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Première & Dernière fois, Première & Dernière fois 18

Première & Dernière fois 18

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois, et pour beaucoup, le

cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ses confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Charlie est une jeune femme de 19 ans qui habite Montréal.

Féministe et passionnée de sexologie, elle mesure aujourd'hui combien il a été difficile

pour elle de se trouver et de s'accepter dans une société qui multiplie les injonctions.

Bonsoir Charlie.

Bonsoir.

Je vais commencer par la question rituelle, on se vouvoie ou on se tutoie ?

On se tutoie.

D'accord.

Alors on va attaquer directement avec le vif du sujet.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?

Oui, je me rappelle très bien de ma première fois.

Je pense qu'il faut mettre un contexte avant, avant de raconter ce qui s'est réellement passé.

J'ai toujours eu un rapport très libéré avec mon corps et avec la sexualité en général.

Et j'ai très tôt et très rapidement su comment me donner du plaisir personnellement.

La masturbation consciente, tu la mesures vers quel âge ?

Consciente, je dirais vers 13 ans.

Mais inconsciente, beaucoup plus tôt.

C'est que j'ai vraiment très jeune, ça me fait rire parce que j'en parle avec beaucoup

d'amis et j'entends dans beaucoup de podcasts des filles qui parlent d'expériences sexuelles

qu'elles ont eues avec des cousines, avec des amis quand elles étaient petites.

C'était des relations qui étaient très naturelles et sans questionnement.

Et moi j'ai vraiment eu ça très tôt.

Mais consciente, oui ça a été un peu plus tard, mais vers mes 14 ans à peu près, j'ai

commencé à découvrir personnellement, à regarder du porno, malheureusement, avec du

recul, et vraiment, vraiment, vraiment rapidement savoir comment avoir un orgasme très vite,

ce que j'aimais, ce que je n'aimais pas.

Mais ça s'est un peu compliqué quand j'ai eu mes premières fois avec des garçons en

particulier.

Pour m'aider dans le contexte, j'ai eu mon premier copain quand j'étais relation sérieuse,

qui pouvait amener à des relations sexuelles, quand j'étais en seconde, donc j'avais 14

ans, 15 ans.

Et c'était une relation qui était un peu toxique, et j'étais pas tellement à l'aise

avec lui.

Et c'était assez paradoxal parce que j'avais envie de découvrir la sexualité, j'étais

pleine de frustration parce que j'avais vraiment envie de découvrir ce côté-là, pas que

avec moi mais avec une autre personne.

Mais en même temps, j'étais pas prête à le faire avec lui.

Donc je l'ai fait attendre un certain moment.

On a fini par faire des préliminaires au bout de 3-4 mois, et je l'ai fait attendre pendant

6 mois après pour se lancer plus directement dans le sexe avec, pénétration et tout ce

qui va avec.

Et ma première fois, c'était pas très glorieux.

En fait, c'est pas un garçon qui était méchant ou qui me voulait du mal ou quoi que ce soit,

je pense que c'est juste qu'il était très maladroit, pas du tout du tout dans la communication.

Et notre première fois, c'était vraiment laborieux.

J'ai eu mal et il s'en foutait un peu.

Et il est juste allé fumer sa clope après et il s'est endormi.

Donc j'ai 14 ans, je reçois toutes ces informations.

Je réalise pas trop sur le moment à quel point c'est toxique, mais je suis très mal.

Et ça reflète pas du tout ce que j'attendais de ma sexualité avec quelqu'un d'autre.

Surtout que tu avais déjà une sexualité toute seule et que tu avais du plaisir.

Ouais.

Et donc là, j'ai mal et ça se passe pas du tout bien.

Donc c'est un peu chaotique au début.

Et ça a duré pendant un an et demi comme ça.

Après, il y avait plus de trucs, on communiquait un peu plus.

Mais ça restait du coup qui était très classique.

Absolument pas de découverte.

Et surtout, j'étais vraiment pas à l'aise avec mon corps.

Et donc pas du tout à l'aise quand on était à la mort.

Parce que j'intellectualisais énormément le sexe.

Et je me posais beaucoup trop de questions.

Et en fait, je profitais pas du tout du moment présent.

C'est que j'étais complètement ailleurs.

Je pensais à mille trucs, sauf à ça.

Donc c'était vraiment pas très cool.

Cette première fois, tu me dis que tu l'as fait patienter pendant des mois.

Est-ce que cette première fois, elle a été planifiée ?

Est-ce que tu lui as dit à telle date, on y va ?

Non.

Non, non, mais à chaque fois qu'on dormait ensemble, il me demandait.

Et je ressentais une sorte de pression parce qu'il me demandait dès qu'on dormait ensemble,

dès qu'on se voyait.

Et en fait, ce qui est vraiment triste, c'est que je pense qu'il se rendait pas compte

à quel point ça pouvait mettre la pression.

Mais moi, personnellement, je me rendais pas forcément compte non plus.

C'est vraiment avec du recul que j'ai pris conscience de tout ça.

Mais sur le moment, il ne me l'a pas demandé.

Je lui ai juste dit, OK, cette fois-ci, je suis prête à le faire.

Il était super content.

Au final, ça s'est mal passé.

Mais c'était pas planifié.

Mais à chaque fois qu'on dormait ensemble, par exemple, si on se voyait le soir à 20h,

à partir de 14h, je commençais à m'épiler, prendre ma douche.

Je m'épilais quasiment intégralement.

Et je faisais tous ces rituels-là sans me poser aucune question.

C'était juste mécanique.

C'est ce que je pensais qui était normal.

Et c'était inacceptable pour moi d'avoir des poils et tout ce qui va avec.

Et ça me rend dingue maintenant quand je y repense, parce que je rendais ça hyper toxique.

La baisse, c'est censé être juste un moment de plaisir et un moment où on profite.

Et c'était rien de tout ça.

Tu te préparais à chaque fois à cette première fois, qui n'avait donc pas lieu à chaque fois.

C'était une sorte de pression.

Tu te mettais aussi toute seule là-dessus, liée à ce que tu avais vu du porno,

liée à ce que tu entendais à l'extérieur.

Le porno, pas tellement parce que j'ai toujours eu un recul sur ça.

C'était plutôt les personnes que je fréquentais et tout ce que j'entendais.

C'était des relations qui étaient assez toxiques à cette période-là.

Et je me préparais pas forcément pour cette première fois,

parce que cette première fois, je ne l'appréhendais pas énormément non plus.

C'était juste, par exemple, même si je savais qu'on n'allait pas aller plus loin que des préliminaires,

dans tous les cas, il fallait que je m'épile et il fallait que j'ai une préparation avant.

Que ton hygiène soit nickel, que tu te sentes bon de partout.

Est-ce que tu t'es sentie différente après cette première fois douloureuse ?

Le lendemain matin, j'avais beaucoup une psychologue à ce moment-là

et j'avais un rendez-vous avec elle le lendemain matin.

Donc ça, ça a été vraiment bénéfique parce que j'ai pu en parler avec elle.

Même si c'était un peu délicat, je me rendais pas compte complètement à ce moment-là que ça avait été laborieux.

Je savais que c'était pas normal qu'il y avait un truc qui clochait.

Parce que j'ai quand même toujours eu ce rapport, comme on l'a dit avant,

très simple, très naturel avec mon corps et ça répondait absolument pas aux attentes que j'avais eues.

Et j'étais quand même très informée déjà à ce moment-là.

Je savais comment ça devait se passer, je savais ce qui était toxique et ce qui ne l'était pas.

Et je savais vraiment qu'il y avait un problème.

Donc le fait d'en parler avec elle le lendemain, ça m'a encore plus fait me rendre compte que c'était pas normal,

qu'il fallait que j'en discute avec lui.

Mais en fait, le problème, c'est juste que c'était une autre relation qui était toxique.

Le problème venait absolument pas de moi.

Et la seule solution, au final, c'était de le laisser et d'arrêter cette relation.

Sauf que ça a pris du temps et je m'en suis pas rendue compte tout de suite.

Mais j'étais vraiment mal par rapport à ce qui s'était passé la veille.

Donc t'avais conscience qu'il y avait un truc qui n'allait pas.

Quelle a été ton attitude par rapport à ça ?

Du coup, t'en as parlé avec une adulte.

Est-ce que tu t'es dit, du coup, le sexe, a priori à deux, c'est censé être bien, mais il restait pas bien ?

Est-ce que tu t'es dit, on se remet en selle très vite, on essaye de faire mieux ?

Est-ce que t'as essayé des choses après ?

Essayé des choses, c'est-à-dire ?

Je sais pas, différents types de préliminaires, plus de temps peut-être, je sais pas.

Ou essayé d'imposer des choses pour qu'ils comprennent qu'il y avait des choses à faire.

Oui et non.

Il y a eu quelques fois où quand même je prenais du plaisir.

Même si j'étais pas à l'aise avec mon corps, j'étais quand même assez à l'aise avec lui.

C'était vraiment pas quelqu'un de méchant.

Donc ça, ça allait.

Mais parce que ça restait quelqu'un de très classique.

Et moi non plus, à ce moment-là, j'avais pas suffisamment confiance en moi pour proposer des choses.

Et comme j'étais en permanence dans la remise en question de ce que je faisais déjà, qui était très classique,

je proposais rien de plus extravagant, qui sortait un peu du schéma classique.

De la création, missionnaire, éjaculation.

Exactement.

Mais non, en fait, on est resté ensemble presque un an et demi.

Donc ça me paraît un peu fou maintenant quand j'y pense.

De rester vraiment dans ce schéma-là pendant un an et demi.

Mais comme à côté, encore une fois, j'étais bien avec moi-même, ça comblait un peu le truc.

Et j'avais quand même de l'attirance pour lui.

Et oui, il y a des fois où ça a été assez bien, mais ça restait très classique.

Et ça restait que...

Ouais, on restait vraiment dans le schéma et on poussait pas plus loin.

Donc moins agréable que quand t'étais toute seule en fait ?

Ouais.

T'as continué à te masturber en parallèle ?

Oui.

En fait, c'était pas moins agréable, c'était différent.

C'est juste qu'il y a toujours ce côté du...

C'est agréable de partager ça avec quelqu'un d'autre.

Ça reste important et nécessaire de se faire du plaisir seule, même quand on est avec quelqu'un.

Mais ça reste cool d'avoir ce côté de toucher avec quelqu'un d'autre.

Tout ce qui va avec.

Et donc ça, oui, je l'avais, mais...

Je sais plus tellement.

Je pense que oui, je continuais à me masturber à ce moment-là, même quand j'étais avec lui.

On était souvent à distance.

Donc oui.

Mais j'ai jamais arrêté, même dans toutes mes relations bien toxiques ou pas, nocives ou pas,

j'ai toujours continué de me faire plaisir.

Et j'ai toujours...

C'est très contradictoire, mais j'ai toujours été vraiment à l'écoute de moi à moi, à mon corps et à ce que je ressentais.

Et j'ai testé beaucoup de choses personnellement tôt.

Et oui, c'était vraiment hyper paradoxal parce que avec les garçons avec qui j'étais, c'était absolument pas le cas.

Est-ce qu'à partir du moment où il y a une deuxième personne qui est rentrée dans ta vie sexuelle,

tu as commencé à avoir des relations avec une deuxième, avec une personne.

Est-ce que ça a changé ta façon de te masturber?

Est-ce que tes fantasmes ont changé?

Est-ce que tu as physiquement te touché?

Ça a changé?

Non, je suis vraiment restée dans le...

Comme j'ai très vite su ce qui me faisait fantasmer, ce que j'aimais.

Je suis vraiment restée là-dedans et j'étais sûre de ça.

J'étais sûre de pas beaucoup de choses, mais ça j'en étais sûre.

Donc je me fixais sur ça.

Quand tu dis que tu as essayé très tôt des choses avec toi-même, de quelles choses tu parles en particulier?

Est-ce que dans ta masturbation, par exemple, il y avait de la pénétration?

Oui et non.

Je sais, par exemple, ça a été la révolution pendant mes années de collège.

Comme beaucoup de filles d'ailleurs, le pommeau de douche, le classique.

