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La Princesse de Clèves, La Princesse de Clèves - Premiere Partie - Section Un (1)

La Princesse de Clèves - Premiere Partie - Section Un (1)

Section un de la Princesse de Clèves

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La princesse de Clèves par Madame de La Feyette, section un, premiere partie

La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Ce prince était galant, bien fait et amoureux; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas des témoignages moins éclatants.

Comme il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps, il en faisait une de ses plus grandes occupations. C'étaient tous les jours des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou de semblables divertissements; les couleurs et les chiffres de madame de Valentinois paraissaient partout, et elle paraissait elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir mademoiselle de La Marck, sa petite-fille, qui était alors à marier. La présence de la reine autorisait la sienne. Cette princesse était belle, quoiqu'elle eût passé la première jeunesse; elle aimait la grandeur, la magnificence et les plaisirs. Le roi l'avait épousée lorsqu'il était encore duc d'Orléans, et qu'il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François premier, son père.

L'humeur ambitieuse de la reine lui faisait trouver une grande douceur à régner; il semblait qu'elle souffrît sans peine l'attachement du roi pour la duchesse de Valentinois, et elle n'en témoignait aucune jalousie; mais elle avait une si profonde dissimulation, qu'il était difficile de juger de ses sentiments, et la politique l'obligeait d'approcher cette duchesse de sa personne, afin d'en approcher aussi le roi. Ce prince aimait le commerce des femmes, même de celles dont il n'était pas amoureux: il demeurait tous les jours chez la reine à l'heure du cercle, où tout ce qu'il y avait de plus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre sexe, ne manquait pas de se trouver. Jamais cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommes admirablement bien faits; et il semblait que la nature eût pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau, dans les plus grandes princesses et dans les plus grands princes. Madame Élisabeth de France, qui fut depuis reine d'Espagne, commençait à faire paraître un esprit surprenant et cette incomparable beauté qui lui a été si funeste. Marie Stuart, reine d'Écosse, qui venait d'épouser monsieur le dauphin, et qu'on appelait la reine Dauphine, était une personne parfaite pour l'esprit et pour le corps: elle avait été élevée à la cour de France, elle en avait pris toute la politesse, et elle était née avec tant de dispositions pour toutes les belles choses, que, malgré sa grande jeunesse, elle les aimait et s'y connaissait mieux que personne. La reine, sa belle-mère, et Madame, soeur du roi, aimaient aussi les vers, la comédie et la musique. Le goût que le roi François premier avait eu pour la poésie et pour les lettres régnait encore en France; et le roi son fils aimant les exercices du corps, tous les plaisirs étaient à la cour. Mais ce qui rendait cette cour belle et majestueuse était le nombre infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite extraordinaire. Ceux que je vais nommer étaient, en des manières différentes, l'ornement et l'admiration de leur siècle.

