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Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, Tome 2, 32. Réveil

32. Réveil

Réveil.

Lorsque Franz revint à lui, les objets extérieurs semblaient une seconde partie de son rêve; il se crut dans un sépulcre où pénétrait à peine, comme un regard de pitié, un rayon de soleil; il étendit la main et sentit de la pierre; il se mit sur son séant: il était couché dans son burnous, sur un lit de bruyères sèches fort doux et fort odoriférant.

Toute vision avait disparu, et, comme si les statues n'eussent été que des ombres sorties de leurs tombeaux pendant son rêve, elles s'étaient enfuies à son réveil.

Il fit quelques pas vers le point d'où venait le jour; à toute l'agitation du songe succédait le calme de la réalité. Il se vit dans une grotte, s'avança du côté de l'ouverture, et à travers la porte cintrée aperçut un ciel bleu et une mer d'azur. L'air et l'eau resplendissaient aux rayons du soleil du matin; sur le rivage, les matelots étaient assis causant et riant; à dix pas en mer la barque se balançait gracieusement sur son ancre.

Alors il savoura quelque temps cette brise fraîche qui lui passait sur le front; il écouta le bruit affaibli de la vague qui se mouvait sur le bord et laissait sur les roches une dentelle d'écume blanche comme de l'argent; il se laissa aller sans réfléchir, sans penser à ce charme divin qu'il y a dans les choses de la nature, surtout lorsqu'on sort d'un rêve fantastique; puis peu à peu cette vie du dehors, si calme, si pure, si grande, lui rappela l'invraisemblance de son sommeil, et les souvenirs commencèrent à rentrer dans sa mémoire.

Il se souvint de son arrivée dans l'île, de sa présentation à un chef de contrebandiers, d'un palais souterrain plein de splendeurs, d'un souper excellent et d'une cuillerée de haschich.

Seulement, en face de cette réalité de plein jour, il lui semblait qu'il y avait au moins un an que toutes ces choses s'étaient passées, tant le rêve qu'il avait fait était vivant dans sa pensée et prenait d'importance dans son esprit. Aussi de temps en temps son imagination faisait asseoir au milieu des matelots, ou traverser un rocher, ou se balancer sur la barque, une de ces ombres qui avaient étoilé sa nuit de leurs baisers. Du reste, il avait la tête parfaitement libre et le corps parfaitement reposé: aucune lourdeur dans le cerveau, mais, au contraire, un certain bien-être général, une faculté d'absorber l'air et le soleil plus grande que jamais.

Il s'approcha donc gaiement de ses matelots.

Dès qu'ils le revirent ils se levèrent, et le patron s'approcha de lui.

«Le seigneur Simbad, lui dit-il, nous a chargés de tous ses compliments pour Votre Excellence, et nous a dit de lui exprimer le regret qu'il a de ne pouvoir prendre congé d'elle; mais il espère que vous l'excuserez quand vous saurez qu'une affaire très pressante l'appelle à Malaga.

—Ah çà! mon cher Gaetano, dit Franz, tout cela est donc véritablement une réalité: il existe un homme qui m'a reçu dans cette île, qui m'y a donné une hospitalité royale, et qui est parti pendant mon sommeil?

—Il existe si bien, que voilà son petit yacht qui s'éloigne, toutes voiles dehors, et que, si vous voulez prendre votre lunette d'approche, vous reconnaîtrez selon toute probabilité, votre hôte au milieu de son équipage.»

Et, en disant ces paroles, Gaetano étendait le bras dans la direction d'un petit bâtiment qui faisait voile vers la pointe méridionale de la Corse.

Franz tira sa lunette, la mit à son point de vue, et la dirigea vers l'endroit indiqué.

Gaetano ne se trompait pas. Sur l'arrière du bâtiment, le mystérieux étranger se tenait debout tourné de son côté, et tenant comme lui une lunette à la main; il avait en tout point le costume sous lequel il était apparu la veille à son convive, et agitait son mouchoir en signe d'adieu.

Franz lui rendit son salut en tirant à son tour son mouchoir et en l'agitant comme il agitait le sien.

Au bout d'une seconde, un léger nuage de fumée se dessina à la poupe du bâtiment, se détacha gracieusement de l'arrière et monta lentement vers le ciel; puis une faible détonation arriva jusqu'à Franz.

«Tenez, entendez-vous, dit Gaetano, le voilà qui vous dit adieu!»

Le jeune homme prit sa carabine et la déchargea en l'air, mais sans espérance que le bruit pût franchir la distance qui séparait le yacht de la côte.

«Qu'ordonne Votre Excellence? dit Gaetano.

—D'abord que vous m'allumiez une torche.

—Ah! oui, je comprends, reprit le patron, pour chercher l'entrée de l'appartement enchanté. Bien du plaisir, Excellence, si la chose vous amuse, et je vais vous donner la torche demandée. Moi aussi, j'ai été possédé de l'idée qui vous tient, et je m'en suis passé la fantaisie trois ou quatre fois; mais j'ai fini par y renoncer. Giovanni, ajouta-t-il, allume une torche et apporte-la à Son Excellence.»