Ça, c'est hyper drôle parce que je l'ai découvert avec une amie quand on avait genre 12 ans.

Et ça a été un peu mon meilleur pote pendant tout le collège.

Mais sinon, non, c'était assez classique.

Comme je savais, en fait, ça allait très vite.

J'avais vraiment...

Je réussissais à avoir des orgasmes hyper facilement.

Ça me rend triste d'ailleurs parce que je ne me rappelle pas de mon premier orgasme.

Mais ça allait très vite.

Donc je sais qu'il y a eu un moment où je regardais beaucoup de porno.

Mais c'est l'année...

C'était pendant ma quatrième, je pense.

C'est cette année-là où j'ai vraiment découvert tout ce monde sexuel.

J'en regardais beaucoup.

J'en regardais quasiment un par jour.

Et en fait, je suis contente parce que ça ne m'a pas tellement influencée.

Je savais, même à ce moment-là, que ce n'était pas représentatif de la réalité.

Mais d'un certain côté, ça m'a influencée dans le sens où l'image que je voyais,

c'était des filles qui étaient épilées, qui se ressemblaient toutes,

avec des corps, moi, qui étaient tous identiques,

et des filles qui ne prenaient pas tant de plaisir que ça.

Je pense que je l'utilisais plus comme outil pour avoir un orgasme rapidement

que comme exemple, mais inconsciemment, sur moi et sur énormément de jeunes.

Ça joue et ça nous influence dans nos rapports sexuels.

Et ça, c'est pas cool.

On va parler du contexte aussi, parce que du coup,

tu as fait ton chemin toute seule avec ton corps, tes désirs, tes fantasmes.

Comment ta famille...

C'est quoi l'éducation que tu as reçue dans ta famille par rapport au sexe en général ?

J'ai grandi dans une famille très ouverte d'esprit.

Ça n'a jamais été un tabou de parler de ça.

Donc, très tôt, mes parents m'ont dit de me protéger, d'utiliser des capotes.

Mais ça restait plus au niveau de la sécurité et des risques que ça peut amener,

et pas au niveau de mon rapport à mon corps et tout ce qui va avec.

Donc, j'ai une grande soeur aussi.

On est beaucoup de femmes dans ma famille.

Et donc, c'était vraiment très libéré.

Mais donc oui, je n'ai pas eu...

Je pense qu'avec du recul, ça aurait vraiment été important.

En dehors de la psy que je voyais à ce moment-là,

d'avoir un modèle et quelqu'un avec qui parler dans mon cercle vraiment fermé de ça

pour que je me rende compte à quel point ce n'était pas normal ce que je vivais

et à quel point je n'étais pas bien, à quel point j'intellectualisais beaucoup trop.

Parce que ça restait ouvert, je n'ai jamais eu de tabou avec mes parents ou ma famille.

Mais on n'en parlait pas non plus tant que ça.

Et à ce moment-là, je n'avais pas tellement d'amis avec qui j'en parlais.

On ne parlait pas trop de ces choses-là.

À l'école, c'était au collège, lycée,

c'était les garçons regardent du porno et se masturbent et le disent à tout le monde.

Et les filles, c'est encore très tabou.

On n'en parle pas.

J'ai des souvenirs de sortie d'école où il y avait plein de filles qui niaient

le fait de se doiter encore à 15 ans, 16 ans, 17 ans.

Alors que moi, je savais qu'elles le faisaient.

Et il y avait tout un tabou autour de ça.

Et moi, ça me rendait folle parce que je rentrais dans le moule.

Je n'osais pas non plus le dire.

Mais je me suis quand même très vite rendu compte que ce n'était pas normal

et qu'il fallait que je change ça, qu'il fallait que j'en parle avec mes amis

qui n'osaient pas forcément le dire, que c'était normal.

Et j'ai énormément d'amis qui avaient des parents avec qui elles ne parlaient pas

du tout de ça ou même leurs frères et soeurs.

Et j'ai très vite, plus tard un peu quand même, ressenti le besoin de,

comme je ne parlais pas tellement de ça avec mes parents,

d'en parler avec mes amis, d'en parler avec des gens que je connaissais assez bien.

Parce que c'est super important et parce que les filles surtout ne le font pas assez.

Et ça me rendait dingue de voir toutes mes amies qui, encore à 17, 18 ans,

n'osaient pas se masturber, n'avaient jamais eu d'orgasme,

ne connaissaient pas du tout leur corps,

attendaient d'avoir des relations sexuelles avec un mec pour connaître leur corps.

Alors que c'est hyper important de se découvrir en amont.

Sinon, ça fonctionne beaucoup moins bien.

Mais sinon, avec ma famille, je suis quand même contente d'avoir eu cette éducation

où tout était très libéré parce que ça m'a permis de grandir

avec une grande ouverture d'esprit, une grande liberté d'expression.

Et ouais, mais avec du recul, je pense quand même que j'aurais bien aimé

et que ça aurait été beaucoup plus bénéfique pour moi de pouvoir en parler,

d'avoir vraiment quelqu'un sur qui me reposer.

On va faire une première petite pause basée sur le jeu à boire je n'ai jamais.

Je vais balancer des affirmations comme ça et selon ce que ça te rappelle,

peut-être des anecdotes, peut-être des idées, peut-être des envies.

Je te laisse rebondir dessus autant que tu veux.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

Jamais.

Une envie.

J'en ai pas mal parlé avec l'un de mes derniers partenaires sexuels.

On était très amoureux.

On est tous les deux très ouverts sur le sujet.

Je pense que c'est juste une question de contexte, d'envie.

Ça viendra, je ne suis absolument pas fermée à l'idée.

C'est juste pas encore arrivé.

De matériel, de préparation.

Fin pot de temps pour la sodomie.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Ça peut être capote, dildo, pommeau de douche, tout ce que tu veux.

J'ai une anecdote qui me vient à l'esprit.

J'ai acheté mon premier sextoy il y a à peu près un an.

C'est drôle comme histoire.

Il y a une soirée, c'est vraiment un petit truc.

C'est un gadget qui est un peu kitsch.

Un sextoy clitoridien ?

C'est un vibrateur, mais à utilisation externe.

Il y a une soirée où je voulais vraiment l'utiliser.

Il a arrêté de fonctionner d'un coup.

Frustrant.

Je me suis dit que je devais l'utiliser.

Je me suis dit que je devais l'utiliser.

Il a arrêté de fonctionner d'un coup.

Frustration de l'extrême.

J'ai passé une heure à essayer de le faire marcher.

Dernier recours, j'ai fini par le taper contre mon mur.

Je l'ai lâché sur mon mur.

Je l'ai vraiment explosé sur mon mur.

Et là, j'entends...

J'étais tellement contente.

C'était vraiment drôle parce que je l'ai payé 10 euros.

Mais sinon, par ça, non.

Je n'ai jamais eu la fameuse capote qui craque.

Je touche du bois.

On sait que le vibrateur qui s'arrête de marcher, c'est quand même un peu relou.

Donc, voilà.

On respecte ça.

On voit tout à fait quel est le niveau de frustration.

Je n'ai jamais pensé à les jeter contre les murs.

Je penserais à l'occasion.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sax ou à mes cours.

Je n'ai jamais pensé à ma liste de courses.

Mais j'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

En faisant l'amour par faute d'excitation.

Mais également parce qu'il y a eu des moments où je ne prenais pas mon pied.

Et naturellement, je pensais à d'autres choses ou à d'autres personnes.

Des personnes connues ? Des personnes de ton entourage ?

Plus des personnes de mon entourage, oui.

Il y a deux teams, assez clairement.

Il y a les gens qui pensent à Brad Pitt.

Et les gens qui pensent à leur voisin ou à leur ex.

Non, l'ex, quand même pas.

On note pour le voisin, du coup.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Non, jamais.

Toute seule, non.

T'es toujours restée dans ta chambre circonscrite ?

La chambre, oui.

L'appartement, oui.

Mais ça restait toujours des endroits privés.

Je n'ai jamais fait ça dans un lieu public.

Ou quoi, mais ce n'était pas forcément dans ma chambre.

Mais je n'ai jamais fait ça dans un cinéma.

Ou à des moments pas prévus pour.

Pendant une soirée, alors que les gens sont dans un endroit privé.

Mais où potentiellement, tu es censée faire autre chose.

J'ai déjà eu l'envie de le faire.

Mais je ne l'ai jamais fait.

Ou une heure avant le gigot familial qui branche.

Ou ce genre de choses.

Oui, ça c'est déjà réel pour toi.

Le moment, oui.

Mais l'endroit, non, ça reste assez classique.

Et pour finir, j'ai déjà éjaculé.

Non, pas encore.

Mais c'est vraiment un truc que j'ai envie d'expérimenter.

En fait, ça m'en folle de me dire qu'on a la capacité en tant que femme d'éjaculer.

Autant que les hommes, c'est juste un mécanisme qu'on déclenche jamais.

Qu'on n'a pas du tout l'habitude de faire.

Mais j'ai vraiment envie de réussir à éjaculer.

C'est tout un processus.

Mais ça viendra peut-être à un moment donné.

Big up les glandes de Sken.

Faites des recherches.

Intéressez-vous à votre corps.

Mais en plus, c'est un truc qui est assez inconnu.

Même des médecins, même de certains spécialistes.

Quand on en parle, quand on dit que les femmes bandent,

c'est quelque chose qui n'est déjà pas très admis.

Mais quand on dit que les femmes peuvent éjaculer,

et que ce n'est pas juste un délire de film porno ou une légende urbaine,

c'est vrai que c'est assez difficile.

Il y a l'entraînement, le bon matériel.

Je ne sais pas si c'est simple que ça.

Je ne sais pas.

Je sais.

Je pense qu'on déclenche absolument pas ce mécanisme.

On ne pense pas du tout à ce genre de choses.

C'est juste un bon entraînement à faire le dimanche soir.

Il y a des sex toys qui marchent très bien sur le sujet.

Souvent, il faut s'évenir en sex toys.

Des choses un peu plus agressives que les stimulateurs clitoridiens classiques.

Tout ce qui est, en l'occurrence, womanizer.

Je sais qu'avec l'un de mes derniers partenaires sexuels,

c'est lui qui me l'a montré au final, son sex toy.

Il a fait pression avec ses doigts sur le bas de mon ventre.

Et là, ça marchait hyper bien.

J'étais quasiment à ça de l'avoir.

Mais ça n'a pas marché.

Ça, c'est un vrai truc.

C'est vrai que c'est technique.

C'est biologique de base.

C'est frustrant.

Mais il y a des femmes que je connais, quand elles l'ont débloqué,

après, elles n'arrivent plus à le maîtriser.

C'est un truc qui est devenu habituel dans leur vie sexuelle.

Et du coup, assez chiant à gérer.

C'est une étape aussi.

Mais j'ai entendu parler.

Ce n'était pas grave grave.

C'est cool.

Et au final, ils kiffent.

Mais ça reste un truc.

Quand tu le débloques, tu passes un niveau.

On va passer à la deuxième partie.

Et parler de ce moment où il a fallu réussir à trouver l'équilibre

entre cette vie sexuelle que tu avais toute seule, qui marchait très bien,

et cette vie sexuelle à deux, qui ne marchait pas si bien.

Comment on arrive à trouver cet équilibre au final ?

Comment tu l'as trouvé, toi ?

Je pense que c'est déjà avec des partenaires différents.

Donc, tes expériences différentes.

Et c'est aussi, tout se joue beaucoup dans ma relation de moi à moi.

Le rapport avec mon corps.

Avec ce que je regarde, avec ce que j'écoute.

Ce que j'ai envie de découvrir de nouveau.

Et ma vision que j'ai maintenant des relations sexuelles et des relations en général.

Je pense que j'ai eu une sorte de déblocage, mais qui s'est quand même fait avec le temps.

J'ai réussi à finir par plus m'accepter personnellement.

Et à me rendre compte que je voulais que mes rapports sexuels de moi à moi

et avec quelqu'un d'autre soient sur la même longueur d'onde.

