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Francais Authentique, Les meilleurs conseils de l’humoriste Paul Taylor pour apprendre le fraçais (1)

Les meilleurs conseils de l'humoriste Paul Taylor pour apprendre le fraçais (1)

Salut chers amis, merci de me rejoindre. Alors aujourd'hui, je suis super, super heureux d‘avoir un invité. Cet invité, c'est Paul Taylor. Et je suis très heureux parce que je regarde en général peu de vidéos et je ne manque par contre jamais celles de Paul. Je ne manque jamais les vidéos de Paul Taylor.

Je l'ai découvert en 2016, je crois que c'était même un peu avant dans sa série de vidéo « what the fuck France ». Ça raconte en fait les aventures d'un Anglais qui vit à Paris et puis qui se moque gentiment des Français. Mais il le fait avec beaucoup d'humour, avec du respect évidemment. Je l'ai toujours trouvé très, très drôle, mais évidemment ce n'est pas pour ça que je l'ai invité aujourd'hui. Paul parle aussi un français top ; il a un niveau de français qui est impressionnant à mon sens, il a un super accent et ce que je voulais faire aujourd'hui, c'est lui demander de partager avec nous ses meilleurs astuces pour améliorer son français. On y va, on retrouve Paul Taylor tout de suite.

Johan : Salut Paul !

Paul : Hello !

Johan : Hello Paul, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation. Comme je le disais dans l'introduction, t'es quelqu'un que je suis depuis un moment, dont j'apprécie énormément le travail, et je suis vraiment très heureux que tu aies pris le temps de venir avec nous parce que, premièrement je suis sûr qu'on va rire. Ça c'est sûr.

Paul : Bon on verra.

Johan : Et deuxièmement, deuxièmement c'est un peu l'idée, mais deuxièmement, on va aussi apprendre des choses parce que ton niveau de français est impressionnant. Avant toute chose, est-ce que tu veux bien te présenter, nous dire bah, ce que tu fais, d'où tu viens, ton histoire ?

Paul : Ouais, l'histoire bah, je m'appelle Paul, déjà, Paul Taylor comme les Français disent ou Paul Taylor, as you say in English, et je suis à moitié Britannique et à moitié Irlandais. Ma mère est Irlandaise et mon père, il est Anglais. Et je suis… enfin, mon boulot principal, c'est humoriste de stand-up, donc je monte sur scène et je fais des spectacles. Et puis aussi j'ai une chaîne YouTube où je publie du contenu, que ça soit créé par moi et produit par moi ou avec Canal+. J'ai bossé un peu avec eux donc, c'est un peu les deux domaines de mon travail. C'est les vidéos et la scène.

Et mon niveau de français, c'est un peu le débat ; en fait j'ai fait tout un sketch dessus pour mon premier spectacle parce que j'avais énormément la question, mais « t'es vraiment Anglais, mais je comprends pas, mais comment ça se fait ? C'est incroyable ! Je comprends mais t'as pas d'accent, c'est quoi ce ? ».

Et donc c'est… En fait, j'ai eu ça quasiment toute ma vie. J'ai fait un sketch dessus parce que forcément les gens, ils ont besoin de savoir parce que c'est étrange. C'est vrai que c'est étrange d'entendre un Anglais qui parle français quasiment sans accent. C'est très rare…

Johan : Pas qu'en anglais.

Paul : …sauf si on a un parent qui est Français. Et pour le coup, j'ai pas un parent Français, donc là, ça crée encore le bordel dans la tête des gens. Ils se disent : « Mais, c'est impossible ! » Johan : Exactement ! Mais surtout, Paul, tu dis un Anglais qui parle avec si peu d'accent mais pas seulement. Moi j'ai eu l'occasion de discuter avec énormément de monde, et avoir un accent qui est si proche de celui d'un natif, je pense que j'ai jamais vu en fait parce que quel que soit la langue d'origine, ça c'est vrai pour quelqu'un dont le français n'est pas la langue maternelle, mais c'est aussi vrai pour quelqu'un qui… enfin, moi je parle allemand couramment, je fais une phrase, tu sais que je suis Français, que je suis pas Allemand quoi. Donc, en fait, c'est…