Giovanni obéit. Franz prit la torche et entra dans le souterrain, suivi de Gaetano.

Il reconnut la place où il s'était réveillé à son lit de bruyères encore tout froissé; mais il eut beau promener sa torche sur toute la surface extérieure de la grotte il ne vit rien, si ce n'est, à des traces de fumée, que d'autres avant lui avaient déjà tenté inutilement la même investigation.

Cependant il ne laissa pas un pied de cette muraille granitique, impénétrable comme l'avenir, sans l'examiner; il ne vit pas une gerçure qu'il n'y introduisît la lame de son couteau de chasse; il ne remarqua pas un point saillant qu'il n'appuyât dessus, dans l'espoir qu'il céderait; mais tout fut inutile, et il perdit, sans aucun résultat, deux heures à cette recherche.

Au bout de ce temps, il y renonça; Gaetano était triomphant.

Quand Franz revint sur la plage, le yacht n'apparaissait plus que comme un petit point blanc à l'horizon, il eut recours à sa lunette, mais même avec l'instrument il était impossible de rien distinguer.

Gaetano lui rappela qu'il était venu pour chasser des chèvres, ce qu'il avait complètement oublié. Il prit son fusil et se mit à parcourir l'île de l'air d'un homme qui accomplit un devoir plutôt qu'il ne prend un plaisir, et au bout d'un quart d'heure il avait tué une chèvre et deux chevreaux. Mais ces chèvres, quoique sauvages et alertes comme des chamois, avaient une trop grande ressemblance avec nos chèvres domestiques, et Franz ne les regardait pas comme un gibier.

Puis des idées bien autrement puissantes préoccupaient son esprit. Depuis la veille il était véritablement le héros d'un conte des Mille et une Nuits , et invinciblement il était ramené vers la grotte.

Alors, malgré l'inutilité de sa première perquisition, il en recommença une seconde, après avoir dit à Gaetano de faire rôtir un des deux chevreaux. Cette seconde visite dura assez longtemps, car lorsqu'il revint le chevreau était rôti et le déjeuner était prêt.

Franz s'assit à l'endroit où la veille, on était venu l'inviter à souper de la part de cet hôte mystérieux, et il aperçut encore comme une mouette bercée au sommet d'une vague, le petit yacht qui continuait de s'avancer vers la Corse.

«Mais, dit-il à Gaetano, vous m'avez annoncé que le seigneur Simbad faisait voile pour Malaga, tandis qu'il me semble à moi qu'il se dirige directement vers Porto-Vecchio.

—Ne vous rappelez-vous plus, reprit le patron, que parmi les gens de son équipage je vous ai dit qu'il y avait pour le moment deux bandits corses?

—C'est vrai! et il va les jeter sur la côte? dit Franz.

—Justement. Ah! c'est un individu, s'écria Gaetano, qui ne craint ni Dieu ni diable, à ce qu'on dit, et qui se dérangera de cinquante lieues de sa route pour rendre service à un pauvre homme.

—Mais ce genre de service pourrait bien le brouiller avec les autorités du pays où il exerce ce genre de philanthropie, dit Franz.

—Ah! bien, dit Gaetano en riant, qu'est-ce que ça lui fait, à lui, les autorités! il s'en moque pas mal! On n'a qu'à essayer de le poursuivre. D'abord son yacht n'est pas un navire, c'est un oiseau, et il rendrait trois nœuds sur douze à une frégate; et puis il n'a qu'à se jeter lui-même à la côte, est-ce qu'il ne trouvera pas partout des amis?»

Ce qu'il y avait de plus clair dans tout cela, c'est que le seigneur Simbad, l'hôte de Franz, avait l'honneur d'être en relation avec les contrebandiers et les bandits de toutes les côtes de la Méditerranée; ce qui ne laissait pas que d'établir pour lui une position assez étrange.

Quant à Franz, rien ne le retenait plus à Monte-Cristo, il avait perdu tout espoir de trouver le secret de la grotte, il se hâta donc de déjeuner en ordonnant à ses hommes de tenir leur barque prête pour le moment où il aurait fini.

Une demi-heure après, il était à bord.

Il jeta un dernier regard, sur le yacht; il était prêt à disparaître dans le golfe de Porto-Vecchio.

Il donna le signal du départ.

Au moment où la barque se mettait en mouvement, le yacht disparaissait. Avec lui s'effaçait la dernière réalité de la nuit précédente: aussi souper, Simbad, haschich et statues, tout commençait, pour Franz, à se fondre dans le même rêve. La barque marcha toute la journée et toute la nuit; et le lendemain, quand le soleil se leva, c'était l'île de Monte-Cristo qui avait disparu à son tour. Une fois que Franz eut touché la terre, il oublia, momentanément du moins, les événements qui venaient de se passer pour terminer ses affaires de plaisir et de politesse à Florence, et ne s'occuper que de rejoindre son compagnon, qui l'attendait à Rome.