Que je puisse autant prendre mon pied, parce que ça me frustrait énormément

de ne pas réussir à prendre mon pied avec d'autres personnes,

alors que moi j'y arrivais très bien personnellement.

Quand on a préparé cette émission, tu m'as parlé d'Instagram.

Et tu m'as dit que ça pouvait avoir des conséquences négatives

sur le rapport au corps et la confiance en soi.

C'est quelque chose qui t'a fait du mal, toi ?

Oui, énormément.

Je parle d'Instagram, mais ça englobe énormément de choses.

De mes 14 à mes 17 ans, j'ai développé une grosse haine de moi-même,

de mon corps, de ma personnalité.

Et j'avais vraiment beaucoup de mal de dealer avec tout ça.

Et les réseaux sociaux ont vraiment participé à toute cette image

hyper négative que j'ai développée.

Tout ce qu'on voit sur Internet, toutes ces filles qui sont hyper bien foutues,

qui ont une vie entre énormes guillemets absolument parfaite,

ça peut vraiment avoir un impact hyper nocif.

Et en fait, il faut juste se rendre compte que c'est pas la vraie vie,

qu'avec du recul, maintenant, je plains vraiment.

J'ai de l'empathie pour ces filles, parce qu'elles doivent vraiment

être dans une haine consciente de leur corps,

toujours être au top de la perfection de l'image qu'elles renvoient,

de l'image qu'elles ont d'elles-mêmes.

Et c'est pas ça qu'on veut.

Non, on veut juste être bien avec notre corps,

pas trop y penser non plus, pas trop intellectualiser tout ce qui va avec.

Et ça m'a pris du temps avant de me rendre compte de tout ça.

Il y a eu un jour où j'ai juste fait un énorme craquage,

où j'ai fait un énorme tri dans mes réseaux sociaux,

où je me suis dit que je ne voulais plus ça.

Que même que ce soit des Instagrammeurs, Instagrammeuses,

ou des personnes que je connaissais, mais qui, au final, n'étaient pas mes amies,

ou des personnes qui n'étaient pas bénéfiques pour moi,

j'ai tout supprimé et je me suis dit stop, on arrête.

On va s'entourer de discours qui sont positifs,

de discours qui sont body-positives,

de discours qui sont ouverts d'esprit.

Et ça, ça a fait une énorme différence.

C'est pas du tout ce discours-là qu'on a de manière générale sur Instagram.

C'est vraiment pas de l'introspection.

C'est vraiment l'inverse.

Et c'est vraiment une culture de haine de soi

que je méprise complètement maintenant.

Mais j'ai fini par m'entourer de personnes qui étaient beaucoup plus saines,

beaucoup plus ouverts d'esprit.

Tout ça, ça a fait que j'ai réussi à avoir plus confiance en moi

et à vraiment vouloir mettre sur le même petit estade

ma sexualité avec moi-même et ma sexualité avec les autres personnes.

Donc ça a été un long cheminement.

Mais j'ai fini par réussir à tout accorder,

à tout mettre sur la même longueur d'onde.

Et ça fait vraiment du bien de juste plus être dans cette haine de soi,

dans cette énorme intellectualisation de moi-même,

de ma sexualité, de ce que je pouvais avoir l'air

quand je couchais avec quelqu'un,

ou même dans la vraie vie en général.

C'est un gros cheminement, mais ça fait vraiment du bien.

Et je suis contente maintenant.

Comment concrètement tu as exprimé ton rejet de ces normes et de ces injonctions ?

En l'occurrence, celle de se maquiller, s'épiler, être mince, être bronzée.

Comment tu l'as exprimé, toi ?

Quelle est ta position là-dessus ?

Tu as décidé de refuser tout en bloc,

ou au contraire, tu fais au cas par cas ?

Ou selon comment tu te sens aussi, tout simplement ?

C'est beaucoup comment je me sens.

C'est encore une fois pareil, ça a pris du temps.

J'ai essayé de supprimer ces injonctions de ma vie petit à petit.

Ça a commencé par le maquillage.

Là, je suis maquillée,

mais c'est plus du tout quelque chose qui est obligatoire pour moi maintenant.

Pareil, pendant toute la période où j'étais vraiment mal par rapport à moi-même et à mon image,

c'était impossible pour moi de sortir des maquillées.

Et à cette époque, je me lissais les cheveux,

donc impossible pour moi de sortir avec mes cheveux naturels.

C'est très triste, mais c'était mon quotidien.

J'ai appris avec le temps et avec tout ce qui va avec

de me maquiller quand j'en ressentais le besoin.

Et c'est plus du tout une obligation pour moi maintenant.

C'est même pas un besoin, c'est plus un kiff que je me fais

parce que j'ai réussi à découvrir le maquillage, mais d'un aspect plus artistique.

Donc, faire des maquillages avec des couleurs cools,

qui sortent un peu juste de... Je mets de l'anti-cerne, du mascara, de la poudre,

parce qu'il faut que je corrige mes cernes, ma peau qui est grasse et que joue mon regard.

Donc là, dans ce sens-là, c'est vraiment essayer de s'embellir avec des guillemets.

Je le tourne vraiment plus dans ce truc de... Il faut que je sois bien.

Pour que je m'autorise moi-même à mettre du maquillage, il faut que je sois bien sans maquillage.

Ça reste un travail qui est dur à faire au quotidien, et c'est pas tout le temps simple,

mais j'y arrive beaucoup plus facilement maintenant.

Donc ça, c'est cool. Bronzer, ça, ça va pareil. J'ai enlevé tout ça.

L'épilation, ça fait un peu moins d'un an.

J'ai écouté énormément de podcasts, énormément de vidéos.

Je me suis beaucoup inspirée du peu de filles que je connaissais qui ont arrêté de s'épiler,

parce que je me suis juste rendue compte de l'ampleur du truc, de à quel point ça allait loin.

Et j'ai lu beaucoup de livres par rapport à ça, notamment Beauté Fatale de Mona Cholet,

qui m'a retourné le cerveau, qui parle pareil du maquillage, de l'épilation,

de toutes les injonctions qu'on impose aux femmes.

Et j'ai juste voulu arrêter de me conformer à tout ce qu'on m'imposait.

Et en fait, je me suis juste rendue compte que moi, toute seule, ça me dérange pas,

et toutes les filles sur Terre, ça les dérangerait pas si elles étaient seules sur une île déserte à voir des poils.

Même si c'est compliqué de s'en rendre compte, c'est vraiment dur.

Et j'ai eu énormément de discussions, parfois très houleuses avec des personnes,

parce que c'est vraiment compliqué de s'en rendre compte.

Mais une fois qu'on s'en rend compte, c'est tellement, tellement plus libérateur,

parce que j'ai plus ce truc de honte envers mon corps, de « oh, si on voit que j'ai des poils,

oh mon Dieu, je suis pas épilée des jambes, faut pas que je mette un pantalon,

ou on voit mes mollets parce que j'ai des poils.

Si je couche avec un garçon ce soir et que je suis pas épilée, c'est la cata, comment je vais faire ?

En plus, ça coûte cher, ça fait mal, c'est complètement chiant.

Donc non, j'arrête.

C'est pas simple, parce que je me suis retrouvée dans certaines situations

face à des garçons qui étaient pas forcément hyper compréhensifs,

qui passaient des remarques en mode « ok, ça va, si t'as des poils,

mais faut pas que t'en aies plus que moi. »

Donc clairement, quand j'entends ça, ça sort de ma chambre.

Donc ouais, c'était pas simple, mais après, c'est aussi un super bon filtre, un mec.

Donc les mecs qui disent ce genre de remarques, ça sert à rien, c'est une perte de temps.

Si t'es suffisamment ferme d'esprit pour passer ce genre de commentaires, ça vaut vraiment pas la peine.

Après, je peux comprendre qu'il y ait certains garçons qui aiment pas forcément ça,

parce que pareil, c'est ce qu'ils ont toujours vécu, c'est ce qu'on leur a toujours appris.

C'est quelque chose à déconstruire aussi de leur côté.

Complètement. Mais il y a une différence entre le penser et le dire.

Et il y a aussi des manières de le dire.

Et je pense qu'à partir du moment où le mec ou la meuf t'imposent sa vision des choses,

ça vaut vraiment pas la peine.

Et ça va influencer sur plein d'autres choses de son ouverture d'esprit.

Donc ça a pas forcément été tout ensemble, parce qu'il y a eu des moments où j'ai honte de mes poils,

mais ça se déconstruit petit à petit, et maintenant, je suis vraiment à l'aise avec,

et j'ai plus de problèmes avec ça.

Et c'est mon corps, je fais ce que je veux avec, c'est compliqué de se rendre compte de ça,

mais maintenant ça va beaucoup mieux, et ça fait aussi vraiment partie de ce truc de...

J'ai plus envie que mon physique impacte sur ma vie en général.

J'ai pas envie que si je me sens pas bien dans mes vêtements, dans mon maquillage, dans mon épilation,

ça impacte sur la personne que je suis, sur comment je vis mes relations.

J'ai pas envie que ça ruine ma journée parce que je me sens pas bien physiquement.

J'ai vraiment envie que ça soit un bonus et que je sois bien sans.

Donc c'est compliqué, mais après ça fait vraiment du bien, et c'est beaucoup plus libérateur.

Tu te sens bien aujourd'hui dans ton corps ?

Maintenant ça va. C'est pas 100% rose.

Il y a forcément des petites rechutes à certains moments, mais ça reste vraiment modéré.

En fait, maintenant j'arrive à mettre ce filtre de non-stop, pense pas à ce genre de choses.

Ça sert à rien, on est suffisamment bavé avec mon corps avant,

et j'ai vraiment plus envie d'avoir de haine pour lui.

Je prends juste le truc du « grâce à lui je marche, je parle, je chante, je danse, je fais l'amour »,

toutes ces choses-là, et c'est grâce à lui.

J'ai pas envie d'avoir trop de haine envers mon corps, et c'est beaucoup plus simple comme ça.

Donc c'est pas tout le temps facile, mais maintenant oui, c'est beaucoup plus sain.

T'es toujours la bonne voie.

C'est bien, ouais.

On va attaquer le deuxième petit quiz qui est à propos de ton univers érotique culturel.

On a parlé des oeuvres qui t'accompagnent, quel est le livre qui t'excite ?

Alors, je lis pas énormément de romans, je lis beaucoup d'essais, donc c'est pas Mona Cholet qui va me l'exciter.

C'est compliqué.

Ce serait une première pour t'exciter, Mona Cholet, dans ce quiz.

Ouais, glauque.

Mais non, en fait, c'est un roman graphique que j'ai adoré qui s'appelle Amitié étroite,

et c'est de Bastien Vivès, je crois.

Et j'ai adoré ce roman parce que c'est l'histoire de deux meilleures amies

qui ressentent plus que de l'amitié l'un pour l'autre.

Tout tourne autour des non-dits, et le livre est super bien écrit,

les dessins sont vraiment beaux, et j'adore ce truc de non-dit

parce qu'on se rend compte de l'attraction qu'il y a entre eux,

avec leur manière de bouger, leur manière de se parler.

Et les scènes, donc il y a deux scènes de relations sexuelles dedans,

qui sont vraiment magnifiques.

C'est très franc, il y a des dessins en gros plan, c'est très brut,

mais elles sont vraiment belles, ils sont très vulnérables les personnages dans le roman.

Je l'ai beaucoup aimé.

Et après, il y a aussi Amour solitaire, que j'ai lu de Morgane Hortense,

si je ne dis pas des petites.

Et ça, c'est trop cool, c'est basé sur des textos que des vraies personnes ont envoyés,

et cette histoire d'amour est trop trop belle.

Et c'est cool d'avoir une histoire d'amour un peu génération 2020, ça change.

Le film qui te fait vibrer ?

Il y a deux catégories pour moi.

Il y a ce qui m'a fait fantasmer pendant mon adolescence,

donc basé sur des Twilight, Robert Pattinson.

On ne juge pas, ça marche très très bien.

Des Divergentes avec Theo James.

Cette catégorie-là qui était plus de l'ordre du fantasme.

Et après, récemment, encore une fois, c'est basé sur des catégories.

