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Les mots de l'actualité, TRACTATIONS   2010-03-17

TRACTATIONS 2010-03-17

Les discussions vont bon train dans le monde politique français, entre les deux tours des élections régionales. Le Monde , d'aujourd'hui, titre sur les accords et les règlements de comptes. Et le site de RFI fait le point sur les « tractations à gauche pour le second tour ». Drôle de mot que ce « tractation » et pas très positif : comme si des tractations, ce n'était pas forcément joli joli. Le mot est fort ancien, mais sa tonalité négative l'est bien moins : un peu plus d'un siècle, en gros l'âge de la démocratie parlementaire. Dans le contexte politique actuel, son sens est clair : il s'agit de savoir comment on pourra nouer des alliances pour gagner au second tour. Les représentants des partis politiques discutent donc, et tentent d'arriver à des accords qui les serviront lors du deuxième tour des élections. Mais ces accords ne sont par faciles à trouver. Ils correspondent à des échanges ; « j'accepte de m'allier avec toi, j'appelle mes électeurs à voter pour toi, mais en réponse, je veux tant de places pour des gens de mon bord, qui auront des responsabilités dans la gestion de la région, si tu gagnes, peut-être une vice-présidence du Conseil régional puisque tu auras gagné grâce à moi… » Tout un marchandage de petits profits, qui s'enchaînent sans générosité, Alors on pourrait parler de négociations, mais ce dernier mot n'a pas le mauvais écho que trainent les tractations. D'abord le mot donne l'impression que tout cela se fait en secret, à huis-clos, sans que personne ne soit mis au courant. Les résultats seront rendus publics ; quant aux chemins tortueux qui y ont abouti, pas question qu'on les connaisse. C'est ce qu'on appelle aussi parfois des discussions de marchands de tapis. Pourquoi cette expression méprisante ? Parce que les tapis longtemps, ont été des objets qui se marchandaient, dont le prix se fixait au cours d'une discussion. Mais c'est aussi parce que les marchands de tapis étaient souvent des marchands ambulants, qui vendaient au meilleur prix ce qu'ils avaient sur le dos. C'était enfin parce que fréquemment ils étaient d'origine arabe, turque. Et on retrouve là un vieux racisme de la langue, avec le cliché de celui qui discute pour un sou, pour un franc dans une langue approximative : image lexicale peu glorieuse !

On parle parfois aussi de pourparlers, mot qui a un accent nettement plus noble que tractations, marchandage, ou discussion de marchands de tapis. Mais cela tient uniquement au contexte que le terme évoque : pourparler est un mot de la langue diplomatique.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


TRACTATIONS   2010-03-17 NEGOTIATIONS 2010-03-17

Les discussions vont bon train dans le monde politique français, entre les deux tours des élections régionales. Le Monde , d'aujourd'hui, titre sur les accords et les règlements de comptes. Et le site de RFI fait le point sur les « tractations à gauche pour le second tour ». Drôle de mot que ce « tractation » et pas très positif : comme si des tractations, ce n'était pas forcément joli joli. Le mot est fort ancien, mais sa tonalité négative l'est bien moins : un peu plus d'un siècle, en gros l'âge de la démocratie parlementaire. Dans le contexte politique actuel, son sens est clair : il s'agit de savoir comment on pourra nouer des alliances pour gagner au second tour. Les représentants des partis politiques discutent donc, et tentent d'arriver à des accords qui les serviront lors du deuxième tour des élections. Mais ces accords ne sont par faciles à trouver. Ils correspondent à des échanges ; « j'accepte de m'allier avec toi, j'appelle mes électeurs à voter pour toi, mais en réponse, je veux tant de places pour des gens de mon bord, qui auront des responsabilités dans la gestion de la région, si tu gagnes, peut-être une vice-présidence du Conseil régional puisque tu auras gagné grâce à moi… » Tout un marchandage de petits profits, qui s'enchaînent sans générosité, Alors on pourrait parler de négociations, mais ce dernier mot n'a pas le mauvais écho que trainent les tractations. D'abord le mot donne l'impression que tout cela se fait en secret, à huis-clos, sans que personne ne soit mis au courant. Les résultats seront rendus publics ; quant aux chemins tortueux qui y ont abouti, pas question qu'on les connaisse. C'est ce qu'on appelle aussi parfois des discussions de marchands de tapis. Pourquoi cette expression méprisante ? Parce que les tapis longtemps, ont été des objets qui se marchandaient, dont le prix se fixait au cours d'une discussion. Mais c'est aussi parce que les marchands de tapis étaient souvent des marchands ambulants, qui vendaient au meilleur prix ce qu'ils avaient sur le dos. C'était enfin parce que fréquemment ils étaient d'origine arabe, turque. Et on retrouve là un vieux racisme de la langue, avec le cliché de celui qui discute pour un sou, pour un franc dans une langue approximative : image lexicale peu glorieuse !

On parle parfois aussi de pourparlers, mot qui a un accent nettement plus noble que tractations, marchandage, ou discussion de marchands de tapis. Mais cela tient uniquement au contexte que le terme évoque : pourparler est un mot de la langue diplomatique.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/