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innerFrench Podcast - Episodes #97 Onward, #107 Faire garder son enfant en France (1)

#107 Faire garder son enfant en France (1)

Bonjour à toutes et à tous ! C'est moi, Ingrid et je suis heureuse de vous retrouver pour mon tout premier épisode solo de l'année.

[00:00:23] Avant de commencer, je voulais vous souhaiter une excellente nouvelle année ! Qu'elle soit remplie de bonheur et de réussites. Je vous souhaite évidemment de continuer à progresser en français et d'apprendre plein de nouvelles choses sur la culture francophone. De mon côté, j'ai pris une bonne résolution vous concernant : en 2022, j'ai envie de plus participer au podcast.

[00:00:54] Surtout, n'hésitez pas à laisser des commentaires sur la page de l'épisode et à m'envoyer vos suggestions par mail. J'adore recevoir vos retours et je vous remercie chaleureusement pour vos encouragements. Quand j'ai fait l'épisode sur la PMA, la procréation médicalement assistée, c'était l'épisode 99, vous êtes beaucoup à m'avoir écrit et ça m'a fait très plaisir.

[00:01:22] D'ailleurs, je dédicace ce nouvel épisode à l'une d'entre vous : Beth. Beth, tu m'as écrit en septembre en me disant ceci :

[00:01:33] «J'ai beaucoup apprécié le podcast sur la PMA et comment les différentes lois nous affectent dans nos vies. Au Canada, il semble que nous ayons plus d'options mais la PMA n'est vraiment pas financée publiquement. Ici, on peut choisir entre se payer une petite maison ou une fécondation in vitro.

[00:01:56] Cela fait un moment que je voulais vous demander : serait-il possible de parler dans le podcast de la crèche et de son impact sur la population active en France, sur les travailleurs de la petite enfance, etc.

[00:02:12] Alors, je trouve que c'est une super idée, et c'est en plus une bonne suite au sujet sur la PMA. Eh oui, parce qu'une fois qu'on a réussi à avoir un bébé, après la naissance, ce n'est pas encore gagné, il y a d'autres complications qui se présentent, et en particulier comment les faire garder.

[00:02:36] Aujourd'hui, la garde des «tout-petits» est un enjeu social. D'une bonne organisation de cette garde dépend l'égalité entre les hommes et les femmes au travail comme à la maison et aussi l'égalité entre les riches et les pauvres.

[00:02:53] Alors, aujourd'hui on va parler de la politique familiale en France. La politique familiale, c'est, et là je cite le site officiel du gouvernement, la politique familiale ça correspond à «toutes les mesures prises par l'État, les collectivités territoriales et les organismes de Sécurité sociale pour aider les familles à élever leurs enfants et à faire face aux charges financières qu'entraînent leur naissance et leur éducation.»

[00:03:27] Selon les Français, la politique familiale devrait avoir principalement deux objectifs. Premier objectif : permettre une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et deuxième objectif : rapprocher les niveaux de vie entre les familles aisées et les familles modestes.

[00:03:48] Alors, ça c'est assez intéressant parce qu'avant la politique familiale c'était plutôt utilisée pour booster la natalité, pour donner envie aux familles de faire des enfants pour avoir plus de monde dans le pays. Mais maintenant, il semble que la politique familiale a d'autres objectifs.

[00:04:11] Donc, dans cet épisode, on va progresser chronologiquement. Dans une première partie, on parlera de l'accueil du petit enfant juste après sa naissance, disons jusqu'à quelques mois. Dans une deuxième partie, je vous parlerai des différents modes de garde pour les enfants de moins de 3 ans. Et enfin, on parlera dans une troisième partie de l'école maternelle.

[00:04:49] Commençons par un petit point de vocabulaire. Pour nommer un enfant qui vient de naître, on peut utiliser bien évidemment le mot «bébé». Ça, vous connaissez sûrement. Il y a même peut-être un mot similaire dans votre langue : en anglais, c'est «baby», en espagnol on peut dire «bébé». En préparant ce podcast, j'ai été surprise d'apprendre que «bébé» en français est un terme assez récent, utilisé dans la langue courante seulement depuis le XXe siècle. Avant, on disait plutôt nouveau-né, nourrisson ou enfançon. Alors, enfançon, vous pouvez l'oublier tout de suite, ça ne se dit plus du tout.

[00:05:36] Par contre, le mot «nouveau-né» est toujours employé pour désigner un enfant de la naissance, jusqu'à un mois environ. On utilise ce mot dans la langue courante, mais aussi dans le milieu médical. D'ailleurs, les docteurs qui s'occupent exclusivement des enfants de moins de 28 jours travaillent dans un service qui s'appelle «néonatologie», dérivé de «nouveau-né».