Paul : Mais, ça, c'est un peu le problème des Français. Vous avez, vous êtes, vous êtes… De ce que j'ai remarqué, vous êtes pas hyper doués à repérer des accents ni à les reproduire phonétiquement. C'est, je ne sais pas d'où ça vient mais bon, je dirai ça, les Espagnols aussi et les Italiens. C'est plus les pays latins. Lorsque les pays du Nord par exemple, ils arrivent bien à « imiter des accents », donc, quand ils parlent français, leur accent français dans les pays scandinaves est beaucoup mieux que l'accent français des Anglais. Et aussi quand ils parlent anglais, on dirait quasiment des natifs. Je crois qu'il y a deux choses avec l'accent. La première, c'est beaucoup dû au fait que j'ai passé du temps en France quand j'étais tout petit. Mon père, il travaillait à Genève quand j'avais deux ans et donc entre l'âge de deux ans et quatre ans, j'étais à Genève et de quatre à neuf, j'étais de l'autre côté de la frontière. Donc j'ai eu l'exposition, je ne sais pas si ça se dit mais…

Johan : Tu as été exposé.

Paul : Ouais, j'étais exposé à l‘accent français de France très tôt dans la vie, même si à neuf ans je suis reparti en Angleterre et je ne suis pas revenu en France jusqu'à mes 23 ans. Donc du coup… mais j'avais l'oreille pour l‘accent et ça m'a permis aussi de… Quand je parle espagnol, je parle beaucoup moins bien espagnol que français, mais j'arrive à faire l'accent dans le sens où on ne peut pas repérer tout de suite que je suis Anglais quand je parle espagnol. Et le fait que, en Angleterre en général, il y a tellement d'accents différents par rapport à la taille du pays si on compare ça aux Etats-Unis ou l‘Australie où en général, l'accent global… C'est pareil que la France. Il y a des accents différents en France, mais en général, la plupart du pays a le même, la même, le même accent à part le sud-sud et le nord-nord.

Johan : Oui.

Paul : Et du coup, je crois qu'en Angleterre, on est tellement habitué dans les médias, à entendre des accents différents que notre oreille tout petit est formée et on arrive mieux à imiter les accents.

Johan : D'accord. Ouais, ça peut être une explication, le fait que tu l'aies entendu petit, ça peut aussi être une explication. Alors, est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur justement la raison pour laquelle tu l'as appris, puisque donc tu étais venu quand tu étais petit, tu l'as entendu. Ensuite tu es revenu à 23 ans. Donc pourquoi tu l'as appris et surtout comment tu as fait ? Parce que tu vas inspirer beaucoup de monde qui va vouloir bah, atteindre le résultat qu'on voit aujourd'hui. Comment t'as fait ?

Paul : Bah, donc j'étais en France jusqu'à l'âge de neuf ans. Entre quatre et neuf ans, je parlais anglais avec mes parents parce que ma mère, elle parle pas français ; mon père, il parlait ; enfin, il parle toujours français, mais on parlait anglais à la maison. Donc c'était l'anglais principalement. Mes premières années, j'étais dans une école française, donc le français est venu un petit peu, les bases sont venues là. Et ensuite, j'étais dans une école internationale où c'était plus l'anglais qui emportait. Après, quand je suis reparti en Angleterre à l'âge de neuf ans, bah je suivais les cours d'anglais que les Anglais de neuf ans suivent à l'école. Donc, en fait, mon français, il a vraiment diminué le niveau en termes de grammaire et de vocabulaire, a vraiment, vraiment baissé et en gros a rejoint un anglais typique de 9-10 ans, 11 ans. Et ensuite ma mère, elle voulait vraiment que je maintienne mon français et deux ou trois années de suite, elle a fait venir un étudiant français en échange là où on habitait, pour que moi je puisse aller après chez lui deux semaines plus tard ou l'été prochain, je ne me souviens pas ; enfin le temps à l'époque me semblait très long. C'est peut-être dans le même été, je ne me rappelle plus. Donc elle voulait que je garde mon français, et ensuite j'ai continué… Ensuite, j'ai déménagé en Espagne avec mon père quand j'avais entre 14 et 16 ans. Donc là, j'étais plus sur l'espagnol. Et pour être honnête, mon espagnol est devenu un peu mieux que mon français entre l'âge de 16 et 18-21 ans parce qu'après, j'ai continué mes études à l‘université. Il y a ma petite fille qui va peut-être faire du bruit pendant l'interview. Si elle fait « ah ».