Le roi de Navarre attirait le respect de tout le monde par la grandeur de son rang et par celle qui paraissait en sa personne. Il excellait dans la guerre, et le duc de Guise lui donnait une émulation qui l'avait porté plusieurs fois à quitter sa place de général, pour aller combattre auprès de lui comme un simple soldat, dans les lieux les plus périlleux. Il est vrai aussi que ce duc avait donné des marques d'une valeur si admirable et avait eu de si heureux succès, qu'il n'y avait point de grand capitaine qui ne dût le regarder avec envie. Sa valeur était soutenue de toutes les autres grandes qualités: il avait un esprit vaste et profond, une âme noble et élevée, et une égale capacité pour la guerre et pour les affaires. Le cardinal de Lorraine, son frère, était né avec une ambition démesurée, avec un esprit vif et une éloquence admirable, et il avait acquis une science profonde, dont il se servait pour se rendre considérable en défendant la religion catholique qui commençait d'être attaquée. Le chevalier de Guise, que l'on appela depuis le grand prieur, était un prince aimé de tout le monde, bien fait, plein d'esprit, plein d'adresse, et d'une valeur célèbre par toute l'Europe. Le prince de Condé, dans un petit corps peu favorisé de la nature, avait une âme grande et hautaine, et un esprit qui le rendait aimable aux yeux même des plus belles femmes. Le duc de Nevers, dont la vie était glorieuse par la guerre et par les grands emplois qu'il avait eus, quoique dans un âge un peu avancé, faisait les délices de la cour. Il avait trois fils parfaitement bien faits: le second, qu'on appelait le prince de Clèves, était digne de soutenir la gloire de son nom; il était brave et magnifique, et il avait une prudence qui ne se trouve guère avec la jeunesse. Le vidame de Chartres, descendu de cette ancienne maison de Vendôme, dont les princes du sang n'ont point dédaigné de porter le nom, était également distingué dans la guerre et dans la galanterie. Il était beau, de bonne mine, vaillant, hardi, libéral; toutes ces bonnes qualités étaient vives et éclatantes; enfin, il était seul digne d'être comparé au duc de Nemours, si quelqu'un lui eût pu être comparable. Mais ce prince était un chef-d'oeuvre de la nature; ce qu'il avait de moins admirable était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettait au-dessus des autres était une valeur incomparable, et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions, que l'on n'a jamais vu qu'à lui seul; il avait un enjouement qui plaisait également aux hommes et aux femmes, une adresse extraordinaire dans tous ses exercices, une manière de s'habiller qui était toujours suivie de tout le monde, sans pouvoir être imitée, et enfin, un air dans toute sa personne, qui faisait qu'on ne pouvait regarder que lui dans tous les lieux où il paraissait. Il n'y avait aucune dame dans la cour, dont la gloire n'eût été flattée de le voir attaché à elle; peu de celles à qui il s'était attaché se pouvaient vanter de lui avoir résisté, et même plusieurs à qui il n'avait point témoigné de passion n'avaient pas laissé d'en avoir pour lui. Il avait tant de douceur et tant de disposition à la galanterie, qu'il ne pouvait refuser quelques soins à celles qui tâchaient de lui plaire: ainsi il avait plusieurs maîtresses, mais il était difficile de deviner celle qu'il aimait véritablement. Il allait souvent chez la reine dauphine; la beauté de cette princesse, sa douceur, le soin qu'elle avait de plaire à tout le monde, et l'estime particulière qu'elle témoignait à ce prince, avaient souvent donné lieu de croire qu'il levait les yeux jusqu'à elle. Messieurs de Guise, dont elle était nièce, avaient beaucoup augmenté leur crédit et leur considération par son mariage; leur ambition les faisait aspirer à s'égaler aux princes du sang, et à partager le pouvoir du connétable de Montmorency. Le roi se reposait sur lui de la plus grande partie du gouvernement des affaires, et traitait le duc de Guise et le maréchal de Saint-André comme ses favoris. Mais ceux que la faveur ou les affaires approchaient de sa personne ne s'y pouvaient maintenir qu'en se soumettant à la duchesse de Valentinois; et quoiqu'elle n'eût plus de jeunesse ni de beauté, elle le gouvernait avec un empire si absolu, que l'on peut dire qu'elle était maîtresse de sa personne et de l'État.

Le roi avait toujours aimé le connétable, et sitôt qu'il avait commencé à régner, il l'avait rappelé de l'exil où le roi François premier l'avait envoyé. La cour était partagée entre messieurs de Guise et le connétable, qui était soutenu des princes du sang. L'un et l'autre parti avait toujours songé à gagner la duchesse de Valentinois. Le duc d'Aumale, frère du duc de Guise, avait épousé une de ses filles; le connétable aspirait à la même alliance. Il ne se contentait pas d'avoir marié son fils aîné avec madame Diane, fille du roi et d'une dame de Piémont, qui se fit religieuse aussitôt qu'elle fut accouchée. Ce mariage avait eu beaucoup d'obstacles, par les promesses que monsieur de Montmorency avait faites à mademoiselle de Piennes, une des filles d'honneur de la reine; et bien que le roi les eût surmontés avec une patience et une bonté extrême, ce connétable ne se trouvait pas encore assez appuyé, s'il ne s'assurait de madame de Valentinois, et s'il ne la séparait de messieurs de Guise, dont la grandeur commençait à donner de l'inquiétude à cette duchesse. Elle avait retardé, autant qu'elle avait pu, le mariage du dauphin avec la reine d'Écosse: la beauté et l'esprit capable et avancé de cette jeune reine, et l'élévation que ce mariage donnait à messieurs de Guise, lui étaient insupportables. Elle haïssait particulièrement le cardinal de Lorraine; il lui avait parlé avec aigreur, et même avec mépris. Elle voyait qu'il prenait des liaisons avec la reine; de sorte que le connétable la trouva disposée à s'unir avec lui, et à entrer dans son alliance, par le mariage de mademoiselle de La Marck, sa petite fille, avec monsieur d'Anville, son second fils, qui succéda depuis à sa charge sous le règne de Charles IX. Le connétable ne crut pas trouver d'obstacles dans l'esprit de monsieur d'Anville pour un mariage, comme il en avait trouvé dans l'esprit de monsieur de Montmorency; mais, quoique les raisons lui en fussent cachées, les difficultés n'en furent guère moindres. Monsieur d'Anville était éperdument amoureux de la reine dauphine, et, quelque peu d'espérance qu'il eût dans cette passion, il ne pouvait se résoudre à prendre un engagement qui partagerait ses soins. Le maréchal de Saint-André était le seul dans la cour qui n'eût point pris de parti. Il était un des favoris, et sa faveur ne tenait qu'à sa personne: le roi l'avait aimé dès le temps qu'il était dauphin; et depuis, il l'avait fait maréchal de France, dans un âge où l'on n'a pas encore accoutumé de prétendre aux moindres dignités. Sa faveur lui donnait un éclat qu'il soutenait par son mérite et par l'agrément de sa personne, par une grande délicatesse pour sa table et pour ses meubles, et par la plus grande magnificence qu'on eût jamais vue en un particulier. La libéralité du roi fournissait à cette dépense; ce prince allait jusqu'à la prodigalité pour ceux qu'il aimait; il n'avait pas toutes les grandes qualités, mais il en avait plusieurs, et surtout celle d'aimer la guerre et de l'entendre; aussi avait-il eu d'heureux succès et si on en excepte la bataille de Saint-Quentin, son règne n'avait été qu'une suite de victoires. Il avait gagné en personne la bataille de Renty; le Piémont avait été conquis; les Anglais avaient été chassés de France, et l'empereur Charles-Quint avait vu finir sa bonne fortune devant la ville de Metz, qu'il avait assiégée inutilement avec toutes les forces de l'Empire et de l'Espagne. Néanmoins, comme le malheur de Saint-Quentin avait diminué l'espérance de nos conquêtes, et que, depuis, la fortune avait semblé se partager entre les deux rois, ils se trouvèrent insensiblement disposés à la paix.

