donc chaque société qui a plus de dix, quinze, vingt ou cinquante employés doit fonctionner en Français. Donc, à ce moment là, pour les anglophones, pour avoir un job, il faut savoir parler Français. Ce n'est pas parce que l'on va vous donner un test et vous êtes obligés d'avoir une bonne note sur le test sinon, quoi, on vous envoie en prison, enfin… Non, il faut qu'il y ait une raison pratique pour apprendre ces langues. Et ça c'est difficile de l'imposer ici. Bon, si vous apprenez le Français, vous pouvez travailler au fédéral. Mais ce n'est pas tout le monde qui va travailler au fédéral, quand même! M.F.

: Oui.

Chacun a ses raisons. Ici ça peut être le Français… Au niveau économique, c'est beaucoup la Chine, le Chinois. On veut apprendre le Chinois. La librairie, lorsqu'elle a été fondée par mon beau-père qui est venu du Japon en 1975, il a ouvert une librairie japonaise à Vancouver… C'était un pari un peu fou parce que, à l'époque, on avait beau être sur le bord du Pacifique, les gens avaient très peu envers l'Asie. On sortait de la Deuxième Guerre Mondiale et avec ce qu'on a fait aux Canadiens d'origine japonaise, c'est assez éloquent. Mais, donc, il a fait un travail de pionnier. Et, à l'époque, pendant plusieurs années, il a été le seul fournisseur de produits pour apprendre le Japonais en Amérique. Il fournissait toutes les universités américaines. Et donc, là il y a un cycle qui est différent. C'est le cycle du Chinois. Et dans quelques années, il y aura un autre cycle. Ce sont pour des raisons économiques, bien sur. Mais les raisons personnelles, c'est très différent. S : De toute façon, je crois que l'on peut discuter, être d'accord sur certains points et pas d'accord sur d'autres points en ce qui concerne la politique linguistique au Canada mais je crois que nous sommes d'accord qu'apprendre une autre langue apporte beaucoup de richesse. Ça peut être une richesse culturelle, sociale, économique… Enfin, il y a beaucoup à gagner par l'apprentissage des langues et toi, de ton côté, tu travailles pour ce but et, moi, je fais la même chose sur Internet. C'est toujours un grand plaisir de pouvoir discuter de ces sujets. M.F.

: Et puis, il y a un truc qu'il ne faut pas oublier non plus. C'est qu'en apprenant une autre langue, on apprend la sienne une deuxième fois et ça, c'est très important. On ne peut pas comprendre aussi bien notre langue maternelle jusqu'à ce qu'on en apprenne une deuxième ou une troisième. Et ça c'est une richesse, il n'y a aucun cours qui peut expliquer ça. S : Oui.

Je suis entièrement d'accord parce que je crois qu'on devient un peu plus souple. On devient conscient que, dans d'autres langues, il y a des structures différentes. Et on commence à se rendre compte de choses, dans sa langue, dont on ne s'était pas aperçu avant. M.F.

: Par automatisme, par mimétisme. Et, tout à coup, on se met à comprendre et puis on peut vraiment augmenter la qualité de notre vocabulaire et la précision de notre élocution. Ça c'est clair. S : Si on est d'accord sur tout, il n'y aura plus de discussion! Merci beaucoup, Marc!

M.F.

: Merci à toi!


#14 Marc, owner of Sophia Bookstore #14 Marc, Besitzer von Sophia Bookstore #14 Marc, owner of Sophia Bookstore #14 Marc, propietario de la librería Sophia #14 Marc, proprietario della libreria Sophia #14位 ソフィア書房店主 マルクさん #14 Marc, eigenaar van boekhandel Sophia #14 Marc, proprietário da Livraria Sophia #14 Марк, владелец книжного магазина "София #14 Marc, ägare av Sophia Bookstore #14 马克,索菲亚书店店主

S: Bonjour Marc! S: Hello Marc!

Je suis ici dans un café, à Vancouver, où on est entourés d'étudiants de langues et j'ai avec moi, aujourd'hui, Marc Fournier qui est propriétaire de la Sophia Book Store qui est spécialisée dans l'apprentissage des langues, n'est-ce pas? Ich bin hier in einem Café in Vancouver, wo wir von Sprachschülern umgeben sind, und ich habe heute Marc Fournier bei mir, dem der Sophia Book Store gehört, der sich auf das Sprachenlernen spezialisiert hat, nicht wahr? I'm here in a café in Vancouver, where we are surrounded by language students and I have with me today Marc Fournier, who owns the Sophia Book Store, which specializes in language learning. is not it? M.F. MF

: Absolument! : Absolutely! La librairie Sophia est une librairie multilingue pour les langues parlées et les langues visuelles aussi. Knihovna Sophia je vícejazyčná knihovna pro mluvené jazyky i vizuální jazyky. Die Sophia Buchhandlung ist eine mehrsprachige Buchhandlung für gesprochene und visuelle Sprachen. The Sophia bookstore is a multilingual library for spoken languages ​​and visual languages ​​too.