[00:06:08] Ensuite, on a le mot «nourrisson» qui désigne un enfant qui ne mange pas encore de nourriture solide, donc un enfant jusqu'à environ 6 mois. L'étymologie de «nourrisson», c'est le verbe «nourrir» ou plus exactement le mot «nourrice». Jusqu'à la fin du 19e siècle, les «nourrices» étaient les femmes chargées non seulement de s'occuper des bébés, mais aussi de leur donner le sein, de les allaiter. Cette pratique a disparu avec l'arrivée des biberons mais les mots «nourrice» et «nourrisson» sont restés !

[00:06:52] Par contre, une fois passé les 6 mois-1 an, on n'a pas vraiment de mot pour désigner les petits enfants… Je sais qu'en anglais, il y a le mot «toddler», en allemand j'ai trouvé sur un traducteur le mot Kleinkind (désolée pour mon accent, je ne parle pas du tout allemand !). En français, on peut éventuellement dire «enfant en bas âge» ou encore «tout-petit» ou «petit enfant». Mais bon, je crois honnêtement qu'il nous manque un mot.

[00:07:28] Maintenant que vous êtes au point sur le vocabulaire, je vais vous expliquer ce qui est prévu pour accueillir le nouveau-né ou le nourrisson.

[00:07:39] Quand un bébé vient de naître dans une famille, les parents ont le droit à des jours non travaillés pour l'accueillir, pour passer du temps avec lui, et bien sûr pour se reposer un peu, parce qu'il parait que c'est sacrément fatigant !

[00:07:55] Il existe deux types de congés à ce moment-là : le congé maternité qui s'adresse à la femme qui accouche, et le congé paternité, qu'on appelle maintenant parfois congé «deuxième parent» qui s'adresse soit au père, soit à la deuxième maman.

[00:08:16] Alors, dans cet épisode, je vais plutôt parler de congé paternité parce qu'en fait on va surtout parler de la différence entre les hommes et les femmes. Donc, on va s'intéresser vraiment aux papas.

[00:08:29] Alors, ces congés, maternité et paternité, ont plusieurs points communs. Premièrement, ils sont bien payés. Le salaire est suspendu mais la Sécurité Sociale se charge de verser une indemnité à peu près équivalente au salaire. En gros, si vous gagnez normalement à peu près disons 1500 euros par mois, la Sécurité Sociale vous verse pendant votre congé à peu près 1500 euros par mois.

[00:09:04] Un autre point commun entre ces deux congés c'est qu'une partie est obligatoire. Ça veut dire que pendant cette partie obligatoire vous n'avez pas besoin de faire la demande à votre employeur et votre employeur n'a pas le droit de vous demander de travailler, c'est automatique.

[00:09:25] Par contre, il existe une grosse différence entre le congé maternité et le congé paternité : c'est la durée. Pour la mère qui accouche d'un premier enfant, le congé est de 3 à 6 semaines avant la naissance et de 10 à 13 semaines après l'accouchement. Le père, ou le deuxième parent, a le droit au total à 28 jours de congés dont 7 jours obligatoires. Vous trouvez que ce n'est pas beaucoup ? Sachez qu'il y a un an, il n'avait le droit qu'à 14 jours et aucune journée n'était obligatoire. Résultat : plus de deux pères sur dix n'exerçaient pas leur droit. C'est pour remédier à ce problème qu'une réforme a été votée.

[00:10:21] D'ailleurs, la commission chargée de faire des propositions avait même conseillé d'allonger le congé du second parent à 9 semaines, avec la possibilité d'en prendre une partie avant la naissance. La loi qui a finalement été votée n'a pas été aussi loin, mais elle a rajouté une obligation d'une semaine. Et on va donc essayer de comprendre pourquoi cette obligation.

[00:10:47] Donc, l'objectif de la réforme c'est que le deuxième parent puisse passer plus de temps avec son bébé parce que c'est bon pour le développement de l'enfant. Mais ce n'est pas l'unique objectif. Un autre objectif est de favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes dans le monde professionnel comme à la maison. En effet, permettre (et même obliger) les hommes à lever le pied au travail pour s'occuper de leur nouveau-né, c'est un signal fort qui permet de faire changer les mentalités. «Lever le pied», c'est une expression qui veut dire freiner, ralentir, faire les choses un peu moins intensément.

