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Pure Politique, Émeutes : c'est fini, mais jusqu'à quand ? - YouTube

Émeutes : c'est fini, mais jusqu'à quand ? - YouTube

Ils étaient entre 8 000 et 12 000.

Des actes de sécession.

Il faut d'abord et avant tout stopper l'immigration anarchique.

Moins de 10 % des 4 000 interpellés étaient étrangers.

Il n'y a que des territoires que la République abandonne.

Ghettoïsation de certains de nos quartiers, pauvreté,

discrimination, mal-logement,

disparition des services publics.

Et pendant que vous jetez de l'huile sur le feu,

pendant que vous donnez des excuses aux délinquants,

nous nous sommes engagés pour rétablir l'ordre républicain.

Il faut mettre des préfabriqués dans les cours de prison.

Il faudra qu'il y ait des sessions spéciales de cour d'assises.

Le bloc présidentiel qui est encore sonné par les émeutes,

la droite qui fait de la surenchère sécuritaire sur le Rassemblement national

et la France insoumise qui se retrouve superbement isolée.

C'est le sommaire de ce numéro 47 du Bourbon de Serge.

Mais que s'est-il passé en France la semaine dernière ?

À vrai dire, personne n'a encore la réponse.

Même le président de la République a demandé quelques jours

avant de proposer une analyse.

Les 241 maires qu'Emmanuel Macron a invités à l'Élysée lundi

sont donc repartis déçus.

Avec le sentiment d'avoir été l'instrument d'une opération de communication.

Comme en 2019, après les gilets jaunes,

quand le chef de l'État avait lancé un “grand débat” dont on attend toujours les conclusions.

Curieusement, c'est du côté de Gérald Darmanin

qu'il faut se tourner pour esquisser un premier décryptage.

Hier, devant les sénateurs, le ministre de l'Intérieur a pointé les différences

entre les émeutes de 2005 et celles que nous venons de traverser.

En 2005, à 21 jours d'émeutes, ils étaient plus âgés,

beaucoup plus âgés qu'aujourd'hui.

J'ai demandé qu'on me sorte les comparaisons, je ne les ai pas encore,

mais à coup sûr ils étaient plus âgés.

Là nous avons des choses très différentes.

Quatre jours d'émeutes, ils étaient entre 8 000 et 12 000.

Peut-être un peu plus, peut-être un peu moins.

Ce sont des groupes très mobiles, souvent cagoulés

mais on ne peut pas considérer qu'il y avait des centaines de milliers de personnes

dans ces quartiers où des millions de personnes vivent,

qui se sont rebellés contre la République.

Même si les images sont extrêmement choquantes,

même si les agitations et les dégradations sont extrêmement fortes,

même s'il y a eu 800 policiers et gendarmes blessés,

fort heureusement aucun n'a de pronostic vital engagé,

je veux ici dire qu'il s'agit de tout au plus de quelques milliers de personnes

qui ont commis ces difficultés.

Ce qui est à la fois un problème, très important,

et en même temps ne nous permet pas de mettre dans le même sac

tous les habitants des quartiers populaires.

Il n'empêche.

Mardi, à l'Assemblée, la posture l'emportait sur la mesure.

Peut-être justement, parce que cette flambée de violences échappe à bien des stéréotypes.

Il n'y a aucune revendication sociale à trouver dans ces agissements inacceptables.

Aucune colère légitime, aucune excuse

mais seulement un acte, des actes de sécession

d'une minorité qui rejette toute forme d'autorité.

Sécession. Le mot est lâché.

Marine Le Pen a rajouté les sous-titres…

Qu'avez-vous fait de notre pays en y implantant des zones de non-droit

que vous avez laissé se communautariser, se criminaliser ?

Qu'avez-vous fait lorsque vous avez laissé prospérer l'ignorance de notre culture,

l'hostilité à l'égard de l'autorité légale de l'État,

l'illégitimité de nos lois et la haine de notre peuple ?

Qu'avez-vous fait pour transformer notre pays parmi les plus courtois,

les plus élégants et les plus doux de la Terre

pour en faire un enfer où se consume avec les bâtiments publics qui brûlent

toute foi en l'avenir ?

Il faut d'abord et avant tout stopper l'immigration anarchique.

Or vous êtes en train d'aggraver le problème du communautarisme,

voire du séparatisme et de le disséminer dans le moindre village.

Mais les chiffres contredisent cette interprétation.

Là encore, c'est Gérald Darmanin, décidément très surprenant ces jours-ci,

qui remet les pendules à l'heure.

Moins de 10 % des 4000 interpellés étaient étrangers, monsieur le député.

