Première & Dernière fois 01
Nous avons toutes et tous des premières et des dernières fois.
Et pour beaucoup, le cheminement entre les deux est une véritable aventure.
J'ai décidé de rencontrer des inconnus ou des presque inconnus, de partager avec
elles et eux de ses confidences intimes et de mesurer l'évolution de leurs désirs
entre la première et la dernière fois.
Lou se définit comme une femme cisgenre, arabe, cabile par son papa, et ronde.
Elle a 38 ans, vit à Paris, n'a pas d'enfant et elle est célibataire.
J'ajouterais que c'est une femme passionnée.
Lou est une trentenaire de son temps, consommatrice d'applications de rencontres, observatrice
d'une époque où la drague est productivisée, rentabilisée, tout comme le couple.
Si elle constate que, et je cite le titre d'un article qu'elle a signé sur le site
Huffington Post, il est quasiment impossible de trouver un homme pour une relation sérieuse,
elle cherche encore son équilibre, son bonheur, l'amour en somme.
Alors Lou, bonjour.
Je vais d'abord commencer par te demander si on peut se tutoyer ou si tu préfères
qu'on se vouvoie.
Bonjour et oui, on se tutoie.
Ma présentation, ça te va ? Ça me va très bien.
C'était quand ta première fois ? C'était à 23 ans, donc en 2003.
Et c'était avec mon premier copain.
Ça a été une relation longue après ? Oui, en fait, ça a duré 13 ans.
Quand je dis ça, en général, les gens font « mais non, 13 ans, ça existe ! ». Oui,
ça existe.
Et en fait, on a fait tout notre parcours ensemble à la fac, puis après nos premières
années au boulot, et on a grandi ensemble.
Et donc, c'était ma première fois.
Avant, j'avais fait des petits bisous, mais je voulais attendre vraiment d'aimer quelqu'un
sincèrement et que lui, même en retour, je ne voulais pas donner ma virginité au
premier comme ça.
Et du coup, lui, ce n'était pas sa première fois ? Non, non, non.
Et lui, il avait déjà une expérience.
Et quand je lui ai dit que j'étais vierge, ça l'a fait paniquer.
Il m'a dit « mais non, je ne veux pas prendre cette responsabilité.
Et quand même, et si je suis nulle, qu'est-ce qui va se passer ? C'est super important
la première fois.
Mais non, mais ça va être bien parce qu'on sait, mais qu'il n'y a pas de raison.
Et puis, si c'est pas super bien, la deuxième, elle sera mieux.
Et non, ça s'est très bien passé.
Elle a été organisée du coup ? Alors, il a fallu que j'insiste un peu parce
que vraiment, il voulait attendre le plus possible.
Donc, on a attendu, on a attendu.
Combien de temps ? Je pense qu'on a attendu quatre mois.
Quatre mois, quand tu as envie de quelqu'un, c'est long sa race.
Quand on parle de coucher le premier soir, coucher au bout de quatre mois, c'est le
bout du monde.
Oui, surtout quand on se voit tous les jours, on se voit à la fac, on fait plein de choses
ensemble et on s'embrasse et on va de plus en plus loin.
Et puis, on se dit « allez, allez, c'est bon là, je suis prête, là, t'as vu, je
sais faire plein de trucs.
Donc, on avait commencé à faire des petites choses, les préliminaires, comme on dit.
Et puis, à chaque fois, il s'arrêtait parce que ce n'était pas le bon moment
pour lui, il ne se sentait pas prêt à prendre cette responsabilité.
Et du coup, vous avez décidé d'un moment, ça s'est organisé ?
Plus ou moins, à un moment donné, je lui dis « allez, là, bientôt, on y va.
» Et puis, je ne sais pas, je l'ai forcé quand même.
Mais au bout d'un moment, je lui ai dit que j'étais vraiment prête et que c'était
le bon moment.
J'avais pris tout le matériel, donc préservatif, lubrifiant au cas où.
C'est aussi charge mentale, c'est au fille de s'occuper de ça.
Pourquoi ? Voilà.
Et donc, tout s'est très bien passé.
Et c'était où ?
C'était chez lui.
Parce que moi, à l'époque, je vivais chez mes parents et donc, on se voyait plutôt
chez lui.
Je n'avais pas imaginé faire ça ailleurs que chez lui.
Et tu as attendu jusqu'à 23 ans, mais tu avais une appréhension ou pas du tout ?
Mais alors, trop pas.
Mais pas du tout.
Je me disais « non, si tu aimes quelqu'un, ça se passe bien, point, c'est tout.
» Même si j'entendais des filles qui me disaient « ouais, surtout des copines qui
l'avaient fait bien avant moi.
Attention, tu vas sans doute saigner, ça peut te faire mal.
Il faut que tu sois quand même lubrifiée avant.
Et moi, je disais « mais je suis lubrifiée de base.
Donc, c'est quoi le problème ? C'est vous qui êtes sèche ? Comment ça se passe ? »
En fait, ça dépend des filles, ça dépend de ton cycle.
Et puis, ça dépend aussi de l'envie que tu as ou pas.
Et c'est vrai, quand on fait la première fois tôt, en général, on n'est pas trop
trop sûre de savoir si on a envie ou pas.
Et du coup, tu as attendu d'en avoir très envie.
Et tu l'as fait en ayant très envie.
Tu te souviens d'avoir eu du plaisir ?
Oui.
Parce qu'en fait, moi, j'avais une passion pour l'objet pénis.
Je trouvais ça sublime.
Je me disais « je veux voir quand ça rentre dedans, comment ça s'emboîte.
C'est fait pour, donc ça doit être trop bien.
» Et en fait, parce que moi, à la base, on en reparlera, mais quand je me masturbe,
je ne mets pas les doigts, je n'ai pas besoin.
Je suis un système de contraction.
Pour moi, ce qui rentre à l'intérieur, ça devait être ça en premier.
Puis après, il y aurait sans doute d'autres choses.
Et non, c'est trop bien.
Tu t'étais déjà masturbée avant cette première fois ?
Oui, bien sûr.
Je pense qu'il y a des filles qui ne le diront pas.
Mais moi, je me masturbe, je pense, depuis sans doute mon adolescence.
Je n'arrive pas à remonter plus loin.
À part peut-être la petite enfance où je me souviens de ma mère qui me disait « non,
tu feras ça dans ta chambre ».
Du coup, je me dis « qu'est-ce que j'avais fait ? »
J'avais dû prendre un coussin, le mettre entre mes cuisses.
J'avais trouvé ça super agréable.
Et en plein milieu du salon, tranquille, avec les frères et les soeurs, enfin tout
le monde.
Pourquoi penser que c'était gênant au début ?