Il y a une série qui s'appelle Easy que j'ai adoré sur Netflix,

qui retrace un peu les relations sexuelles et amoureuses de nos genres,

que j'ai vraiment beaucoup aimé parce que c'est très très réel.

Ça parle hyper bien des problèmes qu'on a aujourd'hui dans les relations amoureuses,

et les scènes de sexe sont trop cool dedans.

Et après, dans les films, de manière générale,

les films où j'ai trouvé les scènes d'amour les plus belles,

c'était des films avec des relations homosexuelles.

Donc il y a eu le fameux Call Me By Your Name,

il y a eu Carole, qui est entre deux femmes, qui est magnifique,

et il y a eu 120 battements par minute, que j'ai adoré.

Et en fait, je pense que c'est juste que les scènes sont beaucoup plus...

basées sur les émotions, sont beaucoup plus réelles, je trouve.

Il y a une forme de subtilité et de douceur.

Carole est un film magnifique, 120 battements par minute est un film extrêmement important.

Et ça me touche trop que tu parles d'Easy parce que j'adore cette série.

J'en parle souvent dans mon travail.

Regardez Easy et regardez tous ses films, c'est trop bien.

La musique qui met le mieux dans l'ambiance pour toi ?

Alors, la musique...

Ok, anecdote qui a eu un énorme impact sur ma vie sexuelle avec la musique,

c'est que la première fois que j'ai fait des préliminaires avec mon premier copain,

donc j'étais déjà assez stressée,

et j'ai eu la mauvaise idée de mettre une de mes playlists,

et il y a eu My Way de Frank Sinatra qui a poppé.

Et c'est le moment où il a commencé à me douaner en fait.

Et en fait, j'étais tellement mal à l'aise et j'étais tellement pas bien

que j'ai même pas osé passer la musique.

Et donc pendant tout le long, j'étais juste en train de penser à la musique

et j'étais là en mode, oh non, c'est pas possible !

Mais avec du recul, ça me rend trop mal parce que j'aurais juste dû changer la musique,

ça me rendait pas à l'aise et tout.

Mais j'étais tellement pas bien que j'ai pas osé le faire.

Donc ça t'a gâché Sinatra à vie ?

Oui, alors que j'adore cette musique.

Ça lui aurait fait plaisir, je pense.

C'est une forme de match costume.

Dans un sens.

Sinon, en fait, je pense que ça dépend vraiment du moment parce que ça peut être super cool.

Et je pense que c'est pas que dans la baise, c'est dans toute forme de relation.

Avoir de la musique, ça rend le truc plus profond,

ça peut amener plein d'émotions différentes et c'est trop cool.

Donc je pense qu'en faisant l'amour, ça peut être vraiment sympa.

Mais après, il y a quand même ce truc de, t'es pas à l'abri d'avoir une musique des Backstreet Boys

qui débarque et ça te gâche un peu ton excitation du moment.

T'as pas une playlist spéciale pour le sexe du coup ?

Tu n'as pas mis les Backstreet Boys ni Sinatra ?

Il y a eu un moment, j'ai écouté beaucoup Cigarette After Sex.

J'aime beaucoup ce groupe et ça, je trouve que c'est vraiment de la musique pour le sexe.

Mais sinon, non, pas tellement.

Je pense que c'est cool quand ça vient assez naturellement et que c'est dans le contexte.

Par exemple, s'il y a déjà de la musique.

Mais ce truc un peu formel de, ok, je mets de la musique, j'ai une playlist particulière

et il ne faut surtout pas qu'il y ait une musique un peu en congrès qui débarque,

je trouve que c'est un peu un fauteuil de complication.

Le parfum qui réveille tes sens ?

Je n'ai pas un parfum, mais je suis très attachée aux odeurs.

Par exemple, ça m'est déjà arrivé de ne pas forcément trouver un garçon hyper attirant,

mais rien qu'à son odeur.

J'étais immédiatement excitée ou il m'attirait immédiatement.

Du même ordre, je me rappelle des odeurs tous les garçons avec qui j'ai couché.

Et je pense que je n'ai vraiment pas ce truc, par exemple, avec la transpiration, le dégoût,

c'est hyper important, ça fait partie du truc.

Les phéromones.

Tu aimes les odeurs de corps.

Oui, les odeurs naturelles, en fait je n'aime pas trop les odeurs de parfum et tout.

Je trouve que l'odeur naturelle de quelqu'un est beaucoup plus cool.

Est-ce que tu te rappelles de ta dernière fois ?

Oui, c'était il y a un peu moins de deux semaines, donc c'est assez récent.

C'était avec un garçon qui habite à Montréal également,

que je vois depuis environ deux mois,

mais ça s'arrête juste à... on se voit régulièrement et on couche ensemble.

Donc ça c'est très cool.

Et ça a un peu été une révolution pour moi,

parce que, après de nombreuses relations sexuelles avec d'autres personnes

qui n'étaient pas forcément... qui ne répondaient pas forcément à mes attentes,

ça a débloqué quelque chose de vraiment dingue.

En fait, on se complète énormément sur le sexe,

et il est très ouvert d'esprit, il est très à l'écoute,

donc on communique beaucoup, on parle beaucoup,

et ça rend le sexe entre nous vraiment vraiment cool.

Donc je suis enfin contente.

Ça a finalement porté ses fruits,

mais ça ne fait pas si longtemps que ça,

donc j'ai quand même eu trois ou quatre ans avant de...

de sexe qui s'arrêtait à...

Ouais, ça va, c'était cool, mais rien de très extravagant.

Il y a eu à peu près combien d'histoires pendant ces trois ou quatre ans ?

Huit, peut-être, dans ces eaux-là.

En fait, je pense que c'est juste qu'à partir du moment

où on est vraiment à l'écoute de l'autre,

où on est ouvert d'esprit, où on communique,

et où on se sent bien avec la personne,

ça déploie énormément de choses.

C'est enfin une personne avec qui j'ai envie de tester des choses,

et donc ça, c'est très cool,

parce qu'on est vraiment sur la même longueur d'onde,

on communique sur ça, on se dit mutuellement

qu'on a envie de tester plein de choses ensemble.

Je pense que lui aussi, il a beaucoup plus d'expérience,

beaucoup beaucoup plus,

donc ça joue, ça joue pas mal,

parce qu'il prend les devants sur certains trucs,

mais ça reste qu'on a tous les deux envie de tester des trucs,

et ça fait vraiment du bien.

Donc t'as pris du plaisir cette fois-là ?

Oui, clairement, ça change.

Beaucoup d'enthousiasme, vraiment du plaisir.

Qu'est-ce que tu as ressenti cette fois-là,

ou ces dernières fois avec lui, du coup,

quand tu t'es retrouvée nue,

est-ce que tu te sens enfin bien avec ton corps,

avec quelqu'un d'autre ?

Oui, enfin.

Après, je pense que ça dépend encore une fois

de la personne avec qui on est,

mais il m'a mise à l'aise, je l'ai mise à l'aise également,

parce que les garçons aussi peuvent être insécures avec leur corps.

Bien sûr.

Mais oui, je me suis vraiment sentie à l'aise,

et le fait qu'il m'exprime qu'il avait du désir pour moi,

ça joue beaucoup aussi.

Et ouais, je me suis vraiment sentie bien,

et je me suis autorisée à être moi-même,

à pas me mettre de barrière,

et ça joue beaucoup sur le plaisir qu'on prend,

parce que j'intellectualisais rien,

parce que je me posais pas de questions,

et ça a débloqué énormément de trucs.

Il y a une fois, j'ai eu des larmes de plaisir.

Et en fait, c'est fou, parce que ça m'était arrivé

les premières fois que j'ai couché avec mon premier copain,

parce que c'était un truc très nouveau,

une nouvelle sensation.

Parce que tu relâchais peut-être la pression aussi.

Ouais.

Et là, on parlait pas, c'était fou.

Pendant 15 minutes, on parlait pas,

on avait pas besoin de parler.

C'était fou.

En fait, c'était juste un gros déclic du...

Je me sens super bien, tu me mets hyper à l'aise,

je te mets à l'aise aussi,

on est en train de vivre un moment hyper intense,

hyper cool.

Et pareil, c'est ça, je lâche tout ce que je ressens,

et c'était assez fou.

Donc il y aura des prochaines fois.

Donc il y aura des prochaines fois, je l'espère.

C'est chouette.

Tu as décidé de centrer tes études sur la sexologie,

en fait, en commençant un cursus en septembre à Montréal.

De sexologie, féminisme et études de genre.

Quand est-ce que tu as pris cette décision ?

Je pense que le sexe, c'est vraiment un immense océan.

On a énormément de choses à découvrir et à tester.

J'ai logiquement envie de tester avec plusieurs personnes,

mais également avec des femmes.

C'est un truc que j'ai pas encore testé,

c'est un truc que je questionne depuis un long moment.

Je sais que j'ai déjà été attirée par des femmes.

Je sais aussi que logiquement, je suis attirée par des hommes,

parce qu'on m'a beaucoup influencée en ça.

Donc ça viendra, quand il faudra.

Mais je suis vraiment ouverte à l'idée.

Je pense que juste, en fonction de la personne avec qui je suis,

en fonction de ses désirs à lui,

réussir à m'ouvrir et à être bien,

les fantasmes que j'ai, pour l'instant,

les trucs que j'avais vraiment envie de tester, je les ai testés.

Là, c'est plus réussir à aller sur des terrains un peu inconnus,

que j'osais pas expérimenter avant par peur.

Réussir maintenant à me lancer sans me poser 36 000 questions

et être à l'aise à les faire.

C'est quoi tes limites, là-dedans ?

Est-ce qu'il y a des choses dont tu sais que tu ne veux plus les faire

ou que tu ne veux pas les faire ?

C'est-à-dire de fantasmes ?

Ouais.

Recoucher avec quelqu'un qui te fait une réflexion sur ton épilation,

ça peut être une limite dure.

Ah mais ça, c'est une grosse limite.

C'est plus possible.

En fait, je pense que maintenant, je me laisse juste porter par les personnes,

par le feeling que j'ai avec elles,

par le voir-sûr d'esprit qu'elles ont.

Et je pense que même si quelqu'un me proposait un truc

qui ne m'exciterait pas tant que ça,

si c'est vraiment ce dont la personne a envie

et que c'est vraiment fait avec de la communication,

je pense que je me laisserais porter parce que le sexe, c'est à deux ou plusieurs.

Mais ce n'est pas que mes désirs qui sont importants.

Il faut vraiment prendre en compte les désirs de tout le monde.

Donc je pense que je n'ai pas tellement de limites

du moment que ça reste dans la communication et dans le respect de l'autre.

Je ne ferai pas des trucs qui me mettent en danger.

Je ne ferai pas des trucs avec lesquels je ne suis vraiment pas à l'aise,

mais je suis ouverte à l'idée de tester des trucs

que les autres personnes ont vraiment envie de faire.

Tu as eu un parcours à la fois très long et très court.

Et c'est hyper beau de voir avec quelle maturité, aujourd'hui, tu regardes ce parcours.

Je me demande souvent aujourd'hui ce qu'elle penserait de moi,

la gamine que j'étais de 13 ans, qui regardait du porno pour la première fois.

Peut-être qu'elle trouverait mon chemin super long.

Peut-être qu'effectivement, j'ai mis du temps à me déconstruire et que ça a été dur.

Je pense que tu peux être fière de toi.

Je pense que la gamine qui était un peu précoce sexuellement, peut-être,

ça a mené à quelque chose de super bien et c'est beau, je trouve.

Donc bravo. Merci beaucoup d'être venue nous en parler.

C'était première et dernière fois.

Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles,

à nous laisser un commentaire et à en parler autour de vous.

Tous les autres épisodes de Première et Dernière fois sont à retrouver sur Slate.fr

et votre application de podcast préférée.

Vous pouvez aussi y retrouver mes autres podcasts, C'est compliqué et Lieux du sexe.

Si vous désirez témoigner dans Première et Dernière fois,

vous pouvez envoyer un mail à l'adresse première-dernière-fois-slate.fr

Merci à Benjamin Septemours et Aurélie Rodrigues pour la réalisation et le montage.

