RFI Le journal en français facile 17 janvier 2023
Bonjour à toutes et à tous, bienvenue à l'écoute de RFI en direct de Paris où il est 17 h, 16 h temps universel.
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Avec Anne Cantener. Bonjour Anne.
Bonjour Adrien, bonjour à tous.
Nous sommes le mardi 17 janvier.
Et au sommaire de cette édition.
La population chinoise est à la une de cette édition. Le nombre de Chinoises et de Chinois est en baisse. Ça n'était pas arrivé depuis plus de 60 ans.
À la une aussi la guerre en Ukraine vue par les Russes, vue par la population russe. Document rare, une enquête d'opinion parue dans un journal américain.
Et puis, à deux jours d'une journée de grève en France contre la réforme des retraites, nous évoquerons dans ce journal un mode d'action loin de faire l'unanimité, de plaire à tout le monde. Reportage à la fin du journal.
C'est une première. Depuis 60 ans, la Chine voit sa population baisser.
Autrement dit, la Chine a enregistré plus de décès que de naissances. 9 500 000 naissances pour 10 400 000 décès l'an dernier. Inévitablement, la population chinoise a alors baissé. Ce qui est en effet une première historique depuis 60 ans pour ce pays de près d'1,5 milliards d'habitants. Alors comment peut-on expliquer ce phénomène? Écoutez la réponse d'Isabelle Attané, elle est spécialiste de la Chine et chercheuse à l'Institut national de la démographie.
«Comme la Chine n'est pas un pays d'immigration, c'est-à-dire qu'il y a très peu d'apport de personnes issues des pays voisins. Du coup, effectivement, le pays connaît une croissance démographique négative. On dispose effectivement de la population totale. On a ainsi pu mettre à jour effectivement cette baisse historique de la population chinoise qui a baissé de 850 000 personnes entre 2021 et 2022. Ce phénomène s'explique par différents facteurs, avec des changements de comportements importants chez les jeunes Chinois qui se marient de plus en plus tard, qui ont de moins en moins envie de se marier pour différentes raisons : parce qu'ils veulent profiter davantage de la vie, s'épanouir professionnellement. Aujourd'hui, l'État chinois n'offre pas toutes les conditions pour permettre à ces jeunes de faciliter notamment l'articulation entre la vie professionnelle et la vie familiale.»
Cette chute de la population en Chine devrait être durable, c'est-à-dire s'installer dans le temps. Selon de nombreux démographes, des spécialistes qui étudient les populations, la Chine ne serait plus le pays le plus peuplé du monde et laisserait ainsi sa place de numéro un à l'Inde.
Dans l'actualité également, un attentat en Somalie qui sonne comme une vengeance.
Les Shebabs ont attaqué un camp militaire à environ 60 kilomètres au nord de la capitale Mogadiscio, entre cinq et onze soldats sont morts selon différentes sources. Une vengeance, car cet attentat intervient au lendemain de l'annonce par le gouvernement somalien de la reprise de la ville portuaire d'Harardhere. Les shebabs occupaient cette localité depuis plus de dix ans.
Au Pérou, on entend résonner «Dina écoute-nous. Les chancas sont en chemin.»
C'est le cri, Anne, des paysans péruviens qui convergent, qui marchent vers la capitale, Lima. Ils veulent la démission de la présidente Dina Boluarte. Une arrivée prévue après demain, jeudi à Lima. Ils seront rejoints par des milliers de manifestants venus des quatre coins du Pérou. Ils contestent tous l'arrestation le mois dernier du président Pedro Castillo et demandent des élections immédiates.
De l'argent pour maintenir à flot le budget national de l'Ukraine.
De l'argent pour que les services rendus à la population puissent continuer à fonctionner, même en période de guerre. Les Européens se sont engagés à donner des euros chaque mois à l'Ukraine pendant toute l'année 2023 afin de financer les dépenses publiques. Et ce matin, l'Ukraine a reçu les trois premiers milliards d'euros, s'est félicité le président Volodymyr Zelensky.
Et toujours à propos de ce conflit, une question la population russe soutient-elle la guerre en Ukraine?
Toujours difficile d'y répondre et donc de le savoir. Si ce n'est qu'un sondage, une étude d'opinion aurait été menée auprès des Russes. Une étude commandée par les services de Vladimir Poutine et les résultats ont été cités par un journal américain, le Wall Street Journal. Correspondance à Moscou Anissa El Jabri.