S : Mais je crois que puisque nous sommes Canadiens nous parlons beaucoup au sujet des langues. S: Aber ich glaube, da wir Kanadier sind, reden wir viel über Sprachen. S: But I think since we are Canadians we talk a lot about languages. S: Pero creo que, como somos canadienses, hablamos mucho de idiomas.

Parce que, au Canada, les langues c'est de la politique et c'est peut-être un des problèmes ou une des raisons pour lesquelles les anglophones surtout ne sont pas très bilingues. Protože v Kanadě jsou jazyky politikou a to je možná jeden z problémů nebo jeden z důvodů, proč zvláště anglofonní nejsou příliš bilingvní. Denn Sprachen sind in Kanada Politik und das ist vielleicht eines der Probleme oder einer der Gründe, warum gerade Anglophone nicht sehr zweisprachig sind. Because, in Canada, languages ​​are politics, and that may be one of the problems or the reasons why anglophones are not particularly bilingual. Porque, en Canadá, los idiomas son política y ese es quizás uno de los problemas o una de las razones por las que los anglófonos, en particular, no son muy bilingües. M.F. MF

: C'est vrai. Et c'est d'autant plus évident lorsqu'il y a des Européens qui viennent visiter et s'attendent à ce que partout au Canada on parle Français. A je to o to zjevnější, když jsou Evropané, kteří přijíždějí na návštěvu a očekávají, že všude v Kanadě se mluví francouzsky. Und es ist umso offensichtlicher, wenn Europäer zu Besuch kommen und erwarten, dass wir überall in Kanada Französisch sprechen. And it's even more obvious when there are Europeans who come to visit and expect that everywhere in Canada we speak French. Y es aún más evidente cuando hay europeos que vienen de visita y esperan que en todas partes de Canadá hablemos francés. Ils sont toujours légèrement déçus, bien évidemment. Jsou samozřejmě vždy lehce zklamaní. Sie sind natürlich immer etwas enttäuscht. They are always slightly disappointed, of course. Siempre están un poco decepcionados, por supuesto. Ce sont des raisons historiques. These are historical reasons. Techniquement, le Français aurait dû disparaître au Canada parce que, lorsque la France a plus ou moins abandonné sa colonie, l'Angleterre l'a reprise et il y avait cette petite poche de francophones à l'intérieur d'une mer anglophone. Technicky vzato měli Francouzi zmizet v Kanadě, protože když Francie svou kolonii víceméně opustila, převzala ji Anglie a v anglickém moři byla taková malá kapsička francouzsky mluvících. Technisch gesehen hätten die Franzosen in Kanada verschwinden sollen, denn als Frankreich seine Kolonie mehr oder weniger verließ, übernahm England sie und es gab diese kleine Tasche französischsprachiger Menschen in einem englischsprachigen Meer. Technically, the Frenchman should have disappeared in Canada because, when France more or less abandoned his colony, England took over and there was this small pocket of French speakers inside an English-speaking sea. Técnicamente, los franceses deberían haber desaparecido en Canadá porque, cuando Francia más o menos abandonó su colonia, Inglaterra la recuperó y estaba este pequeño grupo de francófonos dentro de un mar de habla inglesa. Ce qui est arrivé historiquement, c'est que les anglophones ont fait du business et les francophones ont fait des bébés. Historicky se stalo, že anglofonní podnikali a frankofonní měli děti. Was historisch passiert ist, ist, dass Anglophone Geschäfte machten und Frankophone Babys bekamen. What has happened historically is that anglophones have done business and francophones have made babies. Lo que ha sucedido históricamente es que los anglófonos han hecho negocios y los francófonos han tenido bebés. Donc c'est ce qu'on appelle la « revanche des berceaux ». Říká se tomu „pomsta kolébek“. Das nennt man also "Rache an den Wiegen". So this is called "cradle revenge". Por eso a esto se le llama la “venganza de las cunas”. Et, tout à coup, on s'est retrouvé avec une énorme population qui parlait français et il fallait donc faire quelque chose avec cette population. Und plötzlich fanden wir uns mit einer riesigen Bevölkerung wieder, die Französisch sprach, und so musste etwas mit dieser Bevölkerung getan werden. And all of a sudden, we ended up with a huge population that spoke French and we had to do something with this population. Y, de repente, nos encontramos con una gran población que hablaba francés y teníamos que hacer algo con esta población. S : Je crois que le moment où on a commencé à faire quelque chose avec cette population, dans un sens pour les gens de ma génération, c'est dans les années soixante quand on a eu les changements politiques au Québec. S: Věřím, že okamžikem, kdy jsme s touto populací, v jistém smyslu pro lidi mé generace, začali něco dělat, bylo v šedesátých letech, kdy jsme měli politické změny v Quebecu. S: Ich glaube, dass der Moment, als wir anfingen, etwas mit dieser Bevölkerung zu tun, in gewissem Sinne für Menschen meiner Generation, in den sechziger Jahren war, als wir die politischen Veränderungen in Quebec hatten. S: I think that the moment when we started to do something with this population, in a sense for the people of my generation, was in the sixties when we had the political changes in Quebec. S: Creo que el momento en que empezamos a hacer algo con esta población, en cierto sentido para la gente de mi generación, fue en los años sesenta cuando tuvimos los cambios políticos en Quebec. Je me rappelle très bien qu'à Montréal, dans les années cinquante, on n'avait pas besoin du Français. Dobře si pamatuji, že v Montrealu v padesátých letech jsme francouzštinu nepotřebovali. Ich erinnere mich sehr gut daran, dass wir in Montreal in den 1950er Jahren kein Französisch brauchten. I remember very well that in Montreal, in the fifties, we did not need French. Recuerdo muy bien que en Montreal, en los años cincuenta, no necesitábamos el francés. Je suis anglophone, j'ai grandi à Montréal, je ne parlais pas Français et autour de moi, il n'y avait personne qui parlait Français. Ich spreche Englisch, ich bin in Montreal aufgewachsen, ich habe kein Französisch gesprochen und um mich herum gab es niemanden, der Französisch sprach. I am English, I grew up in Montreal, I did not speak French and around me, there was no one who spoke French. Alors qu'aujourd'hui je crois que les anglophones au Québec sont parmi les plus bilingues au Canada parce qu'il s'es créé une nécessité d'apprendre la langue qui n'existait pas avant. Zatímco dnes věřím, že angličtináři v Quebecu patří mezi nejvíce bilingvní v Kanadě, protože vznikla potřeba učit se jazyk, který dříve neexistoval. Während ich heute glaube, dass Englisch sprechende Menschen in Quebec zu den zweisprachigsten in Kanada gehören, weil die Sprache gelernt werden muss, die es vorher nicht gab. Whereas today I believe that anglophones in Quebec are among the most bilingual in Canada because they have created a need to learn the language that did not exist before. M.F.