Johan : Elle parle quelle langue encore ?

Paul : Elle, elle râle en français, c'est sûr. Et… Donc, ouais, en fait j'ai choisi… A partir de 16 ans en Angleterre, en fait, on réduit nos sujets. C'est pas comme en France où on a un BAC où on étudie quasiment tout en même temps. Là, nous on réduit à trois ou quatre matières à partir de seize ans. Et moi, j'ai étudié… j'ai décidé de faire le français et l'espagnol, donc j'ai continué ça jusqu'à mes 18 ans et mes études à l'université, c'était français/espagnol aussi. Et donc de 18 à 23 ans, j'ai fait du français à l'université. Et surtout ce qui m'a aidé, c'était parce que en gros, à l'université en Angleterre, il y a quatre années d'études. La troisième, on est obligé de partir dans un pays francophone ou hispanophone ou… peu importe la langue qu'on est en train d'apprendre. Et moi à l'époque, mon espagnol était meilleur que mon français, donc j'ai décidé d'aller pendant un an dans un pays francophone et je suis allé au Québec. Je suis allé à Montréal pour étudier le français et m'améliorer là-bas en fait. Et c'est vraiment ça parce que je travaillais en même temps, donc c'était vraiment en travaillant et en vivant dans un pays ou un endroit francophone en tout cas où j'ai amélioré mon français. Et après, je suis revenu pour finir l'année de mes études, et tout de suite après, j'ai déménagé en France. Et en vrai de vrai, c'est les dernières dix années en France qui ont vraiment augmenté mon niveau. Mon accent, il est toujours plus ou moins resté pareil même si à un moment donné, j'avais un petit accent québécois. Mais en général, c'est vraiment vivre dans le pays et dans l'endroit qui améliore notre langue.

Johan : Donc, pour toi OK, toi, c'est vraiment l'immersion. Donc effectivement, c'est vrai qu'il n'y a rien de telle. Moi, j'ai eu cette expérience aussi en allemand puisque j'ai vécu en Autriche, j'ai travaillé en Allemagne et j'ai un peu la même expérience que toi à ce sujet. L'immersion, il n'y a rien de tel parce qu'il faut manger. Si tu veux, le samedi soir, ne pas rester seul et aller boire une bière, bah il faut s'exprimer dans la langue locale, donc effectivement ça pousse à apprendre.

Est-ce que t'aurais quand même un conseil pour une personne qui comprend le français mais qui n'arrive pas encore à bien s'exprimer à l'oral ? Qu'est-ce que serait ton conseil numéro 1, la chose que tu lui dirais de faire à tout prix pour progresser dans l'expression orale ?

Paul : Bah évidemment, le numéro 1, c'est d'aller comme tu dis, en immersion quelque part, aller dans le pays, dans l'endroit. Numéro 1, c'est vraiment le… moi je trouve la meilleure manière, une des seules manières vraiment à perfectionner surtout le parler parce que comprendre, on peut comprendre quand on est… quand on regarde énormément de contenus de différentes personnes, différents registres de la langue et lire et tout ça, mais vraiment le parler parce que en vrai, oui on peut… En fait, si on est dans un lieu pas francophone, on peut trouver « des correspondances », je sais qu'il y a des applications où on peut partager des langues et puis on peut vraiment parler avec quelqu'un, et c'est ça qui, pour moi, il faut faire. Ça, c'est numéro 1.

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Salut chers amis, merci de me rejoindre. Alors aujourd'hui, je suis super, super heureux d‘avoir un invité. Cet invité, c'est Paul Taylor. Et je suis très heureux parce que je regarde en général peu de vidéos et je ne manque par contre jamais celles de Paul. Je ne manque jamais les vidéos de Paul Taylor.