La mobilisation comme risque de déstabiliser la société russe. Cet argument a longtemps été avancé par beaucoup d'experts, sauf que désormais, il serait écarté. Le Wall Street Journal cite en effet ce qu'on appelle un sondage fermé, soit une enquête qui n'a pas été rendue publique, effectuée par une fondation dont le principal client serait l'administration présidentielle. Cette enquête livre deux précieux enseignements. Le premier, c'est que oui, la mobilisation partielle annoncée en septembre a été un choc dans la société russe et que, oui, elle a fait spectaculairement décrocher le soutien à ce que le pouvoir appelle toujours l'opération spéciale en Ukraine, 34 % à peine d'opinions positives. Deuxième enseignement, le plus important aujourd'hui. Malgré les revers, ce décrochage violent a été passager. Dès novembre, le soutien de l'opinion publique serait remonté à plus de 80 %. Conclusion d'un ancien responsable du Kremlin, cité par le Wall Street Journal, la population est donc aujourd'hui prête à une autre vague. Le Centre Levada, centre d'enquête, classé agent de l'étranger, est lui aussi arrivé au même résultat. Anissa El Jabri. Moscou RFI.
Et puis les drapeaux russes, les drapeaux blanc bleu rouge sont interdits dans les tribunes du tournoi de tennis de l'Open d'Australie.
Décision des organisateurs. Pas plus tard qu'aujourd'hui, car hier, le drapeau russe a été brandi dans les tribunes de l'Open d'Australie. C'est donc désormais interdit. Réaction de Moscou: «C'est une inacceptable politisation du sport.»
En France, nous sommes à deux jours maintenant de la grande mobilisation contre la réforme des retraites.
Et ce sera un jeudi de «galère» prévient le ministre des Transports, avec de fortes perturbations dans les transports en commun. Clément Beaune invite celles et ceux qui le peuvent à télétravailler, à travailler de chez eux. Alors, parmi les différents modes d'action, les syndicats annoncent notamment environ 200 rassemblements et manifestations dans le pays jeudi. La CGT Énergie menace, elle, des coupures d'électricité contre les élus, les députés qui ne soutiennent pas la réforme des coupures à leur domicile ou permanences électorales. Qu'en pensent les premiers concernés? Acceptent-ils ce mode d'action? Pierre Bonno est allé leur demander ce matin dans les couloirs de l'Assemblée nationale.
Les syndicats doivent-ils aller jusqu'à cibler dans leurs permanences ou à leur domicile les députés qui soutiendraient la réforme? Tous les moyens sont bons, selon Fabien Roussel, lui même député et secrétaire national du Parti communiste. «Vous savez, ce que je pense
sincèrement, c'est que le monde du travail, les salariés,
les ouvriers, ils se défendent avec les armes qu'ils ont, c'est la lutte des
classes.» Mais parmi ceux qui dénoncent cette réforme, beaucoup contestent la méthode, notamment à droite, comme le député Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan.
«C'est contre productif, cela va faire le jeu du gouvernement. Donc, moi, je m'oppose de toutes mes forces à cette réforme des retraites de manière pacifique, calme, sereine. Et je pense que c'est exactement le type de mesures qu'attend le Gouvernement pour discréditer ceux qui s'opposent calmement à cette réforme.»
Les députés de la majorité se préparent-ils il à sortir les bougies? Mathieu Lefèvre, du groupe Renaissance, ne prend pas la menace au sérieux.
«Le droit de grève, ce n'est pas le droit d'intimider, ce n'est pas le droit de menacer singulièrement des élus de la République. Je pense que ce n'est pas légal, ce genre de chose. Encore une fois, le droit de grève il est extrêmement encadré. Il est encadré précisément pour que les gens qui souhaitent manifester pacifiquement puissent le faire. Et ils ont bien le droit de le faire. En revanche, ce qu'on n'a pas le droit de faire, c'est d'empêcher les élus de travailler.»
La Constitution interdit en effet toute pression, de quelque nature qu'elle soit, sur un député.
Et puis à noter que chez les enseignants du primaire, un chiffre vient de nous parvenir d'après le syndicat majoritaire chez les enseignants jeudi, ils seront 70 % d'entre eux à être en grève.
La pression s'accentue sur Noël Le Graët.
La situation se complique pour le président de la Fédération française de football déjà mis en retrait. Il est désormais visé par une enquête de harcèlement moral et sexuel et nous en reparlerons dans nos prochaines éditions. Ainsi se referme ce Journal en français facile, où que vous soyez sur la planète. Merci à tous de l'avoir écouté.