Tu te dis que c'est agréable.
Tu es dans un cercle de confiance.
Et maman te dit « non, pas devant tout le monde dans ta chambre ».
J'ai ce souvenir-là.
Et puis après, plus rien.
Jusqu'à mes 15-16 ans où j'avais trouvé mon système de contraction coussin, pas coussin.
Et après, je m'étais fixée, vraiment peut-être un peu bêtement, je m'étais fixée en tête
que je perdrais ma virginité à 25 ans.
Pourquoi 25 ?
Parce que ça tombait en 2005 et que mon 5, c'est un chiffre rond.
Toutes mes copines disaient « mais ça n'a aucun sens, si tu rencontres quelqu'un avant,
tu ne vas pas te bloquer pour ça ».
C'est comme le bug de l'an 2000, mais la sexualité, tu t'es dit en 2005.
Ouais, je ne sais pas pourquoi.
Après, je crois que dans ma tête, c'était parce que je me disais « à 25 ans, je ne
serai plus chez mes parents ».
Et donc, ça sera quand même vachement plus pratique.
Ça va me pousser à une question, l'éducation familiale par rapport à la sexualité.
Alors, je ne veux pas généraliser, je ne parlerai pas pour tout le peuple maghrébin
qui est déjà très divers, mais on ne parle pas de sexualité dans ma famille, donc une
famille d'origine algérienne.
Ça n'est pas possible.
On zappe à la télé dès qu'il y a une pub avec quelqu'un qui est un peu dénudé.
Et on le fait encore aujourd'hui.
Donc non, on ne parle jamais de sexualité.
Il n'y a aucune éducation sexuelle.
D'accord.
Donc toi, tu t'es fait ton éducation sexuelle à 100% ?
Non, complètement.
Moi, c'est mes amis qui m'ont tout expliqué.
On avait des cours, je me souviens, au collège, d'éducation, de SVT, ça s'appelait « sciences
de la vie et de la terre » pour les plus âgés.
Et dedans, il y avait le cycle féminin.
Et il y avait une petite partie « comment ça marche les bébés ».
Sur la contraception et tout.
Voilà.
Donc, on avait quand même ces connaissances-là.
Et on nous avait montré le préservatif.
C'était quand même les années où on nous expliquait beaucoup par rapport au sida,
beaucoup de prévention.
Et donc, pour moi, c'était simple.
Moi, j'aurais pas de problème parce que la personne à qui je donnerais ma virginité,
ce serait une personne que j'aime.
Et donc, ça se passera forcément bien.
On va se protéger.
Ensuite, on passera à une autre étape.
Tu le voyais dans une optique de « je l'aimerais et on se mariera ensemble » ou pas du tout ?
Toi, tu te voyais genre perdre ta virginité avec quelqu'un avec qui tu allais forcément
te marier ?
Alors, je suis contre le mariage depuis mes 15 ans.
Ça a été annoncé à ma mère assez rapidement.
Même si elle se dit « oui, c'est parce que tu n'as rencontré personne, on verra plus tard ».
Elle espère toujours.
J'ai 38 ans pour rappel.
Donc, non, le mariage, je n'imaginais pas.
Mais je me disais que la personne avec qui je ferais l'amour la première fois, ce sera
quelqu'un que j'aime et si possible, avec qui on aura des projets à long terme.
Et pourquoi pas des enfants, oui.
L'exclusivité, ça ne te faisait pas peur, le fait de te dire que tu n'allais avoir qu'un
seul partenaire possiblement, idéalement pour toi ?
Ah non, pas du tout.
Je me dis que si on s'aime, on va se donner le maximum et on explorera plein de choses
sexuellement.
Et puis, pourquoi aller voir ailleurs ?
Ben non, si c'est lui que j'aime, c'est le plus beau.
Ton rapport à la fidélité, il est très simple en fait.
Ah oui, c'est assez basique.
Du coup, pendant 13 ans, tu as été fidèle à ce garçon et tu as expérimenté avec
lui jusqu'à un point où tu as l'impression d'avoir fait le tour, tu as l'impression
d'avoir découvert des choses incroyables.
On a fait plein de choses.
Après, on a fait des choses selon nos limites.
Moi, je n'avais pas forcément envie d'explorer plein de choses au départ parce que je me
disais « mais ça marche en fait.
Quand on fait l'amour, on a du plaisir tous les deux.
» Moi, la seule chose que je demandais, mais ce n'était pas toujours possible avec
lui et je comprenais, c'est que moi, j'aime bien refaire en fait parce que c'est bien,
donc on recommence.
Et parfois, et c'est là que j'ai compris, il y a un temps de recharge en fait.
C'est un peu comme les téléphones, c'est à plat, c'est à plat.
Il faut attendre un peu et après, la mécanique fait que tu peux recommencer un peu plus tard.
Je n'avais pas besoin de beaucoup explorer en fait, de faire des choses très différentes
ou avec plusieurs personnes, pas du tout.
Pour apprendre à mieux se connaître, je vais te poser des petites questions.
Et en fait, le principe, c'est que tu me réponds du tac au tac par la première chose
qui te passe par la tête.
Si c'est une anecdote, c'est chouette.
Si c'est un cri, un rire ou si tu veux t'enfuir, tu peux toujours nous le dire.
Et c'est sur le principe du jeu à boire, je n'ai jamais, sauf que c'est plutôt ce
que tu as déjà fait.
Du coup, j'ai déjà sodomisé un de mes partenaires.
Oui, mais sans le vouloir.
Tu veux nous raconter ça ou pas du tout ?
Oui, je n'ai pas fait exprès.
En fait, c'est quelqu'un qui a énormément d'expérience et qui a plein de jouets,
mais plein, plein.
Parce qu'il a bossé pour un site qui vendait des sextoys, tout ça.
Donc, il en a énormément et il adore jouer.
Et il me dit, toi, ton truc, c'est quand même, tu aimes bien les jouets, tu aimes
bien la pénétration, mais est-ce que ça te plairait d'être pénétré tout en pénétrant ?
Je lui dis, mais ça marche comment ton truc ?
Et en fait, c'est une sorte de gode ceinture, sauf qu'il n'y a pas la ceinture.
Et en fait, tu as le gaude qui te rentre en toi-même et tu te retrouves avec un pénis extérieur.
Et c'est trop rigolo.
Du coup, tu peux tenir comme si tu avais une queue.
Tu découvres le pouvoir que c'est d'avoir un pénis.
Mais voilà, c'est trop rigolo.
Et il me dit, est-ce que ça te dirait de me pénétrer ?
Je ne me voyais pas activement le faire, le prendre en levrette et tout, je ne me voyais pas.
Il me dit, si tu veux, tu t'allonges sur le dos et puis moi, je viens sur toi.