La duchesse douairière de Lorraine avait commencé à en faire des propositions dans le temps du mariage de monsieur le dauphin; il y avait toujours eu depuis quelque négociation secrète. Enfin, Cercamp, dans le pays d'Artois, fut choisi pour le lieu où l'on devait s'assembler. Le cardinal de Lorraine, le connétable de Montmorency et le maréchal de Saint-André s'y trouvèrent pour le roi; le duc d'Albe et le prince d'Orange, pour Philippe II; et le duc et la duchesse de Lorraine furent les médiateurs. Les principaux articles étaient le mariage de madame Élisabeth de France avec Don Carlos, infant d'Espagne, et celui de Madame soeur du roi, avec monsieur de Savoie.


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Section un de la Princesse de Clèves Section one of the Princess of Cleves

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La princesse de Clèves par Madame de La Feyette, section un, premiere partie The Princess of Cleves by Madame de La Feyette, section one, first part

La magnificence et la galanterie n'ont jamais paru en France avec tant d'éclat que dans les dernières années du règne de Henri second. Pracht und Galanterie traten in Frankreich nie so glänzend auf wie in den letzten Regierungsjahren Heinrichs des Zweiten. Magnificence and gallantry never appeared in France with so much brilliance as in the last years of the reign of Henry the Second. Пишність і галантність ніколи не були такими помітними у Франції, як в останні роки правління Генріха II. Ce prince était galant, bien fait et amoureux; quoique sa passion pour Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois, eût commencé il y avait plus de vingt ans, elle n'en était pas moins violente, et il n'en donnait pas des témoignages moins éclatants. Dieser Prinz war galant, gut gemacht und verliebt; Obwohl seine Leidenschaft für Diane de Poitiers, Herzogin von Valentinois, vor mehr als zwanzig Jahren begonnen hatte, war sie nicht weniger heftig, und er gab davon ein nicht weniger eindrucksvolles Zeugnis ab. This prince was gallant, well made, and amorous; although his passion for Diane de Poitiers, Duchess of Valentinois, had begun more than twenty years ago, it was none the less violent, and he gave no less striking testimony to it. Цей принц був галантний, добре збудований і закоханий; хоча його пристрасть до Діани де Пуатьє, герцогині Валентинуа, почалася більш ніж двадцятьма роками раніше, вона була не менш бурхливою, і він давав не менш яскраві докази цього.