Je l'ai découvert en 2016, je crois que c'était même un peu avant dans sa série de vidéo « what the fuck France ». Ça raconte en fait les aventures d'un Anglais qui vit à Paris et puis qui se moque gentiment des Français. De hecho, cuenta la historia de un inglés que vive en París y luego se burla suavemente de los franceses. Mais il le fait avec beaucoup d'humour, avec du respect évidemment. Je l'ai toujours trouvé très, très drôle, mais évidemment ce n'est pas pour ça que je l'ai invité aujourd'hui. Paul parle aussi un français top ; il a un niveau de français qui est impressionnant à mon sens, il a un super accent et ce que je voulais faire aujourd'hui, c'est lui demander de partager avec nous ses meilleurs astuces pour améliorer son français. On y va, on retrouve Paul Taylor tout de suite.

Johan : Salut Paul !

Paul : Hello !

Johan : Hello Paul, merci beaucoup d'avoir accepté notre invitation. Comme je le disais dans l'introduction, t'es quelqu'un que je suis depuis un moment, dont j'apprécie énormément le travail, et je suis vraiment très heureux que tu aies pris le temps de venir avec nous parce que, premièrement je suis sûr qu'on va rire. Ça c'est sûr.

Paul : Bon on verra.

Johan : Et deuxièmement, deuxièmement c'est un peu l'idée, mais deuxièmement, on va aussi apprendre des choses parce que ton niveau de français est impressionnant. Avant toute chose, est-ce que tu veux bien te présenter, nous dire bah, ce que tu fais, d'où tu viens, ton histoire ?

Paul : Ouais, l'histoire bah, je m'appelle Paul, déjà, Paul Taylor comme les Français disent ou Paul Taylor, as you say in English, et je suis à moitié Britannique et à moitié Irlandais. Ma mère est Irlandaise et mon père, il est Anglais. Et je suis… enfin, mon boulot principal, c'est humoriste de stand-up, donc je monte sur scène et je fais des spectacles. Y yo ... bueno, mi trabajo principal es el de comediante, así que subo al escenario y hago shows. Et puis aussi j'ai une chaîne YouTube où je publie du contenu, que ça soit créé par moi et produit par moi ou avec Canal+. J'ai bossé un peu avec eux donc, c'est un peu les deux domaines de mon travail. Trabajé un poco con ellos, así que esas son las dos áreas de mi trabajo. C'est les vidéos et la scène.

Et mon niveau de français, c'est un peu le débat ; en fait j'ai fait tout un sketch dessus pour mon premier spectacle parce que j'avais énormément la question, mais « t'es vraiment Anglais, mais je comprends pas, mais comment ça se fait ? Y mi nivel de francés es un poco debatido; de hecho hice un boceto completo para mi primer programa porque tenía muchas preguntas, pero "eres realmente inglés, pero no entiendo, pero ¿cómo es que? C'est incroyable ! Je comprends mais t'as pas d'accent, c'est quoi ce ? ».

Et donc c'est… En fait, j'ai eu ça quasiment toute ma vie. Y entonces es ... En realidad, he tenido esto la mayor parte de mi vida. J'ai fait un sketch dessus parce que forcément les gens, ils ont besoin de savoir parce que c'est étrange. C'est vrai que c'est étrange d'entendre un Anglais qui parle français quasiment sans accent. C'est très rare…

Johan : Pas qu'en anglais.

Paul :  …sauf si on a un parent qui est Français. Et pour le coup, j'ai pas un parent Français, donc là, ça crée encore le bordel dans la tête des gens. Y por una vez, no tengo un padre francés, así que todavía crea un lío en la cabeza de la gente. Ils se disent : « Mais, c'est impossible ! » Johan : Exactement ! Mais surtout, Paul, tu dis un Anglais qui parle avec si peu d'accent mais pas seulement. Moi j'ai eu l'occasion de discuter avec énormément de monde, et avoir un accent qui est si proche de celui d'un natif, je pense que j'ai jamais vu en fait parce que quel que soit la langue d'origine, ça c'est vrai pour quelqu'un dont le français n'est pas la langue maternelle, mais c'est aussi vrai pour quelqu'un qui… enfin, moi je parle allemand couramment, je fais une phrase, tu sais que je suis Français, que je suis pas Allemand quoi. Donc, en fait, c'est…