: C'est vrai. Justement, cet essor du Français et pas seulement de la langue elle-même mais de toutes ces composantes artistiques comme le cinéma, la musique et les arts en général et puis, bien évidemment, avec la loi sur les langues officielles au Canada ont fait en sorte que le Français a continué mais ça reste une bataille de toute part. Právě tento vzestup francouzštiny a nejen jazyka samotného, ale všech těchto uměleckých složek, jako je kinematografie, hudba a umění obecně, a pak samozřejmě se zákonem o úředních jazycích v Kanadě způsobily, že francouzština pokračoval, ale stále je to boj na všech stranách. Genau diese Entwicklung des Französischen und nicht nur der Sprache selbst, sondern all dieser künstlerischen Komponenten wie Kino, Musik und Kunst im Allgemeinen und dann natürlich mit dem Gesetz über Amtssprachen in Kanada hat sich in Kanada vollzogen Also machten die Franzosen weiter, aber es ist immer noch ein Kampf auf allen Seiten. In fact, this growth of the French, not just the language itself, but all these artistic components such as film, music and the arts in general, and then, of course, with the law on official languages ​​in Canada, have made so the French went on but it's still a battle from all sides. Precisamente, este desarrollo del francés y no solo del idioma en sí sino de todos estos componentes artísticos como el cine, la música y las artes en general y luego, por supuesto, con la ley de lenguas oficiales en Canadá ha dado como resultado de modo que los franceses continuaron pero sigue siendo una batalla por todos lados. Et on remarque de cycles… Quelqu'un pourrait dire qu'il y a dix ans, un anglophone se devait de comprendre le Français pour vivre à Montréal. A všímáme si cyklů... Někdo by mohl říct, že před deseti lety musel Anglofon rozumět francouzsky, aby mohl žít v Montrealu. Und wir bemerken Zyklen ... Jemand könnte sagen, dass vor zehn Jahren ein englischer Sprecher Französisch verstehen musste, um in Montreal zu leben. And we notice cycles ... Someone could say that ten years ago, an anglophone had to understand French to live in Montreal. Y notamos ciclos ... Alguien podría decir que hace diez años, un anglófono tenía que entender el francés para vivir en Montreal. Ce n'est peut-être plus le cas aujourd'hui. Dies ist heute möglicherweise nicht mehr der Fall. This may not be the case today. Et là, il y une autre vague d'immigrants, de gens qui viennent d'ailleurs et eux, bien évidemment, veulent apprendre l'Anglais au départ, on leur force à apprendre le Français… C'est assez compliqué tout ça, ce qui fait que, bizarrement au Canada, langue = politique beaucoup plus que langue = culture ou ouverture d'esprit. Und da gibt es eine weitere Welle von Einwanderern, Menschen, die von woanders kommen und natürlich zu Beginn Englisch lernen wollen, wir zwingen sie, Französisch zu lernen ... Es ist ziemlich kompliziert, Das macht seltsamerweise in Kanada Sprache = Politik viel mehr als Sprache = Kultur oder Offenheit. And there is another wave of immigrants, people from elsewhere and they, of course, want to learn English initially, they force them to learn French ... It's quite complicated all this, this which, oddly enough, in Canada, language = politics much more than language = culture or openness. Y ahí, hay otra ola de inmigrantes, de gente que viene de otro lado y que, por supuesto, quieren aprender inglés al principio, los obligamos a aprender francés ... Todo es bastante complicado, esto lo que significa que, curiosamente en Canadá, idioma = política mucho más que idioma = cultura o apertura. S : Mais il faut dire quand même que, si on voit le cas de l'Anglais, bien sur il y a des gens qui apprennent l'Anglais pour des raisons culturelles, Pop Culture ou n'importe quoi, mais pour beaucoup de monde c'est une nécessité économique, commerciale, pour leur travail. S: But it must be said that, if we see the case of English, of course there are people who learn English for cultural reasons, Pop Culture or anything, but for many people it is an economic, commercial necessity for their work. Donc ce n'est pas évident que les gens apprennent les langues pour des raisons culturelles. Není tedy zřejmé, že se lidé učí jazyky z kulturních důvodů. Es ist also nicht offensichtlich, dass Menschen aus kulturellen Gründen Sprachen lernen. So it's not clear that people are learning languages ​​for cultural reasons. Ça peut être une raison pour beaucoup de personnes mais peut-être pas pour la majorité. To může být důvod pro mnoho lidí, ale možná ne pro většinu. It can be a reason for many people but maybe not for the majority. Au moins pas dans le cas de l'Anglais, je crois. Alespoň ne v případě angličtiny, věřím. At least not in the case of English, I believe. M.F. MF