Comme il réussissait admirablement dans tous les exercices du corps, il en faisait une de ses plus grandes occupations. Da er in allen Übungen des Körpers bewundernswert erfolgreich war, machte er sie zu einer seiner größten Beschäftigungen. As he succeeded admirably in all the exercises of the body, he made it one of his greatest occupations. Оскільки він чудово справлявся з усіма фізичними вправами, він зробив це одним з найбільших своїх занять. C'étaient tous les jours des parties de chasse et de paume, des ballets, des courses de bagues, ou de semblables divertissements; les couleurs et les chiffres de madame de Valentinois paraissaient partout, et elle paraissait elle-même avec tous les ajustements que pouvait avoir mademoiselle de La Marck, sa petite-fille, qui était alors à marier. Täglich gab es Jagd- und Tennisparties, Ballette, Ringrennen oder ähnliche Zerstreuungen; Die Farben und Figuren von Madame de Valentinois tauchten überall auf, und sie selbst erschien mit allen Anpassungen, die Mademoiselle de La Marck, ihre Enkelin, die damals heiraten sollte, hätte haben können. There were daily hunting and tennis parties, ballets, ring races, or similar diversions; the colors and figures of Madame de Valentinois appeared everywhere, and she appeared herself with all the adjustments that Mademoiselle de La Marck, her granddaughter, who was then to be married, could have had. Кольори і фігури мадам де Валентинуа були всюди, а сама вона з'явилася з усіма принадами, які могла мати мадемуазель де Ла Марк, її онука, яка тоді мала вийти заміж. La présence de la reine autorisait la sienne. Die Anwesenheit der Königin autorisierte ihre. The queen's presence authorized hers. Присутність королеви санкціонувала його. 女王的出现授权了她。 Cette princesse était belle, quoiqu'elle eût passé la première jeunesse; elle aimait la grandeur, la magnificence et les plaisirs. This princess was beautiful, although she had passed her earliest youth; she loved grandeur, magnificence and pleasures. Ця принцеса була вродливою, хоча була вже в літах; вона любила велич, пишність і насолоду. Le roi l'avait épousée lorsqu'il était encore duc d'Orléans, et qu'il avait pour aîné le dauphin, qui mourut à Tournon, prince que sa naissance et ses grandes qualités destinaient à remplir dignement la place du roi François premier, son père. Der König hatte sie geheiratet, als er noch Herzog von Orléans war, und als Ältesten hatte er den Dauphin, der in Tournon starb, einen Prinzen, den seine Geburt und seine großen Eigenschaften dazu bestimmt hatten, den Platz von König François I., seinem, mit Würde auszufüllen Vater. The king had married her when he was still duc d'Orléans, and had as his eldest son the dauphin, who died at Tournon, a prince whose birth and great qualities had destined him to fill the shoes of his father, King François I, with dignity. Король одружився з нею, коли був ще герцогом Орлеанським, і коли його старшою дитиною був дофін, який загинув у Турноні, принц, чиєму народженню і великим якостям судилося гідно зайняти місце короля Франциска I, свого батька.

L'humeur ambitieuse de la reine lui faisait trouver une grande douceur à régner; il semblait qu'elle souffrît sans peine l'attachement du roi pour la duchesse de Valentinois, et elle n'en témoignait aucune jalousie; mais elle avait une si profonde dissimulation, qu'il était difficile de juger de ses sentiments, et la politique l'obligeait d'approcher cette duchesse de sa personne, afin d'en approcher aussi le roi. The queen's ambitious mood made her find great sweetness in reigning; she seemed to suffer the king's attachment to the duchess of Valentinois without difficulty, and she showed no jealousy of it; but she was so deeply concealed that it was difficult to judge her feelings, and politics obliged her to approach this duchess from her person, in order to approach the king too. Честолюбна вдача королеви приносила їй величезне задоволення; здавалося, вона легко переносила прихильність короля до герцогині Валентинуа і не виявляла ревнощів; але вона була настільки глибоко прихована, що важко було судити про її почуття, а політика зобов'язувала її наблизити герцогиню до себе, щоб наблизити до себе і короля. Ce prince aimait le commerce des femmes, même de celles dont il n'était pas amoureux: il demeurait tous les jours chez la reine à l'heure du cercle, où tout ce qu'il y avait de plus beau et de mieux fait, de l'un et de l'autre sexe, ne manquait pas de se trouver. Dieser Fürst liebte den Umgang mit Frauen, auch die, in die er nicht verliebt war, beiderlei Geschlechts, verfehlten nicht, einander zu finden. This prince loved the company of women, even those he wasn't in love with: he stayed every day at the queen's at circle time, where all the best and most beautiful of both sexes could be found. Цей принц любив товариство жінок, навіть тих, в яких не був