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Les mots de l'actualité, RELAXE   2010-02-01

RELAXE 2010-02-01

La décision du procès Clearstream a fait entendre, il y a quelques jours, un mot courant dans le vocabulaire judiciaire, mais un peu technique : Dominique de Villepin a été relaxé. C'est-à-dire que le tribunal a prononcé la relaxe . Alors, bien sûr, la situation générale a rendu le mot très compréhensible, on a pu le comprendre d'après le contexte : cela signifie que Villepin n'a pas été condamné. Au-delà, cela veut dire qu'il n'a pas été reconnu coupable, les indices de sa culpabilité ne sont pas suffisants. Est-ce que ça signifie pour autant qu'on reconnaît son innocence ? Eh bien oui ! Pourquoi ? Parce que la présomption d'innocence étant l'un des principes importants du droit français : on est considéré comme innocent tant qu'on n'est pas jugé coupable. Pour être tenu pour innocent, il n'y a donc pas besoin que l'innocence soit prouvée ; il suffit que la culpabilité ne le soit pas. Et la relaxe, en fait, correspond à peu près à ça : la culpabilité n'est pas prouvée. Alors on abandonne les charges et on relâche l'étau judiciaire qui enserrait celui qui était mis en examen. Cela veut dire qu'on le relâche ? Non, ce terme-là aurait un autre sens. De toute façon, Dominique de Villepin comparaissait libre ; il n'était pas en détention provisoire ; il n'avait donc pas besoin d'être relâché. Cela correspond donc à un acquittement, mais techniquement c'est le mot relaxe qui est employé quand il s'agit d'un tribunal correctionnel ou d'un tribunal de police. On parle d'acquittement à la Cour d'assises. Et on remarque que c'est ce mot d'acquittement qui sert de mot générique : c'est bien lui qui peut quitter le palais de justice pour intégrer la langue courante ; c'est lui qui est compris le plus souvent, alors que relaxe est resté un mot très technique. En même temps le terme n'est pas si facile d'usage car il peut être confondu avec son homonyme. En effet, « relaxer » a deux sens, quand même, très différents. Il signifie détendre, mais au sens psychologique : ces vacances m'ont relaxé. C'est assez rare dans cet emploi, c'est même un peu contesté par les puristes. Mais à la forme pronominale est beaucoup plus fréquente : « se relaxer », c'est se détendre, oublier ses soucis, laisser ses inquiétudes se dissoudre dans une douce insouciance. Le mot n'est pas très vieux, et l'usage français l'a emprunté à l'anglo-américain qui lui a donné un regain d'énergie, parce qu'on l'employait, jadis, en ancien français, et puis, on l'avait un petit peu oublié. Et depuis, ça revient et on parle souvent de relaxation : une technique, à un processus délibéré, pour se rendre compte qu'on est tendu, et puis, arrêter de l'être. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


RELAXE   2010-02-01 ACQUITTAL 2010-02-01

La décision du procès Clearstream a fait entendre, il y a quelques jours, un mot courant dans le vocabulaire judiciaire, mais un peu technique : Dominique de Villepin a été relaxé. C'est-à-dire que le tribunal a prononcé la relaxe . Alors, bien sûr, la situation générale a rendu le mot très compréhensible, on a pu le comprendre d'après le contexte : cela signifie que Villepin n'a pas été condamné. Au-delà, cela veut dire qu'il n'a pas été reconnu coupable, les indices de sa culpabilité ne sont pas suffisants. Est-ce que ça signifie pour autant qu'on reconnaît son innocence ? Eh bien oui ! Pourquoi ? Parce que la présomption d'innocence étant l'un des principes importants du droit français : on est considéré comme innocent tant qu'on n'est pas jugé coupable. Pour être tenu pour innocent, il n'y a donc pas besoin que l'innocence soit prouvée ; il suffit que la culpabilité ne le soit pas. Et la relaxe, en fait, correspond à peu près à ça : la culpabilité n'est pas prouvée. Alors on abandonne les charges et on relâche l'étau judiciaire qui enserrait celui qui était mis en examen. Cela veut dire qu'on le relâche ? Non, ce terme-là aurait un autre sens. De toute façon, Dominique de Villepin comparaissait libre ; il n'était pas en détention provisoire ; il n'avait donc pas besoin d'être relâché. Cela correspond donc à un acquittement, mais techniquement c'est le mot relaxe qui est employé quand il s'agit d'un tribunal correctionnel ou d'un tribunal de police. On parle d'acquittement à la Cour d'assises. Et on remarque que c'est ce mot d'acquittement qui sert de mot générique : c'est bien lui qui peut quitter le palais de justice pour intégrer la langue courante ; c'est lui qui est compris le plus souvent, alors que relaxe est resté un mot très technique. En même temps le terme n'est pas si facile d'usage car il peut être confondu avec son homonyme. En effet, « relaxer » a deux sens, quand même, très différents. Il signifie détendre, mais au sens psychologique : ces vacances m'ont relaxé. C'est assez rare dans cet emploi, c'est même un peu contesté par les puristes. Mais à la forme pronominale est beaucoup plus fréquente : « se relaxer », c'est se détendre, oublier ses soucis, laisser ses inquiétudes se dissoudre dans une douce insouciance. Le mot n'est pas très vieux, et l'usage français l'a emprunté à l'anglo-américain qui lui a donné un regain d'énergie, parce qu'on l'employait, jadis, en ancien français, et puis, on l'avait un petit peu oublié. Et depuis, ça revient et on parle souvent de relaxation : une technique, à un processus délibéré, pour se rendre compte qu'on est tendu, et puis, arrêter de l'être. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/