Il partit donc, et le samedi soir il arriva à la place de la Douane par la malle-poste.

L'appartement, comme nous l'avons dit, était retenu d'avance, il n'y avait donc plus qu'à rejoindre l'hôtel de maître Pastrini; ce qui n'était pas chose très facile, car la foule encombrait les rues, et Rome était déjà en proie à cette rumeur sourde et fébrile qui précède les grands événements. Or, à Rome, il y a quatre grands événements par an: le carnaval, la semaine sainte, la Fête-Dieu et la Saint-Pierre.

Tout le reste de l'année, la ville retombe dans sa morne apathie, état intermédiaire entre la vie et la mort, qui la rend semblable à une espèce de station entre ce monde et l'autre, station sublime, halte pleine de poésie et de caractère que Franz avait déjà faite cinq ou six fois, et qu'à chaque fois il avait trouvée plus merveilleuse et plus fantastique encore.

Enfin, il traversa cette foule toujours plus grossissante et plus agitée et atteignit l'hôtel. Sur sa première demande, il lui fut répondu, avec cette impertinence particulière aux cochers de fiacre retenus et aux aubergistes au complet, qu'il n'y avait plus de place pour lui à l'hôtel de Londres. Alors il envoya sa carte à maître Pastrini, et se fit réclamer d'Albert de Morcerf. Le moyen réussi, et maître Pastrini accourut lui-même, s'excusant d'avoir fait attendre Son Excellence, grondant ses garçons, prenant le bougeoir de la main du cicérone qui s'était déjà emparé du voyageur, et se préparait à le mener près d'Albert, quand celui-ci vint à sa rencontre.

L'appartement retenu se composait de deux petites chambres et d'un cabinet. Les deux chambres donnaient sur la rue, circonstance que maître Pastrini fit valoir comme y ajoutant un mérite inappréciable. Le reste de l'étage était loué à un personnage fort riche, que l'on croyait Sicilien ou Maltais; l'hôtelier ne put pas dire au juste à laquelle des deux nations appartenait ce voyageur.

«C'est fort bien, maître Pastrini, dit Franz, mais il nous faudrait tout de suite un souper quelconque pour ce soir, et une calèche pour demain et les jours suivants.

—Quant au souper, répondit l'aubergiste, vous allez être servis à l'instant même; mais quant à la calèche....

—Comment! quant à la calèche! s'écria Albert. Un instant, un instant! ne plaisantons pas, maître Pastrini! il nous faut une calèche.

—Monsieur, dit l'aubergiste, on fera tout ce qu'on pourra pour vous en avoir une. Voilà tout ce que je puis vous dire.

—Et quand aurons-nous la réponse? demanda Franz.

—Demain matin, répondit l'aubergiste.

—Que diable! dit Albert, on la paiera plus cher, voilà tout: on sait ce que c'est; chez Drake ou Aaron vingt-cinq francs pour les jours ordinaires et trente ou trente-cinq francs pour les dimanches et fêtes; mettez cinq francs par jour de courtage, cela fera quarante et n'en parlons plus.

—J'ai bien peur que ces messieurs, même en offrant le double, ne puissent pas s'en procurer.

—Alors qu'on fasse mettre des chevaux à la mienne; elle est un peu écornée par le voyage, mais n'importe.

—On ne trouvera pas de chevaux.»

Albert regarda Franz en homme auquel on fait une réponse qui lui paraît incompréhensible.

«Comprenez-vous cela, Franz! pas de chevaux, dit-il; mais des chevaux de poste, ne pourrait-on pas en avoir?

—Ils sont tous loués depuis quinze jours, et il ne reste maintenant que ceux absolument nécessaires au service.

—Que dites-vous de cela? demanda Franz.

—Je dis que; lorsqu'une chose passe mon intelligence, j'ai l'habitude de ne pas m'appesantir sur cette chose et de passer à une autre. Le souper est-il prêt, maître Pastrini?

—Oui, Excellence.

—Eh bien, soupons d'abord.

—Mais la calèche et les chevaux? dit Franz.

—Soyez tranquille, cher ami, ils viendront tout seuls; il ne s'agira que d'y mettre le prix.»

Et Morcerf, avec cette admirable philosophie qui ne croit rien impossible tant qu'elle sent sa bourse ronde ou son portefeuille garni, soupa, se coucha, s'endormit sur les deux oreilles, et rêva qu'il courait le carnaval dans une calèche à six chevaux.


32. 32. Wecker 32. Ξυπνητήρι 32. Alarm clock 32. 32. Reloj despertador 32. Wekker 32. Despertador Réveil Awakening

Réveil.

