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innerFrench (YouTube Videos), Un Français comprend-il une Québécoise ? (2)

Un Français comprend-il une Québécoise ? (2)

Ça va être un simple « a ».

« A vient », « a peut.»

Et là, si mon verbe commence par une voyelle,

je garde le « l » pour faire la liaison,

donc « al arrive », « al habite à Montréal ».

Ok.

Nous, on fait ça aussi avec « il ».

Donc c'est vrai que le « il » devient « i » dans le français informel.

Par exemple, « i peut pas » au lieu de « il ne peut pas.»

Par contre, quand le verbe commence par une voyelle,

là on garde le « l », alors que vous, non.

Donc toi, tu as dit « i arrive », c'est ça ?

Nous, on dirait pas ça.

On dit « il arrive » même dans la langue informelle.

Maintenant, on va parler peut-être de la grammaire informelle.

Alors au niveau de la grammaire, ce que j'ai remarqué,

c'est que vous avez tendance à utiliser « tu » un peu dans tous les sens.

Alors, est-ce que tu peux m'expliquer ça ?

À quoi ça correspond ce « tu », notamment dans les questions ?

Oui, tout à fait.

Alors, notre fameux « tu » interrogatif,

c'est quelque chose qui frappe beaucoup les francophones.

D'ailleurs, quand ils arrivent au Québec, ils ont tendance à se demander

pourquoi on double le pronom : « Tu veux-tu manger ?»

Et que des fois, ils pensent qu'on se mélange avec le vouvoiement.

« Vous voulez-tu manger ?»

En fait, ce qu'il y a à savoir, c'est que ce n'est pas un pronom personnel.

Ce n'est pas le « tu » de « toi », du pronom qui représente la deuxième personne.

C'est vraiment une particule interrogative.

Et ça vient du « ti ».

Donc en français, plus régional, plus archaïque aussi, j'oserais dire,

on peut rajouter un « ti » après le verbe pour en faire une question fermée.

C'est l'équivalent de « est-ce que.»

Donc, « est-ce que tu manges ?» = « tu manges-ti ?»,

et ça me fait une question fermée.

Et au Québec, les gens savaient pas vraiment d'où ça venait, cette particule-là.

Ils ont pensé que c'était le « tu » pronom personnel.

Par hyper correction, ils ont transformé le « ti » en « tu.»

Et c'est ce qui nous donne les fameuses questions en « tu.»

Mais c'est tellement économique et pratique comme formulation.

Je peux l'utiliser à n'importe quel sujet,

n'importe quelle personne grammaticale,

n'importe quel verbe, n'importe quel temps de verbe.

Donc, « On y va-tu ? »,

« Vous voulez-tu manger ? »,

« On va-tu ? »,

« Elle peut-tu ? », « Elle pouvait-tu ? »

donc...

« Il mouille-tu ? »

« Il mouille-tu ? », même pour les impersonnels.

C'est vraiment pratique et très économique.

Ok, c'est vrai, c'est plus pratique que « est-ce que », notamment.

C'est plus court.

Maintenant, on va s'intéresser un peu au vocabulaire.

Il y a des incontournables, des choses dont on est obligé de parler.

Alors moi, je vais les dire en français de métropole

et puis toi, tu vas donner la version en français québécois, ça marche ?

Parfait, c'est vendu.

Une voiture.

Un char.

Ok.

Et il me semble que maintenant, il y a différents...

Selon les contextes, vous ne dites pas toujours « un char », c'est ça ?

Ou selon les registres de langue ?

Tout à fait.

Alors là, moi, comme on a dit tantôt,

plus on descend dans les variantes populaires,

plus c'est différent, éloigné.

Donc je vais vraiment avec le français populaire.

Fait que ça serait « un char ».

Informel, une auto, une automobile.

Est ce que... ça doit s'utiliser en France aussi, une auto ?

On l'utilise très rarement, mais on a le mot ouais.

Ok.

Puis standard neutre : une voiture.

Un vélo.

Quand j'étais petite...

Maintenant, on l'entend beaucoup le vélo ici,

c'est très tendance d'aller travailler en vélo.

Quand j'étais petite, on parlait d'un bicyc'.

Un bicyc', c'est la contraction d'une bicyclette.

Mais... C'est ça.

Je pense que dans les dernières années,

avec toute la mode de faire attention à être plus plus actif

et éviter les moyens de transport polluants, ben aller travailler en vélo...

les gens parlent de plus en plus du vélo

et on a adopté le même mot que vous.

Ok.

