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Francais Authentique, Les meilleurs conseils de l’humoriste Paul Taylor pour apprendre le fraçais (2)

Les meilleurs conseils de l'humoriste Paul Taylor pour apprendre le fraçais (2)

Et numéro 2, c'est d'essayer d'enlever cette honte qu'on a de parler, la honte de faire des fautes en fait. Et moi, j'ai souffert de ça énormément surtout avec mon espagnol parce que quand j'ai vécu deux ans là-bas ado, j'encaissais la langue, donc j'ai appris à comprendre la langue, mais j'osais jamais parler comme j'étais dans une école « britannique », mes potes autour de moi, bah je parlais anglais avec eux parce que mon niveau d'espagnol n'était pas assez élevé pour parler avec eux. Et même en retournant, et en fait, là où ça a tout bousculé, c'est quand je ne me suis pas donné le choix. Un été pendant mes études, j'ai décidé de passer un mois dans le sud de l'Espagne dans un supermarché, à bosser en fait dans le supermarché, et en fait, là, j'avais pas le choix. Le patron, il parlait pas anglais, et donc… J'avais mes bases, je connaissais la langue parce que je la comprenais, mais j'avais toujours peur de m'exprimer parce que j'avais honte de faire des fautes, et comme je suis assez perfectionniste, j'avais pas envie de faire des fautes. Mais, du coup, en vrai, les gens à qui tu parles, ils sont pas en train de te juger, surtout si tu es étranger et t'essaies, tu fais l'effort de parler la langue, les gens, ils sont déjà assez admiratifs et ils font l'effort. Si toi, tu fais l'effort de parler, eux ils refont l'effort. Après, t'as des gens souvent… Par exemple, si on est anglophone à la base et on essaie de parler français en France, souvent les Français, eux ils veulent pratiquer leur anglais, donc eux, ils décident de répondre en anglais et on se sent démotivé parce que la personne nous répond en anglais. On se dit : « Bon bah, à quoi ça sert ? Autant continuer à parler anglais ». Mais il faut juste essayer de se forcer en fait.

Johan : Ouais, je comprends ouais. Alors effectivement donc, ce que je retiens, je ferai une synthèse à la fin là pour que justement que les membres de Français Authentique en tirent un maximum, mais tu as une approche qui est très pratique. Ça, j'aime beaucoup et cette volonté que tu as de dire « allez, on parle sans faire des… sans se prendre la tête, sans avoir peur de se tromper », je trouve ça super important, et c'est une des premières choses que je recommande aussi de faire parce bah, sinon, c'est pas possible. Et je pensais… tu vois, je pensais pas entendre ça de ta part parce que justement, je pensais que tu avais réussi toi, à combattre ça de par ton humour, ton charisme et que tu n'avais pas vécu ce problème d'avoir peur de se tromper.

Paul : C'était affreux, c'était vraiment… En vrai, c'était juste quand je n'ai pas eu le choix que c'est arrivé. L'analogie que j'utilise souvent avec ça, c'est : on peut être dans une voiture avec quelqu'un d'autre qui conduit et on sait comment conduire, on sait qu'il y a un embrayage, on sait qu'il y a des vitesses, on sait qu'il y a tout ça, et même on peut l'apprendre, on peut avoir quelqu'un qui nous apprend comment conduire, mais tant qu'on n'est pas dans the driver seat, dans le siège du conducteur, on peut pas en fait. C'est pareil avec la voiture, bah on n'a pas le choix, on a besoin de conduire pour aller au boulot, aller à l'école, là où on se déplace, et forcément on fait des fautes. On met l'embrayage et ça fait herrm, et du coup, on se sent con mais, bon, ça traverse… C'est en faisant des erreurs aussi qu'on apprend et qu'on se dit : « Ah, OK… » Par contre je dirais aussi, il faudrait pas trop se fier aux gens pour qu'ils nous disent qu'on a mal fait en fait. Souvent, les gens qui apprennent des langues, ils sont frustrés parce que les gens avec qui ils parlent, ils disent : « Ah, mais tu me corriges jamais ! Pourquoi tu me corriges jamais ? ».