Merci à toutes et à tous et à très bientôt.


Première & Dernière fois 18 Erstes & letztes Mal 18 First & Last time 18 Primera y última vez 18 最初で最後 18 처음 및 마지막 시간 18 Pierwszy i ostatni raz 18 Первый и последний раз 18 Första och sista gången 18 Перший та останній раз 18 第一次和最后一次 18

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois, et pour beaucoup, le

cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ses confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Charlie est une jeune femme de 19 ans qui habite Montréal.

Féministe et passionnée de sexologie, elle mesure aujourd'hui combien il a été difficile

pour elle de se trouver et de s'accepter dans une société qui multiplie les injonctions.

Bonsoir Charlie.

Bonsoir.

Je vais commencer par la question rituelle, on se vouvoie ou on se tutoie ?

On se tutoie.

D'accord.

Alors on va attaquer directement avec le vif du sujet.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?

Oui, je me rappelle très bien de ma première fois.

Je pense qu'il faut mettre un contexte avant, avant de raconter ce qui s'est réellement passé.

J'ai toujours eu un rapport très libéré avec mon corps et avec la sexualité en général.

Et j'ai très tôt et très rapidement su comment me donner du plaisir personnellement.

La masturbation consciente, tu la mesures vers quel âge ?

Consciente, je dirais vers 13 ans.

Mais inconsciente, beaucoup plus tôt.

C'est que j'ai vraiment très jeune, ça me fait rire parce que j'en parle avec beaucoup

d'amis et j'entends dans beaucoup de podcasts des filles qui parlent d'expériences sexuelles

qu'elles ont eues avec des cousines, avec des amis quand elles étaient petites.

C'était des relations qui étaient très naturelles et sans questionnement.

Et moi j'ai vraiment eu ça très tôt.

Mais consciente, oui ça a été un peu plus tard, mais vers mes 14 ans à peu près, j'ai

commencé à découvrir personnellement, à regarder du porno, malheureusement, avec du

recul, et vraiment, vraiment, vraiment rapidement savoir comment avoir un orgasme très vite,

ce que j'aimais, ce que je n'aimais pas.

Mais ça s'est un peu compliqué quand j'ai eu mes premières fois avec des garçons en

particulier.

Pour m'aider dans le contexte, j'ai eu mon premier copain quand j'étais relation sérieuse,

qui pouvait amener à des relations sexuelles, quand j'étais en seconde, donc j'avais 14

ans, 15 ans.

Et c'était une relation qui était un peu toxique, et j'étais pas tellement à l'aise

avec lui.

Et c'était assez paradoxal parce que j'avais envie de découvrir la sexualité, j'étais

pleine de frustration parce que j'avais vraiment envie de découvrir ce côté-là, pas que

avec moi mais avec une autre personne.

Mais en même temps, j'étais pas prête à le faire avec lui.

Donc je l'ai fait attendre un certain moment.

On a fini par faire des préliminaires au bout de 3-4 mois, et je l'ai fait attendre pendant

6 mois après pour se lancer plus directement dans le sexe avec, pénétration et tout ce

qui va avec.

Et ma première fois, c'était pas très glorieux.

En fait, c'est pas un garçon qui était méchant ou qui me voulait du mal ou quoi que ce soit,

je pense que c'est juste qu'il était très maladroit, pas du tout du tout dans la communication.

Et notre première fois, c'était vraiment laborieux.

J'ai eu mal et il s'en foutait un peu.

Et il est juste allé fumer sa clope après et il s'est endormi.

Donc j'ai 14 ans, je reçois toutes ces informations.

Je réalise pas trop sur le moment à quel point c'est toxique, mais je suis très mal.

Et ça reflète pas du tout ce que j'attendais de ma sexualité avec quelqu'un d'autre.

Surtout que tu avais déjà une sexualité toute seule et que tu avais du plaisir.

Ouais.

Et donc là, j'ai mal et ça se passe pas du tout bien.

Donc c'est un peu chaotique au début.

Et ça a duré pendant un an et demi comme ça.

Après, il y avait plus de trucs, on communiquait un peu plus.

Mais ça restait du coup qui était très classique.

Absolument pas de découverte.

Et surtout, j'étais vraiment pas à l'aise avec mon corps.

Et donc pas du tout à l'aise quand on était à la mort.

Parce que j'intellectualisais énormément le sexe.

Et je me posais beaucoup trop de questions.

Et en fait, je profitais pas du tout du moment présent.

C'est que j'étais complètement ailleurs.

Je pensais à mille trucs, sauf à ça.

Donc c'était vraiment pas très cool.

Cette première fois, tu me dis que tu l'as fait patienter pendant des mois.

Est-ce que cette première fois, elle a été planifiée ?

Est-ce que tu lui as dit à telle date, on y va ?

Non.

Non, non, mais à chaque fois qu'on dormait ensemble, il me demandait.

Et je ressentais une sorte de pression parce qu'il me demandait dès qu'on dormait ensemble,

dès qu'on se voyait.

Et en fait, ce qui est vraiment triste, c'est que je pense qu'il se rendait pas compte

à quel point ça pouvait mettre la pression.

Mais moi, personnellement, je me rendais pas forcément compte non plus.

C'est vraiment avec du recul que j'ai pris conscience de tout ça.

Mais sur le moment, il ne me l'a pas demandé.

Je lui ai juste dit, OK, cette fois-ci, je suis prête à le faire.

Il était super content.

Au final, ça s'est mal passé.

Mais c'était pas planifié.

Mais à chaque fois qu'on dormait ensemble, par exemple, si on se voyait le soir à 20h,

à partir de 14h, je commençais à m'épiler, prendre ma douche.

Je m'épilais quasiment intégralement.

Et je faisais tous ces rituels-là sans me poser aucune question.

C'était juste mécanique.

C'est ce que je pensais qui était normal.

Et c'était inacceptable pour moi d'avoir des poils et tout ce qui va avec.

Et ça me rend dingue maintenant quand je y repense, parce que je rendais ça hyper toxique.

La baisse, c'est censé être juste un moment de plaisir et un moment où on profite.

Et c'était rien de tout ça.

Tu te préparais à chaque fois à cette première fois, qui n'avait donc pas lieu à chaque fois.

C'était une sorte de pression.

Tu te mettais aussi toute seule là-dessus, liée à ce que tu avais vu du porno,

liée à ce que tu entendais à l'extérieur.

Le porno, pas tellement parce que j'ai toujours eu un recul sur ça.

C'était plutôt les personnes que je fréquentais et tout ce que j'entendais.

C'était des relations qui étaient assez toxiques à cette période-là.

Et je me préparais pas forcément pour cette première fois,

parce que cette première fois, je ne l'appréhendais pas énormément non plus.

C'était juste, par exemple, même si je savais qu'on n'allait pas aller plus loin que des préliminaires,

dans tous les cas, il fallait que je m'épile et il fallait que j'ai une préparation avant.

Que ton hygiène soit nickel, que tu te sentes bon de partout.

Est-ce que tu t'es sentie différente après cette première fois douloureuse ?

Le lendemain matin, j'avais beaucoup une psychologue à ce moment-là

et j'avais un rendez-vous avec elle le lendemain matin.

Donc ça, ça a été vraiment bénéfique parce que j'ai pu en parler avec elle.

Même si c'était un peu délicat, je me rendais pas compte complètement à ce moment-là que ça avait été laborieux.

Je savais que c'était pas normal qu'il y avait un truc qui clochait.

Parce que j'ai quand même toujours eu ce rapport, comme on l'a dit avant,

très simple, très naturel avec mon corps et ça répondait absolument pas aux attentes que j'avais eues.

Et j'étais quand même très informée déjà à ce moment-là.

Je savais comment ça devait se passer, je savais ce qui était toxique et ce qui ne l'était pas.

Et je savais vraiment qu'il y avait un problème.

Donc le fait d'en parler avec elle le lendemain, ça m'a encore plus fait me rendre compte que c'était pas normal,

qu'il fallait que j'en discute avec lui.

Mais en fait, le problème, c'est juste que c'était une autre relation qui était toxique.

Le problème venait absolument pas de moi.

Et la seule solution, au final, c'était de le laisser et d'arrêter cette relation.

Sauf que ça a pris du temps et je m'en suis pas rendue compte tout de suite.

Mais j'étais vraiment mal par rapport à ce qui s'était passé la veille.

Donc t'avais conscience qu'il y avait un truc qui n'allait pas.

Quelle a été ton attitude par rapport à ça ?

Du coup, t'en as parlé avec une adulte.

Est-ce que tu t'es dit, du coup, le sexe, a priori à deux, c'est censé être bien, mais il restait pas bien ?

Est-ce que tu t'es dit, on se remet en selle très vite, on essaye de faire mieux ?

Est-ce que t'as essayé des choses après ?

Essayé des choses, c'est-à-dire ?

Je sais pas, différents types de préliminaires, plus de temps peut-être, je sais pas.

Ou essayé d'imposer des choses pour qu'ils comprennent qu'il y avait des choses à faire.

Oui et non.

Il y a eu quelques fois où quand même je prenais du plaisir.

Même si j'étais pas à l'aise avec mon corps, j'étais quand même assez à l'aise avec lui.

C'était vraiment pas quelqu'un de méchant.

Donc ça, ça allait.

Mais parce que ça restait quelqu'un de très classique.

Et moi non plus, à ce moment-là, j'avais pas suffisamment confiance en moi pour proposer des choses.

Et comme j'étais en permanence dans la remise en question de ce que je faisais déjà, qui était très classique,

je proposais rien de plus extravagant, qui sortait un peu du schéma classique.

De la création, missionnaire, éjaculation.

Exactement.

Mais non, en fait, on est resté ensemble presque un an et demi.

Donc ça me paraît un peu fou maintenant quand j'y pense.

De rester vraiment dans ce schéma-là pendant un an et demi.

Mais comme à côté, encore une fois, j'étais bien avec moi-même, ça comblait un peu le truc.

Et j'avais quand même de l'attirance pour lui.

Et oui, il y a des fois où ça a été assez bien, mais ça restait très classique.

Et ça restait que...

Ouais, on restait vraiment dans le schéma et on poussait pas plus loin.

Donc moins agréable que quand t'étais toute seule en fait ?

Ouais.

T'as continué à te masturber en parallèle ?

Oui.

En fait, c'était pas moins agréable, c'était différent.

C'est juste qu'il y a toujours ce côté du...

C'est agréable de partager ça avec quelqu'un d'autre.

Ça reste important et nécessaire de se faire du plaisir seule, même quand on est avec quelqu'un.

Mais ça reste cool d'avoir ce côté de toucher avec quelqu'un d'autre.

Tout ce qui va avec.

Et donc ça, oui, je l'avais, mais...

Je sais plus tellement.

Je pense que oui, je continuais à me masturber à ce moment-là, même quand j'étais avec lui.

On était souvent à distance.

Donc oui.

Mais j'ai jamais arrêté, même dans toutes mes relations bien toxiques ou pas, nocives ou pas,

j'ai toujours continué de me faire plaisir.

Et j'ai toujours...

C'est très contradictoire, mais j'ai toujours été vraiment à l'écoute de moi à moi, à mon corps et à ce que je ressentais.

Et j'ai testé beaucoup de choses personnellement tôt.

Et oui, c'était vraiment hyper paradoxal parce que avec les garçons avec qui j'étais, c'était absolument pas le cas.

Est-ce qu'à partir du moment où il y a une deuxième personne qui est rentrée dans ta vie sexuelle,

tu as commencé à avoir des relations avec une deuxième, avec une personne.

Est-ce que ça a changé ta façon de te masturber?

Est-ce que tes fantasmes ont changé?

Est-ce que tu as physiquement te touché?

Ça a changé?

Non, je suis vraiment restée dans le...

Comme j'ai très vite su ce qui me faisait fantasmer, ce que j'aimais.

Je suis vraiment restée là-dedans et j'étais sûre de ça.

J'étais sûre de pas beaucoup de choses, mais ça j'en étais sûre.

Donc je me fixais sur ça.