Lorsque Franz revint à lui, les objets extérieurs semblaient une seconde partie de son rêve; il se crut dans un sépulcre où pénétrait à peine, comme un regard de pitié, un rayon de soleil; il étendit la main et sentit de la pierre; il se mit sur son séant: il était couché dans son burnous, sur un lit de bruyères sèches fort doux et fort odoriférant. When Franz returned to him, the external objects seemed a second part of his dream; he believed himself in a sepulcher in which, like a look of pity, a ray of sunlight penetrated; he stretched out his hand and felt some stone; He sat up in his bed: he was lying in his burnous on a bed of dry heather, very sweet and very fragrant.

Toute vision avait disparu, et, comme si les statues n’eussent été que des ombres sorties de leurs tombeaux pendant son rêve, elles s’étaient enfuies à son réveil. Alle Visionen waren verschwunden, und als wären die Statuen nur Schatten gewesen, die während seines Traums aus ihren Gräbern aufgestiegen waren, waren sie auch nach seinem Erwachen verschwunden. All vision was gone, and, as if the statues had been shadows rising from their tombs during his dream, they had fled when he woke up.

Il fit quelques pas vers le point d’où venait le jour; à toute l’agitation du songe succédait le calme de la réalité. He took a few steps towards the point from which the day came; all the agitation of the dream succeeded the calm of reality. Il se vit dans une grotte, s’avança du côté de l’ouverture, et à travers la porte cintrée aperçut un ciel bleu et une mer d’azur. He saw himself in a cave, advanced on the side of the opening, and through the arched door saw a blue sky and a sea of ​​azure. L’air et l’eau resplendissaient aux rayons du soleil du matin; sur le rivage, les matelots étaient assis causant et riant; à dix pas en mer la barque se balançait gracieusement sur son ancre. The air and the water shone in the rays of the morning sun; on the shore the sailors were seated chatting and laughing; ten paces out at sea, the boat swayed gracefully on its anchor.

Alors il savoura quelque temps cette brise fraîche qui lui passait sur le front; il écouta le bruit affaibli de la vague qui se mouvait sur le bord et laissait sur les roches une dentelle d’écume blanche comme de l’argent; il se laissa aller sans réfléchir, sans penser à ce charme divin qu’il y a dans les choses de la nature, surtout lorsqu’on sort d’un rêve fantastique; puis peu à peu cette vie du dehors, si calme, si pure, si grande, lui rappela l’invraisemblance de son sommeil, et les souvenirs commencèrent à rentrer dans sa mémoire. Then he savored for some time the cool breeze which passed over his forehead; he listened to the faint sound of the wave moving on the edge and leaving a lace of foam white as silver on the rocks; he let himself go without thinking, without thinking of that divine charm that there is in the things of nature, especially when one comes out of a fantastic dream; then little by little this life outside, so calm, so pure, so great, reminded him of the improbability of his sleep, and the memories began to return to his memory.

Il se souvint de son arrivée dans l’île, de sa présentation à un chef de contrebandiers, d’un palais souterrain plein de splendeurs, d’un souper excellent et d’une cuillerée de haschich. He remembered his arrival on the island, his presentation to a chief smuggler, an underground palace full of splendor, an excellent supper and a spoonful of hashish.

Seulement, en face de cette réalité de plein jour, il lui semblait qu’il y avait au moins un an que toutes ces choses s’étaient passées, tant le rêve qu’il avait fait était vivant dans sa pensée et prenait d’importance dans son esprit. Only, in the face of this reality of daylight, it seemed to him that it had been at least a year since all these things had happened, as long as the dream he had made was alive in his thought and took on importance in his mind. Aussi de temps en temps son imagination faisait asseoir au milieu des matelots, ou traverser un rocher, ou se balancer sur la barque, une de ces ombres qui avaient étoilé sa nuit de leurs baisers. So from time to time his imagination would sit in the midst of the sailors, or cross a rock, or sway on the boat, one of those shadows that had stared his night with their kisses. Du reste, il avait la tête parfaitement libre et le corps parfaitement reposé: aucune lourdeur dans le cerveau, mais, au contraire, un certain bien-être général, une faculté d’absorber l’air et le soleil plus grande que jamais. Besides, his head was perfectly free and his body perfectly rested: no heaviness in the brain, but, on the contrary, a certain general well-being, a faculty of absorbing the air and the sun greater than ever.

Il s’approcha donc gaiement de ses matelots. So he approached his sailors cheerfully.

Dès qu’ils le revirent ils se levèrent, et le patron s’approcha de lui. As soon as they saw him again they got up, and the boss approached him. Dès qu'ils le revirent ils se levèrent, et le patron s'approcha de lui.

«Le seigneur Simbad, lui dit-il, nous a chargés de tous ses compliments pour Votre Excellence, et nous a dit de lui exprimer le regret qu’il a de ne pouvoir prendre congé d’elle; mais il espère que vous l’excuserez quand vous saurez qu’une affaire très pressante l’appelle à Malaga. "The Lord Simbad," said he, "has entrusted us with all his compliments for your Excellency, and has told us to express to him the regret that he has not been able to take leave of her; but he hopes that you will excuse him when you know that a very pressing affair is calling him to Malaga.