Et tu vas voir que le fait que moi, je bouge, ça va bouger le truc à l'intérieur aussi.
Donc, tu vas ressentir, je vais ressentir.
J'ai fait, ouais, ça a l'air trop bizarre.
Et il me dit, écoute, il ne faut pas mourir con.
Et puis, il a envie.
Et ça fait bizarre.
Lui, il a kiffé bien.
Enfin, ça c'est vu, il a adoré.
Moi, je me suis dit, qu'est-ce que c'est qu'on est en train de faire ?
En fait, qu'est-ce que je ressens ?
Et moi, je ressentais le plaisir à l'intérieur parce que ça bougeait.
Mais donc, voilà, c'est de la confusion, principalement.
Qu'est-ce qu'on fait là ?
Mais c'est intéressant, c'est intéressant.
Voilà, j'ai déjà éjaculé.
Genre, éjaculation, les femmes fontaines, tout ça ?
Ouais, exactement.
Non, mais alors, il y en a qui ont essayé de me le faire faire.
Et apparemment, il faut vraiment se lâcher, semble-t-il.
Parce que moi, j'avais toujours l'impression que j'allais faire pipi.
Et qu'apparemment, il faut passer ce cap là.
Et moi, c'est toujours avant.
Genre, arrêtez, arrêtez, je vais faire pipi.
Et il me disait, mais ce n'est pas grave au pire.
Non, je ne pisse pas sur le lit.
Et donc, je ne suis pas encore arrivée.
Non, je n'ai pas encore fait.
J'ai déjà eu des soucis avec du matériel.
C'est-à-dire ?
Je ne sais pas, des sex toys, des trucs qui n'ont pas marché.
Des trucs qui sont cassés aussi, si c'est possible.
Capote qui part un peu en sucette.
Aussi.
Où tu ne sais pas si...
Ouais, alors, pas troué, mais tu ne sais pas si ça a glissé.
Ce n'est pas clair.
Et que...
Des lubrifiants qui...
Moi, je parle d'expérience, des lubrifiants mal utilisés.
Des choses qui ne correspondent pas tout à fait.
Les trucs chauffants et les trucs glaçants, ce n'est pas toujours très optimal.
Non, tu n'as pas connu ça ?
Non, c'était plus la capote où tu flippes ta race.
Où tu testes de grossesse.
Et que tout s'est bien passé, mais que petite frayeur.
J'ai déjà pensé à ma liste de courses pendant le sexe.
Ah non !
Ou à tes impôts.
Mais non, mais qui fait ça ?
Mais les filles, si vous faites ça, non.
Les garçons aussi, non.
On est à ce qu'on fait.
On est dedans.
Et sinon, si tu penses à autre chose, c'est que ça ne te plaît pas ce qui se passe.
C'est sûr.
J'ai déjà pensé à quelqu'un d'autre.
Il y a un silence, donc ça veut dire que ça...
Je pense que ça m'est arrivé.
Ça a dû m'arriver.
Non, pas à quelqu'un d'autre, mais à me dire qu'est-ce que je fais là ?
Ouais.
Qu'est-ce que je fais là ? Il faut que je me barre.
Et t'es parti.
Et je me suis barré ou j'ai calmé le jeu en disant stop, ça ne va pas.
Je me suis déjà masturbée dans des endroits pas prévus pour.
Dans le salon quand t'étais petite.
Voilà.
Euh...
Oui, j'ai fait ça au bureau.
C'était bien ça.
Euh...
Oui.
Dédicace aux anciens collègues.
On avait une salle de détente, une salle de sieste.
Et tu te dis, bon, il n'y a personne.
Bon, potentiellement, je me mets dans un coin parce que s'il y a quelqu'un qui rentre,
mais t'es dans une salle de sieste, ça invite quand même à la détente.
Et donc, c'était trop bien.
Par terre et tout, c'était trop bien.
Après, tu retournes au boulot, t'es à fond, bien reboosté.
J'ai plein de copines qui me racontent des histoires de masturbation au travail.
Ça aide à se concentrer, c'est discret.
Pourquoi pas.
Je recommande.
On est en train de casser un mythe.
Je pense qu'il y a plein d'hommes qui vont dire, mais c'est pas vrai.
J'ai des collègues qui se masturbent au travail.
Et ouais.
Bah oui.
On va parler de la suite.
Après 13 ans, la belle histoire s'arrête.
Qu'est ce qui s'est passé ?
Et bien, il ne m'aimait plus.
Donc, il me l'a dit.
Donc, il me dit, voilà, je pense que j'ai plus les mêmes sentiments.
C'est en train de se transformer en autre chose et je n'ai pas envie de te tromper,
de te faire du mal, etc.
Donc, on s'arrête là.
Et là, tu te dis, mais ça arrive pour de vrai là.
On est dans un film.
Et puis, voilà, on s'arrête sans doute de la meilleure des façons en se parlant,
en se disant les choses.
Et puis, c'était il y a trois ans.
On a gardé contact.
On s'entend très bien.
Lui, évidemment, a retrouvé quelqu'un parce que c'est un garçon et qu'à Paris,
il a plus de chances que les filles de trouver.
Ce n'est pas mes chiffres.
C'est l'INSEE.
C'est comme ça.
Et donc, il a retrouvé quelqu'un.
C'est très bien pour lui.
On sent la petite tension.
C'est normal.
Ça me fait chier qu'il ait retrouvé quelqu'un avant moi parce que j'estime que celui qui
part...
Parce qu'il est un peu puni.
Ouais, même s'il part de la même façon, ça serait à moi de retrouver.
Mais bon, pour l'instant, il a eu plus de chances.
Et du coup, moi, j'ai...
Alors, on m'a expliqué parce que les gens ont toujours plein de théories.
Ouais, alors attends, ça a duré 13 ans.
Donc, normalement, tu vas rester traumatisé au moins cinq ou six ans.
C'est dur.
Cinq ou six ans, c'est énorme.
Qu'est ce que c'est que ces sentences ? Ça sort d'où ?
Non, mais tu ne peux pas ressortir avec quelqu'un tout de suite.
Ce n'est pas possible.
Mais il y a des règles.
J'ai signé un contrat.
Je ne sais pas comment ça se passe.
Donc, non, en fait, moi, que ça choque ou pas, je m'en fous.
Un mois ou deux mois après la rupture, je l'avais annoncé autour de moi, à mes proches
et notamment à des potes que je pensais être juste des potes et qui te disent.
Ah, mais je te soutiens dans cette épreuve.
Il n'y a pas de problème.
Mais depuis le temps que je voulais te proposer qu'on se prenne un verre, je lui dis.
Bah oui, bien sûr.
