×

We use cookies to help make LingQ better. By visiting the site, you agree to our cookie policy.


image

Première & Dernière fois, Première & Dernière fois 16

Première & Dernière fois 16

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois, et pour beaucoup, le

cheminement entre les deux est une véritable aventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles

et eux ses confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première

et la dernière fois.

Félicie a 23 ans.

Elle est hétérosexuelle et elle a beaucoup souffert de ses expériences sexuelles.

Victime du slut-shaming, elle a mis des années à trouver l'amour.

Elle se définit aujourd'hui comme une femme libre.

Bonsoir Félicie.

Bonsoir.

Je vais commencer avec la question rituelle, obligatoire, on se vouvoie ou on se tutoie.

On se tutoie.

Alors on va rentrer direct dans le vif du sujet.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ?

Oui.

C'était quand ?

C'était il y a maintenant 6 ans.

En 2014, oui.

Voilà.

J'étais en terminale au lycée.

Donc voilà, c'est ni tôt ni tard dans la vie sexuelle.

Parce que c'est assez dans la moyenne.

Ouais, voilà, dans la moyenne.

Voilà, j'avais des amis qui l'avaient déjà fait, des amis qui ne l'avaient pas fait.

C'était avec un de mes amis justement.

Et c'était lors d'une soirée.

Donc moi je viens de la campagne, donc les soirées c'était plutôt soirée dans une

maison, les parents sont partis et on débarque à 15 et on fait la fête.

Donc voilà, c'était mon groupe d'amis habituel.

Donc il y a beaucoup de filles dans mon groupe d'amis et peu de garçons.

Et pas trop d'histoires entre les garçons qui étaient là et les filles.

Disons qu'il y a eu ma première fois factuelle, mais avant ça, il y avait ma première fois

idéale, disons.

Donc pendant tout mon lycée, j'avais un peu cet idéal naïf du prince charmant et

de la première fois avec le garçon que j'aime et en qui j'ai confiance.

Et j'étais en effet amoureuse d'un garçon à peu près depuis ma seconde.

Lui, il était en terminale.

Enfin, un schéma assez classique du mec plus vieux qui te séduit.

Et du coup, on a eu une histoire tous les deux, mais par intermittence parce qu'il

s'est mis en couple avec une autre fille.

Quand ça n'allait pas bien avec sa copine, on se voyait.

Quand ça allait bien, on ne se voyait pas.

Et vous faisiez quoi quand vous vous voyiez ?

Donc, on s'est embrassé avant même qu'il soit avec sa copine.

Il m'a rencontré avant cette autre fille et il a finalement choisi l'autre.

Donc, on s'était déjà embrassé.

Et c'est un des premiers garçons avec qui j'ai dormi, avec qui il y a eu des

caresses, de la tendresse, du désir.

J'ai assez rapidement imaginé ma première fois avec lui.

Et à un moment donné, il n'était plus avec sa copine.

Donc, j'ai vraiment cru que ça allait arriver.

En fait, on se voyait souvent l'après-midi parce que c'était là où on

pouvait se voir sans nos parents et on n'habitait pas dans la même ville.

Donc, c'était quand même très espacé, nos rencontres.

Voilà, pendant l'été, je l'ai vu juste avant de partir en vacances et je suis

un peu partie en vacances en me disant bon, allez, quand je rentre de vacances,

ça va arriver.

Et en fait, je suis rentrée de vacances et il s'était remis avec sa copine.

Et là, en fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai compris que mon rêve,

mon idéal de première fois a été brisé.

Mais mon corps avait très envie de cette première fois quand même.

Et du coup, dans les fêtes de début d'année,

je me suis retrouvée à une soirée avec cet ami dont j'étais très proche,

qui était un des garçons de la bande et qui lui, dès qu'il avait un peu bu,

il était très câlin à chercher des câlins auprès des filles.

Et on s'est retrouvés tous les deux à un moment dans la maison

à se faire un câlin et à s'embrasser.

Et après, assez naturellement,

on a cherché la petite mezzanine cachée et on est allé plus loin.

Donc, tu savais en allant à cette soirée que tu avais décidé de passer le cap

ou pendant la soirée, tu t'es dit bon, alors lui, c'est sûr, il va être sympa.

Il va y aller. Tu avais préparé le coup ?

Non, je n'avais pas préparé le coup.

Je pense que émotionnellement, j'étais très mal par rapport à

la déception de l'été.

C'est assez malsain.

Je me souviens dans la soirée, avoir été au téléphone avec le mec dont j'étais amoureuse.

Je ne me rappelle plus pourquoi, mais c'était un peu un réflexe.

Quand j'étais saoul, je l'appelais pour lui dire tout ce que j'avais sur le coeur.

Et du coup, j'étais un peu

avec toutes ces tensions et de colère et sexuelle.

Et du coup,

plutôt que d'être mal et j'aurais pu pleurer toute la soirée.

Et en fait, là, j'ai trouvé du réconfort auprès de cet ami.

C'était vraiment du réconfort ? C'était bien ?

Oui, c'était bien.

En fait, après, ça s'est fait.

Enfin, sur le moment, je ne peux pas dire que je pensais à l'autre mec.

Après, j'avoue, je ne me rappelle pas forcément.

J'étais plus attentive à la sensualité et aux actions

qu'à mes pensées.

J'étais saoul aussi.

Mais il a vraiment été super attentif à chaque étape,

à vérifier mon consentement, à dire OK, tu veux qu'on aille dans un coin à part ?

Tu veux qu'on se déshabille ?

Tu veux...

Il était au courant que c'était ta première fois ?

Je lui ai dit, dans le feu de l'action, on était déjà tout nus

et on était en train de faire les préliminaires.

J'avais déjà fait les préliminaires avant,

avec d'autres garçons.

Au moment où il allait me pénétrer, je lui ai dit

bon, attends, en fait, c'est ma première fois.

Il m'a dit d'accord, je ne pensais pas.

Je lui ai dit, si.

Du coup, je lui ai demandé et toi ?

Il m'a dit, moi, je l'ai déjà fait.

Du coup, ça m'a un peu rassurée.

Et il m'a dit, mais du coup, tu es sûre que c'est maintenant ta première fois ?

Et moi, j'étais super excitée

physiquement et du coup, j'ai dit oui, oui.

Du coup, voilà, on a continué.

C'était bien, je n'ai pas eu mal.

Comme j'avais déjà eu une expérience de préliminaire assez poussée

où le garçon, croyant aussi que j'avais déjà fait plein de trucs,

avait été un petit peu brusque.

Du coup, j'avais déjà pas mal saigné cette fois-là.

Donc, il n'y avait pas...

Enfin, je ne sais pas, de toute façon, ce n'est pas forcément notre première fois,

mais donc, cette première fois avec pénétration, c'était vraiment...

Je me souviens avoir pris du plaisir et avoir été bien

jusqu'au moment où,

en fait, nos amis n'avaient pas forcément vu...

Dès le début, on s'est embrassé, on était les deux dans un coin.

Et donc, j'ai des amis qui nous ont cherchés et qui nous ont trouvés

pendant l'acte.

Et voilà, de toute façon, on était tous bourrés.

Donc, elles sont venues.

Je pense qu'au début, elles ont vu, elles sont reparties.

Mais du coup, ça nous a plutôt interrompu.

Et après, par souci de savoir comment j'allais,

enfin, je pense par souci et aussi par curiosité, elles sont revenues.

Et donc là, ça nous a bien coupé.

Et moi, j'ai eu un peu un retour à mes pensées.

Et à...

OK, donc je suis là, je viens de faire ça avec mon pote.

Mais en fait, je suis complètement amoureuse d'un autre mec.

Et du coup, j'ai un peu paniqué et je suis partie un peu

sans demander mon reste.

Tu t'es habillée et t'es partie de la soirée ?

Non, non, pas de la soirée parce que campagne, maison.

On était tous coincés ensemble.

Je me souviens pas trop du reste de la soirée,

mais c'était pas...

Dans mon souvenir, c'était pas top top

parce que du coup, mes potes, elles étaient là.

Mais qu'est ce que t'as fait ?

J'ai fait...

Crac, crac !

Y avait rien de grave ?

Je sais même plus si les gens s'inquiétaient tant que ça pour moi.

Il était déjà tard, donc je pense qu'on a dû finir par aller se coucher.

Bon, c'est plutôt cool qu'au final, je me souvienne plus de l'acte en lui même

que de ce qu'il y avait autour ce jour là.

Mais j'avoue que la fin de la soirée, je m'en rappelle pas.

Tu t'es pas couché avec cet ami avec qui t'as eu un rapport ?

Non, tu te rappelles pas ?

S'il y a eu des câlins après, vous vous êtes retrouvés après ?

Non, pas du tout.

Non, je crois pas.

Tu en as parlé avec lui après de ça, de comment il l'avait vécu lui ?

Parce que du coup, ça a dû être bizarre pour lui aussi.

Ouais, alors après, ça a été compliqué du coup

parce qu'on était dans cette même bande d'amis

que c'était un peu...

Enfin voilà, le lundi, quand tout le monde retourne au lycée,

on fait les débriefs de ce qui s'est passé en soirée.

Donc ça avait été vraiment une soirée du n'importe quoi.

Il s'était passé plein de trucs drôles.

Du coup, en fait, ma première fois a été un peu inclue

dans les trucs drôles de la soirée dont tout le monde parle en déconnant.

Et du coup, nous, on était juste super gênés l'un par rapport à l'autre.

Enfin voilà, on était sobres cette fois.

Fallait qu'on se revoie sobres avec tout le monde.

J'avoue que je pense que j'ai pas été très sympa avec lui

parce que je l'ai évité.

Et après, en fait, pendant plusieurs soirées,

on s'est réembrassés et moi, j'étais genre mais non, mais non,

je l'ai pas mal repoussé, alors que je pense du coup,

je lui ai fait du mal à ce moment là.

Mais en même temps, je savais qu'émotionnellement,

je ne pouvais pas du tout m'engager dans un truc.

Oui, c'était involontaire de ta part.

Je ne pouvais pas du tout avec lui.

Donc, on n'en parlait pas vraiment.

Enfin, on a eu des discussions bourrées de qu'est ce qui se passe entre nous?

Et c'est toujours un de mes très bons amis, voire mon meilleur ami.

Donc, on en a reparlé cet été.

Et c'est lui qui est venu me poser la question, en fait,

parce que je pense qu'il m'a vu mal.

Donc, j'espère qu'il m'en a pas voulu pour toutes les galères et tout.

Mais du coup, là, cet été, il m'a demandé.

Mais du coup, on n'en a jamais reparlé.

Mais tu regrettes pas?

Je me souviens aussi à l'époque, avoir une conversation avec lui

où j'étais écoute, je ne suis pas capable de t'expliquer où j'en suis dans ma tête.

Mais par contre, je peux dire que je regrette pas.

Mais en fait, j'ai mis longtemps à savoir si je regrettais ou pas.

Alors tu vas m'expliquer pourquoi du coup?

Parce que là, on en est au stade où le lundi matin, on arrive au lycée

et tout le monde débrief et on raconte que machin a vomi sur le canapé

et que Félicie a fait sa première fois.

Ils n'étaient pas au courant que c'était la première fois?

Si, si, si, si.

Et donc, qu'est ce qui se dit? Comment ça se passe?

En fait, j'étais à l'internat.

Donc, le moment dont je me souviens très bien, c'était le midi.

Parce que bon, voilà, dans la cour de récré,

les gens restent assez tempérés sur les questions qu'ils posent.

Mais à l'internat, on se retrouve toutes les filles entre nous.

Et dans ce groupe d'amis, j'étais une des premières à faire sa première fois.

Et du coup, il y avait beaucoup de questions assez crues.

Je ne me rappelle pas précisément,

mais des questions de filles qui n'ont pas fait leur première fois

et qui veulent savoir.

Genre comment ça se passe? Est ce que ça fait mal?

Est ce que tu as saigné? Ce genre de choses?

Ouais, voilà.

En soi, ce n'est pas forcément gênant, mais là, c'était juste pas le moment.

Et c'était aussi mélangé à plein de réflexions de

mais pourquoi avec lui?

Il y avait aussi des copines à qui je rabâchais les oreilles

sur le mec dont j'étais amoureuse, tout ça, qui était en mode

mais voyons, tu disais que tu voulais attendre le mec que t'aimes

et maintenant tu fais ça.

C'était beaucoup de pression et de questions et de jugement

sur mon choix et sur la personne avec qui j'avais fait ma première fois.

Du coup, je me suis un peu sentie dépossédée de l'action en elle-même.

Parce que tout le monde me donnait son avis sur ce que j'avais fait.

Et du coup, moi, j'étais juste là.

Bon, j'ai bu, j'ai fait un truc.

Je le voulais, mais est ce que c'était bien ou pas?

J'avais vraiment plein de questions et ma meilleure amie, elle n'était pas à la soirée.

Donc, je pense que c'est pour ça aussi.

Pendant la soirée, je ne me rappelle pas ce que j'ai fait après,

parce que je pense que j'avais juste besoin de cette oreille à qui parler.

Et le lundi, je me souviens très bien de vouloir aller la voir

et sentir, je dois lui dire, mais elle va m'en vouloir, elle va me juger.

Parce que j'avais senti ça de la part des autres.

Et au final, quand j'ai réussi à lui dire, elle était complètement OK.

Et là, j'ai trouvé une oreille plus attentive.

Mais il y avait quand même un peu de difficulté à digérer la chose.

Et en fait, aussi parce que deux semaines après,

j'ai couché avec un autre mec aussi en soirée.

C'était un mec d'un autre lycée où j'avais aussi pas mal d'amis.