—Ah çà! -Oh my! mon cher Gaetano, dit Franz, tout cela est donc véritablement une réalité: il existe un homme qui m’a reçu dans cette île, qui m’y a donné une hospitalité royale, et qui est parti pendant mon sommeil? my dear Gaetano, "said Franz," all this is really a reality: there is a man who received me on this island, who gave me a royal hospitality, and who went away while I slept?

—Il existe si bien, que voilà son petit yacht qui s’éloigne, toutes voiles dehors, et que, si vous voulez prendre votre lunette d’approche, vous reconnaîtrez selon toute probabilité, votre hôte au milieu de son équipage.» "He exists so well that his little yacht is going away, all sails out, and if you want to take your telescope, you will in all probability recognize your host among his crew."

Et, en disant ces paroles, Gaetano étendait le bras dans la direction d’un petit bâtiment qui faisait voile vers la pointe méridionale de la Corse. And, saying these words, Gaetano extended his arm in the direction of a little vessel which was sailing towards the southern point of Corsica.

Franz tira sa lunette, la mit à son point de vue, et la dirigea vers l’endroit indiqué. Franz took out his telescope, put it to his point of view, and directed it to the place indicated.

Gaetano ne se trompait pas. Gaetano was not mistaken. Sur l’arrière du bâtiment, le mystérieux étranger se tenait debout tourné de son côté, et tenant comme lui une lunette à la main; il avait en tout point le costume sous lequel il était apparu la veille à son convive, et agitait son mouchoir en signe d’adieu. On the back of the building, the mysterious stranger was standing on his side, and holding a telescope in his hand; he had in all respects the costume under which he had appeared the day before to his guest, and waved his handkerchief as a sign of adieu.

Franz lui rendit son salut en tirant à son tour son mouchoir et en l’agitant comme il agitait le sien. Franz returned his greeting by firing his handkerchief and waving it as he waved his hand.

Au bout d’une seconde, un léger nuage de fumée se dessina à la poupe du bâtiment, se détacha gracieusement de l’arrière et monta lentement vers le ciel; puis une faible détonation arriva jusqu’à Franz. After a second, a light cloud of smoke formed at the stern of the vessel, detached gracefully from the stern, and slowly rose skyward; then a weak detonation reached Franz.

«Tenez, entendez-vous, dit Gaetano, le voilà qui vous dit adieu!» "Here, do you hear," said Gaetano, "here he is saying good-bye!"

Le jeune homme prit sa carabine et la déchargea en l’air, mais sans espérance que le bruit pût franchir la distance qui séparait le yacht de la côte. The young man took his carbine and discharged it in the air, but without hope that the noise could cross the distance which separated the yacht from the coast.

«Qu’ordonne Votre Excellence? "What does Your Excellency order? dit Gaetano.

—D’abord que vous m’allumiez une torche. “First you light a torch for me.

—Ah! oui, je comprends, reprit le patron, pour chercher l’entrée de l’appartement enchanté. yes, I understand, "resumed the patron," to seek the entrance to the enchanted apartment. Bien du plaisir, Excellence, si la chose vous amuse, et je vais vous donner la torche demandée. Good pleasure, Excellency, if the thing amuses you, and I will give you the requested torch. Moi aussi, j’ai été possédé de l’idée qui vous tient, et je m’en suis passé la fantaisie trois ou quatre fois; mais j’ai fini par y renoncer. I, too, have been possessed of the idea that holds you, and I have fancied it three or four times; but I ended up giving it up. Giovanni, ajouta-t-il, allume une torche et apporte-la à Son Excellence.»

Giovanni obéit. Franz prit la torche et entra dans le souterrain, suivi de Gaetano. Franz took the torch and entered the underground passage, followed by Gaetano.

Il reconnut la place où il s’était réveillé à son lit de bruyères encore tout froissé; mais il eut beau promener sa torche sur toute la surface extérieure de la grotte il ne vit rien, si ce n’est, à des traces de fumée, que d’autres avant lui avaient déjà tenté inutilement la même investigation. He recognized the place where he had awakened to his bed of heather still wrinkled; but although he had walked his torch all over the outer surface of the cave, he saw nothing, except traces of smoke, that others before him had already tried the same investigation unnecessarily.

Cependant il ne laissa pas un pied de cette muraille granitique, impénétrable comme l’avenir, sans l’examiner; il ne vit pas une gerçure qu’il n’y introduisît la lame de son couteau de chasse; il ne remarqua pas un point saillant qu’il n’appuyât dessus, dans l’espoir qu’il céderait; mais tout fut inutile, et il perdit, sans aucun résultat, deux heures à cette recherche. Yet he did not leave one foot of this granite wall, impenetrable as the future, without examining it; he did not see a crack that he did not introduce the blade of his hunting knife; he did not notice a point which he did not press on, in the hope that he would yield; but all was useless, and he lost, without any result, two hours in this search.