Quand tu dis que tu as essayé très tôt des choses avec toi-même, de quelles choses tu parles en particulier?

Est-ce que dans ta masturbation, par exemple, il y avait de la pénétration?

Oui et non.

Je sais, par exemple, ça a été la révolution pendant mes années de collège.

Comme beaucoup de filles d'ailleurs, le pommeau de douche, le classique.

Ça, c'est hyper drôle parce que je l'ai découvert avec une amie quand on avait genre 12 ans.

Et ça a été un peu mon meilleur pote pendant tout le collège.

Mais sinon, non, c'était assez classique.

Comme je savais, en fait, ça allait très vite.

J'avais vraiment...

Je réussissais à avoir des orgasmes hyper facilement.

Ça me rend triste d'ailleurs parce que je ne me rappelle pas de mon premier orgasme.

Mais ça allait très vite.

Donc je sais qu'il y a eu un moment où je regardais beaucoup de porno.

Mais c'est l'année...

C'était pendant ma quatrième, je pense.

C'est cette année-là où j'ai vraiment découvert tout ce monde sexuel.

J'en regardais beaucoup.

J'en regardais quasiment un par jour.

Et en fait, je suis contente parce que ça ne m'a pas tellement influencée.

Je savais, même à ce moment-là, que ce n'était pas représentatif de la réalité.

Mais d'un certain côté, ça m'a influencée dans le sens où l'image que je voyais,

c'était des filles qui étaient épilées, qui se ressemblaient toutes,

avec des corps, moi, qui étaient tous identiques,

et des filles qui ne prenaient pas tant de plaisir que ça.

Je pense que je l'utilisais plus comme outil pour avoir un orgasme rapidement

que comme exemple, mais inconsciemment, sur moi et sur énormément de jeunes.

Ça joue et ça nous influence dans nos rapports sexuels.

Et ça, c'est pas cool.

On va parler du contexte aussi, parce que du coup,

tu as fait ton chemin toute seule avec ton corps, tes désirs, tes fantasmes.

Comment ta famille...

C'est quoi l'éducation que tu as reçue dans ta famille par rapport au sexe en général ?

J'ai grandi dans une famille très ouverte d'esprit.

Ça n'a jamais été un tabou de parler de ça.

Donc, très tôt, mes parents m'ont dit de me protéger, d'utiliser des capotes.

Mais ça restait plus au niveau de la sécurité et des risques que ça peut amener,

et pas au niveau de mon rapport à mon corps et tout ce qui va avec.

Donc, j'ai une grande soeur aussi.

On est beaucoup de femmes dans ma famille.

Et donc, c'était vraiment très libéré.

Mais donc oui, je n'ai pas eu...

Je pense qu'avec du recul, ça aurait vraiment été important.

En dehors de la psy que je voyais à ce moment-là,

d'avoir un modèle et quelqu'un avec qui parler dans mon cercle vraiment fermé de ça

pour que je me rende compte à quel point ce n'était pas normal ce que je vivais

et à quel point je n'étais pas bien, à quel point j'intellectualisais beaucoup trop.

Parce que ça restait ouvert, je n'ai jamais eu de tabou avec mes parents ou ma famille.

Mais on n'en parlait pas non plus tant que ça.

Et à ce moment-là, je n'avais pas tellement d'amis avec qui j'en parlais.

On ne parlait pas trop de ces choses-là.

À l'école, c'était au collège, lycée,

c'était les garçons regardent du porno et se masturbent et le disent à tout le monde.

Et les filles, c'est encore très tabou.

On n'en parle pas.

J'ai des souvenirs de sortie d'école où il y avait plein de filles qui niaient

le fait de se doiter encore à 15 ans, 16 ans, 17 ans.

Alors que moi, je savais qu'elles le faisaient.

Et il y avait tout un tabou autour de ça.

Et moi, ça me rendait folle parce que je rentrais dans le moule.

Je n'osais pas non plus le dire.

Mais je me suis quand même très vite rendu compte que ce n'était pas normal

et qu'il fallait que je change ça, qu'il fallait que j'en parle avec mes amis

qui n'osaient pas forcément le dire, que c'était normal.

Et j'ai énormément d'amis qui avaient des parents avec qui elles ne parlaient pas

du tout de ça ou même leurs frères et soeurs.

Et j'ai très vite, plus tard un peu quand même, ressenti le besoin de,

comme je ne parlais pas tellement de ça avec mes parents,

d'en parler avec mes amis, d'en parler avec des gens que je connaissais assez bien.

Parce que c'est super important et parce que les filles surtout ne le font pas assez.

Et ça me rendait dingue de voir toutes mes amies qui, encore à 17, 18 ans,

n'osaient pas se masturber, n'avaient jamais eu d'orgasme,

ne connaissaient pas du tout leur corps,

attendaient d'avoir des relations sexuelles avec un mec pour connaître leur corps.

Alors que c'est hyper important de se découvrir en amont.

Sinon, ça fonctionne beaucoup moins bien.

Mais sinon, avec ma famille, je suis quand même contente d'avoir eu cette éducation

où tout était très libéré parce que ça m'a permis de grandir

avec une grande ouverture d'esprit, une grande liberté d'expression.

Et ouais, mais avec du recul, je pense quand même que j'aurais bien aimé

et que ça aurait été beaucoup plus bénéfique pour moi de pouvoir en parler,

d'avoir vraiment quelqu'un sur qui me reposer.

On va faire une première petite pause basée sur le jeu à boire je n'ai jamais.

Je vais balancer des affirmations comme ça et selon ce que ça te rappelle,

peut-être des anecdotes, peut-être des idées, peut-être des envies.

Je te laisse rebondir dessus autant que tu veux.

J'ai déjà sodomisé un ou une de mes partenaires.

Jamais.

Une envie.

J'en ai pas mal parlé avec l'un de mes derniers partenaires sexuels.

On était très amoureux.

On est tous les deux très ouverts sur le sujet.

Je pense que c'est juste une question de contexte, d'envie.

Ça viendra, je ne suis absolument pas fermée à l'idée.

C'est juste pas encore arrivé.

De matériel, de préparation.

Fin pot de temps pour la sodomie.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Ça peut être capote, dildo, pommeau de douche, tout ce que tu veux.

J'ai une anecdote qui me vient à l'esprit.

J'ai acheté mon premier sextoy il y a à peu près un an.

C'est drôle comme histoire.

Il y a une soirée, c'est vraiment un petit truc.

C'est un gadget qui est un peu kitsch.

Un sextoy clitoridien ?

C'est un vibrateur, mais à utilisation externe.

Il y a une soirée où je voulais vraiment l'utiliser.

Il a arrêté de fonctionner d'un coup.

Frustrant.

Je me suis dit que je devais l'utiliser.

Je me suis dit que je devais l'utiliser.

Il a arrêté de fonctionner d'un coup.

Frustration de l'extrême.

J'ai passé une heure à essayer de le faire marcher.

Dernier recours, j'ai fini par le taper contre mon mur.

Je l'ai lâché sur mon mur.

Je l'ai vraiment explosé sur mon mur.

Et là, j'entends...

J'étais tellement contente.

C'était vraiment drôle parce que je l'ai payé 10 euros.

Mais sinon, par ça, non.

Je n'ai jamais eu la fameuse capote qui craque.

Je touche du bois.

On sait que le vibrateur qui s'arrête de marcher, c'est quand même un peu relou.

Donc, voilà.

On respecte ça.

On voit tout à fait quel est le niveau de frustration.

Je n'ai jamais pensé à les jeter contre les murs.

Je penserais à l'occasion.

J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sax ou à mes cours.

Je n'ai jamais pensé à ma liste de courses.

Mais j'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

En faisant l'amour par faute d'excitation.

Mais également parce qu'il y a eu des moments où je ne prenais pas mon pied.

Et naturellement, je pensais à d'autres choses ou à d'autres personnes.

Des personnes connues ? Des personnes de ton entourage ?

Plus des personnes de mon entourage, oui.

Il y a deux teams, assez clairement.

Il y a les gens qui pensent à Brad Pitt.

Et les gens qui pensent à leur voisin ou à leur ex.

Non, l'ex, quand même pas.

On note pour le voisin, du coup.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Non, jamais.

Toute seule, non.

T'es toujours restée dans ta chambre circonscrite ?

La chambre, oui.

L'appartement, oui.

Mais ça restait toujours des endroits privés.

Je n'ai jamais fait ça dans un lieu public.

Ou quoi, mais ce n'était pas forcément dans ma chambre.

Mais je n'ai jamais fait ça dans un cinéma.

Ou à des moments pas prévus pour.

Pendant une soirée, alors que les gens sont dans un endroit privé.

Mais où potentiellement, tu es censée faire autre chose.

J'ai déjà eu l'envie de le faire.

Mais je ne l'ai jamais fait.

Ou une heure avant le gigot familial qui branche.

Ou ce genre de choses.

Oui, ça c'est déjà réel pour toi.

Le moment, oui.

Mais l'endroit, non, ça reste assez classique.

Et pour finir, j'ai déjà éjaculé.

Non, pas encore.

Mais c'est vraiment un truc que j'ai envie d'expérimenter.

En fait, ça m'en folle de me dire qu'on a la capacité en tant que femme d'éjaculer.

Autant que les hommes, c'est juste un mécanisme qu'on déclenche jamais.

Qu'on n'a pas du tout l'habitude de faire.

Mais j'ai vraiment envie de réussir à éjaculer.

C'est tout un processus.

Mais ça viendra peut-être à un moment donné.

Big up les glandes de Sken.

Faites des recherches.

Intéressez-vous à votre corps.

Mais en plus, c'est un truc qui est assez inconnu.

Même des médecins, même de certains spécialistes.

Quand on en parle, quand on dit que les femmes bandent,

c'est quelque chose qui n'est déjà pas très admis.

Mais quand on dit que les femmes peuvent éjaculer,

et que ce n'est pas juste un délire de film porno ou une légende urbaine,

c'est vrai que c'est assez difficile.

Il y a l'entraînement, le bon matériel.

Je ne sais pas si c'est simple que ça.

Je ne sais pas.

Je sais.

Je pense qu'on déclenche absolument pas ce mécanisme.

On ne pense pas du tout à ce genre de choses.

C'est juste un bon entraînement à faire le dimanche soir.

Il y a des sex toys qui marchent très bien sur le sujet.

Souvent, il faut s'évenir en sex toys.

Des choses un peu plus agressives que les stimulateurs clitoridiens classiques.

Tout ce qui est, en l'occurrence, womanizer.

Je sais qu'avec l'un de mes derniers partenaires sexuels,

c'est lui qui me l'a montré au final, son sex toy.

Il a fait pression avec ses doigts sur le bas de mon ventre.

Et là, ça marchait hyper bien.

J'étais quasiment à ça de l'avoir.

Mais ça n'a pas marché.

Ça, c'est un vrai truc.

C'est vrai que c'est technique.

C'est biologique de base.

C'est frustrant.

Mais il y a des femmes que je connais, quand elles l'ont débloqué,

après, elles n'arrivent plus à le maîtriser.

C'est un truc qui est devenu habituel dans leur vie sexuelle.

Et du coup, assez chiant à gérer.

C'est une étape aussi.

Mais j'ai entendu parler.

Ce n'était pas grave grave.

C'est cool.

Et au final, ils kiffent.

Mais ça reste un truc.

Quand tu le débloques, tu passes un niveau.

On va passer à la deuxième partie.

Et parler de ce moment où il a fallu réussir à trouver l'équilibre

entre cette vie sexuelle que tu avais toute seule, qui marchait très bien,

et cette vie sexuelle à deux, qui ne marchait pas si bien.

Comment on arrive à trouver cet équilibre au final ?

Comment tu l'as trouvé, toi ?

Je pense que c'est déjà avec des partenaires différents.

Donc, tes expériences différentes.

Et c'est aussi, tout se joue beaucoup dans ma relation de moi à moi.

Le rapport avec mon corps.

Avec ce que je regarde, avec ce que j'écoute.

Ce que j'ai envie de découvrir de nouveau.

Et ma vision que j'ai maintenant des relations sexuelles et des relations en général.