90 % étaient Français.

40 personnes seulement étaient éligibles à un centre de rétention administratif.

La question d'aujourd'hui c'est celle des jeunes délinquants,

pas des étrangers.

Nous sommes nombreux ici, monsieur le député,

à être issus des quartiers, à être issu de l'immigration,

et à aimer notre pays !

Le scénario, commode, d'une émeute communautaire s'éloigne à grands pas.

Si donc les racines de ces émeutes n'ont rien de confessionnel ou d'ethnique,

quelle en est la cause ?

Faut-il en conclure, par exemple,

que les désordres sont imputables à une poignée de délinquants chevronnés ?

Fausse piste.

Les premières comparutions nous apprennent que les émeutiers interpellés

sont, dans une écrasante majorité, dépourvus d'antécédents judiciaires.

C'est l'occasion qui a fait le larron.

Je vous renvoie vers les comptes rendus d'audience de vos gazettes préférées.

Reste alors l'explication sociale.

L'accès bridé à la consommation.

Mais Élisabeth Borne la récuse.

Car, à l'entendre, le gouvernement est irréprochable en matière de politique de la ville.

Ces violences n'ont rien à voir avec une révolte des banlieues

et j'ai été, madame la présidente Châtelain,

à Nanterre, à Garges-lès-Gonesse, à Bezon,

à Evry, à L'Haÿ-les-Roses.

J'ai échangé avec les élus et les habitants

et deux mots revenaient sans cesse : l'incompréhension et la colère.

La colère vis-à-vis de ces auteurs de violences

qui mettent à mal des politiques menées depuis des années.

À gauche, bien sûr, on conteste cette autosatisfaction.

Il ne faudra pas regarder ailleurs une fois le calme revenu.

Je veux d'abord ici rétablir une vérité.

Non il n'y a pas de territoires perdus de la République,

il n'y a que des territoires que la République abandonne.

Cyrielle Chatelain enfonce le clou.

Depuis les émeutes de 2005, la disparition des services publics a accru les inégalités.

18 années d'austérité, de rationalisation et de disparition des services publics.

18 années durant lesquelles le contrat républicain a été bafoué

car la réalité, madame la Première ministre,

est qu'en France aujourd'hui certaines vies valent moins que d'autres.

Certains territoires valent moins que d'autres.

En France, l'égalité est un concept théorique.

Le président du groupe socialiste, Boris Vallaud,

tente de dire de quoi ces émeutes sont le nom.

Un pays dans lequel des milliers de jeunes personnes, souvent mineures,

se lancent pendant des jours et des nuits dans de telles équipées, est un pays qui va mal.

Notre responsabilité, collective, individuelle,

est de regarder la vérité en face et d'en tirer toutes les conséquences.

Ghettoïsation de certains de nos quartiers,

pauvreté, discrimination, mal-logement,

disparition des services publics, mise en échec de nos institutions,

sont autant de difficultés profondes

dont ces fréquents débordements de violences faits d'une minorité

sont aussi un symptôme.

Il faudra bien évidemment remettre sur le métier

le plan Borloo abandonné,

soutenir dans la durée la politique de la ville, l'école,

les associations et l'éducation populaire.

Soyons francs.

Même s'ils peuvent partager ce constat,

beaucoup de Français estimeront qu'il y a quelque chose de choquant

à remettre de l'argent dans les banlieues.

N'est-ce pas récompenser la violence ?

Eh bien, ils se trompent.

Car la réalité de la situation,

c'est que la République ne déploie pas assez de moyens dans ces territoires.

Ce n'est pas moi qui le dit mais un rapport parlementaire de 2018.

Deux députés, François Cornut-Gentille et Rodrigue Kokouendo,

ont évalué l'action de l'État dans le département de Seine-Saint-Denis.

François Cornut-Gentille siégeait sur les bancs de LR

et Rodrigue Kokouendo sur ceux de La République en marche.

L'un et l'autre ont été battus aux législatives de 2022.

À l'époque les deux élus considéraient plutôt

que les pouvoirs publics jetaient l'argent par les fenêtres en Seine-Saint-Denis.

Très vite, les deux parlementaires se sont rendus à l'évidence.

Loin d'en faire trop, l'État n'en fait pas assez.

Dans leur rapport, les parlementaires montrent combien ce département,

qui concentre les taux de pauvreté et de criminalité les plus élevés de France,

est le moins bien doté en professeurs, policiers ou magistrats.

Là, où il faudrait des équipes chevronnées,

on trouve surtout de jeunes fonctionnaires qui n'aspirent qu'à une mutation rapide.