закоханий: щодня він залишався з королевою в колі, де можна було знайти всіх найкрасивіших і найкраще зроблених жінок обох статей. Jamais cour n'a eu tant de belles personnes et d'hommes admirablement bien faits; et il semblait que la nature eût pris plaisir à placer ce qu'elle donne de plus beau, dans les plus grandes princesses et dans les plus grands princes. Noch nie hatte ein Hof so viele schöne Persönlichkeiten und bewundernswert gut gebaute Männer gehabt; und es schien, dass die Natur Freude daran gefunden hatte, das Beste, was sie gab, in die größten Prinzessinnen und die größten Prinzen zu setzen. Never has a court had so many beautiful people and so many admirably well-made men; and it seemed as if nature had taken pleasure in placing what she gives of most beauty, in the greatest princesses and in the greatest princes. Ніколи ще при дворі не було стільки красивих людей і стільки чудово зроблених чоловіків; і здавалося, що природа отримала задоволення від того, що помістила те, що вона дарує найбільшої краси, в найкращих принцес і найкращих принців. Madame Élisabeth de France, qui fut depuis reine d'Espagne, commençait à faire paraître un esprit surprenant et cette incomparable beauté qui lui a été si funeste. Madame Elisabeth von Frankreich, die spätere Königin von Spanien, begann, einen überraschenden Geist und jene unvergleichliche Schönheit zu zeigen, die ihr so verhängnisvoll war. Madame Elisabeth of France, who later became Queen of Spain, was beginning to show a surprising spirit and that incomparable beauty that was so fatal to her. Мадам Єлизавета Французька, яка згодом стала королевою Іспанії, починала проявляти дивовижний дух і ту незрівнянну красу, яка так фатально вплинула на неї. Marie Stuart, reine d'Écosse, qui venait d'épouser monsieur le dauphin, et qu'on appelait la reine Dauphine, était une personne parfaite pour l'esprit et pour le corps: elle avait été élevée à la cour de France, elle en avait pris toute la politesse, et elle était née avec tant de dispositions pour toutes les belles choses, que, malgré sa grande jeunesse, elle les aimait et s'y connaissait mieux que personne. Marie Stuart, Königin von Schottland, die gerade den Dauphin geheiratet hatte und Königin Dauphine genannt wurde, war körperlich und seelisch eine perfekte Person: Sie war am französischen Hof erzogen worden, sie hatte alle Höflichkeit von ihnen übernommen, und sie war mit einer solchen Neigung für alle schönen Dinge geboren worden, dass sie sie trotz ihrer großen Jugend liebte und besser als jeder andere wusste. Marie Stuart, Queen of Scots, who had just married Monsieur le Dauphin, and was known as the Queen Dauphine, was a perfect person in mind and body: she had been brought up at the French court, she had taken all the politeness of it, and she had been born with such a disposition for all things beautiful, that, despite her great youth, she loved them and knew them better than anyone else. Марія Стюарт, королева Шотландії, яка щойно вийшла заміж за пана дофіна і яку називали королевою Дофіном, була досконалою людиною душею і тілом: вона виховувалася при французькому дворі, перейняла від нього всю ввічливість і народилася з такою схильністю до всього прекрасного, що, незважаючи на свою велику молодість, любила його і знала краще, ніж будь-хто інший. La reine, sa belle-mère, et Madame, soeur du roi, aimaient aussi les vers, la comédie et la musique. Auch die Königin, ihre Schwiegermutter, und Madame, die Schwester des Königs, liebten Poesie, Komödie und Musik. The queen, his mother-in-law, and Madame, the king's sister, also loved verse, comedy and music. Королева, його теща, і мадам, сестра короля, також любили вірші, комедії та музику. Le goût que le roi François premier avait eu pour la poésie et pour les lettres régnait encore en France; et le roi son fils aimant les exercices du corps, tous les plaisirs étaient à la cour. The taste that King Francis I had had for poetry and letters still reigned in France, and with his son's love of physical exercise, all pleasures were to be found at court. У Франції все ще панував смак короля Франциска І до поезії та літератури, а його син любив фізичні вправи, тому всі задоволення були при дворі. Mais ce qui rendait cette cour belle et majestueuse était le nombre infini de princes et de grands seigneurs d'un mérite extraordinaire. But what made this court beautiful and majestic was the infinite number of princes and great lords of extraordinary merit. Але що робило цей двір красивим і величним, так це нескінченна кількість князів і великих панів надзвичайних заслуг. Ceux que je vais nommer étaient, en des manières différentes, l'ornement et l'admiration de leur siècle. Those I'm about to name were, in different ways, the ornament and admiration of their century. Ті, кого я збираюся назвати, по-різному були окрасою і захопленням свого століття.