Je pense que j'ai eu une sorte de déblocage, mais qui s'est quand même fait avec le temps.

J'ai réussi à finir par plus m'accepter personnellement.

Et à me rendre compte que je voulais que mes rapports sexuels de moi à moi

et avec quelqu'un d'autre soient sur la même longueur d'onde.

Que je puisse autant prendre mon pied, parce que ça me frustrait énormément

de ne pas réussir à prendre mon pied avec d'autres personnes,

alors que moi j'y arrivais très bien personnellement.

Quand on a préparé cette émission, tu m'as parlé d'Instagram.

Et tu m'as dit que ça pouvait avoir des conséquences négatives

sur le rapport au corps et la confiance en soi.

C'est quelque chose qui t'a fait du mal, toi ?

Oui, énormément.

Je parle d'Instagram, mais ça englobe énormément de choses.

De mes 14 à mes 17 ans, j'ai développé une grosse haine de moi-même,

de mon corps, de ma personnalité.

Et j'avais vraiment beaucoup de mal de dealer avec tout ça.

Et les réseaux sociaux ont vraiment participé à toute cette image

hyper négative que j'ai développée.

Tout ce qu'on voit sur Internet, toutes ces filles qui sont hyper bien foutues,

qui ont une vie entre énormes guillemets absolument parfaite,

ça peut vraiment avoir un impact hyper nocif.

Et en fait, il faut juste se rendre compte que c'est pas la vraie vie,

qu'avec du recul, maintenant, je plains vraiment.

J'ai de l'empathie pour ces filles, parce qu'elles doivent vraiment

être dans une haine consciente de leur corps,

toujours être au top de la perfection de l'image qu'elles renvoient,

de l'image qu'elles ont d'elles-mêmes.

Et c'est pas ça qu'on veut.

Non, on veut juste être bien avec notre corps,

pas trop y penser non plus, pas trop intellectualiser tout ce qui va avec.

Et ça m'a pris du temps avant de me rendre compte de tout ça.

Il y a eu un jour où j'ai juste fait un énorme craquage,

où j'ai fait un énorme tri dans mes réseaux sociaux,

où je me suis dit que je ne voulais plus ça.

Que même que ce soit des Instagrammeurs, Instagrammeuses,

ou des personnes que je connaissais, mais qui, au final, n'étaient pas mes amies,

ou des personnes qui n'étaient pas bénéfiques pour moi,

j'ai tout supprimé et je me suis dit stop, on arrête.

On va s'entourer de discours qui sont positifs,

de discours qui sont body-positives,

de discours qui sont ouverts d'esprit.

Et ça, ça a fait une énorme différence.

C'est pas du tout ce discours-là qu'on a de manière générale sur Instagram.

C'est vraiment pas de l'introspection.

C'est vraiment l'inverse.

Et c'est vraiment une culture de haine de soi

que je méprise complètement maintenant.

Mais j'ai fini par m'entourer de personnes qui étaient beaucoup plus saines,

beaucoup plus ouverts d'esprit.

Tout ça, ça a fait que j'ai réussi à avoir plus confiance en moi

et à vraiment vouloir mettre sur le même petit estade

ma sexualité avec moi-même et ma sexualité avec les autres personnes.

Donc ça a été un long cheminement.

Mais j'ai fini par réussir à tout accorder,

à tout mettre sur la même longueur d'onde.

Et ça fait vraiment du bien de juste plus être dans cette haine de soi,

dans cette énorme intellectualisation de moi-même,

de ma sexualité, de ce que je pouvais avoir l'air

quand je couchais avec quelqu'un,

ou même dans la vraie vie en général.

C'est un gros cheminement, mais ça fait vraiment du bien.

Et je suis contente maintenant.

Comment concrètement tu as exprimé ton rejet de ces normes et de ces injonctions ?

En l'occurrence, celle de se maquiller, s'épiler, être mince, être bronzée.

Comment tu l'as exprimé, toi ?

Quelle est ta position là-dessus ?

Tu as décidé de refuser tout en bloc,

ou au contraire, tu fais au cas par cas ?

Ou selon comment tu te sens aussi, tout simplement ?

C'est beaucoup comment je me sens.

C'est encore une fois pareil, ça a pris du temps.

J'ai essayé de supprimer ces injonctions de ma vie petit à petit.

Ça a commencé par le maquillage.

Là, je suis maquillée,

mais c'est plus du tout quelque chose qui est obligatoire pour moi maintenant.

Pareil, pendant toute la période où j'étais vraiment mal par rapport à moi-même et à mon image,

c'était impossible pour moi de sortir des maquillées.

Et à cette époque, je me lissais les cheveux,

donc impossible pour moi de sortir avec mes cheveux naturels.

C'est très triste, mais c'était mon quotidien.

J'ai appris avec le temps et avec tout ce qui va avec

de me maquiller quand j'en ressentais le besoin.

Et c'est plus du tout une obligation pour moi maintenant.

C'est même pas un besoin, c'est plus un kiff que je me fais

parce que j'ai réussi à découvrir le maquillage, mais d'un aspect plus artistique.

Donc, faire des maquillages avec des couleurs cools,

qui sortent un peu juste de... Je mets de l'anti-cerne, du mascara, de la poudre,

parce qu'il faut que je corrige mes cernes, ma peau qui est grasse et que joue mon regard.

Donc là, dans ce sens-là, c'est vraiment essayer de s'embellir avec des guillemets.

Je le tourne vraiment plus dans ce truc de... Il faut que je sois bien.

Pour que je m'autorise moi-même à mettre du maquillage, il faut que je sois bien sans maquillage.

Ça reste un travail qui est dur à faire au quotidien, et c'est pas tout le temps simple,

mais j'y arrive beaucoup plus facilement maintenant.

Donc ça, c'est cool. Bronzer, ça, ça va pareil. J'ai enlevé tout ça.

L'épilation, ça fait un peu moins d'un an.

J'ai écouté énormément de podcasts, énormément de vidéos.

Je me suis beaucoup inspirée du peu de filles que je connaissais qui ont arrêté de s'épiler,

parce que je me suis juste rendue compte de l'ampleur du truc, de à quel point ça allait loin.

Et j'ai lu beaucoup de livres par rapport à ça, notamment Beauté Fatale de Mona Cholet,

qui m'a retourné le cerveau, qui parle pareil du maquillage, de l'épilation,

de toutes les injonctions qu'on impose aux femmes.

Et j'ai juste voulu arrêter de me conformer à tout ce qu'on m'imposait.

Et en fait, je me suis juste rendue compte que moi, toute seule, ça me dérange pas,

et toutes les filles sur Terre, ça les dérangerait pas si elles étaient seules sur une île déserte à voir des poils.

Même si c'est compliqué de s'en rendre compte, c'est vraiment dur.

Et j'ai eu énormément de discussions, parfois très houleuses avec des personnes,

parce que c'est vraiment compliqué de s'en rendre compte.

Mais une fois qu'on s'en rend compte, c'est tellement, tellement plus libérateur,

parce que j'ai plus ce truc de honte envers mon corps, de « oh, si on voit que j'ai des poils,

oh mon Dieu, je suis pas épilée des jambes, faut pas que je mette un pantalon,

ou on voit mes mollets parce que j'ai des poils.

Si je couche avec un garçon ce soir et que je suis pas épilée, c'est la cata, comment je vais faire ?

En plus, ça coûte cher, ça fait mal, c'est complètement chiant.

Donc non, j'arrête.

C'est pas simple, parce que je me suis retrouvée dans certaines situations

face à des garçons qui étaient pas forcément hyper compréhensifs,

qui passaient des remarques en mode « ok, ça va, si t'as des poils,

mais faut pas que t'en aies plus que moi. »

Donc clairement, quand j'entends ça, ça sort de ma chambre.

Donc ouais, c'était pas simple, mais après, c'est aussi un super bon filtre, un mec.

Donc les mecs qui disent ce genre de remarques, ça sert à rien, c'est une perte de temps.

Si t'es suffisamment ferme d'esprit pour passer ce genre de commentaires, ça vaut vraiment pas la peine.

Après, je peux comprendre qu'il y ait certains garçons qui aiment pas forcément ça,

parce que pareil, c'est ce qu'ils ont toujours vécu, c'est ce qu'on leur a toujours appris.

C'est quelque chose à déconstruire aussi de leur côté.

Complètement. Mais il y a une différence entre le penser et le dire.

Et il y a aussi des manières de le dire.

Et je pense qu'à partir du moment où le mec ou la meuf t'imposent sa vision des choses,

ça vaut vraiment pas la peine.

Et ça va influencer sur plein d'autres choses de son ouverture d'esprit.

Donc ça a pas forcément été tout ensemble, parce qu'il y a eu des moments où j'ai honte de mes poils,

mais ça se déconstruit petit à petit, et maintenant, je suis vraiment à l'aise avec,

et j'ai plus de problèmes avec ça.

Et c'est mon corps, je fais ce que je veux avec, c'est compliqué de se rendre compte de ça,

mais maintenant ça va beaucoup mieux, et ça fait aussi vraiment partie de ce truc de...

J'ai plus envie que mon physique impacte sur ma vie en général.

J'ai pas envie que si je me sens pas bien dans mes vêtements, dans mon maquillage, dans mon épilation,

ça impacte sur la personne que je suis, sur comment je vis mes relations.

J'ai pas envie que ça ruine ma journée parce que je me sens pas bien physiquement.

J'ai vraiment envie que ça soit un bonus et que je sois bien sans.

Donc c'est compliqué, mais après ça fait vraiment du bien, et c'est beaucoup plus libérateur.

Tu te sens bien aujourd'hui dans ton corps ?

Maintenant ça va. C'est pas 100% rose.

Il y a forcément des petites rechutes à certains moments, mais ça reste vraiment modéré.

En fait, maintenant j'arrive à mettre ce filtre de non-stop, pense pas à ce genre de choses.

Ça sert à rien, on est suffisamment bavé avec mon corps avant,

et j'ai vraiment plus envie d'avoir de haine pour lui.

Je prends juste le truc du « grâce à lui je marche, je parle, je chante, je danse, je fais l'amour »,

toutes ces choses-là, et c'est grâce à lui.

J'ai pas envie d'avoir trop de haine envers mon corps, et c'est beaucoup plus simple comme ça.

Donc c'est pas tout le temps facile, mais maintenant oui, c'est beaucoup plus sain.

T'es toujours la bonne voie.

C'est bien, ouais.

On va attaquer le deuxième petit quiz qui est à propos de ton univers érotique culturel.

On a parlé des oeuvres qui t'accompagnent, quel est le livre qui t'excite ?

Alors, je lis pas énormément de romans, je lis beaucoup d'essais, donc c'est pas Mona Cholet qui va me l'exciter.

C'est compliqué.

Ce serait une première pour t'exciter, Mona Cholet, dans ce quiz.

Ouais, glauque.

Mais non, en fait, c'est un roman graphique que j'ai adoré qui s'appelle Amitié étroite,

et c'est de Bastien Vivès, je crois.

Et j'ai adoré ce roman parce que c'est l'histoire de deux meilleures amies

qui ressentent plus que de l'amitié l'un pour l'autre.

Tout tourne autour des non-dits, et le livre est super bien écrit,

les dessins sont vraiment beaux, et j'adore ce truc de non-dit

parce qu'on se rend compte de l'attraction qu'il y a entre eux,

avec leur manière de bouger, leur manière de se parler.

Et les scènes, donc il y a deux scènes de relations sexuelles dedans,

qui sont vraiment magnifiques.

C'est très franc, il y a des dessins en gros plan, c'est très brut,

mais elles sont vraiment belles, ils sont très vulnérables les personnages dans le roman.

Je l'ai beaucoup aimé.

Et après, il y a aussi Amour solitaire, que j'ai lu de Morgane Hortense,

si je ne dis pas des petites.

Et ça, c'est trop cool, c'est basé sur des textos que des vraies personnes ont envoyés,

et cette histoire d'amour est trop trop belle.

Et c'est cool d'avoir une histoire d'amour un peu génération 2020, ça change.

Le film qui te fait vibrer ?

Il y a deux catégories pour moi.