Bah parce que mon cerveau, il n'est pas fait pour… je ne suis pas un prof de langues, en fait. Je ne sais pas comment corriger et j'écoute pas forcément et en plus, je trouve ça charmant que tu fasses des fautes. Donc, il ne faut pas aussi faire confiance aux gens pour nous montrer ce qui va mal dans notre langue. Et après, ça se trouve que qu'on fait des fautes, genre, un exemple, tout con en français. Quand on éternue, on dit « à tes souhaits ». Moi, ça m'a pris au moins, enfin, cinq ans de vivre en France que quand je l'ai lu en fait, quand j'ai lu le mot « à tes souhaits » genre « to your wishes », j'ai compris ce que ça voulait dire parce que moi, je pensais que c'était un mot « Atisouhait » avec un « i », pas un « é », c'était « Atisouhait » pour moi, puisqu'en anglais on dit « bless you » et en espagnol, c'est « Jesús », peu importe, je pensais que c'était un mot et j'avais pas compris que c'était, j'espère que, « à tes souhaits » en fait.

Johan : Je comprends !

Paul : Et personne ne m'avait corrigé quand je disais « Atisouhait ».

Johan : Oui, peut-être qu'ils ne l'entendaient pas.

Paul : Hein ?

Johan : Peut-être qu'ils ne l'entendaient pas ou …

Paul : Peut-être oui, c'est ça aussi.

Johan : Parfois c'est tellement rapide. Moi, j'ai aussi eu des… j'ai des anecdotes comme celle-là aussi en allemand où effectivement, c'est quand tu lis que tu fais « quoi ? ».

Paul : Ouais

Johan : « Quoi ? C'est comme ça ? » Paul : Tu dis : « Ah, ça a du sens maintenant en plus ! » Johan : Mais après, c'est vrai, moi j'ai aussi cette expériences par exemple sur le genre des mots où en allemand, pendant des années, j'étais persuadé qu'un certain mot était féminin jusqu'au jour où je m'aperçois que c'est masculin. Et là je me dis « merde, ça fait trois ans, ça fait trois ans que je me trompe en fait » mais…

Paul : Moi, j'ai eu ça au Québec dans le sens où il y a des trucs qui sont féminins là-bas et qui sont masculins ici ou inversement. Par exemple, je bossais dans l'informatique, je passais chez Apple au Québec, et donc on utilisait beaucoup la phrase « un vidéo, ils disent un vidéo, eh t'as vu le vidéo ? Un vidéo ». Et bah je viens en France, je dis « un vidéo » et tout le monde me regarde surtout avec cet accent-là pour me dire « c'est pas “un vidéo”, c'est “une vidéo” en fait ». Donc ça c'est juste un exemple de genre que dans la même langue, mais d'un pays à l'autre, ça change.

Johan : Ah, c'est dingue, tu vois, je l'ignorais mais that's life.

Paul : Exactly.

Johan : Mais c'était mon vrai accent anglais. J'ai pas fait exprès de faire comme toi, de prendre un accent français comme Jean-Pierre pour te moquer des Français.

[Sonnerie de téléphone]

Paul : Oh, qu'est-ce qui… Pardon !

Johan : Je t'en prie !

Paul : J'enlève mes notifications. C'est mon père qui m'appelle toujours au mauvais moment toute la journée, que ce soit on est en train de manger… Voilà, c'est bon.

Johan : Tant qu'il n'appelle pas pendant ton happy hour que tu fais tous les soirs sur YouTube, ça va hein. Je voudrai juste qu'on reprenne, qu'on revienne rapidement avant de parler de nouveau de trucs un peu amusants à la prononciation parce que tu as commencé à parler un peu du sujet tout à l‘heure, et moi je trouve ta prononciation en français impressionnante comme on a dit, et dans ton spectacle, quand tu, à un moment tu prends l'accent espagnol, à un moment l'accent italien, je trouve que, je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose de naturel, qui fait que t'arrives quand même vachement bien à prendre les accents. Est-ce que tu penses que c'est un truc inné ou est-ce que tu penses que ça se travaille ? Et si ça se travaille, comment tu conseillerais de le faire en fait ?