Résultat, la République est en échec.

Comme le rapport de Jean-Louis Borloo sur les politiques de la ville,

ce rapport parlementaire est resté lettre morte.

Revenons à l'inventaire des postures politiques de ces derniers jours.

À droite, on surenchérit dans la fermeté.

Lundi, Emmanuel Macron a laissé entendre

qu'il envisageait de "sanctionner financièrement"

les familles dont des enfants participeraient à des émeutes.

“Qu'à cela ne tienne” répond Éric Ciotti.

Je rappelle que j'ai été l'auteur d'une loi en 2010

qui permettait d'aller vers cette responsabilité parentale,

qu'elle avait été votée par le Parlement,

qu'elle a été symboliquement abrogée par monsieur Hollande en janvier 2013

dans une séance spéciale de l'Assemblée nationale, du Parlement,

avec une loi d'abrogation qui a été votée.

Donc je le dis aujourd'hui : Chiche, allons dans ce sens.

Dès cet après-midi, je déposerai ma proposition de loi,

la loi telle qu'elle a existé, sur le bureau de l'Assemblée nationale.

Il faut arrêter avec les discours.

Si monsieur Macron décidé d'installer ce texte, de l'inscrire à l'ordre du jour,

on peut le voter avant le 14 juillet.

En matière de répression, le patron des LR fourmille d'idées.

Il y a des comparutions immédiates,

mais il faudra qu'il y ait des sessions spéciales de cour d'assises

pour ceux qui ont incendié.

Il faut mettre des préfabriqués dans les cours de prisons

pour que ceux qui ont été condamnés soient déférés,

qu'on n'ait pas cet argument du “pas de places”.

Des préfabriqués dans les cours de prison.

Et pourquoi pas des tentes Quechua tant qu'on y est.

Quand on connaît l'extrême misère de la condition carcérale en France,

on n'ose imaginer ce que donnerait l'installation de préfabriqués.

Enfin, il y a la France insoumise.

Jean-Luc Mélenchon s'est refusé à appeler au calme.

Il s'en est expliqué à deux reprises :

Nous avons toujours été contre toute stratégie de violence.

Toujours.

Pas seulement aujourd'hui, toujours.

Nous n'en avons jamais accompagné ni justifié.

Mais nous refusons d'être la brosse à reluire du système

qui vient quand ils ont provoqué des dégâts énormes

et nous adjurent d'appeler au calme.

Nous avons dit que nous appelions à la justice.

La question pour un homme politique ce n'est pas d'appeler au calme,

de se donner des postures,

c'est d'essayer d'arriver au calme,

et pour ça de régler rationnellement les problèmes qui se posent.

Résultat, mardi, les députés insoumis ont essuyé un véritable déluge d'artillerie.

Quand vos députés rejettent tout appel au calme, vous sortez du champ républicain.

Quand une de vos députés affirme que la fin justifie les moyens,

vous sortez du champ républicain.

Quand votre leader parle de “permis de tuer” pour les policiers,

de "peine de mort" pour les jeunes des quartiers,

et nous traite de “chiens de garde”,

vous sortez du champ républicain.

Et pendant que vous jetez de l'huile sur le feu,

pendant que vous donnez des excuses aux délinquants,

nous nous sommes engagés pour rétablir l'ordre républicain.

Un quarteron, que dis-je d'un groupuscule d'élus

qui s'est durablement discrédité, je parle bien sûr de la France insoumise.

C'est un État de droit qui, malheureusement, depuis un an, un an,

soufre des amalgames, des exagérations mensongères

d'une partie des bancs de cet hémicycle,

qui préfère se rouler en boule dans des polémiques plutôt que de faire de la politique.

Eh oui je parle de vous, mesdames et messieurs de la France insoumise.

Ceux qui ont refusé d'appeler au calme,

ceux qui à force de tout excuser en permanence,

ont mis de l'huile sur le feu quitte à se renier comme monsieur Mélenchon

qui en 2012 fustigeait les hordes de casseurs,

les traitant de “crétins”, de “bouffons”

et de “larbins de la société capitaliste”.

Derrière le refus de LFI d'appeler au calme,

il y a la répétition d'une erreur qu'on avait déjà observée

au moment de la réforme des retraites.

La France insoumise estime que la dégradation politique, économique et sociale du pays

est telle qu'on va vers une rupture.

Un changement de République.

Sur le constat, elle n'a pas forcément tort.

Quiconque regarde la situation du pays

se dit que ça ne peut pas continuer comme ça indéfiniment.

Là où ça se gâte, c'est que la France insoumise

apprécie mal la nature réelle des mouvements sociaux

et surtout leur degré de maturité politique.