Donc ça, c'était pour les modes de transport.

Et « des chaussures.»

Des souliers.

Le terme générique ici, c'est « des souliers.»

Ok.

Donc, c'est intéressant parce que nous,

c'est des mots qui semblent très démodés maintenant,

mais qu'on utilisait encore au début du XXe siècle,

je dirais dans la première moitié du XXe siècle.

Donc forcément, on les comprend, on les connaît,

mais en métropole, ils sont plus utilisés maintenant.

Mais c'est drôle.

Je pense que...

Je ne me souviens pas si c'est la Belgique ou la Suisse,

mais il y a un de ces deux pays-là qui a aussi le...

Le générique, c'est aussi « souliers ».

Donc il y a certains traits que c'est vous qui avez changés, en fait,

puis le reste de la Francophonie a gardé d'autres mots plus...

qui sont maintenant archaïques pour vous.

C'est vrai.

Ouais et là en plus, on approche de Noël

et il y a la fameuse chanson « Petit papa Noël.»

Dans cette chanson, on utilise le mot « souliers », toujours.

« Dans nos petits souliers.»

Donc, voilà, tout le monde connaît encore le mot.

Qu'est-ce qu'on a d'autre ?

Ah oui, pour...

si je veux parler de ma petite copine ou ma copine,

vous, vous avez une autre expression pour ça ?

Oui, donc, la petite amie, c'est « une blonde ».

Et ça n'a rien à voir avec la couleur des cheveux.

Donc mon chum peut parler de moi comme étant sa blonde,

même si j'ai les cheveux bruns.

Et donc, lui, tu as dit que c'est ton chum.

Mon chum, bah oui, c'est vrai, j'ai vendu le punch.

Fait que un petit ami, c'est « un chum. »

C'est un... ça vient de l'anglais, bien sûr, chum.

Mais c'est drôle parce que

mes amis américains n'utilisent pas vraiment ce mot-là.

Pour eux, ça sonne aussi archaïque.

Donc j'ai appris plus tard que c'était de l'anglais britannique archaïque.

Donc c'est drôle de voir que nous...

certains anglicismes ont été empruntés

du temps vraiment plus de la conquête anglaise.

Donc c'est très drôle.

C'est vrai.

Ça sonne bien, « mon chum ».

Mais ça peut avoir différents sens aussi, non ?

Oui, il faut faire attention.

Donc, « chum », le vrai sens en anglais, c'est «un camarade », « un ami.»

Donc on peut parler de « mon chum », « mon chum de gars ».

Si je précise « de gars » ou « ma chum de fille »

parce que le mot peut être employé au féminin aussi.

Donc, mon chum de gars, ma chum de fille,

là, c'est sûr que c'est un ami.

Au pluriel aussi :

« je vais aller prendre une bière avec mes chums », mes amis.

Je pense que vous diriez « mes potes » dans cette situation-là ?

Tout à fait.

Mais quand je dis « mon chum »,

habituellement, c'est mon petit ami, mon copain.

Ok.

Ensuite...

Ah oui, tout à l'heure, j'ai utilisé l'expression « il mouille.»

Qu'est-ce que ça veut dire « il mouille » ?

Tu peux l'expliquer ?

« Il mouille » ça veut dire qu'il pleut.

Ouais, donc le verbe « mouiller.»

On a aussi le verbe « mouiller » en France,

je pense que c'est le même sens.

Vous avez aussi, pour ce sens-là, mouiller quelque chose ?

Oui, oui, bien sûr.

« Je suis tombée puis, je suis toute mouillée. »

Ou « j'ai mouillé mon pantalon.»

Ok, ok.

Et ah oui,

est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que veut dire le verbe « jaser »?

Jaser, c'est un beau mot informel pour dire, discuter, bavarder,

bavarder, vous le dites aussi ?

Hmm hmm.

Donc voilà, on a le verbe « jaser.»

Puis on a l'expression « piquer une jasette »

Ouais, j'adore cette expression !

« Piquer une jasette », c'est faire un brin de conversation avec quelqu'un.

Et à l'inverse, maintenant, j'aimerais qu'on parle un peu des faux amis.

On a certains mots qui sont utilisés en France

et qui ont un sens différent au Québec.

Par exemple, au niveau des repas.

Donc chez nous, le premier repas de la journée, c'est le petit déjeuner

et chez vous, c'est ?

Le déjeuner.

Le déjeuner.

Donc chez nous, le déjeuner, c'est le deuxième repas de la journée,

celui qu'on a vers midi.