: Pour une deuxième langue, non. : For a second language, no. Pour une troisième langue, une quatrième langue, oui! For a third language, a fourth language, yes! Para un tercer idioma, un cuarto idioma, ¡sí! Mais, ce qui est étonnant, ce qui arrive à l'Anglais, c'est que c'est une langue extrêmement riche au niveau vocabulaire mais c'est une langue qui s'appauvrit d'année en année parce que, tout simplement au niveau arithmétique, plus de gens la parle moyennement, plus une langue s'appauvrit. Ale co je překvapivé, co se děje s angličtinou, je to, že je to extrémně bohatý jazyk na úrovni slovní zásoby, ale je to jazyk, který je rok od roku ochuzen, protože, jednoduše aritmeticky, čím více lidí jí mluví mírně, tím chudší. jazyk se stává. Was jedoch überraschend ist, was mit Englisch passiert, ist, dass es eine extrem reiche Sprache in Bezug auf den Wortschatz ist, aber es ist eine Sprache, die von Jahr zu Jahr ärmer wird, weil ganz einfach bei arithmetisches Niveau: Je mehr Menschen es mäßig sprechen, desto ärmer wird eine Sprache. But, what is surprising, what happens to English is that it is an extremely rich language vocabulary but it is a language that gets poorer from year to year because, just at arithmetic level, more people speak it moderately, more a language impoverishes. Donc on va se retrouver avec, on peut peut-être faire une prédiction mais disons dans cinquante ans, l'Anglais qui sera une langue presque informatique d'une certaine façon, utilisée spécialement dans les affaires, le business et je crois que chaque langue est en train de se creuser un petit créneau très personnel et les clichés vont vivre très longtemps. Wir werden also am Ende vielleicht eine Vorhersage treffen, aber sagen wir in fünfzig Jahren, Englisch, das in gewisser Weise eine fast Computersprache sein wird, insbesondere in der Wirtschaft, und ich glaube, dass jede Sprache eröffnet eine sehr persönliche Nische und die Klischees werden sehr lange leben. So we're going to end up with, maybe we can make a prediction, but let's say in fifty years, English, which will be a language that is almost computerized in a certain way, used especially in business, business and I believe that every language is digging a small niche very personal and clichés will live very long. Así que vamos a terminar con, tal vez podamos hacer una predicción, pero digamos en cincuenta años, el inglés, que será un lenguaje casi informático de alguna manera, usado especialmente en negocios, negocios y creo que todos los idiomas. está en el proceso de hacerse un hueco muy personal y las imágenes perdurarán durante mucho tiempo. C'est clair que lorsqu'on est dans des classes comme on a autour de nous ici, il y beaucoup d'étudiants qui viennent d'Asie et beaucoup ne savent pas que le Français est une langue officielle du pays et sont étonnés de l'entendre. Je jasné, že když jsme ve třídách, jaké máme tady kolem sebe, je zde mnoho studentů, kteří pocházejí z Asie a mnozí nevědí, že francouzština je oficiálním jazykem země, a jsou překvapeni „slyšet“. It is clear that when we are in classes like we have around us here, there are many students coming from Asia and many do not know that French is an official language of the country and are surprised by the 'hear. Está claro que cuando estamos en clases como las que tenemos a nuestro alrededor aquí, hay una gran cantidad de estudiantes que vienen de Asia y muchos no saben que el francés es un idioma oficial del país y quedan asombrados por él. 'oír. Mais lorsqu'ils ont des élèves qui sont francophones dans leur classe, tout de suite, c'est le cliché « romantique ». Ale když mají ve třídě studenty, kteří mluví francouzsky, hned je to „romantické“ klišé. Aber wenn sie Schüler haben, die sofort Französisch in ihrer Klasse sprechen, ist das das "romantische" Klischee. But when they have students who are French speaking in their class, immediately, it is the “romantic” cliché. Pero cuando tienen estudiantes que hablan francés en su clase, inmediatamente, es el cliché "romántico". Et dans tout ça, il y a quelque chose qui va perdurer mais il y un moment où, moi je ne crois pas que toutes les langues vont se mélanger et qu'on va se retrouver avec un Esperanto technologique, ça je n'y crois pas du tout. Und in all dem gibt es etwas, das von Dauer sein wird, aber irgendwann glaube ich nicht, dass sich alle Sprachen vermischen werden und dass wir ein technologisches Esperanto erhalten werden, an das ich nicht glaube überhaupt nicht. And in all of this, there is something that will last but there is a moment when, I don't believe that all languages will mix and that we will end up with a technological Esperanto, I don't believe that not at all. Y en todo esto hay algo que va a durar pero hay un momento en el que no creo que se mezclen todos los idiomas y que acabemos con un esperanto tecnológico, no creo que Para nada. Il y simplement des mouvements. There are simply movements. On voit aux Etats-Unis que l'Espagnol prend de l'ampleur, ce sera une autre langue plus tard. Ve Spojených státech vidíme, že španělština nabírá na síle, později to bude další jazyk. Wir sehen in den Vereinigten Staaten, dass Spanisch wächst, es wird später eine andere Sprache sein. We see in the United States that Spanish is growing, it will be another language later. Vemos en Estados Unidos que el español va ganando impulso, será otro idioma más adelante. C'est le mouvement des langues. It is the movement of languages. Et une langue vivante est une langue qui peut changer. A živý jazyk je jazyk, který se může měnit. And a living language is a language that can change. Y una lengua viva es una lengua que puede cambiar.