Un peu même schéma où je bois, je danse.

Je sens que le désir montait en moi.

Ce mec là dansait un peu vers moi et là, je me dis OK, je fonce

et on s'éloigne et on couche ensemble.

C'était une beaucoup plus grosse soirée, soirée plus salle des fêtes,

50, 60 personnes que je connais plus ou moins de vue

parce que je n'étais pas dans leur lycée.

Ça, c'est sûr qu'on l'avait fait parce qu'en fait, on n'a pas été très malin,

mais on était dans un village et on s'est éloigné

en pensant rentrer dans un parc.

En fait, c'était une propriété privée.

Et le lendemain, la propriétaire s'est plainte

d'avoir retrouvé un préservatif dans son jardin.

Et déjà, elle a retrouvé un préservatif.

Il faut saluer le geste.

Du coup, c'était

c'était l'épisode drôle de la soirée.

Encore une fois, en fait,

ce qui s'est passé, c'est que là, c'était du coup pas mes amis proches

qui le savaient, c'était vraiment un cercle de personnes beaucoup plus large.

Tout le monde en parlait.

Et moi, je n'étais pas au premier feu de ça parce que ce n'était pas mon lycée.

Mais j'ai beaucoup de mes amis qui étaient dans ce lycée,

qui venaient me parler derrière et qui me disaient mais Félicie, on parle de toi.

Et on me disait oui, donc lui, on dit super, il a chopé Félicie.

Apparemment, c'était cool de me choper parce que j'étais bonne.

Et en fait, derrière, sur moi, c'était pas du tout la même chose

qui se disait. C'était

ah, en plus, elle la suçait vraiment.

Quel cochonne, blablabla.

En fait, je ne sais pas trop pourquoi, mais alors que j'avais couché avec

deux mecs en deux semaines, tout le monde me collait déjà l'image.

Enfin, même ce mec là, il ne pensait pas que c'était...

Quand j'ai fait ma première fois, il ne pensait pas que c'était ma première fois.

J'avais déjà l'image de la fille à l'aise.

Et en fait, parce que j'étais à l'aise, on pensait que j'avais déjà fait plein de trucs.

Et ça s'est ajouté sur les on-dits de l'époque.

Et en fait, il y a ce qu'on a cru, les informations qu'on a cru avoir aussi.

Et c'est créé une réputation, quelque chose comme ça.

Ouais, bah une réputation,

Réputation qui n'était pas forcément dans mon lycée,

parce que je pense que ma première fois avec mon ami, c'était vraiment dans notre cercle d'amis.

Et mes amis ne me collaient pas une réputation.

Enfin, c'était plus...

Elles me voyaient comme la fille qui avait fait sa première fois en soirée.

Mais on ne peut pas vraiment dire que c'est une réputation, puisqu'elles me connaissaient au-delà de ça.

Par contre, dans l'autre lycée,

où j'étais quand même confrontée avec des gens qui m'ont fait des choses,

dans l'autre lycée,

où j'étais quand même confrontée régulièrement avec des gens de ce lycée,

oui, je pense qu'il y avait une réputation, parce qu'en fait, en plus, ils ne me voyaient pas.

Donc, c'était super facile de dire des trucs sur moi.

Le mec dont j'étais amoureuse, que je voyais par intermittence, il était dans ce lycée-là.

Donc, j'étais en plus la fille avec qui il pseudo-trompe sa copine.

Enfin, moi, je ne savais jamais quand il était avec ou pas.

Donc, voilà.

Et du coup, je pense que j'avais une réputation dans ce lycée.

Il y avait pas mal de gens qui savaient mon nom et qui savaient ma tête

sans m'avoir jamais parlé.

Comment tu as réagi à ce moment-là ?

Alors, je n'ai pas arrêté d'aller en soirée.

J'ai continué à aller en soirée.

Pareil, l'autre garçon, à chaque soirée, il revenait, donc on s'embrassait.

Et après, en fait, je continuais à aller en soirée, ça, je ne me suis pas interdit.

Mais par contre, aller plus loin avec les mecs, je me le suis interdit, je pense.

J'ai un peu réagi par défis, je pense, où ça n'allait pas.

Donc, mes amis proches pouvaient leur en parler,

mais sinon, je ne voulais absolument pas me démonter.

Rien que le mec dont j'étais amoureuse, c'était un tombeur.

Et être un tombeur, c'était cool.

Et en gros, je pense qu'à ce moment-là, je me suis dit,

OK, je vais être une tombeuse.

Et c'est aussi le moment où je me suis un peu sensibilisée au féminisme.

Parce qu'en fait, vraiment, le sentiment profond que je ressentais à ce moment-là,

c'était l'injustice, vraiment, de me dire, en fait, ce que je fais,

il y a plein de gens qui le font.

Et juste parce que je suis une fille, c'est jugé négativement.

Alors que, voilà, j'écoute mes envies, je fais ce que je veux.

À ce moment-là, j'avais vraiment une envie de continuer à choper.

Et en même temps, j'avais du mal à le faire, quoi,

parce que quand j'étais saoule, ça allait, je me sentais bien,

je me sentais libre, mais sinon, le reste du temps,

j'avais peur de l'étiquette qui coulait à ma peau.

On va faire une petite pause avec, enfin, la première pause de cette émission,

avec le jeu Je N'ai Jamais.

Ça va être un J'ai Déjà,

donc à l'opposé de ce jeu à boire bien connu.

Et j'en profite pour faire une petite parenthèse,

qui est, bien sûr, on boit avec modération, qu'on soit adolescent ou adulte,

évidemment, parce que c'est jamais bien de trop boire.

Alors, non, je n'ai jamais.

Mais je me suis renseignée sur le sujet,

parce que j'ai envie de donner le plus de plaisir possible à mon partenaire actuel

et que je pense que ça peut être bien pour lui.

Mais il n'est pas encore prêt, donc voilà.

Donc c'est une préparation bien avant même la discussion de couple.

J'ai déjà été sodomisée.

Oui, c'était une bonne expérience.

Oui, la soirée dans son ensemble était une bonne expérience.

C'était un one night stand,

donc ça m'a un peu surprise de dire oui comme ça, spontanément.

Mais je pense qu'en fait, c'était la meilleure façon que ça arrive,

parce que du coup, il en avait vraiment envie et il savait bien s'y prendre.

Donc ça, c'était sympa.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Comme je sais que les préservatifs, ça compte dans le matériel.

Je pense que le souci principal que j'ai eu, c'est les mecs qui négocient pour la mettre

ou ne pas en avoir et avoir très envie de continuer quand même.

Du coup, ça mène à des conversations pas très sympas et à des rapports non protégés.

Et ça, c'est mal.

Figure-toi que c'est la première fois depuis le début de l'émission

qu'on nous donne ce souci de matériel.

D'habitude, c'est toujours la capote qui craque.

Et c'est vrai qu'on parle jamais de ce souci de matériel qui est la personne avec qui on est,

négocie pour ne pas mettre de capote,

alors que c'est vraiment, à mon avis, plus souvent que la capote qui craque.

Et du coup, merci beaucoup d'avoir souligné ce vrai souci de matériel et de partenaire.

J'ai déjà pensé à ma liste de cours pendant le sexe ou à mes cours.

Je crois pas à ça.

Tu penses à ce qui se passe ?

Ouais, quand même.

Quand ça arrive, je suis contente.

Ou si ça va pas, j'arrête.

Mais non, pas de cours pendant le sexe.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Oui.

Une personne connue ou une personne que tu connaissais ?

Non, une personne que je connais.

En fait, je voyais deux garçons en même temps,

mais il n'y en avait qu'un des deux avec qui je couchais.

Mais ça m'excitait pas mal de penser à l'autre.

Voilà, du coup, je suis tout à fait OK avec ça.

Enfin, sur le moment, c'était vraiment cool.

Après, maintenant, c'est plus...

Enfin, c'était vraiment lié à la situation.

C'est pas quelque chose dont j'ai besoin pour être excitée.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Ça, oui, c'est pas forcément tant l'endroit.

Mais en fait, quand j'étais plus jeune,

ça a duré assez longtemps n'étant pas vraiment bien renseignée

sur ce qu'est la masturbation.

Je ne pensais pas que ce que je faisais était de la masturbation.

Du coup, je me frottais dans mon lit.

Et ça, quand j'étais petite, je le faisais avec ma soeur,

ma cousine, mes cousins.

Et en réfléchissant, ça a bien dû durer jusqu'à l'internat.

Là, je devais être un peu plus consciente de ce que je faisais.

Quand 5 jours sur 7, on est dans des chambres collectives,

on a quand même envie parfois.

Du coup, c'est pas vraiment idéal, mais quand on a besoin.

Donc, c'est plus des endroits avec du monde.

Oui, c'est plus ça.

Le fait qu'il y ait du monde, c'est pas idéal, mais je l'ai fait.

Peut-être que les gens qui étaient là le l'ont fait aussi.

Surtout à l'internat, on peut imaginer.

Exactement.

Je leur souhaite en tout cas.

Moi aussi.

J'ai déjà éjaculé.

Non, jamais.

C'est quelque chose sur lequel tu t'es renseignée aussi ?

Ouais, aussi.

J'aime bien me renseigner sur le sur le surf.

Il faut se renseigner, c'est important.

J'ai à peu près compris comment ça marche.

Après, j'ai jamais...

Apparemment, on a envie de faire pipi un peu avant.

Même cette sensation, je ne l'ai jamais vraiment eu dans mes orgasmes ou quoi.

Donc bon, ça peut être marrant de creuser par là,

mais c'est pas non plus un truc où je me dis, il faut que je le fasse à tout prix.

Après, je serais curieuse d'essayer de le faire sur une fille.

Alors, Félicie, on peut dire que tu as été slut-shamed au lycée.

C'est un peu ce que tu as vécu.

C'est comme ça qu'on le définit en France.

On n'a même pas techniquement de mots.

C'est un peu ce qu'on dit chez les féministes.

C'est qu'on dit pour un homme qu'on est un donjon.

Et pour une femme, il n'y a pas d'équivalent.

C'est un peu pareil avec le slut-shaming.

On emprunte aux États-Unis, au Canada, des termes.

Et on n'a pas encore d'équivalent alors qu'on vit dedans.

Et je pense qu'il faudrait peut-être le redéfinir,

parce que quand j'en parle avec mes amis,

il y en a plein qui me disent, quoi ?

Alors, c'est quand tu as des expériences sexuelles

ou même des fois quand tu n'en as pas.

Et que les gens te mettent cette étiquette sur le front de la fille qui couche.

Et tu te retrouves à souffrir, à avoir des surnoms,

à être jugée et en l'occurrence, à être moins prise au sérieux sur des choses.

Ou à te faire draguer par des gros relous

qui ont défini que tu étais la fameuse fille qui couche.

Et parce que le fait de coucher serait donc mal.

Une chose honteuse.

Alors que les mecs avec qui tu as couché, ça, ça va.

C'est même plutôt classe.

Alors du coup, toi, ta réponse au slut-shaming,

c'était donc le défi, comme tu nous l'as dit avant.

Et là, tu décides un peu d'accumuler les expériences ?

Ouais, du coup, ça m'a quand même pris du temps.

Il y a eu un peu...

Jusqu'à la fin de la terminale, quoi.

Et après, avec l'été suivant,

je me suis dit, bon, allez, on recommence à s'amuser.

Mais du coup, j'étais un peu dans une situation ambivalente

d'être la fille qui séduit.

Alors qu'en fait, derrière, j'avais deux nuits de folie derrière moi seulement.

Donc techniquement, j'étais quand même un petit peu paniquée encore.

Mais je voulais garder cette image de fille qui s'assume.

Comment tu rencontres tes partenaires ?

Donc après le lycée ?

Bah du coup, ce qui m'aidait à avoir confiance en moi,

c'était quand j'avais bu un peu.

Donc voilà, j'ai eu des histoires en festival

où des mecs rencontrés dans un bar, on discute,

on s'entend bien, on décide de rentrer ensemble.

Et il y a un mec en particulier.

Donc j'ai eu aussi pas mal d'histoires foireuses

parce que les coups d'un soir, ce n'est pas idéal.

Les mecs ne sont pas...

Je pense que c'est lié au fait que moi,

je me présentais comme une fille qui voulait du cul.

Mais du coup, j'étais face à pas mal de mecs qui avaient des pannes,

des problèmes de mi-molle.

Ou alors l'alcool en festival.

Il y avait l'alcool, le mélange des deux.

Mais ça m'est arrivé quand même un nombre record,

un nombre record comparé à mes amis.

Du coup, je me suis dit peut-être que...

J'ai un mec qui m'a dit un jour que oui,

c'était parce que je l'impressionnais.

Je me dis bon, OK, c'est peut-être lié.

Et il y a un mec avec qui je me suis dit,

OK, là, j'ai envie que ça aille un peu plus loin

parce qu'au fond, j'avais quand même encore un peu envie d'amour.

Et du coup, il y a un mec qui était dans mon lycée

que j'ai revu après le lycée.

Donc voilà, on s'est embrassé à une soirée

et puis après, on s'écrivait tout le temps.

Donc j'avais invité à venir chez moi.

J'avais eu mon appart entre temps, j'avais déménagé en ville.

Et donc j'ai envie de passer une soirée chez moi

et puis on couche ensemble.

Et c'était la première fois que je couchais sans alcool.

C'est pour ça que c'était un peu une étape.

Alors là, il faut que tu me dises, t'avais quel âge ?

C'était quand ?

Là, à ce moment-là, j'avais 18 ans encore.

Et t'avais eu combien de partenaires avant ?

À peu près.