[00:11:36] En France, comme dans beaucoup de sociétés, on a considéré pendant longtemps que la garde des enfants, et en particulier quand ils sont tout-petits, était une «affaire de femme». On parlait d'un instinct maternel mais pas d'un instinct paternel. On reconnaissait collectivement que le bébé avait besoin de sa maman pour se développer correctement, mais que le papa était moins nécessaire. Au contraire, il était collectivement admis que le rôle du père était de travailler beaucoup pour faire vivre la famille.

[00:12:16] Le problème, c'est que cette vision archaïque des rôles de chaque genre est une des sources des inégalités au travail. En effet, toutes les femmes ont un risque d'être victimes de discrimination à l'embauche et de discrimination au salaire parce qu'elles sont toujours vues comme des potentielles futures mères qui prendront potentiellement un futur congé maternité. Toutes les femmes, qu'elles souhaitent être mères ou non, ont donc économiquement intérêt à ce que les mentalités et les habitudes changent.

[00:12:54] Et les hommes, pour eux, quel est l'intérêt de la réforme ? Pour eux, c'est plutôt l'inverse : dans le monde du travail, ça peut être mal vu pour un homme de demander du temps pour s'occuper des enfants, et pour sa vie personnelle en général. Le fait qu'une partie du congé paternité soit obligatoire est un bon moyen pour eux de prendre du temps pour leur famille sans avoir à le demander ni à la justifier.

[00:13:27] Alors aujourd'hui, c'est vrai qu'il reste toujours une grande inégalité de durée entre le congé paternité et le congé maternité, mais petit à petit, la France opère des changements symboliques pour équilibrer les rôles entre femmes et hommes à la maison, avec de grandes répercussions dans le monde du travail.


#107 Faire garder son enfant en France (1) #107 Keeping your child in France (1) #107 Guarderías en Francia (1)

Bonjour à toutes et à tous ! C'est moi, Ingrid et je suis heureuse de vous retrouver pour mon tout premier épisode solo de l'année.

[00:00:23] Avant de commencer, je voulais vous souhaiter une excellente nouvelle année ! Qu'elle soit remplie de bonheur et de réussites. May it be filled with happiness and success. Je vous souhaite évidemment de continuer à progresser en français et d'apprendre plein de nouvelles choses sur la culture francophone. De mon côté, j'ai pris une bonne résolution vous concernant : en 2022, j'ai envie de plus participer au podcast. For my part, I've made a good resolution concerning you: in 2022, I want to take part in the podcast more.

[00:00:54] Surtout, n'hésitez pas à laisser des commentaires sur la page de l'épisode et à m'envoyer vos suggestions par mail. J'adore recevoir vos retours et je vous remercie **chaleureusement** pour vos encouragements. Quand j'ai fait l'épisode sur la PMA, la procréation médicalement assistée, c'était l'épisode 99, vous êtes beaucoup à m'avoir écrit et ça m'a fait très plaisir.

[00:01:22] D'ailleurs, je dédicace ce nouvel épisode à l'une d'entre vous : Beth. Beth, tu m'as écrit en septembre en me disant ceci :

[00:01:33] «J'ai beaucoup apprécié le podcast sur la PMA et comment les différentes **lois **nous affectent dans nos vies. Au Canada, il semble que nous ayons plus d'options mais la PMA n'est vraiment pas financée publiquement. Ici, on peut choisir entre se payer une petite maison ou une fécondation in vitro.

[00:01:56] Cela fait un moment que je voulais vous demander : serait-il possible de parler dans le podcast de la crèche et de son impact sur la population active en France, sur les travailleurs de la petite enfance, etc.

[00:02:12] Alors, je trouve que c'est une super idée, et c'est en plus une bonne suite au sujet sur la PMA. Eh oui, parce qu'une fois qu'on a réussi à avoir un bébé, après la naissance, **ce n'est pas encore gagné**, il y a d'autres complications qui se présentent, et en particulier comment les **faire garder**. That's right, because once you've managed to have a baby, after the birth it's not all over yet. There are other complications to contend with, not least how to keep them.

[00:02:36] Aujourd'hui, la garde des «tout-petits» est **un enjeu** social. D'une bonne organisation de cette garde dépend l'égalité entre les hommes et les femmes au travail comme à la maison et aussi l'égalité entre les riches et les pauvres.

[00:02:53] Alors, aujourd'hui on va parler de la politique familiale en France. La politique familiale, c'est, et là je cite le site officiel du gouvernement, la politique familiale ça correspond à «toutes les mesures prises par l'État, les collectivités territoriales et les organismes de Sécurité sociale pour aider les familles à **élever** leurs enfants et à faire face aux charges financières **qu'entraînent** leur naissance et leur éducation.» Family policy is - and here I'm quoting from the official government website - "all the measures taken by the State, local authorities and social security bodies to help families bring up their children and meet the financial costs of their birth and upbringing".