Au bout de ce temps, il y renonça; Gaetano était triomphant. At the end of this time, he gave it up; Gaetano was triumphant.

Quand Franz revint sur la plage, le yacht n’apparaissait plus que comme un petit point blanc à l’horizon, il eut recours à sa lunette, mais même avec l’instrument il était impossible de rien distinguer. When Franz returned to the beach, the yacht appeared only as a small white dot on the horizon, he had recourse to his telescope, but even with the instrument it was impossible to distinguish anything.

Gaetano lui rappela qu’il était venu pour chasser des chèvres, ce qu’il avait complètement oublié. Gaetano reminded him that he had come to hunt goats, which he had completely forgotten. Il prit son fusil et se mit à parcourir l’île de l’air d’un homme qui accomplit un devoir plutôt qu’il ne prend un plaisir, et au bout d’un quart d’heure il avait tué une chèvre et deux chevreaux. He took his rifle and began to walk the island of the air of a man who performs a duty rather than a pleasure, and after a quarter of an hour he had killed a goat and two kids. Mais ces chèvres, quoique sauvages et alertes comme des chamois, avaient une trop grande ressemblance avec nos chèvres domestiques, et Franz ne les regardait pas comme un gibier. But these goats, although wild and alert as chamois, bore too much resemblance to our domestic goats, and Franz did not regard them as game.

Puis des idées bien autrement puissantes préoccupaient son esprit. Then far more powerful ideas preoccupied his mind. Depuis la veille il était véritablement le héros d’un conte des  Mille et une Nuits , et invinciblement il était ramené vers la grotte. Since the day before he had truly been the hero of a tale from A Thousand and One Nights, and invincibly he had been brought back to the cave.

Alors, malgré l’inutilité de sa première perquisition, il en recommença une seconde, après avoir dit à Gaetano de faire rôtir un des deux chevreaux. So, despite the uselessness of his first search, he started a second one again, after having told Gaetano to roast one of the two kids. Cette seconde visite dura assez longtemps, car lorsqu’il revint le chevreau était rôti et le déjeuner était prêt. This second visit lasted quite a long time, for when he returned the kid was roasted and lunch was ready.

Franz s’assit à l’endroit où la veille, on était venu l’inviter à souper de la part de cet hôte mystérieux, et il aperçut encore comme une mouette bercée au sommet d’une vague, le petit yacht qui continuait de s’avancer vers la Corse. Franz sat down at the place where the day before, they had come to invite him to supper on behalf of this mysterious host, and he saw again like a seagull cradled at the top of a wave, the small yacht which continued to sail. 'move towards Corsica.

«Mais, dit-il à Gaetano, vous m’avez annoncé que le seigneur Simbad faisait voile pour Malaga, tandis qu’il me semble à moi qu’il se dirige directement vers Porto-Vecchio. “But,” he said to Gaetano, “you told me that Lord Simbad was sailing for Malaga, while it seems to me that he is heading directly for Porto-Vecchio.

—Ne vous rappelez-vous plus, reprit le patron, que parmi les gens de son équipage je vous ai dit qu’il y avait pour le moment deux bandits corses? "Do you not remember any more," replied the skipper, "that among the people in his crew I told you that there were, for the moment, two Corsican bandits?"

—C’est vrai! -It's true! et il va les jeter sur la côte? and he's going to throw them on the coast? dit Franz.

—Justement. -Exactly. Ah! c’est un individu, s’écria Gaetano, qui ne craint ni Dieu ni diable, à ce qu’on dit, et qui se dérangera de cinquante lieues de sa route pour rendre service à un pauvre homme. He is an individual, cried Gaetano, who fears neither God nor the devil, it is said, and who will be fifty leagues out of his way to render service to a poor man.

—Mais ce genre de service pourrait bien le brouiller avec les autorités du pays où il exerce ce genre de philanthropie, dit Franz. "But this kind of service could well confuse him with the authorities of the country where he exercises this kind of philanthropy," Franz said.

—Ah! bien, dit Gaetano en riant, qu’est-ce que ça lui fait, à lui, les autorités! well, said Gaetano laughing, what do the authorities do to him! il s’en moque pas mal! he doesn't really care! On n’a qu’à essayer de le poursuivre. We just have to try to pursue it. D’abord son yacht n’est pas un navire, c’est un oiseau, et il rendrait trois nœuds sur douze à une frégate; et puis il n’a qu’à se jeter lui-même à la côte, est-ce qu’il ne trouvera pas partout des amis?» First of all, his yacht is not a ship, it is a bird, and it would give three knots out of twelve to a frigate; and then he has only to throw himself on the coast, won't he find friends everywhere? ”

Ce qu’il y avait de plus clair dans tout cela, c’est que le seigneur Simbad, l’hôte de Franz, avait l’honneur d’être en relation avec les contrebandiers et les bandits de toutes les côtes de la Méditerranée; ce qui ne laissait pas que d’établir pour lui une position assez étrange. What was clearer in all of this was that Lord Simbad, the host of Franz, had the honor of being in contact with smugglers and bandits from all the coasts of the Mediterranean; which did not stop establishing a rather strange position for him.