4, 5.

Et c'était la première fois sans alcool ?

Ouais.

Ça t'a fait quoi ?

J'étais très stressée avant.

Aussi parce que du coup, j'étais pas habituée au date.

C'était vraiment, on est en soirée, je suis avec mes amis

et puis là, il y a une situation qui se présente.

Là du coup, c'était, je suis chez moi, je me prépare, je l'attends.

Tu fais un petit dîner et tout ?

Ouais, carrément, on sait pas sauter dessus direct du tout.

Je pense qu'on était les deux stressées.

Donc je me souviens être au téléphone avec ma cousine juste avant,

être bien stressée.

Et puis la soirée se passe très bien.

Il joue au mec, il savait qu'il allait dormir chez moi

parce que lui, il était en prépa, en internat à ce moment-là

et l'heure était largement dépassée pour y retourner.

Mais il faisait genre, je reste sur le canapé.

Donc il mettait dans la position de le provoquer pour qu'on aille au lit, blablabla.

Mais c'était très bien, ça m'allait très bien comme jeu de séduction.

On couche ensemble.

C'était juste après les vacances de Noël

et vraiment toutes les vacances de Noël, on s'était chauffé et tout.

Donc ça se passe.

Et moi, j'étais vraiment très contente de la situation générale.

Je me disais, il y a moyen que ça continue.

Et en fait, dans les jours qui suivaient, je me suis pris une douche froide

parce qu'il m'a dit quasiment texto, bon ça fait quelques années,

donc je ne peux pas jurer que ce soit mot pour mot,

mais je ne peux pas me mettre en couple avec une fille comme toi.

Il t'a trouvé trop détendue avec le sexe ?

Je ne sais pas en fait.

Tu ne sais pas ce que ça veut dire ?

Je ne sais pas ce que ça veut dire.

Le seul truc que je sais, c'est qu'on était dans le même lycée.

Peut-être qu'il savait des trucs sur moi à ce moment-là.

Je ne sais même pas ce qu'il pouvait savoir comme truc

entre la vérité ou des trucs qui n'étaient pas la vérité.

Peut-être que parce que j'ai couché le premier soir,

mais moi, je ne voulais pas y croire à ça,

au fait que parce qu'on couchait le premier soir,

on n'était pas bonnes à marier.

Enfin vraiment, je n'y croyais pas en fait et j'étais naïve.

Et ça, ça m'a bien remis la tête dans des idées un peu noires.

Mais après, je l'ai revu ce mec et je lui ai un peu dit ses quatre vérités

et il s'est excusé après coup.

Ce n'était pas un message aussi ce qu'il a dit,

donc peut-être qu'il a parlé un peu vite,

mais je lui ai fait remarquer que cette phrase était vraiment très violente.

Après cette déconvenue, cette espèce de...

Bah ouais, hyper violent en fait.

Enfin j'imagine que t'as pu t'imaginer te mettre vraiment en couple,

que vous avez échangé, qu'il y avait un truc qui se passait.

C'était quoi ta réaction après à ce moment-là ?

Du coup, je me suis dit bon, on va continuer à choper.

En fait aussi, j'étais en prépa aussi

et je préparais du coup un concours pour la fin de l'année.

Et du coup, j'avais la perspective de changer de ville après.

Là, j'étais encore dans une assez petite ville

où il y avait pas mal de gens qui étaient des deux lycées

où j'avais eu une bonne réputation.

Entre guillemets.

Du coup, j'attendais avec impatience de changer de ville

et de faire des nouvelles rencontres.

Et après en fait, grande école égale réputation très facilement.

Donc finalement, je me suis vite mise en retrait de ça

parce que j'ai vu d'autres personnes à qui c'est arrivé de se faire slut-shaming.

Et là, je me suis dit OK, je vais pas choper dans mon école.

T'as chopé à côté ou plus du tout ?

Ouais, j'ai chopé à côté, ouais.

Ben disons que les vacances, c'était pas mal.

C'était toujours en festival ou en soirée, dans des bars ?

Ou t'as fini par avoir une sorte de méthode ?

Non, j'ai aussi...

En fait, je pense que le fait d'avoir une première fois

où il y avait de la bienveillance et des sentiments amicaux,

mais pas de sentiments amoureux.

J'ai vraiment développé ma sexualité

sans avoir besoin du sentiment amoureux.

Et en même temps, ayant été jugée,

j'avais quand même besoin de situations où je me sentais conforte avec l'autre.

Du coup, j'ai couché avec des potes.

Alors pour pas se faire juger, c'est peut-être pas le truc le plus génial.

À moins que ce soit des super bons potes. Ils ont été cools ?

Euh...

Pas trop ?

Ben en fait, c'était vraiment super compliqué.

J'ai couché avec le meilleur pote du mec dont j'étais amoureuse avant.

Donc...

Non, il a été cool.

Je sais pas trop. J'ai pas trop de recul sur ce point.

Je sais pas si ça serait...

Alors, je juge pas du tout cette situation parce que...

Tu pensais encore à ce type des fois ?

Il faisait encore partie de ton imaginaire ?

Oui.

J'étais fantastique.

Le prince charmant est resté jusque-là en toi ?

C'était pas le prince charmant, mais en plus du défi,

il y avait un peu la revanche.

Après, c'est pas pour ça que j'ai couché avec son meilleur pote.

C'est parce que c'était aussi un de mes très bons potes.

Et en gros, on était les trois copains depuis longtemps.

Et c'était eux qui avaient mis le grappin sur moi

avant qu'il se passe un truc avec chacun séparément.

Donc les deux avaient envie de me pécho.

Et du coup, les deux l'ont fait.

Et moi, j'ai dit bon, ben ok.

Tu le regrettes pas ?

Non, je le regrette pas.

Je le regrette pas, mais j'arrive pas trop à...

Enfin, ça reste quand même compliqué.

Il y a sans doute des non-dits encore là-dedans.

Donc je peux pas vraiment dire si...

On a tous été sympas les uns avec les autres dans cette histoire.

Qu'est-ce que tu penses que tu cherchais à l'époque ?

Donc après une expérience un peu de chope,

puis une déconvenue amoureuse presque,

du coup, en tout cas de prémices d'amour,

et puis de nouveau de la chope.

Qu'est-ce que tu penses que tu faisais à cette époque-là ?

T'étais en train de te construire, t'étais en train de te chercher

ou t'étais en train d'essayer d'être plus forte que le système ?

Et est-ce que tu y es arrivée surtout ?

Je pense que complètement, j'étais en train de me construire

parce que quoi qu'on fasse, ça nous construit après.

Du coup, c'était vraiment aussi pour essayer de combler mon manque de confiance en moi.

Ou du coup, au final, je ne faisais pas tant pour moi mon propre désir, mes besoins,

mais aussi pour me prouver que j'étais plus forte que le système.

Et parce que voir que j'étais désirée,

ça me permettait de m'aimer moi-même

parce qu'à un moment donné, quand les gens nous jugent,

enfin quand les gens m'ont jugée, je me suis aussi jugée.

Et puis après aussi, du coup, j'étais quand même vachement dans des one-night-stands

ou des mecs que je voyais avec du temps entre.

Et du coup, j'avais envie de découvrir mon plaisir aussi.

Ça par contre, j'étais assez frustrée à ce niveau-là

parce que j'ai plein d'histoires drôles à raconter,

mais ce n'était pas forcément le pied sexuellement.

Et j'ai aussi réalisé à un moment donné

que ça boostait ma confiance en moi et mon égo sur le moment.

Mais après, il y avait toujours des gros downs derrière.

Donc, j'ai essayé de chercher mon désir.

Parce qu'à un moment donné, j'ai failli...

Enfin, je voulais choper un de mes potes aussi que je venais de rencontrer.

Donc, on était un peu dans ce moment ambigu.

Et en fait, lui, il me considérait comme une pote.

Et je l'ai compris avant de moi faire le premier pas.

Et ça m'a déçue.

Et après, je me suis dit, non, mais c'est juste parce qu'il était là.

Il ne faut pas que tu ailles vers un mec parce qu'il est là.

Mais il faut que tu cherches quel mec te convient.

Du coup, j'ai réalisé encore vachement le prince charmant de l'époque,

avec qui il y avait pas mal de non-dits qu'on a réglés avec le temps.

Mais il nous a fallu du temps.

Et du coup, ça fait que pendant ce temps,

j'avais du mal à savoir quel type de personne je désirais.

Parce qu'au fond, il y avait un peu toujours lui derrière.

Tu as fini par trouver ?

Oui.

On va maintenant parler de ton imaginaire sexuel et érotique

en abordant les oeuvres qui ont accompagné ton éducation au sexe.

Oui.

Quel est le livre qui t'excite ?

C'est un livre de Belinda Cannon,

et ça s'appelle Petite éloge du désir.

Tu sais pourquoi il t'excite ? Tu peux nous en parler un petit peu ?

C'est un essai philosophique sur le désir.

Et en même temps, elle raconte aussi des fois assez concrètement ses relations sexuelles.

Donc, il y a à la fois l'aspect concret de lire des zébas et de se reconnaître dedans,

mais même dans la manière dont elle décrit le désir,

ça m'a vachement aidée à écouter mon propre désir.

Elle décrit super bien toutes les étapes du désir

et juste la manière de le lire.

Ça résonne en moi et après, j'ai du désir.

Tu t'en sers un peu comme outil masturbatoire ou pas du tout ?

Non, pas du tout.

En fait, je l'ai découvert il n'y a pas longtemps du tout, ce livre.

Et je l'ai vraiment savouré.

Après, je l'ai lu une fois en famille.

J'étais dans le salon en famille et là, je me suis dit,

en fait, non, je vais le relire plus tard.

Et je pense que ça va être plutôt mon livre de chevet.

Après, peut-être que des fois, je le referme, je me masturbe.

C'est possible que ce soit arrivé.

Écoute, si tu veux garder ton jardin secret, je respecte.

Le film qui te fait vibrer ?

Alors, c'est Mademoiselle de Park Chan-woo.

Donc, c'est un thriller érotique, une histoire d'amour lesbienne.

C'est un petit peu un spoil de dire ça.

C'est compliqué parce que c'est connu pour ça aussi.

Effectivement, on est dans un drame thriller coréen

à tiroirs avec beaucoup de retournements de situations.

Et d'ailleurs, le film se retourne totalement à un moment

et on revoit les scènes du film en comprenant ce qui se passe vraiment.

C'est très psychologique, mais effectivement, dans ce film,

et c'est connu pour ça, c'est pas trop un spoil.

OK, ça va.

Il y a des scènes lesbiennes assez incroyables, très troublantes.

Et je pense qu'en fait, la manière dont le film est construit

est vraiment super et très excitante, comme on est excité devant un thriller.

Et ça m'a mis dans une condition pour encore plus être excité,

sexuellement parlant, face aux scènes de sexe.

Je pense que c'est le combo des deux qui m'a fait vibrer autant.

T'étais prête à voir ces scènes de sexe, t'étais dans les bonnes conditions.

C'est vrai que le film crée, on se laisse balader.

En fait, on est vraiment pris par la main, par le réalisateur.

Et les femmes sont belles, les images sont belles.

C'est un film assez magnifique, qui était au Festival de Cannes.

Je suis obligée de te poser une petite question, parenthèse,

mais tu t'es définie comme hétérosexuelle et ça fait déjà deux fois que tu me parles

de faire des choses avec des femmes.

Est-ce qu'il y a quelque chose à explorer par là ?

Est-ce que c'est quelque chose auquel tu réfléchis ?

Quand j'étais ado, je me suis posé la question de

OK, quelle personne m'attire ?

Je n'ai jamais éprouvé de désir pour une femme au point de vouloir aller la séduire,

alors que pour les hommes, je suis plutôt du genre à faire le premier pas.

Mais ça pourrait arriver.

En tout cas, dans ton imaginaire sexuel et dans ta façon d'aborder le sexe,

les femmes sont là.

Oui, ah oui, oui.

Quand tu te masturbes aussi ou pas du tout ?

Très ponctuellement.

Après, je me masturbe beaucoup en pensant à des films.

Les oeuvres, elles sont quand même importantes dans le moment.

Du coup, ça peut arriver que je pense, par exemple, Mademoiselle,

je pense que j'ai déjà pensé aux femmes.

Après, des femmes que je connaissais vraiment,

ça peut arriver une fois ou deux, mais c'est...

Voilà, je ne sais pas.

À explorer ?

À explorer.

Selon l'expérience ?

Oui.

L'image qui te donne des frissons de plaisir ?

Alors ça, j'ai eu plus de mal à trouver.

Je pense que je raisonnais plus en partie du corps.

Du coup, c'est carrément les fesses.

Parce qu'en plus, les fesses,

ça peut être les mêmes, plus ou moins, que ce soit un homme, une femme.

C'est très universel.

On en a tous.

On en a tous.

Voilà.

Et du coup, j'ai pensé...

Enfin, les statues, les tableaux, s'il y a des belles fesses.

Voilà.

Et il y a des tableaux de Chilé où il y a des très belles fesses.

Mais je ne saurais pas donner un titre en particulier.

Est-ce qu'il y a des fesses de mecs que tu as rencontrés en un soir ou dans un bar ?

Oui.

Où tu t'es dit « j'y vais parce que vraiment, ces fesses, c'est incroyable ».

Non, je n'y suis peut-être pas allée pour les fesses.

Mais par contre, il y en a plusieurs et il y en a un en particulier qui faisait du rugby.

Je l'ai découvert après, mais ça a expliqué beaucoup de choses.

Le matin, il se rhabillait et là, je voyais ses fesses.

Et je t'ai dit « non, mais il ne peut pas partir.