Non, mais qu'on se prenne un verre et plus.
Et tu fais mais...
Ah bon ? Et donc là, j'ai eu des possibilités.
Et puis tu as redécouvert ton groupe de potes tout de suite.
Bah, moi, je pensais qu'il fallait attendre aussi.
Mais si l'opportunité est là, si c'est des bombes atomiques, au bout d'un moment, voilà,
moi, j'assume que du coup, je suis remontée.
Du coup, au premier mois, un mois après la rupture, tu es remontée en selle.
Comment ça s'est passé ? Sexuellement, très bien.
Donc, tu as commencé à chasser sur ton groupe de potes, ceux qui étaient d'accord.
Moi, pour moi, je ne chassais pas.
Je les informais de la situation.
Et puis après, il y a une opportunité qui se fait et qui ne se fait pas.
Et après, c'est toi et ta grille de valeurs.
Et elle a évolué.
C'est à dire que moi, je me disais mais non, mais ils sont casés.
Donc non, tu ne fais pas autre risque que tu ne voudrais pas qu'on te fasse.
Ça, c'était avant.
Après, tu t'es mis aux applis de rencontre ou c'est à ce moment là, tu t'es déjà inscrit sur des applis de rencontre ?
Je ne m'étais pas mise tout de suite sur les applis, mais quelques mois après, peut être six mois,
enfin quatre à six mois après la rupture, parce que mes copines me disaient il faut que tu essayes.
C'est comme ça que tu peux rencontrer.
Parce que tu vois bien que tu fais le tour de tes amis.
En fait, la plupart, ils sont casés quand même.
Donc, ça serait bien de trouver quelqu'un qui est célibataire.
Et donc, j'ai fait, j'ai pris quasiment toutes les applis pour tester.
Et donc, voilà, j'en suis là.
Ça fait trois ans que je teste ces applications.
Tu devrais te faire payer par les applis testeuses.
J'ai fait un benchmark.
Voilà, c'est ça.
Tu cherchais quoi à ce moment là ?
Tu t'es dit je recherche quelqu'un avec qui me mettre en couple ou alors là, maintenant, c'est bon.
J'ai été en couple 13 ans.
C'est le moment où je m'éclate.
C'était quoi ton objectif à ce moment là, il y a trois ans ?
C'était plutôt de comprendre comment ça marche, le marché de la drague.
Parce que, voilà, moi, je ne savais plus trop comment ça marchait.
Comme je précisais dans mon article, la dernière fois, j'avais pris un verre avec quelqu'un
pour voir s'il y a un courant qui passe, une séduction.
On avait des Nokia 3310.
Donc, ça n'existait pas les réseaux sociaux.
Ça n'existait pas.
Il y avait sans doute des sites de rencontre, mais c'était très différent.
Et donc, comment on rencontre les gens ?
J'ai posé la question.
En fait, tu vas dans les bars.
OK, on va dans les bars.
OK. Et il se passe quoi ?
Il se passe que les mecs sont entre les mecs, les filles sont entre filles.
On ne se parle pas.
Et c'était aussi parce que je me disais une veste numérique sera plus facile à gérer
qu'une veste en vrai.
Parce que j'ai testé les deux. Je confirme, ça marche beaucoup mieux quand on te dit non
sur une application.
Tu passes à autre chose, c'est pas grave.
Tu as utilisé quoi comme application ?
Tu les as toutes prises et ensuite, tu as décidé de mettre sur une
ou deux applis ou alors encore sur toutes les applis ?
En fait, j'ai un peu tout testé et puis je me suis rendu compte que certaines, d'abord
étaient payantes.
C'est un petit peu gênant, psychologiquement et même financièrement.
C'est gênant de devoir mettre de l'argent là-dedans, me concernant.
Donc Mythique, par exemple, c'est payant, y compris pour les filles.
Et je me disais, je mets un budget, je ne fais pas de rencontres intéressantes.
Ce n'est pas rentable et c'est extrêmement humiliant.
Je me suis dit stop, stop, stop, j'arrête ça.
On va regarder dans le marché gratuit.
Et le marché gratuit, je continue.
Les concurrents, Tinder, Happn, OkCupid, j'y suis un peu moins.
Adoptunmec, je n'arrivais pas à trouver.
Adoptunmec, je salue Romain d'ailleurs, mon ancien chef, c'est lui qui me l'avait
conseillé. Parce que du coup, tu te dis, on va poser la question aux mecs.
Comment vous faites vous pour rencontrer des filles ?
Et c'est là qu'on m'a conseillé telle ou telle appli que j'ai testé.
Et pour répondre à ta question d'avant, qu'est ce que je cherchais ?
Je cherchais à faire des rencontres et je me disais, si ça donne quelque chose de
sérieux, c'est super parce que ça reste quand même mon objectif.
Moi, je suis heureuse en couple.
Moi, ça me va le couple. Je ne suis pas traumatisée, contrairement à beaucoup de
garçons, malheureusement. Et si c'est pas du couple, ça sera pour s'amuser.
Ça sera déjà pas mal.
Je peux demander ce que tu as mis dans ton dans ta présentation sur les sur les
applis ou pas du tout ?
Oui, parce que je l'ai fait relire par des garçons et des filles et personne n'est
d'accord. Il y en a qui disent que je suis trop...
Alors je mets ronde, tonique, aimant le cinéma,
cherche rencontre durable si possible.
Je crois que j'avais mis alors un ciné, ça te dit quelque chose comme ça ?
Et il y en a qui me disent ouais, c'est sympa dans la présentation, mais il y avait
un décalage par rapport aux photos parce qu'il y a des gens qui me disent que tu
peux pas mettre des photos de toi, je cite, avec un décolleté.
Si t'as un cool décolleté, enfin franchement.
Non, parce que décolleté, ça veut dire tu veux coucher.
Voilà l'interprétation que j'ai entendue de beaucoup de garçons et de filles.
Mais en fait, je ne vais pas cacher comment je suis au quotidien.
Donc, j'ai gardé ces photos là.
Et du coup, tu as eu beaucoup de réponses ?
Alors j'ai eu... Il y a des matchs, en fait, c'est le système de match.
J'ai liké quelqu'un, il m'a liké.
Il y a un match, on va pouvoir se parler.
Et c'est là que j'ai découvert, parce que moi, j'estime que s'il y a un match,
c'est qu'on sait plus. Donc, parlons nous.
Et souvent, le garçon ne vient pas me parler et je ne comprends pas pourquoi.
Donc, je fais coucou.
Des fois, il y a une réponse ou des fois, il n'y en a pas.
Après, je me suis fait un petit papier collé que je fais régulièrement en disant
coucou, il y a beaucoup de mecs ici qui likent absolument tous les profils sans
même les lire. Est-ce que tu fais partie de ces personnes ?
