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Cinq semaines en ballon de Jules Verne, CHAPITRE XIV

CHAPITRE XIV

La forêt de gommiers.—L'antilope bleue.—Le signa de ralliement.—Un assaut inattendu.—Le Kanyenye.—Une nuit en plein air.—Le Mabunguru.—Jihoue la Mkoa.—Provision d'eau.

—Arrivée à Kazeh.

Le pays, aride, desséché, fait d'une terre argileuse qui se fendillait à la chaleur, paraissait désert ; ça et là, quelques traces de caravanes, des ossements blanchis d'hommes et de bêtes, à demi rongés, et confondus dans la même poussière.

Après une demi-heure de marche, Dick et Joe s'enfonçaient dans une forêt de gommiers, l' il aux aguets et le doigt sur la détente du fusil On ne savait pas à qui on aurait affaire.

Sans être un rifleman, Joe maniait adroitement une arme à feu

Cela fait du bien de marcher monsieur Dick, et cependant ce terrain là n'est pas trop commode,» fit-i1 en heurtant les fragments de quartz dont il était parsemé

Kennedy fit signe à son compagnon de se taire et de s'arrêter.

Il fallait savoir se passer de chiens, et, quelle que fût l'agilité de Joe, il ne pouvait avoir le nez dun braque ou d'un lévrier.

Dans le lit d'un torrent où stagnaient encore quelques mares, se désaltérait une troupe d'une dizaine d'antilopes.

Ces gracieux animaux, flairant un danger, paraissaient inquiets ; entre chaque lampée, leur jolie tête se redressait avec vivacité, humant de ses narines mobiles l'air au vent des chasseurs.

Kennedy contourna quelques massifs, tandis que Joe demeurait immobile ; il parvint à portée de fusil et fit feu La troupe disparut en un clin d' il ; seule, une antilope mâle, frappée au défaut de l'épaule, tombait foudroyée.

Kennedy se précipita sur sa proie.

C'était un blawe-bock, un magnifique animal d'un bleu pâle tirant sur le gris, avec le ventre et l'intérieur des jambes d'une blancheur de neige.

Le beau coup de fusil !

s'écria le chasseur. C'est une espèce très rare d'antilope, et j'espère bien préparer sa peau de manière à la conserver.

—Par exemple !

y pensez-vous, monsieur Dick !

—Sans doute !

Regarde donc ce splendide pelage.

—Mais le docteur Fergusson n'admettra jamais une pareille surcharge.

—Tu as raison, Joe !

Il est pourtant fâcheux d'abandonner tout entier un si bel animal !

—Tout entier !

non pas, monsieur Dick ; nous allons en tirer tous les avantages nutritifs qu'il possède, et, si vous le permettez, je vais m'en acquitter aussi bien que le syndic de l'honorable corporation des bouchers de Londres.

—A ton aise, mon ami ; tu sais pourtant qu'en ma qualité de chasseur, je ne suis pas plus embarrassé de dépouiller une pièce de gibier que de l'abattre.

—J'en suis sûr, monsieur Dick ; alors ne vous gênez pas pour établir un fourneau sur trois pierres ; vous aurez du bois mort en quantité, et je ne vous demande que quelques minutes pour utiliser vos charbons ardents.

—Ce ne sera pas long, » répliqua Kennedy.

Il procéda aussitôt à la construction de son foyer, qui flambait quelques instants plus tard.

Joe avait retiré du corps de l'antilope une douzaine de côtelettes et les morceaux les plus tendres du filet, qui se transformèrent bientôt en grillades savoureuses.

« Voilà qui fera plaisir à l'ami Samuel, dit le chasseur.

—Savez-vous à quoi je pense, monsieur Dick ?

—Mais à ce que tu fais, sans doute, à tes beefsteaks.

—Pas le moins du monde.

Je pense à la figure que nous ferions si nous ne retrouvions plus l'aérostat.

—Bon !

quelle idée ! tu veux que le docteur nous abandonne ?

—Non ; mais si son ancre venait à se détacher ?

—Impossible.

D'ailleurs Samuel ne serait pas embarrassé de redescendre avec son ballon ; il le man uvre assez proprement.

—Mais si le vent l'emportait, s'il ne pouvait revenir vers nous

—Voyons, Joe, trêve à tes suppositions ; elles n'ont rien de plaisant.

—Ah !

Monsieur, tout ce qui arrive en ce monde est naturel ; or, tout peut arriver, donc il faut tout prévoir... »

En ce moment un coup de fusil retentit dans l'air.

« Hein !

fit Joe.

—Ma carabine !

je reconnais sa détonation.

—Un signal !

—Un danger pour nous !

—Pour lui peut-être, répliqua Joe.

—En route !

» Les chasseurs avaient rapidement ramassé le produit de leur chasse, et ils reprirent le « chemin » en se guidant sur des brisées que Kennedy avait faites. L'épaisseur du fourré les empêchait d'apercevoir le Victoria , dont ils ne pouvaient être bien éloignés.

Un second coup de feu se fit entendre.

« Cela presse, fit Joe.