S : Et toi, ici par exemple à Vancouver qui est un monde anglophone, tu ne fais pas nécessairement la promotion du Français mais tu fais un peu la promotion de toutes les langues. S: A vy, například tady ve Vancouveru, což je anglicky mluvící svět, nemusíte nutně propagovat francouzštinu, ale propagujete všechny jazyky. S: Und Sie, hier in Vancouver, einer englischsprachigen Welt, fördern nicht unbedingt Französisch, sondern alle Sprachen ein wenig. S: And you, here in Vancouver, for example, which is an English-speaking world, you don't necessarily promote French but you do a little bit of promoting all languages.

Mais je crois qu'en ce qui concerne le Français, tu es particulièrement impliqué. But I believe that with regard to the French, you are particularly involved. M.F.

: Oui, bien sur. Parce que, premièrement, c'est ma langue natale, ma langue maternelle, mais aussi parce que c'est étonnant ici, en Colombie-Britannique, je dirais depuis le début du siècle jusqu'aux années quatre-vingt, c'était une société très anglophone unilingue et on ne comprenait pas très bien l'idée du bilinguisme avec des pensées un petit peu étranges dans le genre « Ça coûte beaucoup trop cher d'imprimer les deux langue sur un empaquetage. Především proto, že je to můj rodný jazyk, můj mateřský jazyk, ale také proto, že tady v Britské Kolumbii je úžasné, řekl bych od přelomu století až do osmdesátých let, byla to velmi jednojazyčná anglicky mluvící společnost a my jsme ve skutečnosti nerozumí myšlence bilingvismu s poněkud zvláštními myšlenkami, jako je: „Vytisknout oba jazyky na balík stojí příliš mnoho. Because, first of all, it's my native language, my mother tongue, but also because it's amazing here in British Columbia, I would say from the turn of the century until the 1980s, it was a a very English-speaking unilingual society and we did not understand the idea of bilingualism very well with slightly strange thoughts like "It costs too much to print both languages on a package. Porque, en primer lugar, es mi idioma nativo, mi lengua materna, pero también porque es increíble aquí en la Columbia Británica, diría que desde el cambio de siglo hasta los años ochenta, era una sociedad de habla inglesa muy monolingüe y lo hicimos. Realmente no entiendo la idea del bilingüismo con pensamientos un tanto extraños como “Cuesta demasiado imprimir ambos idiomas en un paquete. » Et, ensuite, il y a eu cette grande vague d'immigration de gens qui viennent d'autres pays, qui parlent deux ou trois langues et qui s'aperçoivent qu'on leur dit qu'il y a une éducation gratuite, publique dans les deux langues ici et eux sautent sur l'occasion. A pak tu byla velká vlna imigrace lidí, kteří přišli z jiných zemí, kteří mluví dvěma nebo třemi jazyky a kteří si uvědomují, že se jim říká, že existuje bezplatné veřejné vzdělávání. V obou jazycích zde a oni skočit do šance. And then there was this great wave of immigration of people who come from other countries, who speak two or three languages and who realize that they are told that there is free, public education. in both languages here and they jump at the chance. Y luego estaba esta gran ola de inmigración de personas que vienen de otros países, que hablan dos o tres idiomas y que se dan cuenta de que les dicen que hay educación pública gratuita. en ambos idiomas aquí y aprovechan la oportunidad. Et, donc, le futur du Français appartient beaucoup aux communautés asiatiques qui viennent s'établir ici pour des raisons de travail. A proto budoucnost Francouzů patří do značné míry asijským komunitám, které se sem přijíždějí usadit z pracovních důvodů. And, therefore, the future of the French belongs a lot to Asian communities who come to settle here for work reasons. Y, por tanto, el futuro de los franceses pertenece mucho a las comunidades asiáticas que vienen a instalarse aquí por motivos laborales. On a beau apprendre l'Anglais mais, pour avoir un meilleur emploi, au gouvernement par exemple, le fait d'avoir le Français en plus est un atout. Anglicky se můžeme učit nadarmo, ale mít lepší práci, například ve vládě, mít navíc francouzštinu je výhoda. You can learn English, but to have a better job, in the government for example, having French in addition is an asset. Donc, on va se retrouver où on aura une population qui aura passé de l'unilinguisme Anglais à un trilinguisme minimum, sans vraiment passer par le bilinguisme. So we will end up where we will have a population that has gone from English unilingualism to minimum trilingualism, without really going through bilingualism. Et ça, c'est assez étonnant, et c'est dans un court laps de temps. A to je docela úžasné, a to v krátkém čase. And that is quite amazing, and it is in a short period of time. Y eso es bastante sorprendente, y es en un corto período de tiempo. S : Mais il n'y a pas que les nouveaux venus qui apprennent le Français. S: Francouzsky se ale neučí jen nováčci. S: But it's not just newcomers who learn French. S: Pero no solo los recién llegados aprenden francés. Par exemple, mes petits-enfants vont à l'école d'immersion et je crois qu'il y a quand mëme beaucoup d'anglophones qui y envoient leurs enfants et c'est très populaire. Moje vnoučata například chodí do školy ponoru a věřím, že je stále hodně angličtinářů, kteří tam posílají své děti, a je to velmi oblíbené. For example, my grandchildren go to immersion school and I believe that there are still a lot of anglophones who send their children there and it is very popular. Et je crois qu'il y a des queues d'attente pour faire entrer ces enfants aux écoles d'immersion. A věřím, že na to, aby se tyto děti dostaly do škol pro ponoření, jsou fronty. And I believe there are queues to get these children into immersion schools. Alors, ça aussi c'est un phénomène assez nouveau. So that too is a fairly new phenomenon. M.F.