Si, par contre, je passe le deuxième filtre, n'hésite pas à me contacter.
Et là, les gens me disent ah ouais, c'est vrai que moi, je like tout le monde
pour être sûr de voir.
Il y a des mecs qui disent ça, qui répondent désolée, je like tout le monde
et je ne sais pas qui tu es.
C'est ça. Et que après avoir vu tes photos, finalement, et ta présentation
pour plusieurs aspects, ça ne va pas me correspondre.
D'accord.
Pourquoi t'as liké alors ? Parce que je like n'importe quoi.
OK, mais au moins, ils sont honnêtes.
Ça t'évite de perdre trop de temps.
Veste numérique, hop, tu passes à autre chose.
Et tu t'es blindé du coup.
Tu te blindes, même si ce n'est pas facile parce que tu vas vers l'autre quand même.
Tu envoies ton message et tu es quand même un peu, tu as un peu d'espoir.
Et quand tu te fais jeter parce qu'il n'a juste pas lu ou parce que maintenant
qu'il a lu, il voit qu'il y a des choses qui ne lui correspondent pas.
Tu dis en fait, tu es rejeté en tant que toi.
Donc, là où c'était plus dur, c'est quand j'ai matché avec quelqu'un.
On était dans le même centre de vacances, donc on s'est vraiment croisés pour de vrai.
Donc là, il y a la réalité.
Tu savais qui c'était ? Tu l'avais reconnu ?
Oui, je me dis, mais c'est super.
On n'est pas nombreux dans ce centre, donc c'est super si on a matché.
C'est que puis on se parle, ça se passe super bien.
Il y a une vraie rencontre. Et puis je lui dis, tu vois, je t'envoie un petit mot
sur l'application et tu consultes un peu tes notifications, comment ça se passe.
Il me dit, ah, mais je like n'importe qui, moi.
Et puis, c'est pas toi qui me plais, c'est ta copine là-bas.
Je vais rester un peu, moi, par là.
Et puis bon, là, c'est la veste pour de vrai.
Mais tu es sur une plage et tu dis, non, je ne vais pas pleurer pour un con pareil.
Non, c'est pas possible.
Tu profites de la plage.
Voilà.
Tu prends le bonheur là où il est, en fait.
Tu as fait beaucoup de rencontres, de vraies rencontres, du coup,
de transformer ces matchs en rencontres.
Oui, parce que j'avais une ambition.
C'était d'éviter d'avoir trois ans de célibat.
Donc, ça, c'était au début.
Au début, je me disais, je vais me débrouiller, je vais faire plein de rencontres.
Ça va être comme une recherche d'emploi, mais il faut que je trouve quelqu'un.
Et donc, je m'étais dit, je me fixe un objectif.
Je fais deux rencontres par semaine au minimum.
D'accord.
Donc, j'organise mon temps par rapport à ça et je vais au devant.
Je dis, est-ce qu'on pourrait se voir?
Et donc, les gens sont parfois étonnés.
Mais normalement, c'est plutôt les garçons qui demandent.
Oui, moi, c'est juste pour voir si effectivement tu veux du concret ou c'est juste pour me balader.
Et donc, j'en ai fait, je pense, en trois ans, en moyenne, sans doute une cinquantaine de rencontres par an.
Donc, voilà, je te laisse faire le calcul.
C'est beau.
Et là, dans ce nombre de rencontres que tu as faites, il y en a combien qui se sont transformées en sexe?
Au moins la moitié.
D'accord.
Le premier soir ou tu les as revues après?
Il y a des choses qui ont duré ou alors c'était toujours au moins une seule rencontre et après non?
Alors ça aussi, il a fallu qu'on m'apprenne.
Je ne connaissais pas les codes, les codes genre sex and the city.
Il faut attendre trois dates, enfin, ça va pas.
C'est les codes américains.
On est en Europe.
C'est ce que je pensais aussi.
Et en fait, c'est en train de s'américaniser.
Il y a pas mal de filles et de garçons aussi qui me disent mais tu sais, si tu couches le premier soir ici, tu vas passer pour une salope.
Alors qu'en fait, vous avez juste tous les deux succombé à plus qu'une tentation.
Vous avez une pulsion tous les deux.
Ça s'est partagé et on pourrait le voir comme des adultes tout simplement.
Et en fait, il y en a plein qui me disent à moi dès lors que tu as couché, je ne te vois plus que comme un plan cul potentiel et pas comme une belle relation
qui pourrait s'instaurer.
Donc, il y en a eu beaucoup où finalement, on s'est pas allé plus loin parce qu'il me disait non, mais j'arrive pas à te voir comme autre chose qu'un plan cul.
Ouais, c'est bizarre, mais pourquoi pas?
Et puis d'autres, parce que on n'est pas allé plus loin qu'une rencontre sans aller plus loin qu'un verre parce que le courant n'est pas passé.
Alors que ça passait bien sur l'appli ou via WhatsApp.
Et quand on se voit pour de vrai.
Alors d'abord, il y a la phase de déception qui peut arriver de leur côté ou du bien.
Moi, je mets mes vraies photos, donc il n'y a pas de problème.
Mais il y en a qui me disent ah ouais, mais t'as vachement de caractère.
En fait, moi, je suis plutôt fille un peu douce, un peu effacée.
Quelle horreur!
Du coup, je ne vais pas te correspondre.
Et en face, moi, il faut que je tombe sur quelqu'un qui est d'accord pour qu'on puisse discuter de tous les sujets.
Et j'ai eu des phases aussi où j'étais un peu trop chiante, on va dire sur un sujet au niveau politique.
Donc, j'aimais bien aborder tous les sujets, dont la politique.
On m'a dit c'est un date, on ne peut pas aborder la politique tout de suite.
Ah bon? Enfin, je ne sais pas, on est en pleine campagne électorale, ça peut être intéressant.
Non, d'accord.
C'est super intéressant.
Moi, j'ai une règle très simple.
Je ne couche pas avec des gens de droite ou d'extrême droite, par exemple.
Et en l'occurrence, si j'étais en train de dater, si j'étais dans une phase de date, je poserais la question quasiment tout de suite.
Parce que je n'ai pas envie d'avoir une mauvaise surprise le lendemain matin.
Je te confirme que j'aurais dû poser cette question parfois.
Après, du coup, maintenant, je l'ai posé avant.
Je me disais même, est-ce que tu as une carte électorale?
Parce que sinon, je ne suis pas sûre qu'on arrive à s'entendre.
Je ne trouve pas que ce soit un tabou. C'est marrant que ce soit un tabou.