Paul : Mais, ça, c'est un peu le problème des Français. Vous avez, vous êtes, vous êtes… De ce que j'ai remarqué, vous êtes pas hyper doués à repérer des accents ni à les reproduire phonétiquement. C'est, je ne sais pas d'où ça vient mais bon, je dirai ça, les Espagnols aussi et les Italiens. C'est plus les pays latins. Son más países latinos. Lorsque les pays du Nord par exemple, ils arrivent bien à « imiter des accents », donc, quand ils parlent français, leur accent français dans les pays scandinaves est beaucoup mieux que l'accent français des Anglais. Et aussi quand ils parlent anglais, on dirait quasiment des natifs. Y también cuando hablan inglés, casi suenan como nativos. Je crois qu'il y a deux choses avec l'accent. Creo que hay dos cosas con el acento. La première, c'est beaucoup dû au fait que j'ai passé du temps en France quand j'étais tout petit. Mon père, il travaillait à Genève quand j'avais deux ans et donc entre l'âge de deux ans et quatre ans, j'étais à Genève et de quatre à neuf, j'étais de l'autre côté de la frontière. Donc j'ai eu l'exposition, je ne sais pas si ça se dit mais…

Johan : Tu as été exposé.

Paul : Ouais, j'étais exposé à l‘accent français de France très tôt dans la vie, même si à neuf ans je suis reparti en Angleterre et je ne suis pas revenu en France jusqu'à mes 23 ans. Donc du coup… mais j'avais l'oreille pour l‘accent et ça m'a permis aussi de… Quand je parle espagnol, je parle beaucoup moins bien espagnol que français, mais j'arrive à faire l'accent dans le sens où on ne peut pas repérer tout de suite que je suis Anglais quand je parle espagnol. Et le fait que, en Angleterre en général, il y a tellement d'accents différents par rapport à la taille du pays si on compare ça aux Etats-Unis ou l‘Australie où en général, l'accent global… C'est pareil que la France. Il y a des accents différents en France, mais en général, la plupart du pays a le même, la même, le même accent à part le sud-sud et le nord-nord.

Johan : Oui.

Paul : Et du coup, je crois qu'en Angleterre, on est tellement habitué dans les médias, à entendre des accents différents que notre oreille tout petit est formée et on arrive mieux à imiter les accents.

Johan : D'accord. Ouais, ça peut être une explication, le fait que tu l'aies entendu petit, ça peut aussi être une explication. Alors, est-ce que tu peux nous en dire un petit peu plus sur justement la raison pour laquelle tu l'as appris, puisque donc tu étais venu quand tu étais petit, tu l'as entendu. Ensuite tu es revenu à 23 ans. Luego volviste a los 23 años. Donc pourquoi tu l'as appris et surtout comment tu as fait ? Parce que tu vas inspirer beaucoup de monde qui va vouloir bah, atteindre le résultat qu'on voit aujourd'hui. Comment t'as fait ?

Paul : Bah, donc j'étais en France jusqu'à l'âge de neuf ans. Entre quatre et neuf ans, je parlais anglais avec mes parents parce que ma mère, elle parle pas français ; mon père, il parlait ; enfin, il parle toujours français, mais on parlait anglais à la maison. Donc c'était l'anglais principalement. Mes premières années, j'étais dans une école française, donc le français est venu un petit peu, les bases sont venues là. Et ensuite, j'étais dans une école internationale où c'était plus l'anglais qui emportait. Après, quand je suis reparti en Angleterre à l'âge de neuf ans, bah je suivais les cours d'anglais que les Anglais de neuf ans suivent à l'école. Donc, en fait, mon français, il a vraiment diminué le niveau en termes de grammaire et de vocabulaire, a vraiment, vraiment baissé et en gros a rejoint un anglais typique de 9-10 ans, 11 ans. Et ensuite ma mère, elle voulait vraiment que je maintienne mon français et deux ou trois années de suite, elle a fait venir un étudiant français en échange là où on habitait, pour que moi je puisse aller après chez lui deux semaines plus tard ou l'été prochain, je ne me souviens pas ; enfin le temps à l'époque me semblait très long. C'est peut-être dans le même été, je ne me rappelle plus. Donc elle voulait que je garde mon français, et ensuite j'ai continué… Ensuite, j'ai déménagé en Espagne avec mon père quand j'avais entre 14 et 16 ans. Donc là, j'étais plus sur l'espagnol. Et pour être honnête, mon espagnol est devenu un peu mieux que mon français entre l'âge de 16 et 18-21 ans parce qu'après, j'ai continué mes études à l‘université. Il y a ma petite fille qui va peut-être faire du bruit pendant l'interview. Si elle fait « ah ».