Quant à Franz, rien ne le retenait plus à Monte-Cristo, il avait perdu tout espoir de trouver le secret de la grotte, il se hâta donc de déjeuner en ordonnant à ses hommes de tenir leur barque prête pour le moment où il aurait fini. As for Franz, nothing held him back in Monte Cristo any longer, he had lost all hope of finding the secret of the cave, so he hastened to lunch by ordering his men to keep their boat ready for the moment when he was finished. .

Une demi-heure après, il était à bord. Half an hour later, he was on board.

Il jeta un dernier regard, sur le yacht; il était prêt à disparaître dans le golfe de Porto-Vecchio. He took one last look at the yacht, ready to disappear into the gulf of Porto-Vecchio.

Il donna le signal du départ. He gave the starting signal.

Au moment où la barque se mettait en mouvement, le yacht disparaissait. As the boat set off, the yacht disappeared. Avec lui s’effaçait la dernière réalité de la nuit précédente: aussi souper, Simbad, haschich et statues, tout commençait, pour Franz, à se fondre dans le même rêve. With him was erased the last reality of the previous night: also supper, Simbad, hashish and statues, everything began, for Franz, to merge into the same dream. La barque marcha toute la journée et toute la nuit; et le lendemain, quand le soleil se leva, c’était l’île de Monte-Cristo qui avait disparu à son tour. The boat ran all day and all night; and the next day, when the sun rose, it was the island of Monte Cristo which had disappeared in its turn. Une fois que Franz eut touché la terre, il oublia, momentanément du moins, les événements qui venaient de se passer pour terminer ses affaires de plaisir et de politesse à Florence, et ne s’occuper que de rejoindre son compagnon, qui l’attendait à Rome. Once Franz had touched the ground, he forgot, momentarily at least, the events which had just taken place to finish his business of pleasure and politeness in Florence, and only to be occupied with joining his companion, who was waiting for him. in Rome.

Il partit donc, et le samedi soir il arriva à la place de la Douane par la malle-poste. So he left, and on Saturday evening he arrived at the Place de la Douane by mail.

L’appartement, comme nous l’avons dit, était retenu d’avance, il n’y avait donc plus qu’à rejoindre l’hôtel de maître Pastrini; ce qui n’était pas chose très facile, car la foule encombrait les rues, et Rome était déjà en proie à cette rumeur sourde et fébrile qui précède les grands événements. The apartment, as we have said, was booked in advance, so there was nothing left to do but go to the mansion of Pastrini; which was not a very easy thing, for the crowd crowded the streets, and Rome was already in the grip of that deaf and feverish rumor which precedes great events. Or, à Rome, il y a quatre grands événements par an: le carnaval, la semaine sainte, la Fête-Dieu et la Saint-Pierre. However, in Rome, there are four major events per year: Carnival, Holy Week, Corpus Christi and St. Peter's.

Tout le reste de l’année, la ville retombe dans sa morne apathie, état intermédiaire entre la vie et la mort, qui la rend semblable à une espèce de station entre ce monde et l’autre, station sublime, halte pleine de poésie et de caractère que Franz avait déjà faite cinq ou six fois, et qu’à chaque fois il avait trouvée plus merveilleuse et plus fantastique encore. All the rest of the year, the city falls back into its gloomy apathy, an intermediate state between life and death, which makes it like a sort of station between this world and the next, a sublime station, a stop full of poetry and character which Franz had already made five or six times, and which each time he had found more marvelous and more fantastic still.

Enfin, il traversa cette foule toujours plus grossissante et plus agitée et atteignit l’hôtel. Finally, he walked through this ever-growing and agitated crowd and reached the hotel. Sur sa première demande, il lui fut répondu, avec cette impertinence particulière aux cochers de fiacre retenus et aux aubergistes au complet, qu’il n’y avait plus de place pour lui à l’hôtel de Londres. At his first request, he was told, with that impertinence peculiar to detained cab drivers and full innkeepers, that there was no room for him at the Hotel de Londres. Alors il envoya sa carte à maître Pastrini, et se fit réclamer d’Albert de Morcerf. So he sent his card to Master Pastrini, and had himself claimed from Albert de Morcerf. Le moyen réussi, et maître Pastrini accourut lui-même, s’excusant d’avoir fait attendre Son Excellence, grondant ses garçons, prenant le bougeoir de la main du cicérone qui s’était déjà emparé du voyageur, et se préparait à le mener près d’Albert, quand celui-ci vint à sa rencontre. The means succeeded, and Master Pastrini hastened himself, apologizing for having kept His Excellency waiting, scolding his boys, taking the candlestick from the hand of the cicerone who had already seized the traveler, and was preparing to lead him. near Albert, when the latter came to meet him.