Elle a tendance à voir dans la moindre secousse l'imminence du grand soir

ou de la prise de la Bastille.

Et puisqu'on ne dit pas à des sans-culottes de rentrer à la maison,

LFI s'est refusé à tout appel au calme.

Sans voir que son propre électorat ne la suit pas du tout sur ce terrain.

Selon un récent sondage ELABE,

9 Français sur 10 estiment que la mort de Nahel a été un prétexte pour tout casser.

Chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, cette appréciation est à peine nuancée.

Ils ne sont que 23 % à voir une réaction de colère dans les émeutes.

Le reste de l'électorat est à l'unisson de l'opinion générale.

La France insoumise sort isolée de la séquence.

Ce qui tombe mal au moment où elle cherche à négocier

une liste commune de la NUPES pour les Européennes.

Il ne sera pas simple pour elle de recoller les morceaux.

Merci d'avoir regardé cette chronique.

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Je vous dis à lundi pour un nouveau numéro de Pol'Express.


Émeutes : c'est fini, mais jusqu'à quand ? - YouTube Krawalle: Es ist vorbei, aber wie lange noch? - YouTube Riots: it's over, but until when? - YouTube Disturbios: se acabó, pero ¿por cuánto tiempo? - YouTube Rivolte: è finita, ma per quanto tempo? - YouTube 暴動:終わったが、いつまで?- YouTube Zamieszki: koniec, ale na jak długo? - YouTube Motins: acabaram, mas por quanto tempo? - YouTube Upplopp: det är över, men för hur länge? - YouTube

Ils étaient entre 8 000 et 12 000.

Des actes de sécession. Acts of secession.

Il faut d'abord et avant tout stopper l'immigration anarchique.

Moins de 10 % des 4 000 interpellés étaient étrangers. Less than 10% of the 4,000 people stopped were foreigners.

Il n'y a que des territoires que la République abandonne. There are only territories that the Republic abandons.

Ghettoïsation de certains de nos quartiers, pauvreté, Ghettoization of some of our neighborhoods, poverty,

discrimination, mal-logement, discrimination, poor housing,

disparition des services publics. disappearance of public services.

Et pendant que vous jetez de l'huile sur le feu, And while you're throwing gasoline on the fire..,

pendant que vous donnez des excuses aux délinquants, while you make excuses for delinquents,

nous nous sommes engagés pour rétablir l'ordre républicain. we are committed to restoring republican order.

Il faut mettre des préfabriqués dans les cours de prison. We need to put prefabs in prison yards.

Il faudra qu'il y ait des sessions spéciales de cour d'assises. There will have to be special sessions of the Assize Court.

Le bloc présidentiel qui est encore sonné par les émeutes, The presidential bloc, still reeling from the riots,

la droite qui fait de la surenchère sécuritaire sur le Rassemblement national

et la France insoumise qui se retrouve superbement isolée. and France insoumise, which finds itself superbly isolated.

C'est le sommaire de ce numéro 47 du Bourbon de Serge. This is the contents of issue 47 of Serge's Bourbon.

Mais que s'est-il passé en France la semaine dernière ? But what happened in France last week?

À vrai dire, personne n'a encore la réponse. To tell the truth, no one has the answer yet.

Même le président de la République a demandé quelques jours Even the President of the Republic asked for a few days

avant de proposer une analyse. before proposing an analysis.

Les 241 maires qu'Emmanuel Macron a invités à l'Élysée lundi The 241 mayors Emmanuel Macron invited to the Élysée Palace on Monday

sont donc repartis déçus. left disappointed.

Avec le sentiment d'avoir été l'instrument d'une opération de communication. With the feeling of having been the instrument of a communication operation.

Comme en 2019, après les gilets jaunes, Just like in 2019, after the yellow vests,

quand le chef de l'État avait lancé un “grand débat” dont on attend toujours les conclusions. when the Head of State launched a "great debate", the conclusions of which are still awaited.

Curieusement, c'est du côté de Gérald Darmanin Curiously, it was Gérald Darmanin's side

qu'il faut se tourner pour esquisser un premier décryptage. that we must turn to for a first deciphering.

Hier, devant les sénateurs, le ministre de l'Intérieur a pointé les différences Yesterday, in front of the Senators, the French Minister of the Interior pointed out the differences between the two groups.

entre les émeutes de 2005 et celles que nous venons de traverser. between the riots of 2005 and those we've just been through.

En 2005, à 21 jours d'émeutes, ils étaient plus âgés, In 2005, 21 days into the riots, they were older,

beaucoup plus âgés qu'aujourd'hui. much older than today.