—Bon ! encore une autre détonation. —Cela m'a l'air d'une défense personnelle.

—Hâtons-nous.

» Et ils coururent à toutes jambes. Arrivés à la lisière du bois, ils virent tout d'abord le Victoria à sa place, et le docteur dans la nacelle.

« Qu'y a-t-il donc !

demanda Kennedy.

—Grand Dieu !

s'écria Joe.

—Que vois tu ?

—Là-bas, une troupe de nègres qui assiègent le ballon !

» En effet, à deux milles de là, une trentaine d'individus se pressaient en gesticulant, en hurlant, en gambadant au pied du sycomore. Quelques-uns, grimpés dans l'arbre, s'avançaient jusque sur les branches les plus élevées. Le danger semblait imminent.

« Mon maître est perdu, s'écria Joe.

—Allons, Joe, du sang-froid et du coup d' il.

Nous tenons la vie de quatre de ces moricauds dans nos mains. En ayant ! » Ils avaient franchi un mille avec une extrême rapidité, quand un nouveau coup de fusil partit de la nacelle ; il atteignit un grand diable qui se hissait par la corde de l'ancre. Un corps sans vie tomba de branches en branches, et resta suspendu à une vingtaine de pieds du sol, ses deux bras et ses deux jambes se balançant dans l'air.

« Hein ! fit Joe en s'arrêtant, par où diable se tient-il donc, cet animal ? Peu importe, répondit Kennedy, courons !

courons ! —Ah ! monsieur Kennedy, s'écria Joe, en éclatant de rire : par sa queue ! c'est par sa queue ! Un singe ! ce ne sont que des singes.

—Ça vaut encore mieux que des hommes, » répliqua Kennedy en se précipitant au milieu de la bande hurlante.

C'était une troupe de cynocéphales assez redoutables, féroces et brutaux, horribles à voir avec leurs museaux de chien.

Cependant quelques coups de fusil en eurent facilement raison, et cette horde grimaçante s'échappa, laissant plusieurs des siens à terre.

En un instant, Kennedy s'accrochait à l'échelle ; Joe se hissait dans les sycomores et détachait l'ancre ; la nacelle s'abaissait jusqu'à lui, et il y rentrait sans difficulté.

Quelques minutes après, le Victoria s'élevait dans l'air et se dirigeait vers l'est sous l'impulsion d'un vent modéré.

« En voilà un assaut !

dit Joe.

—Nous t'avions cru assiégé par des indigènes.

—Ce n'étaient que des singes, heureusement !

répondit le docteur

—De loin, la différence n'est pas grande, mon cher Samuel.

—Ni même de près, répliqua Joe.

—Quoi qu'il en soit, reprit Fergusson, cette attaqué de singes pouvait avoir les plus graves conséquences.

Si l'ancre avait perdu prise sous leurs secousses réitérées, qui sait où le vent m'eût entraîné !

—Que vous disais-je, monsieur Kennedy !

—Tu avais raison, Joe ; mais, tout en ayant raison, à ce moment-là tu préparais des beefsteaks d'antilope, dont la vue me mettait déjà en appétit.

—Je le crois bien, répondit le docteur, la chair d'antilope est exquise.

—Vous pouvez en juger, Monsieur, la table est servie.

—Sur ma foi, dit le chasseur, ces tranches de venaison ont un fumet sauvage qui n'est point à dédaigner.

—Bon!

je vivrais d'antilope jusqu'à la fin de mes jours répondit Joe la bouche pleine, surtout avec un verre de grog pour en faciliter la digestion »

Joe prépara le breuvage en question, qui fut dégusté avec recueillement.

« Jusqu'ici cela va assez bien, dit-il.

—Très bien, riposta Kennedy.

—Voyons, monsieur Dick, regrettez-vous de nous avoir accompagnés ?

—J'aurais voulu voir qu'on m'en eût empêché !

» répondit le chasseur avec un air résolu.

Il était alors quatre heures du soir ; le Victoria rencontra un courant plus rapide ; le sol montait insensiblement, et bientôt la colonne barométrique indiqua une hauteur de l,500 pieds au-dessus du niveau de la mer.

Le docteur fut alors obligé de soutenir son aérostat par une dilatation de gaz assez forte, et le chalumeau fonctionnait sans cesse.

Vers sept heures, le Victoria planait sur le bassin de Kanyemé ; le docteur reconnut aussitôt ce vaste défrichement de dix milles d'étendue, avec ses villages perdus au milieu des baobabs et des calebassiers.

Là est la résidence de l'un des sultans du pays de l'Ugogo, où la civilisation est peut-être moins arriérée, on y vend plus rarement les membres de sa famille ; mais, bêtes et gens, tous vivent ensemble dans des huttes rondes sans charpente, et qui ressemblent à des meules de foin.

Après Kanyemé, le terrain devint aride et rocailleux ; mais, au bout d'une heure, dans une dépression fertile, la végétation reprit toute sa vigueur, à quelque distance du Mdaburu.