Il y a ce qui m'a fait fantasmer pendant mon adolescence,

donc basé sur des Twilight, Robert Pattinson.

On ne juge pas, ça marche très très bien.

Des Divergentes avec Theo James.

Cette catégorie-là qui était plus de l'ordre du fantasme.

Et après, récemment, encore une fois, c'est basé sur des catégories.

Il y a une série qui s'appelle Easy que j'ai adoré sur Netflix,

qui retrace un peu les relations sexuelles et amoureuses de nos genres,

que j'ai vraiment beaucoup aimé parce que c'est très très réel.

Ça parle hyper bien des problèmes qu'on a aujourd'hui dans les relations amoureuses,

et les scènes de sexe sont trop cool dedans.

Et après, dans les films, de manière générale,

les films où j'ai trouvé les scènes d'amour les plus belles,

c'était des films avec des relations homosexuelles.

Donc il y a eu le fameux Call Me By Your Name,

il y a eu Carole, qui est entre deux femmes, qui est magnifique,

et il y a eu 120 battements par minute, que j'ai adoré.

Et en fait, je pense que c'est juste que les scènes sont beaucoup plus...

basées sur les émotions, sont beaucoup plus réelles, je trouve.

Il y a une forme de subtilité et de douceur.

Carole est un film magnifique, 120 battements par minute est un film extrêmement important.

Et ça me touche trop que tu parles d'Easy parce que j'adore cette série.

J'en parle souvent dans mon travail.

Regardez Easy et regardez tous ses films, c'est trop bien.

La musique qui met le mieux dans l'ambiance pour toi ?

Alors, la musique...

Ok, anecdote qui a eu un énorme impact sur ma vie sexuelle avec la musique,

c'est que la première fois que j'ai fait des préliminaires avec mon premier copain,

donc j'étais déjà assez stressée,

et j'ai eu la mauvaise idée de mettre une de mes playlists,

et il y a eu My Way de Frank Sinatra qui a poppé.

Et c'est le moment où il a commencé à me douaner en fait.

Et en fait, j'étais tellement mal à l'aise et j'étais tellement pas bien

que j'ai même pas osé passer la musique.

Et donc pendant tout le long, j'étais juste en train de penser à la musique

et j'étais là en mode, oh non, c'est pas possible !

Mais avec du recul, ça me rend trop mal parce que j'aurais juste dû changer la musique,

ça me rendait pas à l'aise et tout.

Mais j'étais tellement pas bien que j'ai pas osé le faire.

Donc ça t'a gâché Sinatra à vie ?

Oui, alors que j'adore cette musique.

Ça lui aurait fait plaisir, je pense.

C'est une forme de match costume.

Dans un sens.

Sinon, en fait, je pense que ça dépend vraiment du moment parce que ça peut être super cool.

Et je pense que c'est pas que dans la baise, c'est dans toute forme de relation.

Avoir de la musique, ça rend le truc plus profond,

ça peut amener plein d'émotions différentes et c'est trop cool.

Donc je pense qu'en faisant l'amour, ça peut être vraiment sympa.

Mais après, il y a quand même ce truc de, t'es pas à l'abri d'avoir une musique des Backstreet Boys

qui débarque et ça te gâche un peu ton excitation du moment.

T'as pas une playlist spéciale pour le sexe du coup ?

Tu n'as pas mis les Backstreet Boys ni Sinatra ?

Il y a eu un moment, j'ai écouté beaucoup Cigarette After Sex.

J'aime beaucoup ce groupe et ça, je trouve que c'est vraiment de la musique pour le sexe.

Mais sinon, non, pas tellement.

Je pense que c'est cool quand ça vient assez naturellement et que c'est dans le contexte.

Par exemple, s'il y a déjà de la musique.

Mais ce truc un peu formel de, ok, je mets de la musique, j'ai une playlist particulière

et il ne faut surtout pas qu'il y ait une musique un peu en congrès qui débarque,

je trouve que c'est un peu un fauteuil de complication.

Le parfum qui réveille tes sens ?

Je n'ai pas un parfum, mais je suis très attachée aux odeurs.

Par exemple, ça m'est déjà arrivé de ne pas forcément trouver un garçon hyper attirant,

mais rien qu'à son odeur.

J'étais immédiatement excitée ou il m'attirait immédiatement.

Du même ordre, je me rappelle des odeurs tous les garçons avec qui j'ai couché.

Et je pense que je n'ai vraiment pas ce truc, par exemple, avec la transpiration, le dégoût,

c'est hyper important, ça fait partie du truc.

Les phéromones.

Tu aimes les odeurs de corps.

Oui, les odeurs naturelles, en fait je n'aime pas trop les odeurs de parfum et tout.

Je trouve que l'odeur naturelle de quelqu'un est beaucoup plus cool.

Est-ce que tu te rappelles de ta dernière fois ?

Oui, c'était il y a un peu moins de deux semaines, donc c'est assez récent.

C'était avec un garçon qui habite à Montréal également,

que je vois depuis environ deux mois,

mais ça s'arrête juste à... on se voit régulièrement et on couche ensemble.

Donc ça c'est très cool.

Et ça a un peu été une révolution pour moi,

parce que, après de nombreuses relations sexuelles avec d'autres personnes

qui n'étaient pas forcément... qui ne répondaient pas forcément à mes attentes,

ça a débloqué quelque chose de vraiment dingue.

En fait, on se complète énormément sur le sexe,

et il est très ouvert d'esprit, il est très à l'écoute,

donc on communique beaucoup, on parle beaucoup,

et ça rend le sexe entre nous vraiment vraiment cool.

Donc je suis enfin contente.

Ça a finalement porté ses fruits,

mais ça ne fait pas si longtemps que ça,

donc j'ai quand même eu trois ou quatre ans avant de...

de sexe qui s'arrêtait à...

Ouais, ça va, c'était cool, mais rien de très extravagant.

Il y a eu à peu près combien d'histoires pendant ces trois ou quatre ans ?

Huit, peut-être, dans ces eaux-là.

En fait, je pense que c'est juste qu'à partir du moment

où on est vraiment à l'écoute de l'autre,

où on est ouvert d'esprit, où on communique,

et où on se sent bien avec la personne,

ça déploie énormément de choses.

C'est enfin une personne avec qui j'ai envie de tester des choses,

et donc ça, c'est très cool,

parce qu'on est vraiment sur la même longueur d'onde,

on communique sur ça, on se dit mutuellement

qu'on a envie de tester plein de choses ensemble.

Je pense que lui aussi, il a beaucoup plus d'expérience,

beaucoup beaucoup plus,

donc ça joue, ça joue pas mal,

parce qu'il prend les devants sur certains trucs,

mais ça reste qu'on a tous les deux envie de tester des trucs,

et ça fait vraiment du bien.

Donc t'as pris du plaisir cette fois-là ?

Oui, clairement, ça change.

Beaucoup d'enthousiasme, vraiment du plaisir.

Qu'est-ce que tu as ressenti cette fois-là,

ou ces dernières fois avec lui, du coup,

quand tu t'es retrouvée nue,

est-ce que tu te sens enfin bien avec ton corps,

avec quelqu'un d'autre ?

Oui, enfin.

Après, je pense que ça dépend encore une fois

de la personne avec qui on est,

mais il m'a mise à l'aise, je l'ai mise à l'aise également,

parce que les garçons aussi peuvent être insécures avec leur corps.

Bien sûr.

Mais oui, je me suis vraiment sentie à l'aise,

et le fait qu'il m'exprime qu'il avait du désir pour moi,

ça joue beaucoup aussi.

Et ouais, je me suis vraiment sentie bien,

et je me suis autorisée à être moi-même,

à pas me mettre de barrière,

et ça joue beaucoup sur le plaisir qu'on prend,

parce que j'intellectualisais rien,

parce que je me posais pas de questions,

et ça a débloqué énormément de trucs.

Il y a une fois, j'ai eu des larmes de plaisir.

Et en fait, c'est fou, parce que ça m'était arrivé

les premières fois que j'ai couché avec mon premier copain,

parce que c'était un truc très nouveau,

une nouvelle sensation.

Parce que tu relâchais peut-être la pression aussi.

Ouais.

Et là, on parlait pas, c'était fou.

Pendant 15 minutes, on parlait pas,

on avait pas besoin de parler.

C'était fou.

En fait, c'était juste un gros déclic du...

Je me sens super bien, tu me mets hyper à l'aise,

je te mets à l'aise aussi,

on est en train de vivre un moment hyper intense,

hyper cool.

Et pareil, c'est ça, je lâche tout ce que je ressens,

et c'était assez fou.

Donc il y aura des prochaines fois.

Donc il y aura des prochaines fois, je l'espère.

C'est chouette.

Tu as décidé de centrer tes études sur la sexologie,

en fait, en commençant un cursus en septembre à Montréal.

De sexologie, féminisme et études de genre.

Quand est-ce que tu as pris cette décision ?

Je pense que le sexe, c'est vraiment un immense océan.

On a énormément de choses à découvrir et à tester.

J'ai logiquement envie de tester avec plusieurs personnes,

mais également avec des femmes.

C'est un truc que j'ai pas encore testé,

c'est un truc que je questionne depuis un long moment.

Je sais que j'ai déjà été attirée par des femmes.

Je sais aussi que logiquement, je suis attirée par des hommes,

parce qu'on m'a beaucoup influencée en ça.

Donc ça viendra, quand il faudra.

Mais je suis vraiment ouverte à l'idée.

Je pense que juste, en fonction de la personne avec qui je suis,

en fonction de ses désirs à lui,

réussir à m'ouvrir et à être bien,

les fantasmes que j'ai, pour l'instant,

les trucs que j'avais vraiment envie de tester, je les ai testés.

Là, c'est plus réussir à aller sur des terrains un peu inconnus,

que j'osais pas expérimenter avant par peur.

Réussir maintenant à me lancer sans me poser 36 000 questions

et être à l'aise à les faire.

C'est quoi tes limites, là-dedans ?

Est-ce qu'il y a des choses dont tu sais que tu ne veux plus les faire

ou que tu ne veux pas les faire ?

C'est-à-dire de fantasmes ?

Ouais.

Recoucher avec quelqu'un qui te fait une réflexion sur ton épilation,

ça peut être une limite dure.

Ah mais ça, c'est une grosse limite.

C'est plus possible.

En fait, je pense que maintenant, je me laisse juste porter par les personnes,

par le feeling que j'ai avec elles,

par le voir-sûr d'esprit qu'elles ont.

Et je pense que même si quelqu'un me proposait un truc

qui ne m'exciterait pas tant que ça,

si c'est vraiment ce dont la personne a envie

et que c'est vraiment fait avec de la communication,

je pense que je me laisserais porter parce que le sexe, c'est à deux ou plusieurs.

Mais ce n'est pas que mes désirs qui sont importants.

Il faut vraiment prendre en compte les désirs de tout le monde.

Donc je pense que je n'ai pas tellement de limites

du moment que ça reste dans la communication et dans le respect de l'autre.

Je ne ferai pas des trucs qui me mettent en danger.

Je ne ferai pas des trucs avec lesquels je ne suis vraiment pas à l'aise,

mais je suis ouverte à l'idée de tester des trucs

que les autres personnes ont vraiment envie de faire.

Tu as eu un parcours à la fois très long et très court.

Et c'est hyper beau de voir avec quelle maturité, aujourd'hui, tu regardes ce parcours.

Je me demande souvent aujourd'hui ce qu'elle penserait de moi,

la gamine que j'étais de 13 ans, qui regardait du porno pour la première fois.

Peut-être qu'elle trouverait mon chemin super long.

Peut-être qu'effectivement, j'ai mis du temps à me déconstruire et que ça a été dur.

Je pense que tu peux être fière de toi.

Je pense que la gamine qui était un peu précoce sexuellement, peut-être,

ça a mené à quelque chose de super bien et c'est beau, je trouve.

Donc bravo. Merci beaucoup d'être venue nous en parler.

C'était première et dernière fois.

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Merci à Benjamin Septemours et Aurélie Rodrigues pour la réalisation et le montage.

Merci à toutes et à tous et à très bientôt.