J'ai demandé qu'on me sorte les comparaisons, je ne les ai pas encore, I've asked for the comparisons, but I haven't got them yet,

mais à coup sûr ils étaient plus âgés. but they were certainly older.

Là nous avons des choses très différentes. Here we have very different things.

Quatre jours d'émeutes, ils étaient entre 8 000 et 12 000. After four days of rioting, there were between 8,000 and 12,000 of them.

Peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. Maybe a little more, maybe a little less.

Ce sont des groupes très mobiles, souvent cagoulés These are highly mobile groups, often hooded.

mais on ne peut pas considérer qu'il y avait des centaines de milliers de personnes but we can't consider that there were hundreds of thousands of people

dans ces quartiers où des millions de personnes vivent, in these neighborhoods where millions of people live,

qui se sont rebellés contre la République. who rebelled against the Republic.

Même si les images sont extrêmement choquantes, Even if the images are extremely shocking,

même si les agitations et les dégradations sont extrêmement fortes, even if the unrest and damage are extremely high,

même s'il y a eu 800 policiers et gendarmes blessés, even though 800 policemen and gendarmes were injured,

fort heureusement aucun n'a de pronostic vital engagé, Fortunately, none of them is life-threatening,

je veux ici dire qu'il s'agit de tout au plus de quelques milliers de personnes I'm talking about a few thousand people at most.

qui ont commis ces difficultés. who have committed these difficulties.

Ce qui est à la fois un problème, très important, Which is both a problem and a very important one,

et en même temps ne nous permet pas de mettre dans le même sac and at the same time does not allow us to put in the same bag

tous les habitants des quartiers populaires. all residents of working-class neighborhoods.

Il n'empêche. Nevertheless.

Mardi, à l'Assemblée, la posture l'emportait sur la mesure. On Tuesday, at the French National Assembly, posturing prevailed over action.

Peut-être justement, parce que cette flambée de violences échappe à bien des stéréotypes. Perhaps precisely because this outbreak of violence eludes many stereotypes.

Il n'y a aucune revendication sociale à trouver dans ces agissements inacceptables. There is no social demand to be found in these unacceptable actions.

Aucune colère légitime, aucune excuse No legitimate anger, no excuses

mais seulement un acte, des actes de sécession but only one act, acts of secession

d'une minorité qui rejette toute forme d'autorité. of a minority that rejects all forms of authority.

Sécession. Le mot est lâché. Secession. The word is out.

Marine Le Pen a rajouté les sous-titres… Marine Le Pen has added the subtitles...

Qu'avez-vous fait de notre pays en y implantant des zones de non-droit What have you done with our country by creating lawless zones?

que vous avez laissé se communautariser, se criminaliser ? that you have allowed to become communalized and criminalized?

Qu'avez-vous fait lorsque vous avez laissé prospérer l'ignorance de notre culture, What did you do when you allowed ignorance of our culture to flourish?

l'hostilité à l'égard de l'autorité légale de l'État, hostility to the legal authority of the State,

l'illégitimité de nos lois et la haine de notre peuple ? the illegitimacy of our laws and the hatred of our people?

Qu'avez-vous fait pour transformer notre pays parmi les plus courtois, What have you done to make our country one of the most courteous?

les plus élégants et les plus doux de la Terre the most elegant and gentle on Earth

pour en faire un enfer où se consume avec les bâtiments publics qui brûlent to make an inferno of burning public buildings

toute foi en l'avenir ? any faith in the future?

Il faut d'abord et avant tout stopper l'immigration anarchique. First and foremost, we need to stop uncontrolled immigration.

Or vous êtes en train d'aggraver le problème du communautarisme, But you're in the process of aggravating the problem of communitarianism,

voire du séparatisme et de le disséminer dans le moindre village. or even separatism, and spread it to every village.

Mais les chiffres contredisent cette interprétation. But the figures contradict this interpretation.

Là encore, c'est Gérald Darmanin, décidément très surprenant ces jours-ci, Once again, it's Gérald Darmanin, who's definitely surprising us these days,

qui remet les pendules à l'heure. which sets the record straight.

Moins de 10 % des 4000 interpellés étaient étrangers, monsieur le député. Less than 10% of the 4,000 people questioned were foreigners.

90 % étaient Français. 90% were French.

40 personnes seulement étaient éligibles à un centre de rétention administratif. Only 40 people were eligible for an administrative detention center.

La question d'aujourd'hui c'est celle des jeunes délinquants, Today's issue is young offenders,

pas des étrangers. not strangers.

