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Les mots de l'actualité (2009), TOLLÉ   2009-10-15

TOLLÉ 2009-10-15

Les ambitions professionnelles de Jean Sarkozy suscitent de l'embarras dans certaines familles politiques. Mais dans d'autres, c'est un vrai tollé ! C'est en tout cas le mot qui a été assez largement repris dans toute une partie de la presse. Mot étonnant, souvent mal compris, à l'origine et à la forme bizarres. Un tollé est un cri de protestation véhément, indigné et surtout collectif. C'est un cri qui s'échappe de mille bouches en même temps, comme un mouvement de foule sonore. De là l'expression presque toute faite « tollé général ». Et en effet, le mot induit cette idée d'un bel ensemble dans la protestation, dans la réprobation. Il donne également l'idée d'une indignation subite, spontanée, d'une réaction qui n'était pas convenue, pas prévue, pas organisée et qui surgit subitement. Alors d'où vient-il ce mot étrange qui se termine bizarrement par un é, et ne semble relié à aucun autre mot de la langue française. Il n'est pas aussi orphelin qu'il y paraît, et il vient bien du latin. Mais d'un verbe latin qui n'a rien à voir avec son sens. Tollere en latin veut dire porter, puis emporter, emmener avec soi. On le trouve en latin classique et en latin chrétien. On nous parle bien de l' agnus dei , l'agneau de Dieu, qui a emporté, a pris avec lui les péchés du monde : qui tollit peccata mundi . Mais c'est d'une autre citation des évangiles que vient le sens actuel du mot. Le peuple hébreu demande à Ponce Pilate, qui représente le pouvoir romain, de crucifier le Christ et de l'emporter. Emporte-le ! Tolle en latin. De là ce mot qui désigne une clameur publique, collective, dans un contexte et une signification qui ne sont pas ceux où on trouve le mot aujourd'hui. Avons-nous des synonymes ? Pas exactement. Les clameurs sont bien plus vagues. Simples cris, sans écho particuliers, qui peuvent exprimer la colère, la peur, la vengeance.

Alors on a bien « huée », mot étrange, qui s'en rapproche davantage. Drôle de mot aussi, dont l'origine est expressive, sonore, comme un sifflement. Huer a eu un sens tout à fait précis et spécial, dans le vocabulaire de la chasse à courre. Mais dans la langue d'aujourd'hui, il désigne comme le tollé une clameur de réprobation, qui s'exclame de façon relativement naturelle, presque spontanée. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


TOLLÉ   2009-10-15 OUTCRY 2009-10-15

Les ambitions professionnelles de Jean Sarkozy suscitent de l’embarras dans certaines familles politiques. Mais dans d’autres, c’est un vrai tollé ! C’est en tout cas le mot qui a été assez largement repris dans toute une partie de la presse. Mot étonnant, souvent mal compris, à l’origine et à la forme bizarres. Un tollé est un cri de protestation véhément, indigné et surtout collectif. C’est un cri qui s’échappe de mille bouches en même temps, comme un mouvement de foule sonore. De là l’expression presque toute faite « tollé général ». Et en effet, le mot induit cette idée d’un bel ensemble dans la protestation, dans la réprobation. Il donne également l’idée d’une indignation subite, spontanée, d’une réaction qui n’était pas convenue, pas prévue, pas organisée et qui surgit subitement. Alors d’où vient-il ce mot étrange qui se termine bizarrement par un é, et ne semble relié à aucun autre mot de la langue française. Il n’est pas aussi orphelin qu’il y paraît, et il vient bien du latin. Mais d’un verbe latin qui n’a rien à voir avec son sens. Tollere en latin veut dire porter, puis emporter, emmener avec soi. On le trouve en latin classique et en latin chrétien. On nous parle bien de l' agnus dei , l’agneau de Dieu, qui a emporté, a pris avec lui les péchés du monde : qui tollit peccata mundi . Mais c’est d’une autre citation des évangiles que vient le sens actuel du mot. Le peuple hébreu demande à Ponce Pilate, qui représente le pouvoir romain, de crucifier le Christ et de l’emporter. Emporte-le ! Tolle en latin. De là ce mot qui désigne une clameur publique, collective, dans un contexte et une signification qui ne sont pas ceux où on trouve le mot aujourd’hui. Avons-nous des synonymes ? Pas exactement. Les clameurs sont bien plus vagues. Simples cris, sans écho particuliers, qui peuvent exprimer la colère, la peur, la vengeance.

Alors on a bien « huée », mot étrange, qui s’en rapproche davantage. Drôle de mot aussi, dont l’origine est expressive, sonore, comme un sifflement. Huer a eu un sens tout à fait précis et spécial, dans le vocabulaire de la chasse à courre. Huer had a very precise and special meaning in the vocabulary of hunting with hounds. Mais dans la langue d’aujourd’hui, il désigne comme le tollé une clameur de réprobation, qui s’exclame de façon relativement naturelle, presque spontanée. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/