L’appartement retenu se composait de deux petites chambres et d’un cabinet. The chosen apartment consisted of two small bedrooms and a study. Les deux chambres donnaient sur la rue, circonstance que maître Pastrini fit valoir comme y ajoutant un mérite inappréciable. The two bedrooms faced the street, a circumstance that Master Pastrini argued as adding invaluable merit. Le reste de l’étage était loué à un personnage fort riche, que l’on croyait Sicilien ou Maltais; l’hôtelier ne put pas dire au juste à laquelle des deux nations appartenait ce voyageur. The rest of the floor was rented to a very rich person, who was believed to be Sicilian or Maltese; the hotelier could not say exactly to which of the two nations this traveler belonged.

«C’est fort bien, maître Pastrini, dit Franz, mais il nous faudrait tout de suite un souper quelconque pour ce soir, et une calèche pour demain et les jours suivants. "Very well, Master Pastrini," said Franz, "but we would immediately need some sort of supper for this evening, and a carriage for tomorrow and the following days."

—Quant au souper, répondit l’aubergiste, vous allez être servis à l’instant même; mais quant à la calèche.... “As for supper,” replied the innkeeper, “you will be served immediately; but as for the carriage ....

—Comment! -How do you know! quant à la calèche! as for the carriage! s’écria Albert. exclaimed Albert. Un instant, un instant! One moment, one moment! ne plaisantons pas, maître Pastrini! let's not joke, master Pastrini! il nous faut une calèche. we need a carriage.

—Monsieur, dit l’aubergiste, on fera tout ce qu’on pourra pour vous en avoir une. “Sir,” said the innkeeper, “we'll do everything we can to get you one. Voilà tout ce que je puis vous dire. That's all I can say.

—Et quand aurons-nous la réponse? “And when do we get the answer? demanda Franz. Franz asked.

—Demain matin, répondit l’aubergiste. -Tomorrow morning," replied the innkeeper.

—Que diable! -What the hell! dit Albert, on la paiera plus cher, voilà tout: on sait ce que c’est; chez Drake ou Aaron vingt-cinq francs pour les jours ordinaires et trente ou trente-cinq francs pour les dimanches et fêtes; mettez cinq francs par jour de courtage, cela fera quarante et n’en parlons plus. said Albert, we'll pay more for it, that's all: we know what it is; at Drake or Aaron twenty-five francs for ordinary days and thirty or thirty-five francs for Sundays and holidays; put five francs a day of brokerage, that will make forty and let's not talk about it any more.

—J’ai bien peur que ces messieurs, même en offrant le double, ne puissent pas s’en procurer. "I'm afraid these gentlemen, even if they offer double, won't be able to get hold of it."

—Alors qu’on fasse mettre des chevaux à la mienne; elle est un peu écornée par le voyage, mais n’importe. "While they put horses in mine; she's a little chipped from the trip, but it doesn't matter.

—On ne trouvera pas de chevaux.» “We won't find any horses.”

Albert regarda Franz en homme auquel on fait une réponse qui lui paraît incompréhensible. Albert looked at Franz like a man to whom an answer was given which seemed incomprehensible to him.

«Comprenez-vous cela, Franz! "Do you understand that, Franz! pas de chevaux, dit-il; mais des chevaux de poste, ne pourrait-on pas en avoir? no horses, he said; but post horses, could we not have some?

—Ils sont tous loués depuis quinze jours, et il ne reste maintenant que ceux absolument nécessaires au service. “They have all been hired for a fortnight, and now only those absolutely necessary for the service remain.

—Que dites-vous de cela? -How about that? demanda Franz. Franz asked.

—Je dis que; lorsqu’une chose passe mon intelligence, j’ai l’habitude de ne pas m’appesantir sur cette chose et de passer à une autre. -I say that; when something passes my intelligence, I usually do not dwell on this thing and move on to another. Le souper est-il prêt, maître Pastrini? Is supper ready, Master Pastrini?

—Oui, Excellence. -Yes, Excellency.

—Eh bien, soupons d’abord. “Well, let's have supper first.

—Mais la calèche et les chevaux? -But the carriage and horses? dit Franz.

—Soyez tranquille, cher ami, ils viendront tout seuls; il ne s’agira que d’y mettre le prix.» "Be quiet, dear friend, they will come alone; it will only be a question of putting the price on it. "

Et Morcerf, avec cette admirable philosophie qui ne croit rien impossible tant qu’elle sent sa bourse ronde ou son portefeuille garni, soupa, se coucha, s’endormit sur les deux oreilles, et rêva qu’il courait le carnaval dans une calèche à six chevaux. And Morcerf, with that admirable philosophy which believes nothing impossible as long as she feels her round purse or her wallet, supple, lie down, fall asleep on both ears, and dream that he was running the carnival in a carriage at six horses.