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Les mots de l'actualité (2009), VIRAGE   2009-02-11

VIRAGE 2009-02-11

On commente aujourd'hui le résultat des élections législatives en Israël. Est-ce que le virage à droite prévu, anticipé par les sondages a eu lieu dans les proportions prévues ? En tout cas, c'est ce mot « virage » qu'on entend pour signaler un changement. Ce changement est perçu, en général, comme situé dans une relative continuité. Il ne s'agit pas d'une révolution, d'une rupture totale, d'une cassure. Mais le changement peut être net, important. L'image est d'ailleurs parlante, et elle fait écho à d'autres images de la même famille. On peut simplement utiliser le synonyme « tournant » : on prend un tournant, comme on prend un virage. Il s'agit d'un vrai changement de direction, on change de cap. Ces façons de dire sont parfois maritimes – le cap est la direction prise par un bateau – mais pas toujours. Ce qui demeure, c'est l'idée du voyage, du parcours, et surtout de l'orientation. On va par ici après avoir été par là.

Le virage peut donc être plus ou moins important, ce qui peut être précisé. On peut notamment entendre l'expression « prendre un virage à 180 degrés ». La formulation a quelque chose de précis, de géométrique. On sait que 180 degrés correspondent à un demi-tour. Il ne s'agit pas seulement d'obliquer, mais de faire exactement l'opposé de ce qu'on faisait avant. On repart carrément en sens inverse.

Maintenant, ce mot de « virage » peut évoquer une évolution, une transformation, et il est loin d'être toujours négatif. On l'emploie par exemple lorsqu'une activité, une technique se modifie et progresse. On a souvent parlé, par exemple, du virage du numérique, plus d'ailleurs que du virage numérique. On faisait allusion à ces métamorphoses qui proviennent du fait qu'une technologie en remplace une autre. Et il faut savoir vivre avec son temps, ne pas s'accrocher au passé. Il faut savoir prendre le virage du numérique, négocier le virage du numérique.

Et on voit se profiler ici la comparaison avec un sportif, qu'il soit cycliste, pilote, skieur ou qu'il conduise un bateau. Un virage est toujours un peu délicat, on ne doit le prendre ni trop large ni trop serré ; il ne faut ni trop freiner, ni aller trop vite… C'est tout un art, que l'on compare au savoir-faire indispensable à un photographe, un imprimeur, un ingénieur qui doit maîtriser de nouvelles pratiques. Le verbe « virer », qui veut évidemment dire prendre un virage, est plus souvent péjoratif. On a toujours l'idée du changement, avec en arrière-fond celle de la trahison. Si l'on dit « il a viré intégriste, ou socialiste, ou libéral », cela implique – avec cette syntaxe d'ailleurs populaire – qu'on regrette, et même qu'on dénonce ce changement. Et quand on précise « il a viré de bord », là, c'est qu'il est vraiment passé à l'ennemi. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


VIRAGE   2009-02-11 KURVE 2009-02-11 TURN 2009-02-11 VIRAR 2009-02-11 转 2009-02-11

On commente aujourd'hui le résultat des élections législatives en Israël. Est-ce que le virage à droite prévu, anticipé par les sondages a eu lieu dans les proportions prévues ? En tout cas, c'est ce mot « virage » qu'on entend pour signaler un changement. Ce changement est perçu, en général, comme situé dans une relative continuité. Il ne s'agit pas d'une révolution, d'une rupture totale, d'une cassure. Mais le changement peut être net, important. L'image est d'ailleurs parlante, et elle fait écho à d'autres images de la même famille. On peut simplement utiliser le synonyme « tournant » : on prend un tournant, comme on prend un virage. Il s'agit d'un vrai changement de direction, on change de cap. Ces façons de dire sont parfois maritimes – le cap est la direction prise par un bateau – mais pas toujours. Ce qui demeure, c'est l'idée du voyage, du parcours, et surtout de l'orientation. On va par ici après avoir été par là.

Le virage peut donc être plus ou moins important, ce qui peut être précisé. On peut notamment entendre l'expression « prendre un virage à 180 degrés ». La formulation a quelque chose de précis, de géométrique. On sait que 180 degrés correspondent à un demi-tour. Il ne s'agit pas seulement d'obliquer, mais de faire exactement l'opposé de ce qu'on faisait avant. On repart carrément en sens inverse.

Maintenant, ce mot de « virage » peut évoquer une évolution, une transformation, et il est loin d'être toujours négatif. On l'emploie par exemple lorsqu'une activité, une technique se modifie et progresse. On a souvent parlé, par exemple, du virage du numérique, plus d'ailleurs que du virage numérique. On faisait allusion à ces métamorphoses qui proviennent du fait qu'une technologie en remplace une autre. Et il faut savoir vivre avec son temps, ne pas s'accrocher au passé. Il faut savoir prendre le virage du numérique, négocier le virage du numérique.

Et on voit se profiler ici la comparaison avec un sportif, qu'il soit cycliste, pilote, skieur ou qu'il conduise un bateau. Un virage est toujours un peu délicat, on ne doit le prendre ni trop large ni trop serré ; il ne faut ni trop freiner, ni aller trop vite… C'est tout un art, que l'on compare au savoir-faire indispensable à un photographe, un imprimeur, un ingénieur qui doit maîtriser de nouvelles pratiques. Le verbe « virer », qui veut évidemment dire prendre un virage, est plus souvent péjoratif. On a toujours l'idée du changement, avec en arrière-fond celle de la trahison. Si l'on dit « il a viré intégriste, ou socialiste, ou libéral », cela implique – avec cette syntaxe d'ailleurs populaire – qu'on regrette, et même qu'on dénonce ce changement. Et quand on précise « il a viré de bord », là, c'est qu'il est vraiment passé à l'ennemi. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/