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Les mots de l'actualité (2009), PREMIER MAI   2009-05-01

PREMIER MAI 2009-05-01

Le 1er mai est une date. C'est d'ailleurs celle d'aujourd'hui. Mais c'est bien autre chose que cela, ne serait-ce que d'un point de vue linguistique. C'est une date symbolique et représentative, un jour particulier de l'année, un peu comme une fête, un peu comme Noël ou l'Ascension. Mais ce n'est pas une fête religieuse (au contraire, pourrait-on dire ! ), ce qui explique qu'elle n'ait pas de nom particulier, et qu'on la désigne simplement par sa date : « le premier mai », un peu comme on dit « le quatorze juillet ». Ce sont pratiquement les seules dates à avoir cette position. Cette position, on la perçoit vraiment en remarquant l'article utilisé. Non pas l'article défini, utilisé pour tous les jours de l'année : on est le 1er mai, le 2 mai, le 25 avril ou le 16 septembre. Mais on peut passer à l'indéfini, à l'article « un ». Un 1er mai de lutte, un 1er mai unitaire, un 1er mai sous le signe de la résistance. De même qu'on peut parler d'un 14 juillet pluvieux, festif, réussi. Derrière la date, on aperçoit la célébration de quelque chose. C'est une attitude, une habitude et une tradition. Le 1er mai, depuis plus d'un siècle, est un jour où l'on ne travaille pas. Je dirais bien un jour chômé, mais cette expression évoque plutôt l'Ancien régime et toute la pléiade des jours où l'on ne devait pas travailler pour des motifs religieux. Or, le 1er mai correspond à une célébration particulièrement laïque, justement, et appartient à l'histoire ouvrière. Pour en trouver l'origine, il nous faut remonter jusqu'à 1886. Le 1er mai de cette année-là, une série d'actions importante en Amérique fait adopter la journée de 8 heures. C'est donc l'histoire politique américaine qui est à l'origine de ce rituel. Les manifestations du 1er mai en France ont commencé à s'établir quelques années après les américaines, après de premières revendications sur la durée du travail. On demandait 8 heures par jour, 6 jours par semaine, ce qui paraît gigantesque aujourd'hui, à la lumière des 35 heures. Mais à l'époque, c'était déjà une demande très en décalage par rapport à ce qui se passait. C'était un progrès social. Mais assez bizarrement, c'est pendant la Deuxième Guerre mondiale et l'occupation allemande que le 1er mai est officiellement désigné comme la Fête du travail et de la concorde sociale. Ce texte date du 24 avril 1941. C'était de façon plutôt démagogique que le pouvoir – le gouvernement de Vichy – essayait de s'attirer les bonnes grâces de la classe ouvrière. Mais malgré tout, cette tradition a survécu à la guerre, et ce sont les forces de gauche qui l'ont reprise à leur compte. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/


PREMIER MAI   2009-05-01 MAY 1ST 2009-05-01

Le 1er mai est une date. C'est d'ailleurs celle d'aujourd'hui. Mais c'est bien autre chose que cela, ne serait-ce que d'un point de vue linguistique. C'est une date symbolique et représentative, un jour particulier de l'année, un peu comme une fête, un peu comme Noël ou l'Ascension. Mais ce n'est pas une fête religieuse (au contraire, pourrait-on dire ! ), ce qui explique qu'elle n'ait pas de nom particulier, et qu'on la désigne simplement par sa date : « le premier mai », un peu comme on dit « le quatorze juillet ». Ce sont pratiquement les seules dates à avoir cette position. Cette position, on la perçoit vraiment en remarquant l'article utilisé. Non pas l'article défini, utilisé pour tous les jours de l'année : on est le 1er mai, le 2 mai, le 25 avril ou le 16 septembre. Mais on peut passer à l'indéfini, à l'article « un ». Un 1er mai de lutte, un 1er mai unitaire, un 1er mai sous le signe de la résistance. De même qu'on peut parler d'un 14 juillet pluvieux, festif, réussi. Derrière la date, on aperçoit la célébration de quelque chose. C'est une attitude, une habitude et une tradition. Le 1er mai, depuis plus d'un siècle, est un jour où l'on ne travaille pas. Je dirais bien un jour chômé, mais cette expression évoque plutôt l'Ancien régime et toute la pléiade des jours où l'on ne devait pas travailler pour des motifs religieux. Or, le 1er mai correspond à une célébration particulièrement laïque, justement, et appartient à l'histoire ouvrière. Pour en trouver l'origine, il nous faut remonter jusqu'à 1886. Le 1er mai de cette année-là, une série d'actions importante en Amérique fait adopter la journée de 8 heures. C'est donc l'histoire politique américaine qui est à l'origine de ce rituel. Les manifestations du 1er mai en France ont commencé à s'établir quelques années après les américaines, après de premières revendications sur la durée du travail. On demandait 8 heures par jour, 6 jours par semaine, ce qui paraît gigantesque aujourd'hui, à la lumière des 35 heures. Mais à l'époque, c'était déjà une demande très en décalage par rapport à ce qui se passait. C'était un progrès social. Mais assez bizarrement, c'est pendant la Deuxième Guerre mondiale et l'occupation allemande que le 1er mai est officiellement désigné comme la Fête du travail et de la concorde sociale. Ce texte date du 24 avril 1941. C'était de façon plutôt démagogique que le pouvoir – le gouvernement de Vichy – essayait de s'attirer les bonnes grâces de la classe ouvrière. Mais malgré tout, cette tradition a survécu à la guerre, et ce sont les forces de gauche qui l'ont reprise à leur compte. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/