Le vent tombait avec le jour, et l'atmosphère semblait s'endormir. Le docteur chercha vainement un courant à différentes hauteurs en voyant ce calme de la nature, il résolut de passer la nuit dans les airs, et pour plus de sûreté, il s'éleva de 1,000 pieds environ. Le Victoria demeurait immobile. La nuit magnifiquement étoilée se fit en silence.

Dick et Joe s'étendirent sur leur couche paisible, et s'endormirent d'un profond sommeil pendant le quart du docteur ; à minuit, celui-ci fut remplacé par l'Écossais.

« S'il survenait le moindre incident, réveille-moi, lui dit-il ; et surtout ne perds pas le baromètre des yeux.

C'est notre boussole, à nous autres ! » La nuit fut froide, il y eut jusqu'à 27° degrés [14° centigrades] de différence entre sa température et celle du jour. Avec les ténèbres avait éclaté le concert nocturne les animaux, que la soif et la faim chassent de leurs repaires ; les grenouilles firent retentir leur voix de soprano, doublée du glapissement des chacals, pendant que la basse imposante des lions soutenait les accords de cet orchestre vivant.

En reprenant son poste le matin, le docteur Fergusson consulta sa boussole, et s'aperçut que la direction du vent avait changé pendant la nuit.

Le Victoria dérivait dans le nord-est d'une trentaine de milles depuis deux heures environ ; il passait au-dessus du Mabunguru, pays pierreux, parsemé de blocs de syénite d'un beau poli, et tout bosselé de roches en dos d'âne ; des masses coniques, semblables aux rochers de Karnak, hérissaient le sol comme autant de dolmens druidiques ; de nombreux ossements de buffles et d'éléphants blanchissaient ça et 1à ; il y avait peu d'arbres, sinon dans l'est, des bois profonds, sous lesquels se cachaient quelques villages.

Vers sept heures, une roche ronde, de près de deux milles d'étendue, apparut comme une immense carapace.

« Nous sommes en bon chemin, dit le docteur Fergusson.

Voilà Jihoue-la-Mkoa, où nous allons faire halte pendant quelques instants. Je vais renouveler la provision d'eau nécessaire à l'alimentation de mon chalumeau, essayons de nous accrocher quelque part.

—Il y a peu d'arbres, répondit le chasseur.

—Essayons cependant ; Joe, jette les ancres.

» Le ballon, perdant peu à peu de sa force ascensionnelle, s'approcha de terre ; les ancres coururent ; la patte de l'une d'elles s'engagea dans une fissure de rocher, et le Victoria demeura immobile. Il ne faut pas croire que le docteur pût éteindre complètement son chalumeau pendant ses haltes.

L'équilibre du ballon avait été calculé au niveau de la mer ; or le pays allait toujours en montant, et se trouvant élevé de 600 à 700 pieds, le ballon aurait eu une tendance à descendre plus bas que le sol lui-même ; il fallait donc le soutenir par une certaine dilatation du gaz. Dans le. cas seulement où, en l'absence de tout vent, le docteur eût laissé la nacelle reposer sur terre, l'aérostat, alors délesté d'un poids considérable, se serait maintenu sans le secours du chalumeau.

Les cartes indiquaient de vastes mares sur le versant occidental de Jihoue-la-Mkoa Joe s'y rendit seul avec un baril, qui pouvait contenir une dizaine de gallons ; il trouva sans peine l'endroit indiqué, non loin d'un petit village désert, fit sa provision d'eau, et revint en moins de trois quarts d'heure ; il n'avait rien vu de particulier, si ce n'est d'immenses trappes à éléphant ; il faillit même choir dans l'une d'elles, où gisait une carcasse à demi-rongée.

Il rapporta de son excursion une sorte de nèfles, que des singes mangeaient avidement.

Le docteur reconnut le fruit du « mbenbu,» arbre très abondant sur la partie occidentale de Jihoue-la-Mkoa. Fergusson attendait Joe avec une certaine impatience, car un séjour même rapide sur cette terre inhospitalière lui inspirait toujours des craintes.

L eau fut embarquée sans difficulté, car la nacelle descendit presque au niveau du sol ; Joe put arracher l'ancre, et remonta lestement auprès de son maître.

Aussitôt celui-ci raviva sa flamme, et le Victoria reprit la route des airs.

Il se trouvait alors à une centaine de milles de Kazeh, important établissement de l'intérieur de l'Afrique, où, grâce à un courant de sud-est, les voyageurs pouvaient espérer de parvenir pendant cette journée ; ils marchaient avec une vitesse de 14 milles à l'heure ; la conduite de l'aérostat devint alors assez difficile ; on ne pouvait s'élever trop haut sans dilater beaucoup le gaz, car le pays se trouvait déjà à une hauteur moyenne de 3,000 pieds.

Or, autant que possible, le docteur préférait ne pas forcer sa dilatation ; il suivit donc fort adroitement les sinuosités d'une pente assez roide, et rasa de près les villages de Thembo et de Tura-Wels. Ce dernier fait partie de l'Unyamwezy, magnifique contrée où les arbres atteignent les plus grandes dimensions, entre autres les cactus, qui deviennent gigantesques.

Vers deux heures, par un temps magnifique, sous un soleil de feu qui dévorait le moindre courant d'air, le Victoria planait au-dessus de la ville de Kazeh, située à 330 milles de la côte.