Ce n'est pas possible ».

Tu as eu une seconde fois avec ces fameuses fesses de rugbyman ou pas du tout ?

Non, c'est resté en souvenir.

Mais tu les as vues ?

Je les ai vues et je les ai agrippées aussi.

Elles restent comme ça dans l'histoire.

Elles ont marqué l'histoire.

On en parle aujourd'hui.

Elles sont encore plus belles comme ça, sans doute.

La musique qui te met le mieux dans l'ambiance ?

Alors, c'est « The Weekend », « The Morning ».

Donc la chanson, c'est « The Morning ».

Dans les tracks-idées de Konbini, les gens disent souvent « The Weekend ».

Et du coup, dans mes relations avec quelqu'un d'autre,

je n'ai pas forcément besoin de musique ou envie de musique.

Mais tout seul, des fois, ça m'aide quand je suis un peu stressée

de me mettre dans l'ambiance avec moi-même.

Et du coup, je me suis dit « bon, The Weekend, apparemment, c'est bien ».

Et je confirme du coup que « The Morning », « The Weekend »,

pour moi-même, avec moi-même, c'est très bien.

Une bonne playlist de masturbation.

Je ne sais pas si on leur a dit souvent,

mais c'est toujours un compliment qui fait plaisir.

J'ai toute une playlist, du coup.

C'est vrai ? Tu as une playlist masturbatoire ?

Non, je ne l'ai pas créée en tant que telle,

mais j'ai plusieurs chansons qui reviennent.

Est-ce qu'il y a des trucs de la honte dedans ou c'est tout est class ?

Est-ce qu'il y a des trucs de la honte ?

Non, je pense que c'est plus des trucs électro-pop.

Pas avec des gens qui chantent ?

Enfin, pas forcément avec des voix,

genre tu n'as pas un Céline Dion qui passe ou un Francis Cabrel ?

Non, « The Weekend », il a quand même une voix.

Mais non, plutôt des trucs en anglais,

parce que, par exemple, j'adore Juliette Armanet, « Je te sens venir ».

Mais je crois que je ne me suis jamais masturbée dessus,

parce que je fais trop attention à sa voix.

Il faudrait peut-être que je la désire, elle, pour...

Je comprends tout à fait.

Puis en plus, il y a un truc avec le français.

C'est vrai, c'est quelque chose qu'on m'a souvent dit.

Ça crée une interférence, en fait.

On se concentre sur les mots et comme on les comprend mieux,

ça bloque, ça met trop d'informations.

Donc, je comprends tout à fait.

Le parfum qui réveille tes sens ?

Ça peut être une odeur, c'est pas grave.

Oui, mais je n'ai pas d'odorat ou presque pas d'odorat.

Du coup, en règle générale, je ne sens rien.

Et par moments, je sens des choses.

Et du coup, souvent, c'est très surprenant pour moi

et globalement désagréable.

Du coup, même à l'heure actuelle,

l'odeur de mon copain, je ne la connais pas.

Et ça m'est arrivé une fois, en plein sexe,

de sentir l'odeur du mec qui était une odeur de transpiration

somme toute banale.

Mais ça m'a quand même un peu freinée sur le moment.

Puis après, je me suis dit, bon, c'est bon, c'est normal.

Mais globalement, les odeurs, c'est plutôt

tu l'amour que excitant.

Parce que c'est un truc que tu ne connais pas bien.

Et du coup, quand ça arrive, c'est genre assez agressif.

Ouais, c'est ça.

On va aborder la dernière partie de cette émission

en parlant de ta dernière fois.

Oui, de tes dernières fois.

Est-ce que tu te rappelles de ta dernière fois ?

Oui.

C'était quand ?

C'était il y a deux semaines.

C'était avec qui ?

Avec mon copain actuel, qui est premier du nom.

Non, c'est mon premier copain.

Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?

Ça fait un an et demi.

Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?

Ça fait un an et quelques mois.

En sachant qu'on a commencé en étant sex friend.

Parce qu'on ne casse pas les bonnes habitudes.

Et comme quoi, ce n'est pas un schéma dans lequel on est enfermé toute la vie.

On peut se mettre en couple avec des sex friends.

Exactement.

Le cinéma l'a beaucoup raconté d'ailleurs.

C'est vrai.

Mais je ne suis pas Nathalie Portman ou Mila Kunis.

Ça ne s'est pas passé comme ça.

Cette dernière fois, c'était où ?

C'était quand ?

C'était comment ?

C'était chez moi, dans mon lit.

C'était très bien.

Je pense que maintenant, on se connaît bien tous les deux.

Du coup, j'ai pu, avec lui, au fil du temps,

cette dernière fois, être à l'image de tout ça.

Vraiment découvrir mon plaisir et avoir des orgasmes avec un partenaire multiple.

Donc, j'apprécie.

C'était pas tout à fait.

Parce que des fois, on est quand même un couple avec ses petites habitudes.

Là, on était un peu motivés tous les deux.

Plusieurs orgasmes, des pauses et on reprend.

J'aime bien quand il n'y a pas vraiment d'ordre.

Ça a duré longtemps ?

Franchement, je ne sais pas parce que je ne regarde pas l'heure.

Mais c'était vraiment fluide dans le sens où on peut se faire un câlin,

ensuite une fellation, ensuite pénétration,

ensuite on se refait un câlin parce qu'on est fatigué.

Et puis d'un coup, il fait des papouilles et il me retouche.

Là, je fais « par contre, tu sais que si tu continues, on va continuer ? »

Il fait « oui, oui ».

Et on continue jusqu'à ce qu'il ne doive prendre son train

parce qu'on est dans une relation à distance.

Du coup, souvent, les dernières fois avant les adieux sont plus intenses, mais écourtées.

C'est la première fois que tu fais du sexe en étant amoureuse ?

Avec une personne dont tu es amoureuse ?

Oui.

Ça change quelque chose pour toi ?

Oui et non.

Ça change parce que j'ai la garantie qu'on va se revoir

et qu'avec le temps, on peut se découvrir beaucoup plus.

Donc, il peut me faire beaucoup plus de choses.

Après, maintenant, si je fais l'amour avec quelqu'un,

enfin si je couche avec sans amour, je me donne quand même à fond.

Ça ne change pas la façon dont tu regardes son corps,

la façon dont on t'aborde, effectivement, la construction aussi.

Le fait que tu sais qu'il va y avoir une autre fois,

et puis plus tard, et puis peut-être six mois après, un an après, ainsi de suite.

Il y a sans doute beaucoup plus de tendresse quand même,

dans le sens où on peut juste se caresser et d'un coup, ça va s'enflammer.

Alors que si on rencontre quelqu'un pour du sexe,

ça va peut-être être plus direct

et il y aura moins de fluctuations entre tous les gestes du sexe possibles.

Il y a des trucs que tu as faits avec lui que tu n'avais jamais faits avant ?

Ou non ?

Je ne crois pas.

Avoir un orgasme, si, avoir un orgasme.

C'est quand même non négligeable.

Il ne fallait pas l'oublier, merde !

En fait, je dirais que ça peut être le même déroulé qu'avec quelqu'un d'autre,

mais c'est en mieux, en fait, parce que c'est lui,

parce qu'il ne va pas me lâcher si il sent que je ne suis pas satisfaite.

Après, évidemment, il y a aussi les « je t'aime ».

Il y a des moments où on se regarde dans les yeux et on se dit « je t'aime »,

ça oui, je ne le fais pas aussi, je ne le pense pas.

Donc ça, forcément, ça change.

Et des fois, du coup, c'est super excitant.

Après, ce n'est pas forcément ce dont j'ai besoin à chaque fois dans le sexe non plus.

Donc ça dépend vraiment des fois, en fait.

Ou des fois, j'ai vraiment l'impression de faire l'amour.

Et des fois, je suis là « oui, ben on me baise, quoi ».

Tu as encore envie d'autres gens ?

Oui.

Comment tu gères ça ?

Comment vous gérez ça ?

Au début, on a été sex-friend pendant un temps.

Et ensuite, on était dans la même ville, ensuite on a déménagé.

Du coup, c'était un peu « bon, ça s'arrête là ».

Et puis finalement, on a eu envie de se revoir.

Et donc là, on a commencé la relation à distance.

Mais moi, je lui avais dit que ce n'était pas possible d'être dans une relation exclusive.

Voilà, encore quelques peurs de l'engagement aussi.

Et parce que j'aime faire du sexe avec les gens.

Et même si quand on a des sentiments, c'est différent, la nouveauté est aussi excitante.

Du coup, on a été en relation libre pendant un moment.

Jusqu'à ce que lui, il me dise qu'en fait, il ne pouvait pas.

En sachant qu'on a vraiment le passé sexuel le plus opposé possible.

C'est-à-dire que moi, j'ai eu de nombreux partenaires et lui, il n'a eu que moi.

C'était sa première fois ?

Oui.

Et du coup, je comprends que moi, ça m'a pris du temps de vraiment trouver les personnes que je désire

et d'aller vers les personnes que je désire.

Et lui, ça lui a aussi pris du temps et pour le moment, il a trouvé moi.

Donc, je lui ai dit « Ok, je veux rester avec toi.

Donc maintenant, on est exclusif.

Mais à condition de garder la parole libre sur les deux.

Mais à condition de garder la parole libre sur les désirs qu'on a à côté.

Après, ce n'est pas pareil si je suis dans un bar et je me dis « Oh, c'est fait, celles sont jolies. »

que si je rencontre quelqu'un que je vois régulièrement et pour qui je pourrais vraiment avoir une attirance plus forte.

Et ou là, j'aurais peut-être plus de mal à ne pas vouloir construire quelque chose avec l'autre personne.

Et du coup, pour le moment, je suis quand même bien dans mon couple.

Donc, les autres désirs sont vraiment secondaires.

Ça a été bien pris le fait de prendre la décision à deux d'être en couple libre ?

C'est quelque chose pour lequel tu as le sentiment d'avoir été jugé aussi ?

Oui.

Ah oui, c'était le retour des petites remarques.

En fait, quand j'étais en couple libre, mais là, comme j'avais un peu l'expérience de me prendre des remarques,

j'ai essayé de ne pas en parler à tout le monde et de cibler les personnes avec qui c'était safe d'en parler.

Tu t'es protégée.

Oui.

Et par contre, vraiment, quand j'ai dit aux personnes qui savaient que j'étais dans une relation libre « Ok, maintenant, on est exclusif »,

il y a quand même pas mal de personnes qui ont fait « Ah, vous êtes un vrai couple ! »

Après, du coup, j'avais la patience de répondre avec pédagogie.

Et il y a des gens qui répondaient « Ah oui, c'est vrai ! »

Mais ouais, pas mal de remarques quand même sur le couple libre et des petites remarques comme quoi ça me passerait un jour.

Comment tu te sens aujourd'hui ? Tu te sens plus libre que quand tu as commencé ta vie sexuelle il y a six ans ?

Tu te sens plus sûre de toi ?

Oui.

Sur ce que tu veux, sur le fait que tu veux des choses pour toi-même ?

Ouais, ça c'est sûr. Au moins sur le plan sexuel, oui. C'est sûr.

Après, je pense que je suis fière de me sentir mieux maintenant et que du coup j'ai plus besoin de me mettre au défi.

Genre, mon défi est gagné.

Du coup, je me sens mieux par rapport à moi-même et par rapport au regard des autres.

Et là-dessus, j'ai relevé mon défi.

Mais après, je pense que j'ai un caractère curieux par rapport à la sexualité.

Et du coup, j'ai toujours de nouveaux défis et une curiosité par rapport à ça.

Après, le fait d'être dans une relation où je me sens vraiment bien, je pense que c'est propice à avoir ces nouveaux défis pour moi-même et avoir envie de les relever.

Je crois qu'on peut conclure là-dessus.

C'est très positif.

Je suis un peu émue parce que j'ai un parcours de vie un peu similaire.

C'est quelque chose que j'ai bien connu.

Cette adolescence difficile dans un contexte de beaucoup de jugements.

Cette difficulté à trouver sa place et du coup à prendre une place qu'on nous a un peu assignée.

Donc, je crois qu'on peut dire aujourd'hui que tu t'es trouvée et que tu as toujours été libre, mais que tu es plus libre que jamais.

C'est un message très positif à donner aux jeunes femmes qui seraient en train de traverser ça aujourd'hui ou qui ont traversé ça il y a quelques années.

Merci beaucoup, Félice, pour ça.

C'était Première et Dernière fois.

Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles, à nous laisser un commentaire et à en parler autour de vous.

Tous les autres épisodes de Première et Dernière fois sont à retrouver sur Slate.fr et votre application de podcast préférée.

Vous pouvez aussi y écouter mes autres podcasts C'est compliqué et Lieux du sexe.

Si vous désirez témoigner dans Première et Dernière fois, vous pouvez envoyer un email à l'adresse première-dernière-fois-slate.fr.

Merci à Benjamin Septemours et Aurélie Rodrigues pour la réalisation et le montage.

Merci à Léo, qui se reconnaîtra.

Merci à toutes et à tous et à très bientôt.


Première & Dernière fois 16 Erstes & letztes Mal 16 First & Last time 16 Primera y última vez 16 最初で最後 16 Primeira e última vez 16 第一次和最后一次 16

Nous avons tous et toutes des premières et des dernières fois, et pour beaucoup, le We all have firsts and lasts, and for many of us, the first time is the last time.

cheminement entre les deux est une véritable aventure. The journey between the two is a real adventure.