Nous sommes nombreux ici, monsieur le député, There are a lot of us here, Mr. Deputy,

à être issus des quartiers, à être issu de l'immigration, to be from the neighborhoods, to be from an immigrant background,

et à aimer notre pays ! and love our country!

Le scénario, commode, d'une émeute communautaire s'éloigne à grands pas. The convenient scenario of a communal riot is fading fast.

Si donc les racines de ces émeutes n'ont rien de confessionnel ou d'ethnique, If, then, the roots of these riots are not denominational or ethnic,

quelle en est la cause ? what causes it?

Faut-il en conclure, par exemple, Does this mean, for example,

que les désordres sont imputables à une poignée de délinquants chevronnés ? that a handful of seasoned delinquents are responsible for the disorder?

Fausse piste. Wrong track.

Les premières comparutions nous apprennent que les émeutiers interpellés Initial court appearances reveal that the rioters arrested

sont, dans une écrasante majorité, dépourvus d'antécédents judiciaires. are overwhelmingly without criminal record.

C'est l'occasion qui a fait le larron. It was the opportunity that made the thief.

Je vous renvoie vers les comptes rendus d'audience de vos gazettes préférées. I refer you to the court reports in your favorite gazettes.

Reste alors l'explication sociale. That leaves the social explanation.

L'accès bridé à la consommation. Restricted access to consumption.

Mais Élisabeth Borne la récuse. But Elisabeth Borne rejects it.

Car, à l'entendre, le gouvernement est irréprochable en matière de politique de la ville. Because, to hear him tell it, the government is beyond reproach when it comes to urban policy.

Ces violences n'ont rien à voir avec une révolte des banlieues This violence has nothing to do with a revolt in the suburbs

et j'ai été, madame la présidente Châtelain, and I was, Madame President Châtelain,

à Nanterre, à Garges-lès-Gonesse, à Bezon, in Nanterre, Garges-lès-Gonesse and Bezon,

à Evry, à L'Haÿ-les-Roses. Evry, L'Haÿ-les-Roses.

J'ai échangé avec les élus et les habitants I spoke with elected officials and local residents

et deux mots revenaient sans cesse : l'incompréhension et la colère. and two words kept coming back: incomprehension and anger.

La colère vis-à-vis de ces auteurs de violences Anger at the perpetrators of violence

qui mettent à mal des politiques menées depuis des années. which undermine policies that have been in place for years.

À gauche, bien sûr, on conteste cette autosatisfaction. On the left, of course, this complacency is contested.

Il ne faudra pas regarder ailleurs une fois le calme revenu. There's no need to look away once the dust settles.

Je veux d'abord ici rétablir une vérité. First of all, I'd like to set the record straight.

Non il n'y a pas de territoires perdus de la République, No, there are no lost territories of the Republic,

il n'y a que des territoires que la République abandonne. there are only territories that the Republic abandons.

Cyrielle Chatelain enfonce le clou. Cyrielle Chatelain drives the point home.

Depuis les émeutes de 2005, la disparition des services publics a accru les inégalités. Since the riots of 2005, the disappearance of public services has increased inequalities.

18 années d'austérité, de rationalisation et de disparition des services publics. 18 years of austerity, rationalization and the disappearance of public services.

18 années durant lesquelles le contrat républicain a été bafoué 18 years during which the republican contract was flouted

car la réalité, madame la Première ministre, because that's the reality, Madam Prime Minister,

est qu'en France aujourd'hui certaines vies valent moins que d'autres. is that in France today, some lives are worth less than others.

Certains territoires valent moins que d'autres. Some territories are worth less than others.

En France, l'égalité est un concept théorique. In France, equality is a theoretical concept.

Le président du groupe socialiste, Boris Vallaud, The president of the Socialist Group, Boris Vallaud,

tente de dire de quoi ces émeutes sont le nom. tries to say what these riots are all about.

Un pays dans lequel des milliers de jeunes personnes, souvent mineures, A country in which thousands of young people, many of them minors,

se lancent pendant des jours et des nuits dans de telles équipées, est un pays qui va mal. who spend days and nights on such outfits, is a country in a bad way.

Notre responsabilité, collective, individuelle, Our collective and individual responsibility,

est de regarder la vérité en face et d'en tirer toutes les conséquences. is to face up to the truth and draw all the consequences.

Ghettoïsation de certains de nos quartiers, Ghettoization of some of our neighborhoods,

pauvreté, discrimination, mal-logement, poverty, discrimination, poor housing,

disparition des services publics, mise en échec de nos institutions, the disappearance of public services and the failure of our institutions,

sont autant de difficultés profondes are just some of the profound difficulties

dont ces fréquents débordements de violences faits d'une minorité including these frequent outbursts of violence by a minority

sont aussi un symptôme. are also a symptom.