« Nous sommes partis de Zauzibar à neuf heures du matin, dit le docteur Fergusson en consultant ses notes, et après deux jours de traversée nous avons parcouru par nos déviations près de 500 milles géographiques [Près de deux cents lieues].

Les capitaines Burton et Speke mirent quatre mois et demi à faire le même chemin !

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CHAPITRE XIV CHAPTER XIV CAPÍTULO XIV

La forêt de gommiers.—L'antilope bleue.—Le signa de ralliement.—Un assaut inattendu.—Le Kanyenye.—Une nuit en plein air.—Le Mabunguru.—Jihoue la Mkoa.—Provision d'eau. |||gum trees||||signal||||||||||||||||||| The gum tree forest.-The blue antelope.-The rallying sign.-An unexpected assault.-The Kanyenye.-A night in the open air.-The Mabunguru.-Jihoue la Mkoa.-Water supply.

—Arrivée à Kazeh.

Le pays, aride, desséché, fait d'une terre argileuse qui se fendillait à la chaleur, paraissait désert ; ça et là, quelques traces de caravanes, des ossements blanchis d'hommes et de bêtes, à demi rongés, et confondus dans la même poussière. ||arid|||||clayey|||was cracking||||||||||||||||||||||||||||dust The country, arid, parched, made of a clay soil which cracked in the heat, seemed deserted; here and there, a few traces of caravans, the whitened bones of men and beasts, half gnawed, and confused in the same dust.

Après une demi-heure de marche, Dick et Joe s'enfonçaient dans une forêt de gommiers, l' il aux aguets et le doigt sur la détente du fusil On ne savait pas à qui on aurait affaire. |||||||||were penetrating|||||||||on the lookout||||||||||||||||| After half an hour of walking, Dick and Joe plunged into a forest of gum trees, his eyes on the alert and his finger on the trigger of the rifle. We didn't know who we would be dealing with.

Sans être un rifleman, Joe maniait adroitement une arme à feu |||||handled||||| Without being a rifleman, Joe skillfully wielded a gun

Cela fait du bien de marcher monsieur Dick, et cependant ce terrain là n'est pas trop commode,» fit-i1 en heurtant les fragments de quartz dont il était parsemé ||||||||||||||||||||||||||||sprinkled It feels good to walk, Mr. Dick, and yet this ground is not too convenient, ”he said, hitting the fragments of quartz with which it was strewn.

Kennedy fit signe à son compagnon de se taire et de s'arrêter. ||||||||remain silent||| Kennedy motioned for his companion to shut up and stop.

Il fallait savoir se passer de chiens, et, quelle que fût l'agilité de Joe, il ne pouvait avoir le nez dun braque ou d'un lévrier. ||||||||||||||||||||of a|pointer|||greyhound You had to know how to do without dogs, and whatever Joe's agility was, he couldn't have the nose of a pointer or greyhound.

Dans le lit d'un torrent où stagnaient encore quelques mares, se désaltérait une troupe d'une dizaine d'antilopes. |||||||||mares||||||| In a torrential bed where a few ponds still stagnated, a troop of ten antelopes quenched their thirst.

Ces gracieux animaux, flairant un danger, paraissaient inquiets ; entre chaque lampée, leur jolie tête se redressait avec vivacité, humant de ses narines mobiles l'air au vent des chasseurs. |||sniffing|||||||gulp||||||||||||||||| These graceful animals, smelling a danger, seemed anxious; between each lamp, their pretty heads rose with liveliness, sniffing the air in the wind from the hunters with their mobile nostrils.

Kennedy contourna quelques massifs, tandis que Joe demeurait immobile ; il parvint à portée de fusil et fit feu La troupe disparut en un clin d' il ; seule, une antilope mâle, frappée au défaut de l'épaule, tombait foudroyée. |||||||||||||||||||||||instant|||||||||flaw||||struck by lightning Kennedy went around a few massifs, while Joe remained motionless; he came within range of the gun and fired The troop disappeared in the blink of an eye; only a male antelope, struck in the shoulder defect, fell struck down.

Kennedy se précipita sur sa proie. |||||prey Kennedy pounced on his prey.

C'était un blawe-bock, un magnifique animal d'un bleu pâle tirant sur le gris, avec le ventre et l'intérieur des jambes d'une blancheur de neige. It was a blawe-bock, a magnificent animal of a pale blue tending to gray, with the belly and the inside of the legs white with snow.

Le beau coup de fusil ! The beautiful shot!

s'écria le chasseur. cried the hunter. C'est une espèce très rare d'antilope, et j'espère bien préparer sa peau de manière à la conserver. |||||of antelope||||||||||| It is a very rare species of antelope, and I hope to prepare its skin so as to preserve it.

—Par exemple !

y pensez-vous, monsieur Dick ! Come to think of it, Mr. Dick!

—Sans doute ! -Without a doubt !

Regarde donc ce splendide pelage. ||||coat Look at this splendid coat.

—Mais le docteur Fergusson n'admettra jamais une pareille surcharge. "But Doctor Fergusson will never admit such an overload."