Le roi de Navarre attirait le respect de tout le monde par la grandeur de son rang et par celle qui paraissait en sa personne. The King of Navarre drew the respect of everyone by the greatness of his rank and the greatness of his person. Король Наваррський викликав повагу всіх величчю свого рангу і величчю, яка з'являлася в його особі. Il excellait dans la guerre, et le duc de Guise lui donnait une émulation qui l'avait porté plusieurs fois à quitter sa place de général, pour aller combattre auprès de lui comme un simple soldat, dans les lieux les plus périlleux. He excelled in warfare, and the Duc de Guise gave him an emulation that led him to leave his position as general several times, to fight alongside him as an ordinary soldier, in the most perilous places. Він досяг успіху на війні, і герцог Гіз став наслідувати його, що змусило його кілька разів залишати своє місце генерала, щоб піти і битися з ним, як простий солдат, в найнебезпечніших місцях. Il est vrai aussi que ce duc avait donné des marques d'une valeur si admirable et avait eu de si heureux succès, qu'il n'y avait point de grand capitaine qui ne dût le regarder avec envie. It's also true that this duke had shown such admirable valor and had had such happy successes, that there was no great captain who could not look upon him with envy. Правда й те, що цей герцог виявив таку гідну захоплення доблесть і досяг такого успіху, що не було жодного великого воєначальника, який би не дивився на нього із заздрістю. Sa valeur était soutenue de toutes les autres grandes qualités: il avait un esprit vaste et profond, une âme noble et élevée, et une égale capacité pour la guerre et pour les affaires. Le cardinal de Lorraine, son frère, était né avec une ambition démesurée, avec un esprit vif et une éloquence admirable, et il avait acquis une science profonde, dont il se servait pour se rendre considérable en défendant la religion catholique qui commençait d'être attaquée. Його брат, кардинал де Лотарингія, народився з надмірним честолюбством, гострим розумом і чудовим красномовством, він набув глибоких знань, які використовував для того, щоб зробити себе значним, захищаючи католицьку релігію, на яку почали наступати. Le chevalier de Guise, que l'on appela depuis le grand prieur, était un prince aimé de tout le monde, bien fait, plein d'esprit, plein d'adresse, et d'une valeur célèbre par toute l'Europe. Шевальє де Гіз, якого стали називати Великим Пріором, був принцом, якого всі любили, добре збудованим, дотепним, вправним і відомим на всю Європу. Le prince de Condé, dans un petit corps peu favorisé de la nature, avait une âme grande et hautaine, et un esprit qui le rendait aimable aux yeux même des plus belles femmes. Принц де Конде, в маленькому тілі, не дуже обдарованому природою, мав велику і гордовиту душу, і дух, який робив його привабливим в очах навіть найвродливіших жінок. Le duc de Nevers, dont la vie était glorieuse par la guerre et par les grands emplois qu'il avait eus, quoique dans un âge un peu avancé, faisait les délices de la cour. Герцог Неверський, чиє життя було славним завдяки війні та великим посадам, які він обіймав, незважаючи на те, що він був трохи старим, був окрасою двору. Il avait trois fils parfaitement bien faits: le second, qu'on appelait le prince de Clèves, était digne de soutenir la gloire de son nom; il était brave et magnifique, et il avait une prudence qui ne se trouve guère avec la jeunesse. У нього було троє чудово збудованих синів: другий, на ім'я принц Клевський, був гідний підтримувати славу свого імені; він був хоробрий і величний, і мав розсудливість, яка рідко зустрічається в юності. Le vidame de Chartres, descendu de cette ancienne maison de Vendôme, dont les princes du sang n'ont point dédaigné de porter le nom, était également distingué dans la guerre et dans la galanterie. Відам де Шартр, нащадок стародавнього дому Вандомського, чиє ім'я не гребували носити принци крові, однаково відзначився і на війні, і в лицарстві. Il était beau, de bonne mine, vaillant, hardi, libéral; toutes ces bonnes qualités étaient vives et éclatantes; enfin, il était seul digne d'être comparé au duc de Nemours, si quelqu'un lui eût pu être comparable. Він був гарний, вродливий, відважний, сміливий і