Il faudra bien évidemment remettre sur le métier Of course, we'll have to get back to the drawing board

le plan Borloo abandonné, the Borloo plan abandoned,

soutenir dans la durée la politique de la ville, l'école, long-term support for urban policy and schools,

les associations et l'éducation populaire. associations and popular education.

Soyons francs. Let's be frank.

Même s'ils peuvent partager ce constat, Even though they may share this observation,

beaucoup de Français estimeront qu'il y a quelque chose de choquant many French people will feel that there is something shocking

à remettre de l'argent dans les banlieues. to put money back into the suburbs.

N'est-ce pas récompenser la violence ? Isn't that rewarding violence?

Eh bien, ils se trompent. Well, they're wrong.

Car la réalité de la situation, Because the reality of the situation,

c'est que la République ne déploie pas assez de moyens dans ces territoires. is that the Republic is not deploying enough resources in these territories.

Ce n'est pas moi qui le dit mais un rapport parlementaire de 2018. It's not me who says it, but a 2018 parliamentary report.

Deux députés, François Cornut-Gentille et Rodrigue Kokouendo, Two deputies, François Cornut-Gentille and Rodrigue Kokouendo,

ont évalué l'action de l'État dans le département de Seine-Saint-Denis. evaluated the State's action in the Seine-Saint-Denis département.

François Cornut-Gentille siégeait sur les bancs de LR François Cornut-Gentille sat on the LR benches

et Rodrigue Kokouendo sur ceux de La République en marche. and Rodrigue Kokouendo on those of La République en marche.

L'un et l'autre ont été battus aux législatives de 2022. Both were defeated in the 2022 legislative elections.

À l'époque les deux élus considéraient plutôt At the time, the two elected representatives considered

que les pouvoirs publics jetaient l'argent par les fenêtres en Seine-Saint-Denis. that the public authorities were throwing money down the drain in Seine-Saint-Denis.

Très vite, les deux parlementaires se sont rendus à l'évidence. The two parliamentarians quickly realized the obvious.

Loin d'en faire trop, l'État n'en fait pas assez. Far from doing too much, the State is not doing enough.

Dans leur rapport, les parlementaires montrent combien ce département, In their report, the parliamentarians show just how important this department is,

qui concentre les taux de pauvreté et de criminalité les plus élevés de France, which has the highest poverty and crime rates in France,

est le moins bien doté en professeurs, policiers ou magistrats. is the least well endowed in terms of teachers, police officers and magistrates.

Là, où il faudrait des équipes chevronnées, Where experienced teams are needed,

on trouve surtout de jeunes fonctionnaires qui n'aspirent qu'à une mutation rapide. are mostly young civil servants looking for a quick transfer.

Résultat, la République est en échec. As a result, the Republic has failed.

Comme le rapport de Jean-Louis Borloo sur les politiques de la ville, Like Jean-Louis Borloo's report on urban policies,

ce rapport parlementaire est resté lettre morte. this parliamentary report went unheeded.

Revenons à l'inventaire des postures politiques de ces derniers jours. Let's return to the inventory of political posturing of recent days.

À droite, on surenchérit dans la fermeté.

Lundi, Emmanuel Macron a laissé entendre On Monday, Emmanuel Macron hinted

qu'il envisageait de "sanctionner financièrement" that it planned to "financially sanction

les familles dont des enfants participeraient à des émeutes. families whose children are involved in rioting.

“Qu'à cela ne tienne” répond Éric Ciotti. "Qu'à cela ne tienne" replies Éric Ciotti.

Je rappelle que j'ai été l'auteur d'une loi en 2010 Let me remind you that I was the author of a law in 2010

qui permettait d'aller vers cette responsabilité parentale, that would enable us to move towards this parental responsibility,

qu'elle avait été votée par le Parlement, voted by Parliament,

qu'elle a été symboliquement abrogée par monsieur Hollande en janvier 2013 it was symbolically repealed by Mr Hollande in January 2013

dans une séance spéciale de l'Assemblée nationale, du Parlement, in a special session of the National Assembly or Parliament,

avec une loi d'abrogation qui a été votée. with a repeal law passed.

Donc je le dis aujourd'hui : Chiche, allons dans ce sens. So I say today: let's go for it.

Dès cet après-midi, je déposerai ma proposition de loi, I'll be tabling my bill this afternoon,

la loi telle qu'elle a existé, sur le bureau de l'Assemblée nationale. the law as it existed, on the desk of the National Assembly.