Donc chez vous ensuite, le deuxième, c'est ?

Le dîner.

Le dîner, c'est à midi ici.

Et le soir, on soupe, le souper.

Ok.

Donc, en fait, on a un repas d'avance sur vous !

Et nous, par contre,

on n'a pas le souper, donc le soir, on a le dîner.

Parfois, c'est vrai que certaines personnes utilisent « le souper »,

mais bon, c'est aussi un peu démodé maintenant.

Donc nous, c'est le petit déjeuner, déjeuner, dîner et vous ?

Déjeuner, dîner, souper.

C'est intéressant de savoir que en Belgique et en Suisse aussi,

ils ont gardé les mêmes repas qu'ici au Canada.

Puis on en fait, encore une fois, c'est vous, les Français,

qui avez changé vos habitudes.

Les gens se sont mis à se lever plus tard,

donc ça a pris un repas avant le déjeuner.

Donc, vous avez inventé le petit déjeuner.

Mais pour les autres pays francophones, ben on a gardé les repas originaux.

C'est vrai.

Nous, malgré l'Académie française qui fait tout son possible

pour que la langue n'évolue pas,

on fait évoluer la langue et on la fait changer très, très rapidement.

C'est vrai.

Qu'est-ce qu'on a d'autre ?

Ah,« bienvenue » chez vous, ça a un autre sens, il me semble ?

Oui, « bienvenue », on peut utiliser ça comme réponse à « merci.»

C'est un anglicisme, c'est critiqué.

Donc nous aussi, on a l'équivalent de l'Académie française,

c'est l'Office québécois de la langue française

qui veut un peu encadrer l'usage de la langue,

qui fait des recommandations, mais qui, bien sûr,

n'a pas de contrôle sur ce que les locuteurs disent et utilisent.

Donc, malgré que l'OQLF nous dit

« il ne faut pas dire "bienvenue" parce que c'est un anglicisme !»

Vous allez l'entendre probablement.

Donc « Merci !» « Bienvenue !»

La traduction de « welcome ».

Ok. Et est-ce que vous dites « de rien » aussi ?

On dit très bien « de rien ».

D'accord, ok.

Il n'y a pas de quoi.

On a toutes les mêmes que vous, mais on a un « bienvenue » en plus.

Ok, ok.

Ah, le dépanneur.

Alors en France, un dépanneur,

c'est quelqu'un qui va dépanner, notamment pour les voitures.

Donc il va.... si votre voiture tombe en panne,

un dépanneur va venir chercher votre voiture pour l'emmener au garage.

Et chez vous, par contre, ça a un autre sens le dépanneur.

Oui, la dépanneur, ici, c'est le petit magasin de quartier

où est-ce que je peux aller acheter du lait

ou des choses qui me manquent si l'épicerie est fermée, le dépanneur.

Ok, donc, vous l'utilisez plus souvent que nous, je pense.

Oh oui, oui.

C'est un mot très, très courant.

Mais nous, pour le camion de dépannage, on va dire « la dépanneuse »

ou en bon québécois, « le towing »,

« le towing est venu cherché mon char. »

On a « la dépanneuse » aussi pour le camion, mais la personne qui fait ça,

c'est... en général, c'est plutôt un homme, donc c'est « le dépanneur ».

Ah ok.

Il me semble.

Et le dernier faux ami que j'avais noté, c'est « une liqueur ».

Donc une liqueur, en France, c'est toujours quelque chose d'alcoolisé

qu'on boit en général à la fin du repas, après le dessert.

Et chez vous, ça a un autre sens, une liqueur ?

Ça peut avoir un autre sens.

Quand on va à la SAQ qui est l'entreprise d'État

pour vendre de l'alcool, les vins, les spiritueux,

donc, il y a une section liqueurs, puis là, on trouve de l'Amarula et... bon,

peu importe, tous les liquoreux qui sont là.

Mais de la liqueur, c'est notre mot informel aussi pour de la boisson gazeuse,

donc Coke et un Sprite, c'est de la liqueur.

Ok. Ce que nous, on appelle des sodas.

Ouais, donc, faites pas le saut si vous entendez un petit Québécois

qui demande de la liqueur à ses parents !

C'est pas un jeune alcoolique, mais il veut juste un Coca.

Ok, ok.

Il est juste accro au sucre.

Exactement.

Ok, bon, je pense qu'on a fait un bon tour d'horizon.

On a abordé un peu les principales différences.