: Oui! C'est un autre volet de la raison pour laquelle moi, au niveau du Français, ayant une librairie, je suis fournisseur à toutes ces écoles et à tous ces élèves qui apprennent le Français. To je další část důvodu, proč já, na úrovni francouzštiny, mám knihkupectví, jsem dodavatelem pro všechny tyto školy a pro všechny tyto studenty, kteří se učí francouzsky. This is another part of the reason why I, at the French level, have a bookstore, I am a supplier to all these schools and to all those students who are learning French. Et je crois que, tout à coup, un peu comme les Italiens qui sont arrivés dans les années cinquante et qui ont voulu que leurs enfants s'assimilent le plus rapidement possible ont cessé de parler Italien à leurs enfants. A myslím, že najednou, trochu jako Italové, kteří přišli v 50. letech a kteří chtěli, aby se jejich děti co nejrychleji asimilovaly, přestali na své děti mluvit italsky. And I think that, suddenly, a bit like the Italians who arrived in the fifties and who wanted their children to assimilate as quickly as possible, stopped speaking Italian to their children. Y creo que, de repente, un poco como los italianos que llegaron en los años cincuenta y que querían que sus hijos se asimilaran lo más rápido posible, dejaron de hablarles italiano a sus hijos. Les enfants de ces enfants vont maintenant à l'école pour apprendre l'Italien parce que ces gens se disent « C'est con! Děti těchto dětí nyní chodí do školy učit se italsky, protože tito lidé říkají: „To je hloupé! The children of these children now go to school to learn Italian because these people say to themselves “That's stupid! Mes parents parlaient une langue et ils auraient pu me la transmettre… » Et puis ça a été oblitéré pour des raisons souvent financières. Moji rodiče mluvili jazykem a mohli mi ho předat…“ A pak byl vymazán z často finančních důvodů. My parents spoke a language and they could have transmitted it to me… ”And then it was obliterated for often financial reasons. La culture, ça passe avant. Culture, it goes before. La cultura es lo primero. On se trouve un bon emploi, une maison et tout, on réussi le rêve américain et on laisse tomber, et on se rend compte que c'est une grande richesse. You find yourself a good job, a house and everything, you achieve the American dream and you give up, and you realize that it is a great wealth. Te encuentras un buen trabajo, una casa y todo, alcanzas el sueño americano y te rindes, y te das cuenta de que es una gran riqueza. Donc, je crois qu'il y a eu aussi ce revirement de la part de la communauté anglophone qui se dit « Eh bien, voilà! So I think there was also this turnaround on the part of the English-speaking community, which said to itself, “Well, there you go! C'es excellent, ça! This is excellent! Deux langues, profitons-en! Two languages, let's take advantage! S : Il n'empêche quand même que nous dépensons, j'ai vu les chiffres au Canada, des milliards de dollars pour l'enseignement du Français à l'école, pour les fonctionnaires, etcetera, mais que le taux de bilinguisme est en baisse. S: It still prevents us from spending, I saw the numbers in Canada, billions of dollars for teaching French at school, for civil servants, etcetera, but that the rate of bilingualism is in drop. Et je vois notre commissaire des langues officielles qui propose que, par exemple, tout diplômé d'université doive pouvoir parler Français avant d'avoir son diplôme ou qu'il faut un nouveau test, etcetera. And I see our Commissioner of Official Languages suggesting that, for example, all university graduates should be able to speak French before graduating or that they need a new test, etcetera. Mais tout ça, à mon avis, ne va rien changer! But all this, in my opinion, will not change anything! ¡Pero todo esto, en mi opinión, no cambiará nada! Parce qu'il faut motiver les gens, parce que les gens qui ne sont pas motivés… Comme tu sais, j'ai LingQ et nous sommes très préoccupés par ce problème de la motivation et comment on peut rendre l'apprentissage d'une langue plus à propos. Because you have to motivate people, because people who are not motivated… As you know, I have LingQ and we are very concerned about this problem of motivation and how we can make learning a language more about. Porque hay que motivar a la gente, porque gente que no está motivada… Como sabéis, tengo LingQ y estamos muy preocupados por este problema de la motivación y cómo podemos hacer del aprendizaje un idioma más sobre. C'est ça, finalement. That's it, finally. Parce que, si la personne est motivée, elle va apprendre. Because, if the person is motivated, they will learn. Mais ce n'est pas en imposant des obligations en disant « Apprends le Français parce que c'est ton obligation comme Canadien! But it's not by imposing obligations by saying "Learn French because it's your obligation as a Canadian!" Pero no es imponiendo obligaciones diciendo "¡Aprende francés porque es tu obligación como canadiense!" » Mais ça ne marche pas ça, ça n'a pas de sens. But that doesn't work, that doesn't make sense. M.F.