—Tu as raison, Joe !

Il est pourtant fâcheux d'abandonner tout entier un si bel animal ! |||unfortunate||||||| It is unfortunate, however, to completely abandon such a beautiful animal!

—Tout entier !

non pas, monsieur Dick ; nous allons en tirer tous les avantages nutritifs qu'il possède, et, si vous le permettez, je vais m'en acquitter aussi bien que le syndic de l'honorable corporation des bouchers de Londres. |||||||||||||||||||||||||||syndic|||||butchers|| no, Mr. Dick; we will derive all the nutritious advantages which it possesses, and, if you will allow it, I will discharge it as well as the trustee of the honorable corporation of the butchers of London.

—A ton aise, mon ami ; tu sais pourtant qu'en ma qualité de chasseur, je ne suis pas plus embarrassé de dépouiller une pièce de gibier que de l'abattre. ||||||||||||||||||||depouille||||game||| “At your ease, my friend; you know, however, that as a hunter, I am no more embarrassed to strip a piece of game than to slaughter it.

—J'en suis sûr, monsieur Dick ; alors ne vous gênez pas pour établir un fourneau sur trois pierres ; vous aurez du bois mort en quantité, et je ne vous demande que quelques minutes pour utiliser vos charbons ardents. ||||||||hesitate|||||||||||||||||||||||||||charbons| “I'm sure of it, Mr. Dick; so do not hesitate to establish a stove on three stones; you will have plenty of dead wood, and I only ask you a few minutes to use your hot coals.

—Ce ne sera pas long, » répliqua Kennedy.

Il procéda aussitôt à la construction de son foyer, qui flambait quelques instants plus tard.

Joe avait retiré du corps de l'antilope une douzaine de côtelettes et les morceaux les plus tendres du filet, qui se transformèrent bientôt en grillades savoureuses. ||||||||||chops||||||||||||||grillades| Joe had removed from the antelope's body a dozen chops and the tenderest pieces of the tenderloin, which soon turned into tasty grills.

« Voilà qui fera plaisir à l'ami Samuel, dit le chasseur. "This will please friend Samuel," said the hunter.

—Savez-vous à quoi je pense, monsieur Dick ?

—Mais à ce que tu fais, sans doute, à tes beefsteaks. “But what you do, no doubt, to your beefsteaks.

—Pas le moins du monde. -Not at all.

Je pense à la figure que nous ferions si nous ne retrouvions plus l'aérostat. I think of the figure that we would make if we did not find the aerostat any more.

—Bon !

quelle idée ! tu veux que le docteur nous abandonne ?

—Non ; mais si son ancre venait à se détacher ?

—Impossible.

D'ailleurs Samuel ne serait pas embarrassé de redescendre avec son ballon ; il le man uvre assez proprement. |||||||redescend||||||||| Besides, Samuel wouldn't be embarrassed to come down with his balloon; he handles it fairly neatly.

—Mais si le vent l'emportait, s'il ne pouvait revenir vers nous —But if the wind carried it, if it couldn't come back to us

—Voyons, Joe, trêve à tes suppositions ; elles n'ont rien de plaisant. ||truce|||||||| “Come, Joe, break your assumptions; there is nothing pleasant about them.

—Ah !

Monsieur, tout ce qui arrive en ce monde est naturel ; or, tout peut arriver, donc il faut tout prévoir... » Sir, everything that happens in this world is natural; everything can happen, so you have to plan everything ... "

En ce moment un coup de fusil retentit dans l'air. |||||||resounded|| At this moment a shot is fired in the air.

« Hein !

fit Joe.

—Ma carabine ! “My rifle!

je reconnais sa détonation. I recognize his detonation.

—Un signal !

—Un danger pour nous !

—Pour lui peut-être, répliqua Joe. "For him perhaps," replied Joe.

—En route !

» Les chasseurs avaient rapidement ramassé le produit de leur chasse, et ils reprirent le « chemin » en se guidant sur des brisées que Kennedy avait faites. The hunters had quickly collected the product of their hunt, and they resumed the "way" by being guided on broken that Kennedy had made. L'épaisseur du fourré les empêchait d'apercevoir le  Victoria , dont ils ne pouvaient être bien éloignés. The thickness||thicket|||||||||||| The thickness of the thicket prevented them from seeing the Victoria, from which they could not be far away.

Un second coup de feu se fit entendre.

« Cela presse, fit Joe.

—Bon ! encore une autre détonation. —Cela m'a l'air d'une défense personnelle.

—Hâtons-nous. Let's hurry|

» Et ils coururent à toutes jambes. -Hâtons us. Arrivés à la lisière du bois, ils virent tout d'abord le  Victoria à sa place, et le docteur dans la nacelle. |||edge||||saw||||||||||||| And they ran at full speed.

« Qu'y a-t-il donc ! "What's the matter?

demanda Kennedy. "What is it then!"

—Grand Dieu !

s'écria Joe.

—Que vois tu ?

—Là-bas, une troupe de nègres qui assiègent le ballon !