J'ai décidé de rencontrer des inconnus, ou presque inconnus, de partager avec elles I decided to meet some strangers, or almost strangers, to share with them

et eux ses confidences intimes, et de mesurer l'évolution de leurs désirs entre la première confidences, and to measure the evolution of their desires between the first

et la dernière fois. and the last time.

Félicie a 23 ans. Félicie is 23 years old.

Elle est hétérosexuelle et elle a beaucoup souffert de ses expériences sexuelles. She is heterosexual and has suffered greatly from her sexual experiences.

Victime du slut-shaming, elle a mis des années à trouver l'amour. A victim of slut-shaming, it took her years to find love.

Elle se définit aujourd'hui comme une femme libre. Today, she defines herself as a free woman.

Bonsoir Félicie. Good evening, Félicie.

Bonsoir. Good evening.

Je vais commencer avec la question rituelle, obligatoire, on se vouvoie ou on se tutoie.

On se tutoie. We're on first-name terms.

Alors on va rentrer direct dans le vif du sujet. So let's get straight to the heart of the matter.

Est-ce que tu te rappelles de ta première fois ? Do you remember your first time?

Oui.

C'était quand ? When was this?

C'était il y a maintenant 6 ans. That was 6 years ago.

En 2014, oui. In 2014, yes.

Voilà. Here we are.

J'étais en terminale au lycée. I was a senior in high school.

Donc voilà, c'est ni tôt ni tard dans la vie sexuelle. So there you have it, it's neither early nor late in one's sexual life.

Parce que c'est assez dans la moyenne. Because it's pretty average.

Ouais, voilà, dans la moyenne.

Voilà, j'avais des amis qui l'avaient déjà fait, des amis qui ne l'avaient pas fait.

C'était avec un de mes amis justement.

Et c'était lors d'une soirée.

Donc moi je viens de la campagne, donc les soirées c'était plutôt soirée dans une

maison, les parents sont partis et on débarque à 15 et on fait la fête.

Donc voilà, c'était mon groupe d'amis habituel.

Donc il y a beaucoup de filles dans mon groupe d'amis et peu de garçons.

Et pas trop d'histoires entre les garçons qui étaient là et les filles.

Disons qu'il y a eu ma première fois factuelle, mais avant ça, il y avait ma première fois

idéale, disons.

Donc pendant tout mon lycée, j'avais un peu cet idéal naïf du prince charmant et

de la première fois avec le garçon que j'aime et en qui j'ai confiance.

Et j'étais en effet amoureuse d'un garçon à peu près depuis ma seconde.

Lui, il était en terminale.

Enfin, un schéma assez classique du mec plus vieux qui te séduit.

Et du coup, on a eu une histoire tous les deux, mais par intermittence parce qu'il

s'est mis en couple avec une autre fille.

Quand ça n'allait pas bien avec sa copine, on se voyait.

Quand ça allait bien, on ne se voyait pas.

Et vous faisiez quoi quand vous vous voyiez ?

Donc, on s'est embrassé avant même qu'il soit avec sa copine.

Il m'a rencontré avant cette autre fille et il a finalement choisi l'autre.

Donc, on s'était déjà embrassé.

Et c'est un des premiers garçons avec qui j'ai dormi, avec qui il y a eu des

caresses, de la tendresse, du désir.

J'ai assez rapidement imaginé ma première fois avec lui.

Et à un moment donné, il n'était plus avec sa copine.

Donc, j'ai vraiment cru que ça allait arriver.

En fait, on se voyait souvent l'après-midi parce que c'était là où on

pouvait se voir sans nos parents et on n'habitait pas dans la même ville.

Donc, c'était quand même très espacé, nos rencontres.

Voilà, pendant l'été, je l'ai vu juste avant de partir en vacances et je suis

un peu partie en vacances en me disant bon, allez, quand je rentre de vacances,

ça va arriver.

Et en fait, je suis rentrée de vacances et il s'était remis avec sa copine.

Et là, en fait, ce qui s'est passé, c'est que j'ai compris que mon rêve,

mon idéal de première fois a été brisé.

Mais mon corps avait très envie de cette première fois quand même.

Et du coup, dans les fêtes de début d'année,

je me suis retrouvée à une soirée avec cet ami dont j'étais très proche,

qui était un des garçons de la bande et qui lui, dès qu'il avait un peu bu,

il était très câlin à chercher des câlins auprès des filles.

Et on s'est retrouvés tous les deux à un moment dans la maison

à se faire un câlin et à s'embrasser.

Et après, assez naturellement,

on a cherché la petite mezzanine cachée et on est allé plus loin.

Donc, tu savais en allant à cette soirée que tu avais décidé de passer le cap

ou pendant la soirée, tu t'es dit bon, alors lui, c'est sûr, il va être sympa.

Il va y aller. Tu avais préparé le coup ?

Non, je n'avais pas préparé le coup.

Je pense que émotionnellement, j'étais très mal par rapport à

la déception de l'été.

C'est assez malsain.

Je me souviens dans la soirée, avoir été au téléphone avec le mec dont j'étais amoureuse.

Je ne me rappelle plus pourquoi, mais c'était un peu un réflexe.

Quand j'étais saoul, je l'appelais pour lui dire tout ce que j'avais sur le coeur.

Et du coup, j'étais un peu

avec toutes ces tensions et de colère et sexuelle.

Et du coup,

plutôt que d'être mal et j'aurais pu pleurer toute la soirée.

Et en fait, là, j'ai trouvé du réconfort auprès de cet ami.

C'était vraiment du réconfort ? C'était bien ?

Oui, c'était bien.

En fait, après, ça s'est fait.

Enfin, sur le moment, je ne peux pas dire que je pensais à l'autre mec.

Après, j'avoue, je ne me rappelle pas forcément.

J'étais plus attentive à la sensualité et aux actions

qu'à mes pensées.

J'étais saoul aussi.

Mais il a vraiment été super attentif à chaque étape,

à vérifier mon consentement, à dire OK, tu veux qu'on aille dans un coin à part ?

Tu veux qu'on se déshabille ?

Tu veux...

Il était au courant que c'était ta première fois ?

Je lui ai dit, dans le feu de l'action, on était déjà tout nus

et on était en train de faire les préliminaires.

J'avais déjà fait les préliminaires avant,

avec d'autres garçons.

Au moment où il allait me pénétrer, je lui ai dit

bon, attends, en fait, c'est ma première fois.

Il m'a dit d'accord, je ne pensais pas.

Je lui ai dit, si.

Du coup, je lui ai demandé et toi ?

Il m'a dit, moi, je l'ai déjà fait.

Du coup, ça m'a un peu rassurée.

Et il m'a dit, mais du coup, tu es sûre que c'est maintenant ta première fois ?

Et moi, j'étais super excitée

physiquement et du coup, j'ai dit oui, oui.

Du coup, voilà, on a continué.

C'était bien, je n'ai pas eu mal.

Comme j'avais déjà eu une expérience de préliminaire assez poussée

où le garçon, croyant aussi que j'avais déjà fait plein de trucs,

avait été un petit peu brusque.

Du coup, j'avais déjà pas mal saigné cette fois-là.

Donc, il n'y avait pas...

Enfin, je ne sais pas, de toute façon, ce n'est pas forcément notre première fois,

mais donc, cette première fois avec pénétration, c'était vraiment...

Je me souviens avoir pris du plaisir et avoir été bien

jusqu'au moment où,

en fait, nos amis n'avaient pas forcément vu...

Dès le début, on s'est embrassé, on était les deux dans un coin.

Et donc, j'ai des amis qui nous ont cherchés et qui nous ont trouvés

pendant l'acte.

Et voilà, de toute façon, on était tous bourrés.

Donc, elles sont venues.

Je pense qu'au début, elles ont vu, elles sont reparties.

Mais du coup, ça nous a plutôt interrompu.

Et après, par souci de savoir comment j'allais,

enfin, je pense par souci et aussi par curiosité, elles sont revenues.

Et donc là, ça nous a bien coupé.

Et moi, j'ai eu un peu un retour à mes pensées.

Et à...

OK, donc je suis là, je viens de faire ça avec mon pote.

Mais en fait, je suis complètement amoureuse d'un autre mec.

Et du coup, j'ai un peu paniqué et je suis partie un peu

sans demander mon reste.

Tu t'es habillée et t'es partie de la soirée ?

Non, non, pas de la soirée parce que campagne, maison.

On était tous coincés ensemble.

Je me souviens pas trop du reste de la soirée,

mais c'était pas...

Dans mon souvenir, c'était pas top top

parce que du coup, mes potes, elles étaient là.

Mais qu'est ce que t'as fait ?

J'ai fait...

Crac, crac !

Y avait rien de grave ?

Je sais même plus si les gens s'inquiétaient tant que ça pour moi.

Il était déjà tard, donc je pense qu'on a dû finir par aller se coucher.

Bon, c'est plutôt cool qu'au final, je me souvienne plus de l'acte en lui même

que de ce qu'il y avait autour ce jour là.

Mais j'avoue que la fin de la soirée, je m'en rappelle pas.

Tu t'es pas couché avec cet ami avec qui t'as eu un rapport ?

Non, tu te rappelles pas ?

S'il y a eu des câlins après, vous vous êtes retrouvés après ?

Non, pas du tout.

Non, je crois pas.

Tu en as parlé avec lui après de ça, de comment il l'avait vécu lui ?

Parce que du coup, ça a dû être bizarre pour lui aussi.

Ouais, alors après, ça a été compliqué du coup

parce qu'on était dans cette même bande d'amis

que c'était un peu...

Enfin voilà, le lundi, quand tout le monde retourne au lycée,

on fait les débriefs de ce qui s'est passé en soirée.

Donc ça avait été vraiment une soirée du n'importe quoi.

Il s'était passé plein de trucs drôles.

Du coup, en fait, ma première fois a été un peu inclue

dans les trucs drôles de la soirée dont tout le monde parle en déconnant.

Et du coup, nous, on était juste super gênés l'un par rapport à l'autre.

Enfin voilà, on était sobres cette fois.

Fallait qu'on se revoie sobres avec tout le monde.

J'avoue que je pense que j'ai pas été très sympa avec lui

parce que je l'ai évité.

Et après, en fait, pendant plusieurs soirées,

on s'est réembrassés et moi, j'étais genre mais non, mais non,

je l'ai pas mal repoussé, alors que je pense du coup,

je lui ai fait du mal à ce moment là.

Mais en même temps, je savais qu'émotionnellement,

je ne pouvais pas du tout m'engager dans un truc.

Oui, c'était involontaire de ta part.

Je ne pouvais pas du tout avec lui.

Donc, on n'en parlait pas vraiment.

Enfin, on a eu des discussions bourrées de qu'est ce qui se passe entre nous?

Et c'est toujours un de mes très bons amis, voire mon meilleur ami.

Donc, on en a reparlé cet été.

Et c'est lui qui est venu me poser la question, en fait,

parce que je pense qu'il m'a vu mal.

Donc, j'espère qu'il m'en a pas voulu pour toutes les galères et tout.

Mais du coup, là, cet été, il m'a demandé.

Mais du coup, on n'en a jamais reparlé.

Mais tu regrettes pas?

Je me souviens aussi à l'époque, avoir une conversation avec lui

où j'étais écoute, je ne suis pas capable de t'expliquer où j'en suis dans ma tête.

Mais par contre, je peux dire que je regrette pas.

Mais en fait, j'ai mis longtemps à savoir si je regrettais ou pas.

Alors tu vas m'expliquer pourquoi du coup?

Parce que là, on en est au stade où le lundi matin, on arrive au lycée

et tout le monde débrief et on raconte que machin a vomi sur le canapé

et que Félicie a fait sa première fois.

Ils n'étaient pas au courant que c'était la première fois?

Si, si, si, si.

Et donc, qu'est ce qui se dit? Comment ça se passe?

En fait, j'étais à l'internat.

Donc, le moment dont je me souviens très bien, c'était le midi.

Parce que bon, voilà, dans la cour de récré,

les gens restent assez tempérés sur les questions qu'ils posent.

Mais à l'internat, on se retrouve toutes les filles entre nous.

Et dans ce groupe d'amis, j'étais une des premières à faire sa première fois.

Et du coup, il y avait beaucoup de questions assez crues.

Je ne me rappelle pas précisément,

mais des questions de filles qui n'ont pas fait leur première fois

et qui veulent savoir.

Genre comment ça se passe? Est ce que ça fait mal?

Est ce que tu as saigné? Ce genre de choses?

Ouais, voilà.

En soi, ce n'est pas forcément gênant, mais là, c'était juste pas le moment.

Et c'était aussi mélangé à plein de réflexions de

mais pourquoi avec lui?

Il y avait aussi des copines à qui je rabâchais les oreilles

sur le mec dont j'étais amoureuse, tout ça, qui était en mode

mais voyons, tu disais que tu voulais attendre le mec que t'aimes

et maintenant tu fais ça.

C'était beaucoup de pression et de questions et de jugement

sur mon choix et sur la personne avec qui j'avais fait ma première fois.

Du coup, je me suis un peu sentie dépossédée de l'action en elle-même.

Parce que tout le monde me donnait son avis sur ce que j'avais fait.

Et du coup, moi, j'étais juste là.

Bon, j'ai bu, j'ai fait un truc.

Je le voulais, mais est ce que c'était bien ou pas?

J'avais vraiment plein de questions et ma meilleure amie, elle n'était pas à la soirée.

Donc, je pense que c'est pour ça aussi.

Pendant la soirée, je ne me rappelle pas ce que j'ai fait après,

parce que je pense que j'avais juste besoin de cette oreille à qui parler.

Et le lundi, je me souviens très bien de vouloir aller la voir

et sentir, je dois lui dire, mais elle va m'en vouloir, elle va me juger.