: Non. Je suis parfaitement d'accord. I fully agree. J'étais plus d'accord avant. I was more in agreement before. Estaba más de acuerdo antes. Moi, j'ai toujours eu comme principe que lorsqu'on est obligé d'imposer légalement, avec les lois, l'apprentissage d'une langue, c'est que cette langue est déjà en train de disparaître. Me, I always had as a principle that when one is obliged to legally impose, with the laws, the learning of a language, it is that this language is already disappearing. Mais l'Histoire nous raconte quelque chose assez différemment au Québec, je crois, où on a imposé aux nouveaux immigrants d'apprendre le Français et c'est ce qui a plus ou moins permis un deuxième essor de la langue. But history tells us something quite differently in Quebec, I believe, where new immigrants were required to learn French and this is what more or less allowed a second development of the language. Pero la historia nos dice algo bastante diferente en Quebec, creo, donde se requería que los nuevos inmigrantes aprendieran francés y esto es lo que más o menos permitió un segundo desarrollo del idioma. Donc je crois que la raison principale doit être une question de motivation et d'intérêt, ça c'est clair. So I think the main reason must be a question of motivation and interest, that's clear. C'est souvent à cause d'un voyage, ou à cause d'un compagnon ou d'une compagne mais je crois qu'il est important qu'il y ait un certain encadrement au niveau politique pour permettre un suivi à ça. Často je to kvůli výletu nebo kvůli společníkovi nebo společníkovi, ale myslím si, že je důležité, aby na politické úrovni existoval určitý rámec, který by na to mohl navázat. It is often because of a trip, or because of a companion or a companion but I think it is important that there be a certain framework at the political level to allow a follow-up to that. Il y a beaucoup de boulot à faire. There is a lot of work to be done. Hay mucho trabajo por hacer.

S : Mais je crois qu'au Québec, de mon avis, ce qui a été le plus important, c'était l'imposition du Français au niveau du travail. S: But I believe that in Quebec, in my opinion, what was the most important was the imposition of French at the work level. Donc chaque société qui a plus de dix, quinze, vingt ou cinquante employés doit fonctionner en Français. So every company that has more than ten, fifteen, twenty or fifty employees must operate in French. Donc, à ce moment là, pour les anglophones, pour avoir un job, il faut savoir parler Français. So, at that time, for English speakers, to have a job, you have to know how to speak French. Ce n'est pas parce que l'on va vous donner un test et vous êtes obligés d'avoir une bonne note sur le test sinon, quoi, on vous envoie en prison, enfin… Non, il faut qu'il y ait une raison pratique pour apprendre ces langues. It is not because we are going to give you a test and you are obliged to have a good mark on the test otherwise, what, we send you to prison, well ... No, there has to be a practical reason to learn these languages. No es porque te vamos a dar una prueba y estás obligado a tener una buena nota en la prueba de lo contrario, qué, te mandamos a la cárcel, bueno ... No, tiene que haber una razón práctica para aprender estos idiomas. Et ça c'est difficile de l'imposer ici. A to se tady těžko prosazuje. And that's difficult to impose it here. Bon, si vous apprenez le Français, vous pouvez travailler au fédéral. Well, if you learn French, you can work at the federal level. Bueno, si aprendes francés, puedes trabajar a nivel federal. Mais ce n'est pas tout le monde qui va travailler au fédéral, quand même! But not everyone is going to work at the federal level, anyway! ¡Pero no todos trabajarán a nivel federal, de todos modos! M.F.

