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Les mots de l'actualité (2009), PREMIÈRE DAME   2009-05-06

PREMIÈRE DAME 2009-05-06

Voici Jacob Zuma quasiment sommé par les convenances de choisir sa première dame, c'est-à-dire la femme qui, officiellement, sera à ses côtés pendant les apparitions officielles. Première dame ou first lady ? On entend les deux, ce qui est compréhensible vu que la formule française a été calquée sur l'anglais, et que l'anglais est l'une des langues officiellement parlées en Afrique du Sud. L'expression « première dame » semble bénéficier d'un succès croissant, signe de l'importance de plus en plus grande des cancans politiques et de la mise en scène glamour des relations entre États et entre pouvoirs. Naguère, c'était différent. Même quand ces premières dames étaient incroyablement à la mode, il n'existait pas de formule particulière pour les désigner. Dans les années 60, par exemple, Jackie Kennedy (la femme de John Kennedy) était pratiquement la femme la plus à la mode de la Terre, mais on l'a rarement qualifiée de first lady . En tout cas, on n'a jamais dit en France que c'était la première dame. L'expression n'était pas en usage, elle est beaucoup plus récente. Son succès et l'adhésion qu'elle suscite rendent sensible le poids d'une idéologie encore très pesante. Si l'on peut parler de « première dame », c'est nécessairement qu'il y a un certain nombre de conditions réunies. Symétriquement, il doit y avoir un premier homme, c'est-à-dire un président marié, hétérosexuel, monogame – en tout cas officiellement – et homme. N'exagérons pas, on sait que les exceptions sont de plus en plus fréquentes par rapport à ce modèle, et même en Afrique du Sud. Et méfions-nous de l'ironie facile, et constatons aussi que l'expression « première dame » a quelque chose d'assez républicain. Elle n'est pas première par la naissance, par le rang aristocratique, mais du seul fait qu'elle est la compagne du chef de l'État. Et souvenons-nous que la formule est là pour remplacer le mot « présidente », qui longtemps désignait la femme du président, mais qui maintenant s'applique presque uniquement à une présidente en exercice. Revenons à notre « première dame ». Nous sommes un peu face au symétrique de l'expression « prince consort », le mari de la reine, qui n'a pas titre de roi. « Consort » signifie simplement, au départ, qui partage le sort de quelqu'un, c'est-à-dire « compagnon ». Mais dans le seul usage vivant qui reste du mot, il s'agit de partager la vie d'une souveraine en lui laissant sa couronne et le pouvoir qui va avec. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


PREMIÈRE DAME   2009-05-06

Voici Jacob Zuma quasiment sommé par les convenances de choisir sa première dame, c'est-à-dire la femme qui, officiellement, sera à ses côtés pendant les apparitions officielles. Première dame ou first lady ? On entend les deux, ce qui est compréhensible vu que la formule française a été calquée sur l'anglais, et que l'anglais est l'une des langues officiellement parlées en Afrique du Sud. L'expression « première dame » semble bénéficier d'un succès croissant, signe de l'importance de plus en plus grande des cancans politiques et de la mise en scène glamour des relations entre États et entre pouvoirs. Naguère, c'était différent. Même quand ces premières dames étaient incroyablement à la mode, il n'existait pas de formule particulière pour les désigner. Dans les années 60, par exemple, Jackie Kennedy (la femme de John Kennedy) était pratiquement la femme la plus à la mode de la Terre, mais on l'a rarement qualifiée de first lady . En tout cas, on n'a jamais dit en France que c'était la première dame. L'expression n'était pas en usage, elle est beaucoup plus récente. Son succès et l'adhésion qu'elle suscite rendent sensible le poids d'une idéologie encore très pesante. Si l'on peut parler de « première dame », c'est nécessairement qu'il y a un certain nombre de conditions réunies. Symétriquement, il doit y avoir un premier homme, c'est-à-dire un président marié, hétérosexuel, monogame – en tout cas officiellement – et homme. N'exagérons pas, on sait que les exceptions sont de plus en plus fréquentes par rapport à ce modèle, et même en Afrique du Sud. Et méfions-nous de l'ironie facile, et constatons aussi que l'expression « première dame » a quelque chose d'assez républicain. Elle n'est pas première par la naissance, par le rang aristocratique, mais du seul fait qu'elle est la compagne du chef de l'État. Et souvenons-nous que la formule est là pour remplacer le mot « présidente », qui longtemps désignait la femme du président, mais qui maintenant s'applique presque uniquement à une présidente en exercice. Revenons à notre « première dame ». Nous sommes un peu face au symétrique de l'expression « prince consort », le mari de la reine, qui n'a pas titre de roi. « Consort » signifie simplement, au départ, qui partage le sort de quelqu'un, c'est-à-dire « compagnon ». Mais dans le seul usage vivant qui reste du mot, il s'agit de partager la vie d'une souveraine en lui laissant sa couronne et le pouvoir qui va avec. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/