Paul : Je crois que ça se travaille. Je crois que ça se travaille parce qu'il n'y a rien d'inné. Mes parents sont anglophones à 100 %, donc il y a pas de… Mon père, quand il parle français, il a un accent anglais. Donc je crois que vraiment, c'est lié à deux choses. Je crois que c'est lié : 1./ en général, les Britanniques, comme je disais tout à l'heure, comme on a plein d'accents différents dans la même île, je crois qu'on a une habitude d'entendre plus d'accents que d'autres pays comme les Etats-Unis par exemple. Mais 2./, c'est que j'ai eu la chance d'être exposé à plusieurs accents dès petit. Ma mère, elle est irlandaise, donc elle a un accent irlandais quand elle parle anglais. Mon père, il vient du Nord de l'Angleterre. J'étais dans une école internationale avec des Américains, et je vivais en France. Donc j'avais ces quatre accents tout petit qui tournaient autour de la tête, donc j'ai plus de facilité à imiter les accents que beaucoup de gens. Donc, ça c'est pas… C'est inné dans le sens où j'ai pas choisi de faire ça. Après, il y a des manières de… je les connais pas trop mais je sais que les acteurs Hollywood qui doivent mettre un accent britannique ou qui doivent… il y a des… je ne sais pas comment ça se dit mais il y a … Je ne sais pas si c'est des orthophonistes ou les gens spécialisés en accent qui t'apprennent comment imiter les accents. Mais en fait, ça vient de la pratique. Moi, je dis souvent, l'imitation… C'est ce que je dis à ma femme qui veut améliorer son accent anglais. C'est que, d'imiter un accent qu'elle veut « avoir » et juste imiter. On écoute une série et après, elle imite la personne en essayant d'imiter. Et même si on a l'impression de passer pour un con quand on imite les gens, au début oui, mais au fur et à mesure, je crois que c'est… C'est un peu comme un muscle, je crois.

Johan : Ouais.

Paul : Plus on pratique et plus on essaye, plus c'est possible.

Johan : Et l'imitation, je trouve ça pas mal. Et j'ai remarqué que souvent, il fallait en fait ; pour essayer bien de l'avoir, il faut limite l'exagérer en fait.

Johan : Parce que si tu le fais de un à un, eh bien, tu vas toujours avoir une petite barrière qui va faire que tu te retiens. Par contre si tu l'amplifies… C'est un peu ce que toi tu fais dans ton spectacle quand tu fais l'Italien, qui fait semblant de parler anglais couramment. C'est peut-être cette amplification qui t'aide aussi non ?

Paul : Ouais, je crois que c'est… même si c'est assez cliché, mais je trouve ça, moi quand j'imite l'accent québécois, quand je………………………………….forcément, c'est surjoué mais du coup, en surjouant, ça permet de réduire le niveau aussi de revenir à un truc plus naturel. Je crois que si on arrive plus à imiter comme je fais avec l'accent écossais aussi, c'est forcément une exagération de l'accent écossais quand on parle anglais, mais du coup, ouais, je crois que c'est un bon tips d'exagérer en fait.

Johan : Cool, Ok. C'est vrai que…

Paul : Sans être raciste bien sûr, parce que ça peut très vite tomber dans le racisme, dans un truc où tu fais « oh, c'est … »

Johan : Ça dépend, c'est comme tout, ça dépend de comment c'est fait.

Paul : Ouais

Johan : Est-ce qu'il y a, Paul, des choses que tu déconseillerais de faire ? Est-ce que toi, t'as fait des erreurs en essayant d'améliorer ton français où tu te dis : « Oh, zut, ça m'a fait perdre un peu de temps ». Ou alors tu te dis « bah non, suivons notre instinct, exposons-nous et on ne peut pas se tromper ».

Paul : D'aller au Québec, c'était un … C'est le truc que j'aime dire que les Québécois, ils savent pas bien parler français. C'est pas vrai, c'est juste un autre type de français et je trouve que c'est encore mieux en fait,de s'exposer à plusieurs types de français.