On pourrait en parler encore pendant des heures,


Un Français comprend-il une Québécoise ? (2) Can a Frenchman understand a Québécoise? (2)

Ça va être un simple « a ».

« A vient », « a peut.»

Et là, si mon verbe commence par une voyelle,

je garde le « l » pour faire la liaison,

donc « al arrive », « al habite à Montréal ».

Ok.

Nous, on fait ça aussi avec « il ».

Donc c'est vrai que le « il » devient « i » dans le français informel.

Par exemple, « i peut pas » au lieu de « il ne peut pas.»

Par contre, quand le verbe commence par une voyelle,

là on garde le « l », alors que vous, non.

Donc toi, tu as dit « i arrive », c'est ça ?

Nous, on dirait pas ça.

On dit « il arrive » même dans la langue informelle.

Maintenant, on va parler peut-être de la grammaire informelle.

Alors au niveau de la grammaire, ce que j'ai remarqué,

c'est que vous avez tendance à utiliser « tu » un peu dans tous les sens.

Alors, est-ce que tu peux m'expliquer ça ?

À quoi ça correspond ce « tu », notamment dans les questions ?

Oui, tout à fait.

Alors, notre fameux « tu » interrogatif,

c'est quelque chose qui frappe beaucoup les francophones.

D'ailleurs, quand ils arrivent au Québec, ils ont tendance à se demander

pourquoi on double le pronom : « Tu veux-tu manger ?»

Et que des fois, ils pensent qu'on se mélange avec le vouvoiement.

« Vous voulez-tu manger ?»

En fait, ce qu'il y a à savoir, c'est que ce n'est pas un pronom personnel.

Ce n'est pas le « tu » de « toi », du pronom qui représente la deuxième personne.

C'est vraiment une particule interrogative.

Et ça vient du « ti ».

Donc en français, plus régional, plus archaïque aussi, j'oserais dire,

on peut rajouter un « ti » après le verbe pour en faire une question fermée.

C'est l'équivalent de « est-ce que.»

Donc, « est-ce que tu manges ?» = « tu manges-ti ?»,

et ça me fait une question fermée.

Et au Québec, les gens savaient pas vraiment d'où ça venait, cette particule-là.

Ils ont pensé que c'était le « tu » pronom personnel.

Par hyper correction,  ils ont transformé le « ti » en « tu.»

Et c'est ce qui nous donne les fameuses questions en « tu.»

Mais c'est tellement économique et pratique comme formulation.

Je peux l'utiliser à n'importe quel sujet,

n'importe quelle personne grammaticale,

n'importe quel verbe, n'importe quel temps de verbe.

Donc, « On y va-tu ? »,

« Vous voulez-tu manger ? »,

« On va-tu ? »,

« Elle peut-tu ? », « Elle pouvait-tu ? »

donc...

« Il mouille-tu ? »

« Il mouille-tu ? », même pour les impersonnels.

C'est vraiment pratique et très économique.

Ok, c'est vrai, c'est plus pratique  que « est-ce que », notamment.

C'est plus court.

Maintenant, on va s'intéresser un peu au vocabulaire.

Il y a des incontournables, des choses dont on est obligé de parler.

Alors moi, je vais les dire en français de métropole

et puis toi, tu vas donner la version en français québécois, ça marche ?

Parfait, c'est vendu.

Une voiture.

Un char.

Ok.

Et il me semble que maintenant, il y a différents...

Selon les contextes, vous ne dites pas toujours « un char », c'est ça ?

Ou selon les registres de langue ?

Tout à fait.

Alors là, moi, comme on a dit tantôt,

plus on descend dans les variantes populaires,

plus c'est différent, éloigné.

Donc je vais vraiment avec le français populaire.

Fait que ça serait « un char ».

Informel, une auto, une automobile.

Est ce que... ça doit s'utiliser en France aussi, une auto ?

On l'utilise très rarement,  mais on a le mot ouais.

Ok.

Puis standard neutre : une voiture.

Un vélo.

Quand j'étais petite...

Maintenant, on l'entend beaucoup le vélo ici,

c'est très tendance d'aller travailler en vélo.

Quand j'étais petite, on parlait d'un bicyc'.

Un bicyc', c'est la contraction  d'une bicyclette.

Mais... C'est ça.

Je pense que dans les dernières années,

avec toute la mode de faire attention à être plus plus actif

et éviter les moyens de transport polluants, ben aller travailler en vélo...

les gens parlent de plus en plus du vélo

et on a adopté le même mot que vous.

Ok.

Donc ça, c'était pour les modes de transport.

Et « des chaussures.»