Pour certains, oui, parce qu'ils se disent attendez, tu es sur Tinder là.
Donc, on n'est pas sur un site politique ou quoi.
Donc, je trouve que c'est un peu trop, ça va un peu trop loin.
Donc, parfois, j'ai dû calmer un peu le jeu.
Du coup, maintenant, qu'est ce que tu cherches?
Alors, ça fait trois ans, tu as rencontré plein de gens.
Tu as expérimenté avec plein de gens.
Oui.
Qu'est ce que tu cherches aujourd'hui?
Alors, tu te connectes.
J'ai arrêté de chercher de façon aussi stakhanoviste, deux rencontres par semaine.
J'ai arrêté ça parce que je me mettais la pression.
J'avais une épée de Damoclès et ça ne marchait pas.
Donc, maintenant, je continue de temps en temps à matcher avec certains,
à faire des rencontres.
Je précise toujours que je souhaite plutôt une relation durable.
Mais je me mets plus cette pression que j'avais avant en me disant mais,
tu te rends compte, trois ans de célibat.
Il y a eu un fait marquant pour moi où je me suis dit arrête de te prendre la tête.
C'est quand j'ai vu le spectacle de Blanche Garlin qui disait qu'elle était célibataire
depuis plus de cinq ans.
Et j'en ai fait un tweet parce que je me suis dit OK, donc elle,
elle est talentueuse, célèbre, mince, belle, passionnante et elle est célibataire
depuis cinq ans.
Donc, on peut respecter tous vos codes de merde et ne pas trouver l'amour.
Donc, on s'en fout.
Alors, on va faire au fur et à mesure.
Et oui, moi, j'aimerais bien parce que le couple, ça manque le côté
s'occuper de quelqu'un, cuisiner pour deux.
Moi, j'ai appris à cuisiner pour six.
Moi, déjà, deux, c'était une base.
Et pour un, je trouve ça d'une tristesse.
Donc, ouais.
Et puis la vie de couple, ça, c'est un truc qui me manque.
Mais voilà, si je tombe dessus, tant mieux.
Sinon, j'attendrai encore un peu.
Et tu n'as jamais été même un peu en couple ces trois dernières années.
Ça a toujours été quelque chose de très...
Ça ne durait pas parce que la plupart, soit effectivement, ils ne voulaient pas
de relation durable au final, soit ça n'a pas matché.
Il y a eu deux histoires qui ont été un peu plus longues où ça a duré quelques
semaines.
Il y en a un, malheureusement, et c'est problématique pour moi et je l'assume,
c'est quelqu'un qui avait de gros problèmes intimes.
En l'occurrence, il n'arrivait pas à bander.
Et je sais faire bander un garçon.
Je suis désolée, mais il y a des techniques.
Et donc, si tu n'arrives pas à bander quand je m'occupe de toi, c'est que tu
penses à autre chose.
Tu es ailleurs.
Et en fait, effectivement, il était terrorisé.
Il se mettait la pression tout seul et il se mettait la pression à la fois.
Il se mettait la pression tout seul et il se mettait en boucle.
Et du coup, on a essayé pendant des semaines.
Et quand tu rentres à 3 heures du matin après avoir essayé pendant des heures
toute la soirée et tu ne rentres pas bien, je me dis mais ça va être ça ma vie.
Mais non, ça, ça n'a pas marché.
Et l'autre relation qui était très bien, mais en fait, c'est quelqu'un que je
connaissais depuis longtemps et du coup, il n'y avait pas ce côté séduction.
Et moi, je pense que je n'avais pas le cerveau disponible à ce moment là par
rapport à des problèmes familiaux.
Donc, ça n'a pas matché.
Voilà, c'est les deux seules vraies histoires que j'ai pu avoir en 3 ans.
Je vais reprendre avec mes petites questions, si tu veux bien.
Et on va parler des oeuvres qui t'accompagnent tout au long de la vie
depuis le début de ta sexualité.
Je sais que c'est des questions où ça peut paraître en général énorme.
On peut se dire, oh là là, il y a tellement de choses.
Mais écoute, essaie de me répondre par la première chose qui passe par la tête.
Le livre qui m'excite ?
Je dirais, c'était des nouvelles de Régine Desforges.
Ça devait être appelé Rencontres Ferroviaires.
Chaque fois que je le prends le train, je me dis, mais elle a tellement menti,
cette femme, il ne se passe rien dans les trains et ça m'excitait énormément.
Et après, sinon, c'est tout ce qui est manga.
Entai, plus c'est énorme avec des monstres et juste pas possible, plus je
trouve ça drôle et excitant.
Et après, c'est plutôt de l'érotisme un peu plus classique.
Les scènes d'amour dans les séries, dès qu'ils s'embarassent, alors que ça
faisait qu'un épisode qu'on attendait, ça me fait des trucs.
Le film qui te fait vibrer ?
Oh, mais il y en a plein, c'est compliqué.
Surtout quand on n'est pas suivi de cinéma.
Oh, il y en a plein.
Bah, écoute, comme il y a Robert Redford en ce moment, Out of Africa, ce genre de
choses où tu as un homme vraiment qui est viril, mais qui est doux en même temps,
qui n'a pas peur de montrer ses failles.
Mais voilà, il y a tellement de films.
C'est compliqué.
L'image qui te donne des frissons de plaisir ?
Ah si, je sais.
Alors, c'est pas bien, mais c'est comme ça.
Alors, j'ai pris des photos d'une des dernières rencontres que j'ai pu faire,
qui s'est achevée parce qu'il a décidé de se mettre dans une relation à longue
distance. Bref, il avait des taches de rousseur.
Il avait accepté que je le prenne en photo quand il était torse nu.
Et de temps en temps, je les regarde.
Mais c'est du fétichisme complètement assumé.
Mais c'est un dos avec des taches de rousseur.
C'est tellement beau.
Du coup, maintenant, je cherche un mec avec des taches de rousseur.
C'est encore plus restrictif.
C'est très compliqué.
Ou pas forcément, mais ça, ça m'excite.
C'est très spécifique.
J'aime beau.
La musique qui te met le mieux dans l'ambiance ?
Barry White.
Direct.
Tu ressors ton petit best of de Barry White.
Forcément.
Mais il y a un truc là.
C'est sûr.
C'est la voix, non ?
C'est la voix. C'est le groove.
C'est d'ailleurs un conseil.
Ne jamais utiliser les chansons que tu aimes vraiment.
Si ce n'est pas avec un partenaire qui est vraiment bon et tu sais qu'il va être bon.
Parce que sinon, il va te gâcher éternellement cette chanson.
Moi, j'ai eu le cas avec Ed Sheeran, un de ses tubes.
Je me suis dit, c'est pas possible.