ліберальний; всі ці хороші якості були яскравими і вражаючими; коротше кажучи, він був єдиним, кого можна було б порівняти з герцогом де Немур, якби хтось міг з ним порівнюватися. Mais ce prince était un chef-d'oeuvre de la nature; ce qu'il avait de moins admirable était d'être l'homme du monde le mieux fait et le plus beau. Але цей принц був шедевром природи; найменше в ньому викликало захоплення те, що він був найкраще зробленим і найкрасивішим чоловіком у світі. Ce qui le mettait au-dessus des autres était une valeur incomparable, et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions, que l'on n'a jamais vu qu'à lui seul; il avait un enjouement qui plaisait également aux hommes et aux femmes, une adresse extraordinaire dans tous ses exercices, une manière de s'habiller qui était toujours suivie de tout le monde, sans pouvoir être imitée, et enfin, un air dans toute sa personne, qui faisait qu'on ne pouvait regarder que lui dans tous les lieux où il paraissait. Його вивищувала над іншими незрівнянна цінність і приємність його розуму, обличчя і вчинків, яку ніхто не бачив, окрім нього одного; він мав грайливість, яка однаково подобалася чоловікам і жінкам, надзвичайну майстерність у всіх своїх вправах, манеру одягатися, якої завжди дотримувалися всі і яку неможливо було наслідувати, і, нарешті, повітря в усій його постаті, яке не давало можливості дивитися ні на кого, крім нього, де б він не з'явився. Il n'y avait aucune dame dans la cour, dont la gloire n'eût été flattée de le voir attaché à elle; peu de celles à qui il s'était attaché se pouvaient vanter de lui avoir résisté, et même plusieurs à qui il n'avait point témoigné de passion n'avaient pas laissé d'en avoir pour lui. При дворі не було жодної дами, чия слава не була б улещена його прихильністю; мало хто з тих, до кого він прив'язувався, міг похвалитися тим, що чинив йому опір, і навіть ті, до кого він не виявляв пристрасті, не могли не мати до нього пристрасті. Il avait tant de douceur et tant de disposition à la galanterie, qu'il ne pouvait refuser quelques soins à celles qui tâchaient de lui plaire: ainsi il avait plusieurs maîtresses, mais il était difficile de deviner celle qu'il aimait véritablement. Він був настільки ніжним і настільки схильним до галантності, що не міг відмовити в невеликій турботі тим, хто намагався йому догодити: так у нього було кілька коханок, але важко було здогадатися, яку з них він любив по-справжньому. Il allait souvent chez la reine dauphine; la beauté de cette princesse, sa douceur, le soin qu'elle avait de plaire à tout le monde, et l'estime particulière qu'elle témoignait à ce prince, avaient souvent donné lieu de croire qu'il levait les yeux jusqu'à elle. Він часто відвідував королеву Дофіну; краса цієї принцеси, її лагідність, турбота про те, щоб усім догодити, і особлива пошана, яку вона виявляла до принца, часто давали підстави вважати, що він дивиться на неї з висоти свого становища. Messieurs de Guise, dont elle était nièce, avaient beaucoup augmenté leur crédit et leur considération par son mariage; leur ambition les faisait aspirer à s'égaler aux princes du sang, et à partager le pouvoir du connétable de Montmorency. Її шлюб значно підвищив авторитет і повагу панів де Гізів, племінницею яких вона була, а їхнє честолюбство змусило їх прагнути зрівнятися з принцами крові і розділити владу констебля де Монморансі. Le roi se reposait sur lui de la plus grande partie du gouvernement des affaires, et traitait le duc de Guise et le maréchal de Saint-André comme ses favoris. Король покладав на нього більшу частину управління справами, а герцога де Гіза і маршала де Сент-Андре вважав своїми фаворитами. Mais ceux que la faveur ou les affaires approchaient de sa personne ne s'y pouvaient maintenir qu'en se soumettant à la duchesse de Valentinois; et quoiqu'elle n'eût plus de jeunesse ni de beauté, elle le gouvernait avec un empire si absolu, que l'on peut dire qu'elle était maîtresse de sa personne et de l'État. Але ті, кого прихильність чи бізнес наближали до його особи, могли залишитися там, лише підкорившись герцогині Валентинуа; і хоча вона була вже не молода і не вродлива, вона керувала ним з такою абсолютною владою, що можна було б сказати, що вона була володаркою його особи і держави.