Des souliers.

Le terme générique ici, c'est « des souliers.»

Ok.

Donc, c'est intéressant parce que nous,

c'est des mots qui semblent très démodés maintenant,

mais qu'on utilisait  encore au début du XXe siècle,

je dirais dans la première moitié du XXe siècle.

Donc forcément, on les comprend, on les connaît,

mais en métropole,  ils sont plus utilisés maintenant.

Mais c'est drôle.

Je pense que...

Je ne me souviens pas si c'est la Belgique ou la Suisse,

mais il y a un de ces deux pays-là qui a aussi le...

Le générique, c'est aussi « souliers ».

Donc il y a certains traits que c'est vous qui avez changés, en fait,

puis le reste de la Francophonie a gardé d'autres mots plus...

qui sont maintenant archaïques pour vous.

C'est vrai.

Ouais et là en plus, on approche de Noël

et il y a la fameuse chanson « Petit papa Noël.»

Dans cette chanson, on utilise le mot « souliers », toujours.

« Dans nos petits souliers.»

Donc, voilà, tout le monde connaît encore le mot.

Qu'est-ce qu'on a d'autre ?

Ah oui, pour...

si je veux parler de ma petite copine ou ma copine,

vous, vous avez une autre expression pour ça ?

Oui, donc, la petite amie, c'est « une blonde ».

Et ça n'a rien à voir avec la couleur des cheveux.

Donc mon chum peut parler de moi comme étant sa blonde,

même si j'ai les cheveux bruns.

Et donc, lui, tu as dit que c'est ton chum.

Mon chum, bah oui, c'est vrai, j'ai vendu le punch.

Fait que un petit ami, c'est « un chum. »

C'est un... ça vient de l'anglais, bien sûr, chum.

Mais c'est drôle parce que

mes amis américains n'utilisent pas vraiment ce mot-là.

Pour eux, ça sonne aussi archaïque.

Donc j'ai appris plus tard que c'était de l'anglais britannique archaïque.

Donc c'est drôle de voir que nous...

certains anglicismes ont été empruntés

du temps vraiment plus de la conquête anglaise.

Donc c'est très drôle.

C'est vrai.

Ça sonne bien, « mon chum ».

Mais ça peut avoir différents sens aussi, non ?

Oui, il faut faire attention.

Donc, « chum », le vrai sens en anglais, c'est «un camarade », « un ami.»

Donc on peut parler de « mon chum », « mon chum de gars ».

Si je précise « de gars » ou « ma chum de fille »

parce que le mot peut être employé au féminin aussi.

Donc, mon chum de gars, ma chum de fille,

là, c'est sûr que c'est un ami.

Au pluriel aussi :

« je vais aller prendre une bière avec mes chums », mes amis.

Je pense que vous diriez « mes potes » dans cette situation-là ?

Tout à fait.

Mais quand je dis « mon chum »,

habituellement, c'est mon petit ami, mon copain.

Ok.

Ensuite...

Ah oui, tout à l'heure,  j'ai utilisé l'expression « il mouille.»

Qu'est-ce que ça veut dire « il mouille » ?

Tu peux l'expliquer ?

« Il mouille » ça veut dire qu'il pleut.

Ouais, donc le verbe « mouiller.»

On a aussi le verbe « mouiller » en France,

je pense que c'est le même sens.

Vous avez aussi, pour ce sens-là, mouiller quelque chose ?

Oui, oui, bien sûr.

« Je suis tombée puis, je suis toute mouillée. » "I fell and then I got all wet."

Ou « j'ai mouillé mon pantalon.»

Ok, ok.

Et ah oui,

est-ce que tu pourrais nous expliquer ce que veut dire le verbe « jaser »?

Jaser, c'est un beau mot informel pour dire, discuter, bavarder,

bavarder, vous le dites aussi ?

Hmm hmm.

Donc voilà, on a le verbe « jaser.»

Puis on a l'expression « piquer une jasette »

Ouais, j'adore cette expression !

« Piquer une jasette », c'est faire un  brin de conversation avec quelqu'un.

Et à l'inverse, maintenant, j'aimerais qu'on parle un peu des faux amis.

On a certains mots qui sont utilisés en France

et qui ont un sens différent  au Québec.

Par exemple, au niveau des repas.

Donc chez nous, le premier repas de la journée, c'est le petit déjeuner

et chez vous, c'est ?

Le déjeuner.

Le déjeuner.

Donc chez nous, le déjeuner, c'est le deuxième repas de la journée,

celui qu'on a vers midi.