» En effet, à deux milles de là, une trentaine d'individus se pressaient en gesticulant, en hurlant, en gambadant au pied du sycomore. |||||||||||||||||gamboling|||| "Over there, a troop of negroes besieging the balloon!" Quelques-uns, grimpés dans l'arbre, s'avançaient jusque sur les branches les plus élevées. ||climbed|||||||||| In fact, two miles away, about thirty individuals crowded, gesturing, screaming, frolicking at the foot of the sycamore tree. Le danger semblait imminent. Some, climbed in the tree, advanced to the highest branches.

« Mon maître est perdu, s'écria Joe. "My master is lost," cried Joe.

—Allons, Joe, du sang-froid et du coup d' il. “Come on, Joe, cool and look.

Nous tenons la vie de quatre de ces moricauds dans nos mains. ||||||||savages||| ||||||||moros||| “Come on, Joe, cool and quick. En ayant ! We hold the lives of four of these moricauds in our hands. » Ils avaient franchi un mille avec une extrême rapidité, quand un nouveau coup de fusil partit de la nacelle ; il atteignit un grand diable qui se hissait par la corde de l'ancre. ||||||||||||||||||||||||||was hoisting||||| While having ! Un corps sans vie tomba de branches en branches, et resta suspendu à une vingtaine de pieds du sol, ses deux bras et ses deux jambes se balançant dans l'air. They had crossed a mile with extreme rapidity, when a new shot fired from the nacelle; he reached a great devil who was hoisted by the anchor rope.

« Hein ! fit Joe en s'arrêtant, par où diable se tient-il donc, cet animal ? A lifeless body fell from branch to branch, and hung about twenty feet from the ground, its two arms and two legs swaying in the air. Peu importe, répondit Kennedy, courons !

courons ! —Ah ! monsieur Kennedy, s'écria Joe, en éclatant de rire : par sa queue ! said Joe, stopping, where the devil is he standing, this animal? c'est par sa queue ! No matter, replied Kennedy, let's run! Un singe ! ce ne sont que des singes.

—Ça vaut encore mieux que des hommes, » répliqua Kennedy en se précipitant au milieu de la bande hurlante. |||||||||||||||||howling Mr. Kennedy, cried Joe, bursting out laughing: by his tail!

C'était une troupe de cynocéphales assez redoutables, féroces et brutaux, horribles à voir avec leurs museaux de chien. ||||||formidable|||||||||muzzles|| |||||||||||||||hocicos|| it's by its tail!

Cependant quelques coups de fusil en eurent facilement raison, et cette horde grimaçante s'échappa, laissant plusieurs des siens à terre. ||||||||||||grimacing||||||| A monkey !

En un instant, Kennedy s'accrochait à l'échelle ; Joe se hissait dans les sycomores et détachait l'ancre ; la nacelle s'abaissait jusqu'à lui, et il y rentrait sans difficulté. they are just monkeys.

Quelques minutes après, le  Victoria s'élevait dans l'air et se dirigeait vers l'est sous l'impulsion d'un vent modéré. "It's even better than men," replied Kennedy, rushing into the middle of the screaming band.

« En voilà un assaut ! It was a troop of cynocephali quite formidable, ferocious and brutal, horrible to see with their dog snouts.

dit Joe. However, a few rifle shots were easily right, and this grinning horde escaped, leaving many of his own on the ground.

—Nous t'avions cru assiégé par des indigènes. In an instant, Kennedy clung to the ladder; Joe hoisted himself into the sycamores and untied the anchor; the basket lowered to him, and he entered it without difficulty.

—Ce n'étaient que des singes, heureusement ! A few minutes later, the Victoria rose in the air and headed east under the impulse of a moderate wind.

répondit le docteur "Here's an assault!"

—De loin, la différence n'est pas grande, mon cher Samuel. said Joe.

—Ni même de près, répliqua Joe. “We thought you were besieged by the natives.

—Quoi qu'il en soit, reprit Fergusson, cette attaqué de singes pouvait avoir les plus graves conséquences. "They were just monkeys, luckily!"

Si l'ancre avait perdu prise sous leurs secousses réitérées, qui sait où le vent m'eût entraîné ! |the anchor|||||||||||||| replied the doctor

—Que vous disais-je, monsieur Kennedy ! “From a distance, the difference is not great, my dear Samuel.

—Tu avais raison, Joe ; mais, tout en ayant raison, à ce moment-là tu préparais des beefsteaks d'antilope, dont la vue me mettait déjà en appétit. "Not even close," replied Joe.

—Je le crois bien, répondit le docteur, la chair d'antilope est exquise. ||||||||meat||| “Anyway,” said Fergusson, “this attack by monkeys could have the most serious consequences.

—Vous pouvez en juger, Monsieur, la table est servie. If the anchor had lost its hold under their repeated jolts, who knows where the wind would have taken me!

—Sur ma foi, dit le chasseur, ces tranches de venaison ont un fumet sauvage qui n'est point à dédaigner. |||||||slices|||||aroma||||||disdain "What did I tell you, Mr. Kennedy!"

