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Les mots de l'actualité (2009), COACH   2009-03-03

COACH 2009-03-03

« Coach à gogo pour ados désorientés ». C'est le titre d'un article paru hier dans le journal Libération , et qui n'est pas exactement favorable aux coachs en question, « des cabinets privés, plus ou moins légitimes, plus ou moins compétents ». Alors, que sont donc ces coachs ? C'est un mot qui vient de l'anglais, avec un pluriel qui se fait à la française, avec juste un -s, et non pas -es, comme on l'attendrait peut-être dans la langue anglaise. Est-ce qu'il s'agit de conseillers d'orientation ? Oui et non. Les coachs eux-mêmes – et une bonne partie de l'article – insistent sur le fait que ce ne sont pas des conseillers d'orientation. Mais ils tentent de donner des conseils en matière d'orientation à des élèves un peu perdus, en général en échec scolaire. Ces coachs se posent en médiateurs, qui prennent en compte les capacités, les résultats, les acquis (ou les lacunes) et la personnalité des élèves, et leur donneront le conseil le plus efficace pour qu'ils s'orientent, qu'ils cherchent leur profession, leurs études. Connaissant le monde de l'école sans vraiment lui appartenir, ils semblent être à la place la mieux adaptée pour donner un conseil utile. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : donner des conseils tout en faisant une sorte de bilan des compétences de l'élève. Ce mot de « coach » est très à la mode depuis quelques années, et il nous vient du sport. Un coach serait-il en entraîneur ? Pas exactement non plus. La preuve, la délégation à la langue française nous propose de remplacer cet anglicisme par le mot « mentor ».

Ce dernier n'est pas vraiment plus français, il est latin. Il est passé tel quel dans notre langue, et désigne un personnage qui a de l'expérience et un peu de recul. Au départ, c'est le nom d'un personnage de L'Odyssée d'Homère, repris dans un texte français de Fénelon. Mentor est un ami d'Ulysse qui ne part pas pour la guerre de Troie. Il reste sur l'île d'Ithaque, et Ulysse lui donne pour tâche d'être le précepteur de son fils Télémaque. C'est donc un peu un substitut du père. Il le remplace, le conseille, le guide, en même temps qu'il est son professeur. Pourquoi est-ce le mot qui est conseillé pour traduire « coach » ? Parce que le coach sportif est plus, il est autre chose que l'entraîneur. Il ne dirige pas seulement l'entraînement physique du sportif, mais il se mêle aussi de sa vie, dirige son hygiène de vie, son alimentation, son sommeil, ses fréquentations, sa vie privée ; tout ce qui peut influer, non seulement sur son moral, mais, comme on dit maintenant, sur son mental. C'est donc ça, un mentor, et c'est donc ça, un coach. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


COACH   2009-03-03 COACH 2009-03-03 COACH 2009-03-03 TRENER 2009-03-03 教练 2009-03-03

« Coach à gogo pour ados désorientés ». C'est le titre d'un article paru hier dans le journal Libération , et qui n'est pas exactement favorable aux coachs en question, « des cabinets privés, plus ou moins légitimes, plus ou moins compétents ». Alors, que sont donc ces coachs ? C'est un mot qui vient de l'anglais, avec un pluriel qui se fait à la française, avec juste un -s, et non pas -es, comme on l'attendrait peut-être dans la langue anglaise. Est-ce qu'il s'agit de conseillers d'orientation ? Oui et non. Les coachs eux-mêmes – et une bonne partie de l'article – insistent sur le fait que ce ne sont pas des conseillers d'orientation. Mais ils tentent de donner des conseils en matière d'orientation à des élèves un peu perdus, en général en échec scolaire. Ces coachs se posent en médiateurs, qui prennent en compte les capacités, les résultats, les acquis (ou les lacunes) et la personnalité des élèves, et leur donneront le conseil le plus efficace pour qu'ils s'orientent, qu'ils cherchent leur profession, leurs études. Connaissant le monde de l'école sans vraiment lui appartenir, ils semblent être à la place la mieux adaptée pour donner un conseil utile. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : donner des conseils tout en faisant une sorte de bilan des compétences de l'élève. Ce mot de « coach » est très à la mode depuis quelques années, et il nous vient du sport. Un coach serait-il en entraîneur ? Pas exactement non plus. La preuve, la délégation à la langue française nous propose de remplacer cet anglicisme par le mot « mentor ».

Ce dernier n'est pas vraiment plus français, il est latin. Il est passé tel quel dans notre langue, et désigne un personnage qui a de l'expérience et un peu de recul. Au départ, c'est le nom d'un personnage de L'Odyssée d'Homère, repris dans un texte français de Fénelon. Mentor est un ami d'Ulysse qui ne part pas pour la guerre de Troie. Il reste sur l'île d'Ithaque, et Ulysse lui donne pour tâche d'être le précepteur de son fils Télémaque. C'est donc un peu un substitut du père. Il le remplace, le conseille, le guide, en même temps qu'il est son professeur. Pourquoi est-ce le mot qui est conseillé pour traduire « coach » ? Parce que le coach sportif est plus, il est autre chose que l'entraîneur. Il ne dirige pas seulement l'entraînement physique du sportif, mais il se mêle aussi de sa vie, dirige son hygiène de vie, son alimentation, son sommeil, ses fréquentations, sa vie privée ; tout ce qui peut influer, non seulement sur son moral, mais, comme on dit maintenant, sur son mental. C'est donc ça, un mentor, et c'est donc ça, un coach. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/