Il faut arrêter avec les discours.

Si monsieur Macron décidé d'installer ce texte, de l'inscrire à l'ordre du jour,

on peut le voter avant le 14 juillet.

En matière de répression, le patron des LR fourmille d'idées.

Il y a des comparutions immédiates,

mais il faudra qu'il y ait des sessions spéciales de cour d'assises

pour ceux qui ont incendié.

Il faut mettre des préfabriqués dans les cours de prisons

pour que ceux qui ont été condamnés soient déférés,

qu'on n'ait pas cet argument du “pas de places”.

Des préfabriqués dans les cours de prison.

Et pourquoi pas des tentes Quechua tant qu'on y est.

Quand on connaît l'extrême misère de la condition carcérale en France,

on n'ose imaginer ce que donnerait l'installation de préfabriqués.

Enfin, il y a la France insoumise.

Jean-Luc Mélenchon s'est refusé à appeler au calme.

Il s'en est expliqué à deux reprises :

Nous avons toujours été contre toute stratégie de violence.

Toujours.

Pas seulement aujourd'hui, toujours.

Nous n'en avons jamais accompagné ni justifié.

Mais nous refusons d'être la brosse à reluire du système But we refuse to be the system's paintbrush.

qui vient quand ils ont provoqué des dégâts énormes

et nous adjurent d'appeler au calme.

Nous avons dit que nous appelions à la justice.

La question pour un homme politique ce n'est pas d'appeler au calme,

de se donner des postures,

c'est d'essayer d'arriver au calme,

et pour ça de régler rationnellement les problèmes qui se posent.

Résultat, mardi, les députés insoumis ont essuyé un véritable déluge d'artillerie.

Quand vos députés rejettent tout appel au calme, vous sortez du champ républicain.

Quand une de vos députés affirme que la fin justifie les moyens,

vous sortez du champ républicain.

Quand votre leader parle de “permis de tuer” pour les policiers,

de "peine de mort" pour les jeunes des quartiers,

et nous traite de “chiens de garde”,

vous sortez du champ républicain.

Et pendant que vous jetez de l'huile sur le feu,

pendant que vous donnez des excuses aux délinquants,

nous nous sommes engagés pour rétablir l'ordre républicain.

Un quarteron, que dis-je d'un groupuscule d'élus

qui s'est durablement discrédité, je parle bien sûr de la France insoumise.

C'est un État de droit qui, malheureusement, depuis un an, un an,

soufre des amalgames, des exagérations mensongères

d'une partie des bancs de cet hémicycle,

qui préfère se rouler en boule dans des polémiques plutôt que de faire de la politique.

Eh oui je parle de vous, mesdames et messieurs de la France insoumise.

Ceux qui ont refusé d'appeler au calme,

ceux qui à force de tout excuser en permanence,

ont mis de l'huile sur le feu quitte à se renier comme monsieur Mélenchon

qui en 2012 fustigeait les hordes de casseurs,

les traitant de “crétins”, de “bouffons”

et de “larbins de la société capitaliste”.

Derrière le refus de LFI d'appeler au calme,

il y a la répétition d'une erreur qu'on avait déjà observée

au moment de la réforme des retraites.

La France insoumise estime que la dégradation politique, économique et sociale du pays

est telle qu'on va vers une rupture.

Un changement de République.

Sur le constat, elle n'a pas forcément tort.

Quiconque regarde la situation du pays

se dit que ça ne peut pas continuer comme ça indéfiniment.

Là où ça se gâte, c'est que la France insoumise

apprécie mal la nature réelle des mouvements sociaux

et surtout leur degré de maturité politique.

Elle a tendance à voir dans la moindre secousse l'imminence du grand soir

ou de la prise de la Bastille.

Et puisqu'on ne dit pas à des sans-culottes de rentrer à la maison,

LFI s'est refusé à tout appel au calme.

Sans voir que son propre électorat ne la suit pas du tout sur ce terrain.

Selon un récent sondage ELABE,

9 Français sur 10 estiment que la mort de Nahel a été un prétexte pour tout casser.

Chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, cette appréciation est à peine nuancée.

Ils ne sont que 23 % à voir une réaction de colère dans les émeutes.

Le reste de l'électorat est à l'unisson de l'opinion générale.

La France insoumise sort isolée de la séquence.

Ce qui tombe mal au moment où elle cherche à négocier

une liste commune de la NUPES pour les Européennes.

Il ne sera pas simple pour elle de recoller les morceaux.

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Je vous dis à lundi pour un nouveau numéro de Pol'Express.