Parce que j'avais senti ça de la part des autres.

Et au final, quand j'ai réussi à lui dire, elle était complètement OK.

Et là, j'ai trouvé une oreille plus attentive.

Mais il y avait quand même un peu de difficulté à digérer la chose.

Et en fait, aussi parce que deux semaines après,

j'ai couché avec un autre mec aussi en soirée.

C'était un mec d'un autre lycée où j'avais aussi pas mal d'amis.

Un peu même schéma où je bois, je danse.

Je sens que le désir montait en moi.

Ce mec là dansait un peu vers moi et là, je me dis OK, je fonce

et on s'éloigne et on couche ensemble.

C'était une beaucoup plus grosse soirée, soirée plus salle des fêtes,

50, 60 personnes que je connais plus ou moins de vue

parce que je n'étais pas dans leur lycée.

Ça, c'est sûr qu'on l'avait fait parce qu'en fait, on n'a pas été très malin,

mais on était dans un village et on s'est éloigné

en pensant rentrer dans un parc.

En fait, c'était une propriété privée.

Et le lendemain, la propriétaire s'est plainte

d'avoir retrouvé un préservatif dans son jardin.

Et déjà, elle a retrouvé un préservatif.

Il faut saluer le geste.

Du coup, c'était

c'était l'épisode drôle de la soirée.

Encore une fois, en fait,

ce qui s'est passé, c'est que là, c'était du coup pas mes amis proches

qui le savaient, c'était vraiment un cercle de personnes beaucoup plus large.

Tout le monde en parlait.

Et moi, je n'étais pas au premier feu de ça parce que ce n'était pas mon lycée.

Mais j'ai beaucoup de mes amis qui étaient dans ce lycée,

qui venaient me parler derrière et qui me disaient mais Félicie, on parle de toi.

Et on me disait oui, donc lui, on dit super, il a chopé Félicie.

Apparemment, c'était cool de me choper parce que j'étais bonne.

Et en fait, derrière, sur moi, c'était pas du tout la même chose

qui se disait. C'était

ah, en plus, elle la suçait vraiment.

Quel cochonne, blablabla.

En fait, je ne sais pas trop pourquoi, mais alors que j'avais couché avec

deux mecs en deux semaines, tout le monde me collait déjà l'image.

Enfin, même ce mec là, il ne pensait pas que c'était...

Quand j'ai fait ma première fois, il ne pensait pas que c'était ma première fois.

J'avais déjà l'image de la fille à l'aise.

Et en fait, parce que j'étais à l'aise, on pensait que j'avais déjà fait plein de trucs.

Et ça s'est ajouté sur les on-dits de l'époque.

Et en fait, il y a ce qu'on a cru, les informations qu'on a cru avoir aussi.

Et c'est créé une réputation, quelque chose comme ça.

Ouais, bah une réputation,

Réputation qui n'était pas forcément dans mon lycée,

parce que je pense que ma première fois avec mon ami, c'était vraiment dans notre cercle d'amis.

Et mes amis ne me collaient pas une réputation.

Enfin, c'était plus...

Elles me voyaient comme la fille qui avait fait sa première fois en soirée.

Mais on ne peut pas vraiment dire que c'est une réputation, puisqu'elles me connaissaient au-delà de ça.

Par contre, dans l'autre lycée,

où j'étais quand même confrontée avec des gens qui m'ont fait des choses,

dans l'autre lycée,

où j'étais quand même confrontée régulièrement avec des gens de ce lycée,

oui, je pense qu'il y avait une réputation, parce qu'en fait, en plus, ils ne me voyaient pas.

Donc, c'était super facile de dire des trucs sur moi.

Le mec dont j'étais amoureuse, que je voyais par intermittence, il était dans ce lycée-là.

Donc, j'étais en plus la fille avec qui il pseudo-trompe sa copine.

Enfin, moi, je ne savais jamais quand il était avec ou pas.

Donc, voilà.

Et du coup, je pense que j'avais une réputation dans ce lycée.

Il y avait pas mal de gens qui savaient mon nom et qui savaient ma tête

sans m'avoir jamais parlé.

Comment tu as réagi à ce moment-là ?

Alors, je n'ai pas arrêté d'aller en soirée.

J'ai continué à aller en soirée.

Pareil, l'autre garçon, à chaque soirée, il revenait, donc on s'embrassait.

Et après, en fait, je continuais à aller en soirée, ça, je ne me suis pas interdit.

Mais par contre, aller plus loin avec les mecs, je me le suis interdit, je pense.

J'ai un peu réagi par défis, je pense, où ça n'allait pas.

Donc, mes amis proches pouvaient leur en parler,

mais sinon, je ne voulais absolument pas me démonter.

Rien que le mec dont j'étais amoureuse, c'était un tombeur.

Et être un tombeur, c'était cool.

Et en gros, je pense qu'à ce moment-là, je me suis dit,

OK, je vais être une tombeuse.

Et c'est aussi le moment où je me suis un peu sensibilisée au féminisme.

Parce qu'en fait, vraiment, le sentiment profond que je ressentais à ce moment-là,

c'était l'injustice, vraiment, de me dire, en fait, ce que je fais,

il y a plein de gens qui le font.

Et juste parce que je suis une fille, c'est jugé négativement.

Alors que, voilà, j'écoute mes envies, je fais ce que je veux.

À ce moment-là, j'avais vraiment une envie de continuer à choper.

Et en même temps, j'avais du mal à le faire, quoi,

parce que quand j'étais saoule, ça allait, je me sentais bien,

je me sentais libre, mais sinon, le reste du temps,

j'avais peur de l'étiquette qui coulait à ma peau.

On va faire une petite pause avec, enfin, la première pause de cette émission,

avec le jeu Je N'ai Jamais.

Ça va être un J'ai Déjà,

donc à l'opposé de ce jeu à boire bien connu.

Et j'en profite pour faire une petite parenthèse,

qui est, bien sûr, on boit avec modération, qu'on soit adolescent ou adulte,

évidemment, parce que c'est jamais bien de trop boire.

Alors, non, je n'ai jamais.

Mais je me suis renseignée sur le sujet,

parce que j'ai envie de donner le plus de plaisir possible à mon partenaire actuel

et que je pense que ça peut être bien pour lui.

Mais il n'est pas encore prêt, donc voilà.

Donc c'est une préparation bien avant même la discussion de couple.

J'ai déjà été sodomisée.

Oui, c'était une bonne expérience.

Oui, la soirée dans son ensemble était une bonne expérience.

C'était un one night stand,

donc ça m'a un peu surprise de dire oui comme ça, spontanément.

Mais je pense qu'en fait, c'était la meilleure façon que ça arrive,

parce que du coup, il en avait vraiment envie et il savait bien s'y prendre.

Donc ça, c'était sympa.

J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.

Comme je sais que les préservatifs, ça compte dans le matériel.

Je pense que le souci principal que j'ai eu, c'est les mecs qui négocient pour la mettre

ou ne pas en avoir et avoir très envie de continuer quand même.

Du coup, ça mène à des conversations pas très sympas et à des rapports non protégés.

Et ça, c'est mal.

Figure-toi que c'est la première fois depuis le début de l'émission

qu'on nous donne ce souci de matériel.

D'habitude, c'est toujours la capote qui craque.

Et c'est vrai qu'on parle jamais de ce souci de matériel qui est la personne avec qui on est,

négocie pour ne pas mettre de capote,

alors que c'est vraiment, à mon avis, plus souvent que la capote qui craque.

Et du coup, merci beaucoup d'avoir souligné ce vrai souci de matériel et de partenaire.

J'ai déjà pensé à ma liste de cours pendant le sexe ou à mes cours.

Je crois pas à ça.

Tu penses à ce qui se passe ?

Ouais, quand même.

Quand ça arrive, je suis contente.

Ou si ça va pas, j'arrête.

Mais non, pas de cours pendant le sexe.

J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.

Oui.

Une personne connue ou une personne que tu connaissais ?

Non, une personne que je connais.

En fait, je voyais deux garçons en même temps,

mais il n'y en avait qu'un des deux avec qui je couchais.

Mais ça m'excitait pas mal de penser à l'autre.

Voilà, du coup, je suis tout à fait OK avec ça.

Enfin, sur le moment, c'était vraiment cool.

Après, maintenant, c'est plus...

Enfin, c'était vraiment lié à la situation.

C'est pas quelque chose dont j'ai besoin pour être excitée.

Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.

Ça, oui, c'est pas forcément tant l'endroit.

Mais en fait, quand j'étais plus jeune,

ça a duré assez longtemps n'étant pas vraiment bien renseignée

sur ce qu'est la masturbation.

Je ne pensais pas que ce que je faisais était de la masturbation.

Du coup, je me frottais dans mon lit.

Et ça, quand j'étais petite, je le faisais avec ma soeur,

ma cousine, mes cousins.

Et en réfléchissant, ça a bien dû durer jusqu'à l'internat.

Là, je devais être un peu plus consciente de ce que je faisais.

Quand 5 jours sur 7, on est dans des chambres collectives,

on a quand même envie parfois.

Du coup, c'est pas vraiment idéal, mais quand on a besoin.

Donc, c'est plus des endroits avec du monde.

Oui, c'est plus ça.

Le fait qu'il y ait du monde, c'est pas idéal, mais je l'ai fait.

Peut-être que les gens qui étaient là le l'ont fait aussi.

Surtout à l'internat, on peut imaginer.

Exactement.

Je leur souhaite en tout cas.

Moi aussi.

J'ai déjà éjaculé.

Non, jamais.

C'est quelque chose sur lequel tu t'es renseignée aussi ?

Ouais, aussi.

J'aime bien me renseigner sur le sur le surf.

Il faut se renseigner, c'est important.

J'ai à peu près compris comment ça marche.

Après, j'ai jamais...

Apparemment, on a envie de faire pipi un peu avant.

Même cette sensation, je ne l'ai jamais vraiment eu dans mes orgasmes ou quoi.

Donc bon, ça peut être marrant de creuser par là,

mais c'est pas non plus un truc où je me dis, il faut que je le fasse à tout prix.

Après, je serais curieuse d'essayer de le faire sur une fille.

Alors, Félicie, on peut dire que tu as été slut-shamed au lycée.

C'est un peu ce que tu as vécu.

C'est comme ça qu'on le définit en France.

On n'a même pas techniquement de mots.

C'est un peu ce qu'on dit chez les féministes.

C'est qu'on dit pour un homme qu'on est un donjon.

Et pour une femme, il n'y a pas d'équivalent.

C'est un peu pareil avec le slut-shaming.

On emprunte aux États-Unis, au Canada, des termes.

Et on n'a pas encore d'équivalent alors qu'on vit dedans.

Et je pense qu'il faudrait peut-être le redéfinir,

parce que quand j'en parle avec mes amis,

il y en a plein qui me disent, quoi ?

Alors, c'est quand tu as des expériences sexuelles

ou même des fois quand tu n'en as pas.

Et que les gens te mettent cette étiquette sur le front de la fille qui couche.

Et tu te retrouves à souffrir, à avoir des surnoms,

à être jugée et en l'occurrence, à être moins prise au sérieux sur des choses.

Ou à te faire draguer par des gros relous

qui ont défini que tu étais la fameuse fille qui couche.

Et parce que le fait de coucher serait donc mal.

Une chose honteuse.

Alors que les mecs avec qui tu as couché, ça, ça va.

C'est même plutôt classe.

Alors du coup, toi, ta réponse au slut-shaming,

c'était donc le défi, comme tu nous l'as dit avant.

Et là, tu décides un peu d'accumuler les expériences ?

Ouais, du coup, ça m'a quand même pris du temps.

Il y a eu un peu...

Jusqu'à la fin de la terminale, quoi.

Et après, avec l'été suivant,

je me suis dit, bon, allez, on recommence à s'amuser.

Mais du coup, j'étais un peu dans une situation ambivalente

d'être la fille qui séduit.

Alors qu'en fait, derrière, j'avais deux nuits de folie derrière moi seulement.

Donc techniquement, j'étais quand même un petit peu paniquée encore.

Mais je voulais garder cette image de fille qui s'assume.

Comment tu rencontres tes partenaires ?

Donc après le lycée ?

Bah du coup, ce qui m'aidait à avoir confiance en moi,

c'était quand j'avais bu un peu.

Donc voilà, j'ai eu des histoires en festival

où des mecs rencontrés dans un bar, on discute,

on s'entend bien, on décide de rentrer ensemble.

Et il y a un mec en particulier.

Donc j'ai eu aussi pas mal d'histoires foireuses

parce que les coups d'un soir, ce n'est pas idéal.

Les mecs ne sont pas...

Je pense que c'est lié au fait que moi,

je me présentais comme une fille qui voulait du cul.

Mais du coup, j'étais face à pas mal de mecs qui avaient des pannes,

des problèmes de mi-molle.

Ou alors l'alcool en festival.

Il y avait l'alcool, le mélange des deux.

Mais ça m'est arrivé quand même un nombre record,

un nombre record comparé à mes amis.

Du coup, je me suis dit peut-être que...

J'ai un mec qui m'a dit un jour que oui,

c'était parce que je l'impressionnais.

Je me dis bon, OK, c'est peut-être lié.

Et il y a un mec avec qui je me suis dit,

OK, là, j'ai envie que ça aille un peu plus loin

parce qu'au fond, j'avais quand même encore un peu envie d'amour.

Et du coup, il y a un mec qui était dans mon lycée

que j'ai revu après le lycée.

Donc voilà, on s'est embrassé à une soirée

et puis après, on s'écrivait tout le temps.

Donc j'avais invité à venir chez moi.