—Bon! “You were right, Joe; but, while being right, at that time you were preparing antelope beefsteaks, the sight of which already made me hungry.

je vivrais d'antilope jusqu'à la fin de mes jours répondit Joe la bouche pleine, surtout avec un verre de grog pour en faciliter la digestion » "I think so," replied the doctor, "the flesh of an antelope is exquisite."

Joe prépara le breuvage en question, qui fut dégusté avec recueillement. ||||||||tasted|| - You can judge, sir, the table is served.

« Jusqu'ici cela va assez bien, dit-il. "On my word," said the hunter, "these slices of venison have a wild aroma which is not to be despised."

—Très bien, riposta Kennedy. -Well!

—Voyons, monsieur Dick, regrettez-vous de nous avoir accompagnés ? I would live on antelope until the end of my days replied Joe with a full mouth, especially with a glass of grog to facilitate digestion "

—J'aurais voulu voir qu'on m'en eût empêché !

» répondit le chasseur avec un air résolu.

Il était alors quatre heures du soir ; le  Victoria rencontra un courant plus rapide ; le sol montait insensiblement, et bientôt la colonne barométrique indiqua une hauteur de l,500 pieds au-dessus du niveau de la mer.

Le docteur fut alors obligé de soutenir son aérostat par une dilatation de gaz assez forte, et le chalumeau fonctionnait sans cesse.

Vers sept heures, le  Victoria planait sur le bassin de Kanyemé ; le docteur reconnut aussitôt ce vaste défrichement de dix milles d'étendue, avec ses villages perdus au milieu des baobabs et des calebassiers. |||||||||||||||||clearing|||||||||||||||calabash trees "I would have liked to have seen that I had been prevented!"

Là est la résidence de l'un des sultans du pays de l'Ugogo, où la civilisation est peut-être moins arriérée, on y vend plus rarement les membres de sa famille ; mais, bêtes et gens, tous vivent ensemble dans des huttes rondes sans charpente, et qui ressemblent à des meules de foin. |||||||||||||||||||backward|||||||||||||||||||||||framework||||||heaps||hay This is the residence of one of the sultans of the Ugogo country, where civilization is perhaps less backward, and where family members are more rarely sold; but beasts and people all live together in round, frameless huts that resemble haystacks.

Après Kanyemé, le terrain devint aride et rocailleux ; mais, au bout d'une heure, dans une dépression fertile, la végétation reprit toute sa vigueur, à quelque distance du Mdaburu. |||||||rocky|||||||||||||||||||| It was then four o'clock in the evening; the Victoria encountered a faster current; the ground rose imperceptibly, and soon the barometric column indicated a height of 1,500 feet above sea level.

Le vent tombait avec le jour, et l'atmosphère semblait s'endormir. Le docteur chercha vainement un courant à différentes hauteurs en voyant ce calme de la nature, il résolut de passer la nuit dans les airs, et pour plus de sûreté, il s'éleva de 1,000 pieds environ. Le  Victoria demeurait immobile. There is the residence of one of the sultans of the country of the Ugogo, where civilization is perhaps less backward, members of his family are more rarely sold there; but, beasts and people, all live together in round huts without framework, and which resemble haystacks. La nuit magnifiquement étoilée se fit en silence.

Dick et Joe s'étendirent sur leur couche paisible, et s'endormirent d'un profond sommeil pendant le quart du docteur ; à minuit, celui-ci fut remplacé par l'Écossais. |||||||||||||||||||||||||the Scotsman

« S'il survenait le moindre incident, réveille-moi, lui dit-il ; et surtout ne perds pas le baromètre des yeux.

C'est notre boussole, à nous autres ! » La nuit fut froide, il y eut jusqu'à 27° degrés [14° centigrades] de différence entre sa température et celle du jour. The magnificently starry night fell in silence. Avec les ténèbres avait éclaté le concert nocturne les animaux, que la soif et la faim chassent de leurs repaires ; les grenouilles firent retentir leur voix de soprano, doublée du glapissement des chacals, pendant que la basse imposante des lions soutenait les accords de cet orchestre vivant. ||||||||||||||||||||||||||||||yelp||jackals|||||||||||||| Dick and Joe lay on their peaceful couch and fell asleep in deep sleep during the doctor's shift; at midnight, he was replaced by the Scotsman.

En reprenant son poste le matin, le docteur Fergusson consulta sa boussole, et s'aperçut que la direction du vent avait changé pendant la nuit. On returning to his post in the morning, Dr Fergusson consulted his compass, and noticed that the wind direction had changed during the night.

Le  Victoria dérivait dans le nord-est d'une trentaine de milles depuis deux heures environ ; il passait au-dessus du Mabunguru, pays pierreux, parsemé de blocs de syénite d'un beau poli, et tout bosselé de roches en dos d'âne ; des masses coniques, semblables aux rochers de Karnak, hérissaient le sol comme autant de dolmens druidiques ; de nombreux ossements de buffles et d'éléphants blanchissaient ça et 1à ; il y avait peu d'arbres, sinon dans l'est, des bois profonds, sous lesquels se cachaient quelques villages. |||||||||||||||||||||||scattered||||syenite||||||pitted|||||of a donkey|||||||||bristled||||||dolmens||||||buffaloes||||||||||||||||||||||| It is our compass, to us!