[00:03:27] Selon les Français, la politique familiale devrait avoir principalement deux objectifs. Premier objectif : permettre une meilleure conciliation entre vie familiale et vie professionnelle et deuxième objectif : **rapprocher** les niveaux de vie entre les familles **aisées** et les familles modestes. The first objective is to make it easier to reconcile family and professional life, and the second is to bring the standard of living of wealthy and modest families closer together.

[00:03:48] Alors, ça c'est assez intéressant parce qu'avant la politique familiale c'était plutôt utilisée pour booster **la natalité**, pour donner envie aux familles de faire des enfants pour avoir plus de monde dans le pays. [00:03:48] Well, that's quite interesting because before, family policy was used to boost the birth rate, to make families want to have children so that there would be more people in the country. Mais maintenant, il semble que la politique familiale a d'autres objectifs.

[00:04:11] Donc, dans cet épisode, on va progresser chronologiquement. Dans une première partie, on parlera de **l'accueil** du petit enfant juste après sa naissance, disons jusqu'à quelques mois. Dans une deuxième partie, je vous parlerai des différents **modes de garde** pour les enfants de moins de 3 ans. In the second part, I'll tell you about the different types of childcare available for children under 3. Et enfin, on parlera dans une troisième partie de l'école maternelle.

[00:04:49] Commençons par un petit point de vocabulaire. Pour nommer un enfant qui vient de naître, on peut utiliser bien évidemment le mot «bébé». Ça, vous connaissez sûrement. Il y a même peut-être un mot similaire dans votre langue : en anglais, c'est «baby», en espagnol on peut dire «bébé». En préparant ce podcast, j'ai été surprise d'apprendre que «bébé» en français est un terme assez récent, utilisé dans **la langue courante** seulement depuis le XXe siècle. Avant, on disait plutôt nouveau-né, nourrisson ou enfançon. Alors, enfançon, vous pouvez l'oublier tout de suite, ça ne se dit plus du tout.

[00:05:36] Par contre, le mot «nouveau-né» est toujours employé pour **désigner** un enfant de la naissance, jusqu'à un mois environ. On utilise ce mot dans la langue courante, mais aussi dans le milieu médical. **D'ailleurs**, les docteurs qui s'occupent exclusivement des enfants de moins de 28 jours travaillent dans un service qui s'appelle «néonatologie», dérivé de «nouveau-né». In fact, doctors who deal exclusively with children under 28 days old work in a department called "neonatology", derived from "newborn".

[00:06:08] Ensuite, on a le mot «nourrisson» qui désigne un enfant qui ne mange pas encore de nourriture solide, donc un enfant jusqu'à environ 6 mois. L'étymologie de «nourrisson», c'est le verbe «**nourrir**» ou plus exactement le mot «nourrice». Jusqu'à la fin du 19e siècle, les «nourrices» étaient les femmes chargées non seulement de s'occuper des bébés, mais aussi de leur **donner le sein**, de les allaiter. Cette pratique a disparu avec l'arrivée **des biberons** mais les mots «nourrice» et «nourrisson» sont restés !

[00:06:52] Par contre, une fois passé les 6 mois-1 an, on n'a pas vraiment de mot pour désigner les petits enfants… Je sais qu'en anglais, il y a le mot «toddler», en allemand j'ai trouvé sur un traducteur le mot Kleinkind (désolée pour mon accent, je ne parle pas du tout allemand !). En français, on peut éventuellement dire «enfant en bas âge» ou encore «tout-petit» ou «petit enfant». In French, we might say "enfant en bas âge" or "tout-petit" or "petit enfant". Mais bon, je crois honnêtement qu'**il nous manque un mot**.

[00:07:28] Maintenant que vous êtes au point sur le vocabulaire, je vais vous expliquer ce qui est prévu pour **accueillir** le nouveau-né ou le nourrisson.

[00:07:39] Quand un bébé vient de naître dans une famille, les parents ont le droit à des jours non travaillés pour l'accueillir, pour passer du temps avec lui, et bien sûr pour se reposer un peu, parce qu'il parait que **c'est sacrément fatigant** !

[00:07:55] Il existe deux types de **congés** à ce moment-là : le congé maternité qui s'adresse à la femme qui accouche, et le congé paternité, qu'on appelle maintenant parfois congé «deuxième parent» qui s'adresse soit au père, soit à la deuxième maman.

[00:08:16] Alors, dans cet épisode, je vais plutôt parler de congé paternité parce qu'en fait on va surtout parler de la différence entre les hommes et les femmes. Donc, on va s'intéresser vraiment aux papas.