J'avais eu mon appart entre temps, j'avais déménagé en ville.

Et donc j'ai envie de passer une soirée chez moi

et puis on couche ensemble.

Et c'était la première fois que je couchais sans alcool.

C'est pour ça que c'était un peu une étape.

Alors là, il faut que tu me dises, t'avais quel âge ?

C'était quand ?

Là, à ce moment-là, j'avais 18 ans encore.

Et t'avais eu combien de partenaires avant ?

À peu près.

4, 5.

Et c'était la première fois sans alcool ?

Ouais.

Ça t'a fait quoi ?

J'étais très stressée avant.

Aussi parce que du coup, j'étais pas habituée au date.

C'était vraiment, on est en soirée, je suis avec mes amis

et puis là, il y a une situation qui se présente.

Là du coup, c'était, je suis chez moi, je me prépare, je l'attends.

Tu fais un petit dîner et tout ?

Ouais, carrément, on sait pas sauter dessus direct du tout.

Je pense qu'on était les deux stressées.

Donc je me souviens être au téléphone avec ma cousine juste avant,

être bien stressée.

Et puis la soirée se passe très bien.

Il joue au mec, il savait qu'il allait dormir chez moi

parce que lui, il était en prépa, en internat à ce moment-là

et l'heure était largement dépassée pour y retourner.

Mais il faisait genre, je reste sur le canapé.

Donc il mettait dans la position de le provoquer pour qu'on aille au lit, blablabla.

Mais c'était très bien, ça m'allait très bien comme jeu de séduction.

On couche ensemble.

C'était juste après les vacances de Noël

et vraiment toutes les vacances de Noël, on s'était chauffé et tout.

Donc ça se passe.

Et moi, j'étais vraiment très contente de la situation générale.

Je me disais, il y a moyen que ça continue.

Et en fait, dans les jours qui suivaient, je me suis pris une douche froide

parce qu'il m'a dit quasiment texto, bon ça fait quelques années,

donc je ne peux pas jurer que ce soit mot pour mot,

mais je ne peux pas me mettre en couple avec une fille comme toi.

Il t'a trouvé trop détendue avec le sexe ?

Je ne sais pas en fait.

Tu ne sais pas ce que ça veut dire ?

Je ne sais pas ce que ça veut dire.

Le seul truc que je sais, c'est qu'on était dans le même lycée.

Peut-être qu'il savait des trucs sur moi à ce moment-là.

Je ne sais même pas ce qu'il pouvait savoir comme truc

entre la vérité ou des trucs qui n'étaient pas la vérité.

Peut-être que parce que j'ai couché le premier soir,

mais moi, je ne voulais pas y croire à ça,

au fait que parce qu'on couchait le premier soir,

on n'était pas bonnes à marier.

Enfin vraiment, je n'y croyais pas en fait et j'étais naïve.

Et ça, ça m'a bien remis la tête dans des idées un peu noires.

Mais après, je l'ai revu ce mec et je lui ai un peu dit ses quatre vérités

et il s'est excusé après coup.

Ce n'était pas un message aussi ce qu'il a dit,

donc peut-être qu'il a parlé un peu vite,

mais je lui ai fait remarquer que cette phrase était vraiment très violente.

Après cette déconvenue, cette espèce de...

Bah ouais, hyper violent en fait.

Enfin j'imagine que t'as pu t'imaginer te mettre vraiment en couple,

que vous avez échangé, qu'il y avait un truc qui se passait.

C'était quoi ta réaction après à ce moment-là ?

Du coup, je me suis dit bon, on va continuer à choper.

En fait aussi, j'étais en prépa aussi

et je préparais du coup un concours pour la fin de l'année.

Et du coup, j'avais la perspective de changer de ville après.

Là, j'étais encore dans une assez petite ville

où il y avait pas mal de gens qui étaient des deux lycées

où j'avais eu une bonne réputation.

Entre guillemets.

Du coup, j'attendais avec impatience de changer de ville

et de faire des nouvelles rencontres.

Et après en fait, grande école égale réputation très facilement.

Donc finalement, je me suis vite mise en retrait de ça

parce que j'ai vu d'autres personnes à qui c'est arrivé de se faire slut-shaming.

Et là, je me suis dit OK, je vais pas choper dans mon école.

T'as chopé à côté ou plus du tout ?

Ouais, j'ai chopé à côté, ouais.

Ben disons que les vacances, c'était pas mal.

C'était toujours en festival ou en soirée, dans des bars ?

Ou t'as fini par avoir une sorte de méthode ?

Non, j'ai aussi...

En fait, je pense que le fait d'avoir une première fois

où il y avait de la bienveillance et des sentiments amicaux,

mais pas de sentiments amoureux.

J'ai vraiment développé ma sexualité

sans avoir besoin du sentiment amoureux.

Et en même temps, ayant été jugée,

j'avais quand même besoin de situations où je me sentais conforte avec l'autre.

Du coup, j'ai couché avec des potes.

Alors pour pas se faire juger, c'est peut-être pas le truc le plus génial.

À moins que ce soit des super bons potes. Ils ont été cools ?

Euh...

Pas trop ?

Ben en fait, c'était vraiment super compliqué.

J'ai couché avec le meilleur pote du mec dont j'étais amoureuse avant.

Donc...

Non, il a été cool.

Je sais pas trop. J'ai pas trop de recul sur ce point.

Je sais pas si ça serait...

Alors, je juge pas du tout cette situation parce que...

Tu pensais encore à ce type des fois ?

Il faisait encore partie de ton imaginaire ?

Oui.

J'étais fantastique.

Le prince charmant est resté jusque-là en toi ?

C'était pas le prince charmant, mais en plus du défi,

il y avait un peu la revanche.

Après, c'est pas pour ça que j'ai couché avec son meilleur pote.

C'est parce que c'était aussi un de mes très bons potes.

Et en gros, on était les trois copains depuis longtemps.

Et c'était eux qui avaient mis le grappin sur moi

avant qu'il se passe un truc avec chacun séparément.

Donc les deux avaient envie de me pécho.

Et du coup, les deux l'ont fait.

Et moi, j'ai dit bon, ben ok.

Tu le regrettes pas ?

Non, je le regrette pas.

Je le regrette pas, mais j'arrive pas trop à...

Enfin, ça reste quand même compliqué.

Il y a sans doute des non-dits encore là-dedans.

Donc je peux pas vraiment dire si...

On a tous été sympas les uns avec les autres dans cette histoire.

Qu'est-ce que tu penses que tu cherchais à l'époque ?

Donc après une expérience un peu de chope,

puis une déconvenue amoureuse presque,

du coup, en tout cas de prémices d'amour,

et puis de nouveau de la chope.

Qu'est-ce que tu penses que tu faisais à cette époque-là ?

T'étais en train de te construire, t'étais en train de te chercher

ou t'étais en train d'essayer d'être plus forte que le système ?

Et est-ce que tu y es arrivée surtout ?

Je pense que complètement, j'étais en train de me construire

parce que quoi qu'on fasse, ça nous construit après.

Du coup, c'était vraiment aussi pour essayer de combler mon manque de confiance en moi.

Ou du coup, au final, je ne faisais pas tant pour moi mon propre désir, mes besoins,

mais aussi pour me prouver que j'étais plus forte que le système.

Et parce que voir que j'étais désirée,

ça me permettait de m'aimer moi-même

parce qu'à un moment donné, quand les gens nous jugent,

enfin quand les gens m'ont jugée, je me suis aussi jugée.

Et puis après aussi, du coup, j'étais quand même vachement dans des one-night-stands

ou des mecs que je voyais avec du temps entre.

Et du coup, j'avais envie de découvrir mon plaisir aussi.

Ça par contre, j'étais assez frustrée à ce niveau-là

parce que j'ai plein d'histoires drôles à raconter,

mais ce n'était pas forcément le pied sexuellement.

Et j'ai aussi réalisé à un moment donné

que ça boostait ma confiance en moi et mon égo sur le moment.

Mais après, il y avait toujours des gros downs derrière.

Donc, j'ai essayé de chercher mon désir.

Parce qu'à un moment donné, j'ai failli...

Enfin, je voulais choper un de mes potes aussi que je venais de rencontrer.

Donc, on était un peu dans ce moment ambigu.

Et en fait, lui, il me considérait comme une pote.

Et je l'ai compris avant de moi faire le premier pas.

Et ça m'a déçue.

Et après, je me suis dit, non, mais c'est juste parce qu'il était là.

Il ne faut pas que tu ailles vers un mec parce qu'il est là.

Mais il faut que tu cherches quel mec te convient.

Du coup, j'ai réalisé encore vachement le prince charmant de l'époque,

avec qui il y avait pas mal de non-dits qu'on a réglés avec le temps.

Mais il nous a fallu du temps.

Et du coup, ça fait que pendant ce temps,

j'avais du mal à savoir quel type de personne je désirais.

Parce qu'au fond, il y avait un peu toujours lui derrière.

Tu as fini par trouver ?

Oui.

On va maintenant parler de ton imaginaire sexuel et érotique

en abordant les oeuvres qui ont accompagné ton éducation au sexe.

Oui.

Quel est le livre qui t'excite ?

C'est un livre de Belinda Cannon,

et ça s'appelle Petite éloge du désir.

Tu sais pourquoi il t'excite ? Tu peux nous en parler un petit peu ?

C'est un essai philosophique sur le désir.

Et en même temps, elle raconte aussi des fois assez concrètement ses relations sexuelles.

Donc, il y a à la fois l'aspect concret de lire des zébas et de se reconnaître dedans,

mais même dans la manière dont elle décrit le désir,

ça m'a vachement aidée à écouter mon propre désir.

Elle décrit super bien toutes les étapes du désir

et juste la manière de le lire.

Ça résonne en moi et après, j'ai du désir.

Tu t'en sers un peu comme outil masturbatoire ou pas du tout ?

Non, pas du tout.

En fait, je l'ai découvert il n'y a pas longtemps du tout, ce livre.

Et je l'ai vraiment savouré.

Après, je l'ai lu une fois en famille.

J'étais dans le salon en famille et là, je me suis dit,

en fait, non, je vais le relire plus tard.

Et je pense que ça va être plutôt mon livre de chevet.

Après, peut-être que des fois, je le referme, je me masturbe.

C'est possible que ce soit arrivé.

Écoute, si tu veux garder ton jardin secret, je respecte.

Le film qui te fait vibrer ?

Alors, c'est Mademoiselle de Park Chan-woo.

Donc, c'est un thriller érotique, une histoire d'amour lesbienne.

C'est un petit peu un spoil de dire ça.

C'est compliqué parce que c'est connu pour ça aussi.

Effectivement, on est dans un drame thriller coréen

à tiroirs avec beaucoup de retournements de situations.

Et d'ailleurs, le film se retourne totalement à un moment

et on revoit les scènes du film en comprenant ce qui se passe vraiment.

C'est très psychologique, mais effectivement, dans ce film,

et c'est connu pour ça, c'est pas trop un spoil.

OK, ça va.

Il y a des scènes lesbiennes assez incroyables, très troublantes.

Et je pense qu'en fait, la manière dont le film est construit

est vraiment super et très excitante, comme on est excité devant un thriller.

Et ça m'a mis dans une condition pour encore plus être excité,

sexuellement parlant, face aux scènes de sexe.

Je pense que c'est le combo des deux qui m'a fait vibrer autant.

T'étais prête à voir ces scènes de sexe, t'étais dans les bonnes conditions.

C'est vrai que le film crée, on se laisse balader.

En fait, on est vraiment pris par la main, par le réalisateur.

Et les femmes sont belles, les images sont belles.

C'est un film assez magnifique, qui était au Festival de Cannes.

Je suis obligée de te poser une petite question, parenthèse,

mais tu t'es définie comme hétérosexuelle et ça fait déjà deux fois que tu me parles

de faire des choses avec des femmes.

Est-ce qu'il y a quelque chose à explorer par là ?

Est-ce que c'est quelque chose auquel tu réfléchis ?

Quand j'étais ado, je me suis posé la question de

OK, quelle personne m'attire ?

Je n'ai jamais éprouvé de désir pour une femme au point de vouloir aller la séduire,

alors que pour les hommes, je suis plutôt du genre à faire le premier pas.

Mais ça pourrait arriver.

En tout cas, dans ton imaginaire sexuel et dans ta façon d'aborder le sexe,

les femmes sont là.

Oui, ah oui, oui.

Quand tu te masturbes aussi ou pas du tout ?

Très ponctuellement.

Après, je me masturbe beaucoup en pensant à des films.

Les oeuvres, elles sont quand même importantes dans le moment.

Du coup, ça peut arriver que je pense, par exemple, Mademoiselle,

je pense que j'ai déjà pensé aux femmes.

Après, des femmes que je connaissais vraiment,

ça peut arriver une fois ou deux, mais c'est...

Voilà, je ne sais pas.

À explorer ?

À explorer.

Selon l'expérience ?

Oui.

L'image qui te donne des frissons de plaisir ?

Alors ça, j'ai eu plus de mal à trouver.

Je pense que je raisonnais plus en partie du corps.

Du coup, c'est carrément les fesses.

Parce qu'en plus, les fesses,

ça peut être les mêmes, plus ou moins, que ce soit un homme, une femme.

C'est très universel.

On en a tous.

On en a tous.

Voilà.

Et du coup, j'ai pensé...

Enfin, les statues, les tableaux, s'il y a des belles fesses.

Voilà.

Et il y a des tableaux de Chilé où il y a des très belles fesses.

Mais je ne saurais pas donner un titre en particulier.

Est-ce qu'il y a des fesses de mecs que tu as rencontrés en un soir ou dans un bar ?

Oui.