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Et numéro 2, c'est d'essayer d'enlever cette honte qu'on a de parler, la honte de faire des fautes en fait. Et moi, j'ai souffert de ça énormément surtout avec mon espagnol parce que quand j'ai vécu deux ans là-bas ado, j'encaissais la langue, donc j'ai appris à comprendre la langue, mais j'osais jamais parler comme j'étais dans une école « britannique », mes potes autour de moi, bah je parlais anglais avec eux parce que mon niveau d'espagnol n'était pas assez élevé pour parler avec eux. Et même en retournant, et en fait, là où ça a tout bousculé, c'est quand je ne me suis pas donné le choix. Un été pendant mes études, j'ai décidé de passer un mois dans le sud de l'Espagne dans un supermarché, à bosser en fait dans le supermarché, et en fait, là, j'avais pas le choix. Le patron, il parlait pas anglais, et donc… J'avais mes bases, je connaissais la langue parce que je la comprenais, mais j'avais toujours peur de m'exprimer parce que j'avais honte de faire des fautes, et comme je suis assez perfectionniste, j'avais pas envie de faire des fautes. Mais, du coup, en vrai, les gens à qui tu parles, ils sont pas en train de te juger, surtout si tu es étranger et t'essaies, tu fais l'effort de parler la langue, les gens, ils sont déjà assez admiratifs et ils font l'effort. Si toi, tu fais l'effort de parler, eux ils refont l'effort. Après, t'as des gens souvent… Par exemple, si on est anglophone à la base et on essaie de parler français en France, souvent les Français, eux ils veulent pratiquer leur anglais, donc eux, ils décident de répondre en anglais et on se sent démotivé parce que la personne nous répond en anglais. On se dit : « Bon bah, à quoi ça sert ? Autant continuer à parler anglais ». Mais il faut juste essayer de se forcer en fait.

Johan : Ouais, je comprends ouais. Alors effectivement donc, ce que je retiens, je ferai une synthèse à la fin là pour que justement que les membres de Français Authentique en tirent un maximum, mais tu as une approche qui est très pratique. Ça, j'aime beaucoup et cette volonté que tu as de dire « allez, on parle sans faire des… sans se prendre la tête, sans avoir peur de se tromper », je trouve ça super important, et c'est une des premières choses que je recommande aussi de faire parce bah, sinon, c'est pas possible. Et je pensais… tu vois, je pensais pas entendre ça de ta part parce que justement, je pensais que tu avais réussi toi, à combattre ça de par ton humour, ton charisme et que tu n'avais pas vécu ce problème d'avoir peur de se tromper.

Paul : C'était affreux, c'était vraiment… En vrai, c'était juste quand je n'ai pas eu le choix que c'est arrivé. L'analogie que j'utilise souvent avec ça, c'est : on peut être dans une voiture avec quelqu'un d'autre qui conduit et on sait comment conduire, on sait qu'il y a un embrayage, on sait qu'il y a des vitesses, on sait qu'il y a tout ça, et même on peut l'apprendre, on peut avoir quelqu'un qui nous apprend comment conduire, mais tant qu'on n'est pas dans the driver seat, dans le siège du conducteur, on peut pas en fait. C'est pareil avec la voiture, bah on n'a pas le choix, on a besoin de conduire pour aller au boulot, aller à l'école, là où on se déplace, et forcément on fait des fautes. On met l'embrayage et ça fait herrm, et du coup, on se sent con mais, bon, ça traverse… C'est en faisant des erreurs aussi qu'on apprend et qu'on se dit : « Ah, OK… » Par contre je dirais aussi, il faudrait pas trop se fier aux gens pour qu'ils nous disent qu'on a mal fait en fait. Мы включаем сцепление, и оно глохнет, и вдруг мы чувствуем себя глупо, но, ну, это проходит... Также на ошибках мы учимся и говорим себе: "Ах, ладно..." С другой С другой стороны, я бы также сказал, что нам не следует слишком полагаться на людей, говорящих нам, что мы на самом деле сделали что-то не так. Souvent, les gens qui apprennent des langues, ils sont frustrés parce que les gens avec qui ils parlent, ils disent : « Ah, mais tu me corriges jamais ! Pourquoi tu me corriges jamais ? ».