Du coup, je vais avoir cette chanson qui était belle et associée à ce mec qui est nul.
À chaque fois qu'elle passe à la radio en plus.
Mais voilà.
Et du coup, votre playlist avec un mec ou une fille qui sont bien,
qui ne vont pas vous gâcher vos playlists.
Barry White, personne ne te l'a gâché.
Non.
Tu le sors que pour les grands soirs.
Voilà, c'est ça.
Le parfum qui réveille tes sens?
Tout ce qui est parfum pour homme.
Il y a La Nuit, je crois, de Yves Saint Laurent.
Il y en a deux, trois comme ça.
À chaque fois qu'il y a un mec qui a une bonne odeur, je lui demande.
Je ne pense pas toujours à le noter, mais un parfum d'homme qui est mélangé un peu à la sueur.
La sueur du mec que tu aimes bien.
Pas la sueur des mecs dans le métro.
Non, non, non.
Mais vraiment, j'adore cette odeur.
C'est pas quelque chose qui me repousse ou quoi que ce soit.
Mélanger un parfum en plus, c'est encore plus agréable.
On va parler de la dernière fois.
Oui.
Alors avant qu'on commence à enregistrer, tu m'as expliqué que la dernière fois, tu nous l'as faite sur mesure.
Tu vas nous expliquer pourquoi?
Oui, parce que quand j'ai su que j'allais participer à cette émission.
D'ailleurs, merci, je suis ravie.
Je me suis dit OK, donc on a calé la date.
Mais alors attends, c'était quand ma dernière fois?
Je me suis posé la question et la dernière fois, c'était avec un type qui n'aimait pas mettre les doigts.
Et donc, ça m'a énormément frustrée.
Et pourquoi je voulais qu'il mette les doigts?
Parce qu'en fait, il avait éjaculé beaucoup trop vite.
Il avait surtout pensé à lui.
Et du coup, moi, je suis bon.
Très bien, tu as pris du plaisir.
Moi, j'ai pas fini de mon côté.
Qu'est ce que tu penses de m'aider à venir aussi en mettant tes doigts?
Qu'est ce que tu en penses? On peut en parler.
Il me dit mais je mets pas les doigts, moi, même dans le cadre d'un couple avec ma copine pendant trois ans, j'ai pas mis les doigts.
Je lui dis mais pourquoi?
Mais t'es guitariste, je comprends pas.
Tu sais utiliser tes doigts?
Et il m'a dit non, non, je le fais jamais.
Non, en fait, on va s'arrêter là.
J'ai dû donc prendre mes affaires et me barrer.
Me dire mais qu'est ce que c'est que cette foi pourrie?
Donc, je me suis dit OK, on va s'organiser.
On a un peu de temps.
On va prendre rendez vous avec quelqu'un qui assure.
Et donc, du coup, la dernière fois, c'était pas ce mec là.
C'était quelqu'un d'autre qui était très bien.
C'était quand du coup?
C'est combien de temps? Parce que du coup, on va pas donner de date exacte, mais c'était à combien de temps?
Ben samedi, donc il y a quelques jours.
Et alors c'était quoi? C'est quelqu'un que tu connais déjà du coup?
Oui, alors c'est ce que moi, j'appelle un de mes réguliers.
Donc, c'est un garçon que je vois régulièrement, pas que forcément pour qu'on fasse des câlins.
C'est un sex friend.
Voilà, on se fait aussi des spectacles, on se fait des sorties culturelles.
On va manger.
On se voit pas que dans le cadre du sexe.
Et il se trouve que pour le sexe aussi, il est très bien.
En plus, il fait des massages pour de vrai.
Genre, il aime vraiment ça.
Il vient avec les produits.
Il fait pas ça pour baiser.
Il fait ça parce qu'il aime faire ça.
Donc ça, c'est tellement rare.
Et donc, du coup, ça s'est super bien passé.
Et puis surtout, j'adore quand tu penses que c'est fini et qu'en fait, on s'embrasse pour se dire au revoir.
Genre, on se fait un dernier câlin.
Ah, il y a encore de la marge.
On peut encore s'amuser.
Et quitte à ce qu'il loupe son train, je m'en fous.
Et donc, c'était particulièrement bien.
Tant mieux. J'en suis heureuse pour toi.
Tu le racontes bien.
Ça fait plaisir.
C'est un petit truc qui donne le smile en journée quand les gens te racontent leur bonne foi sexuelle.
T'es content pour eux.
Après, tu te dis c'est cool.
T'es heureux du bonheur des gens.
Est-ce que tu as l'impression aujourd'hui que ta vie sexuelle,
que tu as largement expérimenté avec plein de gens différents,
est plus épanouissante qu'il y a dix ans, que depuis ta première fois presque ?
Alors pour moi, c'est très différent parce que faire du sexe avec quelqu'un que tu aimes
et faire du sexe avec des gens avec lesquels tu as une complicité,
mais il n'y a pas de sentiment, pour moi, c'est très différent.
C'est même pas comparable.
C'est beaucoup plus fusionnel.
Donc, c'est très différent.
Maintenant, j'ai fait plein de choses différentes.
J'ai pu oser faire des choses que je n'aurais pas forcément osé faire en couple
par crainte de l'image que ça pouvait donner de moi, par mes connaissances aussi.
T'as des exemples ?
Oui, alors tout ce qui est, je dirais, de l'ambiance sado-maso.
Je ne me vois pas faire ça à la base.
Je ne me dis pas tiens, je vais frapper quelqu'un, fouetter quelqu'un ou il va me fouetter.
On va s'attacher mutuellement.
Ce n'est pas un truc où je me réveille le matin en me disant tiens, on va faire ça.
Et ce n'était pas venu dans le couple,
sauf bien sûr la traditionnelle fessée pendant la levrette.
Genre, qui ne fait pas ça ?
Et du coup, là, j'ai pu tester et c'était assez original.
J'ai pris du plaisir dans les deux cas et j'ai pu découvrir ce que j'aimais vraiment.
Et parfois, on pense que sa personnalité est plutôt
plutôt rattachée à la domination parce qu'on se dit qu'on a du caractère, donc
on aimera dominer.
Et en fait, souvent, c'est l'inverse.
On dit souvent que les hommes de pouvoir, les PDG et tout,
en fait, ils adorent se faire dominer.
Là, ça peut être un peu ça.
Peut-être que je peux aimer qu'on me maîtrise un peu au lit,
dans une certaine mesure, dans le respect, dans la complicité.
Ça, tu l'as découvert sur toi ?
Oui, je l'ai découvert grâce à ces dernières rencontres, parce que ce n'est pas
forcément quelque chose que j'aurais tenté dans le cadre du couple à l'époque.