Le roi avait toujours aimé le connétable, et sitôt qu'il avait commencé à régner, il l'avait rappelé de l'exil où le roi François premier l'avait envoyé. Король завжди любив констебля, і як тільки почав царювати, відкликав його із заслання, в яке його відправив король Франциск I. La cour était partagée entre messieurs de Guise et le connétable, qui était soutenu des princes du sang. Двір був поділений між панами де Гізами та констеблем, якого підтримували принци крові. L'un et l'autre parti avait toujours songé à gagner la duchesse de Valentinois. Обидві сторони завжди думали про перемогу над герцогинею Валентинуа. Le duc d'Aumale, frère du duc de Guise, avait épousé une de ses filles; le connétable aspirait à la même alliance. Il ne se contentait pas d'avoir marié son fils aîné avec madame Diane, fille du roi et d'une dame de Piémont, qui se fit religieuse aussitôt qu'elle fut accouchée. Він не задовольнився тим, що одружив свого старшого сина з мадам Діаною, дочкою короля і п'ємонтської дами, яка стала черницею, як тільки народила. Ce mariage avait eu beaucoup d'obstacles, par les promesses que monsieur de Montmorency avait faites à mademoiselle de Piennes, une des filles d'honneur de la reine; et bien que le roi les eût surmontés avec une patience et une bonté extrême, ce connétable ne se trouvait pas encore assez appuyé, s'il ne s'assurait de madame de Valentinois, et s'il ne la séparait de messieurs de Guise, dont la grandeur commençait à donner de l'inquiétude à cette duchesse. На шляху до цього шлюбу було багато перешкод через обіцянки, які пан де Монморансі дав мадемуазель де П'єнн, одній з фрейлін королеви; і хоча король подолав їх з надзвичайним терпінням і добротою, коннетабль все ще не мав достатньої підтримки, якщо він не забезпечить мадам де Валентинуа і не розлучить її з панами де Гізами, чия велич починала турбувати герцогиню. Elle avait retardé, autant qu'elle avait pu, le mariage du dauphin avec la reine d'Écosse: la beauté et l'esprit capable et avancé de cette jeune reine, et l'élévation que ce mariage donnait à messieurs de Guise, lui étaient insupportables. Вона відкладала шлюб дофіна з шотландською королевою так довго, як тільки могла: краса, здібний і розвинений розум цієї молодої королеви, а також піднесення, яке цей шлюб давав панам де Гізам, були для неї нестерпні. Elle haïssait particulièrement le cardinal de Lorraine; il lui avait parlé avec aigreur, et même avec mépris. Особливо вона ненавиділа кардинала Лотаринзького; він говорив з нею з гіркотою, навіть презирством. Elle voyait qu'il prenait des liaisons avec la reine; de sorte que le connétable la trouva disposée à s'unir avec lui, et à entrer dans son alliance, par le mariage de mademoiselle de La Marck, sa petite fille, avec monsieur d'Anville, son second fils, qui succéda depuis à sa charge sous le règne de Charles IX. Вона бачила, що він закрутив роман з королевою, тож констебль знайшов у ній бажання об'єднатися з ним і приєднатися до його союзу через шлюб мадемуазель де Ла Марк, його онуки, з паном д'Анвілем, його другим сином, який змінив його на посаді за часів правління Карла IX. Le connétable ne crut pas trouver d'obstacles dans l'esprit de monsieur d'Anville pour un mariage, comme il en avait trouvé dans l'esprit de monsieur de Montmorency; mais, quoique les raisons lui en fussent cachées, les difficultés n'en furent guère moindres. Констебль не думав, що знайде у свідомості пана д'Анвіля якісь перешкоди для шлюбу, як він знайшов у свідомості пана де Монморансі; але, хоча причини були приховані від нього, труднощі були не меншими. Monsieur d'Anville était éperdument amoureux de la reine dauphine, et, quelque peu d'espérance qu'il eût dans cette passion, il ne pouvait se résoudre à prendre un engagement qui partagerait ses soins. Пан д'Анвіль був до нестями закоханий у королеву Дофіну, і, хоч як мало надії він покладав на цю пристрасть, він не міг змусити себе укласти заручини, які б розділили його турботу. Le maréchal de Saint-André était le seul dans la cour qui n'eût point pris de parti. Маршал де Сент-Андре був єдиним членом суду, який не став на чийсь бік. Il était un des favoris, et sa faveur ne tenait qu'à sa personne: le roi l'avait aimé dès le temps qu'il était dauphin; et depuis, il l'avait fait maréchal de France, dans un âge où l'on n'a pas encore accoutumé de prétendre aux moindres dignités. Король любив його ще з часів, коли він був дофіном, і відтоді зробив його маршалом Франції, у віці, коли ще не було прийнято претендувати на найнижчі звання. Sa faveur lui donnait un éclat qu'il soutenait par son mérite et par l'agrément de sa personne, par une grande délicatesse pour sa table et pour ses meubles, et par la plus grande magnificence qu'on eût jamais vue en un particulier. Його прихильність надала йому блиску, який він підтримував завдяки своїм заслугам і приємності своєї особи, великій вишуканості свого столу і меблів, а також найбільшій пишноті, яку коли-небудь бачили в приватній особі. La libéralité du roi fournissait à cette dépense; ce prince allait jusqu'à la prodigalité pour ceux qu'il aimait; il n'avait pas toutes les grandes qualités, mais il en avait plusieurs, et surtout celle d'aimer la guerre et de l'entendre; aussi avait-il eu d'heureux succès et si on en excepte la bataille de Saint-Quentin, son règne n'avait été qu'une suite de victoires. Він не володів усіма великими якостями, але мав кілька, передусім любов до війни і слух до неї; тому він мав щасливі успіхи, і якщо не брати до уваги битву при Сен-Квентіні, то його правління було нічим іншим, як низкою перемог. Il avait gagné en personne la bataille de Renty; le Piémont avait été conquis; les Anglais avaient été chassés de France, et l'empereur Charles-Quint avait vu finir sa bonne fortune devant la ville de Metz, qu'il avait assiégée inutilement avec toutes les forces de l'Empire et de l'Espagne. Він особисто виграв битву при Ренті; П'ємонт був завойований; англійці були вигнані з Франції, а імператор Карл V побачив, як його удача закінчилася перед містом Мец, яке він марно облягав усіма силами імперії та Іспанії. Néanmoins, comme le malheur de Saint-Quentin avait diminué l'espérance de nos conquêtes, et que, depuis, la fortune avait semblé se partager entre les deux rois, ils se trouvèrent insensiblement disposés à la paix. Проте, оскільки нещастя Сен-Квентіна зменшило надію на наші завоювання, і оскільки відтоді фортуна, здавалося, була поділена між двома королями, вони виявилися нечутливо налаштованими до миру.

La duchesse douairière de Lorraine avait commencé à en faire des propositions dans le temps du mariage de monsieur le dauphin; il y avait toujours eu depuis quelque négociation secrète. Вдова герцогиня Лотаринзька почала робити пропозиції ще під час одруження пана дофіна; відтоді завжди велися таємні переговори. Enfin, Cercamp, dans le pays d'Artois, fut choisi pour le lieu où l'on devait s'assembler. Зрештою, місцем проведення зустрічі було обрано Серкамп, що в регіоні Артуа. Le cardinal de Lorraine, le connétable de Montmorency et le maréchal de Saint-André s'y trouvèrent pour le roi; le duc d'Albe et le prince d'Orange, pour Philippe II; et le duc et la duchesse de Lorraine furent les médiateurs. Les principaux articles étaient le mariage de madame Élisabeth de France avec Don Carlos, infant d'Espagne, et celui de Madame soeur du roi, avec monsieur de Savoie. Головними статтями були шлюб мадам Єлизавети Французької з доном Карлосом, немовлям Іспанії, та шлюб мадам, сестри короля, з паном де Савойя.