[00:08:29] Alors, ces congés, maternité et paternité, ont plusieurs points communs. Premièrement, ils sont bien payés. Le salaire est suspendu mais la Sécurité Sociale se charge de **verser une indemnité** à peu près équivalente au salaire. Salary is suspended, but Social Security pays an indemnity roughly equivalent to salary. **En gros**, si vous gagnez normalement à peu près disons 1500 euros par mois, la Sécurité Sociale vous verse pendant votre congé à peu près 1500 euros par mois.

[00:09:04] Un autre point commun entre ces deux congés c'est qu'une partie est obligatoire. Ça veut dire que pendant cette partie obligatoire vous n'avez pas besoin de faire la demande à votre employeur et votre employeur n'a pas le droit de vous demander de travailler, c'est automatique.

[00:09:25] Par contre, il existe une grosse différence entre le congé maternité et le congé paternité : c'est  **la durée**. Pour la mère qui **accouche d**'un premier enfant, le congé est de 3 à 6 semaines avant la naissance et de 10 à 13 semaines après l'accouchement. Le père, ou le deuxième parent, a le droit au total à 28 jours de congés **dont** 7 jours obligatoires. Vous trouvez que ce n'est pas beaucoup ? Sachez qu'il y a un an, il n'avait le droit qu'à 14 jours et aucune journée n'était obligatoire. A year ago, he was only entitled to 14 days, and no days were mandatory. Résultat : plus de deux pères sur dix n'exerçaient pas leur droit. As a result, more than two out of ten fathers did not exercise their right. C'est pour **remédier** à ce problème qu'une réforme a été votée.

[00:10:21] D'ailleurs, la commission chargée de faire des propositions avait même conseillé d'**allonger** le congé du second parent à 9 semaines, avec la possibilité d'en prendre une partie avant la naissance. [00:10:21] In fact, the commission tasked with making proposals had even recommended extending the second parent's leave to 9 weeks, with the possibility of taking part of it before the birth. La loi qui a finalement été votée n'a pas été aussi loin, mais elle a rajouté une obligation d'une semaine. The law that was finally passed didn't go that far, but it added a one-week obligation. Et on va donc essayer de comprendre pourquoi cette obligation.

[00:10:47] Donc, l'objectif de la réforme c'est que le deuxième parent puisse passer plus de temps avec son bébé parce que c'est bon pour le développement de l'enfant. Mais ce n'est pas l'unique objectif. Un autre objectif est de favoriser l'égalité entre les hommes et les femmes dans le monde professionnel comme à la maison. En effet, permettre (et même obliger) les hommes à lever le pied au travail pour s'occuper de leur nouveau-né, c'est un signal fort qui permet de faire changer les mentalités. Indeed, allowing (and even obliging) men to take time off work to look after their newborns sends out a strong signal to change mentalities. «**Lever le pied**», c'est une expression qui veut dire **freiner**, ralentir, faire les choses un peu moins intensément.

[00:11:36] En France, comme dans beaucoup de sociétés, on a considéré pendant longtemps que la garde des enfants, et en particulier quand ils sont tout-petits, était une «affaire de femme». On parlait d'un instinct maternel mais pas d'un instinct paternel. On reconnaissait collectivement que le bébé avait besoin de sa maman pour se développer correctement, mais que le papa était moins nécessaire. Au contraire, il était collectivement admis que le rôle du père était de travailler beaucoup pour faire vivre la famille.

[00:12:16] Le problème, c'est que cette vision archaïque des rôles de chaque genre est une des sources des inégalités au travail. En effet, toutes les femmes ont un risque d'être victimes de discrimination **à l'embauche** et de discrimination au salaire parce qu'elles sont toujours vues comme des potentielles futures mères qui prendront potentiellement un futur congé maternité. Toutes les femmes, qu'elles souhaitent être mères ou non, **ont **donc économiquement **intérêt à** ce que les mentalités et les habitudes changent.

[00:12:54] Et les hommes, pour eux, quel est l'intérêt de la réforme ? Pour eux, c'est plutôt l'inverse : dans le monde du travail, ça peut être mal vu pour un homme de demander du temps pour s'occuper des enfants, et pour sa vie personnelle en général. Le fait qu'une partie du congé paternité soit obligatoire est un bon moyen pour eux de prendre du temps pour leur famille sans avoir à le demander ni à la justifier.

[00:13:27] Alors aujourd'hui, c'est vrai qu'il reste toujours une grande inégalité de durée entre le congé paternité et le congé maternité, mais petit à petit, la France opère des changements symboliques pour **équilibrer** les rôles entre femmes et hommes à la maison, avec de grandes répercussions dans le monde du travail.