Peut-être que je le ferai dans mon prochain
couple avec quelqu'un qui aura envie aussi d'essayer.
Donc, tu vois ces années-là et ces expériences-là comme une richesse finalement ?
Oui, oui, oui.
En fait, souvent, mes amis proches me disent que j'ai rattrapé mon retard par
rapport à elles. S'il y avait un retard, c'est qu'elles ont commencé plus tôt que
moi et elles ont multiplié les partenaires avant de tomber sur
l'homme de leur vie, entre guillemets.
D'ailleurs, je ne pense pas qu'il y ait un homme.
Je pense qu'on peut avoir plusieurs hommes dans une vie, parce que la vie est longue,
selon les personnes.
Et donc, ce n'est pas que je les ai rattrapés.
C'est juste que je ne compte pas.
Pour moi, ce n'est pas un problème.
Le chiffre, en fait, c'est la personne.
Il faut que tu en comptes 50 pour trouver la bonne personne.
Il ne faut que tu en comptes que 10.
Mais bon, là, si je pouvais trouver la bonne personne et qu'on puisse faire plein
de choses ensemble et s'entendre sexuellement, parce que c'est un critère
pour moi, clairement, ce serait top.
Mais voilà, je suis forte de cette expérience.
Je fais une parenthèse, mais c'est quelque chose qu'on n'a pas dit.
C'est vrai que comme tu fais beaucoup de rencontres d'un soir ou de choses qui
ne durent pas forcément, tu es aussi contrainte de subir des sortes de règles
des hommes avec ce genre d'histoire, c'est à dire on parlait des doigts tout à l'heure.
Mais il y a aussi toute la question du sexe oral qui est beaucoup imposé aux
femmes et que les hommes ne s'obligent pas trop à faire.
Mais tellement.
Moi, je n'arrive pas pour l'instant à trouver des mecs qui acceptent.
Sauf celui dont je parlais, qui a plein de jouets.
Lui, il adore faire ça.
Et en fait, c'est quelqu'un qui n'est pas fan de pénétration.
Donc, tous les jeux autour, il adore.
Mais la plupart des rencontres que je peux faire via les applis de rencontres ou
des appels, c'est pas leur truc.
Ils ont toujours des excuses à la con.
Oui, mais toi, t'es pas totalement épilé.
Mais même si je l'étais totalement, ils diraient non.
Parce qu'ils ont eu une expérience il y a très longtemps et que ça les a
marqués parce que la fille, elle ne sentait pas bon ou je ne sais pas quoi.
Genre, eux, ils sont toujours nickel.
Bref, donc, j'arrive vraiment difficilement à trouver des garçons qui sont d'accord
pour faire un cunni alors que moi, j'ai pas de problème avec la fellation.
C'est même pas un sujet.
C'est le cas de beaucoup de femmes, malheureusement, à qui on ne pose pas la
question et qui sont un peu obligées.
Ça fait partie du contrat.
Quand on est une femme hétérosexuelle, on fait des fellations.
Ah oui, mais oui, complètement.
Est ce que tu as encore un fétiche du pénis aujourd'hui?
Oui, je travaille dessus.
T'en as vu beaucoup là maintenant?
Oui, j'en ai vu plein, mais je continue en fait.
Mais j'ai compris, je commence à lire le livre de Mardi Noir, une youtubeuse qui a
fait un livre sur la psychologie et qui expliquait qu'elle aussi avait une
fascination pour ça, mais ça vient de l'enfance.
Apparemment, c'est très fredin, mais c'est parce que quand on rencontre des
petits garçons et qu'on se rend compte qu'en fait, on n'a pas la même chose
qu'eux, on se dit que c'est un manque, qu'il nous manque un truc, nous, alors que
nous, c'est juste à l'intérieur.
Et c'est vrai que peut être que ça venait de là,
cette fascination.
Je trouve toujours le pénis aussi beau.
Il y a un moment, j'ai mis ce projet de côté, mais je voulais les prendre tous en
photo.
C'est un beau projet.
Je vais me faire un petit album photo de toutes les queues que j'aurais vu de
ma vie.
Un délire un peu sophical avec ta vie sexuelle, pourquoi pas ?
Alors déjà, quand j'ai commencé à poser la question pour déconner, il y en a qui
m'ont dit mais pour quoi faire ?
Tu vas en faire quoi ?
Tu fais un dossier, tu veux le prendre sous tous les angles.
Mais non, là, il n'est pas bien réveillé en plus.
Ça ne va pas. Non, mais moi, j'aime bien aussi quand il est endormi avant, après.
Et en fait, ils ne sont pas tous aussi à l'aise que ça avec leur intimité.
Donc, j'ai mis ce projet de côté, mais je suis toujours aussi fascinée par
l'objet.
Tu te sens plus épanouie aujourd'hui ?
Tu te sens plus heureuse avec ta vie sexuelle, ton corps, tes envies aujourd'hui
que quand tu avais 23 ans ?
Oui, parce que à 23 ans, je pense que je me disais je suis comme je suis, je suis
ronde et peut être que j'arriverais à plaire à quelqu'un malgré mes rondeurs.
Je vivais comme ça.
Et jusqu'à ce que je tombe sur un homme qui m'a aimé tel que j'étais, alors que
ce n'était pas son truc les rondes du tout.
Donc, il m'a aimé, entre guillemets, malgré ça et avec ça.
Et là, depuis, j'ai fait plein de rencontres avec des hommes qui aiment les
rondeurs, qui m'aiment comme je suis.
Donc, j'ai appris à me plaire tel que je suis et à savoir que je pouvais séduire
comme ça. Mais ça, il faut beaucoup de temps pour ça.
Tu as la preuve, c'est un beau chemin de vie, je trouve.
Oui, après, il faut aussi s'assumer tel qu'on est avant de faire des rencontres.
Parce que si on doit compter sur un garçon pour qu'il nous dise qu'on est
belle et si on se dit j'ai réussi à coucher avec, donc il veut bien.
Ça, ça ne veut rien dire.
Il y a plein de mecs qui couchent avec n'importe qui.
Comme il like tout sur Tinder.
Ben voilà, il faut faire le chemin d'abord soi-même.
Je vais conclure là dessus parce que du coup, je trouve ça beau de se dire qu'on
peut aimer, apprendre à s'aimer par le sexe, par sa vie sexuelle, par sa propre
expérience et surtout en tant que femme, se laisser guider par ses envies.
Même si on est soumis quand même à plusieurs règles sociales, à des règles
de drague, à des règles d'application de virtualité, réussir quand même à faire
son chemin pour se donner l'opportunité de rencontrer la bonne personne un jour.
Chapeau, c'est beau.
Merci.
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produit par Slate.fr.
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