Bah parce que mon cerveau, il n'est pas fait pour… je ne suis pas un prof de langues, en fait. Je ne sais pas comment corriger et j'écoute pas forcément et en plus, je trouve ça charmant que tu fasses des fautes. Donc, il ne faut pas aussi faire confiance aux gens pour nous montrer ce qui va mal dans notre langue. Et après, ça se trouve que qu'on fait des fautes, genre, un exemple, tout con en français. Quand on éternue, on dit « à tes souhaits ». Moi, ça m'a pris au moins, enfin, cinq ans de vivre en France que quand je l'ai lu en fait, quand j'ai lu le mot « à tes souhaits » genre « to your wishes », j'ai compris ce que ça voulait dire parce que moi, je pensais que c'était un mot « Atisouhait » avec un « i », pas un « é », c'était « Atisouhait » pour moi, puisqu'en anglais on dit « bless you » et en espagnol, c'est « Jesús », peu importe, je pensais que c'était un mot et j'avais pas compris que c'était, j'espère que, « à tes souhaits » en fait.

Johan : Je comprends !

Paul : Et personne ne m'avait corrigé quand je disais « Atisouhait ».

Johan : Oui, peut-être qu'ils ne l'entendaient pas.

Paul : Hein ?

Johan : Peut-être qu'ils ne l'entendaient pas ou …

Paul : Peut-être oui, c'est ça aussi.

Johan : Parfois c'est tellement rapide. Moi, j'ai aussi eu des… j'ai des anecdotes comme celle-là aussi en allemand où effectivement, c'est quand tu lis que tu fais « quoi ? ».

Paul : Ouais

Johan : « Quoi ? C'est comme ça ? » Paul : Tu dis : « Ah, ça a du sens maintenant en plus ! » Johan : Mais après, c'est vrai, moi j'ai aussi cette expériences par exemple sur le genre des mots où en allemand, pendant des années, j'étais persuadé qu'un certain mot était féminin jusqu'au jour où je m'aperçois que c'est masculin. Et là je me dis « merde, ça fait trois ans, ça fait trois ans que je me trompe en fait » mais…

Paul : Moi, j'ai eu ça au Québec dans le sens où il y a des trucs qui sont féminins là-bas et qui sont masculins ici ou inversement. Par exemple, je bossais dans l'informatique, je passais chez Apple au Québec, et donc on utilisait beaucoup la phrase « un vidéo, ils disent un vidéo, eh t'as vu le vidéo ? Un vidéo ». Et bah je viens en France, je dis « un vidéo » et tout le monde me regarde surtout avec cet accent-là pour me dire « c'est pas “un vidéo”, c'est “une vidéo” en fait ». Donc ça c'est juste un exemple de genre que dans la même langue, mais d'un pays à l'autre, ça change.

Johan : Ah, c'est dingue, tu vois, je l'ignorais mais that's life.

Paul : Exactly.

Johan : Mais c'était mon vrai accent anglais. J'ai pas fait exprès de faire comme toi, de prendre un accent français comme Jean-Pierre pour te moquer des Français.

[Sonnerie de téléphone]

Paul : Oh, qu'est-ce qui… Pardon !

Johan : Je t'en prie !

Paul : J'enlève mes notifications. C'est mon père qui m'appelle toujours au mauvais moment toute la journée, que ce soit on est en train de manger… Voilà, c'est bon.

Johan : Tant qu'il n'appelle pas pendant ton happy hour que tu fais tous les soirs sur YouTube, ça va hein. Je voudrai juste qu'on reprenne, qu'on revienne rapidement avant de parler de nouveau de trucs un peu amusants à la prononciation parce que tu as commencé à parler un peu du sujet tout à l‘heure, et moi je trouve ta prononciation en français impressionnante comme on a dit, et dans ton spectacle, quand tu, à un moment tu prends l'accent espagnol, à un moment l'accent italien, je trouve que, je ne sais pas, il doit y avoir quelque chose de naturel, qui fait que t'arrives quand même vachement bien à prendre les accents. Est-ce que tu penses que c'est un truc inné ou est-ce que tu penses que ça se travaille ? Et si ça se travaille, comment tu conseillerais de le faire en fait ?