Vers sept heures, une roche ronde, de près de deux milles d'étendue, apparut comme une immense carapace. The night was cold, there were up to 27 ° degrees [14 ° centigrade] of difference between its temperature and that of the day.

« Nous sommes en bon chemin, dit le docteur Fergusson. With the darkness had broken out the nocturnal concert the animals, which thirst and hunger drive out of their dens; the frogs sounded their soprano voice, coupled with the screeching of jackals, while the imposing bass of the lions supported the chords of this living orchestra.

Voilà Jihoue-la-Mkoa, où nous allons faire halte pendant quelques instants. On returning to his post in the morning, Doctor Fergusson consulted his compass, and noticed that the direction of the wind had changed during the night. Je vais renouveler la provision d'eau nécessaire à l'alimentation de mon chalumeau, essayons de nous accrocher quelque part. |||||||||||blowtorch||||||

—Il y a peu d'arbres, répondit le chasseur.

—Essayons cependant ; Joe, jette les ancres.

» Le ballon, perdant peu à peu de sa force ascensionnelle, s'approcha de terre ; les ancres coururent ; la patte de l'une d'elles s'engagea dans une fissure de rocher, et le  Victoria demeura immobile. |||||||||||||||||leg||||became lodged|||||||||| Il ne faut pas croire que le docteur pût éteindre complètement son chalumeau pendant ses haltes. It's hard to believe that the doctor could completely switch off his flashlight during his rest stops.

L'équilibre du ballon avait été calculé au niveau de la mer ; or le pays allait toujours en montant, et se trouvant élevé de 600 à 700 pieds, le ballon aurait eu une tendance à descendre plus bas que le sol lui-même ; il fallait donc le soutenir par une certaine dilatation du gaz. Dans le. cas seulement où, en l'absence de tout vent, le docteur eût laissé la nacelle reposer sur terre, l'aérostat, alors délesté d'un poids considérable, se serait maintenu sans le secours du chalumeau. |||||||||||||||||||unburdened|||||||||||

Les cartes indiquaient de vastes mares sur le versant occidental de Jihoue-la-Mkoa Joe s'y rendit seul avec un baril, qui pouvait contenir une dizaine de gallons ; il trouva sans peine l'endroit indiqué, non loin d'un petit village désert, fit sa provision d'eau, et revint en moins de trois quarts d'heure ; il n'avait rien vu de particulier, si ce n'est d'immenses trappes à éléphant ; il faillit même choir dans l'une d'elles, où gisait une carcasse à demi-rongée. |||||pools|||||||||||||||barrel||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||fall|||||lay|||||gnawed

Il rapporta de son excursion une sorte de nèfles, que des singes mangeaient avidement. ||||||||medlars|||||

Le docteur reconnut le fruit du « mbenbu,» arbre très abondant sur la partie occidentale de Jihoue-la-Mkoa. Fergusson attendait Joe avec une certaine impatience, car un séjour même rapide sur cette terre inhospitalière lui inspirait toujours des craintes. Fergusson awaited Joe with some impatience, for even a short stay in this inhospitable land always inspired fears.

L eau fut embarquée sans difficulté, car la nacelle descendit presque au niveau du sol ; Joe put arracher l'ancre, et remonta lestement auprès de son maître. |||||||||||||||||revoke||||nimbly||||

Aussitôt celui-ci raviva sa flamme, et le  Victoria reprit la route des airs. |||rekindled||||||||||

Il se trouvait alors à une centaine de milles de Kazeh, important établissement de l'intérieur de l'Afrique, où, grâce à un courant de sud-est, les voyageurs pouvaient espérer de parvenir pendant cette journée ; ils marchaient avec une vitesse de 14 milles à l'heure ; la conduite de l'aérostat devint alors assez difficile ; on ne pouvait s'élever trop haut sans dilater beaucoup le gaz, car le pays se trouvait déjà à une hauteur moyenne de 3,000 pieds.

Or, autant que possible, le docteur préférait ne pas forcer sa dilatation ; il suivit donc fort adroitement les sinuosités d'une pente assez roide, et rasa de près les villages de Thembo et de Tura-Wels. ||||||||||||||||||windings||||steep|||||||||||| Ce dernier fait partie de l'Unyamwezy, magnifique contrée où les arbres atteignent les plus grandes dimensions, entre autres les cactus, qui deviennent gigantesques.

Vers deux heures, par un temps magnifique, sous un soleil de feu qui dévorait le moindre courant d'air, le  Victoria planait au-dessus de la ville de Kazeh, située à 330 milles de la côte.

« Nous sommes partis de Zauzibar à neuf heures du matin, dit le docteur Fergusson en consultant ses notes, et après deux jours de traversée nous avons parcouru par nos déviations près de 500 milles géographiques [Près de deux cents lieues]. ||||||||||||||||||||||from|||||||deviations|||||||||

Les capitaines Burton et Speke mirent quatre mois et demi à faire le même chemin ! Captains Burton and Speke took four and a half months to make the same journey!