: Oui.

Chacun a ses raisons. Everyone has their reasons. Ici ça peut être le Français… Au niveau économique, c'est beaucoup la Chine, le Chinois. Here it can be the French… At the economic level, it is very much China, the Chinese. Aquí pueden ser los franceses ... A nivel económico, es mucho China, los chinos. On veut apprendre le Chinois. We want to learn Chinese. La librairie, lorsqu'elle a été fondée par mon beau-père qui est venu du Japon en 1975, il a ouvert une librairie japonaise à Vancouver… C'était un pari un peu fou parce que, à l'époque, on avait beau être sur le bord du Pacifique, les gens avaient très peu envers l'Asie. The bookstore, when it was founded by my father-in-law who came from Japan in 1975, he opened a Japanese bookstore in Vancouver… It was a bit of a crazy bet because, at the time, it was fine. being on the edge of the Pacific, people had very little towards Asia. La librería, cuando fue fundada por mi suegro que vino de Japón en 1975, abrió una librería japonesa en Vancouver… Fue una apuesta un poco loca porque, en ese momento, estaba bien. al estar en el borde del Pacífico, la gente tenía muy poco hacia Asia. On sortait de la Deuxième Guerre Mondiale et avec ce qu'on a fait aux Canadiens d'origine japonaise, c'est assez éloquent. We were coming out of World War II and with what we did to Canadians of Japanese origin, it speaks volumes. Mais, donc, il a fait un travail de pionnier. But, therefore, he did a pioneering job. Et, à l'époque, pendant plusieurs années, il a été le seul fournisseur de produits pour apprendre le Japonais en Amérique. And, back then, for several years, he was the sole supplier of learning Japanese products to America. Y, en ese momento, durante varios años, fue el único proveedor de productos de aprendizaje japonés para Estados Unidos. Il fournissait toutes les universités américaines. Zásobovala všechny americké univerzity. It supplied all American universities. Et donc, là il y a un cycle qui est différent. And so, there is a cycle that is different. C'est le cycle du Chinois. This is the Chinese cycle. Et dans quelques années, il y aura un autre cycle. And in a few years there will be another cycle. Ce sont pour des raisons économiques, bien sur. These are for economic reasons, of course. Mais les raisons personnelles, c'est très différent. But personal reasons are very different. S : De toute façon, je crois que l'on peut discuter, être d'accord sur certains points et pas d'accord sur d'autres points en ce qui concerne la politique linguistique au Canada mais je crois que nous sommes d'accord qu'apprendre une autre langue apporte beaucoup de richesse. S: Anyway, I think we can discuss, agree on some points and disagree on other points with regard to language policy in Canada, but I think we agree. that learning another language brings a lot of richness. Ça peut être une richesse culturelle, sociale, économique… Enfin, il y a beaucoup à gagner par l'apprentissage des langues et toi, de ton côté, tu travailles pour ce but et, moi, je fais la même chose sur Internet. It can be a cultural, social, economic richness… Finally, there is a lot to gain by learning languages and you, on your side, you work for this goal and, me, I do the same thing on Internet. C'est toujours un grand plaisir de pouvoir discuter de ces sujets. It is always a great pleasure to be able to discuss these topics. M.F.

: Et puis, il y a un truc qu'il ne faut pas oublier non plus. : And then there is something that should not be forgotten either. C'est qu'en apprenant une autre langue, on apprend la sienne une deuxième fois et ça, c'est très important. Jde o to, že když se naučíte jiný jazyk, naučíte se podruhé svůj vlastní a to je velmi důležité. It's because by learning another language, you learn yours a second time, and that's very important. On ne peut pas comprendre aussi bien notre langue maternelle jusqu'à ce qu'on en apprenne une deuxième ou une troisième. We cannot understand our mother tongue as well until we learn a second or a third. Et ça c'est une richesse, il n'y a aucun cours qui peut expliquer ça. A to je bohatství, neexistuje žádný kurz, který by to mohl vysvětlit. And that's a wealth, there is no course that can explain that. S : Oui.

Je suis entièrement d'accord parce que je crois qu'on devient un peu plus souple. Naprosto souhlasím, protože si myslím, že se stáváme o něco flexibilnějšími. I completely agree because I believe that we are becoming a little more flexible. On devient conscient que, dans d'autres langues, il y a des structures différentes. We become aware that in other languages there are different structures. Et on commence à se rendre compte de choses, dans sa langue, dont on ne s'était pas aperçu avant. And we begin to realize things, in his language, which we had not noticed before. M.F.

: Par automatisme, par mimétisme. : By automatism, by mimicry. Et, tout à coup, on se met à comprendre et puis on peut vraiment augmenter la qualité de notre vocabulaire et la précision de notre élocution. And, all of a sudden, we start to understand and then we can really increase the quality of our vocabulary and the precision of our speech. Ça c'est clair. That's clear. S : Si on est d'accord sur tout, il n'y aura plus de discussion! S: If we agree on everything, there will be no more discussion! Merci beaucoup, Marc! Thank you very much, Marc!

M.F.

: Merci à toi!