Johan : Elle parle quelle langue encore ?

Paul : Elle, elle râle en français, c'est sûr. Paul: Ella, ella gime en francés, eso es seguro. Et… Donc, ouais, en fait j'ai choisi… A partir de 16 ans en Angleterre, en fait, on réduit nos sujets. C'est pas comme en France où on a un BAC où on étudie quasiment tout en même temps. Là, nous on réduit à trois ou quatre matières à partir de seize ans. Et moi, j'ai étudié… j'ai décidé de faire le français et l'espagnol, donc j'ai continué ça jusqu'à mes 18 ans et mes études à l'université, c'était français/espagnol aussi. Et donc de 18 à 23 ans, j'ai fait du français à l'université. Et surtout ce qui m'a aidé, c'était parce que en gros, à l'université en Angleterre, il y a quatre années d'études. La troisième, on est obligé de partir dans un pays francophone ou hispanophone ou… peu importe la langue qu'on est en train d'apprendre. Et moi à l'époque, mon espagnol était meilleur que mon français, donc j'ai décidé d'aller pendant un an dans un pays francophone et je suis allé au Québec. Je suis allé à Montréal pour étudier le français et m'améliorer là-bas en fait. Et c'est vraiment ça parce que je travaillais en même temps, donc c'était vraiment en travaillant et en vivant dans un pays ou un endroit francophone en tout cas où j'ai amélioré mon français. Et après, je suis revenu pour finir l'année de mes études, et tout de suite après, j'ai déménagé en France. Et en vrai de vrai, c'est les dernières dix années en France qui ont vraiment augmenté mon niveau. Mon accent, il est toujours plus ou moins resté pareil même si à un moment donné, j'avais un petit accent québécois. Mais en général, c'est vraiment vivre dans le pays et dans l'endroit qui améliore notre langue.

Johan : Donc, pour toi OK, toi, c'est vraiment l'immersion. Donc effectivement, c'est vrai qu'il n'y a rien de telle. Moi, j'ai eu cette expérience aussi en allemand puisque j'ai vécu en Autriche, j'ai travaillé en Allemagne et j'ai un peu la même expérience que toi à ce sujet. L'immersion, il n'y a rien de tel parce qu'il faut manger. No hay nada como la inmersión porque hay que comer. Si tu veux, le samedi soir, ne pas rester seul et aller boire une bière, bah il faut s'exprimer dans la langue locale, donc effectivement ça pousse à apprendre.

Est-ce que t'aurais quand même un conseil pour une personne qui comprend le français mais qui n'arrive pas encore à bien s'exprimer à l'oral ? Qu'est-ce que serait ton conseil numéro 1, la chose que tu lui dirais de faire à tout prix pour progresser dans l'expression orale ?

Paul : Bah évidemment, le numéro 1, c'est d'aller comme tu dis, en immersion quelque part, aller dans le pays, dans l'endroit. Numéro 1, c'est vraiment le… moi je trouve la meilleure manière, une des seules manières vraiment à perfectionner surtout le parler parce que comprendre, on peut comprendre quand on est… quand on regarde énormément de contenus de différentes personnes, différents registres de la langue et lire et tout ça, mais vraiment le parler parce que en vrai, oui on peut… En fait, si on est dans un lieu pas francophone, on peut trouver « des correspondances », je sais qu'il y a des applications où on peut partager des langues et puis on peut vraiment parler avec quelqu'un, et c'est ça qui, pour moi, il faut faire. Ça, c'est numéro 1.