Paul : Je crois que ça se travaille. Je crois que ça se travaille parce qu'il n'y a rien d'inné. Mes parents sont anglophones à 100 %, donc il y a pas de… Mon père, quand il parle français, il a un accent anglais. Donc je crois que vraiment, c'est lié à deux choses. Je crois que c'est lié : 1./ en général, les Britanniques, comme je disais tout à l'heure, comme on a plein d'accents différents dans la même île, je crois qu'on a une habitude d'entendre plus d'accents que d'autres pays comme les Etats-Unis par exemple. Mais 2./, c'est que j'ai eu la chance d'être exposé à plusieurs accents dès petit. Ma mère, elle est irlandaise, donc elle a un accent irlandais quand elle parle anglais. Mon père, il vient du Nord de l'Angleterre. J'étais dans une école internationale avec des Américains, et je vivais en France. Donc j'avais ces quatre accents tout petit qui tournaient autour de la tête, donc j'ai plus de facilité à imiter les accents que beaucoup de gens. Donc, ça c'est pas… C'est inné dans le sens où j'ai pas choisi de faire ça. Après, il y a des manières de… je les connais pas trop mais je sais que les acteurs Hollywood qui doivent mettre un accent britannique ou qui doivent… il y a des… je ne sais pas comment ça se dit mais il y a … Je ne sais pas si c'est des orthophonistes ou les gens spécialisés en accent qui t'apprennent comment imiter les accents. Mais en fait, ça vient de la pratique. Moi, je dis souvent, l'imitation… C'est ce que je dis à ma femme qui veut améliorer son accent anglais. C'est que, d'imiter un accent qu'elle veut « avoir » et juste imiter. On écoute une série et après, elle imite la personne en essayant d'imiter. Et même si on a l'impression de passer pour un con quand on imite les gens, au début oui, mais au fur et à mesure, je crois que c'est… C'est un peu comme un muscle, je crois.

Johan : Ouais.

Paul : Plus on pratique et plus on essaye, plus c'est possible.

Johan : Et l'imitation, je trouve ça pas mal. Et j'ai remarqué que souvent, il fallait en fait ; pour essayer bien de l'avoir, il faut limite l'exagérer en fait.

Johan : Parce que si tu le fais de un à un, eh bien, tu vas toujours avoir une petite barrière qui va faire que tu te retiens. Par contre si tu l'amplifies… C'est un peu ce que toi tu fais dans ton spectacle quand tu fais l'Italien, qui fait semblant de parler anglais couramment. C'est peut-être cette amplification qui t'aide aussi non ?

Paul : Ouais, je crois que c'est… même si c'est assez cliché, mais je trouve ça, moi quand j'imite l'accent québécois, quand je………………………………….forcément, c'est surjoué mais du coup, en surjouant, ça permet de réduire le niveau aussi de revenir à un truc plus naturel. Je crois que si on arrive plus à imiter comme je fais avec l'accent écossais aussi, c'est forcément une exagération de l'accent écossais quand on parle anglais, mais du coup, ouais, je crois que c'est un bon tips d'exagérer en fait.

Johan : Cool, Ok. C'est vrai que…

Paul : Sans être raciste bien sûr, parce que ça peut très vite tomber dans le racisme, dans un truc où tu fais « oh, c'est … »

Johan : Ça dépend, c'est comme tout, ça dépend de comment c'est fait.

Paul : Ouais

Johan : Est-ce qu'il y a, Paul, des choses que tu déconseillerais de faire ? Est-ce que toi, t'as fait des erreurs en essayant d'améliorer ton français où tu te dis : « Oh, zut, ça m'a fait perdre un peu de temps ». Ou alors tu te dis « bah non, suivons notre instinct, exposons-nous et on ne peut pas se tromper ». Или вы говорите себе: «Нет, давайте следовать своим инстинктам, разоблачать себя, и мы не можем ошибаться».

Paul : D'aller au Québec, c'était un … C'est le truc que j'aime dire que les Québécois, ils savent pas bien parler français. C'est pas vrai, c'est juste un autre type de français et je trouve que c'est encore mieux en fait,de s'exposer à plusieurs types de français.