Donc chez vous ensuite, le deuxième, c'est ?

Le dîner.

Le dîner, c'est à midi ici.

Et le soir, on soupe, le souper.

Ok.

Donc, en fait, on a un repas  d'avance sur vous !

Et nous, par contre,

on n'a pas le souper,  donc le soir, on a le dîner.

Parfois, c'est vrai que certaines personnes utilisent « le souper »,

mais bon, c'est aussi un peu démodé maintenant.

Donc nous, c'est le petit déjeuner, déjeuner, dîner et vous ?

Déjeuner, dîner, souper.

C'est intéressant de savoir que en Belgique et en Suisse aussi,

ils ont gardé les mêmes repas qu'ici au Canada.

Puis on en fait, encore une fois, c'est vous, les Français,

qui avez changé vos habitudes.

Les gens se sont mis à se lever plus tard,

donc ça a pris un repas avant le déjeuner.

Donc, vous avez inventé le petit déjeuner.

Mais pour les autres pays francophones,  ben on a gardé les repas originaux.

C'est vrai.

Nous, malgré l'Académie française qui fait tout son possible

pour que la langue n'évolue pas,

on fait évoluer la langue et on la fait changer très, très rapidement.

C'est vrai.

Qu'est-ce qu'on a d'autre ?

Ah,« bienvenue » chez vous, ça a un autre sens, il me semble ?

Oui, « bienvenue », on peut utiliser ça comme réponse à « merci.»

C'est un anglicisme, c'est critiqué.

Donc nous aussi, on a l'équivalent de l'Académie française,

c'est l'Office québécois de la langue française

qui veut un peu encadrer l'usage de la langue,

qui fait des recommandations, mais qui, bien sûr,

n'a pas de contrôle sur ce que les locuteurs disent et utilisent.

Donc, malgré que l'OQLF nous dit

« il ne faut pas dire "bienvenue" parce que c'est un anglicisme !»

Vous allez l'entendre probablement.

Donc « Merci !»  « Bienvenue !»

La traduction de « welcome ».

Ok. Et est-ce que vous dites « de rien » aussi ?

On dit très bien « de rien ».

D'accord, ok.

Il n'y a pas de quoi.

On a toutes les mêmes que vous, mais on a un « bienvenue » en plus.

Ok, ok.

Ah, le dépanneur.

Alors en France, un dépanneur,

c'est quelqu'un qui va dépanner, notamment pour les voitures.

Donc il va.... si votre voiture tombe en panne,

un dépanneur va venir chercher votre voiture pour l'emmener au garage.

Et chez vous, par contre, ça a un autre sens le dépanneur.

Oui, la dépanneur, ici, c'est le petit magasin de quartier

où est-ce que je peux aller acheter du lait

ou des choses qui me manquent  si l'épicerie est fermée, le dépanneur.

Ok, donc, vous l'utilisez plus  souvent que nous, je pense.

Oh oui, oui.

C'est un mot très, très courant.

Mais nous, pour le camion de dépannage, on va dire « la dépanneuse »

ou en bon québécois, « le towing »,

« le towing est venu cherché mon char. »

On a « la dépanneuse » aussi pour  le camion, mais la personne qui fait ça,

c'est... en général, c'est plutôt un  homme, donc c'est « le dépanneur ».

Ah ok.

Il me semble.

Et le dernier faux ami que j'avais  noté, c'est « une liqueur ».

Donc une liqueur, en France, c'est toujours quelque chose d'alcoolisé

qu'on boit en général à la fin du repas, après le dessert.

Et chez vous, ça a un autre sens, une liqueur ?

Ça peut avoir un autre sens.

Quand on va à la SAQ qui est l'entreprise d'État

pour vendre de l'alcool, les vins, les spiritueux,

donc, il y a une section liqueurs, puis là, on trouve de l'Amarula et... bon,

peu importe, tous les liquoreux qui sont là.

Mais de la liqueur, c'est notre mot informel aussi pour de la boisson gazeuse,

donc Coke et un Sprite, c'est de la liqueur.

Ok. Ce que nous, on appelle des sodas.

Ouais, donc, faites pas le saut si vous entendez un petit Québécois

qui demande de la liqueur à ses parents !

C'est pas un jeune alcoolique, mais il veut juste un Coca.

Ok, ok.

Il est juste accro au sucre.

Exactement.

Ok, bon, je pense qu'on a fait un bon tour d'horizon.

On a abordé un peu les principales différences.

On pourrait en parler encore pendant des heures,