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Les mots de l'actualité, RÉTENTION   2010-01-26

RÉTENTION 2010-01-26

Les 124 migrants qui ont abordé en Corse ne seront finalement pas enfermés dans des centres de rétention, comme ça avait été dans un premier temps envisagé. Alors, première remarque de vocabulaire : on les appelle des « migrants ». On ne dit pas des « émigrants », ni des « immigrants », on est relativement prudent et on parle de « migrants » car il s'agit de personnes qui passent d'un pays à un autre. Oh, il ne s'agissait pas de les mettre en prison, mais pourtant la restriction à leur liberté aurait été très sensible, puisqu'on envisageait de les placer dans des centres de rétention. Alors la rétention n'est pas la détention, certes, mais la différence va-t-elle plus loin que deux lettres ? Dans un centre de détention, on est en effet détenu. Et pas d'erreur, il s'agit du mot officiel pour parler de celui qui est emprisonné. On a toute la gamme d'ailleurs : on parle de détention provisoire, comme de détention à perpétuité . Et la population des prisons, celle qu'on appelle population carcérale est bien faite de détenus : on ne parle pas des emprisonnés. Parler de rétention est donc différent, mais quand même, on voit bien que ça rime. Dans un centre de rétention, on n'est pas détenu, mais retenu. Alors il existe des CRA, ces Centres de rétention administratives où les retenus font en principe d'assez courts séjours, notamment lorsqu'ils sont dans une situation de vide juridique. Il s'agit surtout de s'assurer de leur personne, pour qu'ils ne disparaissent pas dans la nature, avec le risque de devenir peut-être des immigrés clandestins. On les retient alors que nul officiellement n'est sûr de leur statut, de leur identité. La différence entre détention et rétention tient surtout à ce que la rétention n'est pas punitive. En effet, la société n'inflige pas au retenu une peine, elle ne lui fait pas payer sa dette. Mais la rétention peut être un genre de parenthèse entre le moment où le retenu est saisi par les forces de l'ordre et celui où peut être il sera expulsé hors du territoire national. C'est un peu comme une garantie. Le mot d'ailleurs a eu ce sens là, puisqu'il a désigné, il y a longtemps le droit qui permettait à un créancier de conserver en dépôt un objet appartenant à celui qui lui devait de l'argent. Pas vraiment une hypothèque, mais une procédure qui permet de s'assurer qu'on n'aurait pas tout perdu. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


RÉTENTION   2010-01-26 保持2010-01-26

Les 124 migrants qui ont abordé en Corse ne seront finalement pas enfermés dans des centres de rétention, comme ça avait été dans un premier temps envisagé. コルシカ島に上陸した124人の移民は、当初想定されていたように、最終的には拘置所に閉じ込められることはありません。 Alors, première remarque de vocabulaire : on les appelle des « migrants ». On ne dit pas des « émigrants », ni des « immigrants », on est relativement prudent et on parle de « migrants » car il s'agit de personnes qui passent d'un pays à un autre. Oh, il ne s'agissait pas de les mettre en prison, mais pourtant la restriction à leur liberté aurait été très sensible, puisqu'on envisageait de les placer dans des centres de rétention. Alors la rétention n'est pas la détention, certes, mais la différence va-t-elle plus loin que deux lettres ? Dans un centre de détention, on est en effet détenu. Et pas d'erreur, il s'agit du mot officiel pour parler de celui qui est emprisonné. On a toute la gamme d'ailleurs : on parle de détention provisoire, comme de détention à perpétuité . Et la population des prisons, celle qu'on appelle population carcérale est bien faite de détenus : on ne parle pas des emprisonnés. Parler de rétention est donc différent, mais quand même, on voit bien que ça rime. Dans un centre de rétention, on n'est pas détenu, mais retenu. Alors il existe des CRA, ces Centres de rétention administratives où les retenus font en principe d'assez courts séjours, notamment lorsqu'ils sont dans une situation de vide juridique. Il s'agit surtout de s'assurer de leur personne, pour qu'ils ne disparaissent pas dans la nature, avec le risque de devenir peut-être des immigrés clandestins. On les retient alors que nul officiellement n'est sûr de leur statut, de leur identité. La différence entre détention et rétention tient surtout à ce que la rétention n'est pas punitive. En effet, la société n'inflige pas au retenu une peine, elle ne lui fait pas payer sa dette. Mais la rétention peut être un genre de parenthèse entre le moment où le retenu est saisi par les forces de l'ordre et celui où peut être il sera expulsé hors du territoire national. C'est un peu comme une garantie. Le mot d'ailleurs a eu ce sens là, puisqu'il a désigné, il y a longtemps le droit qui permettait à un créancier de conserver en dépôt un objet appartenant à celui qui lui devait de l'argent. Pas vraiment une hypothèque, mais une procédure qui permet de s'assurer qu'on n'aurait pas tout perdu. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/