Où tu t'es dit « j'y vais parce que vraiment, ces fesses, c'est incroyable ».

Non, je n'y suis peut-être pas allée pour les fesses.

Mais par contre, il y en a plusieurs et il y en a un en particulier qui faisait du rugby.

Je l'ai découvert après, mais ça a expliqué beaucoup de choses.

Le matin, il se rhabillait et là, je voyais ses fesses.

Et je t'ai dit « non, mais il ne peut pas partir.

Ce n'est pas possible ».

Tu as eu une seconde fois avec ces fameuses fesses de rugbyman ou pas du tout ?

Non, c'est resté en souvenir.

Mais tu les as vues ?

Je les ai vues et je les ai agrippées aussi.

Elles restent comme ça dans l'histoire.

Elles ont marqué l'histoire.

On en parle aujourd'hui.

Elles sont encore plus belles comme ça, sans doute.

La musique qui te met le mieux dans l'ambiance ?

Alors, c'est « The Weekend », « The Morning ».

Donc la chanson, c'est « The Morning ».

Dans les tracks-idées de Konbini, les gens disent souvent « The Weekend ».

Et du coup, dans mes relations avec quelqu'un d'autre,

je n'ai pas forcément besoin de musique ou envie de musique.

Mais tout seul, des fois, ça m'aide quand je suis un peu stressée

de me mettre dans l'ambiance avec moi-même.

Et du coup, je me suis dit « bon, The Weekend, apparemment, c'est bien ».

Et je confirme du coup que « The Morning », « The Weekend »,

pour moi-même, avec moi-même, c'est très bien.

Une bonne playlist de masturbation.

Je ne sais pas si on leur a dit souvent,

mais c'est toujours un compliment qui fait plaisir.

J'ai toute une playlist, du coup.

C'est vrai ? Tu as une playlist masturbatoire ?

Non, je ne l'ai pas créée en tant que telle,

mais j'ai plusieurs chansons qui reviennent.

Est-ce qu'il y a des trucs de la honte dedans ou c'est tout est class ?

Est-ce qu'il y a des trucs de la honte ?

Non, je pense que c'est plus des trucs électro-pop.

Pas avec des gens qui chantent ?

Enfin, pas forcément avec des voix,

genre tu n'as pas un Céline Dion qui passe ou un Francis Cabrel ?

Non, « The Weekend », il a quand même une voix.

Mais non, plutôt des trucs en anglais,

parce que, par exemple, j'adore Juliette Armanet, « Je te sens venir ».

Mais je crois que je ne me suis jamais masturbée dessus,

parce que je fais trop attention à sa voix.

Il faudrait peut-être que je la désire, elle, pour...

Je comprends tout à fait.

Puis en plus, il y a un truc avec le français.

C'est vrai, c'est quelque chose qu'on m'a souvent dit.

Ça crée une interférence, en fait.

On se concentre sur les mots et comme on les comprend mieux,

ça bloque, ça met trop d'informations.

Donc, je comprends tout à fait.

Le parfum qui réveille tes sens ?

Ça peut être une odeur, c'est pas grave.

Oui, mais je n'ai pas d'odorat ou presque pas d'odorat.

Du coup, en règle générale, je ne sens rien.

Et par moments, je sens des choses.

Et du coup, souvent, c'est très surprenant pour moi

et globalement désagréable.

Du coup, même à l'heure actuelle,

l'odeur de mon copain, je ne la connais pas.

Et ça m'est arrivé une fois, en plein sexe,

de sentir l'odeur du mec qui était une odeur de transpiration

somme toute banale.

Mais ça m'a quand même un peu freinée sur le moment.

Puis après, je me suis dit, bon, c'est bon, c'est normal.

Mais globalement, les odeurs, c'est plutôt

tu l'amour que excitant.

Parce que c'est un truc que tu ne connais pas bien.

Et du coup, quand ça arrive, c'est genre assez agressif.

Ouais, c'est ça.

On va aborder la dernière partie de cette émission

en parlant de ta dernière fois.

Oui, de tes dernières fois.

Est-ce que tu te rappelles de ta dernière fois ?

Oui.

C'était quand ?

C'était il y a deux semaines.

C'était avec qui ?

Avec mon copain actuel, qui est premier du nom.

Non, c'est mon premier copain.

Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?

Ça fait un an et demi.

Ça fait longtemps que vous êtes ensemble ?

Ça fait un an et quelques mois.

En sachant qu'on a commencé en étant sex friend.

Parce qu'on ne casse pas les bonnes habitudes.

Et comme quoi, ce n'est pas un schéma dans lequel on est enfermé toute la vie.

On peut se mettre en couple avec des sex friends.

Exactement.

Le cinéma l'a beaucoup raconté d'ailleurs.

C'est vrai.

Mais je ne suis pas Nathalie Portman ou Mila Kunis.

Ça ne s'est pas passé comme ça.

Cette dernière fois, c'était où ?

C'était quand ?

C'était comment ?

C'était chez moi, dans mon lit.

C'était très bien.

Je pense que maintenant, on se connaît bien tous les deux.

Du coup, j'ai pu, avec lui, au fil du temps,

cette dernière fois, être à l'image de tout ça.

Vraiment découvrir mon plaisir et avoir des orgasmes avec un partenaire multiple.

Donc, j'apprécie.

C'était pas tout à fait.

Parce que des fois, on est quand même un couple avec ses petites habitudes.

Là, on était un peu motivés tous les deux.

Plusieurs orgasmes, des pauses et on reprend.

J'aime bien quand il n'y a pas vraiment d'ordre.

Ça a duré longtemps ?

Franchement, je ne sais pas parce que je ne regarde pas l'heure.

Mais c'était vraiment fluide dans le sens où on peut se faire un câlin,

ensuite une fellation, ensuite pénétration,

ensuite on se refait un câlin parce qu'on est fatigué.

Et puis d'un coup, il fait des papouilles et il me retouche.

Là, je fais « par contre, tu sais que si tu continues, on va continuer ? »

Il fait « oui, oui ».

Et on continue jusqu'à ce qu'il ne doive prendre son train

parce qu'on est dans une relation à distance.

Du coup, souvent, les dernières fois avant les adieux sont plus intenses, mais écourtées.

C'est la première fois que tu fais du sexe en étant amoureuse ?

Avec une personne dont tu es amoureuse ?

Oui.

Ça change quelque chose pour toi ?

Oui et non.

Ça change parce que j'ai la garantie qu'on va se revoir

et qu'avec le temps, on peut se découvrir beaucoup plus.

Donc, il peut me faire beaucoup plus de choses.

Après, maintenant, si je fais l'amour avec quelqu'un,

enfin si je couche avec sans amour, je me donne quand même à fond.

Ça ne change pas la façon dont tu regardes son corps,

la façon dont on t'aborde, effectivement, la construction aussi.

Le fait que tu sais qu'il va y avoir une autre fois,

et puis plus tard, et puis peut-être six mois après, un an après, ainsi de suite.

Il y a sans doute beaucoup plus de tendresse quand même,

dans le sens où on peut juste se caresser et d'un coup, ça va s'enflammer.

Alors que si on rencontre quelqu'un pour du sexe,

ça va peut-être être plus direct

et il y aura moins de fluctuations entre tous les gestes du sexe possibles.

Il y a des trucs que tu as faits avec lui que tu n'avais jamais faits avant ?

Ou non ?

Je ne crois pas.

Avoir un orgasme, si, avoir un orgasme.

C'est quand même non négligeable.

Il ne fallait pas l'oublier, merde !

En fait, je dirais que ça peut être le même déroulé qu'avec quelqu'un d'autre,

mais c'est en mieux, en fait, parce que c'est lui,

parce qu'il ne va pas me lâcher si il sent que je ne suis pas satisfaite.

Après, évidemment, il y a aussi les « je t'aime ».

Il y a des moments où on se regarde dans les yeux et on se dit « je t'aime »,

ça oui, je ne le fais pas aussi, je ne le pense pas.

Donc ça, forcément, ça change.

Et des fois, du coup, c'est super excitant.

Après, ce n'est pas forcément ce dont j'ai besoin à chaque fois dans le sexe non plus.

Donc ça dépend vraiment des fois, en fait.

Ou des fois, j'ai vraiment l'impression de faire l'amour.

Et des fois, je suis là « oui, ben on me baise, quoi ».

Tu as encore envie d'autres gens ?

Oui.

Comment tu gères ça ?

Comment vous gérez ça ?

Au début, on a été sex-friend pendant un temps.

Et ensuite, on était dans la même ville, ensuite on a déménagé.

Du coup, c'était un peu « bon, ça s'arrête là ».

Et puis finalement, on a eu envie de se revoir.

Et donc là, on a commencé la relation à distance.

Mais moi, je lui avais dit que ce n'était pas possible d'être dans une relation exclusive.

Voilà, encore quelques peurs de l'engagement aussi.

Et parce que j'aime faire du sexe avec les gens.

Et même si quand on a des sentiments, c'est différent, la nouveauté est aussi excitante.

Du coup, on a été en relation libre pendant un moment.

Jusqu'à ce que lui, il me dise qu'en fait, il ne pouvait pas.

En sachant qu'on a vraiment le passé sexuel le plus opposé possible.

C'est-à-dire que moi, j'ai eu de nombreux partenaires et lui, il n'a eu que moi.

C'était sa première fois ?

Oui.

Et du coup, je comprends que moi, ça m'a pris du temps de vraiment trouver les personnes que je désire

et d'aller vers les personnes que je désire.

Et lui, ça lui a aussi pris du temps et pour le moment, il a trouvé moi.

Donc, je lui ai dit « Ok, je veux rester avec toi.

Donc maintenant, on est exclusif.

Mais à condition de garder la parole libre sur les deux.

Mais à condition de garder la parole libre sur les désirs qu'on a à côté.

Après, ce n'est pas pareil si je suis dans un bar et je me dis « Oh, c'est fait, celles sont jolies. »

que si je rencontre quelqu'un que je vois régulièrement et pour qui je pourrais vraiment avoir une attirance plus forte.

Et ou là, j'aurais peut-être plus de mal à ne pas vouloir construire quelque chose avec l'autre personne.

Et du coup, pour le moment, je suis quand même bien dans mon couple.

Donc, les autres désirs sont vraiment secondaires.

Ça a été bien pris le fait de prendre la décision à deux d'être en couple libre ?

C'est quelque chose pour lequel tu as le sentiment d'avoir été jugé aussi ?

Oui.

Ah oui, c'était le retour des petites remarques.

En fait, quand j'étais en couple libre, mais là, comme j'avais un peu l'expérience de me prendre des remarques,

j'ai essayé de ne pas en parler à tout le monde et de cibler les personnes avec qui c'était safe d'en parler.

Tu t'es protégée.

Oui.

Et par contre, vraiment, quand j'ai dit aux personnes qui savaient que j'étais dans une relation libre « Ok, maintenant, on est exclusif »,

il y a quand même pas mal de personnes qui ont fait « Ah, vous êtes un vrai couple ! »

Après, du coup, j'avais la patience de répondre avec pédagogie.

Et il y a des gens qui répondaient « Ah oui, c'est vrai ! »

Mais ouais, pas mal de remarques quand même sur le couple libre et des petites remarques comme quoi ça me passerait un jour.

Comment tu te sens aujourd'hui ? Tu te sens plus libre que quand tu as commencé ta vie sexuelle il y a six ans ?

Tu te sens plus sûre de toi ?

Oui.

Sur ce que tu veux, sur le fait que tu veux des choses pour toi-même ?

Ouais, ça c'est sûr. Au moins sur le plan sexuel, oui. C'est sûr.

Après, je pense que je suis fière de me sentir mieux maintenant et que du coup j'ai plus besoin de me mettre au défi.

Genre, mon défi est gagné.

Du coup, je me sens mieux par rapport à moi-même et par rapport au regard des autres.

Et là-dessus, j'ai relevé mon défi.

Mais après, je pense que j'ai un caractère curieux par rapport à la sexualité.

Et du coup, j'ai toujours de nouveaux défis et une curiosité par rapport à ça.

Après, le fait d'être dans une relation où je me sens vraiment bien, je pense que c'est propice à avoir ces nouveaux défis pour moi-même et avoir envie de les relever.

Je crois qu'on peut conclure là-dessus.

C'est très positif.

Je suis un peu émue parce que j'ai un parcours de vie un peu similaire.

C'est quelque chose que j'ai bien connu.

Cette adolescence difficile dans un contexte de beaucoup de jugements.

Cette difficulté à trouver sa place et du coup à prendre une place qu'on nous a un peu assignée.

Donc, je crois qu'on peut dire aujourd'hui que tu t'es trouvée et que tu as toujours été libre, mais que tu es plus libre que jamais.

C'est un message très positif à donner aux jeunes femmes qui seraient en train de traverser ça aujourd'hui ou qui ont traversé ça il y a quelques années.

Merci beaucoup, Félice, pour ça.

C'était Première et Dernière fois.

Si ce podcast vous a plu, n'hésitez pas à lui mettre 5 étoiles, à nous laisser un commentaire et à en parler autour de vous.

Tous les autres épisodes de Première et Dernière fois sont à retrouver sur Slate.fr et votre application de podcast préférée.

Vous pouvez aussi y écouter mes autres podcasts C'est compliqué et Lieux du sexe.

Si vous désirez témoigner dans Première et Dernière fois, vous pouvez envoyer un email à l'adresse première-dernière-fois-slate.fr.

Merci à Benjamin Septemours et Aurélie Rodrigues pour la réalisation et le montage.

Merci à Léo, qui se reconnaîtra.

Merci à toutes et à tous et à très bientôt.