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Les mots de l'actualité, PORT   2010-04-23

PORT 2010-04-23

Le débat continue en France et dans d'autres pays, sur le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne. Les femmes peuvent-elles le porter dans l'espace public, dans le cadre d'un service public ? Ce débat est donc bien celui de l'apparence, de la façon de s'habiller, de se montrer ou de se cacher. Plus qu'une interrogation sur le voile lui-même, c'est le port du voile qui est mis en cause: quand et où a-t-on le droit de le porter, c'est-à-dire de s'en revêtir ? On utilise donc couramment une expression qui est devenue courante, bien que le mot qu'elle utilise ne le soit pas tant que ça : on débat du port du voile. Tout le monde semble comprendre la formule : le port , c'est le fait de porter. Et ce mot fonctionne en général par rapport à un type de vêtement particulier, à un genre : on dit que le port du chapeau est interdit dans les églises, que celui du melon se raréfie, même à la City de Londres où il était encore de mise il y a quelques années, que le port du pantalon s'est généralisé pour les femmes alors qu'il était rare il y a cinquante ans, et presque impensable avant la deuxième guerre mondiale. Le mot a quelque chose d'un peu administratif : on dira rarement le port de cette cravate m'a valu mille compliments. On dira plutôt depuis que je mets cette cravate, j'ai beaucoup plus de succès. Non seulement le mot est un peu administratif, mais il s'emploie souvent pour souligner que tel ou tel habit, tel ou tel accessoire a un sens particulier : ça tient chaud, ça cache, mais ça dit également quelque chose. C'est le cas pour le port du voile, et tout autant pour le port de l'uniforme . On parle même de port de décorations , ce qui montre bien qu'on s'attache à la symbolique de ce qui est porté. Le port illégal de décorations par exemple est un délit : on n'a pas le droit de se mettre un fil rouge (un dit un ruban souvent, bien qu'il soit bien mince) à la boutonnière, si l'on n'est pas décoré de la légion d'honneur, ni violet, si l'on n'a pas les palmes académiques. Une mention spéciale est à faire du port d'armes, c'est-à-dire le fait d'être armé dans l'espace public. En France par exemple le fait d'avoir une arme sur soi, de porter une arme donc, est subordonné à l'obtention d'un permis, qu'on appelle justement un permis de port d'armes. Mais l'expression est un peu longue. On l'abrège parfois, et on parle d'un port d'armes , pour désigner cette autorisation. Dans la langue militaire, le port d'armes a encore un autre sens, et renvoie à une position réglementaire : être au port d'armes, c'est se tenir debout, au grade à vous, présentant ses armes. « Présentez armes ! Et le mot a encore un usage particulier, beaucoup plus civil, qui renvoie à la manière de se tenir : on part d'un port de tête , presque toujours pour souligner qu'il est altier, souverain, parfois dédaigneux ! Il s'agit d'exprimer comment quelqu'un se tient, et on n'emploie le mot que dans le cas où justement on se tient bien droit, avec une sorte de majesté naturelle qui est soulignée. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

PORT   2010-04-23 PORT 2010-04-23

Le débat continue en France et dans d'autres pays, sur le voile islamique, quel que soit le nom qu'on lui donne. Les femmes peuvent-elles le porter dans l'espace public, dans le cadre d'un service public ? Ce débat est donc bien celui de l'apparence, de la façon de s'habiller, de se montrer ou de se cacher. Plus qu'une interrogation sur le voile lui-même, c'est le port du voile qui est mis en cause: quand et où a-t-on le droit de le porter, c'est-à-dire de s'en revêtir ? On utilise donc couramment une expression qui est devenue courante, bien que le mot qu'elle utilise ne le soit pas tant que ça : on débat du port du voile. Tout le monde semble comprendre la formule : le port , c'est le fait de porter. Et ce mot fonctionne en général par rapport à un type de vêtement particulier, à un genre : on dit que le port du chapeau est interdit dans les églises, que celui du melon se raréfie, même à la City de Londres où il était encore de mise il y a quelques années, que le port du pantalon s'est généralisé pour les femmes alors qu'il était rare il y a cinquante ans, et presque impensable avant la deuxième guerre mondiale. Le mot a quelque chose d'un peu administratif : on dira rarement le port de cette cravate m'a valu mille compliments. On dira plutôt depuis que je mets cette cravate, j'ai beaucoup plus de succès. Non seulement le mot est un peu administratif, mais il s'emploie souvent pour souligner que tel ou tel habit, tel ou tel accessoire a un sens particulier : ça tient chaud, ça cache, mais ça dit également quelque chose. C'est le cas pour le port du voile, et tout autant pour le port de l'uniforme . On parle même de port de décorations , ce qui montre bien qu'on s'attache à la symbolique de ce qui est porté. Le port illégal de décorations par exemple est un délit : on n'a pas le droit de se mettre un fil rouge (un dit un ruban souvent, bien qu'il soit bien mince) à la boutonnière, si l'on n'est pas décoré de la légion d'honneur, ni violet, si l'on n'a pas les palmes académiques. Une mention spéciale est à faire du port d'armes, c'est-à-dire le fait d'être armé dans l'espace public. En France par exemple le fait d'avoir une arme sur soi, de porter une arme donc, est subordonné à l'obtention d'un permis, qu'on appelle justement un permis de port d'armes. Mais l'expression est un peu longue. On l'abrège parfois, et on parle d'un port d'armes , pour désigner cette autorisation. Dans la langue militaire, le port d'armes a encore un autre sens, et renvoie à une position réglementaire : être au port d'armes, c'est se tenir debout, au grade à vous, présentant ses armes. « Présentez armes ! Et le mot a encore un usage particulier, beaucoup plus civil, qui renvoie à la manière de se tenir : on part d'un port de tête , presque toujours pour souligner qu'il est altier, souverain, parfois dédaigneux ! Il s'agit d'exprimer comment quelqu'un se tient, et on n'emploie le mot que dans le cas où justement on se tient bien droit, avec une sorte de majesté naturelle qui est soulignée. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/